Cela faisait deux bonnes semaines qui nous avions quitté le nord du territoire. En compagnie de ma femme Grunhilde et de ma fille Mira, je marchais prudemment en direction des terres désolées du sud. Le projet était d'atteindre Ishtar rapidement, afin d'être en sûreté. Mes accompagnatrices étaient courageuses, et malgré la cadence et la chaleur des lieux, elles restaient de marbre. Nous traversions le désert d'Harena en diagonale. Nous évitâmes ainsi les routes très empruntées, mais aussi les villes telles que Stellaraë. J'avais entrepris de contourner la capitale avec la carte que j'avais à ma disposition. Certes la durée de notre voyage s'en retrouvait rallongée, mais c'était un mal pour un bien.

J'avais peur. Peur qu'à Stellaraë des gardes aient eu vent de mes agissements dans le nord. Peur que les miliciens soient de mèches avec ceux qui "surveillent" la capitale des Humains. Et puis, méfiant par nature, j'évitais les lieux où le monde affluait. Il n'était jamais sain d'être dans de tels endroits. Une dague pouvait rapidement se planter dans un dos sans que nous nous en rendissions compte. Par ailleurs, je craignais d'y croiser hybrides et autres immondices. Elles m'auraient mis hors de moi. Mais je ne voulais pas sortir de mes gonds, pas encore une fois, et pas devant Mira.

Maintenant que Stellaraë avait été esquivée, et que la route d'Ishtar avait été traversée, nous n'étions qu'à quelques jours de marche de la cité portuaire tant espérée. En outre, j'estimai que nous avions eu une certaine chance. Nous aurions pu croiser maintes péripéties dans le désert d'Harena, mais il n'en fut rien. Quelques animaux, et un ou deux voyageurs, mais pas de charognards, ni d'orcs à l'horizon. C'était une aubaine. Un signe peut-être ?

- C'est encore loin ?

Ma fille venait de s'exprimer pour la première fois depuis de longues heures de mutisme pendant lesquelles elle s'était contentée de marcher, et de suivre docilement ses parents. C'est Grunhilde qui lui répondit, de sa voix douce habituelle :

- Pas encore, Mira. Il nous reste quelques jours de marche... Mais peut-être pourrions-nous faire un arrêt ici. Qu'en penses-tu, Fýr ? , compléta-t-elle en voyant la mine déconfite de notre enfant.

Je fis une moue dubitative. Plus nous marchions, plus nous nous rapprochions de notre but. Mais je savais que Mira, et Grunhilde aussi, en avaient assez. Nous avions crapahuté toute la journée, et désormais le soleil était à son déclin.

- Très bien, Dis-je. Installez le bivouac, je m'occupe d'allumer un feu.

Suite à quoi nous fûmes installés, prêts à grignoter jusqu'à la tombée de la nuit, avant de se reposer jusqu'au lendemain matin... Encore plusieurs heures se profilaient avant que le sommeil ne vienne, surtout pour moi dont les pensées se bousculaient inlassablement dans la tête.

Circë s'était rendu sur la tombe de son frère. Elle ne sait même pas elle-même ce qu'elle espérait en y retournant, peut-être de vaguement retrouver une trace de son passé. Bien que toutes les personnes qu'elle eut connues soient mortes, sa fille devait certainement se trouver quelque part, mais où, Circë n'en a pas la moindre idée.

Après avoir fleuri la tombe, elle descend vers le sud en direction de la cité portuaire d'Ishtar. Inutile de faire un croché par Nitaes, le village est mort depuis longtemps et à part les mauvaises herbes, rien n'y change maintenant. La vampire a même l'impression que plus rien pour elle ne s'y trouve, même si elle y retournera toujours, comme un insecte attirer par la lumière d'une lampe. Tant d'éléments de son passé s'y trouve et s'y replonger, retrouver des preuves du temps où elle était encore humaine est si plaisante.

Mais pour l'heure, c'est la cité portuaire qui l'intéresse. Pourquoi ? Pour la nourriture, bien évidemment. Un petit arrangement à l'amiable dans un des nobles établissements du côté du port, la vampire bêta rend un petit service à un marin qui n'a pas vue la terre depuis longtemps et en échange, il leur donne le droit de ponctionner un peu de sang. C'est un petit manège qui existe en vérité depuis plusieurs siècles, bien avant la naissance de Circë, la devise simple de l'établissement un peu en retrait étant représentatif, "Pas tout le monde a de l'argent, mais tout le monde a moyen de payer nos services".

