Il est temps de monter.

À force de devoir voyager, parcourir les terres de Duralas et faire l'aller-retour entre la forêt Sylfaën et le camp des Dragonnier, Urua et Diagoras avaient conclu qu'ils avaient désespérément besoin d'une monture. Non seulement le temps de chaque voyage sera réduit mais en plus, ils n'auraient plus à se fatiguer inutilement, souvent avant une dure bataille, en parcourant la moitié du continent.

Le souci consistait à trouver quel genre de monture supporterait le poids et la carrure du Löwen. S'il ne revêtait que son pagne, il pouvait courir à quatre pattes mais en armure lourde, chargé de toutes ses armes, il ne pouvait avancer que lentement et précautionneusement. Malheureusement, il avait besoin de tout ce barda la plupart du temps quand il voyageait. Il croisait rarement d'ennemis qui pourraient être terrassés à la seule force de ses bras.

À peine arrivé sur l'île de Wysteria, il aperçut dans le ciel d'étranges créatures. Sa vue perçante lui permit de se rendre compte de la similarité de leurs corps avec le sien. Des lions qui volaient? De cette taille? Quelque chose lui semblait hors de propos mais aussi parfaitement merveilleux. Voilà qui pourrait leur convenir. Il se mit donc immédiatement en marche, prévenant brièvement ses compagnons qu'il disparaitrait peu de temps, sans leur expliquer sa mission, et s'en fut à longues enjambées.

Fiche de combat:

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Il est temps de monter.

Il mit quelques temps à trouver ce qu'il cherchait mais finalement, au détour d'un bosquet particulièrement touffu, il repéra une trouée dans les arbres qui menaient à une clairière. Au moment même où le lion géant débouchait dans cette étendue d'herbes hautes, un lion encore plus énorme, doté d'ailes et d'une gigantesque queue de scorpion relevait la tête, oreilles plaquées en arrière et le fixait d'un regard suspicieux.

Urua n'eut que le temps d'attraper son lasso, attaché à la ceinture et de tenter de le lancer en direction de la bête afin de l'immobiliser. Malheureusement, la créature était d'une vitesse surnaturelle et, esquivant la tentative, se précipita sur lui, le faisant chuter douloureusement malgré le tapis de verdure. Il allait devoir être plus malin et tenter une attaque beaucoup moins directe.

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Il est temps de monter.

Se relevant doucement pour ne pas provoquer une nouvelle attaque, il observa les déplacement de sa cible. Elle était gracieuse, rapide et élégante malgré sa taille imposante. Le combat serait tendu, surtout qu'il n'essayait pas de la tuer ou de la blesser. Il serait désolé de repartir avec une prise en mauvais état.

Alors qu'il était sur un genou, l'hybride chargea à nouveau. Urua n'eut pas même le temps de lever sa corde pour tenter de l'enrouler autour de n'importe quelle partie du corps à sa portée qu'il se retrouvait percuté et se reçut sur le sol plusieurs mètres plus loin. Décidément, il n'arriverait pas à ses fins s'il n'était pas plus rapide et agile. Il ne voulait pas lui non plus repartir dans un état critique et c'est ce qu'il risquait d'arriver s'il continuait ainsi.

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Il est temps de monter.

À son nouveau passage, la Manticore s'était pris les pieds dans la corde du lasso. Voilà qui pouvait faire avancer les choses. Elle était ralentie et ne pourrait plus s'envoler. Ce n'était encore pas terminé pour la capture. Il lui fallait encore l'immobiliser et la dompter.

La pauvre créature se débattait dans tous les sens, ce qui la rendait encore plus dangereuse qu'avant. Elle ne fonçait plus sur son adversaire mais son dard balayait l'air, ses ailes battaient furieusement, tentant de l'arracher au sol pour se libérer de cette entrave. Le Löwen n'avait pas l'intention de laisser passer sa chance. La Manticore s'était prise au piège toute seule mais c'était lui qui la maintenait à son emplacement avec toute sa force. Il formait un plan dans son esprit pour réussir à la garder là et à avoir assez de temps pour l'apprivoiser et lui faire comprendre son intérêt de coopérer avec lui. La tâche n'allait pas être simple.

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Il est temps de monter.

À force de se débattre contre le lasso, la manticore finissait par se piéger elle-même. Plus elle gigotait, plus les liens formaient des nœuds autour de ses membres, sa queue se retrouvant heureusement plaquée à son corps. Urua n'avait pas grand chose à faire si ce n'était retenir son bout de corde et tenir bon en attendant l'épuisement de la créature ou son immobilisation totale, ce qui ne tarda pas à arriver.

Sans plus aucune possibilité de mouvement, la gueule du lion volant s'ouvrit sur un rugissement tonitruant. Le Löwen lança le sien, comme un écho, un concours de volonté entre les deux forces de la nature. Le combat était inégal, l'un était libre et pouvait gonfler sa puissante poitrine tandis que l'autre était emmêlée et clouée au sol. Petit à petit, elle se calma, les rugissements se faisant plus sourd, devenant plaintes, elle se soumettait à son ravisseur.

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