Une fois les alligators défaits, le sorcier abyssale semblait totalement vulnérable. Le petit groupe n'avait cependant pas eu la chance de pouvoir le confronter à quelques questions puisqu'aussitôt eut-il perdu, aussitôt eut-il prit la fuite en plongeant tête la première dans le fleuve derrière lui. Au moins pouvaient-ils se féliciter d'avoir mis en déroute une menace affiliée à Swen'jah.

Suite à cet évènement et par une proposition d'Ehawee, les aventuriers vinrent auprès de Neïwa afin de lui raconter ce qu'il venait de se produire. Après une discussion avec la cheffe de Kothemba, il semblait que cette dernière eut reconnu leur courage et leur proposa une mission. Les villageois étaient entre les griffes d'une multitude d'ennemis. Si ce n'était pas les créatures sauvages ou tout simplement le climat, les sanguinaires Swen'jah les oppressaient également. Dans un endroit particulier engouffré dans la savane profonde, un sorcier priverait les individus qui croisent sa route de leur âme pour s'ériger une armée à lui tout seul. Ces marionnettes, dénuées d'émotions, seraient utilisés par leur maître pour détruire toute vie sur leur passage.

Le groupe pénétra donc les terres ancestrales, là où ces fameuses créatures, les exaltés, élisent domicile. L'aura mystique qui envahissait les lieux étaient presque étouffantes. L'archère, elle, ne savait pas où donner de la tête tellement l'endroit était gorgée en énergie. Sa connexion spirituelle lui permettait de percevoir milles et unes ondes qui manquaient de l'étourdir. Se tenant la tête, elle se ressaisit et se reconcentra dans la mission qui leur avait été confiée.

-Prenez garde, cela ressemble à la magie de contrôle utilisée sur les alligators mais...à une toute autre échelle !

Dès lors qu'il eut mis l'inconnu en joue, celui-ci avait déguerpit, sautant à l'eau sans demander son reste. Surprit par une telle initiative, le chasseur n'avait pas décoché son trait. Il s'était contenté de le regarder rapidement être emporté par le courant. Cela ne faisait aucun sens. Pourquoi avoir lâché sur lui ses familiers ? A moins qu'il n'ait fait que leur dérober leur volonté pour les pousser à attaquer. Doebroksh n'en savait rien et, honnêtement, s'en fichait.

Lorsqu'Ehawee indiqua provenir d'un village non loin et souhaiter y retourner, personne n'émit d'objection. Sans doute des autochtones pourraient leur indiquer qui était cet hurluberlu les ayant agressés et pourquoi. De toute façon, le rôdeur n'avait rien de vraiment prévu pour le moment : il n'était dans les parages que pour traquer un lion terrorisant les caravanes marchandes. Lion dont la chair reposait dans l'une de ses sacoches. Viande qu'il se rappela soudain devoir cuire au plus vite s'il ne souhaitait pas qu'elle ne se gâte. Cependant... il tourna sans rien dire son regard vers Urua. Comment réagirait-il en réalisant ce que transportait le rôdeur ?

En arrivant au village, guidés par l'elfe, le groupe put découvrir les cases et huttes d'apparence bien fragile. Toutefois, les matériaux utilisés lui semblèrent plus judicieux que les tipis de sa tribu compte tenu du climat local. Leurs énormes tentes de fourrure et de peau étaient faites pour conserver la chaleur à l'intérieur. Leurs formes aussi permettaient de faire glisser la neige sans qu'elle ne s'accumule, permettant de ne pas détruire l’abri. Enfin, ils étaient conçus pour être démontés et déplacés. Ce qui dans les trois cas n'était pas le cas ici : les habitations des villageois possédaient des ouvertures et fenêtre au milieu de murs de glaise, permettant d'évacuer la fraîcheur. Quant à la neige ou la vie nomade, ce n'était pas demain qu'ils seraient concernés.

Comme de plus en plus d'individus les approchaient avec curiosité, il commença à réaliser à quel point... ils étaient émaciés. Si les hommes armés de lances et de boucliers, à moitié nus, qui observaient l'hybride et le changeur de peau d'un œil farouche paraissaient bien nourris, ce n'était pas le cas de tous. La plupart des villageois ne mangeaient probablement pas à leur faim. Les femmes et les enfants, avaient la peau sur les os en plus d'être bariolés de peintures et tatouages. Ayant échangé rapidement avec eux, Ehawee avait permis d'éviter le moindre malentendu sur leur venue. Pour autant, Doebroksh percevait chez les quelques guerriers une animosité certaine, à son égard en particulier. Celle-là même qu'il avait éprouvé auprès des clans nordiques les plus violents, à l’extrême Nord du continent. Ils ne le quittaient pas du regard, les poings serrés sur les hampes de leurs lances.

- Ils me mettent mal à l'aise, souffla Nyssa comme ils gravissaient les quelques marches d'une butte au centre du village.

Le minotaure ne répondit pas, mais hocha discrètement la tête. Lui-même conservait la main près du manche de sa hache. Dans quel guêpier cette elfe venait-elle de les mener ?

Ce n'est qu'à ce moment que l'hybride réalisa deux choses : on les menait à la structure la plus grande du village et ce dernier était tapi de ruines éparses. À cause de tous les villageois les entourant, ses réflexions sur l'architecture locale puis la tension palpable, il ne l'avait pas remarqué. Mais régulièrement, à raison d'une hutte sur deux, se trouvaient des restes en piteux états de demeures plus anciennes. Certaines ne trahissaient leur présence que par un simple rectangle au sol, entre les maigres cultures semées là. Les flancs de la butte qu'ils venaient de gravir étaient ceints d'un léger mur d'enceinte bien abîmé. Ces gens étaient-ils si peu méticuleux de leur lieu de vie ? Ou bien une vérité plus sinistre... ?

Les villageois restèrent sur le pas de l'entrée sans porte quand Ehawee les y conduisit sans hésiter. Après s'être penché pour se glisser à l'intérieur, il put découvrir que le chef de ce village était une cheffe.