Elle était plongée dans ses pensées, profitant de la nuit tombante pour sortir de sa cachette et de reprendre son voyage. Sa vision nocturne est bien pratique, elle remarquait même au loin un feu de camp, peut être des voyageurs qui ont besoin d'aide ? Non pas parce qu'elle compte les tuer, mais parce que ses services d'herboriste se monnaient aussi en échange de sang, permettant même au plus pauvre d'avoir accès à ses soins.

Elle se rapproche pour remarquer que le petit feu accueille peu de monde. Elle avance prudemment, sans pour autant faire de gestes brusques. Autour, se trouvent une petite famille, un père, sa femme et leur fille. Tu leur souris, découvrant tes cheveux roux sous ta capuche de voyage.

"- Bien le bonsoir, monsieur et mesdames. Puis-je profiter un instant de votre feu ? Les alentours sont parfois dangereux à cette heure. Avec la nuit, les bandits et les bêtes sauvages sortent."

La soirée était bien avancée. Nous avions bu et mangé. Ma fille avait déjà terminé, somnolente contre Grunhilde, tandis que je terminais mon repas. Il avait été simple pour nous trois : de l'eau, de la viande séchée, quelques morceaux de pain secs, et des dattes que nous avions réussi à échanger à un marchand en pénétrant dans le désert. Le festin était maigre, mais il était suffisant pour nous rassasier et tenir jusqu'à Ishtar. Du moins c'est ce que j'espérais.

- Qui... Qui c'est ?

Ma fille venait de sursauter, et avait parlé de sa petit voix fluette. Je me retournai, la main sur ma hache, tandis que Grunhilde s'était redressée, prête à fondre sur la personne qui se présentait devant nous.

- Qui êtes-vous, et que souhaitez-vous ? Nous ne cherchons pas de compagnie.

Ma femme avait été sèche. Ses propos complétaient la question de ma fille. Depuis l'agression qu'elle avait subi près de Kastalinn, Grunhilde était très méfiante vis-à-vis des personnes qu'elle ne connaissait pas. Vis-à-vis également des personnes qu'elle connaissait d'ailleurs. Je la comprenais, car j'éprouvais les mêmes sentiments.

Je dévisageai la nouvelle venue. C'était visiblement une jeune femme. Son visage était faiblement éclairé par le feu qui crépitait. Il semblait qu'elle était une femme assez jeune, une humaine. Elle arborait une chevelure rousse -de ce que je croyais en voir dans la pénombre- et elle semblait seule. J'hésitai un instant, était-ce un piège ? Je maintins la pression sur le manche de mon arme, mais j'entrepris de répondre, pour compléter les propos de ma femme.

- Excusez la méfiance de ma conjointe, il est vrai que nous nous méfions des étrangers. Les rencontres ne sont pas forcément des plus agréables en ces lieux, et cela fait un certain temps que nous marchons. Que souhaitez-vous exactement, du confort ou des vivres ? Êtes-vous seule ?

Pour l'instant, je restais calme. J'attendrai la réponse de la nouvelle venue pour agir en fonction. Il était inutile de créer une esbroufe, surtout si les intentions de la personne étaient louables. La méfiance était donc de mise. Néanmoins, si je sentais la situation piégeuse, je n'hésiterais pas à intervenir, afin de protéger ma famille.

La vampire se rapproche, autour des flammes, une petite famille. Une petite fille pas plus âgée que l'était la fille de Circë, une femme et un homme. La gamine est inquiète et les adultes sont à cran, cela se ressent déjà dans les paroles de la femme, très sèche et dans la posture de l'homme, sa main posée sur sa hache. La vielle femme à l'allure jeune les comprends, elle serait tout aussi à cran dans cette situation. Tu t'arrêtes, les mains en l'air, écoutant ce que l'homme a à te dire. Il est plus mesuré que son épouse, mais reste sur ses gardes. Il te questionne sur ta présence ici, sur tes intentions et si tu es seule. Ton attitude reste très calme.

"- Il n'y a pas de souci, vous avez complètement raison d'être aussi méfiant."

La vampire reste à bonne distance, si l'homme perd patience et lui fonce dessus avec sa hache, ou pire, sa femme se rue sur elle comme une mère enragé, elle aura largement le temps de fuir. Main sur le cœur, elle se présente.

