Nom : Suriu Lerne

Âge : 23 ans

Sexe : femelle

Race : Naga

Classe envisagée : Pugiliste

Métier envisagé : Couturière

Capacité magique : Aucune

Mode hardcore : Nope

Suriu est une jeune naga dont l’aspect trompe les inconnus. Elle a l’air plus jeune qu’elle ne l’est, paraît aisément fébrile car elle ne dispose pas d’une carrure imposante. Au contraire, sa mince corpulence la rend comparable à une adolescente.

Sans sa queue, elle ne dépasse pas les 1 mètre 64, atteignant les 3 mètres lorsque affublée de sa précieuse queue serpentine.
Sa peau possède la teinte de son père, un magenta clair et très pâle tandis que les écailles de sa moitié reptilienne s'assombrissent en un violet prononcé. Des mains relativement fines et une démarche généralement gracieuse, mais droite, pour une naga.

Son visage est en harmonie avec son corps ; fin et d’apparence délicate. Triangulaire, avec de grands yeux ambrés aux pupilles en amande, de longs cils et des sourcils discrets. Un front remarquablement large mais partiellement caché par sa longue chevelure. Cette dernière prend d’ailleurs la forme de dizaines de cobras noirs à la collerette rougeoyante, descendant jusqu’au bas de son dos. Et une petite bouche aux lèvres claires, mais dont les commissures s’élargissent jusqu'à atteindre ses oreilles, imitant un large sourire.

Derrière cette bouche se cache une langue fine et fourchue, ainsi que deux petits orifices dissimulés derrière ses dents. Eux-mêmes abritent chacun un crochet long comme le majeur d’un humain adulte et avec lequel il lui est possible d’injecter un venin provoquant l’engourdissement total d’un corps vivant équivalent à celui d’un homme mature pendant de longues minutes, voire des heures. Les serpents ornant sa tête possèdent le même type de venin mais dans des proportions amoindries.
Sa bouche est capable de s’ouvrir à la manière d’un véritable serpent, laissant un passage suffisamment large pour y laisser entrer un gros chat.
Enfin, Suriu est la preuve vivante que l'habit ne fait pas le moine. Bien que n’ayant jamais suivi d'entraînement structuré, ses capacités physiques n'ont rien à envier à ses semblables mâles du même âge. Cela ne se voit que difficilement aux premiers abords, mais elle est plus forte qu’elle n’en a l’air, appréciant utiliser sa queue comme ses poings.

Sa tenue vestimentaire quotidienne se résume à une tunique faite à partir de mues de sa mère, lui laissant le dos nu et teintée d’une couleur légèrement dorée. Cette dernière est assortie de multiples parures et bijoux dorés. Des brassards, des bracelets, un grand collier dans lequel sont incrustés deux rubis, et une ceinture de perles entourant sa taille.
Et à l’occasion de certaines célébrations et cérémonies religieuses, elle porte sur la tête une sorte d’impressionnant diadème en or, richement décoré et gravé, au dos duquel flotte avec sensualité un fin voile de soie.
Au regard de la nature de sa chevelure, elle ne les attache jamais de quelque manière que ce soit. Il est à noter que la plupart de ses ornements reposent sur des “recommandations” de sa mère, qui l’a toujours voulut propre sur elle et présentable en permanence.

Suriu… est une naga au caractère de cochon. Impatiente, impulsive et bagarreuse, ce n'est pas son éducation ou son haut niveau de vie qui l'ont rendus calme et raisonnée, bien au contraire. Elle préfère donner des coups puissants plutôt que de longues piques cinglantes. D'ailleurs, loin d'être bête et rêveuse, elle est extrêmement cartésienne et sans aucun sens de l'humour. Ce qui, d'un autre côté, en fait une personnalité vraie et directe. Elle hésite rarement à extérioriser ses pensées, sans considération pour l'impact que pourraient avoir ses mots. Elle n'éprouve d'ailleurs que bien peu d'empathie pour autrui.
Mais au moins, il n'y a point de secret avec elle.