De l'échange qui suivit, le rôdeur ne retint pas tout. Après qu'Ehawee ai expliqué la raison de sa présence, celle d'Urua, de Diagoras et Nyssa, la femme au visage peint se présenta comme Naïwa de Kothemba. Celle-ci s'efforça de rester stoïque en apprenant l'agression dont ils avaient été victimes alors qu'elle n'avait fait qu'envoyer Ehawee découvrir les alentours par elle-même. Mais sa grimace fugace n'échappa pas au rôdeur malgré la lumière tamisée de l'intérieur de la case. Elle présenta leur agresseur comme un "Féticheur Exalté" avant de brièvement leur résumer la situation précaire de leur village. Venus du Sud, des pillards appelés Swen'jah attaquaient régulièrement les caravanes et villages de la savane, Kothemba étant l'un des plus importants. Leurs assauts incessants étaient la raison pour laquelle le village se trouvait dans un état que Neïwa nomma elle-même délabré. Mais comme si ces envahisseurs et l'impitoyable nature sauvage ne suffisaient pas, un autre ennemi les harcelait à l'Est. Des "Exaltés". Descendant des tous premiers habitants de la savane, ces derniers auraient été corrompu par un sorcier aux intentions mauvaise il y a bien longtemps. Ils errent dans la région et attaquent quiconque à vue. Depuis des siècles. Région portant le nom de "Terres ancestrales". Inconsciemment, Doebroksh ne put s'empêcher d'effectuer un parallèle avec le Comte et la Perracie, mais se garda bien de le mentionner.

Comme elle terminait son récit, le minotaure ayant commencé à décrocher s'attarda sur les ornementations autour d'eux. Des boucliers de bois et de peaux. Des turbans rouge, noir et blancs - ces derniers souillés d'écarlate. Des lames taillées dans de l'os et d'imposantes massues de métal criblées de lame de cristal.

S'il reconnut les couvre-chefs Swen'jah, décrit par son ami Cerberius s'étant déjà frotté à ces bandes sudistes lors de missions d'escorte, c'était la première fois qu'il voyait une arme pareille. Curieux, Doebroksh s'en approcha pour mieux l'examiner.

- Une masse d'Exalt, déclara Neïwa. La plupart de leurs guerriers en manies, sans que personne ne sache où et comment elles ont été créées.

Perturbé, il hocha la tête sans répondre. Puis jeta un œil aux turbans des pillards. Une bonne quinzaine étaient pendus, à vue de mufle.

- Des Swen'jah, confirma-t-elle à sa question muette. Chaque Kothembien conserve les coiffes de ceux vaincus, une tradition que l'on a prit avec le temps. Même les petites victoires font du bien au moral...
- Donc, hésita le minotaure de sa voix grumeleuse, ceux là, c'est vous qui...

Illustrant ses propos, il désigna le mur du doigt. Turbans comme armes exaltés. Le regard soudain plus grave, Neïwa ne répondit pas. Elle se contenta de hocher lentement la tête, la mine sombre. Ce qui poussa le rôdeur à réviser le premier jugement qu'il avait eut sur elle. Le tableau de chasse qu'elle présentait était conséquent. Ce devait être une guerrière plus redoutable qu'il ne l'aurait crû.

- Je vois.

Continuant ses observations, il constata avec soulagement que si des crocs et peaux de prédateurs se trouvaient sur le mur opposé, il n'y avait nul signe d'hybride...

- Les guerriers à l'extérieur, reprit-il d'un ton confus. Pourquoi est-ce qu'ils...
- Boziko, répondit-elle aussitôt.
- Bozoki ?
- Boziko. Un autre... homme-buffle. Il est à la solde des Exaltés. C'est un combattant redoutable. Il a... déjà fait tomber beaucoup de mes guerriers.

Un hybride œuvrant avec ce "féticheur" les ayant agressés pour semer la destruction ? Ayani qui plus est ? Cela ne faisait aucun sens. Pourquoi un minotaure se détournerait de Magnésie, leur mère à tous ?

- Je comprends mieux leurs regard, grinça le chasseur en serrant les poings. Pas étonnant...


En sortant, ils constatèrent que la moitié du village devait s'être réunie devant l'entrée, essayant de percevoir l'échange de leur cheffe avec ces visiteurs. Les étudiants du regard, Doebroksh resta immobile quelques instants. Puis, lentement, ôta l'une de ses bandoulières. Aussitôt plusieurs lances pointèrent vers lui.

- Non ! intervint Neïwa. Ce n'est pas Boziko !
- J'ai... de la viande crue. Et pas le temps de la fumer. Si vous la voulez elle est à vous. Sinon je la jette.

Son geste suscita de nombreux regards surpris, Neïwa, Urua et Diagoras compris. Toutefois, la fée avait elle deviné qu'il n'aurait pas le temps de la traiter. Entre les Exaltés et ce "Boziko", nul doute que le rôdeur allait prestement régler des comptes dans les terres ancestrales. Que se soit en compagnie d'Ehawee et Urua... ou seul.

L'initiative revient au trio d'aventurier.

Vitesse des aventuriers : 2692

Urua : 4540
Vitesse : 543
Dégâts : 1368


Doebroksh : 2165
Vitesse : 1044
Dégâts : 1304


Ehawee : 1650
Vitesse : 1105
Dégâts : 1085




Vitesse des exaltés : 1500

Exalté : 1000 (-21 par tour (+100-121))
Aura exaltée : 1000
Vitesse : 500(-121 par tour)
Dégâts : 600(-121 par tour)


Éviscérateur exalté : 1000(-121 par tour)
Aura exaltée : 1000
Vitesse : 1000(-121 par tour)
Dégâts : 2000(-121 par tour NON ACTIF SI AURA)


Malus de terrain : Colère des éléments
Fin du T1 - Foudre : 1 personne paralysé pendant le tour
Fin du T2 - Geyser : dégâts réduits de 20% pendant le tour
Fin du T3 - Tornade : vitesse des joueurs réduite de 20% pendant le tour
Fin du T4 - Séisme : Les joueurs voient leur vitalité baisser de 15%

Le membre 'Urua' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Thérian.' :

L'avancée dans les terres ancestrales s'avérait être aussi périlleuse que fascinante. En effet, l'elfe se détachait souvent du petit groupe, totalement absorbée par les échos mystiques qu'elle percevait et qui perturbaient son champs de perception, rattrapant ses alliés par intermittences. Lorsque ce n'était pas une voix lointaine et fantomatique qui essayait d'entrer en contact avec elle, c'était les entités animales ou végétales qui l'appelaient à rejoindre l'univers intangible. Cet endroit était un véritable bassin de vie spirituelle où foisonnaient âmes et flux immatériels de toutes natures, si bien que cet énorme brassage rendait l'espace chaotique pour quiconque était en mesure de capter ces impulsions. Tadi, perplexe, voyait bien que son amie humanoïde se comportait étrangement, comme dans une bulle, mais quelques caresses réconfortantes de la part de cette dernière vinrent apaiser ses craintes, sans pour autant lui faire baisser la garde.

