Une enfance de paix dans un pays en expansion :
Je vais vous raconter une longue histoire. Une histoire inachevée bien qu'elle soit ancienne d'une bonne cinquantaine d'années. C'est une histoire qui prend place il y a bien longtemps ou très récente en fonction de votre longévité. Les petits villages humains à la frontière nord de la forêt de Sylfaën furent le berceau de cette histoire et à cette époque reculée d'individualisme primaire, un peu d'altruisme ne pouvait que redonner de l'espoir. Une période d'expansion démographique humaine emmenant ses lots de conflits aussi bien interne que contre les autres espèces occupants les lieux nouvellement découverts. Les morts, parmi toutes ces espèces, étaient aussi réguliers que nombreux. Ce fut dans cette période de conquête territoriale que l'amour entre deux êtres de la race la plus nombreuse en ces terres permirent de mettre au monde un autre représentant de leur espèce. Un jeune garçon qui fut baptisé Greil par ses parents aimant. Un humain aussi mignon qu'innocent ne devait pas subir les affres de la conquête du monde à peine sortis de l'œuf et la pointe nord-ouest de Duralas fut le point de migration de cet endroit. Ils choisirent un endroit particulier pour s'établir, au flanc sud d'une montagne loin au nord des marais. Il s'agissait d'un petit coin paisible au Nord, à la lisière entre la forêt de Sylfaën et des Sombres Montagnes de Kanaan, loin au nord du marais Hukutav et de ses Nagas. Ils ne le savaient pas encore à cette époque, mais cet endroit est celui-là même ou sera construit Fort-Bastel d'ici quelques années.
Greil était un jeune garçon fougueux et heureux, doté de parents aimants et attentionnés voulant surtout le protéger des dangers de ce monde. Ce jeune garçonnet s'amusait à voir et à suivre les étrangers passant dans les environs de Bastel, la montagne ou ces parents avaient élus domicile. Greil était un brin aventurier, mais c'était également un enfant et à cet âge, il faisait ce que font tous les enfants entre deux bêtises. Greil tournait toujours autour de sa mère, symbolisant la tendresse. Son père se voulait un autoritaire et se chargeait de son éducation ne le privant pas d'amour paternel pour autant. Non, les premières années de sa vie furent heureuses. Deux êtres responsables élevaient leur enfant pour en faire un être responsable et non un tyran, un voleur ou autre canaille. Greil fut également formé sur l'art et sur la culture, apprenant a dessiner, à lire et à compter, et même a sculpter. D'ailleurs, ceci est un art dans lequel Greil excelle rapidement, garnissant leur nid douillet de sculptures de plus en plus belles et réalistes. Son père nourrissait l'espérance d'un grand avenir pour sa progéniture et se plaisait à le voir s'épanouir ainsi.
Bientôt, Greil eut l'âge d'adolescence et donc l'age d'apprendre ses premiers tours de magie. Son père se chargea de lui apprendre la plus utile de celles-ci : l'art de l'influence, cette magie nommée l'Impact. Né de parents manipulant tout deux cette forme d'influence, Greil avait un don pour cet art et réussi rapidement à manier les premiers rouages de cette magie. Les humain influenceurs et apprenant leur art à l'enfant espiègle, ne vivaient pas seuls ici. Il y a des nains, commerçants et les Nagas du Sud, mais également les elfes et les centaures à l'est. Greil venait enfin d'être prêt pour sa prochaine leçon de vie. Maintenant qu'il maîtrisait son art avec suffisamment de brio pour tenir pendant plusieurs heures, Greil allait pouvoir venir avec son père parcourir les terres avoisinantes et voir les nains sous la montagne sans faire paniquer qui que ce soit. C'est ainsi que la prochaine leçon allait lui être soumise. Maintenant qu'il pouvait interagir sans danger et sans crainte avec les espèces intelligentes environnantes, Greil allait devoir apprendre les bases du commerce. C'est qu'il fallait qu'il apprenne à gagner sa vie et voler de ses propres ailes désormais, car l'enfant ne va pas en rester un indéfiniment.
Curieusement, notre jeune adulte semblait réceptif au jeu du commerce et de la négociation, usant de son charme naturel et de ses talents d'orateur pour négocier parmi les plus beaux filons de matière première qu'il y avait sous la montagne à revendre aux artisans les exploitants. Rapidement, l'enfant de Sicussi vint à en dépasser son père à ce genre de jeu, pour la plus grande fierté de celui-ci. Ce fut également à cet âge d'entrée à l'âge adulte que Greil fit aussi ses premières rencontres amoureuses. Sans surprise, sous cette montagne, se fut une naine sur laquelle le jeune homme jeta son dévolu. Une fille bien née d'un exploitant nain aisé dans les affaires. Eldiore Modgrim, un nom qui sonne fort pour une naine avec un caractère fort et son caractère était bien trempé, c'est le moins qu'on puisse dire. Après tout, notre naine avait réussi à se démarquer suffisamment pour plaire à la fois à un pratiquant de l'art de l'influence, mais aussi à sa au combien exigeante parenté.
La montagne Bastel était pour le moment un havre de paix et de commerce florissant. Ce fut ainsi qu'ils y vécurent heureux pendant une longue décennie, amenant l'age de Greil à la trentaine. Bonne nouvelle pour nos commerçants qui faisaient doucement fortune dans un commerce entre les peuples. Malheureusement, Sicussi fut appelé à Stellaraë. Notre patriarche a beau être un commerçant émérite, il n'est pas pour autant autre chose qu'un Stellarois et un sujet du Roi en place auquel il doit obéir. Sa présence était requise... Sicussi n'en revint jamais malheureusement. Malgré une enquête particulièrement poussées par les autorités de la capitale, nul ne sait ce qui advint de son convoi, mais celui-ci disparu avant d'atteindre Stellaraë.
La nouvelle vint par une missive, elle-même portée par un jeune homme assez peu rassuré. Il faut dire qu'il connaissait la nouvelle dans la lettre et avait peur de la colère des deux personnes vivant à Bastel. Cela dit la réaction serait légitime et tout à fait naturelle. Zaddra fut d'ailleurs anéantie, comme la moitié de la demeure, par la nouvelle lui apprenant la mort de son mari et Greil encore plus en apprenant le destin funeste de son père. Ce fut une journée noire, d'une semaine noire, d'une année encore plus noire et la colère envers les responsables de sa disparition grandissait dans leurs esprits. Greil était un adulte désormais et Eldiore avait appris à prendre soin de lui. Ce fut ainsi que Zaddra, la mère de Greil, décida de partir, laissant le soin à son fils de faire prospérer l'héritage de son père et retournant dans son pays natal, noyant son chagrin et faisant son deuil. Ce fut ainsi que Greil resta à Bastel pour faire prospérer leurs affaires, épaulées dans son deuil par Eldiore et sa riche belle-famille Modgrim. Le temps passait et la douleur de Greil s'étiolait doucement avec le temps et l'attention que sa bien-aimée lui apportait. C'est ainsi que la vie d'un jeune adulte continuait.
