Un rire sans vie se fait entendre. Postée aux abords d’une grande balustrade par ce doux soir de pleine lune, Amour se penche légèrement par dessus bord. L’un de ses index vient aléatoirement désigner le petit personnel en contre-bas soufflant :
“Toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves.”Hilare, elle se détache de la barrière pour venir s’asseoir face à son propre reflet au sein de la demeure. Elle admire longuement l'image renvoyée par le miroir, Narcisse à n'en point douter. Ses genoux se touchent, tandis que le plat de ses mains vient cueillir le haut de ses genoux. Elle se tient droite comme un i, fille aux bonnes manières. Ses pieds ne se croisent pas et, comme à son habitude, elle s’obstine à appliquer les nombreux us et coutumes que son paternel lui a inculqué.
De son menton légèrement relevé, elle hèle une première fois la gouvernante. Amour patiente difficilement et ne tarde pas à perdre patience. La jolie vampire ose presser sa servante, soufflant :
“Enfin bon, Bernadine j’ai jamais vu pareille lenteur chez qui que ce soit en tout Dùralas ! Je vous prie de bien vouloir bouger votre séant plus en rythme. Aller Bernadine ! ”Amour claque des mains, donnant le rythme de marche à sa subalterne. Ses yeux se lèvent au ciel, agacée à n’en point douter par ce pas lent, trainant, que lui offre Bernie. Lorsque cette dernière arrive à ses côtés, Amour prend le temps de dévisager de bas en haut et de haut en bas la tenue que revêt la servante. Sans la moindre once de gêne ou de pudeur, elle fait traîner son regard sur ses courbes avant de relever sa dextre. Ses doigts viennent tapoter la paume de sa main, mimant son souhait d'obtenir quelque chose. La servante s'affaire et dépose un calice au sein de la main de la maîtresse de maisonnée. Ricanant bêtement, la vampire annonce :
“Ce n’est pas ce calice que je souhaite avoir, Bernadine. Vous le savez, n’est-ce pas ? Mais continuez de me donner l’illusion d’accéder, un beau jour, à la toute puissance car j’y parviendrais avant ma mère.”La servante tourne les talons laissant Madame voguer à ses occupations. S'enfonçant au fin fond de son siège, perdant de ses bonnes manières une fois seule, Amour porte le dit-calice à ses lèvres. Ses jambettes se croisent puis se décroisent tandis que le liquide carmin s'extirpe d'entre ses lèvres en une giclée sanguine. Elle crache, tout bonnement, le contenu du calice mais aussi toute sa colère en aboyant :
“Quelle est donc cette merde Bernadine ?! Ce sang n'est pas pur Bernadine ! Voulez-vous que j'attrape une maladie quelconque Bernadine ?! ”Ses sourcils se froncent et soudainement contrariée, elle jette le calice en la direction de la servante qui revient au sein de la pièce. Le calice rebondit sur le crâne de Bernie qui affiche un air légèrement sonné. Amour se relève à la hâte, lisse ses vêtements et poursuit sa tirade :
“Lorsque j'ose vous indiquer que rien ne se perd et que tout se transforme, veillez à ne pas me servir de l'hémoglobine de canidé ! Au risque que je vous pends un beau jour à l'orée des cavernes afin qu'ils viennent vous bouffer les entrailles Bernadine ! Bon sang ! ”Le plafond du manoir soudainement s'abaisse. Les flammes des bougies vacillent et tanguent. L'atmosphère s'alourdit tandis que la faim vient accabler l'estomac de Dame Ozkour...
L’Eternelle est née de l’union hasardeuse entre
Carmina Von Darken et Hannibal Isaiah Ozkour.
