Ayant accepté toute sorte de combat que l’on me proposait au bureau des inscriptions, il était possible que je me retrouve dans des combats impossible et inimaginable, l’aléatoire allait dicter mes combats ces prochains jours … C’est d’ailleurs ce qui se passa pour ce combat là. Deux combattants, n’ayant trouvé aucune équipe pour leur faire face, se retrouvèrent face à moi, à deux contre un. Tout deux étaient équipés de redoutables tonfa, certainement expert du corps-à-corps. Pourtant, je ne me sentais pas spécialement en désavantage. Le jeune homme aux cheveux blancs semblait hésitant dans sa démarche, analysant chacun de mes détails en prenant tout son temps. Son coéquipier, quant à lui, semblait être un Stryge noir. Malgré la capuche qui le recouvrait, je devinai que ce-dernier était près à tout pour gagner ce combat, débordant d’assurance.

Le choix de ma première cible se tourna machinalement vers celui qui me paraissait le plus faible, hésitant et frêle, respirant la peur et la terreur. Alors que je me déplaçai à la vitesse de l’éclair dans leur angle mort, le combattant aux cheveux blancs arriva à sentir ma présence et fit un léger bon de côté, esquivant mon jet de dague qui visait la nuque. Je ne cherchais pas à blesser mon adversaire, mais simplement à l’éliminer comme d’un combat à mort. La mort, c’était le quotidien des Stryge noir et, plus largement, des assassins de la congrégation, il était donc normal pour moi de combattre tout en m’assurant la victoire. Je m’étais une fois de plus précipité en avant de danger qui m’étaient encore inconnus. Le combat allait être difficile et je n’étais pas au bout de mes peines …

Après deux rudes combats, il était temps pour moi de terminer en beauté par un dernier combat en équipe. Et comme le hasard fait bien les choses, je me retrouvais aux côtés du Stryge Noir contre qui je m’étais battu un peu plus tôt dans l’arène. L’affrontement nous avait permit d’exploiter au mieux nos techniques de combats au Tonfa, nos muscles étaient encore tout chauds, nous avions à peine eu le temps de sortir souffler. Alors que notre adversaire entrait en scène, quelques peu en retard, la démarche nonchalante, je pus tout de suite deviner une certaine tension, enfin … un sentiment assez négatif ressortir. Le stryge noir qui m’accompagnait ne semblait pas apprécier le nouvel arrivant. Cela devait être plus compliqué que ça, notre adversaire ne semblait pas non plus apprécier mon coéquipier, mais tout deux n’éprouvait pas la même rancœur. Je ne savais pas ce qui les reliaient, mais leur passé devait assez troublés, le combat ne sera que plus dangereux, pour moi comme pour eux. J’avais l’art de me retrouver dans des situations gênantes comme celle-ci, j’allais me retrouver au beau milieu d’un combat opposant deux êtres aux ailes ténébreuses. Cylicia, si tu m’entends, sache que j’ai écouté tes conseils, je n’ai simplement pas eu de chance sur ce combat …

Dans la même optique que mes précédant affrontements, je me représentai ce combat comme s’il s’agissait d’une rencontre en-dehors de l’arène, faisant face à la mort. Alors que cela m’avait donné un esprit combatif et une hargne sans faille lors de mes deux autres combats, ici, je n’eue en retour qu’un tremblement qui me parcourra tout le corps. La peur avait bien trop pris le dessus. Tout mes sens étaient en alerte. Je pouvais aisément deviné que notre adversaire n’avait qu’une idée en tête, nous éliminer pour son plus grand plaisir. Une telle haine m’avait ébranlé à tel point que je n’arrivais pas à me concentrer correctement sur lui. Un instant plus tard et il avait disparus. Mon cœur se mit à battre comme celui d’un petit oiseau, à toute vitesse ! Instinctivement, je fis un bon de côté, me rapprochant de mon partenaire et, presque au même moment, une sorte de chaîne à laquelle étaient reliées trois dagues siffla à mon oreille comme si elles m’avaient chuchotée ma mort prochaine. Le temps que je me retourne et que je mette en garde, le stryge noir avait disparu, laissant derrière lui que le son d’un sinistre battement d’aile. Je ne faisais clairement pas le poids face à un tel monstre ! Pour le moment, je ne pouvais qu’esquiver et espérer qu’aucune de ses attaques meurtrières ne m’atteignent. Peut-être comme mon collègue aurait une meilleur idée que moi …

