Nom : Oskar GRETTER

Âge : 27 ans

Sexe : Mâle

Race : Humain

Classe envisagée : Voleur

Métier envisagé : Sculpteur

Capacité magique : /

Mode hardcore : Non

Oskar, c'est la belle gueule. Ah ça, on peut pas la louper ! Avec ses beaux petits yeux verts là, son sourire qui désarmerait un géant tellement il est charmeur ! Un petit roublard, voilà ce que c'est et c'est ça qu'on aime chez lui ! Plus sérieusement, même s'il a son charme le p'tit gars c'est vraiment pas le premier à en jouer. Pourquoi ? Mais parce qu'on vit dans un monde, ma bonne dame, où ceux qui font les beaux gosses se font râteler la figure à grands coups de crochets du gauche ! Il est pas né chez les bourges, Oskar, et de là d'où il vient c'est pas une sinécure que d'être un Don Juan sur pattes, j'vous le dis ! M'enfin, aujourd'hui il s'est un peu plus sorti de la boue donc il l'utilise un peu plus à son avantage, ce visage. Mais y'a pas que le visage, même ses gestes, son accoutrement, ses manies ont tout du preux chevalier ! Oskar sait exactement quand faut être sobre, quand faut être exhubérant, quand faut se tenir droit, quant faut s'affaisser sur soi comme le dernier des matelas, le tout pour s'adapter au maximum à la personne à qui il parle et pouvoir se la mettre dans la poche !

Vous avez donc devant vous un magnifique spécimen de jeune premier qui serait parti à l'aventure pour braver le danger ! Une crinière brune qui brille au soleil, des yeux comme des perles qui brillent au soleil aussi et une barbe parfaitement taillée, qui est juste assez négligée pour donner un côté vagabond qui ne déplaît pas à tout le monde ! Un petit côté « sauvage », « indompté », comme quand il laisse sa tignasse lui tomber jusqu'à la nuque dans un mouvement de tête ravageur. Nan, franchement, y'a pas mieux pour faire tomber dans le panneau n'importe quel zouave en manque d'attention et c'est justement pour ça qu'il est dangereux, ce con ! Vous fiez pas à sa dégaine de marin en permission, ce type-là veut juste votre pognon et même si, pour ça, Oskar doit séduire la plus naïve des filles de baron il le fera ! Et il sait qu'il a toutes les cartes en main pour ça.

Dans un registre un peu plus... terre à terre, dirons-nous, Oskar est pas franchement le genre de gonze à être taillé pour le combat. Même s'il est pas trop frêle et plutôt en forme, vous attendez pas à avoir un golgoth surprotéïné en face de vous ! Le truc d'Oskar c'est plutôt la finesse, la souplesse, et la fuite, surtout la fuite on va pas se mentir. Il court vite, il court loin, il saute vite et loin et il emportera vite et loin la moindre richesse qu'il pourra vous dérober si l'envie lui prend de vous en délester ! Voilà tout ce qu'on pourrait raconter sur la dégaine d'Oskar Gretter qui, mine de rien, a plusieurs atouts de ce côté-là. Et heureusement d'ailleurs, parce que vous attendez pas à une flèche !

Bon, j'exagère peut-être un peu. C'est pas Cadoc non plus le gars. Il sait faire des phrases, il sait compter -et très bien compter même, c'est son boulot !- et il est plutôt capable de réfléchir selon le sujet. En fait c'est pas qu'il peut pas réfléchir, c'est qu'il veut pas. Oskar c'est un flemmard de la tête, lui ce qu'il veut c'est faire du biffe le plus facilement possible et sans trop se fatiguer. Alors évidemment ça passe par du vol à la tire, voire des plus gros coups qui lui ont valu quelques séjours au trou ! Bon, jamais bien longtemps, mais assez pour qu'il en devienne de plus en plus futé avec le temps. Parce que oui, il aime pas trop réfléchir sauf quand ça peut lui permettre de gagner du pognon ou de sauver ses miches.

