La forêt se dressais de nouveau devant elle, non ce n'était pas sa forêt, mais ça faisais partis des bois Sylfaën. Maden était heureuse de retrouver des beaux arbres, des petits animaux grouillants invisible à la plupart, des baies et champignons colorés dont elle savait si ils étaient toxiques ou non.

Après plusieurs jours passés dans les marécages pour échapper à ses assaillants, à essayer de ne pas s’empoisonner dans un environnement qu'elle ne connaissait pas, elle se sentait enfin en paix retrouvant un paysage familier. Son premier réflexe fut d'aller chercher de quoi manger pour le soir même, après tant de péripéties un repas consistant ne serait pas de refus. Rapidement elle trouva baies, champignons et autres noix pour remplir cette fonction.

En moins d'une heure elle avait récolté de quoi se restaurer et trouvé un endroit tranquille entre les arbres pour s'installer pour la nuit, on aurait presque pu croire que les arbres s'étaient écartés pour lui laisser une place au chaud entre leurs troncs noueux et recouverts de mousses. Son seul gros regret étais de ne pas avoir trouvé de point d'eau convenable pour pouvoir se laver et faire partir l'odeur désagréable des marais.

Quoi qu'il en soit à la tombée de la nuit tout était prêt, même si la soirée commençait à peine, il y avait un feu couvert par un pot en fonte et des légumes qui bouillaient à l'intérieur grâce à ce qu'elle n'avais pas encore bu de son eau. Heureusement que les humains étaient bruyant, ainsi avant son départ elle avais pu prendre un minimum d'effet personnel dont un petit couteau de cuisine, une besace pour de l'eau, une paire de silex et le pot en fonte familiale qui avait déjà tant servis.

Maden pris finalement le temps de se poser, de retirer ses sacs qui engourdissaient tant ses muscles, de s'asseoir près du feu, et de souffler. Elle espérait trouver la route qui menait à Endorial avant demain soir.

Cela faisait désormais plusieurs heures que la rousse aux oreilles pointues vagabondait parmi les arbres, de branches en branches, parmi les cimes ou au pied des plus grosses racines. Ses chaussures légères en daim avaient été assez récemment achetées chez un des meilleurs cordonniers du centre d’Endorial, elles étaient parfaites pour n’importe quelle escapades et escalades dans la forêt.

Oui ses chaussures étaient en cuir, de même pour ses gants. Car aussi respectueuse et amoureuse qu’elle était de sa forêt, elle était obligée d’admettre que pour certains usages le tissu avait ses limites. Et si elle était redevenue végétarienne depuis la fin de son apprentissage avec Ullic ( qui mettait un point d’honneur à la faire chasser ses repas ), elle avait conservé le point de vue familial que des produits d’origines animales n’étaient pas des problèmes, tant que l’animal était traité avec respect. Manifestement, le sadisme de la jeune femme était limité aux êtres conscients.

Cela mis à part, elle était simplement habillée avec une tunique sans manches, légèrement flottante autour d’elle, d’une couleur vert feuille, et il en était de même pour son pantalon. Ses cheveux d’un roux automnal et flamboyant étaient rassemblés en une unique et longue natte qui tombait presque jusqu’à ses genoux, et ce malgré le fait que Hissaëyia faisait dans les deux mètres vingt de haut. Une unique dague était accrochée à sa ceinture, dans son dos, le fourreau de fibres renforcées barré par les cheveux de la marcheuse.

Elle avançait en effet au sol, tranquillement, baignée par la fraîcheur des arbres et de la terre humide du chemin. Ses pas étaient souples et légers, et tous ses gestes dégageaient une impression presque animale, de par l’étrange harmonie qu’elle entretenait avec la Sylfaën, et la petite renarde qu’elle regardait tranquillement, alors qu’elle s’arrêtait dans un fourré d’herbes non loin. L’elfe aussi arrêta de marcher, sachant ce que cela signifiait. Elle conserva tranquillement un œil sur la scène, durant les quelques instants qui durèrent avant que Feuille ne bondisse et disparaisse derrière la touffe de brins verts durant quelques secondes.

Elle ressortit quelques instants plus tard avec un petit lièvre, manifestement encore jeune et qui devait avoir perdu ses parents, entre les crocs. Un sentiment de victoire envahit l’oreille pointue, alors que l’humeur joviale de sa camarade se répandait à travers elle aussi. Un sourire se peint sur le visage de la sylvaine, alors qu’elle se mettait à marcher à nouveau, la petite boule de poils rousse gambadant gaiement à ses côtés, sa proie inerte pendant au bout de son museau.