Fort-Bastel
Nous sommes maintenant au sommet de la trente-cinquième années de notre homme et Greil vit une idylle avec sa compagne tout en faisant prospérer ses affaires. Il lui fut rapidement souligné qu'un empire commercial comme le sien se devait d'avoir une place-forte et c'est ainsi que Fort-Bastel était construit. Après tout, notre chère naine ne pouvais vivre dans une si petite tanière et Greil ne pouvait se développer dans un thaig nain. Entièrement financé par Greil et Eldiore, il était à la fois un endroit ou Greil pouvait développer son commerce, mais aussi un nid d'amour assez douillet pour être adaptés aux désirs de la naine. De toute façon, l'endroit se devait d'être vaste, car il devait pouvoir accueillir toute la belle-famille pour leur mariage et les mariages nains sont fastes et les nains nombreux. Je me souviens de ce que Greil m'en avait raconté : le nain chargé d'immortaliser sur la toile ce beau mariage tenait à ce que Greil s'enfuit par la voie des airs avec sa promise dans les bras une fois qu'ils avaient prononcé leurs vœux tandis que toute la famille restée au sol criait leur joie. "Épique" selon ce fameux nain, Ridicule selon moi.
Fraîchement marié et vivant une idylle comme dans les contes de fées, tout semblait se dérouler à merveille pour notre homme. Son fort fonctionnait à merveille et était remplit de personnes venus commercer et sa citadelle était le nid douillet d'où ils pouvaient voir tout ce qui se passait. Sa compagne, Eldiore semblait également partager son amour pour leur patrie et lui avait même confier le rêve qu'elle avait de voir les différents mondes et les différentes cultures unies et non en conflit constant. Cependant, les affaires s'estompèrent peu à peu. Les filons finirent par s'épuiser et les nains sous la montagne durent prendre une dure décision. En effet, il était temps pour eux d'abandonner ce thaig et cette mine qui ne fournissait plus rien et de s'en retourner aux montagnes du Baldor. Eldiore, choisis de rester auprès de son mari, à Fort-Bastel plutôt que de suivre son peuple, laissant l'héritage familial à son plus jeune frère
C'est ainsi que Fort-Bastel perdu peu à peu sa place de commerce et que seul un humain et une naine l'habitaient désormais. Cependant, un humain et une naine ne vivent pas de la même manière et ne jouissent pas de la même longévité. Eldiore aurait dû enterrer Greil, mais le destin, et la maladie en avaient décider autrement et Greil put s'en rendre compte doucement. Quand il revenait de la chasse, Greil pouvait voir sa douce lui sourire et contempler son magnifique visage devenant de plus en plus creusé au fur et à mesure qu'elle s'affaiblissait. La belle toison brune d'Eldiore laissait peu à peu place à de longs cheveux blancs. Bientôt, ce furent ses fonctions motrices qui furent touchées et notre pauvre naine ne pouvait plus souffrir de tous ces escaliers. Malgré tous les soins apportés, la maladie gagnait la naine tandis que notre homme en était qu'a l'aube de sa vie et bien qu'il fasse tout pour qu'elle soit heureuse auprès de lui, Greil sentait son cœur se serrer en se rendant compte que l'inéluctable finirait bientôt par arriver. Greil resta auprès de sa compagne jusqu'à la dernière seconde, quand le poids de la maladie et la mort virent la faucher dans son lit. Il lui avait toujours souri malgré tout, ne voulant pas ajouter la culpabilité aux nombreux problèmes que cette douce personne rencontrait.
Un dernier souffle et la main douce et chaude retombe sur le lit. La naine est morte dans son lit. Ce fut à cet instant que Fort-Bastel fut fermé, drapé de noir et déserté de tout, sauf d'un humain éploré. Une période sombre s'annonçait, une période de deuil et d'obscurité. Ce fut à l'aube de sa quarantième année que Greil rouvrit les portes de Fort-Bastel. Il avait fait brûler bien des endroits du château, mais il y avait surtout purgé sa colère et fait son deuil durant ces années ou notre homme avait vécu dans le froid et l'isolement total. Greil retapait et rendait de nouveau propre et fonctionnel tout ce qu'il y avait à retaper et utiliser dans ce fort puis y réhabiliter doucement le commerce. Durant ce laps de temps, notre commerçant entendait les nouvelles du monde de part les marchands et voyageurs itinérants s'arrêtant à Fort-Bastel.
Il semblerait qu'un énième conflit mineur ai éclaté entre humains et naga et les blessés étaient nombreux. De plus, une maladie semblait également se propager a travers certaines peuplades humaines des marais. Ces pauvres bougres ne pourraient s'en sortir sans aide extérieure et ce fut ainsi que Greil prit la décision de fonder une armée pour empêcher ces horreurs de leur arriver. Peut-être arrivera-t-il a réalisé le rêve de la naine et unir ce pays. Il ne reste plus qu'a lui trouver un nom et ce fut après bien des réflexions que vint à lui le nom du Stolenmark.
Le Stolenmark pu grandir durant quelques années, gagnant au fil du temps moyens financier et réputations d'honneur. Faisant évoluer Fort-Bastel pour accueillir ses troupes, bientôt le Stolenmark fut connu dans une grande partie du nord comme étant un groupe de mercenaires au grand cœur. Ils grandirent ainsi en gagnant en notoriété, acceptant des contrats pour aider les plus démunies ou défendre les petits hameaux contre les pilleurs et autres monstres. Le Stolenmark était une compagnie de mercenaire comme une autre, quoiqu'un peu originale sur son fonctionnement et sur son utopie d'unifier les peuples dans la joie et dans la paix. Ce furent les événements qui suivirent à la frontière vers les marais qui placèrent le Stolenmark au rang de groupes de mercenaires sauveurs de la veuve et de l'orphelin. Pendant presque une année, la peste décimait les habitants des marais. Il serait cependant stupide de penser que la peste, c'était pile-poil arrêtée à la frontière et une année les soldats du Stolemark étaient resté à la frontière, essayant de couvrir la portion de frontière la plus large possible entre les marais et le reste du monde pour endiguer cette peste maudite. Ils ne se contentaient pas d'empêcher les pestiférés de passer et de contaminer le peuple, mais offraient également les soins et refuge à ces pauvres malheureux, aidant même les familles dans le besoin quelles que soient leurs origines, elfes, humaines ou même Naga, race pourtant ennemie des humains. Cette action avait pour effet d'attirer le regard du peuple et des Barons et Ducs qui se demandaient surtout combien cela allait rapporter à ce groupe de mercenaire. La surprise vint de Greil qui annonçait clairement que les soins étaient gratuits et qu'ils n'avaient été commandités par personne pour cette tache. Ils faisaient ça par altruisme et bonté d'âme, car c'est ce qu'est le Stolenmark.