Parce que là où, par contre, son esprit est très fort c'est pour carburer quand il doit sortir son propriétaire de la merde. Et mine de rien il s'y est souvent mis, dans la merde l'Oskar ! Et dans ce cas-là il fera tout ce qu'il peut pour inventer les plans parfois les plus dangereux possibles si ça peut lui permettre de pas finir au bout d'une corde ou cramé dans une grange. Mis à part ça bah y'a pas beaucoup de sujets sur lesquels il cause, Oskar. Il aime bien la musique, les spectacles de foire, l'alcool, les femmes, c'est un type normal quoi ! Enfin, normal dans les standards des raclures de bidet qu'il représente. Il est normal, donc, et si vous lui parlez de la géopolitique, de la magie, de comment telle race est apparue, la guerre entre machin et bidule... il s'en fout. Il est super terre-à-terre et un poil chiant quand on essaye de causer avec lui. Mais que voulez-vous, on peut pas être curieux de tout, mais vous seriez surpris de voir à quel point il a plus hâte d'apprendre ce qu'il y a dans votre poche que ce qu'il y a dans l'histoire totale de votre race !

Par contre, cette absence infinie d'intérêt pour tout ce qui est un peu trop abstrait fait qu'il s'en bat les steaks de qui il a en face de lui, sauf si ça peut lui permettre d'éviter un combat ou de sortir de la mélasse. Typiquement, il pourra rien vous dire sur les motivations, l'histoire, les préceptes philosophiques de la Compagnie Egide, par contre en tant qu'escroc de son état il sait parfaitement comment reconnaître ces zozios et que s'il en croise un il vaudrait mieux se carapater vite fait. J'vous l'ai dit, il est futé que quand ça l'arrange le bonhomme ! D'ailleurs, en parlant de ça, il se fiche bien de tout un tas de sujet passionnants, par contre il sait juste ce qu'il faut pour faire son activité préférée dans une conversation : baratiner à mort ! Des fausses vérités invérifiables, des rumeurs, des canulars, des histoires, vous aurez de tout avec lui pourvu qu'il arrive à vous embrouiller suffisamment pour vous soutirer votre bourse! Après rassurez-vous, il est pas toujours en mode « chasseur d'or » et est tout aussi capable de vivre normalement et d'avoir des conversations normales devant une bonne choppe ! C'est juste que je préfère être cash avec vous, c'est pas Joe le Rigolo.

Maintenant, pour finir de cerner notre bon Oskar faut juste comprendre que c'est un gars pauvre, né dans un milieu pauvre, qui a souvent eu affaire à ces choses merveilleuses que sont la famine, la maladie, les proches qui disparaissent; tout ça, et du coup en bout de course ça donne un espèce de pauvre type qui vit par et pour le fric, parce qu'il est juste persuadé que c'est comme ça que fonctionne le monde et que si on veut pas replonger dans la merde alors faut poser ses fesses sur un tas d'or comme un foutu dragon. C'est tout. Mais il est pas méchant et aime pas spécialement faire du mal, il est même plutôt lâche et évitera le conflit, donc faut franchement pas avoir peur de lui. C'est un parasite, pas un prédateur.  

Ah ! Là on entre dans la partie intéressante ! Pourquoi ? Mais parce que vous auriez toutes les raisons de vous demander comment on passe d'un cul-terreux, d'un crève-la-faim, d'un cloporte des ruelles à quelqu'un qui a l'air de savoir se démerder avec du merdier aussi indéchiffrable que des livres de compte et des fiches de paye ? Pour le savoir, faut d'abord se rendre à Stellaraë. Des tas de gens agglutinés, des milliers de marchands, de voleurs, d'opportunistes et des guerres entre guildes rivales ou familles à plus savoir quoi en foutre, voilà un terrain propice pour engendrer le genre de vermine à laquelle appartient Oskar ! Pour la naissance on part pas sur du joli. Fils de musiciens des rues, ce qui peut d'ailleurs expliquer qu'il adore visser ses fesses devant un bon spectacle, ils avaient pas de quoi payer à ce marmot un instrument avec lequel jouer pour les accompagner. Alors, quand il a commencé à grandir un peu, vers ses sept-huit ans, ils lui demandèrent gentiment, s'il voulait apprendre à jouer de la mandole ou de la vièle, de bien vouloir l'obtenir tout seul. C'était un peu rude, on va pas se mentir, mais que voulez-vous c'était pas le premier gamin à qui on demandait un peu d'autonomie par ici.

