Yharnam : “Va prendre l’air qu’il me dit, les informations de celui-là sont trop importantes pour être laissées entre les mains d’une bleusaille qu’il continue ! Je lui en montrerais de la bleusaille s’il ne faisait pas quatre fois ma carrure !”

Une pauvre marmotte avait eu la malchance d’avoir été la cible d’un coup de pied rageur, faisant voler le pauvre animal. Une souffrance qui ne s'arrêta pas qu’à cet unique coup, le petit rongeur ayant été traîné depuis les alentours de la tour noire jusqu’ici à l’aide de coups suffisamment longs pour le soulever dans les airs, mais assez faible pour ne pas briser les os. Dire qu’il était en parfait état serait néanmoins un mensonge absolu.

Quelques mètres plus loin encore, que l'exécuteur traversait avec une lenteur inacceptable, elle décidait d’abréger les souffrances de la bestiole en l’écrasant sous son talon, non sans la regarder pousser son dernier soupir avec un regard satisfait, la stryge aux ailes noires tachetées s’était arrêté prématurément à cause d’un objet étant rentré dans son champ de vision. Quelque chose d’assez inhabituel pour la stryge pour tout dire, et pourtant elle en avait vu des choses.

Une ombre bipède aux contours non définis et flou, donnant un immense mal de tête le plus on essayait d’en trouver des lignes claires. Elle connaissait toutes les espèces bipedales, cet amas d’ombre n’en faisait pas partie et cela éveillait en Yharnam une curiosité incontrôlable. La femme aux scarifications artistiques sur son visage et sa peau de manière plus générale se rapprochait donc de l’ombre, souriante.

Après quelques minutes, elle en tirait la conclusion qu’elle ne réagissait pas à la présence de la jeune adulte, mais avait au moins l’intelligence nécessaire pour ramasser des plantes. Est-ce qu’il agissait aléatoirement ? Dans le doute, la rouquin décide de le regarder un peu plus longtemps, jusqu’à ce qu’il arrête de ramasser des fleurs.

C’était là que l’ombre se dirigeait vers les ruines de la tour grise, un monument de l’histoire des stryges et abritant sans doute celui ou celle lui ayant demandé de ramasser des fleurs. Un amant feignant au point d’utiliser autrui pour préparer un bouquet de fleurs ? Une vieille fille désespérée d’avoir un semblant d’attention lui étant accordé ? L'exécutionneur allait le découvrir, devançant l’ombre pour se faire et s'engouffrer dans les ruines.

Elle balayait le premier étage du regard, rien. Elle ressortait, cherchant entre les arbres, rien non plus. C’était en faisant le tour de l’édifice qu’elle trouvait ce qu’elle cherchait. Une stryge aux plumes noires. Cette ombre devait lui appartenir. D’un pas léger, la jeune cauchemar approchait sa compatriote, puis l'enlaçait dans ses bras, s’y prenant par le côté pour ne pas être gênée par les ailes.

Yharnam : “Bonjour !”

Son étreinte n’était pas la plus dure à se défaire, elle ne lui faisait pas une clé de bras après tout. Néanmoins, elle comptait profiter un peu du contact strygien avant de se présenter correctement, bien que la marque d’Onze visible à droite de son nombril parlait pour elle.

Yharnam : “Je m’appelle Yharnam, je peux te poser quelques questions ?”

La stryge de petite taille souriait presque malicieusement, du moins en apparence. Elle était simplement bien trop heureuse, son sourire remontant jusqu’à ses pommettes. Pas de remarque sur sa taille, ou sur ses ailes, ainsi qu’une très bonne réaction à son étreinte. Joueuse, elle faisait semblant d’être outrée, bien que cela ne collait pas avec le sourire sur son visage.

Yharnam : ”Mais qui est effrayée d’un calin ?!”

Regardant brièvement le félin aux côtés de sa congénère stryge, Yharnam prenait un petit moment pour organiser les questions dans sa tête. D’ordinaire, lorsqu’elle voulait demander quelque chose à quelqu’un, elle avait le temps de le mettre dans des circonstances favorables à sa coopération pour formuler parfaitement ses pensées. Elle doutait néanmoins qu’on lui laisse faire de même avec l’une des leurs.

