Le Monde de Dùralas
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Bonjour Invité, et bonne visite sur Dùralas ! Nous sommes actuellement en l'An 811 du Ve Âge. Bienvenue à notre dernier membre : ibrahim Le Monde de Dùralas a précisément 4041 jours ! Contribuez en aidant et en faisant part de vos idées pour le forum ici Dùralas, le Ven 22 Nov 2024 - 4:07 La Spécialisation de classe s'obtient à Wystéria. Pour être à l’affût des dernières nouveautés, c'est ici qu'il faut aller ! |
| | Mémoires d'un Stryge Noir ... | |
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GarrànParti(e) trop tôt...
Messages : 1644 Expérience : 6214 Âge RP : 24 ans
Politique : 232 - Titres:
Chef d'escouade assassine (Noblesse)
Bras-droit & trésorier (Faction)
Dieu du Stadium (1ère édition)
Pourfendeur de Skarniens (Event)
Chasseur de poules (Event)
Jack'o'Piñata (Event)
Héros de l'Est (Event)
Cible marquée (Spécialisation)
Performant (Porte-bonheur)
Chasseur invétéré (Artefact)
Forgeron invétéré (Artefact)
Mineur invétéré (Artefact)
Wystérien invétéré (artéfact)
Stats & équipements Vitalité: (3362/3362) Vitesse: 2059 Dégâts: 2603
| Sujet: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 18 Avr 2018 - 23:14 | | | Préface Trop douloureuse est la relecture d'un passé difficile, mais il est parfois nécessaire de se replonger dans la nostalgie afin de faire face à son destin. Meilleur sera l'apprentissage si plus grand est le recul, mais aucun de nous ne désire y prendre goût. Pour ce Stryge noir au destin funeste, la voie de la rédemption sera longue et parsemée d'embuche. Chaque obstacle et chaque énigme représentera une pierre dans l'édifice de l'avenir. C'est pourquoi, il est important de retracer l'histoire et les périples traversés afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, permettant à l'initié d'avancer toujours plus loin et de viser toujours plus haut.
Pour vous permettre de bien comprendre ce qui est arrivé, ce qui arrive et ce qui arrivera à ce cher Garràn, je vais vous présenter une petite liste non-exhaustive de ce qui se déroulera dans cet ouvrage. Certains éléments se rajouteront à la suite des précédant et seront continuellement mis au jour lorsque celui-ci s'y penchera.
- Filiation des mésaventures I
- Ouvrages publiés
- Prémices : Un sombre tremplin
- Rapport de mission I
- Chapitre 1 : Épitaphe d'un avenir Strygien
- Métier de manufacture : Partie I
- Championnat de Baldorheim
- Rapport de mission II
- Métier de récolte : Partie I
- Chapitre II : Le pacte démoniaque
- Le pacte : Détail et information
- Faction : La congrégation de L'Ombre
- Rapport de mission III
- Chapitre III : Terres arides & voyage au centre de l'île
- Spécialisation : Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître.
- La démokinésie : Guide pratique
- Rapport de mission IV
- Chapitre 4 : Retour aux bercails
- Filiation des mésaventures II
Les rapports de missions sont là pour couper le flux d'information et proposer quelques anecdotes concernant les missions réalisées avec la Congrégation. Toutefois, ces derniers sont rédigés tout les dix contrats, les autres ne sont rédigés que pour Galuna, l'instructrice de Garràn au sein des assassins de l'ombre.
Davantage d'informations seront amenées à apparaitre dans ce répertoire, mais pour le moment, vous allez devoir prendre votre mal en patience ...- Source:
Un RP en cours : ♥ - ♣ - ♦ - ♠
Dernière édition par Garràn le Ven 27 Nov 2020 - 19:46, édité 19 fois |
| | | GarrànParti(e) trop tôt...
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Lun 14 Mai 2018 - 22:27 | | | Filiation des mésaventures Afin de suivre en détail les mésaventures de Garràn dans un ordre logique, une chronologie a été établie. Plusieurs informations relatives à ces aventures sont présentées ci-dessous, notamment les rencontres, les lieux et le résumé de ces derniers. Les différents chapitres qui seront rédigés dans ce journal seront tirés de ces aventures, afin d'en faire un résumé d'ensemble avec certain détail qui ne sont pas présent dans ces derniers. Gardez à l'esprit qu'il n'y a jamais qu'un seul point de vue dans une histoire ... C'est l'ensemble de ces points de vue qui forme la réalité ! L’ombre de GarrànLieu : Est de Dùralas, Lac Fresha, La Tour Noire Résumé : Il s’agit de l’introduction de son histoire, les balbutiements d’une aventure fantastique et incroyable, les aventures de Garràn. Ayant vécu mon enfance loin de la tour noire, je n’ai pas ce regard empli de haine qu’ont tous mes congénères. Élevé dans le mensonge et le plus grand secret, la réalité a fini par rattraper mon père, l’obligeant à retourner à la tour noire après des années d’exil. Je n’ai donc connu ni ma mère, ni ma sœur, et mon père se fit exécuter dès son retour à la tour, me laissant dans la tourmente et l’ignorance. N’ayant aucune affinité avec les membres de ma communauté et aucune famille pour me soutenir, je décidai de déserter la tour et vivre par mes propres moyens. Identité rencontrée : Midos, Père de Garràn. - Portrait:
Note à moi-même : Un menteur doublé d’un imposteur. Même si ma haine envers lui ne s’éteindra jamais, ses derniers mots ont eus pour effet d’attirer ma curiosité. Mort ou vif : Condamné à la peine capitale, assister à son exécution aurait été une perte de temps, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a peu de chance que je le recroise un jour. Pour la gloire du Dragon Blanc Lieu : Nord de Dùralas, Ville de Kastalinn Résumé : Alors que je cherchais une taverne, ma route croisa celle d’un exécuteur de la tour. Plutôt envahissant et bien bavard, la rencontre se termina inéluctablement par un combat à sens unique. Je me fis lamentablement écrasé par l’exécuteur qui me laissa pour mort sur place. Heureusement pour moi, mon identité demeure secrète pour le moment. Identité rencontrée : Un Exécuteur de la Tour Noire - Portrait :
Impossible de décrire l'exécuteur resté encapuchonné. Note à moi-même : Il vaut mieux que reste sur mes gardes quelques temps, mieux vaut ne pas qu’il sache que je suis encore en vie, du moins pas pour le moment. Je lui règlerais son compte quand le moment sera venu … Mort ou vif : Heureusement … je suis toujours vivant. L’exécuteur s’en est allé, probablement encore en vie. Faim de VampireLieu : Nord d Dùralas, Ville de Kastalinn Résumé : Bien que je me sois récemment installé en ville, certaines habitudes se sont déjà mises en place. C’est durant l’une de mes promenades nocturne que je tombai nez-à-nez avec une jeune Vampire du nom de Rania. Celle-ci chercha à m’intimider sans succès et ainsi commença une baston de regard. Identité rencontrée : Une Vampirette du nom de Rania. - Portrait :
Note pour moi-même : Une gamine bien bavarde et pleine d’assurance. Bien que l’envie de lui découper son joli petit minois vînt assez rapidement, nous nous entendîmes plutôt bien. Mort ou vif : Difficile à dire pour un Vampire, elle rôde la nuit sur les toits de Kastalinn Soif de StrygeLieu : Nord de Dùralas, Ville de Kastalinn Résumé : Comme le hasard fait bien les choses, la Vampirette et moi-même, nous nous retrouvâmes dans les rues sombres et étroites de Kastalinn. Cette dernière me proposa de l’accompagner prendre son repas. Un dîner au clair de lune, quelques goutes de sang sur le sol, voilà de quoi donner de l’enthousiasme à un Vampire. Identité rencontrée : Rania la Vampirette solitaire. Note pour moi-même : La compagnie de la Vampirette n’est pas désagréable et elle ne manque pas d’humour. Je ne manquerais pas de lui dire bonsoir la prochaine fois que je me baladerais en ville en pleine nuit. Mort ou vif : Probablement encore à Kastalinn. La chasse aux démons ( épisode 1 / épisode 2 / épisode 3) Lieu : Kastalinn, puis L'Oasis dans le désert d'Harena Résumé : De passage dans le Nord, je m'apprêtais à partir, loin de Kastalinn, en direction du Sud. Mais ma bonté d'âme sans limite m'a poussée à aider un paysan venu d'Harena pour engager un mercenaire dans le but d'éliminer une créature nuisible. L'occasion pour moi de m'exercer un peu sur cible mouvante ... Identité rencontrée : Baël, Démon mineur sanglant - Portrait:
Note pour moi-même : Ne plus jamais aider un pitoyable Humain, je suis maintenant obligé de me coltiner ce maudit démon ! Mort ou vif : Le pantins faisant des ravages, écrabouillé, mais le démon, lui, me casse toujours autant les oreilles ... Je déteste le sableLieu : Le désert d'Harena Résumé : En Route pour Stellaraë, je pensais faire une escale au campement Orque, mais ma route croisa celle d'un gamin étrange, d'un de mes congénères tout aussi étrange et d'un Voltigeur bien sournois. Identité rencontrée : Un gamin étrange- Portait:
Un congénère un peu bizarre- Portrait:
Note pour moi-même : Finalement, la montagne, c'est pas si mal ... moins chaud, plus de combat ... Mort ou vif : Le gamin et l'emplumé ne m'intéressaient pas, par contre le voltigeur, lui, ne risque plus de manger quoi que ce soit. Des Hommes-Rats, un Stryge noir et une Djöllfuline, qu'est-ce qu'il peut y avoir de mal ?Lieu : Centre de Dùralas, Cavernes de Spelunca Résumé : Envoyé dans les cavernes pour réaliser un contrat, je me rends compte que les Skavens vivant ici sont bien plus robuste et nombreux que la normale. Quelque chose se prépare ... Et c'est en la compagnie d'une Djöllfuline que je poursuis mes recherches ... Identité rencontrée : Une Djöllfuline du nom de Shaoni Drajoll. Elle se bat avec des bout de bois et n'est pas très bavarde, mais elle descend tout droit des terres du Nord en quête de connaissance. Elle ne devrait pas me déranger sur mon contrat. - Portrait :
Note pour moi-même : Je devrais terminer le contrat au plus vite et rapporter à mes supérieurs le changement de comportement anormale des Skavens, ils doivent sans doute préparer quelque chose ... Mort ou vif : La cible du contrat n'a toujours pas été éliminée, certainement terrée profondément dans les galeries ... Désinsectisation fatalLieu : Sud de Dùralas, Terres désolées du Sud, Ruines de Fata-Morgana Résumé : Pour tuer le temps, accompagné d'Equinoxe, nous décidâmes de nous rendre dans les ruines de Fata-Morgana, l'un pour tester de nouveaux sort et moi pour tester mon nouvel équipement. Mais au fil des combats, d'étranges phénomènes attirèrent notre attention. Identité rencontrée : Petite exploration en compagnie d' Equinoxe et de son ami Valon. - Portrait :