La nouvelle se rependit comme une traînée de poudre et bientôt beaucoup de monde entendait parler des bienfaiteurs. Voulant attiré un peu de publicités positives, certains barons régionaux virent prêter main forte au Stolenmark ou lancèrent des campagnes similaires à celle de Greil tout en lui étant indépendante et ce fut ainsi bien plus rapidement que le danger fut officiellement écarté des frontières des marais. Le Stolenmark jouissait désormais d'une réputation de bienfaiteurs dans les terres proches de la frontière et en partit à la frontière d'Hukutav. Il n'y eu que peu d'attente avant de voir les contrats se multiplier ce qui permit à Greil d'avoir les fonds pour pouvoir mieux former ses hommes. Mais cet altruisme permis aussi d'avoir une autre ressource. En effet, de nombreux hommes voulaient faire partie des bienfaiteurs et proposaient leur service et bientôt Fort-Bastel fut trop petit pour abriter tout le Stolemark. Cet ordre de mercenaires étendait ses actions un peu partout dans les terres avoisinants Fort-Bastel, mais aussi vers l'Est et aux frontières des terres ou l'Égide faisant un travail similaire à celui de Greil. Ce fut pendant cette période que Greil se vit offrir son équipement actuel, au fur et à mesure de ses missions. Son armure, une cote faite de mailles sombres et rivetées faites sur-mesure pour Greil par un forgeron humain particulièrement doué et elle fut nommée Kavacha, mais également ses griffes de combats, Caladbolg et Calacholg. De grandes griffes de guerres aux lames claires pour la main droite et sombre pour la gauche. Ultime cadeau d'un druide reconnaissant. Elles symbolisent le bien et le mal en tout être tel le ying et le yang. La dernière arme offerte à Greil fut de manufacture naine et répond au nom d'Ascalon. Une protection de bras en cuir qui d'un geste peut faire jaillir une lame d'un rouge aussi sombre que du sang de dragon noir. A la fin de cette période, notre général se vit confier une mission dont il tenu à se charger personnellement. Une vampire, veuve récente, menait à mal les habitant d'un petit hameau, tuant au hasard de ses rencontres. Il devait la retrouver et la tuer.
Je suis trop lâche pour mourir !
Avant de continuer à vous conter l'histoire de Greil, je dois faire une parenthèse sur ma propre histoire. Vous comprendrez ainsi de quoi il retournait quand nous nous sommes rencontrés. Quelques siècles après avoir subi ma malédiction, j'avais rencontré un jeune homme, à peine douze ans et fringuant comme un prince. Pourtant, il n'avait rien de noble ou de bourgeois, il n'était même qu'un simple paysan, travailleur de la terre. Cependant, il avait deux choses qui le démarquait des autres. Tout d'abord, il ne me craignait absolument pas, même quand j'essayais de lui faire peur au début de notre rencontre. La seconde était qu'il était curieux de savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur mon espèce et puis sur ma propre personne. J'avais laissé un enfant un peu trop confiant m'approcher pour assouvir sa curiosité et bien avant que je ne m'en rende compte, je partageais ma couche avec un humain adulte qui m'aimait pour qui j'étais peu importe ce que j'étais alors qu'il savait que j'étais un vampire, une mordue. Il faut dire que cet idiot avait réussi à me toucher au cœur, chose que personne n'avait tenté avant. J'avais voulu le faire devenir vampire quand je le voyais doucement vieillir, mais il ne le voulait point. Il ne voulait pas perdre mon souvenir et plus que tout... Il ne voulait pas avoir mon pouvoir qu'il avait nommé une malédiction. Après tout, il me le disait toujours, il ne voulait pas vivre et voir tout ceux qu'il rencontre, mourir fauché par le temps qui passe tout en sachant qu'il resterait là. Je l'ai même surpris plusieurs fois s'apitoyer sur mon sort, pleurant ma malédiction comme il l'appelait. Cet idiot pleurait mon malheur alors que je m'efforçais de le combler de bonheur pendant sa trop courte vie humaine. Je n'avais pas compris ce qu'il voulait dire à cette époque et ce fut lorsque sa flamme s'éteignit dans mes bras à la fin de ses quatre-vingts septs ans que je compris pourquoi. J'avais compris pourquoi il pleurait mon sort et pourquoi il ne voulait qu'une vie humaine.
Malheureusement, le malheur d'une vampire un peu trop amoureuse comme je l'étais est rarement quelque chose qui passe inaperçu. La douleur devient colère, la colère devint haine et ma soif de sang se faisait de plus en plus présente. Bientôt, ma tristesse eut raison de ma propre raison et je décidais de me venger de la vie elle-même. Comment ces êtres autour de moi osaient ils être heureux alors que je venais de tout perdre ? Il me fallait me venger et leur rappeler la dure réalité de la vie. Je tuais ainsi totalement au hasard qui croisait mon chemin durant mes balades nocturnes. Un vieil homme, un enfant, un jeune soldat, elfe, humain, peu importe. Rapidement, ma tête fut mise à prix et le Stolemark répondit à l'appel de ce contrat pour venir m'abattre. Une chasse au vampire commença et je dus trouver refuge dans un château abandonné et presque totalement en ruine. Cet homme aux cheveux gris ne cesse de m'appeler pour me "parler". Je sais comment ces humains parlent aux vampires, avec les lames en argent et la mort au bout de celui-ci. Ils ne veulent pas me parler, mais me tuer. Ils étaient malheureusement plus doués que je pensais et j'étais désormais acculée par les soldats du Stolenmark. Dans une pièce sombre d'un château en ruine, bloquée sur tous les fronts. Ces trois soldats bouchaient la seule issue et je me retrouvais obligée de les combattre. Au stade le plus animal que mon esprit avait pu atteindre. Je feulais mes ennemis, montrant mes crocs de vampire et étant prête à les tuer pour m'enfuir. Je désire cette mort, mais je suis trop lâche pour mourir. Je désirais le rejoindre, mais je n'arrivais pas à m'ôter la vie. Peut-être que l'un d'entre eux le fera pour moi cette fois-ci. Si ce n'est pas le cas alors ils mourront comme les autres. Cet homme aux cheveux grisonnant devant moi s'approche avec confiance, la main en avant, et essaie de me parler.