Mais qui est Hannibal Isaiah Ozkour ? Hannibal Isaiah Ozkour est un vampire décrit comme étant surpuissant, insensible et surtout intransigeant envers ses pairs. Il est connu pour avoir affronté tout un tas de créatures lors de son tour du monde. De son vivant, il a voué une haine constante envers les lycans. Son domaine met en avant les nombreuses créatures qu’il a pu braconner au fil des siècles et de nombreux crânes viennent se dessiner sur les murs de son château.
Le paternel est connu au sein de Spelunca pour avoir affronté un stryge blanc. Le combat a été décrit comme insoutenable, sanguinolent. La réalité est pourtant toute autre : le stryge blanc, Entaché jeté au fin fond des mines, s’est donné à Hannibal dans l’espoir d’achever sa repentance. Le vampire, armé d’un poignard, est venu cueillir la vie du stryge en pleine nuit. Une fois mort, il lui découpé et arraché les ailes pour en faire une coiffe ainsi qu’une toge.
C’est à ce moment-là qu’Hannibal s’est pris d’amour pour la technophilie cherchant (vainement) à faire de ces ailes arrachées des ailes articulées lui permettant de survoler tout son domaine.
Cette mise à mort a fait grand bruit au sein de Spelunca. Le vampire s’est attiré toutes les louanges de toutes les pimbêches de Dùralas. Pilier de bar le soir, homme passionné par les créations le jour, il s’est entiché de plusieurs dizaines de femmes. Il a multiplié les conquêtes se persuadant de mettre ainsi sa pierre à l’édifice de Spelunca. Vénérant Magnésie, il a diffusé sa petite graine comme la sainte parole au sein d’une église accumulant une dizaine de bâtards qui vivent aujourd’hui sans connaître véritablement leurs origines.
Il a néanmoins une fille reconnue qui n’est autre qu’Amour Ozkour. Petite privilégiée, la dernière de cette grande fratrie fut reconnue par son père de son vivant grâce aux bonnes grâces de sa mère : Carmina Von Darken qui lui a en quelques sortes forcé la main de sa paternalité. Carmina, femme de fort caractère présentant une main de fer dans un gant de velours, l’a obligé également à idolâtrer sa personne au travers de missives quasi quotidiennes. Lorsque Hannibal a, par mégarde, oublié d'adresser l'une de ces dites lettres d'amour à Carmina, celle-ci a sanctionné cette audace d’une simple mise à mort en dehors de leurs domaines respectifs.
Mille et une légendes gravitent autour de l’assassinat du Paternel. Toutes se ressemblent et laissent présager une folie meurtrière néanmoins mère et fille n'ont jamais abordé le sujet pour le moment. Le deuil s’est fait plutôt rapidement du côté d’Amour grâce notamment à toute la fortune héritée. Elle porte aujourd’hui fièrement le nom de son défunt père qu’elle idolâtre au point de lui faire dire des choses qu’il n’a jamais prononcé de son vivant. Amour laisse même sous entendre que ses nombreuses aventures ont permis à son père d'accroître la puissance vampirique en Spelunca. Elle assure donc la suite et invite quiconque à potentiellement avoir le même paternel qu'elle à venir se faire tester au sein du domaine familial car Magnésie est bon. Magnésie est pur. Magnésie est juste et elle est prête à partager, à moindre mesure, une part du grand gâteau hérité.
De son enfance, Amour retient les jours de fête où de nombreuses têtes de lycans ont été empalées sur des piques à Tschou, au sein des Cavernes de Spelunca. Malheureusement pour elle ce type de festivité est désormais interdit et seuls les souvenirs d’un bonbon un peu trop acidulé perdure dans les limbes de son esprit distordu. Amour retient également les journées entières passées aux côtés de son paternel afin d'apprendre l'art de la technophilie. Elle l'a vu oeuvrer donnant, par le biais de son sang, une âme à des objets. Enfin, Amour retient que sa mère est instable et qu’elle l’a prise pour poupée à de nombreuses reprises durant sa tendre enfance. Elle craint sa mère et cherche le calice pour éviter que sa mère puisse accéder à une toute puissance quelconque. Amour préfère par ailleurs savoir sa mère enfermée entre quatre murs au sein de son domaine qu’errante au cœur de celui qu’elle a hérité et qu'elle surnomme affectueusement
Maison Blanche… En hommage à la toison blanche qu'elle a hérité de son père et aux plumes de stryge blanc qu'elle revêt quotidiennement.