Note pour moi-même : Les bestioles dans ces ruines sont bien trop faibles pour que cela soit intéressant, mais leur reines est plutôt balaise ! Il semble que les insectes ici-bas soit contrôlé par une sorte d'aura sombre. Mort ou vif : Il n'y a plus que la mort dans notre sillage. La zone est nettoyée. La bataille de la demeure du marionnettisteLieu : Sud de Dùralas, Terres désolées du Sud, Demeure du marionnettiste Résumé : Alors que l'absence de notre Ombre avait laissé place au Chaos à Lédéhi, les évènements se succédèrent, entre renouveau et extermination, il n'y avait décidément pas de place pour les faibles et les fêlons. Identité rencontrée : La plupart des membres de la congrégation, mais je n'ai retenu que les visages qui m'étais plus ou moins familier. - Portrait reconnu :
Note pour moi-même : Les Skarniens n'avaient tout simplement aucune chance, organisé ou pas, la congrégation remportera toujours ses combats ! Je me suis tout de même bien amusé, malgré la durée éclair de la bataille ... Mort ou vif : La quasi totalité des Skarniens a été éradiqué, les survivants se sont enfuis et je ne pense que nous les reverrons de si tôt ... Mise au point StrygienneLieu : Sud de Dùralas, Terres désolées du Sud, Ruines de Fata-Morgana Résumé : La bataille contre les Skarniens venant de se terminer, je décidais de me rendre à Fata-Morgana pour combler mon désir de combat resté insatisfait devant cette horde incompétent. La petite bleusaille rapporté par Valphégas prit l'initiative de me suivre afin d'en apprendre plus sur moi ... il ne sera pas déçu ... Identité rencontrée : Juviel Etherna, un Elfe de glaçe fait prisonnier à la tour noire et élevé comme un de mes confrères. C'est également un Exécuteur en devenir, mais pour le moment, il n'est qu'un apprenti. - Portrait :
Note pour moi-même : Je devrais garder un oeil sur lui, qui sait ? Il pourrait bien me servir dans mes plans à l'avenir. Mort ou vif : En route vers Lédéhi ... Kelpirendroit que celui-ci (Quête spéciale) Lieu : Mers & Océans, Les Mers Maudites Résumé : Me voilà embarqué sur un navire en direction de Wystéria ! Mes compagnons de routes et moi même allons découper du Kelpi, mais pas que ... ou alors c'est nous qui allons nous faire découper ... allez savoir ... Identité rencontrée : Equinoxe, ami et collègue de la C.O. Pas très stratégique, mais efficace quand il faut. - Portrait:
Un petit humain encapuchonné. Très réservé et très méfiant. Aucune communication établie avec celui-ci. - Portrait:
Un vieil Homme capable d'utiliser la magie. Tout comme le petit Humain, il n'est pas très bavard. - Portrait:
Garzvorgh, le capitaine des pirates. Il utilise une certaine magie capable de se téléporter ou bon lui semble. Il est toujours entouré d'un léger brouillard. Mine de rien, il est rapide, je me méfierais à l'avenir. - Portrait:
Des pirates dont le nom m'est inconnus, mais j'ai pus identifier le bras droit du capitaine accompagné d'un géant de fer et un abyssal un peu trop bavard à mon goût. - Portrait:
Note pour moi-même : Il faudra que je retourne botter le cul du Gobelin des Mers et de ses marmots de pacotille en rentrant de Wystéria. Quels Lâches ! Mort ou vif : Notre équipage à beaucoup souffert, je dirais que les matelots à qui appartenait le navire sont tous mort sans exception. Après l'attaque des pirates, nous avons été laissés pour mort. Le navire à chaviré et s'est échoué sur la côte. Impossible de dire qui a survécu. Chez les pirates, seul une bleusaille a été éliminée, part mes soins bien entendu. Une ritournelle maudite attire les papillons de la nuitLieu : Île de Wystéria, La Mazonie Résumé : Nous venions tout juste d'accoster sur l'île, après un naufrage plutôt difficile. Je réussis à retrouver la trace d'Equinoxe pour partir à la découverte de cette île mystérieuse et pleine de danger. Notre route croisa celle d'un musicien, de deux araignée géante et d'un gros cailloux qui danse. Pas le temps de s'ennuyer en outre. Identité rencontrée : En mission d'exploration avec Equinoxe et Valon - Portrait:
Note pour moi-même : Cette île regorge de bébête puissante et de diamant, pour sûr que je reviendrai y faire un tour plus tard ! Mort ou vif : Aucune créature n'a survécu à notre rencontre ... paix à leur âme. - Source:
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Dernière édition par Garràn le Mer 18 Déc 2019 - 15:27, édité 10 fois |
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Ven 31 Aoû 2018 - 11:09 | | | Les Ouvrages Publiés Ceci n'est qu'une simple liste des ouvrages que la sombre corneille à pu rédiger de son vivant ...- Source:
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Dernière édition par Garràn le Ven 17 Juil 2020 - 0:29, édité 5 fois |
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 27 Nov 2019 - 12:35 | | | Prémices : Un sombre tremplin Ce que je vais vous raconter à travers ces lignes remonte du temps où Garràn n’était encore qu’un pauvre gamin sans objectif particulier, luttant pour sa propre survie. Personne n’est tout blanc ou tout noir, alors avant de juger le corbeau par ses plumes, venez découvrir ce qui se cache derrière ce regard sinistre et sa mystérieuse mélancolie. Pour cela, je vais vous transporter dans le passé, de plusieurs années, Garràn était alors à peine âgé de huit ans.
A cette époque là, le jeune stryge noir découvrait les siens pour la première fois, lorsque son Père l’abandonna au pied de la citadelle noire. Il n’avait encore jamais vécu avec ses semblables, rien de tout ça ne semblait vraiment réelle à ses yeux. C’était la première fois qu’il voyait d’autres individus dotés de ses ailes sombres. Ses souvenirs étaient confus, beaucoup de choses se mélangeaient dans sa petite tête, il chassait l’idée que son père l’aurait amené ici pour le protéger, lui éviter d’être chassé par son plumage noir, qu’il se serait dit que parmi les siens, il n’aurait pas à souffrir de la différence. Jamais il n’accepta que ceci soit sa volonté, il ne pouvait accepter qu’un lâche comme ce Midos ait pu faire preuve de bons sens après tout ce qu’il lui avait fait subir, tout ce qu’il lui avait caché. Malgré tout, il n’avait d’autre choix que de se fondre dans la masse pour pouvoir vivre, il n’avait d’autre choix que de rester dans cette immense tour peuplé de Stryges.
Sans famille pour le soutenir, sans toit pour s’abriter, ni le sous pour manger, les premiers jours furent rudes. Quelqu’un comme lui n’avait pas accès aux étages supérieurs, après tout il n’était qu’un Stryge sans famille et sans foyer. Ses habits usés et la crasse qui s’était accumulée depuis le début de son périple à Khétak, il n’était rien d’autre qu’une tâche de plus dans le décor. Alors qu’il pensait être accueilli comme l’un des leurs, il ne récolta que les regards fuyants des passants et une solitude plus grande encore. Personne n’avait pourtant fait le lien avec ses origines paternelles, lui seul connaissait la vérité, alors pourquoi se disait-il. Finalement, Stryge noir ou homme sans ailes, chacun vivait dans son propre intérêt. Ce monde n’était qu’un concentré d’égoïsme, animé par le pouvoir et haïssant la différence. Si cette tour n’en avait pas la forme, il se sentait cloîtré dans une prison ou le moindre faux pas pouvait lui coûter plus qu’un aller-retour en prison.
Au pied du mur, alors que voler de l’argent et de la nourriture était sa seule façon de survivre, lui octroyant parfois ce trajet au cachot, il dû renoncer à ce mode de vie éphémère. Après plusieurs semaines passées dans cette tour, il le savait, il ne pouvait rien attendre des gens d’ici. Il ne comptait pas mourir aussi misérablement ici, alors qu’aux yeux des passants il ne serait qu’un mort-de-faim de plus qu’on aurait jeté dans la fosse, une tâche éradiquée à la racine. Pourtant, une lueur survint au fond de ses yeux lorsqu’il parcourut le panneau évènementiel du premier étage. Celle-ci était destiné aux parents d’enfant âgé de quinze ans afin qu’ils poursuivent leur apprentissage dans l’une des différentes castes de la tour. Ces castes, il avait lu leur description sur certaines affiches de recrutement qui traînaient dans les poubelles ou bien encore entendu parfois dans les conversations des habitants. Ce qu’il savait se résumait à la liberté de chacune de ces castes : Les Exécuteurs, toujours à guerroyer au-dessus du lac fresha ou bien à torturer les prisonniers dans les cachots, souvent tapissés de cicatrices ignobles partout sur le corps, les Adeptes, souvent habillé en tenu de religieux, ils prient le grand dragon blanc tout en haut de la tour, divinité de notre race visiblement, et les assassins de la confrérie noire, travaillant dans l’ombre de la tour et ses alentours.
Il avait déjà eu l’occasion de croiser des Exécuteurs, notamment dans les cachots lorsqu’il était descendu faire ses adieux à Midos. Intimidant et violent, il s’agissait simplement de la personnalisation de la colère, rien de ce que désirait représenter Garràn plus tard, du moins ce n’est pas les valeurs qu’il adulait. Les adeptes, quant à eux, sont prédestinés depuis leur tendre enfance à cette caste, il n’y avait donc pas sa place, assurément, d’autant plus qu’il ne croyait guère à tous ces aspects religieux autour de ce Marihser. La confrérie noire était la seule qui avait su attirer son attention, l’on ne savait peu de choses de ces derniers, à part qu’ils restaient plongés dans l’anonymat en permanence et qu’ils agissaient surtout en-dehors de la tour. Pour Garràn, qui découvrait ce nouveau monde, il s’agissait d’une opportunité pour lui de devenir plus fort et apprendre à survivre, surtout que la candidature pouvait se faire spontanément sans accord parental. La seule condition étant l’âge pour participer au rituel de la grande validation, il n’avait plus qu’à se préparer pour l’évènement. Ainsi, il se fit la promesse, devant cette affiche, que lors de ses quinze ans, il rejoindrait la confrérie noire. Il se rapprocherait alors un peu plus de la liberté du monde extérieur et pourrait enfin commencer à en apprendre plus sur sa Mère dont il n’avait aucun souvenir. D’ici là, il allait devoir se débrouiller pour apprendre les rudiments de la vie en société.