Greil : Elincia, je veux juste te parler. Laisse moi discuter avec...
Mes dents avaient claqué et auraient emporté quelques doigts de sa main s'il ne l'avait pas retiré à temps. Cet homme a utilisé mon nom et a prétendu vouloir me parler. Il me prend pour une idiote et prétend vouloir m'aider alors que je sais que tout ce qu'il souhaite, c'est m'enfoncer ces cinquante centimètres d'argent dans le bide. Ils le souhaitent tous et je ne peux pas leur en vouloir, je le souhaite aussi. Soudainement, je sens le contact froid de la pierre située derrière moi et le contact de la chair fraîche sur mes crocs et le goût du sang dans ma bouche. Cet homme vient de me plaquer contre le mur et d'enfoncer volontairement mes crocs dans son avant-bras et ça jusqu'aux gencives. Je peux sentir ses muscles contre mes crocs et le goût de sa peau sur mes lèvres. Cet homme me fusille du regard en m'ayant immobilisé, il pense avoir gagné alors que je pourrais le boire, mais aussi le contaminer avec ma propre malédiction si nos sangs avaient été compatibles. Ces paroles raisonnent dans les couloirs creux tandis qu'il me tient loin de ses hommes, ils leur vocifèrent des ordres. Il va sans doute leur demander de me transpercer de part en part. Je ferme les yeux, attendant ma fin.
greil - Allez vous mettre à l'abri ! Immédiatement !
Que fait-il ? J'entends les pas des autres soldats s'enfuir tandis qu'il me tient, son avant-bras toujours profondément enfoncé dans ma gueule et mes crocs toujours enfoncés dans ses muscles. J'entends le silence et sa respiration. J'entends que nous ne sommes que nous deux. Qu'est-ce qu'il attend ? Que je le tue ? Il veut la mort, mais est trop lâche pour mourir lui aussi ? J'ouvre les yeux et je vois qu'il me regarde. Ses yeux me fusillant du regard l'instant d'avant me regardent maintenant avec compassion. Sa voix se veut plus douce quand il s'adresse à moi, mais ses propos me font mal.
greil - Je ne te veux aucun mal, je sais ce que tu ressens. Ce que tu traverses est horrible et personne ne devrait subir une telle douleur.
J'arrache ma gueule de son avant-bras plus que ce que je ne la retire et je lui vocifère mon venin en plein visage. Me comprendre ? Cet humain ? Il se fout de moi ou quoi ? Comment pourrait-il comprendre cette colère qui me brûle, cette haine qui me donne envie de tout détruire... Cette douleur qui fait si mal à chaque fois que je me rends compte à quel point je suis seule sans lui. C'est en tapant bien inutilement sur le bras qu'il me tend que je lui réponds ma colère envers cette prétention.
-Elincia : misérable humain, comment oses-tu prétendre pouvoir comprendre ce que je ressens. Tu ne peux pas comprendre cette douleur ni ce qu'elle implique. Tu ne sais rien de moi !
- Greil : Tu es Elincia sheridan et tu viens d'enterrer ton défunt mari. Un humain ayant vécu heureux auprès de toi jusqu'à ce qu'il meurt de vieillesse à ces 87 ans.... Je suis le général Greil, du Stolenmark et ma femme est morte jeune, d'une maladie incurable après avoir passé presque toute sa vie auprès de moi. Cela fait maintenant très longtemps qu'elle a été enterrée et son absence me fait toujours aussi mal. J'ai eu envie de tout détruire, de tuer tout ceux que je croisais. Je détestais cette idée qu'ils ne souffrent pas alors que je vivais un véritable enfer.
Cet homme en face de moi marquait un temps de pause. Ces yeux devenaient humides en repensant aux souvenirs de sa défunte et je pouvais sentir qu'il ne me mentait pas. Il reprit bien assez vite, posant la main sur mon épaule et faisant fit de la blessure sanguinolente que je venais de lui infliger malgré moi à l'avant-bras. Malgré l'humidité de ses yeux, il les avait posés sur les miens et je pouvais voir son regard compatir à ma douleur en se rappelant la sienne.
Greil : Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait pour moi. Elle voulait que j'aille de l'avant et continue à être celui que j'étais quand j'étais auprès d'elle. Il ne s'agissait pas de l'oublier, mais juste de faire son deuil et de chérir les bons moments que nous avions eut ensemble. Je devais juste accepter sa mort et que tout détruire ne la ramènera pas. J'ai eu l'occasion de rencontrer ton mari de son vivant et je sais qu'il ne voulait que ton bonheur lui aussi. Je ne veux que t'aider à passer ces moments douloureux, c'est pour ça que j'ai accepté cette mission.
Il m'avait ramené contre lui en finissant ses propos. Le premier contact contre un être vivant qui ne soit pas hostile depuis la mort d'Esgart. Cet homme savait ce que j'avais fait et pourtant, il souhaitait m'aider. Il savait ce qui avait provoqué tout ça, l'ayant déjà vécu. Je ne pouvais pas m'empêcher de lui poser cette question fatidique en espérant qu'il en a la réponse.
Elincia : Qu'est-ce que je dois faire ? Pour que cette douleur qui me tord les entrailles disparaisse ? Pour que toute cette colère disparaisse ?
Greil : Je ne sais pas ce que tu dois faire. Je sais juste que pour évacuer la mienne, j'ai hurlé à en briser les murs pour vaincre ma colère. J'ai pleuré à en tomber d'épuisement pour évacuer ma peine. J'ai attendu que la douleur s'amenuise avec le temps, mais elle n'a jamais disparu totalement. On ne peut pas guérir d'une telle blessure.
J'ai laissé mes bras tomber le long de mon corps et mon visage s'enterrer dans l'épaule qui se présentait devant moi. Tout-puissant vampire que je sois, j'ai juste suivi son conseil. Ce jour-là, j'ai hurlé à en briser les murs pour vaincre ma colère et je me suis enfin autorisé à faire quelque chose devant cet homme qui avait connu ma peine. Je me suis autorisé cette chose que je m'étais toujours refusée, car je ne voulais pas qu'on me prenne pour quelqu'un de faible. Je m'étais finalement rendu compte de cette erreur et j'avais décidé de laisser enfin couler ces larmes chaudes le long de mes joues, ces symboles de ma douleur prouvant au monde entier la tristesse que j'éprouvais d'avoir perdue celui à qui j'avais consacrée tout ce que je suis le temps d'une courte vie humaine. Ce fut après cet interminable moment de silence entrecoupé de sanglot que je finis par dire un mot à cette épaule compatissante. Un seul mot, unique et pourtant tellement lourd de sens qu'il n'y aurait aucun discours pour l'expliquer pleinement.