La nuit tombait, quand quelques minutes plus tard, une odeur inattendue parvint aux narines de l’elfe. De la fumée, un feu de fait. Elle connaissait pourtant le coin comme sa poche et aucune habitation n’était suffisamment proche pour qu’un feu de cheminée lui parvienne. Elle jeta un œil à sa petite compagnonne, qui n’avait pas prêté attention à cette odeur inhabituelle, encore trop joyeuse de sa prise. Soupirant, la rousse s’avança sur le chemin, gardant l’œil ouvert jusqu’à apercevoir parmi les branches la lueur du feu de camp. Elle décida de s’approcher discrètement, en s’éloignant un peu du chemin. Elle s’approcha sans un bruit du bivouac, pour y voir une élaphaure, qui partageait sa couleur de cheveux, faire chauffer ce qui était vraisemblablement un repas dans un pot de fonte.

En quelques sortes intriguée, et outrée étrangement que quelqu’un se soit introduit sur ce qu’elle considérait presque comme son fief personnel, elle sortit de ses buissons, toujours sans aucun bruit. La petite vulpine elle, jaillit d’un autre buisson à l’opposé, dans un bruit de feuilles, toujours sa prise entre les crocs, et s’assit en face du feu de camp, et de Maden.

Enfin apaisée Maden pris une longue inspiration en fermant les yeux pour s'appaiser l'esprit et profiter de l'instant présent en humant le contenu de son repas qui ne tarderait plus à être prêt. Soudain elle entendit un petit bruissement de feuilles, automatiquement elle ouvrit ses yeux et se retrouva face à un petit renard femelle avec une proie dans la gueule. Etait-elle entrain de lui apporter de quoi se sustententer ?

Mais avant qu'elle puisse saluer le petit animal comme si il s'agissait d'un être sensient, elle remarquait qu'à sa gauche se tenait une silouhette en tailleurs, qui ne bougait pas, et semblait pour le moins toute aussi curieuse que la premier invitée suprise.

Instantanément Maden eut un mouvement de recul, de qui s'agissait il ? Un humain, venu finir le travail peut-être !

Non. Elle remarqua rapidement les longues oreilles pointues de l'invitée et se souvint que cette immense fôret situé à l'extrême Ouest de Duralas, n'était pas habitée que par des hybrides, ou des humains dont il fallait se méfier. Elleqs connaissait bien l'aspect des elfes, ses parents en rencontraient dans la forêt de temps à autres pour des histoires de Druidisme, mais elle n'avait jamais eu l'occasion d'en recontrer un par elle-même. Elle était assez timide et son isolement social elle l'avait cherché puis entretenu pendant de nombreuses années.

Maden repris son calme rapidement, il ne fallait pas paraître anxieuse c'était dangereux, et ne sachant par où commencer la conversation elle lâcha un petit "Bonsoir, tu veux de la soupe ?" en indiquant du bout du doigt le contenant en fonte brûlant qui marquais la limite entre son monde et celui de ses invités.

Hissaëyia se tenait tranquille devant le feu. elle observait la réaction de l’élaphaure sans broncher.

Observant son moment de recul, l’elfe se tint prête à toute éventualité, et principalement à celle d’un voyageur qui se sent agressé. Mais heureusement pour les deux rousses, il fut rie  et la soirée garda son calme.

La Min’Arinth détailla rapidement tout ce qu’elle pouvait voir. Un pot de fonte à l’air robuste et usé brûlait sur le feu, avec ce qui semblait aux narines de l’apparentée une banale soupe des produits de la forêt. L’hybride ne semblait pas porter d’arme métallique, excepté - si on pouvait appeler ça une arme - un petit couteau de cuisine. C’est tout ce qu’elle nota d’important, mais étant donné les jambes de cervidés de l’intéressée, c’était franchement dérisoire, et l’oreilles pointues ne s’en inquiétèrent pas. Manifestement, c’était bien ce qui était le plus probable : Une voyageuse.

Puis l’inconnue lui proposa de la soupe. Elle haussa les épaules, se disant qu’elle devait être de la forêt et au moins connaître les plantes comestibles qu’on pouvait trouver à travers la quasi-totalité de cette dernière.

“Pourquoi pas, après tout qu’y aurai-je à perdre ? En revanche, si tu n’en n’as pas préparé suffisamment, tu te retrouveras à manger moins qu’il ne t’en faut, c’est à toi de voir.”

Elle tendit une main pour caresser la petite renarde qui s’était allongée à côté d’elle, jouant avec les oreilles de sa proie avant de la boulotter. Elle reprit la parole pendant qu’elle lui grattait les oreilles.

“Tu es venue rejoindre les zéphyriens pour protéger la forêt ? Tu n’as pas l’air spécialement en forme, je suppose que tu dois venir d’assez loin d’Endorial. Mais bon, tu es une hybride, et adaptée pour la vie en forêt n’est-ce pas ? Si c’est bien ton objectif, tu entreras facilement dans la garde.”

Elle regardait Maden sans émotion sur le visage, ni dans les yeux. Comme si elle était simplement une machine, ou une de ces statues commémoratives qu’on trouvait parfois dans certaines clairières de la forêt, recouvertes de plantes grimpantes pour les plus reculées. Les héros de guerre les moins connus étaient certes respectés, mais pas adulés par la majorité des elfes.