Pour commencer, il n’avait pas le choix, il devait trouver du travail et gagner sa vie. Plongé dans la vie adulte plus tôt que prévu, il n’avait guère d’autre choix que de s’adapter pour survivre. Cela lui permettrait déjà de pouvoir tenir jusqu’à la grande validation et il ne partirait pas d’ici les mains vide. Il se mit alors à proposer ses services aux artisans de la tour, espérant pouvoir gagner un peu de sous et peut-être profiter d’un toit, ses moyens ne lui permettant pas vraiment de satisfaire ce confort… C’est ainsi qu’il rencontra Fenöre, un sculpteur ordinaire du quartier des artisans. Le vieil homme, âgé de soixante et quelques années, avait jeté son dévolu sur Garràn au premier regard. Ses yeux bleus, qui lui avaient valu de vivre à l’écart des autres sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, avaient suscité l’intérêt du sculpteur. Certainement inspiré par le regard déterminé et sans pareil de ce jeune Stryge, il décida de l’approcher et de lui proposer un boulot dans son atelier. Garràn accepta la proposition de Fenöre et il lui donna rendez-vous le lendemain pour sa première journée. Sans argent, il n’irait pas loin et il avait besoin d’un savoir faire utile à l’avenir, afin de ne plus jamais ressentir ce sentiment désagréable qu’est le manque. Et durant les sept années qui ont suivi, Garràn travailla pour le maître sculpteur à son atelier, lui offrant même le git et le couvert au bout de quelques mois. Constatant la volonté de fer et le sérieux avec lequel le jeune Stryge noir s’impliquait dans sa nouvelle profession, Fenöre finit par s’attacher à lui. Il retrouvait l’homme appliqué qu’il était plus jeune.
Conscient de l’avenir du jeune garçon quant au rituel qui l’attendait pour ses quinze ans, lors de la dernière année, il lui proposa de sculpter lui-même ses propres armes. Résultat de ces sept années de dur labeur, le maître artisan lui enseigna l’art et la manière dont il fallait traiter les matériaux et comment s’en servir pour façonner des armes de qualité, certain que cela lui servira plus tard. Tous les métiers de manufacture se ressemblent sur cet aspect, la qualité des ressources et l’importance qu’on leur attribuait quant à leur traitement avant façonnage influait énormément sur la qualité finale du produit. En lui apprenant cette rigueur et en lui inculquant les bases du métier, avec ce regard curieux qu’il affiche en permanence, il était certain de faire de lui un bon artisan, peu importe la branche artisanal qu’il emprunterait. Le gamin, devenu plus mûr, accepta sans hésitation. Lui qui n’avait eu l’occasion que de s’occuper de ses matériaux précieux, il aurait l’occasion de concevoir lui-même, de ses propres mains, ses propres œuvres. Malgré l’intérêt particulier qu’il portait au métier de sculpteur, il n’en oubliait pas ses projets initiaux. Apprendre à concevoir des armes lui serait utile au sein de la confrérie, tout ceci ne servait que ses objectifs, rien de plus. Il allait donc sagement observer son maître et l’écouter attentivement. Il savait qu’il serait bientôt temps … le rituel approchait à grands pas, et s’il avait les faveurs de son maître à cette occasion, c’est que ce dernier le savait également. Aussi, il lui demanda ce qu’il avait à savoir sur ce fameux rituel qui l’attendait et sur les dites épreuves mentionnées. Alors que son maître était installé confortablement sur sa chaise à bascule, sirotant son thé de fin de journée, Garràn, d’ordinaire réservé, vint s’installer devant ce dernier et lui poser ses questions.
Garràn – J’ai deux trois trucs à vous demander maître Fenöre.
Fenöre – Le rituel aura lieu cette année … dit-il simplement, devinant aisément ce qu’allait poser comme questions le jeune Stryge…
Le vieil homme, malgré toutes ces années passées à travailler ensemble, n’avait pas eu particulièrement l’occasion de discuter avec son disciple. Terré dans le silence, le gamin ne s’adressait au vieil homme que lorsqu’il en avait besoin pour le travail et sa vie privée … et bien elle était privée ! Son regard se posa sur le jeunot, surpris de voir de la spontanéité de sa part. Il tendit l’oreille et écouta ce qu’il avait à dire après un bref signe de la main pour que l’apprenti poursuive.
Garràn – Vous vous souvenez de votre rituel ?
Fenöre – En effet, bien que ce ne soit pas spécialement de bons souvenirs. Le vieil homme marqua un temps, humectant ses lèvres comme pour s’apprêter à raconter une longue histoire. Mais je peux te faire part de mon expérience si cela te permet de mieux te préparer.
Le gamin hocha de la tête et vint s’asseoir auprès de son maître, en tailleur sur un coussin qu’il avait posé sur le sol. Le maître artisan, se saisissant de sa tasse de thé, sembla sourire devant l’attention que lui portait son jeune élève. Il ne savait que trop peu de choses à son sujet et semblait abriter un certain talent artisanal, lui rendre ce service était pour lui un moyen de le remercier de l’avoir aidé aussi sérieusement durant des années, malgré son jeune âge. Il ne s’était pas plein une fois depuis qu’il l’avait rencontré et ne rechignait pas devant la montagne de travail qu’il y avait chaque jour à l’atelier. Dans un coin de sa tête, il espérait revoir le jeune homme une fois le rituel passé afin qu’il retourne travailler avec lui, mais cela signifierait également qu’il aurait échoué à ce dernier …
Fenöre – Il s’agit d’une partie de chasse. Tout ce que je peux te dire, c’est que tu dois être prêt à y laisser la vie. Alors que le maître pensait déstabiliser le jeunot avec ce genre de parole, il laissa d’abord planer un court silence avant de reprendre, constatant que ça n’avait pas l’air de l’apeurer plus que ça. Le rituel se déroule aux abords du lac fresha et ses alentours. Tous n’ont pas leur place dans l’une des castes de la tour, les refus sont plus communs qu’ils n’y paraissent.
Garràn – C’est à celui qui ramène le plus gros trophée de chasse …
Fenöre - … ou le plus de trophée tout court.
Garràn – Pourquoi vous n’avez pas réussi ? demanda-t-il sans détour.
Fenöre – hum … J’ai toujours été doué pour façonner des outils et des armes avec mes mains, mais ça s’arrêtait là. Il leva les yeux en l’air et se plongea dans ses souvenirs d’enfance. A l’époque … non. Aujourd’hui encore, j’en serai tout bonnement incapable.
Garràn – De quoi parlez-vous ?
Fenöre – De tuer.
Le maître et l’élève demeurèrent silencieux durant un moment, ces derniers mots avaient fait l’effet d’une bombe pour le gamin, une boule de stress s’était formée dans son ventre, s’imaginant tuer, le sang sur ses mains. Remarquant l’air incertain que venait d’adopter Garràn, d’ordinaire le regard perçant et ampli d’assurance, le maître sculpteur trancha le blanc qui s’était écoulé et poursuivit pour le rassurer du mieux qu’il le pouvait.
Fenöre – Tu sais, rien ne t’oblige à rentrer dans une caste. Il est tout à fait possible de se retirer et …
Garràn – Pour devenir un stryge déchu, non merci ! Remarquant la gaffe qu’il venait de faire, Garràn s’excusa avant de continuer. Si j’ai passé ces dernières années à vos côtés, c’est pour réussir.
Fenöre – Mais que cherches-tu réellement ? Pourquoi souhaites-tu autant réussir ? Serait-ce par héritage ?
Garràn – Je veux pouvoir découvrir le monde extérieur et être suffisamment fort pour survivre seul. Se rappelant ses objectifs par la même occasion, ce-dernier paru plus décontracté que précédemment et sembla sourire en coin, chose que Fenöre n’avait jamais eu l’occasion de relever depuis son embauche à l’atelier. Finalement, que ce soit une partie de chasse ce n’est pas plus mal.
Alors que le maître appréciait Garràn pour son sérieux et son application au travail, il découvrait une nouvelle facette de son apprenti, plus désagréable et malsaine, qui le faisait douter sur son jugement à propos du jeune Stryge noir. Posant finalement sa tasse sur la table basse et croisant les bras, il croisa le regard du jeunot et mit fin à la discussion.
Fenöre – En tout cas, si jamais tu échoues … tu seras le bienvenue ici. Tu ne partiras pas de rien comme il y a sept ans. Mais je te souhaite tout de même de réussir. En le regardant, il en était certain, la route qu’il s’apprêtait à emprunter allait être longue et difficile. Tu as de l’ambition, si tu as fait tout ce chemin pour un pauvre rituel de bas étage, alors ne t’arrête pas et continue à repousser tes limites. Va jusqu’au bout de la mission que tu t’es imposé. Et si tu trouves que ce n’est pas satisfaisant …
Garràn – … C’est que tu as bâclé le travail avant. Alors, recommence.
Cette phrase, il l’avait déjà entendu un bon nombre de fois maintenant. Il s’en était passé des choses en sept ans, à traiter, poncer, tailler et sculpter le bois dans cet atelier. Lorsqu’il faisait un faux pas ou que la qualité du travail était insatisfaisante, ce sont ces mêmes mots que son maître lui sortait, cette même réplique. Pourtant, cette fois-ci, il ne l’avait pas employé pour lui remonter les bretelles sur un travail à moitié fait, mais plutôt pour l’encourager à toujours se perfectionner à l’avenir, peu importe ce qu’il ferait par la suite.
Et ainsi arriva le jour tant attendu. Le rituel de la grande validation. Fin prêt pour l’évènement, il avait passé le temps qui lui restait à sculpter des dagues en bois et à les manier. Une arme classique avec laquelle il s’était familiarisé assez rapidement. Pour un gamin de son âge, cela serait largement suffisant pour remplir la mission qui l’attendait.