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“Son crâne me servira de bougeoir” susurre-t-elle à l’oreille de sa femme à tout faire qui s’occupe de balayer le plancher une nouvelle fois. Qui est assez fou pour rester à ses côtés au fil des années ? Comment décrire la folie sourde de cette femme qui leur a prêté allégeance il y'a plusieurs siècles de cela ? Se reculant de trois pas pour mieux admirer la scène, Amour semble dubitative. Son faciès se penche légèrement sur le côté tandis que son regard vient effleurer le mur à sa gauche. Carnassière à n’en point douter elle observe l’hémoglobine qui peint les murs du
Défouloir en de grands cercles rosâtres. Ses mains s’y sont échouées à de nombreux endroits portant des ombres au tableau grotesque qui habille les murs. L’hémoglobine ne peint pas l’intégralité du mur à sa gauche. L'hémoglobine s'étend sur le mur qui lui fait face et le mur à sa droite également. Un énorme crâne, dessiné du bout des doigts, embellit le mur du fond. Amour a utilisé de la peinture et a projeté quelques gouttelettes de sang de façon aléatoire. Ses projections de sang sillonnent les pourtours du mur et de grands seaux remplis d’un sang pur s’offrent encore à son art.
Rien ne se perd, tout se transforme.
Elle recule de trois pas supplémentaires et vient porter ses doigts au sein de l’énorme bassine qui jonche le sol. L’hémoglobine vient pourlécher la pulpe de ses doigts. La vampire porte son index contre sa bouche et en épousant les contours badigeonne gaiement ses lèvres de sang. L’Artiste, comme elle aime se faire appeler, vient embrasser le pan de mur une unique fois marquant de sa signature son œuvre morbide.
Ses talons se tournent et seul le claquement de ses chausses résonne dans l’énorme manoir.
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Encadrée par deux humains tombés amoureux d'Amour, elle reste à l’abri sous les ombrelles. Vêtue d’une longue robe aux tons rougeâtres cette dernière est supportée d’un cerceau blanc rendant sa tenue majestueuse, virevoltante, à couper le souffle. Au sein de ses jardins privés, la centenaire prend l’inspiration qui lui est propre.
Le soleil vient caresser les milliers de rosiers qui l’entourent. Des roses rouges au parfum enivrant viennent s’étendre à perte créant une forêt piquante sur les pourtours du chemin sur lequel elle se balade. Les ombrelles s’inclinent, semblent suivre les rayonnement du soleil tandis qu’elle poursuit sa douce progression. Ses mains sont recouvertes de dentelle, barrage ultime face à cette lumière qu’elle apprécie tant. Son nez est surmonté de petites jumelles de théâtre qu’elle tient à l’aide d’un manche fait d’ossements. La Créatrice-Artiste, poursuit son chemin. Une rivière pourpre scintille et brille de mille feux à l’orée des regards. Véritable fontaine de jouvence, quelques fines bulles parsèment l’endroit et s’en approchant, elle rabaisse sa dextre, cessant d’observer le monde par le prisme de ses jumelles. Un homme s’extirpe de la pénombre et effectue une courbette en direction de Madame. A l’aide d’une perche il se saisit d’une coupelle à pied et vient baigner celle-ci dans la doucereuse rivière. L'homme, dénommé Aslos, prend le temps d’essuyer soigneusement le pied du contenant à l’aide d’une chiffe qu’il porte à son pantalon puis allonge le bras de sa perche pour tendre le godet à Madame. Elle le remercie d’un sourire courtois et de sa senestre libre porte le verre à ses lèvres délaissant ses jumelles dans sa dextre, le long de son corps. L’hémoglobine vient pourlécher ses joues, les emplissant peu à peu de cette délicate sensation d'apaisement.