Ce combat me plaisait déjà alors qu’il ne venait que débuter. Ne laissant pas le temps au jeune guerrier aux cheveux blanc de se remettre en garde, ne lui laissant aucun répit, je poursuivi mon assaut, usant de ma rapidité et de mes réflexes pour fuir son regard. Il ne pouvait me voir, mais je savais qu’il pouvait me sentir, deviner mes intentions, sans que je ne sache comment. A force de me concentrer sur mon premier adversaire, têtu comme j’étais, j’avais laissé de côté le Stryge noir encapuchonné qui était censé combattre à ses côtés. Cette inattention aurait bien failli me coûter la victoire et, peut-être même, la vie avec ma vitesse de pointe. Il avait dissimulé ses intentions jusqu’au moment où je passais au plus près de lui. D’une agilité peu intimidante, je ne l’avais pas assez pris au sérieux. D’une précision insoupçonné, sa main s’était changé en une lame visant ma gorge, mes réflexes me sauvant la vie de justesse, mais ce qui me surpris le plus, ce n’était point sa technique et ses aptitudes physique, mais le visage qu’il me laissait découvrir en ôtant sa capuche.

Pendant un instant, je m’arrêtais contemplant le visage de mon vieil ennemi : Saigo. En plongeant mon regard dans le sien, de sombres souvenirs remontèrent à la surface, me faisant réaliser devant qui je me tenais. Le sourire que j’affichais au début du combat s’était peu à peu changé en un rictus désagréable, cachant, non sans mal, la rivalité que j’éprouvais pour lui autrefois.

Garràn – Ça par exemple ! Je te croyais mort, tué par tes propres sous-fifres. Je saisis ma faux délicatement, une main dans le dos, continuant à discuter avec l’ex Exécuteur-en-chef. L’au-delà n’était pas à ton goût peut-être ?

Je terminais tout juste ma phrase et me propulsais en avant, me servant du manche de ma faux pour empaler mon ancien supérieur de faction. Mais contre toute attente, l’autre gamin s’était jeté entre nous deux afin de le protéger. Il réussit l’exploit de bloquer mon attaque direct malgré la vitesse, mais fut tout de même projeté loin derrière son compagnon d’arène. La sensation que j’avais eu au contact du manche sur sa poitrine me laissait penser que ce dernier avait plus ou moins réussit à encaisser ma charge, pourtant bien violente. Je n’aimais pas spécialement les combats à rallonge, mais lorsque ceci son agrémenté de surprises comme celle-ci, je ne pouvais qu’apprécier le spectacle. Je gardais tout de même l’ex Bras Droit de l’Ombre dans mon champ de vision, conscient que ce dernier était capable de choses bien peu recommandable. Ce qui m’intriguait, c’était cette aura qui l’entourait, différente de celle que j’avais connu autrefois …

Garràn – Étonnant ce garçon … Il y a quelques minutes il tremblait comme une feuille et voilà maintenant qu’il se jette à ton secours … Le Saigo d’autrefois n’aurait toléré aucune aide dans un combat si je me souviens bien … Qu’est-ce qui à bien pu t’arriver …

Tant de questions que je me posais et aucune de mes réponses ne semblaient me satisfaire. Je n’arrivais pas à comprendre comment il en était arrivé là, ni la raison de sa présence ici. Pourquoi me dévoiler son existence maintenant ? Pourquoi il ne s’en était prit à moi plus tôt ? Avait-il perdu ses pouvoirs si incroyables, cette puissance qui lui avait permis de se faire un nom dans cette arène Naine, ainsi qu’au sein de la congrégation de l’ombre ? J’en saurai probablement davantage en échangeant nos coups…