"- Je suis Circë Andirral, une simple herboriste et guérisseuse itinérante. Je passais par ici, seule et comme vous n'avez pas l'air de bandit, je me suis demandé si vous n'aviez pas besoin de mon aide ou si vous pourriez me laisser profiter un peu de votre feu. Je ne souhaite qu'un instant de confort avant de reprendre la route."

La veuve reste loin, elle s'est déjà fait virer dans ce genre de situation. Il faut dire qu'une femme voyageant seule avec un teint blafard apparaissant en pleine nuit, n'est pas une image très rassurante. On l'avait même déjà comparé à un spectre une fois. Même si, dans le fond, la traité de mort-vivante n'est pas faux, techniquement, elle est morte.

La demoiselle pâle parlait d'une voix douce, son discours était apaisant. Il était en tout cas assez efficace pour que je sente ma femme et ma fille se détendre légèrement. Grunhilde était toujours en état d'alerte, et elle fut à nouveau la première à prendre la parole.

- Des bandits ? Non, effectivement pas. Ou alors nous serions une bien piètre compagnie avec deux adultes et une petite fille en bas âge. Et non, nous n'avons pas besoin d'aide...

- ... Mais vous pouvez venir près du feu si vous le souhaitez.

Complétai-je en indiquant une place en face de nous. Elle serait de ce fait de l'autre côté du feu de camp par rapport à nous, la bûche enflammée créant une séparation en cas de mésentente. Je jetai un bref coup d’œil à Grunhilde qui hocha discrètement la tête : j'avais son assentiment. Mira ma fille la regardait avec des yeux ronds. Je pense qu'elle ne s'attendait pas à voir une femme avec des caractéristiques physiques plus proches de notre terre natale, le nord, par rapport aux autochtones qui vivaient dans le secteur et qui avaient plutôt une pigmentation basanée.

Sans attendre que la personne prenne place -je ne savais pas si elle allait venir s'asseoir à l'endroit que je lui avais indiqué ou pas- je renchéris avec une nouvelle question.

- Vous n'avez pas l'air non plus d'une bandit, si cela peut vous rassurer. Vous êtes herboriste et guérisseuse ? Vous ne devez pas avoir grand monde dans le coin. Vous êtes d'ici, ou d'ailleurs ? Peut-être alliez-vous vers Stellaraë ?

- Vous n'avez pas eu de mésaventures, à vous aventurer dans le désert d'Harena seule ?, renchérit Grunhilde.

À ses paroles, le couple et leur enfant semblent se calmer, la tension redescend un peu. Ce n’est pas pour déplaire à Circë qui préfère que la situation reste calme. La femme confirme qu’ils ne sont pas des bandits, ils seraient à eux trois une bien piètre troupe. La vampire ne sait pas si c’est une plaisanterie ou de l’ironie, alors elle préfère sourire poliment, surtout que la femme lui dit aussi qu’ils n’ont pas besoin de son aide. Son mari lui propose tout de même de s’asseoir auprès du feu en face d’eux. L’homme regarde d’un œil sa femme qui donne silencieusement son approbation par un hochement de tête. La rousse s’approche et s’assoit en face à l’endroit indiqué avec un air soulagé.


"- Merci beaucoup, je suis bien contente de pouvoir m’asseoir un peu, la route a été un peu longue."

La gamine l’observe avec des yeux ronds, ce qui fait rire silencieusement Circë, elle doit sûrement avoir un truc sur le visage pour que l’enfant l’observe ainsi, mais rien qui pousserait des adultes à faire une remarque dessus. L’homme préfère lui poser plus de questions. Il commence par la rassurer, elle ne ressemble pas à un bandit, mais il demande des précisions sur son métier d’une manière assez polie de lui demander ce qu’elle fiche ici, ainsi que sa destination. Sa femme surenchérie, demandant si elle ne craint pas le fait d’être seule dans un territoire aussi hostile. La rouquine continue de sourire, elle a l’impression de passer un interrogatoire, mais reste parfaitement calme.

"- Merci, je suis bien contente de ne pas ressembler à un bandit, dans mon métier, il vaut mieux rapidement créer un sentiment de confiance, que de défiance, Ahah !"

Elle rit avec légèreté, il est normal que dans ces conditions, on la questionne, il est étonnant qu’elle soit ici. Elle pose ses yeux verts sur l’homme.