Apaisement. La satiété fait son oeuvre et elle quitte les abords de la rivière de ce qu’elle nomme : champagne exotique, pour reprendre sa progression. Dans son dos se dessine la rivière pourpre et ses rosiers qui s’étendent à profusion. Les racines des rosiers viennent trouver grâce au coeur même de la rivière se nourrissant elles aussi de l’hémoglobine mise à disposition. Arrivée sur la fin du chemin, Amour tend sa main vers l’une des dites roses. Elle se saisit d’une des pétales qu’elle porte entre sa langue et son palais. Ses yeux se ferment, son corps est parcouru d’un délicieux frisson. Un doux sourire vient naître sur son visage tandis que, transposée par la grâce des environs, elle vient de clôturer sa petite balade matinale… Ou presque !
Elle esquisse quelques pas supplémentaires pour quitter les rosiers et s’adonner à son petit plaisir coupable. L’un de ses valets s’abaisse légèrement pour se saisir d’une coupelle remplie de morceaux de pain. Amour se saisit du pain rassis du bout des doigts et face au champ qui lui fait face hèle :
“Bernado, Therezzo, Molduolo.”Voyant les moutons galeux s’approcher elle esquisse un petit sourire en coin et souffle de façon théâtrale :
“Comment vont mes sacripants préférés ?” La matrone jette le pain avec négligence non feinte en leur direction et se penchant vers eux, déposant le plat de ses mains contre le haut de ses cuisses, elle poursuit :
“Pour répondre à votre éternelle question, BÊÊÊÊH non je n’ai toujours pas décidé quoi faire de vous. Et non, je ne sais toujours pas comment ôter le sort qui incombe votre misérable existence.”Elle se redresse et balaye les dernières miettes de l’assiette en leur direction en esquissant un demi-sourire satisfait. Elle opine du chef et ils se remettent en route jusque à atteindre le cloître. Les ombrelles s’abaissent et les mains se tendent pour permettre à Madame de franchir les quelques marches qui séparent les jardins de sa sublime demeure.
A ses pieds les valets viennent lui ôter ses chausses. Ils revêtent à ses pieds de nouveaux chaussons. Ils retirent également les gants et jumelles à Madame. Deux femmes viennent prendre la relève, retirent ses jupes larges ne permettant pas au soleil de venir effleurer ses gambettes galbées. Effeuillage diplomatique, la Muse se retrouve bien rapidement en simple corset. Elle fait tomber sa perruque, dévoilant une chevelure blanchâtre qui semble interminable. Deux femmes supplémentaires viennent rejoindre les valets coiffant la chevelure à l’aide de crin de centaure. Peignes en ossements s’adjoignent à la danse et, démêlant sa longue toison, Amour porte un regard tout autour d’elle.
Ses yeux viennent scruter les tableaux qui ornent les murs épais où aucun son ne semble pouvoir s’extirper d'entre eux. Les portraits défilent du Saint Sobek comme une douce dévotion, persuadée de pouvoir accéder ainsi aux faveurs de l'homme. Aux côtés des portraits du Saint se trouvent foule de ses propres portraits. Amour s’aime et ne s’en cache pas multipliant les poses sur ces peintures qui valent leur quota de pièces d’or. Les encadrements des tableaux sont dorés tout comme les chandeliers qui viennent se dessiner sur les plafonds deux fois trop hauts de la demeure. Quelques bougeoirs sont dissimulés ici et là sur le mobilier aux alentours. Quelques fauteuils en velours se dessinent autour d’une table basse. A nouveau des ossements ont été intégrés tout en délicatesse dans le décor : les pieds sont des ossements de fémur. Des ailes de pégase marquent la pièce d’accueil comme une doucereuse arche sous laquelle sont obligés de passer les invités de la demeure. Au milieu des portraits viennent se confondre des petites cages dorées dans lesquelles trônent fées, reine des guêpes géantes et guêpes géantes.