Le combat selon moi, était à sens unique. Je ne pouvais voir ce Stryge maléfique et je ne pouvais sentir sa présence qu’à l’aide de mon instinct. Et encore, à quelques secondes près ! Mon compagnon avait retiré sa capuche, dévoilant son visage vieilli aux spectateurs venu assister au combat, ainsi qu’à notre adversaire commun. Dans la précipitation, je m’étais mis en posture défensive sans même savoir dans quel direction il allait attaquer, je pu simplement deviner sa présence en regardant mon partenaire se lancer, paume en avant vers l’invisible Stryge. Ce dernier avait dû ralentir le mouvement et s’était retiré, gardant ses distances sur notre duo. En les écoutants, je devinais qu’ils se connaissaient et, étrangement, que le Stryge Noir m’accompagnant dans ce combat aurait dû être mort. Je ne comprenais pas bien leur relation ou celle qu’ils entretenaient autrefois, mais aujourd’hui, je pouvais sentir de l’animosité entre eux et devinais avec aisance que ces derniers ne s’appréciaient guère. L’instant qui suivi, notre adversaire se jeta sur son confrère et je me déplaçai à nouveau instinctivement pour parer son assaut. J’avais réussi à le voir, un bref instant, ce qui me permit d’adopter une posture défensive au tout dernier moment. L’attaque ne me visait pas, mais cela laisserait une opportunité à mon camarade pour répliquer.

Surpris par tant de puissance, je fus projeté au loin, comme pour mon précédant combat contre Khàli, reçu impeccablement par le mur entourant l’arène. Pour finir, j’allai refaire l’enceinte ! Le choc m’avait littéralement étourdi, me laissant un goût étrange dans la bouche, un goût salé, celui du sang … Je peinais à me relever, titubant sur quelques mètres avant de reprendre une posture plus ou moins correcte. Mon dos me lançais, une douleur lancinante me faisait courber l’échine par moment sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit, mais j’étais encore debout, près à combattre … Je n’allais pas laisser se Stryge s’en tirer comme ça. J’avais maintenant des comptes à régler avec lui ! Ma vision encore trouble m’empêchais de me concentrer sur notre adversaire commun et, d’un signe de la main, j’indiquais à mon compagnon que je le suivrais dans sa prochaine attaque, préférant lui laisser l’initiative de l’assaut puisqu’il connaissait, apparemment, le Stryge noir aux dagues enchaînées.

La précision de l’ancien Bras droit de l’Ombre était toujours impressionnante. Malgré le manque de puissance, qui me questionna d’autant plus sur ce qu’il lui était arrivé, le coup de pied sonna comme une massue de pierre sur ma tempe, me laissant quelques minutes sans repaires. Le gamin avait détourné mon attention et l’avait protégé au péril de sa vie, laissant à mon confrère une belle occasion de porter son coup. Cela ne manqua pas de m’étourdir, mais je savais maintenant à quoi m’en tenir. J’essuyais, d’un revers de main, le sang qui s’écoulait continuellement de mon arcade sourcilière, le sang aveuglant mon œil gauche. Cela me fit rire en premier lieu, la grâce dont il avait preuve sur ce coup et la légèreté de ses mouvements me signalait qu’il suivait un entraînement rigoureux et bien plus sérieux que ce à quoi je m’attendais de sa part. L’aurai-je sous-estimé ? Bien entendu, il n’avait pas eu son titre d’Exécuteur-en-chef comme ça, en claquant des doigts. Il fallait le mériter, sans compter l’autorité qu’il représentait autrefois dans notre fameuse organisation. Pour cela, je le respectais assez pour faire de lui le première adversaire pour qui je voudrai porter mon premier sang, mais ce satané gamin m’en empêchait et il était temps qu’il arrête de le secourir. Je décidais, puisqu’il le réclamait temps, de m’en prendre au pauvre petit humain à la longue crinière blanche et de lui régler son compte.