Je vous passe les histoires bien tristes comme il faut des journées sans manger, des logeurs qui se rebiffent d'un coup et décident de plus abriter de bohémiens, des maladies et de tant d'autres joyeusetés qui attendent tous les enfants de la rue au tournant avant même qu'ils aient poussés leur premier cri. Toujours est-il que pour payer son petit instrument, parce qu'il en rêvait le marmot de jouer avec ses géniteurs, bah c'est là qu'il s'est mis à voler ! Je sais ça étonne beaucoup de monde. Donc à force de petite rapine par ci par là, de monnaie volée au coin des tavernes, de bibelots raflés chez des marchands un peu miros puis revendus à la sauvette, ou tout simplement de vol à la tire, le jeune Oskar réussit tant bien que mal à se dégotter une belle vièle. Imaginez juste un violon en plus moche, plus gros, avec des plus grosses cordes, un plus gros archet et un son un peu moins fin. Mai ça restait de la bonne came. Et c'est qu'il a pas trop eu le temps d'apprendre à s'en servir, le petit, parce qu'un gros balourd un peu trop aviné se fit une joie de lui exploser sur le sol parce qu'il trouvait que ça jouait trop fort. Qu'à cela ne tienne, on va recommencer le processus et s'en trouver une autre ! Eh bah non parce que papa meurt d'une bonne infection pulmonaire et du coup maman décide que c'est plus simple de se mettre comme cuisinière dans un petit boui-boui des bas quartiers parce qu'en plus le proprio a la « gentillesse » de coller le petit Oskar au nettoyage. Sans le savoir, il venait d'atterrir dans l'endroit qui le sortirait de la fange, même si on pouvait en douter.

Parce que le propriétaire de l'endroit, un certain Fincher, a rapidement choppé le béguin pour sa nouvelle cuisinière, qui restait quand même une ancienne musicienne de rue qui prenait soin d'elle et ça se voyait. Du coup les deux commencèrent à se fréquenter et la mère d'Oskar était jeune célibataire alors ça la dérangea pas longtemps de se trouver quelqu'un d'autre. Mais l'avantage de ça c'est que même si le patron avait quand même un rejeton d'un précédent mariage, bah c'est comme s'il adoptait Oskar par la même occasion, vous me suivez ? Et même si ce môme a pas souvent eu du bol dans sa vie, là on peut dire qu'il avait touché le jackpot parce que son nouveau grand-frère, Randall, avait aucune envie de passer sa vie dans le trou à rats où il avait grandi. Lui, son truc, c'était de vouloir entrer chez les Gardiens, ou au moins dans une autre milice pour pouvoir tâter de la bagarre. Donc si vous avez deux neurones vous savez ce qui va suivre. Eh ouep, quand notre Oskar entra dans l'adolescence, le vieux Fincher le pris sous son aile pour l'apprendre à devenir le prochain de propriétaire de sa petite taverne.

Vous en dites que ça en fait des coups de chance, bah j'aurai bien aimé vous voir vous taper la « formation » ! Des heures à être engueulé, quand c'était pas battu, pour ingurgiter comment gérer les fournisseurs, la paye, le recrutement. Fallait aussi se farcir des heures à tous les postes pour savoir comment ils fonctionnent, apprendre un peu à lire pour biter quelque chose à tous les tas de papiers, apprendre à compter aussi parce que je rappelle que jusqu'ici le gosse il savait que jouer de la vièle et détrousser du bourgeois pas attentif. Donc franchement, de vous à moi, il aurait sûrement préféré de continuer à récurer le plancher. Pis évidemment sa mère bougeait pas le petit doigt, pour tout un tas de raisons que je vous laisse imaginer, pas que ça à faire moi.

Quelques années plus tard, notre jeune marmot a maintenant seize ans et son bourreau de Fincher choppe mal. Rien de grave à la base, mais bon vous savez comment ça peut vite mal finir, du coup il se dépêcha de faire griffonner un testament par un notaire qui donnait tout ce qu'il possédait... à sa nouvelle femme, bah oui fallait pas abuser non plus, mais elle précisa que tout irait à son fils une fois de l'autre côté, z'inquiétez pas. Donc dans les faits, parce que ouais au risque de vous divulgâcher la suite bah Fincher va en canner de sa maladie, voilà Oskar propriétaire d'une taverne ! C'était quand même pas mal pour un joueur de biniou de rue à la base.