Quittant la demeure de Fenöre, où il logeait, Garràn se dirigea vers l’entrée de la tour où s’étaient réunis plusieurs jeunes Stryges noirs dans l’attente du rituel. Celui-ci aurait lieu dans moins d’une heure, quelques gardes de la phalange sombre, réquisitionnés pour l’évènement, guideraient les jeunes Stryge vers le lieu de leur examen, aux alentours du lac Fresha. Ces derniers ne surveilleraient pas les gamins durant leur chasse et ne seront là que pour juger le résultat de chacun d’entre eux. Les instructions étaient claires, selon un tableau de point préétabli, les jeunes devront cumuler cent points minimum pour être reçu et prouver leurs exploits en rapportant un trophée pour chaque animal éliminé. N’ayant jamais eu l’occasion de chasser, l’épreuve s’annonçait ardu en tout point. Pourtant, celui-ci ne semblait pas stresser davantage, gardant la tête froide jusqu’au top départ donné par les examinateurs.
Ils étaient un peu plus d’une quinzaine à participer au rituel cette semaine et autant de concurrent pour cette épreuve. Pour un laps de temps aussi réduit, à moins que les combats ne soient pas bien longs et les proies assez nombreuses aux alentours, les participants n’auraient d’autre choix que de traquer les meutes animales pour espérer récolter un maximum de trophée et rapporter un maximum de points. Sur le tableau, éliminer un élémentaire ou un ours rapportait beaucoup de points, mais il ne s’agissait que de créatures solitaires et difficiles à combattre. Garràn étant inexpérimenté, il ne pouvait que se tourner vers ce qui rapportait le moins de points. Certains travaillaient en duo pour avoir plus de chance d’être reçu, aucune règle ne l’interdisait puisque l’important étant de rapporter cent points et de les prouver, cela signifiait deux fois plus d’animaux à abattre.
La première chose qu’il fit fut de partir en quête d’une arme, de préférence une dague, avant de s’attaquer au plus dur. Plusieurs armes étaient disséminés aux alentours du lac : Dagues, griffes, faux, bâton. Tout ce dont avait besoin un combattant Stryge pour lutter contre l’adversité. Il fallait donc à la fois avoir l’œil et être à l’affut. En premier lieu, Garràn se tourna vers le premier arbre qu’il croisa et se hissa en un rien de temps à sa cime, scrutant les alentours à la recherche d’une lame brillante. Son regard se posa sur un curieux scintillement au loin avant que celui-ci ne se mette à se déplacer. L’arme en question venait de trouver son nouveau propriétaire, une jeune Stryge arborant fièrement la faux qu’elle venait de ramasser. Continuant de scruter les alentours, il finit par trouver se dont il avait besoin et descendit de son perchoir avant de tailler sa route jusqu’à son arme de prédilection. Une dague plutôt classique dont les motifs du manche rappelait les adeptes du dragon blanc priant leur divinité. Pour lui qui n’y croyait guère, il s’agissait de futilité sur une arme de mort. A cette époque, l’esthétisme ne faisait pas parti de ses valeurs.
Arme en main, il pouvait dès à présent se mettre en marche vers son premier massacre. La première idée qui lui vint fut de se diriger vers le pied des montagnes un peu plus loin. La distance serait plus longue à parcourir, mais il y aurait moins de gêneur et bien plus de proies pour lui seul. Les Blangos descendaient régulièrement des monts enneigés pour s’abreuver au lac, tout comme les loups. Régulièrement en meute, il était sûr de pouvoir collecter le nécessaire dont il avait besoin en une fois, le plus dur étant ce qui l’attendait, se salir les mains pour récupérer ses trophées et, surtout, revenir entier avant la fin du rituel.
Cela faisait maintenant une bonne trentaine de minutes que Garràn traquait sans relâche la moindre présence animale. Le temps sec de ces derniers jours et l’absence de neige au pied des montagnes réduisaient considérablement ses chances. Lui qui n’avait jamais vraiment chassé, n’agissait que par instinct. Qui disait chasse, disait traque. Suivre des pistes était dans ses cordes si les éléments étaient en sa faveur, sans aucun doute, en trouver par ce temps était une autre paire de manche. Et plus le temps passait, plus la pression venait alourdir ses épaules, lui retirant peu à peu l’assurance dont il faisait preuve habituellement. C’est dans ces moments-là où les paroles de son maître se mettaient à résonner dans sa tête. « Si tu trouves que ce n’est pas satisfaisant … »
Garràn – C’est que tu as bâclé ton travail avant, alors … recommence, se dit-il a voix basse pour se remotiver.
Il y avait quelque chose qu’il avait survolé jusqu’à présent. Le vent s’était levé et avec lui, une multitude d’odeur. Ses yeux s’illuminèrent lorsqu’il comprit ce qui lui manquait. Il avait beau avoir de l’instinct et des yeux perçants, pour pouvoir traquer convenablement, il fallait se mettre à la place de la proie et donc l’imiter pour échapper au prédateur. Dans cette situation, le vent et les odeurs pouvaient être importantes car cela pouvait donner la position de la cible. Les Stryge n’ont pas un odorat très développé à côté de la faune de la région, mais s’il pouvait éviter de se mettre dos au vent, alors il gagnerait en discrétion. Même si ce n’était pas ça qui le ferait trouver une proie, au vu de l’inexpérience du jeune garçon, il se posait les bonnes questions et savait garder la tête froide. Jamais il n’avait vu, ni appris le métier de chasseur, mais en le pratiquant pour la première fois, il sentait une agréable sensation, similaire à celle qu’il avait trouvé auprès de Fenöre lorsqu’il lui avait appris le métier de sculpteur. Il pouvait entendre son maître lui rappeler que tous les métiers se ressemble en un point : Si tu es investi et patient, il n’y a pas de raison pour que le résultat soit décevant. A force de persévérer, il aurait ce qu’il voulait, il suffisait de s’armer de patience et de pertinence.
Alors que les participants rentraient dans la deuxième moitié de l’examen, l’apprenti chasseur finit par trouver ce qu’il cherchait : des empreintes. Il avait ratissé tout le bas flanc jusqu’à s’en geler les orteils et avait fini par remonter les plaines semi-enneigées pour espérer trouver une quelconque piste. Son intuition avait été la bonne et il suivait maintenant le bon filon, remontant les traces de pattes qu’il avait trouvées, les empreintes d’une meute de loup en déplacement. Sur le papier, le groupe d’individus ne semblait pas excessif, cinq loups au mieux. Pourtant, il était loin de s’imaginer que les animaux aussi pouvaient faire preuve d’intelligence.
Les loups, lorsqu’ils se déplacent en grand nombre pour changer de territoires selon les saisons, ont tendances à se suivre en file indienne, marchant sur les traces de pas du meneur. D’une part, cela permettait brouiller les pistes quand au nombre de loup présent dans le cortège, mais en plus, cela servait de piège pour les traqueurs les plus téméraires. S’il y a plusieurs files indiennes proches les unes des autres, c’est que la meute avançait au ralenti et qu’elle attendait d’être débarrassée des gêneurs, Garràn en l’occurrence ici. Les rôles s’étaient inversés et Garràn continuait d’avancer dans le piège qui lui avait été tendu. Celui-ci s’arrêta instinctivement, soupçonnant le long silence de trahir ses pensées. Quelques secondes plus tard, il se trouvait encerclé par une dizaine de loup, d’autre se trouvait plus haut, montrant le bout de leur museau à des fins dissuasives. Mais Garràn, lui, avait le sourire aux lèvres et les yeux grands ouverts. Il savait qu’il s’agissait là d’une chance inespérée pour lui d’accéder au rituel de la grande validation, y laisser un peu de chair et de sang, ce ne serait pas chère payé pour ce qu’il avait en face de lui et pour ce qu’il avait vécu jusqu’à maintenant. Sortant sa dague de sa ceinture, il tendit la main vers le premier loup qu’il croisa du regard et s’ouvra légèrement la paume de la main avec sa lame, faisant couler le sang en signe d’avertissement. De la même façon qu’il s’était arrêté, il avait agi par instinct, peut-être stimulé par la peur ou l’excitation.
Le premier loup se jeta sur lui après lui avoir tourné autour comme les autres. Cherchant à se saisir de la tête du jeune Stryge, ce dernier s’esquiva de côté avant de lui planter sa dague dans sa tempe et de le clouer au sol. L’animal n’eut pas le temps de se tordre de douleur et resta inanimé, une marre de sang s’agrandissant peu à peu autour de lui. Voilà. Il s’était pour la première fois salis les mains, pour la première fois il avait tué. Pourtant, il ne ressentait pas la peur qu’avait connue son maître, mais plutôt une certaine excitation. S’en était presque grisant pour ce dernier et bien qu’il soit en infériorité numérique, jamais il ne pensa prendre ses jambes à son coup pour survivre. Chacune des blessures qu’il encaissait, il les rendait coups pour coups à ses assaillants. Il ne repartirait pas d’ici tant qu’il n’avait pas ce qu’il désirait, c’était la seule chose qui traversait son esprit durant le combat, la seule chose qui ne lui faisait pas perdre le Nord.
L’épreuve touchait à son terme, les participants étaient rappelés à l’ordre et se mirent en rang près du lac. Chacun avait ramené son butin de guerre, une touffe de poil, des canines ou des griffes, et ces derniers étaient soigneusement comptabilisés par l’un des gardes de la phalange. D’autre étaient revenues les mains dans les poches, renonçant à leur avenir devant la difficulté de l’épreuve. De nouveaux Stryges déchus murmuraient certains, de nouveaux artisans pensa Garràn, revoyant son maître parmi ceux que l’on chassait des rangs. Il n’y avait pas de place pour les faibles dans la tour et il l’avait compris dès son entrée. Quand vint son tour, il tendit son bras couvert de sang et de blessures, tenant fermement ce qu’il avait dans son poing. De celui-ci pendait cinq magnifiques queux de Loup qu’il avait coupé un peu plus tôt. Le garde le jaugea d’abord de la tête aux pieds, entièrement recouvert de blessures et tâché de sang, et approuva sa validation. Sur la quinzaine, seulement sept Stryge noir purent accéder à la validation, ce qui n’était pas beaucoup aux yeux des examinateurs. La vie de Stryge noir est bien plus courte que l’on se l’imagine, surtout lorsque l’on rentre dans l’une des castes de la tour. Le danger étant partout, les risques plus grands, vivre plus de cinquante ans en étant assassin ou exécuteur relevait de l’exploit, seul une poignée d’individus faisait l’exception. Son Père en faisait partie, Garràn le savait pertinemment.