Oui, car quand bien même cette région pouvait être fascinante, elle avait tout d'une terre hostile, désolée et n'était certainement pas accueillante. D'ailleurs, les résidents belliqueux des lieux, les fameuses menaces qu'ils étaient sensés éradiquer, pointaient déjà le bout de leur nez, sans que l'archère ne s'en rende compte immédiatement, troublée comme elle l'était dans son désordre mentale. Heureusement pour elle, elle n'était pas venue seule et son camarade paladin prit les devants sur leurs ennemis. Ces deux silhouettes céruléennes à la stature impassible semblaient taillées dans du cristal. Elles avaient dégainées leurs armes : gourdins, haches et étranges lames forgées dans des matériaux inconnues de l'elfe qui s'exclama de leur présence. Son sang se glaça quand ils posèrent leurs yeux livides sur eux, les intrus de leurs terres ancestrales; ils étaient prêts à chasser les impies profanateurs.

Le temps de quelques secondes, l'on pouvait s'interroger sur ce tableau étrange. Les exaltés, ces vestiges d'une ancienne civilisation, parcouraient encore le sol de leur peuple. Qu'il y avait-il de mal à défendre ses terres, les traces de son histoire et de sa culture ? A priori, rien du tout, et c'était bien cela qui était déplorable. Non pas que les aventuriers étaient moralement en tort, mais ils le savaient bien, les exaltés n'étaient que l'ombre de ce qu'ils étaient : la solidification de leurs fantômes manipulés à la guise d'un chaman malveillant. Le Roi-Sorcier souillait la mémoire d'une civilisation entière : comment osait-il déshonorer ce peuple de la sorte ?! Ehawee fixa un moment le visage spectrale qui se profilait devant elle, se rendant bien compte que ces exaltés n'étaient que des pantins et que leur envie lointaine de protéger leur peuple se retournait contre eux, ne faisant qu'alimenter les plans néfastes du marionnettiste.

L'archère, si peu portée par ses sens physiques -elle ne vit que l'ombre du löwen fracasser le premier ennemi-, vit tout de même sa faculté à percevoir les flux énergétiques décuplée. Dans cet état quasi-extatique, elle ne percevait pratiquement plus l'enveloppe corporelle des choses, mais uniquement son esprit. Examinant la composition de ces individus d'un tout autre regard, elle comprit alors que l'attaque d'Urua n'avait pas altéré la moindre particule de vie de l'exalté, mais qu'elle avait fissurée autre chose...Une sorte de puissante énergie prodiguée par une source originelle dépassant l'entendement de l'elfe. Suivant de ses yeux spirituels le chemin que parcourait cette puissance, elle discerna le lien pourtant invisible qui remontait de chacun de ces humanoïdes jusqu'au Roi-Sorcier.

Descendant de vive allure du cerf royal, elle savait désormais exactement quoi faire. Son corps s'activa d'un coup et elle fila sur l'exalté qui faisait face au paladin. D'un mouvement de paume vers l'avant, elle dégagea de l'énergie spirituelle et attaqua directement l'âme de la créature, coupant d'un même temps le sortilège nécrologique qui l'emprisonnait.

Les fils de la marionnette rompus, cette dernière tomba au sol en milles morceaux. Sans entraves aucune, elle était libérée, retrouvant inexorablement le repos éternel dont elle avait été privée tout ce temps.

(Achève l'exalté.)

Le membre 'Ehawee' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Elfe' :

Suivant les indications de Neïwa, le petit groupe s'était rapidement orienté vers l'Est. Le sang encore bouillonnant d’irritation après ce qu'il avait apprit, il se contentait de suivre l'elfe et le changeur de peau, ruminant sa colère. Un minotaure, à la solde d'un sorcier nécromant et commettant des atrocités indescriptibles. Corrompu ou non par quelques maléfices, le rôdeur ne supportait pas l'idée qu'un ayani soit tombé aussi bas. N'importe quel minotaure se serait ôté la vie plutôt que sombrer ainsi, s'il n'avait pût se libérer de ses entraves. Cela signifiait, aux yeux de Doebroksh, que ce Boziko n'était plus qu'une coquille vide. Une marionnette, dénuée de volonté propre et ayant oublié tout précepte d'honneur ou de respect des défunts. Une telle profanation ne devait perdurer. D'une façon ou d'une autre, le guerrier Moj'Hauk retrouverait cette créature et mettrait un terme à ses tourments.

Plongé dans ses pensées, il mit un long moment à remarquer les changements discrets de son environnement. Certes, ils progressaient dans les herbes hautes depuis un bon moment désormais, alternant bosquets et collines rocheuses, et rien ne semblait très différent. Ne semblait. Une sensation familière commença à lentement hérisser le poil de sa fourrure tandis que des frissons lui dévalaient l'échine. Il avait sentiment de ne plus être seul, mais pas parce que Nyssa, Ehawee, Urua ou leurs propres compagnons étaient là. Ni qu'un prédateur embusqué dans la brousse approchait. Non. Cette impression était bien plus intime. Celle que son âme était accueillit en ce lieu par des entités qu'il ne pouvait discerner, celle-là même qu'il éprouvait lors des cérémonies spirituelles de son peuple, où le voile entre leur monde et les steppes célestes des ancêtres était levé. Doebroksh n'avait jamais eut le don de chamanisme ou de converser avec les morts, mais il savait reconnaître ces signes : des esprits les entouraient.

En ce moment-même.