Elincia : Merci.
Il resta silencieux, debout, offrant toujours son épaule à cet être en détresse que je suis. Je vidais ainsi mon trop-plein d'émotion que j'avais refusé de laisser sortir pendant trop longtemps. Une fois légèrement calmée et le visage encore dégoulinant de fluides lacrymaux, je finis par lever la tête pour voir le visage de mon bienfaiteur. Par les dieux que je devais être horrible à voir à ce moment-là. Il finit par me parler d'un fort nommé Fort-Bastel. Il l'a construit et je pourrais y vivre sereinement et en sécurité. Un endroit pour faire mon deuil et avoir un nouveau départ. Ce fut après avoir fait simuler ma mort pour satisfaire son contrat et m'avoir emmené en catimini à Fort-Bastel que je put prendre un nouveau départ. J'étais loin de m'imaginer jusqu’où ça nous mènerais, mais avant que je ne m'en rende compte, j'étais le plus fidèle bras droit, ou plutôt la main gauche du général du Stolemark.
Nous avons donc une figure montante qui commence à s'afficher clairement au sein des peuples. Ceci sera également l'apothéose puis la fin de l'essor militaire du Stolenmark. Le fort fut amené au sommet de ses capacités et une troupe d'une centaine d'hommes élite pouvait y résider. Durant cette période, les missions fusaient. Le Stolemark prospérait et continuer à faire croire sa réputation de soldats d'élite et de bienfaiteurs. Plusieurs recrues de choix furent recrutées pendant ces années-là. Un mage nécromancien, un Naga renégat du nom d'Achroma qui sympathisa rapidement avec le général Greil au point d'en devenir sa main droite, mais également un Orc devenu errant ou une pauvre petite elfette abandonnée de tous. L'attention de Greil fut portée sur un innocent humain en formation vers la forêt de sapins. Ce furent plus précisément ses capacités à manier l'arc et son apparente innocence qui avaient retenu son attention. Un simple entraînement à l'arc que notre général avait pu voir et qui indiquait une certaine capacité à manier les arcs chez ce jeune soldat. Il s'agissait d'un simple tir sur cibles sur des cibles à une cinquantaine de mètres. Pour le commun des mortels, toucher la cible montrerait déjà un bon niveau, mais ce gamin semblait être un véritable virtuose à l'arc. L'instructeur parlait aux jeunes en formation et venait de donner une indication supplémentaire au jeune homme qui avait mal entendu et tourna la tête envers son instructeur avec un bon gros "heiiin ?" Absolument pas classieux pour un sous, mais dans le même temps la flèche partie de son arc. Certains auraient pu croire à un accident, mais l'œil du général avait vu la une action parfaitement volontaire. La flèche marqua un plein centre dans sa cible et l'instructeur resta stupéfait un moment avant de lancer sa phrase au jeune soldat.
Instructeur ... ... ... Ça aurait pu être un joli tir si cela n'avait pas été un accident. Tu pourrais ... **Shhhhtoc**
Ce bruit ? La seconde flèche du jeunot toujours en plein centre de la cible. L'instructeur en resta quoi un moment avant de lui lancer d'un air étonné.
Instructeur : .. .. .. Mais comment tu... **Shhhhtoc**
Troisième flèche. Toujours en plein centre, ce gamin semble même commencer à dessiner un petit visage humoristique avec ces flèches, utilisant le contour du centre comme délimitation du dit-visage.
Arkos : bah... Elles sont qu'à cinquante mètres.
Il fallut que l'instructeur mette les cibles à plus de cent mètres pour que ce jeune soldat commence à rater sa cible. Et quand je parle de cible, je ne parle pas du fétu de paille ou se trouve la cible peinte, mais bien du plein centre. Greil avait donc repéré ce jeune enfant et commencer à désirer sa présence et son potentiel dans les troupes du Stolemark. La suite et le recrutement de cet énergumène vous seront peut-être contés plus tard, prêtez attention au nom d'Arkos Minhem. C'est pourquoi je vais passer directement à la fin de notre histoire, en ces deux dernières années. Lorsque qu'une partie des troupes du Stolemark se faisaient attaquer en dehors de leurs murs dans cette histoire du Rôdeur que vous connaîtrez un jour, Fort-Bastel aussi avait à subir un assaut auquel il ne s'attendait point.
La Garde meurt, mais ne se rend pas
Ce jour fut un jour funeste en bien des points. Une troupe de mercenaires que nous n'avions jamais vus s'était approchée avec armes de siège et soldats trop nombreux et bien préparer pour n'être qu'une troupe de mercenaire lambda. Leur intention belliqueuse ne laissa aucun doute, et cela, bien avant que les béliers ne viennent frapper à notre porte. Et nous qui n'étions qu'une vingtaine de soldats dans les murs de Fort-Bastel contre un régiment d'au moins cent hommes en face de nous. Les défenses furent misent en place le plus rapidement possible, le pont-levis relevé et les herses baissées dès la seconde ou la tour de guet extérieure donna l'alarme. Le pied de guerre se mettait en place et tous, nous savions que nous allions subit un siège. Fort-Bastel est une place-forte et à vingt contre cent, nous avions encore nos chances s'il s'agissait que d'un assaut lambda. Cependant, ces soldats semblaient bien plus équipés que de raison et semblaient vouloir le Fort en lui-même, ne tirant aux catapultes que sur les pans de mur contenant les chaînes pour faire tomber le pont-levis. Aux premiers coups de catapultes, nous avions décidé de sortir l'artillerie lourde nous aussi et les canons retentissaient sur ces troupes trop lourdement armées.
Quelques tirs bien placés de notre part eurent raison des catapultes ennemies, mais quelqu'un des leurs, qui semblaient tout aussi compétents avait eut raison de nos canons et de nos ponts-levis. Les béliers commençaient à taper sur la grande porte du Fort et les soldats se regroupaient dans la cour, armées des scorpions légers et maniable, mais lent à la recharge fabriqués par le talentueux nain Oghren et de toutes les armes de jet disponible pour oblitérer tout ce qui passerait la porte. En haut du rempart, quelques soldats jetaient sur les hommes ennemis en contrebas tout ce qu'ils pouvaient avoir. Poix, chaux, huile bouillante, tout y passait. Greil observait tout en haut de la citadelle. Il voyait que la porte n'allait pas tenir bien longtemps et notre général décida d'entrer en action. Ces fous étaient équipés pour attaquer une citadelle et le combat allait être particulièrement ardu.