Au sol un tapis en fourrure d’Alfe lumineux jonche le sol. Amour vient par ailleurs y retirer ses chausses et y déposer ses pieds, attendant qu’on amène à son séant l’un des fauteuils pour prendre place. Sa chevelure démêlée et coiffée ses Muses s’attèlent à maquiller son doux faciès. Les poudres s’adjoignent au parfum enivrant des roses. Ils l’amènent à se redresser le temps pour elle de revêtir une nouvelle robe aux allures de princesse, avec une traine démesurément grande, démesurément longue. Sur sa tête se dépose également sa couronne en plumes de stryge blanc et accompagnée par deux femmes à ses bras, elle quitte la pièce d’accueil pour véritablement pénétrer au sein de sa demeure. Les lourdes portes se tirent, laissant Madame quitter le sas d'accueil pour entrer au sein de sa grande salle de jeu.
Les voûtes du plafond s’élèvent au-delà de tout entendement. Au plafond des peintures d’elle se dessinent, hymne au narcissisme. Un homme s’applique par ailleurs à corriger la peinture précédente offense, selon les dires d’Amour, à sa sainte poitrine qu’elle trouvait bien trop dévergondée. Le précédent artiste a été évincé et son crâne sert désormais de bougeoir dans l’une des nombreuses pièces du château. Son sang a été utilisé pour peindre. Rien ne se perd, tout se transforme, c'est pourquoi le nouveau peintre s’applique à ne pas commettre de bourde, perché dans les hauteurs, retenu d’une simple cordelette autour de ses hanches.
Amour contourne l’échelle sur laquelle se tient le peintre. Ce dernier, tentant de suivre la Muse du regard, perd l’équilibre et se brise la nuque juste devant la vampire. De façon théâtrale elle recule d’un pas et glisse le plat de sa dextre contre sa bouche légèrement entre-ouverte. Finalement sa main retombe, sa bouche se ferme et un soupire s’extirpe d’entre ses lèvres. Lassée, elle fait mine d’un revers de la main de balayer le corps devant elle et l’enjambant lève ses yeux au ciel d’agacement. L'homme se fait suppliant à son encontre, murmurant :
“Au secours.”Et elle, fidèle à elle-même, ricane :
“Cesse de me nommer.”Prenant place sur son siège aux allures de trône, elle croise ses jambettes et observe la scène qui se joue devant elle. De derrière les épais rideaux s’extirpent deux servants. Ils s’approchent du peintre contorsionné qui bouge encore, légèrement. Les lèvres de la matrone s’étirent en un sourire hypocrite, faux tandis qu’elle penche légèrement le visage sur le côté admirant le corps qui se contorsionne, rampe avec difficulté. Carnassière, elle observe ce qui se déroule jusque sous ses yeux, à quelques centimètres du trône sur lequel elle siège Ses longues jambettes se croisent, puis se décroisent tandis que de sa dextre, elle vient se saisir d’un verre à pied. Ses bras s’ouvrent, se déploient à l’image d’ailes majestueuses tandis qu’elle se relève. L’immense porte, par laquelle elle est passée tantôt, s’ouvre. Enjambant le corps mort à ses pieds sur lequel ses valets s'affairent, elle s’avance, féline, mutine, soufflant :
“ Mon ami. “Son sourire se transforme en un sourire franc, sincère tandis qu’elle délaisse la scène derrière elle. Ses talons hauts viennent raisonner, pourfendre le sol marqué par l’hémoglobine de la peinture au plafond. Elle progresse en sens inverse, ne laissant pas un seul instant durant retomber ses bras grands ouverts. Dans le sillage de ses pas, la traine de sa robe se confond dans les tons rougeâtres. Embrassant l’air de part et d’autre des joues du bel homme en un bruit audible, elle fait mine de l’enserrer humant son doux parfum. La muse se recule d’un pas pour mieux le contempler ajoutant :