De retour dans la tour, les choses sérieuses allaient commencer. Les prochains rituels seraient bien plus difficiles et il n’aurait d’autre choix que de s’entraîner de son côté s’il souhaitait espérer avoir une chance d’être reçus chez la confrérie noire. Le plus dur restait à faire, il en était bien conscient. Le repos, il l’aura mérité une fois qu’il sera devenu un assassin confirmé, lorsqu’il sera capable de survivre par lui-même en-dehors de la tour. D’ici là, plusieurs années d’épreuves l’attendaient. Un sinistre sourire en coin s’était peu à peu établi sur son visage d’ordinaire imperturbable. Garràn changeait, d’une certaine manière, endoctriné malgré lui dans ce cercle de violence et d’égoïsme. Il y avait appris le plaisir de torturer des animaux, lui qui rêvait d’en faire autant avec son géniteur, il espérait avoir l’occasion d’apprendre à le faire sur des gens à l’avenir et pourquoi pas, le faire éprouver à celle qui l’a mis au monde. L’esprit torturé du jeune garçon s’était peu à peu aiguisé et était maintenant près à trancher quiconque s’opposerait à ses ambitions. Mais vivre au sein de la société Stryge noir, ce n’était pas vivre pour sois, mais vivre pour la hiérarchie. Cela, il ne l’apprendrait que plus tard à ses dépends.
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Dernière édition par Garràn le Ven 27 Nov 2020 - 19:43, édité 3 fois |
| | | GarrànParti(e) trop tôt...
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 27 Nov 2019 - 12:38 | | | Rapport de mission
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Rapport de mission 010Mission proposée : Assassinats Multiples.
- Cible(s) : La famille Ditsherry.
- Objectif : Ne laisser aucune preuve.
- Lieu : Village d'Orin, Village voisin d'Ishtar.
- Récompense : Trop peu pour être cité.
| Les activités au sein de la congrégation avaient légèrement diminuées, une réduction de contrat, et sur le peu présenté, les sommes n’étaient pas bien élevées. Je n’avais aucun intérêt à participer à ce genre de mission, si ce n’est que le butin récolté et encore … Je passais donc mes journées à m’exercer au maniement d’armes diverses et à me prélasser dans mon isoloire. Un comportement que Galuna, l’assassine d’élite qui était responsable de moi, n’appréciait guère. L’Elfe noire, ce jour là, devait s’être levée du pied gauche car elle n’avait pas l’air commode, mais alors pas du tout. Alors que je faisais tranquillement ma sieste de l’après-midi dans ma chambre, celle-ci débarqua à l’improviste, flanquant la porte avec une violence qui l’a fit sortir de ses gonds. Sans un mot, elle se rapprocha du lit et me colla une gifle qui me réveilla instantanément. Un papelar dégringola de mon visage, un contrat plus précisément. Galuna – Si tu continues à ne rien faire, je m’occuperai personnellement de ta réformation en tant que vulgaire larbin, alors ceci sera ta mission ! Son regard foudroyant me laissa réfléchir quand à la prochaine action quelle ferait si je lui disais ce que je pensais vraiment, mais je préférai m’abstenir et gardai le silence. Si je t’ai pris sous ma directive, c’est parce que tu avais un certain potentiel, mais j’ai plutôt l’impression que tu profites de la situation, or ce n’est pas du tout l’état d’esprit de cette faction ! Elle posa sa main sur le manche de sa dague noire et sa mine s’assombrit gravement. Tu ne reviendras ici qu’une fois la mission accomplie et si jamais l’idée de déserter la congrégation t’effleurait l’esprit, tu dois très certainement savoir ce que l’on réserve aux traîtres …Sans attendre de réponse, elle fit demi-tour et traversa la pièce, laissant voguer sa chevelure noirâtre derrière elle. Je ne l’avais jamais vu de cette humeur, mais elle n’avait pas tort sur mon comportement. Le fait est qu’aucun contrat de m’intéressait véritablement, il n’y avait plus rien de grisant à éliminer les cibles que l’on nous recommandait, même les gains d’or ne semblait plus à la hauteur … Je pris tout de même le temps de lire celui que je tenais dans les mains, histoire de savoir ce qui allait m’attendre très prochainement. Je ne comptais pas fuir Lédéhi, il s’agissait de ma première source de revenu en ce moment, ma petite forge semblait aussi invisible qu’inutile. Je n’avais même plus de quoi commander des ressources pour la fabrication d’arme basique, ce qui était plutôt inquiétant. En lisant les premières lignes, je pouvais clairement deviner que le gain attribué à la fin de la mission n’allait pas m’aider plus que ça, mais au moins j’aurai de quoi la dépenser à la taverne d’Ishtar. Allons bon, une famille entière à décimer … Mais en rentrant dans les détails, je m’aperçus que je connaissais étroitement le patriarche de la famille. Il s’agissait ni plus ni moins d’un ami proche du maire d’Ishtar. Étant donné que j’avais déjà travaillé pour ce dernier, je devais avoir travaillé également pour ce fameux monsieur Ditsherry d’une quelconque manière, mais je n’arrivais pas à me souvenir quels mission était-ce ... En lisant davantage, les souvenirs me revenaient peu à peu. Un pleutre qui se passait son temps à se cacher derrière les autres pour se défendre tout en profitant pour récolter un maximum d’or. Ce qui était écrit sur le contrat ne me choquait absolument pas, son nom aurait figuré un jour ou l’autre, mais de là à voir toute la famille dans le même panier, c’est peut-être un peu dur … Enfin, moi, ça m’ait complètement égal, un de plus ou de moins, j’espère simplement que j’aurai au moins de quoi réaffuter ma lame après ce contrat. Il aurait divulgué des informations propres à la congrégation aux pirates avec qui il s’est associé récemment, certainement pour une bourse un peu moins rondouillarde. Ayait ! Je me souviens du contrat ! La mission consistait à éliminer l’époux du rejeton de son adversaire aux élections de la ville d’Orin, village qui avait énormément évolué en quelques années. Il ne fallait pas regarder les pots-de-vin utilisé pour l’agrandissement de la ville, les plus riches étaient satisfait de son travail, les plus pauvres disparaissaient sans laisser de traces. Aujourd’hui, la balance penchait en sa défaveur et il serrait le prochain à disparaître sans laisser de trace. Je pouvais maintenant comprendre la réaction de Galuna. Les assassins choisissent les contrats eux-mêmes sur le tableau d’affichage. A eux de s’informer avant de prendre part à la mission, chose que je n’avais pas faite lors du dernier contrat. Nous ne sommes pas obligé de réaliser ces contrats, si les enjeux peuvent pencher en notre défaveur dans plusieurs années à cause du dit contrat, alors celui-ci est délaissé jusqu’à l’oubli. Malheureusement, beaucoup d’assassin tombent dans le panneau, comme moi, ne voyant pas plus loin que la bourse qui nous pend au nez. L’appât du gain est parfois plus important que la recherche d’information. A moi de réparer mes erreurs maintenant. Je me dirigeai vers la porte posée contre le mur, je me chargerai des réparations plus tard, et enfilai ma veste avant de partir pour Orin. Pas de précipitation, avant toute chose, il me fallait plus d’information quant à la localisation de la résidence des Ditsherry. Je ne pouvais pas me permettre la moindre bavure, moins il y avait de personne à éliminer dans cette affaire, moins de lignes dans mon rapport j’aurai à écrire, sans compter les sermons de Galuna … Le meilleur endroit pour récolter des informations ? Ce n’est ni plus ni moins la taverne et la rue. Malheureusement avec le développement éclair de la ville, les disparités de richesse sont devenues telles qu’au sein même de la ville réside des quartiers diamétralement opposés niveau richesse. C’est dans les quartiers les plus démuni que j’allais trouver mon bonheur, là ou le malheur des uns fait le bonheur des autres … Pour l’occasion, je m’étais affublé d’un ensemble miteux et troué afin d’éviter tout soupçon me concernant. La taverne vers laquelle je me dirigeais se trouvait être la plus éloigné de la place centrale de la ville, au fin fond d’une impasse, l’endroit idéale pour fomenter une rébellion … ils n’en auront pas besoin. Une enseigne maintenue par des chaînes rouillées, menaçant de tomber sur le prochain client à y entrer ou sortir, affichait « Fût-du-Vent » au-dessus d’un escalier en pierre descendant tout droit dans l’obscurité souterraine. Une taverne en sous-sol ? On dirait une copie du canarie de Stellaraë, en bien moins luxueux … Un rideau rapiécé, dont le tissu se mêlait aux toiles d’araignées, remplaçait ce qui devait être une porte d’entrée. Seul les gons étaient restés, vestiges d’un passé incertain. Contrairement à ce que je m’imaginais, la populace se voulait nombreuses ici bas, de toutes races et de tout horizon. Je reconnu aisément le blason des Khazars parmi la clientèle. La lumière tamisé rendait les regards bien sinistre pour ce qu’ils étaient vraiment, très peu d’entre eux avaient l’âme d’un tueur, pourtant les regards noirs fusait à tout va, comme s’il en était coutume dans le coin. Tandis que je me dirigeais vers le comptoir pour demander de quoi me sustenter, j’aperçu du coin de l’œil une petite table dans un coin de la pièce devant laquelle un vieil homme jouait seul aux dés. Je déposais rapidement quelques pièces, remerciant brièvement le tavernier puis, je me dirigeai vers la dite table et m’asseyais, déposant une petite bourse et l’un des deux godets commandé. Garràn – Je suis d’humeur joueuse aujourd’hui, pas vous ?Vieil homme – Et bien, voilà un étranger fort généreux … mince, il m’aurait déjà découvert ? … allons donc, que désirez-vous ?Garràn – Hmm … tout en me grattant la pomme d’Adam, je réfléchissais à un moyen de lui demander des renseignements sans lui mettre la puce à l’oreille, mais parti comme s’était … ça n’a pas l’air d’être la joie dans ce patelin … j’ai vu des villages bien plus enthousiaste que celui-ci.Le vieil homme, d’une main habile, rafla les trois dés sur la table à l’aide du petit gobelet en os qu’il tenait dans sa main. Il secoua celui-ci puis, posa soudainement ce-dernier sur la table. Vieil homme – Je t’en dis plus si tu gagnes ? J’hochais simplement la tête en guise d’accord. Douze. Le papi récupéra à nouveau les dés avec une habileté similaire à un assassin tout juste retraité, mais je n’oubliai pas mon objectif. Neuf. A toi jeune homme.Garràn – C’est qu’t’es plutôt habile de tes mains ! A mon tour! Je copiai ses mouvements et réalisa la même gestuelle avant de poser le gobelet sur la table. Je le soulevai délicatement. Douze. On dirait que j’ai gagné. Un coup de chance oui !Viel homme – Hmm … toi aussi tu es plutôt habile de tes mains. Trinquons pour notre vivacité le jeunot !Nous trinquions, un air amusé en coin, mais nous savions tout deux ce que nous avions en face de nous. Lui aussi était un assassin, ou devait en être un à l’époque. Au fur et à mesure que je le regardais, je devinais que certain de ces vêtements, comme ce brassard rouge au biceps, étaient présent uniquement pour dissimuler ses cicatrices. Mais je n’oubliais pas les enjeux de ma mission et donc, de cette partie de dés. Je désignais les dés du menton, attendant ma récompense. Viel homme – Que se passe-t-il lorsqu’un gros poisson atterrit dans une petite marre ?Garràn – Il gobe les petits poissons ?Vieil homme – Petit à petit, il les pousses en-dehors de la marre pour avoir plus de place…Garràn – … laissant les petits crever d’faim. Et ce gros poisson, ou puis-je le trouver ?Vieil Homme – Une autre partie ?Garràn – C’est à moi d’jouer j'crois. Je récupérai le gobelet ainsi que les trois dés, agitai le tout puis, posai le gobelet à l’envers sur la table. Je le soulevai délicatement … dix-sept. Azes, il me semble avoir gagné une fois de plus.Vieil Homme – Tu comptes sincèrement t’en occuper seul ?Je gardai le silence, nul ne devait savoir, mais mon silence en disait long sur mes futurs agissements. Je savais ce vieil homme digne de confiance, je n’avais aucunement besoin de lui expliquer quoique ce soit, je tins juste à préciser que si la situation était telle qu’elle l’était aujourd’hui, c’est en partie, voir entièrement de ma faute. Je tenais particulièrement à rectifier le tir, mais le vieillard ne semblait pas de cet avis. Garràn – Ne vous en faites pas, je ne fais pas ça pour l’or, mais pour mon honneur. Tout se passera bien, vous verrez …Je récupérai le rouleau que me tendait le vieillard et tendis mon godet en retour pour trinquer avec lui. Une fois mon gosier rassasié, je fis claquer ma chope sur la table et me levais solennellement, remerciant discrètement le vieil humain pour ces précieuses informations. Alors que je m’étais mis en tête d’haïr tout les humains, sans exception, comme je haïssais les Stryge blanc ou les Exécuteurs de la tour noire, je commençais à prendre un peu plus de recul. Tous les humains n’avait pas un si mauvais fond et, cela était plus dur à l’admettre, mais peut-être que certains Stryges, Noirs comme blanc, devaient probablement penser comme ça. Pourtant, cette rage au ventre que j’avais enfoui tout au fond de moi n’avait pas disparus. Peut-être que le temps allait me donner plus de réponse sur tout ça, mais pour l’heure, j’avais une mission à accomplir. Sur le rouleau d’information que l’humain m’avait transmit, il était retranscrit tous ce qu’il y avait à savoir : Le nombre de garde affecté à la surveillance de la résidence, leur poste ainsi que les tours de gardes, les rondes et les différents parcours qu’ils empruntaient régulièrement. Une carte avait été dessinée, situant grossièrement la résidence par rapport au centre de la ville. La garnison de soldat, qui devait être en pleine essor et donc bourré de soldat encore en apprentissage pour la plupart, se situait sur la route de la résidence. Impossible d’emprunter la route commune pour s’y rendre. Mais le vieil homme avait déjà tout anticipé visiblement … Selon le plan, il fallait passer par les bois pour arriver par la seconde entrée, plus éloigné, mais loin de la garnison et occupé par deux gardes seulement. Il s’agissait là de la sortie de secours de la résidence, certainement en cas d’attaque afin de faire évacuer la famille du maire et lui-même plus rapidement. Malheureusement, une porte s’emprunte dans les deux sens et ici, sa sortie allait devenir mon entrée. Pour ce qui est de l’intérieur du bâtiment, le maire avait dû faire brûler les plans originaux, ainsi même si l’architecte en charge de la construction venait à tomber entre les mains ennemies, il serait dans l’incapacité de fournir les plans de la bâtisse. Du moins, c’est ce que j’aurai fait à sa place. Je décidais donc d’y faire un tour à la nuit tombé pour faire un premier repérage nocturne. Je devais mémoriser les rondes des gardes, mais également prendre en compte ce que ferait la famille le moment venu. Le meilleur moment pour passer à l’action selon moi était au moment du dîné, la famille allait être réuni au même endroit et il leur serait impossible de s’enfuir sous mes yeux, du moins il n’en aurait pas le temps. La sortie de secours était effectivement surveillé par deux gardes et le tour de garde se faisait bien après le dîné, ce qui me laissait suffisamment de temps pour décime la famille sans éveiller les soupçons, pour peu que la garde continue à faire leur ronde sans savoir que leurs maîtres ont été éliminés durant la nuit. J’imagine déjà la tête du capitaine de la garde ! Une journée s’écoula entre ma dernière venue lors du repérage et aujourd’hui. Tout était resté ancré dans ma tête comme une fable que j’allais compter sur le bout de mes doigts devant une ribambelle de spectateur. Malheureusement, ces derniers allaient trépassés et ne pourraient donc pas clamer mon excellente prestation. Tant pis ! Mains dans les poches, j’avançais tranquillement sur le chemin arrière, faisant face aux deux gardes qui somnolaient devant le portail. L’un d’eux leva la tête et me demanda de faire demi-tour, comme si j’allais m’exécuter … Je dégainai ma faux et la projetai de toutes mes forces vers le portail. Le verrou sauta devant les yeux ébahi des deux gardes, mais leur manque de concentration leur coûta presque aussitôt la vie. M’ayant quitté des yeux un instant plus tôt, je m’étais rapproché tel un martin pêcheur, rapide et silencieux, me retrouvant entre eux deux et d’un geste presque naturel, j’écartais les bras, logeant mes dagues dans leur petite caboche. Je savais qu’ils manquaient d’expérience, mais de là à manquer de sérieux alors qu’ils sont assignés à la protection d’une personnalité importante, enfin à leur yeux, je trouvais cela pitoyable. Leur disparition n’allait manquer à personne … Le prochain tour de garde devait se faire dans plusieurs heure, cela me laissait le temps de m’occuper des gardes présents dans la cour, leur ronde devaient être plus régulière que celle des gardes postés à l’entrée. Lors du repérage, j’avais pu remarquer qu’ils étaient accompagnés de chiens, une manière d’alerter facilement la présence d’intrus ainsi que de les repérer rapidement. Pour l’occasion, j’avais enduit ma cape d’excrément de corneille afin d’éviter le flair des chiens, au pire des cas, ils éviteraient ma position car le caractère de ces oiseaux les effraies. L’astuce avait merveilleusement bien marché, je pu donc me rapprocher sans la moindre altercation jusqu’à la grande serre se trouvant à l’arrière de la demeure. Il s’agissait là de l’instant le plus délicat, crocheter la serrure de la serre rapidement sans alerter les chiens. Ces derniers réalisaient une ronde autour de la cour, le second garde ne devrait donc pas tarder à arriver avec son clébard. La serrure céda à mon supplice et me laissa entrer à l’intérieur de la serre où je laissais ma cape. A l’inverse, à l’intérieur de la demeure, mon parfum allait sentir jusqu’à l’étage depuis l’entrée, je devais donc partir de zéro dorénavant. La serre était relié au cellier, leur potager s’y trouvant, il était plus facile de consommer des produits frais puis, de les stocker directement ici sans passer par la porte d’entrée et faire le tour de la cour. L’architecte avait très bien fait son travail, je pouvais d’ores et déjà le remercier ! Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer, il y avait de l’animation dans la cuisine. Je devinai la présence d’un serviteur et d’un de ses maîtres, certainement la mère qui recommandait les plats de ce soir. J’attendis qu’elle reparte dans le salon, enfin je pense puis, entrai discrètement. Le serviteur me tournait le dos, épluchant des tomates sur une planche en bois. Une goutte de sang ruissela le long de son front avant de gouter sur la planche. Ma dague s’était enfoncée dans son crâne comme dans du beurre. Je le tirais par les bras jusqu’à la serre afin de lui soutirer ses vêtement et de me les approprier. Je trouvais cela plus … divertissant, mais je fus tout de même obligés de déchirer le dos de la chemise, mes ailes devaient bien sortir quelque part. Une femme – Harold ? Où êtes-vous bon sang ! Un léger silence s’installa avant qu’elle ne reprenne. Harold, vous vous êtes coupé ?Garràn – Ce n’est rien ! Une minute et je suis à vous !Je ne pensais pas que la bonne femme tomberait aussi facilement dans le panneau, ma voix aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, mais j’oubliais qu’il ne devait pas s’attendre à un assassinat orchestré aussi majestueusement. Mais j’en avais fini avec les pincettes, il était temps de faire un carnage ! J’avais gardé mon harnais pour maintenir ma faux derrière le costume que j’avais emprunté au serviteur. Une dague dans chaque manche, le plat de résistance dans la main gauche, une serviette pendant le long de mon avant bras, j’en trais en scène dans le salon en toute sérénité. La famille était au grand complet, attablé les uns à côté des autres, le second serviteur derrière le maire, enfin je supposais qu’il s’agissait de lui. Les yeux de chacun s’agrandirent, le maire était resté bouche bé alors que je déposai le plat sur la table aussi naturellement que possible. Seuls les enfants, naïf au possible, n’avaient rien remarqué. Le maire se tourna rapidement vers son second, mais ce dernier tituba en arrière avant de s’écrouler sur le sol, une dague planté au même endroit que son ex-camarade. Garràn – Quoi ? Ma couverture est si ridicule que ça ? Vous auriez pu faire l’effort de poursuivre le repas comme si de rien n’était, non ?La tablée était répartie ainsi : Une table rectangulaire dont chaque extrémité était réservée au maire et son bien aimé, d’un côté l’on retrouvait les trois enfants, deux jeunes garçons du même âge, certainement jumeaux, ainsi qu’une jeune fille un peu plus âgée. En face de la dernière génération se trouvait leur ancêtre, parents du maire. Puisque le contrat avait été relativement facile jusque là, je décidai de proposer un petit jeu à mes ôtes. Garràn – Bon, puisqu’il y a beaucoup d’enfant et qu’il va me falloir tuer quelqu’un en premier, car il m’est impossible de tous vous tuer en même temps, je vous propose un petit jeu. Toute les sorties sont verrouillées n’est-ce pas monsieur le maire ? Celui-ci était resté incrédule, terrifié. Enfin sauf