Cependant, quelles étaient leurs intentions ? Pour l'instant, c'était une réponse impossible à apporter. Gardant le silence plutôt que révéler ce fait et potentiellement effrayer ses alliés, il observa les réactions de ces derniers. Nyssa voletait tranquillement devant lui tandis que le guerrier à crinière de lion ouvrait à présent la voie d'un pas décidé. De toute évidence, ni l'un ni l'autre n'avait perçut quoi que se soit. Le Mouss'queterre en revanche semblait agité, son regard nerveusement sautant d'un arbre à un autre comme s'il cherchait quelque chose. Quoique, réflexion faite, cela n'avait possiblement rien à voir avec leurs accompagnateurs invisibles : Diagoras était toujours agité, véritable boule de nerfs... L'elfe en revanche près de lui semblait.. ailleurs... comme perdue dans ses pensées, les yeux dans le vide. Sa monture semblait d'ailleurs s'en être rendu compte, cherchant à attirer l'attention de sa cavalière sans dévier de son trajet. Cavalière qui, après un temps, fini par secouer la tête et tirer son arc du carquois, coupant court aux réflexions de l'hybride. Ce n'est qu'alors que Doebroksh remarqua les deux inconnus au milieu du chemin que déjà Urua chargeait, maudissant son inattention.

Sous les yeux perplexes du minotaure toutefois, il vit l'un des deux humanoïdes brusquement s'étioler tel un mirage, disparaissant totalement. Grognant, le rôdeur fit quelques pas en avant et leva sa hache, mais comme Urua brisait l'écu du second, il ne parvint pas à retrouver sa trace. Il s'était tout bonnement évanoui dans la nature, eut-il seulement été présent.

Le chasseur s'immobilisa, réfléchissant à toute vitesse. Il ne pouvait pas voir cet individu à peau de marbre. Aussi ferma-t-il les yeux, tout ses autres sens en alerte.

Il mit de côté les bruits annexes. Le fracas du métal contre le métal. Les interjections de la minuscule souris. Le chant d'une corde d'arc. Le bruissement des feuilles et de l'herbe sous la brise. Mais malgré cela, il n'entendit rien. Pas un seul grain de sable frémir sous le pas d'une créature approchant.

Par contre, il perçut clairement le parfum minéral du cristal et le baume d'huile de corps sur sa droite.

Avec un rugissement sauvage, Doebroksh fendit l'air et frappa de plein fouet l'agresseur furtif en plein bond. Son casque cachant intégralement son visage vola de côté comme il rebondissait par terre, mais pas sa lame courte faite d'Exalt, matériau que lui avait présenté Neïwa. Malgré le coup puissant l'ayant cueillit à l'épaule, l'exalté ne récolta pas la moindre estafilade, son cuir bleuté strié de scarifications vierge de toute trace de sang. Ce qui n'importa pas au minotaure qui leva le sabot pour l'écraser sous son poids massif. Néanmoins, roulant lestement de côté dans un tourbillon flou d'étoffe orangée, son adversaire esquiva et se releva. Dardant sur lui ses yeux vitreux, il siffla de colère.

Le membre 'Doebroksh' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Hybride' :

Éviscérateur attaque Urua à 2000.
Urua est paralysé du fait de la contrainte environnementale.



L'initiative revient au trio d'aventurier.

Vitesse des aventuriers : 2692

Urua {Paralysie} : 2540
Vitesse : 543
Dégâts : 1368


Doebroksh : 2165
Vitesse : 1044
Dégâts : 1304


Ehawee : 1650
Vitesse : 1105
Dégâts : 1085




Vitesse des exaltés : 879

Exalté : 0 (-21 par tour (+100-121))
Aura exaltée : 0
Vitesse : 500(-121 par tour)
Dégâts : 600(-121 par tour)


Éviscérateur exalté : 879(-121 par tour)
Aura exaltée : 0
Vitesse : 879(-121 par tour)
Dégâts : 1879(-121 par tour NON ACTIF SI AURA)


Malus de terrain : Colère des éléments
Fin du T1 - Foudre : 1 personne paralysé pendant le tour
Fin du T2  - Geyser : dégâts réduits de 20% pendant le tour
Fin du T3 - Tornade : vitesse des joueurs réduite de 20% pendant le tour
Fin du T4 - Séisme : Les joueurs voient leur vitalité baisser de 15%

Un ennemi avait été neutralisé, mais le second pantin du Roi-Sorcier semblait bien plus redoutable. Disparaissant dans un voile mystique, l'image de l'exalté n'était qu'un souvenir. Et pourtant, Ehawee percevait toujours la trace d'un exalté en ce lieu, tout comme le minotaure eut été capable de percevoir l'odeur de l'assaillant, embusqué derrière sa barrière d'invisibilité. Néanmoins l'attaque de l'hybride eut le même effet que celle du löwen : elle se heurta à la protection octroyée par le maître des lieux. Agile et rapide, l'éviscérateur n'avait certainement pas dit son dernier mot et sa roulade lui permit d'éviter le piétinement de Doebroksh avant de retrouver à nouveau son camouflage.

L'archère qui avait tout fait pour observer la scène du mieux qu'elle put et ne pas succomber à toutes les voix qui la tourmentaient, tenta de se concentrer sur la créature invisible afin de le localiser grâce à son esprit. Elle ferma les yeux, puisque de toutes façons ils ne lui servaient à rien, et se focalisa sur les ondes alentours en triant les informations qu'elle recevait. Elle perçut des petits pas précipités et...Trop tard ! L'entourloupe eut le temps de faire effet et de prendre de court le paladin qui reçut un coup dévastateur entre les omoplates. Désormais dévoilé aux yeux de tous, l'exalté fixa avec mépris les aventuriers en prononçant quelques mots dans un langage inconnu.




Ses deux pupilles gorgées de haine s'illuminèrent et sa prière malsaine trouva réponse parmi les nuages. Un flétrissement apparut à un endroit du ciel quand soudainement un rayon magique en jaillit et frappa le thérianthrope qui s'étala à terre, paralysé. Un hoquet de surprise s'empara d'Ehawee qui s'en voulut de ne pas avoir été assez réactive. Elle ne laisserait pas une telle chose se produire une seconde fois. Déterminée à mettre enfin en déroute cet ennemi, elle fonça droit sur lui, poignes énergétiques en avant. Ceci dit, ce n'était pas un adversaire. à prendre à légère et il ne laisserait pas son âme être oblitérée aussi facilement que le premier. Déviant aisément les mains de la femme, il la fit chuter d'un balayage de la jambe avant de se positionner sur elle pour l'étrangler avec le manche de son arme. Terrible erreur de sa part : les deux enveloppes corporelles étant au contact, Ehawee fut facilement en mesure d'atteindre l'âme de l'exalté avec la sienne. Elle n'eut besoin que de quelques secondes de douleurs pour que l'énergie soit suffisamment dégagée et que ses pépites brillantes ne s'éteignent, jamais plus alimentées par la moindre once de vie, et que sa peau rocheuse ne s'évapore dans un nuage de poussière dispersé dans le vent.

