Je n’étais pas très sûr jusqu’à maintenant, lorsque le nom de mon adversaire m’était parvenu, de son identité. Pour sûr, c’était un nom que j’avais déjà entendu dans cette arène, mais je n’avais su mettre le doigt sur son visage jusqu’à ce que celle-ci se dévoile à moi au milieu de l’arène. A son regard, je devinais aisément la haine qui l’animait dans ce combat. Un choc racial comme celui-ci, il n’y en avait pas des masses à cause des dépouilles que cela laissait sur le terrain. Je comprenais parfaitement. Mais tout combattant que j’étais, je m’efforçais de ne pas mêler ce genre de réflexions irraisonnées. Ici, l’on était jugé que par la force, la stratégie et les qualités des combattants. Rein d’autre. Et comme il serait inconcevable pour un Stryge d’affronter son Némésis sans qu’il ne se donne à fond, je n’allais pas retenir mes coups. Je remarquais cela dit que l’aura qui l’entourait avait quelque peu changée depuis la dernière fois. Je pouvais lire dans ses yeux un « Viens. Je t’attends. » d’un ton impassible et assuré. Il n’y avait pas besoin d’échange verbal pour se genre de combat. Cela se passait sur l’instinct et le regard.

Je fus donc le premier à m’élancer en avant, prenant parfaitement en compte le poids de son équipement qui devait lui paraître tellement lourd. Je n’eu aucun mal à parvenir dans son dos et à entamer mon combos. Alors que je fendais l’air de ma faux, l’aura qui l’entourait vint à se matérialiser et repoussa sans difficulté mon attaque, m’obligeant à m’éloigner de la Stryge Blanche. Bizarre. Je n’avais encore jamais vu ça. Comme si une barrière invisible était venue s’interposer au dernier moment. Avait-elle usée de magie ? Je n’en avais aucune idée, mais le combat n’avait pas l’air gagné pour autant, pour moi comme pour elle …

[Attaque Garràn]

Alors que je m’étais éloigné après un premier échec cuisant, je remarquais que la Stryge Blanche avait son glaive de pointé sur moi, sans qu’elle ne bouge pour autant. Avait-elle essayé de m’atteindre quelques instants plus tôt ? Je me demandais bien qui pouvait parvenir à me suivre des yeux et à parer mes attaques a terme lorsque je me boostais de mes ailes. Tant que je reprenais mes appuis à suffisante distance après chaque attaque, je n’avais rien à craindre d’elle, sauf peut-être sa magie si elle en a réellement. Toujours est-il que le combat se poursuivit de plus belle. Je m’apprêtais de nouveau à pourfendre l’air et à déborder sur son flanc gauche pour lui asséner deux coups virulent sous le bras. J’espérais ainsi faire perdre ses moyens à cette colombe qui n’avait pas l’air de connaître le désespoir. Son armure semblait impénétrable, mais qu’en serait-t-il si je parvenais à la fissurer un tant soit peu ? A la vitesse où je me déplaçais, il lui fut impossible de me suivre.

Je commençais d’abord par déborder sur son côté droit avant de me propulser, d’un battement d’aile puissant, dans sa direction. Passant derrière son dos, je profitais de ce subterfuge pour qu’elle s’attende de nouveau à ce que j’attaque dans son dos. Entendant déjà « une attaque dans le dos à l’image d’un corbeau » ou un truc dans le genre résonner dans sa tête. Pourtant, j’attendis justement de m’être dégagé suffisamment pour que ma faux puisse transpercer son armure du premier coup, ainsi le deuxième serait tout aussi efficace. La tactique adopté fut couronnée de succès jusqu’à maintenant. Mais du fait d’avoir attaqué une seconde fois dans la foulée, j’en avais perdu mon agilité et m’étais immobilisé quelques instants pour repartir. Je ne pouvais donc que placer le long manche en fer noir de ma faux entre elle et moi.

[Attaque Garràn]

La blanche colombe ne me laissa pas le temps de me mettre en garde et passa au travers du semblant que j’avais mis entre nous, frappant aussi fort qu’elle le pu et m’esquintant de l’épaule jusqu’au torse. Aussi fort soit-il, n’importe quel combattant aurait hurlé à la mort, pour autant je ne pu retenir un léger râle de douleur lui donnant satisfaction. Une fois dégagé de son corps-à-corps, je pus faire le point sur ma situation. Une impressionnante plaie barrait dorénavant mon torse jusqu’à l’épaule, ainsi que plusieurs contusion dû aux chocs à son contact. Pour autant, je me tenais encore debout et près à en découdre. De son côté, la stryge blanche semblait également déterminé à poursuivre le combat malgré les blessures conséquente que je lui avais infligé, laissant le sang dégouliner des interstices de son armure. Comme pour répondre à une menace subit ou pour se défendre de sa garde un peu lente, elle fronça les sourcils et répliqua aussi tôt à vive voix.

Stryge Blanche – Vile corbeau, tes attaques en traître seront bien ta seule chance !

Je ne savais pas si cela avait pour but de me provoquer, bien loin de l’image dont je me faisais des Purificateurs emplis d’une soit-distante sagesse, mais je me laissais prendre au jeu et changeais de stratégie. La colombe demandait un bras de fer en face à face ? Elle n’était donc pas là pour la beauté du spectacle, mais uniquement pour mettre un terme à ma vie et au combat par la même occasion. Dans ce cas, je pouvais le lui donner ce qu’elle désirait, si tant est que ce soit ce qu’elle désire réellement.

Garràn – Si tu as du mal à me suivre des yeux, je peux bien m’abaisser à combattre à ta vitesse. Et de face de surcroît ! En garde !

La guerrière n’avait pas écouté le moindre mot de ce que je venais de dire et chargea de ses dernières forces avec l’intention de mettre un terme à tout ceci. D’un pas assuré, je me dirigeais lentement vers elle, faux en main. Une fois assez près, elle élança la lame se son glaive de haut en bas et en diagonale, cherchant à m’apposer une croix de cicatrice sur le torse. Mauvaise approche pour la colombe qui vint se jeter dans la gueule du loup, réalisant exactement les mêmes mouvements que précédemment. La posture n’était certes pas la même, mais elle avait voulut que nous bataillons de face pour cette dernière escarmouche. La chute de sa lame fut repoussée efficacement d’un vif coup de faux, déviant l’attaque de la stryge dont la lame vint se planter dans le sol à côté de sa cible. Et d’un mouvement leste des poignets, je tournais le manche de ma faux, faisant pivoter dans le même temps la lame de celle-ci, avant de l’abattre sur la guerrière qui se tordit de douleur avant de s’effondrer sur le sable chaud de l’arène naine.

Garràn - Homme ou femme, Stryge blanc ou Stryge noir, je n’ai que faire des réflexions d’un perdant.

Ainsi, je repartis de l’arène, croisant les infirmiers qui venaient au secours de la blessée. Malgré son manque de considération envers moi, elle s’était valeureusement battu contre moi. Les combats à l’avenir risquaient d’être bien plus difficiles que je n’osais l’imaginer …