De la naissance à l’adolescence:Jack est né aux alentours de Kastallin. Ses parents étaient des travailleurs de la terre. Des gens honnêtes et sans histoires qui subvenaient à leurs besoins. Ils revendaient les fruits de leurs récoltes à la ville puis achetaient de quoi se vêtir chaudement pour passer l’hiver ainsi que de la nourriture telle que de la viande ou quelques épices pour agrémenter les repas. C’était une famille plutôt appréciée dans leur village.
Jack lui, passa une jeunesse où se mêlaient travail de la terre pour aider ses parents et aller retour à Kastallin pour vendre les récoltes avec son père. Il était jeune mais vaillant et faisait preuve d’une belle ardeur à l’effort. Puis il grandit. Et avec cela vint l’adolescence… il en avait marre de s’échiner à travailler la terre et préférait se rendre à la ville pour flâner et y faire des rencontres. Et le groupe d’amis qu’il se trouva n’était pas des plus fréquentables… des gamins de son âge qui passaient leur temps eux aussi à flâner dans les rues, commettre de petits larcins dès que possible. Eux n’avaient pas eu la chance de recevoir ce qu’ils avaient besoin pour vivre, se vêtir et manger… et Jack se laissa peu à peu embrigader dans une sorte de spirale du banditisme. Jusqu’au jour où tous se firent prendre par la milice et emprisonner sauf lui. Leur butin avait été saisit et rendu à leurs propriétaires respectifs, alors que le jeune garçon restait seul. Ce jour là, il était arrivé en retard. La faute à un père qui l’avait retenu plus que de raison aux champs. Dès lors les sorties en ville n’avaient plus la même saveur… le travail de la terre ne l’intéressait vraiment pas et depuis tout jeune.
Il finit donc par trouver un nouveau travail. Dans un domaine de nobles comme garçon d’écurie. Il aimait les animaux quel qu’ils soient et apprenait tout ce qu’il devait savoir sur le métier avec intérêt. Pour la première fois, il appréciait vraiment quelque chose. Cette famille de nobles l’avait accueillit sur leur domaine et lui faisait confiance. Ils avaient d’ailleurs une fille d’à peu près son âge. Jack l’avait remarqué bien vite. Elle était magnifique. De beaux yeux bleus, une superbe longue chevelure blonde. Ludmila… c’était son nom. Et chaque fois que son père l’appelait, son cœur se soulevait dans sa poitrine. Il avait clairement un béguin pour elle. Mais lui un simple garçon d’écurie et une jeune fille de bonne famille, c’était le genre de relation impossible. Et pourtant elle aimait passer du temps à le regarder travailler aux écuries et à converser avec lui malgré leur différence d’éducation et d’élocution. Mais peu à peu, elle se prit d’affection pour lui et un lien se créa en quelque sorte. Le soir, elle s’esquivait discrètement de leur manoir pour venir le retrouver aux écuries où il avait sa couche. Elle lui apprit quelques notions de bienséance, à s’exprimer de façon plus correcte et peu à peu le jeune homme devint un peu plus un gentleman. Capable de s’exprimer de façon tout à fait courtoise et bienséante. Une belle amitié venait de naître entre ce « couple » improbable. Et peu à peu, Jack commença gentiment à courtiser Ludmila malgré son statut. Et peu à peu la jeune fille commença à tomber sous le charme du beau garçon d’écurie. Et c’est lors d’une nuit de pleine lune qu’ils s’embrassèrent finalement… une nuit pendant laquelle tout allait basculer. Autant le cœur du jeune garçon d’écurie s’emballa lorsque ses lèvres touchèrent celle de Ludmila pour la première fois, autant il manqua un battement voir deux, lorsque la porte des écuries s’ouvrirent avec fracas et que le père de la jeune fille, épée en main, fou de rage, y pénétra.
