Sujet: Cheminement [PW Salem] Mer 24 Jan 2024 - 20:00
« Je n’accepte plus de mission » souffle-t-elle, assise autour de cette grande table qui semble s’étendre à perte au sein de l’étroite demeure. Ses sourcils se froncent légèrement tandis qu’elle pose sur l’ébène le parchemin griffonné de vagues conditions. Ces dernières sont semblables à un contrat professionnel avec la promesse, à la clé, d’amasser quelques pièces d'or. Avec calme, la jeune femme se redresse et pousse à l’aide de l’arrière de ses genoux la chaise sur laquelle elle se tenait assise jusque à présent. Son visage se décrispe légèrement, elle ose un sourire désolé tout en secouant négativement son faciès: « Merci tout de même pour l'invitation. »
La jolie tourne les talons, s’apprête à quitter l’humble maisonnée lorsque l’accès à l’extérieur se referme juste sous son nez. Un colosse d’un bon mètre quatre-vingt quinze lui fait signe de reculer. Ses yeux se plissent légèrement, unique affront qu’elle ose en ces terres qui ne sont pas les siennes. La jeune femme rebrousse docilement chemin tandis qu'est amené au sein de la pièce un jeune homme d’une vingtaine d’années. Nina le scrute, l'envisage, l'observe, tandis que les inconnus forcent le dit jeune homme à s'asseoir à son tour.
Avec un accent à couper au couteau, l’un d’entre eux prend la parole et lance hargneusement : « Vous allez nous aider ! Vous aussi entrez en contact avec les morts. »
Nina détache son regard de la chevelure rose de son camarade d’infortune et cligne des yeux, incrédule : « Vous ? Je vous l’ai dit et je vous le redis, je n’accepte plus de mission ! Et encore moins de ce genre. Ce temps est révolu je venais simplement observer les animaux: hyènes, zèbres ou même antilope je.»
Plutôt (re)crever que de leur donner la raison de ma venue en ces lieux. Elle s'abstient de leur signaler qu'un morceau de pendentif présumé sacré trône entre ses deux seins. Elle s'abstient de leur dire "salut, je chercherais la deuxième partie de mon pendentif c'est pourquoi je suis ici ! Tu ne l'aurais pas vu par hasard ?" Après tout, dans pareille situation, ce n'est peut-être pas la meilleure des solutions que de clamer ces choses-là… Doucement, Nina se redresse mais tout comme Salem ils l'obligent à s'asseoir et de frustration, Nina vient claquer sa langue contre son palais. Le bout de son pied se balance hargneusement contre le dessous de la table et ses doigts viennent pianoter nerveusement l'ébène tandis qu'elle cherche une solution pour s'extirper de tout ce merdier.
Autour de la table trois personnes viennent prendre place. Impossible pour Salem ou elle d’attenter quoi que ce soit. Un portrait griffonné sur un morceau de parchemin passe de main en main jusque à atteindre celles de Nina : le visage de la femme qui s'y dessine lui est inconnu. Pourtant, elle tente d'en mémoriser les traits, persuadée que chaque femme est disposée à aider l’une de ses consœurs. En bout de table, face à Salem, Nina lui fait tend le parchemin tout en cherchant son regard. Son seul espoir semble être cet homme aux cheveux fous tandis que l’atmosphère se charge soudainement d’une magie certaine. Un brouillard épais, dense, vient se diffuser au-dessus de l’ébène de la table. Deux jeunes femmes viennent amener de quoi manger, de quoi boire, de quoi festoyer. Au centre de la table se jette différents grigris et un doux chant résonne en fond tandis qu’une personne se poste derrière Salem et une personne se poste derrière Nina leur intimant de prendre part aux festivités.
La musique frappée aux tambours et fanfaronnée en un souffle par les protagonistes sonne comme : Da-doo-doo-doo Juste Danse, ça va aller Duh-duh-duh-duh Danse, danse, danse, Ju-Juste Danse !
Sujet: Re: Cheminement [PW Salem] Mer 24 Jan 2024 - 20:45
«Vous vous moquez de moi parce-que je suis différente. Moi je me moque de vous parce que vous êtes tous pareils.»
Cheminement
Quoi de plus amusant qu’une soirée résurrection ? Absolument rien. Regardez les, ces hommes remplis de souffrance qui n’attendent qu’une chose: mettre fin à la fin programmée de leur bien-aimé.e. Ils se prenaient pour des dieux et pourtant ils n’étaient que des larves succombant à la souffrance de la perte. Pauvre enfant à perdu sa maman, pauvre enfant est triste, pauvre enfant veut du réconfort. Ils seraient prêts à payer des mille et des cents pour entendre leur mère leur dire: “tu as été un bon fils.” alors qu’elle sait inconditionnellement que c’est faux, qu’elles auraient pu être une meilleure mère afin qu’ils ne finissent pas dans cette situation pitoyable, qu’ils dépendaient de leur femme et ne savait même pas boutonner eux-mêmes leur chemise. Enfin bref… Je fais aussi partie de ce groupe puisque j’ai aussi ressuscité ma mère. Il faut croire que je suis aussi une victime…
Stoïque, l’homme ne broncha pas alors que la femme se fit priée pour ses services. Il l’assassinait du regard, ses pupilles rouge carmin ne bougeaient pas et ses paupières ne battaient pas d’un cil.