Un sinistre rictus barra alors mon visage, déformant mon sourire hystérique en une haine colérique, serrant fort le manche de ma longue faux. Je n’allais pas m’en servir doucement cette fois-ci, fini les bonnes manières, fini de porter des gants à chacun de mes coups, j’avais été bien trop gentil depuis le début de ce combat. Je croisai un instant le regard de Saigo avant de me propulser de toutes mes plumes vers ma cible qui revenait temps bien que mal au centre de l’arène, titubant par moment. D’un habile mouvement de la main, je fis tournoyer la sinistre faucheuse et la projetai sur mon adversaire du moment. Le gamin, une fois de plus, s’était servie de son sixième sens pour limiter les dégâts, mais la lame tranchante ne l’épargna pas pour autant et lui laissa une large entaille sur son flanc droit. Un instant trop tard et sont corps ce serait scindé en deux. Il resta au sol, inerte, vivant, mais sonné par cet assaut surprise et rapide. J’avais dorénavant le champ libre pour affronter mon ex-rival.

Garràn – Je me souviens de ce jour où tu as dit « Je vais te laisser une chance… » Je marquais une pause avant de reprendre. « Donne le premier coup, et fait en sorte que ton coup sois décisif. Tu n’auras pas d’autres chances. »

Mon regard parlait de lui-même, le sourire carnassier que j’affichais faisait remonter en moi toute cette amertume que j’avais accumulée à son encontre, toute la rancœur que je lui portais. Il m’avait laissé pour mort dans une ruelle sombre et j’avais bien failli y passer. Etrangement, nous étions tout deux revenus d’outre tombe. Finalement, la mort, c’est assez surfait, seul le recul est difficile à notre nouvel éveil. Mais combien de fois pouvions réitérer cette opération ? L’ex-Exécuteur-en-chef allait me servir de cobaye pour cette question que je me posais.

Le précédant coup m’avait laissé ce gout amer dans la bouche que je m’étais empressé de recracher, mais la suite se déroula d’autant plus vite. Je n’avais pas le temps de suivre les mouvements affolés du corbeau nous faisant face. Je senti un instant le regard haineux du Stryge se poser sur moi avant de ressentir le battement de ses ailes au bout de mes poils. Sa vitesse d’exécution me laissait sur le cul, ne pouvant malheureusement pas le suivre des yeux. Sur ce plan, je ne pouvais espérer l’égaler ou espérer pouvoir le suivre un jour des yeux, mais mes réflexes, eux, me sauvèrent la vie par deux fois durant ce combat. Cette seconde fois, je ressentis une douleur intense dardé mon ventre et mes côtes. Je n’avais fait que laisser mon corps manœuvrer tout seul, sans réaliser ce qu’il se passait autour, je savais seulement qu’un grand danger venait de me frôler.

La douleur me laissa au sol, impuissant, et les abîmes vinrent me chercher quelques secondes plus tard. Il n’y avait plus rien à faire, ni plus rien à attendre de moi pour ce combat. Je sentais mon corps lourd se faire trimballer, tirant sur mes bras et mes jambes. Je devais sans doute être emmené à l’infirmerie de l’arène Naine. Les premiers secours allait certainement installer des bandages et essayer de réparer ce qui était réparable, mais ce dont j’avais vraiment besoin actuellement, s’était la présence de mon plus fidèle ami, Loup. Je pouvais deviner sa crainte vis-à-vis de mes combats ici, il n’aimait pas ça, mais j’en avais besoin pour devenir plus fort et pouvoir le protéger à l’extérieur de cette arène. Ce combat m’avait fait prendre conscience que j’étais loin d’être le plus fort combattant. Mon égo venait de me rattraper à toute vitesse, frappant mon visage comme un grand coup de marteau. Je n’allais pas quitter cette arène sans avoir montré tout ce que j’ai appris, ni tout ce que je pourrai apprendre. Mais pour l’heure, il allait me falloir un peu de repos, patience …

Suite à ma déclaration, le corbeau s’était assombri, gardant son sérieux et sa concentration durant ce dernier face à face. Il s’était rapproché lentement, sans me quitter du regard, un léger sourire aux lèvres se formait peu à peu à mesure que le dénouement se rapprochait. Depuis le début de la rencontre, il ne se battait qu’avec ses poings, aucune arme en main ni à sa ceinture. Je ne m’en faisais pas pour autant à son sujet et savais pertinemment qu’il serait à la mesure de ce que j’espérais de lui sur cette dernière action. Je connaissais sa puissance d’entant et je souhaitais savoir si ce dernier avait perdu bien plus que ce qu’il ne le laissait paraître. Un combat aussi rapide ne pouvait mettre en relief l’écart de puissance qui le séparait de lui-même à l’époque, mais l’on pouvait y voir un bref aperçu, ce qui me satisfaisait largement pour le moment.