Car il n’était pas dupe… cela faisait un moment qu’il suivait sa fille qui filait en cachette, afin de voir ce qu’elle pouvait bien fricoter avec son garçon d’écurie! Au début, il ne s’agissait que de quelques leçons de bienséance et de vocabulaire. Il pouvait laisser passer… ensuite vint la cours du jeune homme. Mais sa fille allait y résister en bonne noble qui se respecte. Du moins c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’ils s’embrassent… Jack avait été prit sur le fait… un homme fou de rage et surtout habile à l’épée se tenait entre la porte et lui et semblait bien vouloir la tailler en pièces pour un simple baiser échangé. Ludmila essaya de s’expliquer auprès de son père qui ne voulait rien entendre. Cependant, le fait qu’elle se tienne entre lui et son amant permit à Jack de pouvoir esquiver l’ire du père qui bien qu’il abattu son épée sur le jeune garçon d’écuries le manqua de peu. Il avait pu sentir le vent de la lame siffler à ses oreilles… c’est en courant à toutes jambes qu’il quitta alors le domaine, dans le froid, en pleine nuit, entendant derrière lui la voix du père tonner contre sa fille… sans doute ne la reverrait il jamais… mais il essayerait malgré le danger. Fou amoureux qu’il était…
La morsure, le meurtre et les regrets…Il courait encore et encore à en perdre haleine, des fois que le seigneur du domaine n’ait eut l’idée d’ordonner la chasse. Contre des chevaux et des chiens, il n’aurait aucune chance. L’air dans ses poumons venaient à manquer… un point de côté lui meurtrissait le flanc gauche, mais il ne devait pas s’arrêter, car au loin il pouvait entendre les aboiements des chiens. Pas tant qu’il n’arriverait pas à Kastallin… et la route était encore longue… il coupa à travers les champs de blés dont les épis lui fouettaient le visage, ses poumons le brûlaient à présent. Il était à bout de souffle… haletant, il s’arrêta en posant ses mains sur ses genoux, en profitant pour écouter aux alentours.
Tout était calme à présent… le vent agitait légèrement les blés, la lune, pleine et lumineuse éclairait suffisamment pour qu’il y voit un peu… soudain, un hurlement de loup lui glaça le sang. Il était lointain encore et venait de la forêt… il ne voyait donc pas de raison de s’inquiéter finalement. Après tout à ce moment précis, il trouvait la traque que pouvait lancer son ancien seigneur, bien plus effrayante qu’un simple loup au loin… il reprit donc sa route en marchant prudemment, écartant les épis de blé. Pourquoi fallait il que cette nuit soit à la fois la plus heureuse de sa vie et son pire cauchemar… il restait pensif alors que ses pas le firent déboucher à l’autre bout du champs dont il sortit sans trop prendre garde. C’est alors qu’un grognement sourd sur sa gauche, lui fit tourner la tête rapidement. Un loup… un énorme loup sombre qui le regardait et avançait vers lui les oreilles baissées et les crocs menaçants. Il fit quelques pas en arrière alors que son rythme cardiaque s’emballa de nouveau. Cela le faisait hésiter sur son idée précédente. Peut être valait il mieux son ancien seigneur finalement… le loup approchait en grognant alors que lui reculait, ses mains paumes vers le loup dans l’espoir de l’apaiser vainement. Qu’est ce qu’il avait bien pu faire de sa dague? Celle qu’il utilisait pour curer les sabots des chevaux? Sa ceinture! Oui! C’est vrai! Lentement, il baissa une main vers sa ceinture pour l’attraper et tout doucement la fit glisser de son fourreau. C’est alors que la bête attaqua. Rapide. Violente… elle sauta sur le jeune homme qui eut comme réflexe de mettre son bras en barrage de ses crocs… la douleur fut intense. Comme si son avant bras avait été broyée par la puissance de la mâchoire du loup alors qu’il tombait à la renverse. La bête avait les pattes sur ses épaules et allait l’attaquer à la gorge. Il cria autant de douleur que de terreur alors que la mâchoire de l’animal secouait son avant bras à droite et à gauche. Sa dague vint alors se planter plusieurs fois dans sa gorge de façon frénétique, alors que le loup couina de douleur. Finalement, il tomba sur lui, l’étreinte de sa mâchoire se desserrant lentement avant que la bête ne tombe de tout son poids sur Jack. Soufflant un instant de soulagement et encore sous adrénaline, il poussa difficilement le cadavre sur le côté.
Son bras gauche était ensanglanté et largement ouvert… il devait soigner ça rapidement pour éviter que ça s’infecte. Il se releva donc et repartit en courant vers Kastallin gardant sa dague en main sans se retourner et donc sans voir que le cadavre du loup était devenu un cadavre humain car les aboiements des chiens du Seigneur du domaine se faisaient de nouveau entendre. Ses cris avaient dû les alerter… mais quelle soirée horrible! Maugréait il en chemin. Finalement il parvint à atteindre la ville, pour trouver une auberge et dépenser ses dernière petites économies restantes dans une chambre et une bassine. Il fallait laver ça à grandes eaux et faire un bon bandage. Cela devrait suffire. C’est donc ce qu’il fit avant de profiter du reste de sa nuit, qui fut courte tant cette soirée lui tournait en boucle dans la tête… Ludmila, le baiser, le père, la course, le loup, la morsure, la course… devait il retourner la voir?… devait il se résigner à l’oublier?… non! Ils se reverraient et trouveraient un endroit où son père ne risquerait pas de venir la chercher!