La manipulatrice spirituelle reprit sa respiration, satisfaite, elle avait réussi à ôter au Roi-Sorcier deux soldats d'Exalt. Elle se garda cependant d'être rassurée car leur lutte dans ces contrées n'était pas finie et il était à prévoir qu'ils rencontrent des individus bien plus terribles encore. Aussi, allait-elle devoir expliquer à ses compagnons de route comment elle avait pu annihiler les deux assaillants...

(Achève l'éviscérateur)

Le membre 'Ehawee' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Elfe' :

Le membre 'Le Juge' a effectué l'action suivante : Actions

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#1 'Ouverture des sacs' :


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#2 'Ouverture des sacs' :


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#3 'Ouverture des sacs' :

Sans qu'il comprenne bien comment, l'agresseur avait échappé à sa vigilance. Se dissipant dans les airs tel une silhouette composée de vapeur, l'exalté avait fuit le tranchant de sa hache. Mais pas pour fuir : Urua venait de faire les frais de sa mégarde. Pourtant, comme le minotaure accourait, il vit avec stupéfaction Ehawee infliger... quelque chose... à la créature au cuir marbré. Au corps-à-corps qui plus est.

Interloqué, le rôdeur la considéra du regard en silence durant plusieurs secondes, les cendres de leur ennemi se dissipant au vent. Quoi qu'ai fait l'elfe à ce suppôt du roi-sorcier, cela avait été efficace. Très efficace. Dire qu'il s'était imaginé qu'elle ne serait compétente que l'arc au poing... il l'avait grandement sous-estimé.

Sans avoir proposé un mot, le massif hybride lui proposa sa main pour l'aider à se relever suite à son pugilat. Puis il se tourna vers le thérianthrope.

Les ayant devancés, Nyssa voletait près du changeur de peau - tout en gardant toutefois une certaine distance, par précaution. Après tout, le souvenir de la révélation de Diagoras concernant le régime alimentaire du guerrier à crinière était encore vivace. Par ailleurs, le mous'queterre juché sur l'épaule d'Urua scrutait ses expressions avec inquiétude.

- Tu vas t'en remettre gros chat ? interrogea-t-il avec un trait de familiarité légèrement forcé.

Nul n'était dupe quant à l'assurance affichée par le petit épéiste, mais tous eurent le tact de ne pas le noter. Accroupis, le poil encore tout hérissé suite à la décharge qu'il avait encaissé, le löwen s'ébroua avec précaution, retrouvant ses repères. Il avait prit un sacré coup, la lumière ayant aveuglé le minotaure lors de l'impact. Néanmoins, Urua était robuste et déjà faisait mine de se relever. A lui aussi, il offrit fraternellement sa main.

- Nous n'aurons pas mis longtemps à les trouver, déclara ensuite Doebroksh en le laissant récupérer.

Se faisant, il s'approcha de la dépouille restante. Gisant telle une coquille vide, le corps de l'exalté abattu par Ehawee reposait sur le ventre. Jusqu'à ce que du sabot il ne le retourne, s'étonnant de son poids. Sa peau blafarde ressemblait à une sorte de marbre, mais se pouvait-il que cet individu soit plus minéral qu'organique ?

Le ciel des terres ancestrales étaient toujours autant saturé de flux spirituels et il fallut un moment à l'archère qui venait de terrasser le dernier adversaire pour reprendre ses esprits et sa respiration. Dans un état de mi-conscience permanent, elle entrouvrit les paupières et vit la paume massive de Doebroksh fendre la voûte céleste au dessus d'elle. Attrapant cette main bienvenue, elle se fit hissée debout avec une telle facilité qu'il lui semblait être une plume. Cela ne pouvait que confirmer de la puissance physique de son compagnon de voyage, et l'elfe ferait bien attention à ne pas manquer de tact avec un tel individu. Enfin, pour l'heure, elle était affairée à se tenir la tête; même si elle eut prit le temps de remercier l'hybride, son ascension abrupte combinée à l'emprise du lieu sur son esprit lui conférait de terribles maux de crânes.

Quelques instants plus tard, alors qu'elle allait un peu mieux, elle fut rassérénée de voir qu'Urua s'en sortait bien aussi, ce qui l'impressionna également. Non pas qu'elle n'avait confiance en la robustesse du lowen, au contraire, mais il lui semblait rare ceux qui pouvait endurer un tel rayon céleste sans subir de séquelles.

Sans doutes plus attentifs aux signaux extérieures qu'elle -trop déconcentrée par les impulsions de l'immatériel- Urua désigna des formes ressemblants à des structures minérales, enfin, ils ne pouvaient pas encore le deviner précisément à cette distance. Sa proposition ainsi formulée illumina les yeux de l'archère, avide et attirée par toutes les histoires que l'on pouvait imaginer concernant l'ancienne civilisation des exaltés. Et s'ils trouvaient les vestiges de cette dernière ? Peut-être même tomberaient-ils sur les trésors de leurs ruines ? Oh l'argent était loin d'être la source de motivation de la femme, mais peu d'explorateurs avaient foulés ces terres et la perspective de découvrir des sentiers inconnus était palpitante. De plus, les exaltés étaient peut-être un peuple enrichissant avant de devenir ce qu'ils étaient, les pantins du Roi-Sorcier. Animée d'une nouvelle curiosité qui ne voulait maintenant qu'être assouvie, Ehawee acquiesça vivement les dires du thérianthrope.

-C'est sans doutes une bonne idée ! s'exclama-t-elle en sortant de son silence. Alors que son intervention pouvait paraître brutale, elle tempéra par une phrase de prudence. Mais...si deux individus nous ont accueilli ici, nous devons nous attendre à croiser bien pire dans leur repaire...A moins qu'ils ne s'agissent des ruines d'un ancien temps ? finit-elle par interroger, intéressée par l'avis de ses compagnons de routes sur cette hypothèse. Aussi fut-elle rassurée de voir que pour l'heure aucuns ne lui posaient de questions sur ses pouvoirs et que la discussion prenait une autre direction. L'elfe en tout cas n'était pas au bout de ses limites pour ce périple et elle se tenait prête pour découvrir plus en profondeur cet endroit certes dangereux, mais passionnant.