Alors que son air amusé s’était estompé, laissant à nouveau la place à la concentration, Saigo se propulsa, à l’aide de ses larges ailes noires, droit sur moi, le coude en avant. Il s’était imaginé qu’en me frappant de plein fouet au niveau de la gorge, je n’en ressortirai pas indemne et il avait vu juste. Rien avoir avec notre première confrontation, je n’étais pas resté immobile lors de l’impact pour montrer ma résistance, je m’en savais bien incapable et ce n’était pas la meilleur façon d’encaisser un coup. Le choc fut si violent que j’en eu le souffle coupé et fut projeté sur plusieurs mètres. Oui, le coup m’avait littéralement mis à mal, à un endroit aussi précis, s’il avait été aussi puissant qu’autrefois, ma tête aurait roulé sur le sol très certainement.

J’étais resté au sol quelques instant, regardant droit vers les cieux, toujours en pané, faisant abstraction de la douleur lancinante qui me tordait le cou. Une émotion semblait chercher à sortir hors de moi. Une certaine satisfaction. Une sorte désir ou de souhait réalisé, je ne savais pas trop moins non plus. Comme si je pouvais maintenant rattraper ce que je n’avais pas eu le temps de faire auparavant. Je me souvenais … me remémorais …

A peine mon entrée dans la faction, alors que le clown joyeux était régulièrement suivi par son assistant aux ailes sombres, la lettre de Styx … Je pouvais le reconnaître, j’avais eu peur … peur de croiser le regard de Saigo depuis les évènements de Kastalinn … peur de recroiser la mort d’aussi près. J’avais décliné son invitation étrange et m’étais contenté de resté discret entre les murs de Lédéhi. Mais depuis leur disparition à tout les deux, je m’étais en quelque sorte libéré de toutes ces émotions néfastes. Alors que son retour aurait pu me refaire sombrer dans la peur, aujourd’hui, je sentais que ce n’était plus de la peur que je ressentais, mais une certaine admiration. Pourquoi donc ? Probablement car, disparus et considéré comme mort, les descriptions rapportées ici n’étant pas baigné d’espoir quant à sa survie, ce dernier avait tout de même survécu à une mort certainement atroce et douloureuse. Un exécuteur comme on n’en avait jamais vu par le passé. Onze lui-même n’était pas revenu d’entre les morts.

Alors que je me relevais lentement, m’aidant de mes genoux, je me tournai face à mon ex-supérieur hiérarchique, tout sourire aux lèvres, presque ému par ces retrouvailles. Toutes cette amertume et cette rancœur que je gardais jusqu’à lors, elle se volatilisa presque en même temps que mon coup qui porta au niveau de sa tempe. Le coup fut si rapide, le battement d’aile si silencieux et la gestuelle si souple telle une parade lors d’un spectacle. L’illusion était parfaite ! Je n’avais pas pu briser le silence qui nous séparait l’instant d’avant, ma gorge entièrement endoloris m’empêchant de prononcer le moindre mot, je m’étais donc efforcé d’écourter la duré du combat. Nous nous retrouverons plus tard, je n’avais aucun doute là-dessus. Je savais dorénavant ce que je ressentais un peu plus tôt, lorsque je regardais les cieux. Ce n’était ni plus ni moins de la gratitude, pour m’avoir poussé à devenir bien plus fort. Je lui étais reconnaissant et c’est précisément pour cette raison que je ne pouvais l’éliminer. J’avais prit ma revanche, j’étais satisfait de mes progrès, nous étions maintenant quitte. En tout cas, selon moi …