"- Je peux soigner tout type de maux, soit grâce à des plantes, mais aussi avec l’aide de magie. Je suis herboriste à l’origine, mais j’ai étoffé mon don. Je parcours le continent pour mes recherches et je propose mes services ici et là, autant en matière de soin que de beauté d’ailleurs, dans les villes, mes fards et mes potions se vendent tout aussi bien. Et non, je ne viens pas d’ici et non, il est rare que je trouve des clients dans le coin, a moins d’un accident, ce que je ne souhaite à personne, évidemment."

Puis elle tourne son regard sur la femme, toujours avec calme, a sa place, elle serait prête à bondir sur cette étrangère à tout moment pour protéger sa fille. Ce n’est pas comme si elle ne l’avait pas déjà fait et que sa condition actuelle en était le témoin.

"- Étrangement, aucune mésaventure. J’ai appris à me rendre discrète et à passer inaperçu lorsque je voyage. Je n’ai aucune envie de me faire dépouiller, ou pire, tuer, mais pour mon travail, je dois voyager, je n’ai pas le choix."

Circë reste parfaitement docile, elle se met à observer les flammes danser dans le feu de camp.

"- Je vais vers Ishtar, je dois m’y rendre rapidement, d’où le fait que je voyage en ne m’accordant que peu de pauses."

Elle lève les yeux qui se posent successivement sur l’homme, puis sur la femme.

"- Je ne vous demanderez pas ce qui vous est arrivé, si vous ne voulez pas me le dire, ce n’est pas important. Il m’a juste semblé en me rapprochant que vous étiez exténué et je ne pouvais pas décemment laisser une famille comme là votre sans m’assurer que tout aille bien. Surtout avec une enfant de cet âge."

Elle pose les yeux sur l’enfant, un peu de tristesse éloigne le calme qu’elle se donnait, alors que dans son esprit, elle voit sa fille qu’elle recherche apparaître dans son esprit. Puis elle ramène son attention vers le père.

"- Mais si vous ne quittez pas les routes, cela devrait aller. Les bandits sont des voleurs, mais loin d’être trop idiot non plus."

La femme semble rassurer par les propos de Circë, ce qui n'est pas plus mal, même si la petite famille reste sur la défensive. Par les originaux, quelle chose horrible a bien pu vivre cette petite famille pour être autant sur défensive ? Quelques au moins aussi grave qu'une attaque d'un clan vampire ? Ils lui proposent quand même de rejoindre leur troupe, bien que l'idée a de quoi plaire, la rouquine reste méfiante, elle ne connaît pas ces gens qui fuient un danger aussi nébulaire que terrifiant, au point même d'esquiver les routes pour contourner la garde et les riches marchants. Non mais... Ils ont énervé qui en fait ? En général, les gardes, surtout aussi loin du nord, se fiche de ceux qui se passent en dehors de leur juridiction. Les gardiens n'en ont rien à faire des affaires de la milice. Alors qui auraient les bras assez longs ? La vampire se garde bien de tout commentaire, dans le fond, ce ne sont pas ses oignons. Chacun ses problèmes et le bétail humains sera bien gardé, comme on dit à Spélunca. Elle se contente de sourire poliment.

"- Votre offre est tentante, mais je vais devoir la décliner. Pour être honnête avec vous, je dois me rendre au plus tôt à Ishtar. Je passe rapidement sur les détails, mais ma famille a subit une attaque d'un clan vampire, ma fille et moi avons survécu, mais avons été séparé. J'ai engagé quelqu'un pour qu'il m'aide à la retrouver et il aurait des nouvelles."

Elle tourne la tête vers la mère.

"- Je pense que vous me comprenez. J'ai hâte de retrouver ma fille et d'avoir des nouvelles d'elle, de la tenir dans mes bras."

Elle ne sait pas pourquoi elle raconte cela à de parfaits inconnus, probablement parce que se livrer ainsi n'aura sûrement aucune influence et qu'elle est face à une petite famille qui fuit elle aussi. Le père demande de quel endroit la rouquine vient, elle répond directement.

"- De la forêt de Sylfaën, j'ai fait un crochet par Stellaraë pour y voir de la famille."

Sacrés interrogatoire, mais Circë n'a rien a caché, elle omet juste quelques informations et cela passe sans mentir. Elle ne dit juste pas que l'attaque date d'il y a 60 ans, mais l'ensemble n'est que la triste vérité. Elle se contente de sourire poliment.

"- Et bien, quel interrogatoire. Mais il est vrai que les bandits de cette région s'intéressent peu aux petites familles. Les monstres sont assez calmes en ce moment, vous devriez vous en sortir sans problème."