C’est donc le lendemain soir en pleine nuit, que Jack retourna au domaine discrètement. Il lança quelques petits cailloux sur les volets de la chambre de la jeune fille afin de la réveiller. Quelle folie le poussait à faire ça… l’amour sans doute… et quand finalement les volets s’ouvrirent, Ludmila posa ses mains sur son visage visiblement heureuse qu’il soit revenue pour elle tel un preux chevalier venant chercher sa princesse. Il voulait qu’elle descende le rejoindre et c’est ce qu’elle fit après avoir posé ses oreillers sous ses draps des fois que son père ne se lève en pleine nuit pour vérifier qu’elle dort… une fois qu’elle l’eut rejoint, Jack prit sa main et l’emmena en courant vers une cabane de chasse du domaine. Une cabane qui ne servait qu’en période de chasse dans la forêt domaniale un peu a l’écart du manoir. Jack était un peu fiévreux. Elle le vit bien et lui fit remarquer. Lui, répondit que ce n’était rien… que ça allait passer… ils passèrent donc la nuit ensemble et elle rentra avant l’aube pour rejoindre sa chambre. Ils vivront leur idylle cachés. Au moins le temps que le jeune homme ne trouve de quoi se loger… et toutes les nuits, ils se revoyaient… sauf que cette semaine là, la fièvre ne cessait de monter… des douleurs infâmes le faisant se tordre de douleur étaient fréquentes. Ludmila restait auprès de lui, lui épongeant le front ne sachant trop quoi faire. Il refusait de voir un guérisseur. Il était assez fort pour tenir une petite maladie après tout. Ce n’était pas la première fois qu’il était malade d’abord… puis la semaine passa et alors que Ludmila épongeait son front, elle commença à entendre comme un sifflement de poumon un peu rauque venant de Jack. Ses yeux étaient alors plissés de douleur, mais quand il les rouvrit, elle pu voir un regard jaune et haineux. Un grognement rauque sortant de sa gorge. Elle poussa un cri de surprise et se recula vivement .
« Jack! Ça… ça va?… »Demanda t’elle plaquée contre la porte de la cabane, les yeux écarquillés de surprise autant que de peur. Le grognement s’intensifia, ses crocs commencèrent à pousser de même que ses ongles qui se transformèrent en griffes effilées sous le hurlement de terreur de Ludmila qui se retourna pour ouvrir la porte et courir… mais il était déjà trop tard…
A peine eut elle courut quelques pas que Jack sauta sur son dos et la plaqua au sol avant de la dépecer violemment de ses griffes et de ses crocs… mais il ne s’arrêta pas là. Toute la famille du domaine y passa… d’abord le père attiré par un hurlement en pleine nuit, puis la mère restée au manoir… les chevaux y passèrent après. Une rage sans limite de la part d’un jeune Lycan aveuglé par sa colère…
Et il se réveilla le lendemain dans la cabane complètement nu et couvert de sang. Il ne comprit pas tout de suite ce qui avait bien pu lui arriver n’ayant aucun souvenir de cette nuit… sans doute s’était il endormie et Ludmila avait elle regagné sa couche… mais en sortant de la cabane, une scène horrible lui apparut en pleine face… le cadavre affreusement mutilé de sa chère et tendre. Il resta comme figé d’abord. Puis finalement, il courut vers le corps et la prit dans ses bras avant de hurler de douleur et de se mettre à pleurer à chaudes larmes la gardant contre lui… c’est une fois un peu apaisé alors que le fleuve de larmes était tarie, qu’il fit le rapport entre sa nudité, le sang partout sur son corps et le cadavre de son amante… il l’avait tuée…
il avait déjà entendu parler de Lycanthropie mais pour lui ce n’était que des histoires contées au coin de l’âtre pour faire peur aux enfants. Il se rappela alors du vieux du village qui disait toujours à la fin des veillées: « chaque histoire à une part de vérité les enfants… » lui n’y croyait pas à l’époque. Naïf qu’il était… il venait de tuer l’amour de sa vie… elle lui avait conseillée d’aller voir un guérisseur. S’il n’avait rien pu faire, peut être l’aurait il prévenu… au moins serait elle encore en vie. Il l’aurait écartée de lui bien qu’à regrets. Il aurait été dévasté mais elle ne serait pas morte! Pourquoi fallait il qu’il soit aussi têtu! S’il l’avait écouté, rien de tout cela ne serait arrivé! Il se maudit lui même alors que le corps froid de son aimée gisait dans ses bras le cœur arraché de sa poitrine… le sien était brisé… un long moment, des larmes continuèrent de couler le long de ses joues alors que ses mains caressaient ses cheveux hier encore blonds et aujourd’hui ayant prit par endroits une teinte carmin. Et si son père