Nom : Sylhsilscesth

Âge : 41 ans

Sexe : Mâle

Race : Naga

Classe envisagée : Ensorceleur

Métier envisagé : Sculpteur

Capacité magique : La capacité de rassembler l'énergie de ses cibles à travers un rituel utilisant leur sang. L'énergie récupérée permet à Sylhsilscesth d'augmenter ses forces et de les canaliser pour être plus efficace en combat.

Mode hardcore : Carrément non !

Une queue dorée, puissante, les écailles brillantes à l'image de notre Dieu. La propulsion qu'elle fournissait permettait une vitesse enivrante. Les muscles qui se détendaient octroyaient une puissance de frappe non négligeable. Jamais je ne penserai à prendre mes jambes. On me l'avait appris il y a longtemps mais je ne l'avais appliqué que cette fois. Je resterai sous la forme où notre Grandeur nous a voulu.
Le torse n'avait rien à envier à la queue. Gardé en forme par des exercices réguliers. Ce n'est pas parce qu'on pratique l'art des arcanes qu'on doit se laisser aller. Serait-Il fier d'un sac adipeux dans une enveloppe d'écailles ? Je ne pense pas.
Le visage était le plus appréciable. Des yeux dont la teinte reflétait celle des écailles. Des crocs acérés et allongés au point de dépasser des lèvres. Une légère collerette visible mais pas handicapante. Tout criait de faire attention et celui qui obéirait à cette pulsion... Aurait raison.

Se méfier du physique, oui. Se méfier de ce qu'il y avait dedans, encore plus. Si je vous regarde dans les yeux, c'est que j'ai déjà pensé au rituel pour vous sacrifier. Personne ne me fera dévier de ma mission. Si votre sang permet de me rapprocher un tant soit peu de la résurrection du vénéré Basilic, vous n'aurez pas l'occasion de comprendre comment vous vous êtes retrouvé sur l'autel. Tous les moyens sont bons. La persuasion, la corruption, l'inoculation, la coercition et dans les cas extrêmes, la force pure. La détermination et l'ingéniosité que je peux mettre au service de mes desseins ne connaissent pas de limites. Les seules lois dignes d'être considérées sont les enseignements du temple et du Basilic. Ne vous mettez pas sur mon chemin.

Mes plus anciens souvenirs remontent à mes années d'apprentissage au temple. La tradition voulait qu'un des plus jeunes enfants de la portée soit offert en service du Dieu, sans lui laisser le temps de s'habituer à sa famille afin de ne pas lui offrir de distraction inutile. Seuls devaient compter pour lui les études, la dévotion, ses devoirs envers le temple et ses condisciples. La lecture et l'histoire étaient mes sujets détestés. L'apprentissage des rituels et des préceptes du Basilic me prenaient en revanche plus de temps tant je m'appliquais. Ma voie m'apparut bien tôt. Je n'aspirais qu'à devenir prêtre et ensuite Haut-Prêtre pour servir la cause et entreprendre le long chemin vers Sa résurrection.

Les années passèrent dans un calme studieux. Mes camarades ne souhaitaient plus ma compagnie pour les moments de temps libre tant j'étais absorbé dans mes tâches. Ma liberté ne me servait qu'à déterrer d'obscurs rouleaux décrivant d'anciens rituels, sans succès ou sans essai, qui devaient faciliter le retour de notre Seigneur. Mes efforts payèrent. Certains documents décrivaient des successions d'étapes réalisables, bien que très précises. Je les gardai précieusement sous le coude afin de m'en servir au moment opportun. La plupart n'étaient réalisables que par un prêtre consacré ou échelon plus élevé, ce qui allait me ralentir quelque peu mais consolidait ma résolution.