Fais ce que l’on t’ordonne… A moins que tu fasses la gourmande et que tu veuilles plus ? Serait-ce là ta stratégie ? Moi je suis là juste pour m’assurer que tout se passe bien et je suis pas payé à l’heure alors si tu veux bien te grouiller un peu. Ah qu’elle me saoule…
Aussi énervé qu’il pouvait le paraître, il savait que tôt ou tard tout allait virer à l’excitation. La magie lui hérissait le poil, elle le rendait toute chose, elle l’excitait. Il sentit le stress chez sa compagne d’une nuit lorsqu’elle commença à pianoter le dessous de la table. Elle lui tendit ensuite le contrat en question qu'il regarda avec dépit puis une énergie mystique se fit aussitôt sentir.
Ouh les choses intéressantes commencent.
Quand le chant commença et que divers artefacts firent apparition. Salem se concentra pour identifier la source de la magie. Ce n'était donc pas la femme en face d'elle ? Qui était-ce donc ? C'était grave flippant car pourquoi ils inviteraient une inconnue à une cérémonie de résurrection.... Il réfléchit un instant mais ne trouva pas de réponse.
Bon et bien trinquons j'imagine.
Il se servit d'un bâtonnet magique, si l'on pouvait appeler ca comme ca, et l'apporta à ses lèvres. Quelques secondes après il souffla avec nonchalance la fumée sur la convive qui lui faisait face. Comme possédé, il se leva abruptement de sa chaise et commença a former un triangle à l'aide de ses mains au dessus de sa tête, puis il se mit à chanter et danser.
Je vais danser, danser, danser Avec mes mains, mes mains, mes mains Au-dessus de ma tête, tête, tête
Sa tête fit quelques pulsations vives sur la droite puis une resta penchée sur la gauche. Après quoi il reprit conscience et regarda autour de lui. Ils avaient l'air de tous rigoler et apprécier la petite scène, comme s'ils étaient contents que tout se passait comme prévu. Il eut soudain un coup de chaud et dut ôter son manteau, révèlant un corps svelte mais bien forgé enserré dans son maillot de corps. Il s'adressa à la femme qu'il connaissait encore trop peu et pour tenter de la mettre à l'aise il lui dit presque avec une bienveillance dont il n'a pas l'habitude:
Tu devrais essayer c'est très libérateur !
« When you feel my heat, look into my eyes, it's where my demons hide »
Nina errait précédemment autour des maisonnées. Faisant d’une pierre deux coups, elle délaissait sa quête personnelle au profit d’une quête profitant à la Sororité : celle de trouver des champignons. Errant proche des différents points d’eau, elle poussait du bout de sa botte les herbes hautes dans l'espoir d'apercevoir quelques champignons. Ses poches se remplissaient peu à peu des denrées tant recherchées et convoitées si bien qu’elle se dit, une fois les poches pleines, qu’il serait temps pour elle de retourner au bercail.
Malheureusement pour elle, c’est à ce moment précis que les inconnus lui sont tombés dessus. Ils ont observé son épée et sa dague, pensant faire face à une valeureuse guerrière, ils lui ont proposé un contrat pour se faire facilement quelques piécettes. Nina s’est défilée, refusant la proposition. Entêtés, ils se sont saisit de sa petite personne pour trainer celle-ci jusque à la maison la plus proche. En bref, ce qui semblait être une proposition n’en était pas véritablement une.
Son destin reposait désormais dans les mains de tout à chacun au sein de cette pièce. L'atmosphère était lourde, étrange, si bien que l'ancienne cheffe de meute peinait à se concentrer sur les dires de tout à chacun. Les champignons qu'elle avait gobé au courant de sa cueillette n'aidaient probablement pas Nina à garder les pieds sur terre. Les grands gaillards, kidnappeurs à n'en pas douter, lui avaient expliqué très sommairement qu’ils recherchaient quelqu’un. Ils ne savaient pas si cette personne était morte ou vivante c’est pourquoi ils souhaitaient solliciter les esprits pour dénouer la situation. Tous allaient et venaient au sein de la pièce, s’attirant les bonnes grâces du grand bonhomme à l’entrée de la baraque. Nina en fait fit, obnubilée par la chevelure de l’homme qui lui fait face. Les spores des champignons font effet. Elle observe chacun des reflets qui viennent pourlécher ses mèches rosâtres et esquisse un sourire béat. L'incompréhension et la colère sont retombées.
Nina plane.
Glissant une main au sein de l’une de ses poches elle vient en extirper un champignon hallucinogène. A l’abri des regards, l'ancienne cheffe de meute le fait glisser sous sa main sur la table. Elle franchit la distance qui sépare Salem de sa personne faisant mine de s'étirer au travers de l'ébène. Un bâillement franchit le seuil de ses lèvres, accentuant son petit jeu théâtral. A l'attention de Salem, elle souffle : « Je te conseille la Spore du bonnet de fou. Attention, quand elle claque contre ton palais elle libère un gaz psychotrope. »
L’a-t-il seulement écouté jusque au bout ?