ne l’avait pas raté ce soir là?! Et si ce loup l’avait tué ! Et si et si et si! La vie était faite de choix et prenait des chemins que l’on ne pouvait maîtriser! Voilà ce qu’était la vie! Injuste! Cruelle! Sa respiration s’accélérait encore alors que des sons rauques sortaient de sa gorge sous l’effet de la colère. Il pouvait sentir ses muscles se mouvoir et se tendre dans tout son corps. La seule chose qui l’empêcha de se transformer cette fois ci fût son regard à présent jaune qui se posa à nouveau sur le cadavre de Ludmila. La portant dans ses bras, il alla la déposer dans la cabane doucement sur le lit, lui mettant les bras croisés sur la poitrine et fermant doucement ses yeux… il prit sa dague et la pointa sur sa gorge hésitant à mettre fin à ses jours. Non… ce serait bien trop facile… bien trop rapide après l’horrible meurtre qu’il venait de commettre…il devait partir… où? Il ne le savait pas encore, mais sa vie n’était plus ici…il paierait son méfait.. il se le ferait payer à lui même… il n’aspirait qu’à se punir…il n’avait de toute façon plus de but précis pour son avenir à ce moment là…
Mais la vie continue…la rédemption…Et Jack erra plusieurs années loin de toute civilisation. Deux ans? Trois? Impossible à dire tant le temps semblait s’égrener sans fin dans cette spirale infernale punitive dans laquelle il s’était lui même empêtré… cette solitude qu’il avait choisit. Cette solitude qui ne mettait personne en danger au moins. Car c’était sûrement sa plus grande crainte depuis cet événement. S’attacher à quelqu’un et le tuer un soir de pleine lune ou en se mettant en colère. A présent il maîtrisait quand même mieux ses transformations… sauf les soirs de pleine lune… mais au moins se rappelait il ce qu’il faisait et qui il était ensuite… il devait évacuer la rage contenue mais les animaux lui permettaient de se déculpabiliser… c’était la loi de la nature et dans l’ordre naturel des choses qu’un prédateur tue un animal plus faible après tout… et finalement, il se décida à rejoindre la civilisation… alors que ses pas le menèrent à Ishtar. Une grande ville commerciale avec un port abritant autant la lie de l’humanité que des pirates et des marchands. Il était hirsute, puait la crasse, il était sale et sentait le chien mouillé… rien qui ne lui permettait ne serait ce que de se nourrir dans une taverne même la plus miteuse dont il se faisait invariablement chasser par le tenancier… les mendiants n’étaient guère appréciés dans les tavernes. Alors la première chose qu’il fit fut de ressortir d’Ishtar. Il en avait oublié que l’apparence était importante dans la civilisation… il se baigna dans une rivière tout d’abord, puis tailla ses cheveux et sa barbe avec sa dague qui ne l’avait jamais quittée. Il « emprunta » ensuite des vêtements à un marchand véreux en chemin, ainsi que sa bourse d’or et deux sabres d’abordage terminant grâce à un petit miroir de fignoler son apparence… il était déjà plus présentable. Méconnaissable même! Il retourna donc dans cette ville qui l’avait éconduit une première fois et entama une toute autre vie. Une vie autant de luxure, que de beuveries et de combats… c’était sa manière à lui de se punir pour son crime. Il se saoulait au rhum dans les tavernes, courtisait les femmes, prenait son plaisir et quittait leur couche au petit matin, quant il n’allait pas se battre au dépotoir pour gagner quelques pièces d’or… ou quelques marques de combat… car au début, il prenait surtout de grosses fessées… étrangement se faire casser la gueule lui provoquait un certain soulagement… cela le faisait presque sourire… mais un homme dans la foule l’observait avec intérêt. Car s’il crachait du sang tous les soirs, chaque jour il revenait encore et encore… un homme normalement constitué ne s’infligerait pas ça… un Lycan non plus d’ailleurs puisqu’il utilisait essentiellement sa forme lupine pendant les combats. Bref, un soir qu’il sortait du dépotoir en s’essuyant du sang coulant de son nez d’un revers de sa manche, l’homme en question l’interpella. Il l’attendait adossé à un mur. Il avait quelque chose de… différent… il ne se l’expliquait pas vraiment, mais rien qu’à regarder cet homme, il ressentait une certaine crainte au fond de lui. Un certain respect aussi…lui qui n’en avait pour personne habituellement…
Jack s’arrêta donc incapable de rester sur ses gardes. Il connaissait pourtant Ishtar et ses dangers la nuit, mais là de façon inexplicable, il était comme figé…
-Je peux t’aider…Lui dit l’homme d’un ton calme.