Nos alliés n'avaient perdu que cinq hommes sous les tirs de catapultes ennemis, mais nos ennemis venaient d'en perdre presque une quarantaine rien qu'avec le souffle de feu des protections du fort et la poix enflammé versé du haut des remparts. Bien, vite, les arbalétriers et archers ennemis virent à changer de cible, prenant les défenses et les tours de guets en cible plutôt que l'entrée du fort au-delà du pont-levis. À sa surprise, un contingent de guerriers lourdement armées semblaient toujours s'attaquer à la porte malgré les flammes. Ils semblaient, on ne sait pas comment, ignifugés pour le moment. Greil réfléchit un moment, se disant qu'il va devoir agir vite et bien. Le bruit des arbalètes et des arc retentissaient et Fort-Bastel se trouvait de plus en plus en danger. Notre général commençait sérieusement à s'interroger sur l'identité de ses assaillants. Des visages de peaux-vertes et des armes et armures elfiques visiblement à destination d'êtres éparpillées après la bataille, ils étaient visiblement équipés comme il fallait pour combattre bien plus que le Stolenmark et quelqu'un avait payé pour que les elfes en endossent injustement la responsabilité.
Il fallait tenir la cours, car le pont-levis n'est plus défendable. Vociférant ses ordres, Greil ordonne à ce qu'on emmène les civils, les femmes et les enfants loin et en sécurités, par-delà le passage sous la chapelle. Cinq soldats partirent escorter tous ces pauvres innocents en laissant dix encore sur la place. Dix contre soixante, si parmi les dix, il n'y avait pas la plus machiavélique des vampires et un général près à tout pour sauver Fort-Bastel, nous aurions pu croire que la situation était perdue. Une fois que les herses et la porte du pont-levis cédèrent, les tirs aux armes de jet est aux scorpions furent lancés ainsi qu'un puissant jet de flamme du "dragon mécanique" d'Ogrhen, un ingénieux, mais coûteux dispositif permettant de projeter du liquide inflammable sur les ennemis avant d'y mettre justement le feu. Utilisation unique, mais effet barbecue garantie. Épaulant ses hommes rassurés de voir leur chef auprès d'eux, en première ligne. Vingts de leurs hommes périrent dans ce premier assaut, soit calcinés soit oblitérés par les armes de jet. Deux des cinq combattants lourdement protégés et ignifugés furent même tués sous les tirs de scorpions, ne pouvant encaisser un trait aussi bien placés par une machine de guerre aussi puissante sans en mourir.
Malheureusement, ses armes sont aussi puissantes que longues à recharger et ne seraient plus utiles désormais. Le branle-bas de combat commença à quarante contre dix, la pagaille commençait, mais une chose retint mon attention. Un des trois soldats blindés restant avait reçu un tir de scorpion en pleine épaule et n'avait que peu bougé. Quand il avait retiré son épieu, aucune goutte de sang ne coulait de son épaule oblitérée et il semblait insensible à la douleur. Quoiqu'il soit, il n'était pas humain ou orc ou même elfique et ce qui m'effrayait le plus chez ce monstre était son rire ainsi que ses paroles de déments pendant qu'il jouait avec l’épieu lui ayant troué l'épaule gauche comme s'il s'agissait d'une banale lance de combat.
Juggernaut : Greil ! Greil ! Greil ! Vient ici mon petit bâtard... Je vais donner à manger du steak de général à mes chiens ce soir.
Un coup de marteau de guerre particulièrement puissant du dit général vint faire basculer et tomber ce qui semblait être le chef de cette compagnie. Cet homme très lourd, trop lourd pour voler aussi loin et aussi haut qu'il aurait dû, atterri en plein contre les remparts donc il laissa un creux profond avant de s'effondrer sur le sol. Sa trace fut perdu dans les méandres de la bataille et tous pensaient son torse broyé par son plastron. Greil se concentrait sur ces deux autres blindés et sans âmes, trop dangereux pour les hommes au sol et semblant chercher leurs cibles respectivement attitrées. Beaucoup de leurs hommes tombaient, mais les nôtres aussi et se fut un mauvais coup de l'épieu précédemment tiré du scorpion sur le monstre ne saignant pas qui changeât rapidement la donne. Greil avait reçu un profond coup de cet épieu dans la jambe. Se tenant à l'autre extrémité de l'épieu, se tenait ce monstre ne saignant pas. Il souriait au général en tournant l'épieu avant de le retirer violemment.
Juggernaut : ce soir, tu seras dans la panse de mes chiens, Greil ! Et tes hommes leur serviront de dessert. Ce fort est à moi !
Le hurlement de douleur de Greil fut suivi d'un coup de bélier donné par nos soldats sous mon ordre, pressé de sauver la vie de leur général et emportant ce monstre de métal plus loin dans la bataille, envoyant quand même voler ce monstre à quelques mètres. Blessé, notre général devait se replier et ce fut à ce moment-là que je mis en place la stratégie de repli. Malheureusement, nous allions faire sauter l'intérieur de Fort-Bastel. Oghren avait laissé quelques explosifs que j'avais sagement placés dans tous les bâtiments hormis la citadelle. Un parcours simple devrait nous débarrasser de nos poursuivants, mais il fallait que Greil parte se mettre à l'abri avec nous la montagne. Greil se réfugia dans la Citadelle en sachant être la véritable cible de cet assaut et voulant éloigner de nous cet être trop coriace pour être humain. Je n'avais pas le choix et j'ordonnais à nos troupes survivantes de me suivre. Nous nous cachèrent volontairement, maladroitement dans un des nombreux bâtiments et nous attendirent que les troupes ennemies nous prenaient en chasses. Quand suffisamment d'entre eux entrèrent dans le bâtiment, j'avais fait sauter les charges après avoir évacué ce qui restait de mes hommes par la sortie de derrière. Le résultat fut pour le moins productif et les deux soldats blindés m'ayant ouvertement prise pour cible avaient périt soit dans l'explosion, soit sous les débris de la taverne. Nous étions désormais à vingt contre six, et parmi ces vingt, il n'y avait qu'un commandant vivant.. Commandant qui entrait seul dans la citadelle à la recherche de sa cible en nous laissant aux mains de ces hommes. Nous avions fui dans la salle des archives et ses couloirs sinueux suffisamment étroit pour annuler l'avantage du nombre. Nous avions l'avantage du lieu, mais le désavantage du nombre.