Le minotaure s’agenouilla quelques instants devant la dépouille de nature surprenante. Sans un mot et se faisant oublier par ses compagnons il tira une dague d'un des nombreux fourreau de sa tunique.

- Vous pensez qu'on peut trouver quelque chose d'intéressant par là-bas ? Nous aurons peut-être une meilleure idée de ce que nous affrontons si nous investiguons sur nos ennemis.
-C'est sans doutes une bonne idée ! lui répondit Ehawee en suivant du regard la direction qu'il indiquait.

Toujours en silence, Doebroksh se releva. Au poing il tenait les deux tresses du défunt, ne pouvant lui subtiliser sa coiffe comme le faisaient les kothembiens. Le minotaure avait toutefois été surprit dé découvrir que les cheveux de l'être n'étaient pas des "cheveux" à proprement parler : des tempes à l'arrière de son crâne, ils formaient une sorte de fourrure donc la texture était plus proche de celle d'un duvet de plumes. Quand au trophé dont il s'était emparé, il n'avait clairement pas la texture à laquelle il se serait attendu. C'était comme s'il s'agissait de fils de fer tressés...

Comme il se dirigeait vers le second corps, Nyssa fut la première à remarquer son manège. Ainsi que l'humeur turquoise imprégnant sa lame. Elle écarquilla les yeux de surprise en portant une main à sa bouche.

- Mais... si deux individus nous ont accueilli ici, nous devons nous attendre à croiser bien pire dans leur repaire... A moins qu'il ne s'agisse des ruines d'un ancien temps ?
- Heureusement qu'ils étaient que deux, se manifesta l'hybride en levant le curieux masque rituel du second exhalé. Même avec l'avantage du nombre cela aurait put tourner au vinaigre.

Renâclant, il fit repoussa le corps du sabot. Tout comme le précédent, il pesait un poids conséquent, bougeant à peine malgré la force imprimée.

- Une meilleure idée de ce qu'on affronte ? interrogea-t-il en reprenant les mots d'Urua. Leurs corps sont pas normaux.

Mêlant le geste à la parole, il leva sa dague d'où gouttait un liquide bleu-vert épais.

- C'est pas humain. Ou en tout cas ça l'est plus. Ils sont même pas fait de chair. Ils ont la peau dure comme de... de l'ambre, s'efforça-t-il de formuler. Ou de la corne. Plutôt de la corne. Et en-dessous c'est pareil, suintant cette... chose...

Captant parfaitement l'odeur du sang, il n'aurait sût définir ce qui n'allait pas. Mais assurément, il n'avait pas le fumet qu'il aurait dû avoir. Partagée entre dégout et curiosité, la fée s'approcha du premier corps dont la poitrine marbrée était maintenant ornée d'une entaille peu profonde. Le liquide perlait, mais ne s'écoulait pas de la plaie.

- Pas étonnant que les hommes de Neïwa se fassent massacrer. Ces exaltés sont pire encore que sa description.

Grimaçant, le museau retroussé, il balaya les environs du regard. Ces deux là les avaient attaqué à vue sans chercher à les étudier ou parlementer. Ils étaient suffisamment sûr de leur victoire qu'ils ne s'étaient pas posés de questions, alors même que leur groupe n'avait visuellement rien à voir avec les guerriers de Kothemba. Ou ils n'en avaient eut cure...

Toutefois, que faisaient-ils dans les parages ? S'agissait-il de patrouilleurs, sécurisant les frontières revendiquées par le roi-sorcier ? Plausible au vu de ces cases de pierre semi-enfouies qu'ils pouvaient voir dépasser des hautes-herbes, espacées de quelques centaines de mètres les unes des autres.

- Restons pas ici, exhorta-t-il en se faisant pressant. Nous sommes en territoire hostile. Si d'autres... exaltés... sont dans les parages, ils auront entendu ce coup de tonnerre.

Il était évident que les créatures précédemment affrontées n'étaient pas des ennemis lambdas. En plus des capacités que leur prodiguait l'influence du Roi Sorcier, ils démontraient d'une habileté aux techniques martiales pour le moins redoutable. Néanmoins, ce qui pouvait être le plus surprenant en deçà de ces considérations guerrières, était sûrement leur nature même et le bovin rôdeur, expérimenté dans le dépeçage ne manquait pas de le remarquer. Aussi étourdie avait-elle été, Ehawee n'avait pas tant que ça donner de l'importance à ces coquilles d'albâtre, alors même qu'il pouvait s'y trouver des indices importants pour la suite de leur quête.

De la corne, du sang et de l'ambre. Le constat du chasseur était déroutant, mais cela faisait concordance avec l'apparence étrange de ces individus, leurs pouvoirs et les hypothèses de l'archère quant à leur emprise éthérée. Alors que le Minotaure martelait des phrases préventives, le Löwen, lui, ne renonçait pas devant le danger, quant bien même les risques paraissaient élevés, et s'apprêtait à avancer dans les ruines. Ainsi, dans un étrange silence et comme aimanté par le paladin en tête, le petit groupe se mit en marche, d'un pas mesuré.

-Ces terres ancestrales...Commença par dire l'elfe, alors qu'elle caressait, songeuse, l'encolure de Tadi. Nous savons déjà que les exaltés sont les vestiges d'une ancienne civilisation. Nous savons aussi qu'ils sont devenus des créatures bien éloignées de ce qu'ils étaient auparavant, réveillés par l'emprise de ce...sorcier. Je ne m'y connais nullement en sortilèges nécromantiques, mais la description que tu nous donnes, Doe, elle marqua une pause en bifurqua ses yeux sur lui, fait écho à ce que j'ai ressenti lorsque nous les avons combattu. Trop timide, la femme n'avait pas osé parlé de son lien avec l'Intangible auparavant, mais il lui était apparu qu'il était de son devoir de leur en faire part, que la moindre information sur eux qui pouvait aider à mieux comprendre qui ils affrontaient pouvaient être utile.