Son regard suit la courbe de sa main, observant le mélange d’herbes elfiques qui s’offre à elle. Au point où elle en est, Nina se demande s'il ne vaut mieux pas tenter coute que coute de convoquer les esprits plutôt que de tenter une fuite vaine face aux Messieurs gros biscottos. La conscience n'est plus lorsque la fumée s'élève au sein de la pièce qui semble soudainement trop étroite. Autour d'eux tout vacille et flanche et la jeune louve se rattache à la couleur de la chevelure de Salem. Lorsque elle perd pied, elle parvient tout juste à demander : « Comment tu t'appelles ?! »
Ses yeux se ferment et se rouvrent dans un monde d'Ailleurs. Un monde inconnu qu'elle ne connaissait pas jusque alors. Une grande plaine se dessine à l'horizon. Sous ses pieds, la mélasse des marécages vient pourlécher ses bottes. Nageant en plein délire, Nina ricane en observant Salem. Le bout de sa botte vient s’abattre dans une flaque et éclabousse les personnages aux environs. Soudainement, les hommes de la pièce font leur apparition dans la rêverie. Ils font signe, d’un geste du visage, à Nina et Salem de les suivre au travers des abimes de la savane de Tzengah.
Réalité ou fiction ? Il est pour le moment difficile de le savoir tant tout semble réel. Les chausses de Nina sont détrempées par la flotte. Les lianes qui se dessinent tout autour d’eux viennent effleurer leurs vêtements, les tirant en arrière, les empêchant d’avancer comme une vague mise en garde. Empêtrés dans cette situation, leurs regards peuvent effleurer les alentours comme bon leur semble mais une chose est sûre : lorsque les effets se seront dissipés, une réponse ils devront apporter aux grands gaillards...
Sujet: Re: Cheminement [PW Salem] Ven 15 Mar 2024 - 14:28
Comment tu t’appelles?
Il la regardait droit dans les yeux et répondit en psalmodiant ce qui ressemblait à un rite magique qui décrivait avec plus ou moins de précision le délire qu’ils vivaient. S’il y avait une chose qui bougeait, c’étaient ses lèvres et rien de plus. La coquille était comme habitée par un démon dont l’emprise se limitait pour l’instant à sa bouche. En rythme en trois temps, il chantait.
Cassandre, Mélissandre, épice du pays, lapis-lazuli, lycanthrope, psychotrope, clairvoyance, élégance, il s’avance, il(e) danse, métempsychose, overdose, métamorphose. Tout se rabaisse, se mêle et s’affaisse, ne forme plus qu’une tache noire, répugnante, oubliées, les idées de délicatesse. La duchesse, s’avance et caresse, l’effet s’agrandit, -latent ses pupilles, deux orbites, aussi noires - que l’obsidienne. Défoncés, les yeux de la muse enchaînée, ôtée de sa cueillette, poudre d’escampette, finit dans des marais, -cages d’acier, prison onirique, -tues les tous - Avant qu’ils ne te tuent !
Puis tout redevint “normal”. Le pauvre avait tant débité qu’il dut respirer profondément avant de reprendre conscience de qui il était, et d' où il était. Des lianes étaient enveloppées autour de ses membres pris au piège de cette machination infernale. Des mangroves émanaient des vapeurs toxiques qui ne laissaient qu’une dose infime d'oxygène à disposition. Le pauvre Salem en avait plein les poumons. Il suffoquait. Il délirait. Il se demandait par quelle magie il était le seul atteint de la malédiction, mais quand il vira son regard à droite, il se rendit compte que Nina était également piégée par la flore vengeresse. Seuls leurs visages faisaient encore surface. Les lianes s'enserraient de plus en plus, laissant sentir la douleur à travers la constriction croissante et faisaient disparaître l’idée que ce qui arrivait n’était qu’un bad trip. Il ressentait pourtant cette chaleur si accueillante qui se développait intimement, il ressentait ce petit plaisir malsain qui l’habitait occasionnellement. Sa magie faisait effet puisqu’il ressentait la douleur ressentie par Nina et, s’il y en avait, il pouvait ressentir toute cette souffrance qu’elle pouvait ressentir. Il se lécha les lèvres et dans cette excitation il trouva la force de rompre ses liens. La bête était réveillée et avait soif. Oh oui qu’elle avait soif. Lentement il s’approcha du visage de la prisonnière et renifla le doux fumet qui était exhalé de sa bouche. Un mélange d’épices incorporées dans un souffle chaud et haleté par un cœur palpitant fut soufflé directement dans ses narines. Ces dernières étaient comme plongées au sein même de son origine. Il se recula légèrement après s'être délecté de ces mille saveurs puis répondit enfin à la question dont il se souvint. Je m’appelle Salem. Et toi ?
Un grand sourire habitait ses lèvres. Il était partagé entre l'idée de lui venir en aide et celle d'aggraver sa situation davantage.