Vint enfin mon ordination. Le plus beau jour de ma vie. Pourtant, le bonheur ne figurait pas en première ligne de mes sentiments. L'anticipation, l'excitation, l'impatience étaient toutes plus fortes. Enfin, j'allais pouvoir me servir des pouvoirs emmagasinés tout au long de mes années d'études. Tous ces sacrifices personnels allaient se transformer en sacrifices impersonnels. Des sacrifices tout juste bons à satisfaire mes ambitions et ma montée dans les ordres. Les deux premiers rituels se feraient le même soir. Le même sacrifice pouvait être utilisé, c'était très pratique. Non pas pour économiser des vies mais du temps. Les victimes tendaient à se défendre ou à être suspicieuses. C'est ainsi qu'un soir, choisissant soigneusement l'heureux participant, je me préparai à accomplir mes premiers rituels.




Le premier rituel devait se produire sur un pratiquant au moment où ses pensées et sa concentration étaient le plus focalisées sur le culte. C'était en tout cas ce que je traduisais de la langue ancienne qui n'était pas si précise. Les prêtres des anciens temps avaient l'air plus intéressés par le style que par laisser des instructions à leurs successeurs. Ou alors ce n'était que la différence entre les façons de parler de différentes d'époques. Fort heureusement, un Naga très impliqué avait un emploi du temps réglé à la minute et venait régulièrement payer ses hommages. Il serait le sujet parfait pour cette expérience.

Seul dans le temple, outre ce cobaye involontaire, je m'attelai à la tâche. Les sifflements plus bas qu'un souffle, j'entamai le chant et m'approchai dans un frottement imperceptible sur le sol lustré de ce lieu de culte. Le couteau sacrificiel ne fut pas nécessaire, le sang l'était. Mes crocs déchirèrent les écailles et la peau tendre en dessous, éclaboussant les dalles et l'autel. Aussitôt, des fourmillements parcoururent mon corps, du bout de la queue à mes naseaux, me confirmant que la pratique avait réussie. Le pouvoir était mien. Malheureusement, il me faudrait un autre sacrifice pour tester son vrai potentiel. Ça devrait attendre. Le nettoyage me prendrait déjà assez de temps. Pour le corps, rien ne faisait disparaître autant de chair qu'une digestion efficace.


Dans le chant, j'avais pu intégrer de nouvelles paroles. Le départ d'un autre rituel qui prendrait le sacrifice de la chair là où le premier avait utilisé le sang. Ce second rituel parlait d'un innocent né d'un dévot, qui devaient par leur sacrifice faire revenir le Basilic. Fort heureusement, mon premier assistant venait de procréer peu de temps auparavant. Sa compagne cherchait souvent conseil auprès des hautes instances dont je faisais maintenant partie. Il ne fallut que peu de conviction pour l'aider à se séparer de son nouveau fardeau. En quelques entretiens, elle devint une apporteuse d'opportunités hors pairs et je pus compléter mon office.

Dans le secret de l'autel, les dernières paroles du chant quittèrent mes lèvres, un frisson parcourut mes écailles au moment de l'abandon de la vie nouvellement donnée, l'anticipation de l'aboutissement d'une quête qui aura duré toute ma vie. Malheureusement, ce frisson aura été le seul accomplissement qui aura découlé de toute cette histoire. Délaissant mes restes, je rentrai dans mes quartiers, relativisant sur le fait que j'en avais toutefois retiré un avantage. Il allait donc falloir que je traduise de nouveaux parchemins avant de trouver celui qui donnerait la clef ultime.



Aucun des rituels ratés n'étaient des échecs pour moi. Tout était une leçon. Cette leçon me permit de trouver des réponses dans un autre rouleau sauvé de ma jeunesse. D'autres chants furent dévoilés, d'autres sacrifices nécessités. Il allait falloir que je quitte le sanctuaire du temple pour aller chercher les créatures citées. Le monde extérieur ne me faisait pas peur. Je pourrai enfin découvrir les résultats de mon premier rituel et commencer la conversion de tous ces mécréants. Le monde s'ouvre à moi.

Le rêve de tout Naga devrait être de redonner sa gloire d'antan à notre Grand Basilic. Plus les sacrifices seront nombreux, plus les impies seront convertis, plus nous nous rapprocherons de notre but et un jour, nous le retrouverons et nous profiterons de ses enseignements pour éclairer les autres peuples de la divine connaissance.