-Une magie est à l'oeuvre ici, c'est une évidence et je ne pense pas qu'il faille être archi-mage de l'Institut pour le voir. Ne sentez-vous pas cette aura mystique qui alourdit l'air ? Elle continua, déliant sa langue sur son ressenti en ce lieu, quitte à passer pour une allumée. À mon avis, ces individus n'ont pas de conscience propre, ils ne sont que les pantins du Roi Sorcier. Ce n'est qu'une hypothèse...Mais...j'ai vu ce courant d'énergie les reliant tous à un même point...Si cela est véridique, alors imaginez un peu...Il s'agirait d'un homme capable de contrôler l'éther à l'échelle d'une région entière ! Cette dernière phrase était ponctuée d'une pointe d'alerte, alors qu'elle écarquillait les yeux. Nous ne faisons pas le poids, face à lui, c'est sûr. Mais nous avons prouver que nous étions capables de repousser quelques marionnettes et nous devons enquêter plus avant sur cet endroit, des informations sur ces ennemis seront cruciales pour les kothembiens. Se stoppant dans son monologue, elle contempla l'horizon, où les petits monticules de pierres pouvaient se préciser peu à peu.

La femme reprit sa respiration, anxieuse. En gonflant ses poumons d'oxygène, elle tentait du mieux qu'elle pouvait de gérer sa nervosité. L'hybride avait raison et ils risquaient même la mort dans cette entreprise, mais l'elfe ne pouvait simplement abandonnés les lieux avant d'avoir confirmé ses doutes. De plus, l'esprit sylvestre attendait son fragment pour être guéri et elle craignait que Neïwa ne le lui donne pas pour avoir fait si peu de choses. Néanmoins, à mesure qu'elle avançait avec ses compagnons dans cette expédition au sein de la savane, Ehawee sentait au fond d'elle le désir d'aider ce village grandir. Il ne s'agissait plus uniquement d'un esprit à sauver, des vies étaient en jeu.

- Eh bien allons voir ce qui se trame dans ces bâtiments, et si nous en croisons en route... Eh bien, on a vu ce qui leur arrivait.

Doebroksh plissa le museau et grimaça en entendant ces mots. Toutefois, il se retint de souligner l'arrogance de cette déclaration alors même qu'il avait temporairement été mis hors-combat. Quand bien leur groupe avait l'avantage du nombre. Comme Urua s'engageait en direction des bâtiments, le minotaure se tourna vers Ehawee lorsqu'elle prit la parole.

- ...je ne m'y connais nullement en sortilèges nécromantiques, mais la description que tu nous donnes, Doe, elle lui jeta un regard de côté comme il restait silencieux et attentif, fait écho à ce que j'ai ressenti lorsque nous les avons combattu.

Lentement, l'hybride hocha la tête. Puis avança en silence dans le sillage du changeur de peau, suivant à contre-coeur.

-Ne sentez-vous pas cette aura mystique qui alourdit l'air ? continua l'elfe avec une pointe d'hésitation.
- Ho que si, répondit-il sombrement. Elle me hérisse le crin.

Jetant un regard derrière eux, il songea sans le dire que s'attarder après leur échauffourée n'était pas prudent. Avoir laissé les dépouilles au milieu du chemin encore moins.

- À mon avis, ces individus n'ont pas de conscience propre, ils ne sont que les pantins du Roi Sorcier. Ce n'est qu'une hypothèse... ...imaginez un peu...Il s'agirait d'un homme capable de contrôler l'éther à l'échelle d'une région entière !

A nouveau, l'hybride garda le silence. Il s'agissait d'une théorie qui faisait froid dans le dos. Mais pourtant qui avait un précédent. Cette description aurait parfaitement convenu à la bête tapie en Perracie... Que le roi-sorcier des terres ancestrales ai les même facultés - bien qu'ayant une renommée moindre - n'était donc pas impossible...

- Nous avons défait deux individus isolés, marionnettes ou pas, répondit-il en observant le dos du Lowen téméraire menant l'avancée à travers les hautes herbes. Ils ne s'attendaient pas à nous qui sommes différents des kothembiens et...

Réalisant brusquement l'implication d'une des théories d'Ehawee, un frisson glacé lui remonta l'échine. Nyssa elle-même dû le percevoir, perchée sur son épaule, car elle lui jeta un regard surprit comme il pivotait sur ses sabots pour regarder à nouveau derrière eux.

"repousser quelques marionnettes"

Que faisait un marionnettiste lorsqu'il réalisait que les fils de ses pantins ne s'agitaient plus que dans le vide ? Alors qu'ils arrivaient enfin devant l'édifice, mesurant tout au plus la taille du minotaure et pourvu d'une unique entrée sans porte, laissant apparaître un escalier creusé dans le sol et disparaissant dans les ombres, lui n'avait d'yeux que pour le chemin d'où ils venaient. Une brise souffla d'ailleurs, apportant cette même senteur de minéral huilé qui émanait des exaltés. Leur groupe n'aurait pas le luxe immédiat d'admirer ces vieilles pierres : d'autres de ces pions du roi-sorcier les avaient déjà prit en chasse.

-Nous avons défait deux individus isolés, marionnettes ou pas...

Décidément, les deux personnages qui accompagnaient l'elfe étaient bien plus différents que ce que leurs retrouvailles ne laissaient présager. Tandis que l'un fonçait en avant, l'autre considérait les paroles de l'elfe en continuant d'appeler à la prudence. Ehawee trouvait que c'était une prudence tout à fait justifiée, mais ne fallait-il pas outrepasser les risques quelques fois pour avancer ? Quoiqu'il en était, ils étaient désormais rendus devant l'édifice qui les intéressaient et déjà les yeux perçants de l'archère purent dévorer du regard les quelques inscriptions qui se trouvaient sur les murs et disparaissaient dans le souterrain.

-Ils ne s'attendaient pas à nous qui sommes différents des kothembiens et...La langue de l'hybride paraissait s'engourdir tout à coup. La femme n'y prêta pas attention, tant elle était absorbée par ce qui se trouvait en face d'eux, tout comme elle ne se rendit pas compte que l'atmosphère changeait du tout au tout. Contrairement à ses alliés, elle ne possédait pas cet odorat développé qui leur permit de déceler le danger avant elle et ce n'était qu'à partir de la phrase du löwen qu'elle réalisa la teneur de la situation.