Il faut savoir que Suriu a été élevée dans la plus stricte tradition religieuse de son espèce. Le dieu Basilic est la règle d'or de sa maison et a guidé sa conduite dans tous les aspects de sa vie. Faisant d'elle l'héritière d'une vision fanatique de ce culte. Sa plus grande fierté est d'être née du peuple élu de la terre. Éprouvant un certain mépris pour les autres peuples, ramassis d'impies, de pêcheurs et de fous. Le Basilic sera le sauveur du monde, celui qui anéantira les mauvais pour permettre aux bons d'atteindre la plénitude absolue. Et les élus sont reconnaissables par leur précieuse queue serpentine. Ceux qui ne savent apprécier ce présent inestimable pour adopter cette infamie de paire d'os et de chair ignoble sont pires encore que les infidèles. C'est pourquoi Suriu se bat souvent avec d'autres nagas lors qu'elle n'est pas dans la demeure familiale. À se confronter à d'autres nagas de son âge, ces vermines qui ne suivent pas assez ardemment la voie de leur dieu suprême. Suriu est prétentieuse, regarde de haut même les autres nagas dont le rang social est inférieur au sien, considérant que ces derniers n'ont pas assez donné de leur personne au sein de leur Église. Si ils avaient fait autant de sacrifices à leur culte que sa mère, eux aussi seraient à son niveau. Ils n'ont eux que ce qu'ils méritent. Et elle ne permettra jamais que quelqu'un d'autre ose la regarder de haut. Rien ne la rendrait plus folle de rage. Et rien ne l'effraie tant que de songer à l'absence de sa précieuse queue de reptile.

Malgré tout, elle a toujours aimé la viande et les sucreries, telle la petite fille qu'elle a été.

Tout commence le jour où Suriu vient au monde. Issue de Kassandra Lerne et de Hancus autrefois Despia, tous deux fervents religieux au sein du culte du Basilic, le dieu vengeur. Kassandra est issue d'une petite lignée de clercs aisés et elle a accordé son nom à Hancus par le mariage. Et ce dernier lui a donné un bel enfant. Destiné à suivre leurs pas dans l'adoration du véritable dieu.

Ainsi vécut Suriu durant les premières années de sa vie. Éduquée aux disciplines de la lecture, de l'écriture et de la pensée. Mais aussi et surtout à la discipline implacable du culte du Basilic. Dès l'ors, elle est devenue une irréprochable fidèle de l'Église et s'est dévouée corps et âme à la volonté de ses parents. En tant qu'enfant, elle ne comprenait pas encore ce qu'impliquait réellement tout cet engouement pour des statues et des autels en l'honneur d'un être absent.
En revanche, ce qu'elle comprit, c'était de quoi son corps était capable. C'est à ses 7 ans qu'elle pût rencontrer des inconnus par elle-même, tandis qu'elle accompagnait sa mère dans les quartiers plébéiens. Elle rencontra d'autres enfants de son âge dont les regards tournés vers elle n'étaient pas flatteurs. Et cela ne lui plu pas du tout. Une colère sourde lui traversa le corps et son corps s'élança vers ces autres enfants. Une bagarre éclata et elle en ressortit couverte de bleus, le nez en sang et sévèrement sermonnée par sa mère. Néanmoins, ce ne fut pas cette seule mauvaise expérience qui l'empêcha de la renouveler. Elle comprit ce dont était capable un poing fermé, une queue qui fend l'air pour achever sa course dans les côtes de quelqu'un d'autre. Elle y prit goût, même si cela lui valut de subir les réprimandes de ses parents, les punitions et encore d'autres regards mauvais. Tout ceci la contraint à freiner sa soif de violence pendant un temps.

L'existence de Suriu fut régie par les cérémonies, les messes et les prières au Basilic, mais également à l'apprentissage de la couture. Et tout naga qui se respecte se doit d'employer les meilleurs matériaux pour confectionner des œuvres d'exception. Soie, velour, lin, aucun tissu n'égalait la mue de naga. C'est à partir de cette matière, issue de sa propre mue, qu'elle confectionnera sa fameuse tunique teinte d'or par sa mère. Cette dernière lui légua nombres de bijoux et d'ornements destinés à la rendre digne de son statut.