“Tu es de toute… Oh !”Elle secoue sa main tâchée par l’hémoglobine qui goutte du plafond. Comme si, soudainement, le liquide carmin la dérangeait, elle agite les cinq doigts de sa senestre et roule les yeux au ciel avec agacement renouvellé. Portant ses jolis yeux dans ceux de son ami :
“ … Beauté. “ souffle t-elle portant le vin à ses lèvres teintées par une encre à lèvres cinabre. Dans son dos résonne un doux supplice. Un rire fou franchit le seuil de ses lèvres tandis qu’elle se tourne d’un quart, jetant un regard dédaigneux par-dessus son épaule :
“ Si seulement ils savaient tenir ce qui pendouille entre leurs jambes... On n’en serait pas là.”Ses épaules se réhaussent tandis qu’elle reporte son attention sur son ami. Elle porte un index vulgaire entre ses lèvres suçotant le sang qui s’y trouve et en un gloussement se met en marche. Le bruit de ses talons semble raisonner à l’infini au sein de
Maison Blanche. Le bruit des chaînettes en or qu’elle porte autour de son cou viennent également s’entrechoquer à chacun de ses pas. Elle représente l’opulence de
Maison Blanche n’hésitant pas à revêtir les étoffes les plus chères, les étoffes les plus belles. Elle ne se prive de rien ni de personne. Ce que Amour veut obtenir, elle l’obtient de gré ou de force. Colérique, capricieuse, elle se plaît à clamer qu’elle est la meilleure et qu’elle a le droit à tout… Les meilleurs vins, les meilleurs hommes, les meilleures parures, les meilleures chausses. Tout doit être au mieux pour la créature d’apparence exécrable mais animée par un profond sens du juste et du bon… à sa façon !
- Etendre son royaume,
Maison Blanche, pour faire honneur à son défunt père.
- Gravir les échelons, trouver sa place en Spelunca dans les hautes sphères et être reconnue à sa juste valeur.
- Être touchée par la grâce divine de Magnésie et être l'une de ses dignes représentantes.
- Trouver le calice d'Adam pour faire enrager sa chère et tendre mère.
- Trouver l'intégralité de sa fratrie pour s'en faire des associés : qui veut être mon associé ?!
PNJs récurrents : - Hannibal Isaiah Ozkour défunt père d'Amour Ozkour.
- Tiskaud et Thancas, surnommés Tic et Tac par Amour sont les deux hommes lambda épris de sa personne. Ils sont chargés de porter les ombrelles de Madame Ozkour lors de sa balade matinale.
- Bernadine, vampire, était la servante personnelle du père d'Amour. Bernie est désormais la servante attitrée d'Amour.
- Bernado, Therezzo, Molduolo : trois hommes transformés il y'a trois cent ans en mouton, dotés de la parole, amenés à errer pour l'éternité sur les vastes pelouses du domaine. Condamnés pour outrage à la perfection que représente Amour, elle leur témoigne quotidiennement du mépris et du dédain.
- Aslos chargé de la maintenance des jardins. Il est un sang pur, issu d'une longue lignée vampirique et vérifie quotidiennement que la fontaine de jouvence fonctionne. Amour le tient en respect pour tout le travail qu'il fournit et pour son statut social.
Lieux récurrents :- Les jardins : avec sa fontaine de jouvence.
- Le parc : espace clos au sein duquel évolue les moutons maudits.
- Le sas d'accueil : pièce au sein du domaine qui affiche les plus beaux trophées de la famille OZKOUR.
- Le Défouloir : pièce au sein du château dans laquelle Amour peint.
PJs récurrents : - Carmina Von Darken : mère.
- Autre : à définir lors de la création de fiche si vous le souhaitez.