-Bon, on reste là à les affronter ou on va se cacher à l'intérieur ?
-Ah ?! S'exclama-t-elle, incapable de répondre dans l'immédiat à une telle question. Ils étaient tout deux de marbres, se concentrant sur les indices olfactifs laissés par les possibles assaillants. Ehawee, quant à elle, s'agita dans tout les sens pour repérer des signaux visuels de ces individus. D'où viennent-ils ? Posa-t-elle avec une certaine naïveté tandis qu'elle tentait une manipulation spirituelle pour compenser son manque sensoriel.

Elle se figea, alors, comme eux, et entama une brève concentration afin de voir les courants énergétiques et ainsi distinguer l'empreinte mystique des exaltés aux alentours. Par chance sûrement, il ne s'agissait pas d'un gros groupe et elle partit du principe qu'ils pouvaient les vaincre compte tenue de leur précédente victoire. La précaution était néanmoins de rigueur puisqu'il n'était pas dit que ces derniers étaient une copie confirme de leurs semblables. Chaque ennemi pouvait avoir son lot de surprise.

L'archère songea alors à l'interrogation du paladin qu'elle trouva impossible. Elle doutait grandement qu'un minotaure, un thérianthrope sous forme mi-animale et qu'un cerf puissent se cacher indéfiniment dans des ruines qu'ils ne connaissaient même pas. Par ailleurs, rien ne leur assurait qu'il n'y avait aucuns dangers dans ce sous-sol et peut-être même que ce dernier était truffé d'exalté. Dans un même temps Doebroksh avait raison d'appuyer sur les dangers qu'un conflit ouvert pouvait apporter. Dans les deux cas, tout cela n'était pas très malin et Ehawee commençait à croire qu'ils auraient mieux du déguerpir quand ils en avaient l'occasion tout comme le suggérait la créature de Magnésie.

S'il y avait un choix à faire, elle s'en remettait donc à lui pour cette fois, du moins, s'ils avaient encore le temps de choisir ? L'énergie spirituelle des exaltés se faisait de plus en plus présente et dégainer son arc n'était bientôt plus une éventualité.

- Bon, on reste là à les affronter ou on va se cacher à l'intérieur ?
- Ah ?! s'exclama l'elfe en tournant son regard dans toutes les directions. D'où viennent-ils ?

Tandis qu'Ehawee s'immobilisait, les yeux clos, l'hybride fit quelques pas dans la direction d'où ils venaient. Retroussant le museau, il grimaça, n'appréciant ni ce qu'il flairait ni ce qu'il voyait. Quelque soit les intentions d'Urua, Ehawee et Diagoras, il n'était pas question qu'il s'engage sous terre dans des couloirs étroits et inconnus alors que rôdaient des inconnus dans leur dos.

Sur son épaule, profitant de la hauteur, Nyssa fut la première à se manifester :

- Là-bas ! s'écria-t-elle en pointant du doigt le chemin d'où ils venaient et où ils avaient laissé les deux dépouilles. Il y a trois autre de ces... ces ekzaltés !

De toute évidence, elle n'avait pas réalisé que les trois aventuriers avaient déjà perçus ces nouveaux arrivants par différents biais. Immobile, Doebroksh se contenta d'observer les hautes herbes, s'efforçant de les distinguer à travers la brousse, bien qu'il les ai déjà perçu à l'odeur. Cette fragrance minérale et huileuse partagée avec les deux premiers laquais du Roi-Sorcier.

Toujours sans rien dire, Doebroksh leva les bras et glissa à nouveau son arc hors de son carquois. Puis d'un mouvement lent en tira également l'une de ses flèches démesurées. L'attitude des deux premiers avait été claire, ils étaient hostile à leur présence. S'il s'agissait bien de marionettes, l'artiste derrière les fils serait le même : il n'y aurait aucune raison pour que...

- Envahisseurs des terres du Roi Tzengarah  !

Stupéfait en entendant la voix rauque, le rôdeur inclina la tête de côté. L'un d'eux était doué de parole. Mais qui était en train de s'exprimer dans cette langue gutturale et incompréhensible ? Le pantin ou le marionnettiste ?

Les nouveaux arrivants présentaient des profils différents des deux premiers. Un capuchon et un bâton surmonté d'un emblème de vert-de-gris pour celui de tête, masse et écu du même métal pour le second puis un simple casque pour le dernier. Dernier dont la posture voutée, presque simiesque, ne laissait rien présager de bon. S'agissait-il de quelque sorcier ? Tout les trois présentaient une peau à de la même couleur terne et bleutée que leurs précédents ennemis, trahissant une cuirasse naturelle probablement aussi épaisse.

- Vous n'êtes pas les bienvenus et avez eut l'audace d’agresser ses citoyens  ! reprit l'exalté de tête en brandissant son guidon dans leur direction. C'est un affront que le Roi-Sorcier ne peut tolérer  !
- Qu'est-ce qu'y dit ? interrogea Nyssa en faisant la moue.
- Rien de bon, lui répondit le minotaure en encochant lentement sa flèche avant de faire un pas dans leur direction et s'écarter du tertre.
- Déposez vos armes et acceptez son jugement, une mort rapide vous sera accordée !poursuivit-il.

Il marqua un temps d'arrêt avant de conclure d'un ton plus menaçant :

- Le cas échéant, nous vous promettons une exécution à la hauteur de vos crimes : lente et douloureuse !

Lentement, l'exalté de tête baissa le bras, les scrutant avec intensité.

Une brise souffla dans le dos des étrangers, faisant onduler les hautes-herbes vers les suppôts du Roi-Sorcier d'un air théâtral. Après quelques instants, l'exalté à la masse s'avança. Il n'effectua pas de discours comme son prédécesseur, se contentant d'avancer à pas lourd avec une assurance certaine. Toutefois, ce n'est pas lui que Doebroksh observait avec intensité malgré la menace imminente : s'efforçant visiblement de se faire oublier, l'autochtone torse-nu au casque c'était redressé. A la main il tenait quelque gris-gris de plumes, os et branches entremêlées. C'est vers lui que le rôdeur tourna son arc.

Quelles qu'aient été les tenant du discours effectué, le sort en était jeté.