Le combat fit rage dans les archives et mes hommes périrent bien malgré moi, cela dit presque toute leur unité était morte au travers des pièges tendus dans les couloirs et je n'avais affaire qu'à deux d'entre eux. J'étais en infériorité numérique, mais j'avais l'avantage du terrain et l'art martial qu'il fallait pour les achever. Ma besogne faite, je courus vers la citadelle, non sans m'arrêter à la forge pour prendre une lourde lance et quelques petits explosifs made in Oghren, notre nain féru de technologie. Ce monstre ne saignant pas allait sans doute apprécier tout ceci. Ce fut une fois dans la citadelle que je pus voir l'horreur du combat. Greil était blessé à la jambe par le coup d'épieux, mais avait aussi essuyer plusieurs coups visiblement. L'art du combat maîtrisé par le général avait cependant réussi à faire sauter plusieurs plaques de l'armure de notre assaillant. C'est précisément là que vint se placer l'horreur de cette guerre. Ses protections retirées par endroits par le général, nous pouvions voir que le corps non protégé de cet être était le fruit de technologie mêlées à la chaire de ce qui semblait être un Orc. Un monstre de rouage technologique protégeant une chaire verte affrontait notre chef dans la très grande salle du trône. Ce puissant Orc, couvert d'une armure assistée, ne lui laissait aucun répit, l'obligeant à se battre à main nue et ne lui laissant aucune seconde.
Je me ruais au combat, plantant ma lance dans un endroit de rouages mécaniques sans armure qui aurait dut abriter les cotes de l'adversaire. Quelques étincelles jaillirent, indiquant une percée dans un endroit sensible comme une batterie ou un moteur et le monstre se tourna vers moi avant de m'envoyer voler à travers la pièce d'un grand coup de revers de la main. Il est diablement fort, trop pour moi et le temps que je reprenne mes esprits, il venait de retirer la lance de ses cotes, mais j'avais réussi à toucher assez profondément pour atteindre la chaire de cette peau-verte. Greil profita de cet instant pour glisser quelque chose dans l'armure de son adversaire, visiblement, je ne suis pas la seule à avoir pillé l'atelier d'Ogrhen. Il venait de glisser une grenade de poudre noire dans l'armure mécanisée devant lui au travers des diverses ouvertures que nous avions créer dans ce corps de métal. Un jet de flamme plus tard et l'explosion les séparèrent en les propulsant tous les deux à travers la pièce. Greil était mal en point et inconscient, mais toujours vivant. Ce monstre mécanique était sonné et bien abîmé, laissant ces circuits et ses points vitaux à vif. Blessé, mais toujours vivant, ce monstre était prêt à l'attaque et s’approchait doucement du Greil. En cet instant, je ne pus qu'être surprise par la résistance de cet Orc et de son armure assistée.
La créature recouverte de métal ne me vit pas venir à temps et me chassa d'un nouveau revers quand je lui plantait de nouveau la lance dans le dos. Arme qu'il brisa après l'avoir retiré et me regardait d'un air interrogatif en me voyant sourire. J'avais rempli sa maudite carcasse de presque tous les explosifs dont je disposais et j'attendais, assise au loin et la mâchoire en feu, le feu d'artifice interne. Normalement, le général inconscient devrait être hors de porter de l'explosion de l'Orc en-armuré.
Le spectacle d'explosions made in Oghren battait son plein, détruisant petit à petit notre adversaire commun, mais je fus particulièrement surprise de voir que celui-ci survécu. Il essayait de se relever malgré son état de destruction avancée et son air clairement mourant tandis que j'approchais de lui avec mon dernier explosif d'oghren à la main. Je le regarde avec dégoût et lui lance d'un air odieux.
Elincia : pourquoi les peaux-vertes nous attaque ?
Juggernaut : Je ne sais pas, je ne fais pas partie de leur pauvre petite tribu de mercenaires. la Congrégation de l'Ombre vous salue.
Je laissais tomber la boule de poudre noire et sa mèche enflammée. Je la pousse avec le pied dans la carcasse du monstre de chaire et de métal et cours vers Greil non sans faire un geste odieux de mon majeur à notre agresseur juste avant qu'il n'explose. Ce monstre n'est plus que des morceaux épars dans une armure détruite désormais. Je cours vers Greil, regardant son état. Il est grièvement blessé à plusieurs endroits et à besoin de soins. J'entends au loin les renforts de cette première escouade d'agresseurs qui arrivent dans l'enceinte du Fort. Prenant mon bienfaiteur sur mon épaule, je dois maintenant fuir Fort-Bastel avant qu'il ne soit trop tard.
L'exode :
Je réussis donc à fuir le château, portant un Greil blessé et inconscient sur mon dos et fuyant le plus loin possible de Fort-Bastel. Les quelques mercenaires ennemis restant sont à notre poursuite et veulent la tête du général pour avoir leur prime tandis que d'autre effacent leurs traces et dispose du matériel elfique pour accusé nos voisins de l'Ouest. Il est étrange de voir à quel point, ils sont tenaces et organisés malgré qu'ils ne soient plus qu'une poignée. Je vais devoir faire profil bas pendant un moment, mais je dois surtout trouver des soins d'urgence pour Greil. Un hameau perdu proche du désert de Haréna fut notre refuge le temps que les blessures les plus graves guérissent. Hameau où je tenais la garde auprès de notre général jusqu'à presque en tomber d'inanition, décidément quelle piètre bras droit, je peux bien faire. Les jours passaient et Greil restait inconscient, comme endormis dans un sommeil sans rêves. Il lui fallait du temps pour recouvrir de ses blessures graves et je me devais de lui fournir ce temps. Ce fut par un de ses jours ou la faim me tenaillait et ou mon activité était réduite à me dissimuler dans un recoin discret de la chambre de soin que je louais pour Greil que je fus bien malgré moi réveillée en sursaut pas un intrus venu achever l'homme inconscient, je plantais discrètement mes crocs dans sa gorge pour m'en nourrir et sauver mon bienfaiteur. Ses habits, ses armes, qu'il revêtait, étaient les mêmes que ceux des envahisseurs de Fort-Bastel. Visiblement, la Congrégation de l'Ombre en avait toujours après notre général et avait retrouver sa trace.
Je devais donc partir de nouveau pour mettre Greil à l'abri, mais où ? Je me souvenais d'un de ses récits. Il avait passé quelque temps dans un château dans les montagnes du Baldor. Cet endroit étant désert hormis la présence d'un très ancien citronnier, ce serait la planque idéale le temps que Greil puisse revenir à lui. Je dus donc partir avant l'aurore et puiser grandement dans mes économies pour prendre au hameau un cheval et un attelage ainsi qu'une montagne d'articles de premiers soins pour transporter le plus stablement notre blessé. La traversée des terres à la lisière du désert se fit assez discrètement bien qu'elle fut longue, mais la traversée du désert de Harena fut la plus compliquée. Cependant, c'était un passage obligatoire pour atteindre la forêt de sapins et ensuite les montagnes de Baldor, histoire de bénéficier de soins plus avancés et de quoi ce château ou on se mettra à l'abri, le temps pour le général de guérir et de se retourner.