une ! Si l’un de vous sort par une autre porte que celle où je suis entré, il sera éliminé ! Bien entendu, vous pouvez vous cacher et user de toutes les ruses au possible pour parvenir à vos fins. Sachez toutefois que si je vous attrape, vous serez également éliminé ! Je regardais l’assemblé, tous tétanisés et concentré sur mes paroles. Nous allons bien nous amuser ! Trois, deux, un … C’est partis !Dans un premier temps, personne n’osa bouger, bien trop terrorisé pour lever le petit doigt. Frustré par tant d’incompréhension, je décidais de prendre l’initiative et tant pis pour les enfants s’ils volent du sang couler sur leur repas. Je dégainai rapidement ma faux et dans un geste soudain, tranchai la tête des deux aïeules. Ces dernières roulèrent dans leur assiette et la cohue générale débuta à mon grand plaisir. Les enfants quittèrent la table et montèrent les escaliers quatre à quatre. La mère les suivis comme elle pu avec robe longue, et le père, ou le maire, se cacha sous la table, comme si cela allait le protéger. Garràn – Si tu penses sérieusement que le bois de la table va te protéger, c’est que tu es bien naïf. A plusieurs reprises, je frappais la table à grand coup de faux, la lame s’enfonçant dans celle-ci pour lécher le visage du pleutre transpirant à grosses gouttelettes. Je vois ce que tu veux faire … Tu penses que je vais aller chercher ta femme et tes enfants pendant que tu t’échappes, malheureusement pour toi … j’avais déjà décidé que tu serais le dernier à mourir, ce n’est pas drôle si je vous dévoile tout dés le début !Je saisi ses jambes et le tirai sèchement vers moi, le poussant vers les escaliers, lui aussi allait monter rejoindre ses enfants et sa femme, mais aucun d’eux n’allait redescendre. Je le suivai également, lentement, grimpant les marches une à une. Si l’un d’eux prenait l’initiative de sauter, je l’entendrais d’ici, une chute de cette hauteur pouvait être mortel pour un enfant, et relativement dangereuse pour un adulte averti. Il est vrai que je jouais avec le feu, mais il fallait quand même que je prenne un minimum de plaisir. La première porte à laquelle je frappai était une petite chambre de fillette, vide. La seconde, les toilettes, tout aussi vide. Je lançai ma faux à travers le couloir et celui ci se planta dans le placard se trouvant à l’autre bout. Du sang commençait à couler sur le planché. La femme avait trouvé une bien mauvaise cachette. Tant pis pour elle. La porte suivante était la chambre des petits garçons, laquelle ou se trouvait les enfants. Ce fut rapide et indolore, je n’appréciai pas particulièrement m’occuper de ce genre de broutille. Une fois fini, je me tournai vers l’avant dernière porte derrière laquelle je pouvais entendre les sanglots d’un homme rongé par la culpabilité et la peur. Garràn – je sais que tu es là petit homme. Tu devrais venir voir ce qui reste de tes proches … Maire – Tu n’es qu’un monstre !! Pourquoi … ?Garràn – Sais-tu que par ta faute, de nombreuses personnes ont perdu la vie ? Les plus pauvres et les plus démunis ...Maire – C’est pour eux que tu as fait tout ça ?Garràn – Non, juste pour moi, pour mon honneur.J’entrai dans la salle de bain. Le patriarche s’était réfugié dans les termes qu’ils avaient fait construire, plutôt ingénieux de leur part, d’ordinaire cette pièce se trouve au rez-de-chaussée. Mais je n’avais pas le temps de contempler le chef d’œuvre du constructeur. Je m’approchai des termes et regardai d’un air hautain le piètre humain qu’était le maire en réalité. Un véritable pleutre sans aucun scrupule, malheureusement pour lui, moi aussi je pouvais faire abstraction de bonté. Garràn – C’est par ma main que tu es devenu ce que tu es aujourd’hui et maintenant, c’est par ma main que tu vas disparaître. Je n’aurai jamais dû t’aider dans ces élections à la noix. J’ai appris de mes erreurs, cela ne se reproduira plus …Sur ces mots, le rideau tombe. Afin de faire disparaître les preuves, je décidais de mettre le feu à la maison avec ce qui me passait sous la main puis, une fois sûr que celui-ci avait pris, je m’éclipsais de la résidence par le même chemin qu’à l’arrivé. Les gardes faisant la ronde s’étaient rapprochés de l’entrée principale, me laissant le champ libre, leur priorité n’était pas de me capturer, mais de sauver leur maître des flammes, mais comme le maire était parano, aucune entrée n’était accessible, hormis celle de la serre qui était déjà littéralement sous les flammes. Ceci est la fin de ma mission. Je n’avais plus qu’à rentrer au bercail faire mon rapport. Galuna n’allait pas être très contente, prônant la discrétion, mais parfois, il vaut mieux un bon grand feu de joie pour cacher la misère …
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 27 Nov 2019 - 12:40 | | | Chapitre 1 : Une errance anonyme En travaux ... - Source:
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 27 Nov 2019 - 17:06 | | | Métier de manufacture : Partie 1
Une forge sous le sable chaud Forgeron d'arme
- Les premiers pas ...:
Depuis mon arrivé à Stellaraë, je n’avais pas encore pris la peine de visiter les célèbres forges de la capitale. Et puisqu’aujourd’hui je n’avais rien à faire à part vagabonder dans les rues en traînant des pieds, se serait une bonne occasion d’y faire un tour. Je me dirigeais donc vers les grandes forges ensablées de la ville aux mille Oasis !
En entrant dans cette immense bâtisse, je pouvais sentir la chaleur du métal fondu caresser ma peau, imaginer la sueur des forgerons peser dans l’air, entendre le fracas des armes, le martelage des marteaux. Pour une première fois, il est vrai que j’étais impressionné, mais je ne comptais pas m’arrêter à la simple visite. Non. J’étais bien décidé à m’exercer, après tout, ce lieu est public, donc rien ne m’empêche de pratiquer un peu.
Près de l’entrée, une grande feuille de papyrus était encadrée de pot de crayon en tout genre, d’outil inconnu et de paperasse apparemment inutilisé depuis longtemps au vu de la poussière accumulée. Cette feuille servait de registre pour la journée, notant les entrées et sortis des artisans potentiels. Je m’exécutais donc, prenant le premier crayon que ma main croiserait et notais mon nom. De grandes vestes et du matériel était disponible à chaque poste de forge. Une fois vêtu de l’uniforme traditionnel des artisans forgeron, je me mis au travail. Les matériaux et outils à porté de main, un carnet de forgeron rempli de note concernant le métier et d’astuce de travail, j’avais tout ce qu’il me fallait pour bien travailler.
Après de longues heures de patiences et de concentrations, j’en avais enfin terminé ! Exténué, je comptais bien me reposer à la taverne après cela. Un repos bien mérité. Comme tous artisans, je suppose en tout cas, j’étais fier de ma première réalisation et je ne comptais pas m’arrêter en si bon chemin ! Je reposai et rangeai le matériel à sa place, retirai la tunique en cuire noire, récupérai ma petite création et me dirigeai vers le registre pour y inscrire mon nom.
Je reviendrai très bientôt !
[Lil'ance à mettre en vente]
- D'une pierre deux coups !:
Quelques jours s’étaient écoulés depuis ma dernière visite en ces lieux et j’avais déjà oublié de marquer mon nom sur le registre… Bref, j’étais revenu rapidement pour la simple et bonne raison que je me sentais comme chez moi, avec mes habitudes, mon passe-temps, mon plaisir. Entendre résonner le choc des métaux à travers cette spacieuse forge était un appel à la liberté ! Et il m’était impossible d’y résister ! C’est pourquoi, aujourd’hui, je voulais me donner à fond, je voulais voir du progrès ! Du résultat ! Et pour cela, rien de mieux que la pratique pour s’habituer au métier. Mais avant de commencer à forger, je commençais par lire les bouquins, présents apparemment à chaque poste de forge, d’introduction de la forge d’arme. Quelques temps pour mieux saisir les astuces et les bonnes manières d’un bon forgeron doit avoir.
Il était temps que je me lance ! Et tout mon arsenal était prêt, je n’attendais plus que mon imagination pour guider mes pas ! Mais … je n’avais absolument aucune idée de ce que je pourrai faire aujourd’hui ? Réfléchissons ! hmm … Une lance ? Comme la dernière fois ? Non, un bon forgeron doit savoir varier ses produits ! Je regardais autour de moi comme si mon regard cherchait quelque chose en particulier. Celui-ci s’arrêta sur mon arme de prédilection, celle qui me suit depuis un bon moment déjà. Une faux ! Et pourquoi pas deux faux ? Aller ! La machine était lancée et rien ne pouvait l’arrêter dorénavant ! J’y mettais tout mon cœur, toute ma rage afin de produire de plus belles armes que la dernière fois ! Une motivation inébranlable qui ne pouvait que se concrétiser par un succès !
Après de longues heures passées à suer devant la chaleur des fours et des coups de marteau donnés à tout va, je ne pouvais qu’admirer le résultat. Deux belles faux scintillantes, encore chaude, la lame tranchante à souhait et un agréable touché au niveau du manche. Ces armes-là on la particularité d’être relativement légère et maniable pour un bon manieur de bâtons ou autres objets et armes longues et fines. J’avais progressé, pas assez, mais suffisamment pour faire une arme supplémentaire dans un même laps de temps que ma dernière création. Il me faudrait toutefois attendre longtemps avant d’apposer mon sceau sur l’une de ses armes là. Seul les plus célèbres et les plus compétant peuvent signer leur propre arme et j’en étais qu’au début de mon apprentissage !
Une fois de plus, je rangeais mon établi, chaque chose à sa place, inscrivis deux fois de suite mon nom puisque j’avais oublié de le marquer en venant, puis repartit avec mes deux faux, enfin mes trois avec celle que je porte quotidiennement.
[2 Faux gère à mettre dans le sac]
- Une journée bien chargée:
Un peu de motivation … non … beaucoup de motivation !! Il allait m’en falloir énormément pour aujourd’hui ainsi que pour les deux prochains jours ! Lors de mes deux premiers passages dans les forges, je m’étais rendu compte que produire des armes était à la fois intéressant pour le corps et pour l’esprit, mais aussi pour le porte monnaie. Et la conclusion était si simple que même un idiot n’aurait pas eu besoin de poser de question. Il était surtout question de s’armer en conséquence de mes prochaines aventures et pour cela, j’avais d’une quantité exorbitante de pièce d’or pour assouvir mes achats compulsifs. Rien que de penser à ce que je pourrai porter dans quelques semaines me faisait rêver, c’est dire à quel point cela me trotte dans la tête !