S’asseyant donc à côté d’elle, elle prenait une fleur entre ses mains et se mettait à exposer ses questions. En se faisant, elle dépeçait la fleur de manière méthodique, pistils, pétales, ronces, tout se faisait sectionner par ses ongles.

Yharnam : “Pour commencer, qu’est-ce que c’était que ça ? La grande ombre ? Je n’en avais jamais vu avant, et j’en vois des choses bizarres. En tout cas, c’était sacrément impoli ! J’ai essayé d'interagir avec lui, mais aucune réponse.”

Agitant les mains en parlant, même les ailes dans une certaine mesure, la jeune exécutrice en venait à se demander ce qu’au final faisait la dénommée Tamel avec toutes ses fleurs ? Une réalisation lui apparaissait alors qu’elle tenait la tige dénudée de la fleur victime de ses mains très actives.

Yharnam : “Je n’ai pas détruit un truc important rassure moi ? Sinon je peux aller en rechercher une !”

Cela ne serait pas la première fois que Yharnam aurait détruit quelque chose d’important par inadvertance. Comme des doigts, des cordes vocales … Des bijoux de famille. C’était son métier, d’une certaine manière, mais peut-être la raison pour laquelle elle était encore traitée comme une nouvelle.

Yharnam : “Mais à quoi tout ça va servir d’ailleurs ? Ce ne sont pas les plus jolies fleurs qu’il y a aux alentours pour faire un bouquet.”

Elle avait quelques connaissances en termes de plantes, principalement celles pouvant faciliter ses tatouages spéciaux et rendre son travail un peu plus varié, mais en dehors de cela, ce n’était pas son sujet de prédilection.

Un esprit libre ? Voilà qui n’était pas du tout dans les connaissances de Yharnnam. Le spiritisme et les âmes cela ne lui disait rien, c’était une femme travaillant avec du concret après tout ! Quoique, vu qu’une âme a réussi à porter des fleurs jusqu’ici, elle devait être un minimum tangible, non ? Mais pas bien maline, car la rousse ne voyait là presque aucune plante comestible, sauf peut-être le pissenlit.

Yharnam : ”Et tu lui donnes des ordres vocalement ? Je n’y connais rien, mais je suis certaine qu’il n’a pas fait un bon travail. Peut-être qu’il n’y connaît rien en plante ?

Si c’était une âme, il ne devait pas non plus avoir la science infuse, ou alors l’exécutrice serait très vexée qu’un mort sache plus de choses qu’elle. Heureusement cela ne semblait pas être le cas. Un air pensif sur le visage, elle retraçait les contours de sa mâchoire du doigt avant de lever les ailes avec un petit “ô” de réalisation.

Yharnam : “Tu peux toujours réessayer, mais en lui donnant un exemple de ce qu’il doit chercher non ?.. Mais tu as peut-être déjà essayer ça …”

La magie n’était vraiment pas sa tasse de thé, elle était même terrible quand ça concernait cette discipline. Son attention était néanmoins détournée de ses pensées auto dérisoires lorsqu’elle mentionnait une taverne au pied de la tour noire. Une fille bien serviable en somme, si même lorsqu’elle s'entraînait elle comptait aider ses aïeux. Levant la main, elle tapotait donc la tête de la femme, même si elle était sans doutes plus vieille qu’elle.

Yharnam : “Tu es une bonne personne, Tamel.”

Néanmoins, elle manquait d’éclater de rire lorsqu’elle mentionnait les sommets de la tour, en fait non, elle avait totalement rit au nez de la stryge noire et à gorge déployée. Quelques minutes lui étaient nécessaires pour calmer son fou rire, plusieurs fois avait-elle nettoyé le coin de ses yeux qui s'humidifient pendant le processus.

Yharnam : “Ah nan nan nan chéri, je n’ai jamais été au-delà du deuxième étage.”

Elle remontait un peu son corset, montrant le côté de son ventre où figurait la marque d’Onze, gravée sur sa chaire au fer rouge.

Yharnam : “Je suis un cauchemar, ma place est dans les sous-sols. Tu ne m’as sans doute jamais vu car j’ai fini mon entraînement il y a peu et ne sortait pas du tout pendant ce dernier.”