L'adolescence lui apporta son lot de changements. Elle devenait une femme naga. L'équilibre entre liberté et responsabilité commençait à pencher. Elle s'investissait dans son rôle de future prêtresse tout en se jetant en cachette dans des combats de rue à l'occasion de ses sorties en solitaire. Retrouvant toujours le même groupe de jeunes gens qui l'a regardait avec le même air rancunier qu'à l'accoutumée.
Cependant, le temps transforma cette rivalité furieuse en curieuse complicité. Il s'agissait des seuls amis que Suriu ne se fera jamais.

L'année de ses 15 ans fut une source de tourments. Kassandra attendait un autre enfant. Et lorsque l'oeuf de ce nouvel être éclo, Suriu devint l'aînée d'un frère. Il fut nommé Eskis. Elle ne voulait pas être la grande sœur de qui que ce fut. Qui était ce parasite ? Cette sangsue au visage innocent, à l'allure si fragile, qui lui dérobait le peu de liberté qu'elle possédait ainsi que l'attention de ses parents ? Elle ne voulait pas être responsable de cette chose qui ne faisait que réclamer et pleurer. Elle se mit à le détester. Souvent elle le frappait, le cœur empli de colère. Elle s'est plusieur faite frapper en retour par des parents ne tolérant pas ce comportement de sa part.

Les années passèrent. Tout son être grandit, à l'image de sa foi devenue inébranlable. Ses liens avec ses camarades de jeu faiblissaient, préférant se rapprocher d'un frère qu'elle a appris à accepter dans sa vie. Et c'est à 22 ans que toute sa vie allait tourner au cauchemar.
C'était une nuit calme. Tout le monde dormait, excepté Hancus, resté au temple pour y prononcer les prières du soir. Seulement, jamais il ne rentra à la maison. Kassandra et ses petits lancèrent des recherches, parcoururent les zones habitées, envoyèrent jusqu'à des chasseurs de prime pour retrouver ne serait-ce qu'une trace du père disparu. Un mois sans résultat. Une épouse inconsolable et des enfants tout aussi affectés par cette disparition. Deux mois. L'incompréhension s'empara du foyer. Trois moi, la rancune et l'impression d'ingratitude s'emparèrent de Kassandra, qui se senti trahie par celui à qui elle avait donné son rang. La honte prit son coeur. Dix mois. Une famille déchirée, abattue.
Kassandra, dans l'impasse, commit l'irréparable. Elle emporta un Eskis endormi au temple. Accompagné d'un ami de longue date, elle fit offrande de la vie de son plus jeune enfant au Basilic dans l'espoir que ce dernier lui ramène son époux.
Suriu appris la vérité. Et sans parvenir à se retenir, fondit en larmes. Depuis ce jour, les deux femmes ne parvinrent à échanger ne serait-ce qu'un regard. Kassandra n'avait plus goût à rien, alors elle se laissa aller à la seule chose qui lui restait : sa foi. Sa fille, quant à elle, couve une haine incontrôlable envers sa mère. Jamais elle ne pourra lui pardonner cette faute aussi ignoble qu'inutile.

Les six mois suivants offrir une révélation à Suriu. Il n'existait qu'une seule chose à faire : partir elle-même à la recherche de son père. Et pour se faire, elle devait trouver le seul être à disposer du pouvoir de raccommoder sa famille en lambeau : son dieu. Le grand Basilic aura forcément la réponse à la douleur et à la rage que son cœur ne parvient plus à retenir.

Elle a 23 ans. Et elle s'apprête à partir pour la quête de sa vie.

Suriu veut trouver le moyen de ramener le dieu Basilic à la vie. Réclamer et implorer ne lui suffise plus. Il faut qu'elle agisse si elle souhaite retrouver un jour sa famille et sa vie.