Dans la première partie du voyage, je regardais la vie dans son ensemble tout en prenant soin de ma précieuse cargaison. Il y avait des plantes, des oiseaux, des rochers et des choses. Il y avait du sable, des collines et des anneaux. La première chose que j'ai rencontrée était une mouche bourdonnante et surtout le ciel sans nuages avec son soleil de plomb à dessécher un vampire. Il faisait chaud et le sol était asséché, mais l'air était plein de bruits. J'ai traversé le désert sur un cheval sans nom et ça faisait du bien de sortir de la pluie des marais. Greil... Dans ce désert, tu peux te souvenir de ton nom parce qu'il n'y a personne pour te faire souffrir.
Après deux jours dans le soleil du désert, ma peau a commencé à virer au rouge et après dix jours dans les distractions du désert, je regardais le lit d'une rivière. Et l'histoire parle d'une rivière qui jadis coulait et ça m'a rendu triste de penser qu'elle était morte. À moins que ma tristesse soit due au fait que Greil ne se réveilles toujours pas malgré que ses blessures se guérissent peu à peu. Je me languissais d'atteindre les montagnes de Baldor et ses nains kazhariens auprès de qui Greil avait une certaine affinité. Avec un peu de chance, nous tomberons sur la famille Modgrim et y demander les soins que je ne peux pas lui offrir. J'espérais qu'il revienne à lui de mon cœur mort.
Après vingt-cinq jours, j'ai laissé le cheval se reposer. Parce que le désert était devenu une terre fertile. Il y avait des plantes, des oiseaux, des rochers et des choses. Il y avait du sable, des collines et des anneaux. Sous les villes, repose un cœur fait de terre, mais les humains ne lui donnent pas l'amour qu'elle mérite. Ce fut cette même journée que je gagnais les montagnes, cherchant les nains kazhariens pour leur réclamer aide et soins avancés pour le blessé que je transportais.
Nous ne sommes pas à l'abri au sein de BaldorHeim
J'appelle les gardes à tue-tête une fois devant BaldorHeim. Lorsque ceux-ci arrivent à mon niveau, je leur montre l'état critique, bien que stable, de ma cargaison. Greil est emmené se faire soigner dans l'établissement le plus proche sans trop discuter tandis que je montre patte blanche pour pouvoir moi aussi rentrer et l'accompagner. Curieusement, le Stolenmark n'est pas vraiment connu par ici, mais les kazhariens ne sont pas pour laisser mourir quelqu'un à leur porte surtout s'il a de quoi payer pour les soins. Il y resta quelques nuits ou il fut soigné au-delà de ce que je pouvais fournir pendant que nous étions tout deux sous-étroites surveillances en bons étrangers que nous sommes. Ce fut lors d'une nuit fatidique que les craintes des services de sécurités kazhariens n'eurent plus de soupçon à mon égard. Fatidique ? Oui, car cette nuit Greil fut attaquée par un assassin de cette maudite congrégation.
Ce monstre de puissance et d'agilité elfique avait une trempe bien supérieur à la mienne et je n'arrive pas à le maîtriser seule. Je me couvrais même petit à petit de blessures plus ou moins superficielles malgré mon art de la défense et mon maniement des dagues pour le moins efficace. Cet assassin était de loin d'une autre trempe à la mienne, indiquant que nos agresseurs deviennent vraiment sérieux. Les gardes kazhariens en factions furent rameutés par le bruit et n'y arrivent pas non plus. À trois contre un, ce monstre elfique arrivait encore à nous tenir tête. Le coup de grâce, cependant, ne vint pas de l'elfe envers nous, mais de l'adversaire le plus invraisemblable envers l'elfe assassin. Greil venait de se réveiller et avait balancer de toutes ses forces Caladbolg dans le dos de l'elfe, perçant grièvement le dos de celui-ci qui en renversa par la même occasion la moitié des équipements de la salle soin. Cette attaque avait été faite par réflexe, ou par instinct personne ne put jamais le dire, mais elle nous avait offert l'occasion de contre-attaquer en un trio d'attaques mortelles effectuées quasiment en même temps. Ces gardes kazhariens ne plaisantent pas.
Après cette action, Greil est enfin réveillé et entouré d'une ribambelle de médecins. Certes, il avait de nouveau les yeux ouvert, mais notre bien-aimé général était dans un état complètement végétatif. Au moins il n'est plus dans le coma, mais le choc psychologique est tel qu'il n'est pas encore lui-même ou plutôt qu'il est une coquille vide désormais. Les docteurs me disent qu'il lui faudra peut-être des jours, des mois voir des années avant de revenir à lui, s'il revient à lui un jour. C'est à ce maigre espoir que je me raccroche avant de préparer notre monture pour notre dernier départ. Je me dois de rembourser les dégâts et payer les soins apportés à Greil ainsi que la réserve de matériel médical qui lui sera nécessaire. Cela plus la fin du voyage me coûta presque tout ce que j'avais pu mettre de coter parmi ce que j'avais pioché dans le coffre du Stolenmark avant de m'enfuir. Il nous fallait regagner Weissaupt, le château dans les montagnes dont Greil m'avait parlé, mais au moins le voyage sera plus simple puisque Greil tient enfin la stature assise, voir debout, malgré son état végétatif persistant. Discrètement enfuie de BaldorHeim grâce aux soldats qui avaient compris que je ne leur voulais aucun mal, mais qu'il valait mieux nous avoir en dehors des murs qu'a l'intérieur.
Le nord-est impitoyable et sauvage où il ne fait pas bon de s'aventurer pour ceux qui ne sont pas aguerris, ou préparés à un rude et périlleux voyage. Et même dans ce cas, sachez que tout le monde ne revient pas vivant d'une expédition en ces terres. Le nord-est est une terre glacée et ici la faune locale est dangereuse, mais moins que le climat en lui-même. Néanmoins, c'est aussi le meilleur endroit imaginable pour fuir toute civilisation et se cacher. Personne ne saura jamais ou nous sommes dans ces terres gelées. De plus certains diront qu'il n'y a pas terre plus hostile à la vie en ce monde. Et ils n'ont pas forcément tort... Que ce soient les créatures y vivant qui sont particulièrement dangereuses et le climat capable de vous faire mourir de froid très rapidement si vous n'êtes pas assez bien protégés, sans parler de la difficulté d'y trouver à manger. Les montagnes n'ont rien pour donner envie à quiconque d'y vivre et pourtant, c'est notre destination.