Et on était donc partis pour de franches et folles années de... comptabilité. Bah ouais c'est un peu le problème d'être propriétaire d'une affaire c'est que la paperasse bah il faut se la faire ! Et Oskar compris bien vite pourquoi l'ancien lui avait donné toutes ces corvées à faire une fois qu'il l'avait sous la main, c'est que ça donnait envie de prendre un larbin cette histoire. Mais le tenancier pouvait quand même se permettre de se prendre quelques distractions, de boire pas mal, de voir des femmes aussi, mais c'est jamais allé plus loin qu'une nuit. Sauf peut-être une. Ah, vous la sentez venir ! Et ouais, derrière ses grands airs, il a un cœur notre cher Oskar et vers ses vingt piges il s'est mis à battre pour une donzelle ! Bon, c'est sûr, on avait vu meilleur partie. La dame, qui s'appelait Sylve, vendait des choux sur un étal du centre-ville. En tout cas la plupart du temps, parce que plus elle et Oskar se fréquentaient, moins ils avaient de secrets l'un pour l'autre et une des choses que le couple se trouva vite en commun c'était leur grand amour pour la fripouillerie. Ça lui manquait à Oskar de se balader en ville, de guetter le bon pigeon et de le soulager de sa bourse et sa nouvelle conquête était encore en plein dedans en laissant son étal au petit frère un jour sur deux !

Oh je peux vous dire qu'ils étaient mignons ces deux-là. Ils se baladaient innocemment, piquaient des trucs par ci par là, devenaient ces amoureux qui se bécotent sur les bancs publics que de nos jours on chante encore. C'était vraiment une belle partie de la vie d'Oskar. Parce qu'en plus son commerce tournait bien, sa mère était décédée m'enfin la belle Sylve l'aidait à s'en remettre et ils projetaient même de se marier ! Mais vous savez ce que c'est, des fois l'amour se fane ou l'un des deux a d'autres projets, il déménage ou fini les mains coupées par la garde parce qu'on l'a pris en train de cambrioler, mais ce sont des choses qui arrivent ! Ouais je sais, ça pique comme suite. Mais en même temps fallait s'y attendre. Autant Oskar était un gars prudent qui faisait en sorte de pas trop laisser de traces, autant Sylve elle s'en tamponnait qu'on la voit voler ou non, prétextant, non sans un certain nihilisme, que de toute façon son heure viendrait vite de toute façon ! Le pauvre Oskar comprenait pas trop ce délire et s'en fichait alors qu'il restait au chevet de sa belle qui, sans grand étonnement, a vu sa santé vivre assez mal la perte de deux extrémités.

Et elle partit elle aussi, alors que le pauvre Oskar n'avait même pas vingt-cinq ans. Elle ne lui légat rien de bien fameux n'ayant rien elle-même hormis un petit journal. Le fils de bohémien eut un peu de mal à le déchiffrer, surtout que la belle écrivait n'importe comment, mais il a pu entre autre y lire qu'elle était bien malade en le rencontrant et que, de toute façon, ses jours étaient comptés. Le pauvre Oskar eut d'un coup des tas de regrets, notamment celui très précis de savoir ce que Sylve aurait bien pu écrire avant de mourir si... elle en avait encore eu les capacités. Voilà donc notre bon voleur qui se réfugie dans l'alcool que son établissement pouvait lui filer à profusion ! Et qu'est-ce qui se passe quand on a un proprio qui se saoule toute la journée et gère plus grand chose ? Bah les gens se tirent, puis les employés, puis viennent les rats d'égout, les parasites, au propre comme au figuré, et le voilà obligé de fermer boutique après avoir vidé les caves de l'endroit jusqu'à la dernière goutte. Oskar a maintenant vingt-sept ans, n'a plus pour lui que son gros penchant pour l'alcool, son esprit d'ancien tenancier qui avait quand même pas mal de cordes à son arc et... son audace.

Et Oskar Gretter ne comptait pas retomber dans la merde.

Vous l'avez vu pour Oskar c'est pas la joie, mais l'avantage c'est que ça nous donne un homme entêté, résolu de ne pas retomber dans la situation pourrie dans laquelle il est né, et du coup son projet est simple: faire un maximum de pognon sans ni trop se fatiguer ni trop prendre de risques. Et il mettra tout en oeuvre pour trouver le travail de ses rêves !

Et on raconte qu'une place de trésorier s'est libéré dans le fameux Cirque de l'Eclipse. Il y passera probablement faire un tour !