-Y’a peu de chances…Répondit Jack.
-Je crois que si… t’es un mordus ou un Lycan de naissance? -Un mordus…L’homme soupira.
- Finalement je pourrai moins t’aider que je le pensais… mais je peux au moins t’apprendre à mieux gérer tes transformations, ta colère… utiliser ta forme lupine… pour le reste et ce qui te hante… saches que t’es pas le seul à qui c’est arrivé…Jack n’en croyais pas ses oreilles. Comment savait il que quelque chose le hantait?
-Pourquoi quelque chose me hanterait…Rétorquait il.
- Les types qui passent leur temps à venir se faire peter la gueule au dépotoir ont tous un lourd passé… c’est généralement un moyen pour eux de se punir de quelque chose… d’expier leurs péchés ou ce genre de conneries…Répondît l’homme calmement. Et il avait raison en prime. Au fond de lui Jack le savait bien…
Toujours est il qu’il accepta sans trop savoir pourquoi de lui conter ses mésaventures. Il eu une longue phase d’acceptation et le temps fit son office peu à peu… l’homme lui parla tout de même des frères loups, dont il faisait partie et le pourquoi il ne pouvait trop l’aider. Il était un mordus et ne serait pas accepté parmi eux. Toutefois, lui acceptait de l’aider un peu. C’était déjà un premier pas. Une sensation oubliée que celle d’avoir quelqu’un sur qui compter. Il le guida donc pour gérer sa colère, ses transformations, le laissant y aller à fond contre lui lors de combats d’entraînement. De toute façon il lui était bien supérieur en combat. Jack mordait la poussière à chaque fois, mais parvenait à maîtriser mieux ses attaques grâce à lui. Et peu à peu, cet homme, Grimlog, devint un allié. Presque un ami… et peu à peu d’ailleurs, Jack reprenait goût à la vie. Plus festif, plus joyeux… si bien que finalement la punition qu’il s’infligeait s’arrêta d’elle même. Il préférait chercher des gens avec qui passer et prendre du bon temps que d’errer seul. Avoir sa propre meute en quelque sorte… même si elle n’était pas aussi soudée qu’une véritable meute de Lycans. C’est d’ailleurs à partir de ce moment là qu’une nouvelle chose étrange se produisit. A peu près à cette période de sa vie en tous cas… il sembla avoir comme une certaine affinité avec les canidés. Du moins cela laissait à le penser de par le comportement de certains chiens croisés à Ishtar. Il avait toujours adoré les animaux, mais aujourd’hui, parfois c’est comme si les canidés en tout cas le comprenaient ou bien qu’il les apaisait… il ne savait pas trop… un chien pouvait se montrer agressif avec les passants, mais lui après un regard et une main tendue parvenait souvent à le faire s’asseoir et le caresser. Était ce sa connaissance des animaux ou un don qu’il avait développé depuis sa lycanthropie il ne le savait pas encore trop… peut être sentaient ils tout simplement son sang de loup et il se montrait finalement dominant vis à vis d’eux sans le savoir…
Et aujourd’hui ?Aujourd’hui Jack a délaissé un peu le dépotoir. Parfois il voyage avec des marchands les accompagnants et travaillant sur leur bateau leur faisant profiter de sa protection, d’autres fois il navigue avec des pirates de bas étage et pille joyeusement avec eux les navires marchands qu’il protégeait le mois d’avant, parfois il passe un peu de temps à terre et se saoule dans les tavernes tout en profitant de la bonne chair du moment selon les arrivages dépensant les pièces d’or qu’il a durement acquises. Il a beaucoup la bougeotte quoiqu’il en soit et n’aspire à rien d’autre que de voyager et voir du pays en passant du bon temps! Aujourd’hui, Jack « joli-cœur » Moinow a reprit un peu goût à la vie et se trouve être un sacré hédoniste! Profiter de la vie est devenu son crédo!