L'homme restait assez méfiant, Circë le sent, elle sait ressentir ce genre de chose. C'est tout à l'honneur de cet homme. Elle ne lui fera pas de mal, tué un père de famille ne fait pas partie de ses habitudes. Ils semblent au moins sensible à sa détresse. Et lui propose le se reposer avec eux pour la nuit, ce a quoi elle acquiesce negativement.

"- J'apprécie votre proposition, mais je vais la refuser. J'ai appris à utiliser le couvert de la nuit pour tromper les bandits. Une femme seule se doit d'être plus prudente qu'une famille, car une famille on lui vole le peu qu'elle a, une femme seule, on lui prend même si elle n'a plus rien à offrir."

Oh, bien sûr, ce n'est pas systématiquement, pas tout les voleurs et bandits sont des violeurs, mais le risque est toujours là et ne doit pas être oublié. Circë n'a juste pas voulu donner le mot pour épargner les chastes oreilles de l'enfant qui commence par sombrer dans le sommeil de l'innocence. Son père par son discours sur la difficulté de faire confiance, il a lui aussi perdu cet innocence.

"- La vie est ainsi faite, il faut protéger ce qui nous est chère, car cela se perdu si facilement. Mais tant qu'on est en vie, nous pouvons faire en sorte que ces sacrifices ne soit pas vain."

La vampire lance un regard tendre sur l'enfant, un regard de mère mélancolique. Cela la rend aussi heureuse que triste de voir ce genre de spectacle. Mais son regard est temporaire quand on lui parles d'Ishtar. La remarque du père la fait rire avec douceur.

"- Et bien, il paraît que se sont les pirates qui y font vraiment la loi. L'avantage, c'est que si on veut disparaître, comme vous et moi, c'est l'endroit parfait. Il y a beaucoup de travail possible, comme docker, ce n'est pas un travail simple, mais cela permet de nourrir sa famille et de lui offrir un toit. Et puis, si vous voulez des armes exotique et facile à cacher, quand on a les bonnes adresses, ont peu facilement s'en procurer pour pas trop cher."

Elle soulève sa cape et laisse entrevoir son katana, une armes plutôt rare qu'elle a acheter auprès d'un marchant vampire louche.

"- Si vous voulez plus d'information sur ce genre de choses, allez demander au fille du port ou au gamin des rues, c'est fou ce que l'on peut entendre de leur part. Avoir une bonne arme sur vous par les temps qui court est un moyen d'assurer sa survie. Surtout pour un homme comme vous."

Elle réfléchi un instant pour voir qu'elle autre conseil donné.

"- Le quartier du port est assez cosmopolite, mais vous y passerez inaperçu. C'est un bon point pour commencer votre nouvel vie. Qui que soit la personne qui vous poursuit, elle va devoir mettre beaucoup de pièce d'or sur la table pour vous retrouvez, surtout si vous donnez peu d'information."

La vampire remet sa capuche et se lève. Elle sourit légèrement, bouche fermée pour ne pas montré ses dents de vampires.

"- Si tout va bien pour vous et que vous n'avez pas d'autre question, je vais prendre congé, la route est longue et je dois traverçer cette zone dangereuse tant que la nuit me couvre encore."

La jeune femme déclinait notre proposition. C'était compréhensible, bien qu'étonnant lorsque l'on voyait la nuit fraîche et noire qui s'abattait petit à petit sur le désert d'Harena. Elle avait un discours cohérent, comme si elle faisait cela depuis des années.

J'acquiesçai à ses propos, ils étaient justes. Elle nous expliqua ce que nous pourrions retrouver à Ishtar, des conseils pour nourrir ma famille, ou bien pour obtenir des armes d'une esthétique particulière. Il faut avouer qu'elle ne manquait pas de détails. Elle semblait connaître un paquet de choses.

Finalement, elle se redressa. Elle allait partir ainsi, seule, tout comme elle était venue.

- Merci pour les conseils avisés. Nous devrions avoir de quoi faire lorsque nous serons à Ishtar. Je ne vous oblige à rien, mais n'hésite pas si finalement vous souhaitez rester. Même si vous semblez être plutôt bien armée pour le voyage. A bientôt peut-être.

Quant à moi, j'allais prendre soin de ma femme et de ma fille jusqu'à l'aube, on nous repartirons pour la cité portuaire.

[FIN DU RP]