Aucun changement dans toute cette routine, personne à l’horizon, le même bureau avec la même feuille de pointage, la même plume à ancre posé sur la gouttière. Contrairement à la dernière fois, je commençais d’abord par noter mon nom, puis je m’installais devant un four, m’habillant convenablement pour ce qui allait suivre. Aujourd’hui, je comptais augmenter mon rendement quantitatif sans pour autant diminuer la qualité de mes produits. Un défi que je m’étais imposé pour ainsi me permettre de me motiver indirectement. Je savais pertinemment que me faire violence sans un quelconque défi était un combat perdu d’avance. Et c’est donc ainsi que je m’attelais à la tâche ! Au fur et à mesure que le temps passait, je pouvais sentir perler sur mon front ainsi que sur mes bras, la sueur de mon labeur. Malheureusement pour moi, ce premier jour fut décevant. Dépité devant tant de difficultés à augmenter la cadence de production, je m’étais résigné à prendre soin de l’esthétique des deux lances que j’avais produites ce jour-là. Et cela me servira de leçon pour le lendemain, optimisant tous mes déplacements, tous les mouvements que je devais faire pour travailler le fer.
Et c’est avec cet état d’esprit que je revins le lendemain, avec plus d’assurance et de conviction que précédemment. Il était impératif pour moi de me surpasser, pour mon égo ainsi que pour mon expérience. Ma détermination me permettrait d’aller plus loin encore, j’en étais convaincu ! Plus intense furent les coups de marteau ! Plus fort furent les chocs donnés par main au fer ! Plus long furent les raisonnements de mes coups. Cette détermination inébranlable contribua à ma réussite, à mon exploit personnel. Non, ce n’était pas un exploit. J’avais simplement repoussé mes limites et il ne tenait qu’à moi de les pousser toujours plus loin. Dorénavant, c’est ce que je m’efforcerai de faire.
Repousser mes limites.
Je ramassais mes 3 Faux et pris la poudre d’escampette. Après ça, j’avais bien mérité une bonne stellaroise ainsi qu’une lonnnngue sieste…
[3 Faux gère ainsi que 2 Lil’lance à mettre dans le sac ]
- La signature de l'artisan:
Encore un matin ensoleillé, illuminant la pièce sombre qui me sert de chambre. Les rayons du soleil éclairait la vieille faux que je me trimballe maintenant depuis un bon bout de temps, commençant à s’effriter, réfléchissant la lumière dans toute la pièce. Peut-être qu’il était temps pour moi de me remettre à travailler le fer ? Non. Je n’en avais aucune envie, pas maintenant. Ma dernière commande était encore plus ou moins récente et m’avait littéralement exténué au point de me lasser de la forge. Je pouvais me souvenir encore très clairement de chaque mouvement, chaque opération, chaque perle de sueur dégoulinant de mon front tellement le souvenir était frais dans ma tête. Il me fallait du repos. J’ai toute la vie devant moi pour m’y remettre et une passion, on ne s’en lasse pas aussi facilement ! Je décidais donc de passer mon tour pour aujourd’hui, préférant ainsi me balader en ville pour me distraire. Je n’avais rien d’autres en tête et rien d’autre à faire pour me sortir cette fausse envie de mon esprit. Il n’y avait pas foule à l’extérieur, la populace probablement occupé à travailler, à s’aventurer, à combattre. Tant mieux ! Je n’aimais pas avoir à faire face à troupeau d’obstacle déambulant au hasard dans les rues, je me sentais comme oppressé, comprimé, étouffé dans ce genre de situation. Il me fallait de l’espace, un peu comme dans les forges … Il fallait que je me sorte cette idée de la tête, mais inconsciemment, mon corps s’était dirigé de lui-même vers celle-ci, comme un attiré par une force invisible et inexplicable. Je n’avais donc pas le choix ? Je ne croyais en aucun dieux, ne vénérais aucune idole, mais j’imagine que l’on n’échappe pas à sa destiné. Il était donc de mon devoir de fouler le sol dallé de la forge, de respirer cet air si chaud, de modeler le fer comme du cuir. Des sensations que j’essayais d’oublier pour la journée car trop épuisé depuis la dernière fois, mais bon … on ne choisit pas quand est-ce qu’on a envie de pratiquer sa passion, il était donc inévitable que rentre dans cette immense bâtisse qu’est la forge de Stellaraë. Une fois le palier de la porte franchie, il m’était impossible de faire demi-tour. Je m’approchais du parchemin à l’entré, censé répertorier les différents artisans de la ville et contrôler les allez et venus des citoyens afin d’éviter les vols de matériel. De toutes manières, deux gardiens occupaient l’entrée de la forge, je voyais donc mal une personne s’enfuir avec une enclume ou du fer en quantité. J’y inscrivis mon nom le plus clairement possible, redéposai la plume dans la gouttière du bureau et me rapprochai d’une cheminée de forge. J’enfilai le tablier et les gants mis à disposition, allumais la cheminée en y déposant du charbon de bois en grande quantité. Il ne me restait plus qu’à attendre que la température monte avant de pouvoir y déposer le fer. Le déposer trop tôt pourrait rendre la lame trop souple ou au contraire trop dure et vite cassable, chose que je souhaiterai éviter vu le prix du fer à l’hôtel des ventes, ce n’était donc pas une opération à réaliser à la va-vite et sans réflexion au préalable. Pendant que la température continuait de grimper dans la cheminée, je commençais à m’occuper de la lame. Avant de la faire chauffer, il me fallait lui donner sa première forme et donc la façonner comme je l’entendais. Pour cette opération, il me fallait donc meuler la pointe de la lame et l’arrondir à ma guise. L’ébauche de la lame était plutôt lourde à porter à bout de bras, je devais donc me concentrer pour ne pas trop appuyer sur la meule, cela rendrait le résultat fragile et inutilisable au combat. Chaque opération à son importance, à son temps d’attention. Rien n’est à négliger. Comme si le temps était compté pour chaque action réalisée. Derrière moi, le feu crépitait doucement. J’avais encore un peu de temps avant d’y insérer la lame. Mais il me restait encore une étape importante qui me prendrait du temps. Maintenant, je devais apporter, à ce début de lame, une épaisseur croissante de la pointe jusqu’au bout de la lance. La seule différence avec la réalisation d’une faux, arme que je réaliserai après celle-ci, c’est la courbe. Celle d’une faux se doit d’être parfaitement arrondie pour facilité le balancement de l’arme de façon circulaire. S’il y a une bavure, la lame en serait ralentie lors d’une attaque. Je parle bien sûr en tant qu’expert à la maîtrise de cette arme. Il en va de même pour la lance qui ne transpercerait pas l’ennemi comme il le devrait et risquerait de s’accrocher. Je donnais donc une forme plutôt en relief à la lame, afin d’anticiper les futurs coups de marteau que je donnerai à la lame. Maintenant, j’allais m’attaquer à la réalisation du manche qui est bien plus importante qu’une épée ici. Pour une lance ou une faux, le manche doit être à la fois résistant et souple, un bon compromis permettant de parer un coup sans que celui-ci se casse ou soit tranché. Avant la chauffe, je donne généralement une forme plutôt triangulaire à celle-ci pour mieux l’arrondir une fois rendu modelable comme du cuir souple. Les extrémités doivent être légèrement plus importante en épaisseur afin de facilité la prise en main une fois terminé et également de rendre la forme plus harmonieuse. La lame étant à l’intérieur de la cheminée à chauffer, une couleur rouge cerise plutôt claire. Il était temps … Place à la forge de la lame ! Celle-ci étant encore sous ébauche, ayant encore des formes plus ou moins vallonné, jusqu’à maintenant mon objectif était simplement d’établir le tranchant de la lame et de lui apporter une épaisseur la plus constante possible pour la lance et de donner une courbe parfaite à la lame de la faux. Mais maintenant, le travail allait consister à aplatir la lame au niveau du tranchant de la lame. Astuce que j’avais pu remarquer chez les autres artisans forgeur d’arme, c’est qu’il comptait le nombre de coup qu’il donnait à la lame afin d’en donner autant en retournant la lame. Je m’appliquais donc à chaque coup de marteau, l’enclume faisais trembler le sol, le choque raisonnait dans toute la forge, le feu crépitait à mes oreilles, le tout composait une partition d’une symphonie que je ne me lasserai jamais d’écouter, au plaisir de mes tympans. Je profitais de cette texture malléable pour arrondir le manche, graver divers motifs et forme en relief pour côté encore plus artisanale de mon travail. C’est également la partie que je préfère puisqu’il permet de laisser libre cours à l’imagination. À force de répéter l’opération, j’avais fini par reproduire à plusieurs reprises les mêmes symboles, ce qui devint petit à petit comme la marque que je laissais sur mes œuvres d’art. Une sorte de signature en quelques sortes. Des motifs que je dessinais régulièrement, alors que le dragon représentait l'indifférence entre le dragon blanc et le dragon noir que mes congénère vénéraient et haïssaient. Je ne sais pas trop d'où met venu cette idée, mais je cherchais peut-être à montrer que je ne vénérais ni l'un, ni l'autre, que j'étais un peu perdu au milieu de tout ça, je ne sais pas, en tout cas, c'est devenu en quelques sortes ma marque de fabrique. Le travail était presque terminé, il ne restait plus que la partie la plus délicate, la trempe de l’arme ! Il m’est déjà arrivé de faire tomber ma lame au sol après la trempe, celle-ci avait explosé en éclat comme vitrail que l’on explosait à coup de pierre. C’est donc à ce stade que l’arme est la plus fragile et donc qu’il faut faire le plus attention. Une fois la lame rouge sombre, la lame est laissée au repos quelques secondes que je compte dans ma tête avant de la nettoyer rapidement et de la remettre à chauffer, mais cette fois-ci, à même la braise. La lame doit être posée de façon à ce que la chaleur remonte petit à petit jusqu’au tranchant de la lame, donc le dos de l’arme sur la braise. Le bac d’eau à porter de main, préparé à l’avance, j’attendis que la lame devienne couleur cuivre pour la retirer et la refroidir brutalement dans l’eau. Il ne restait plus que la finition, un dernier passage à la meule pour affiner le tranchant de la lame. Une petite astuce que j’ai pu remarquer au fil des opérations qu’il faut mouiller le tranchant de la lame avant de la réaffuter et ainsi éviter de retirer la trempe de sur le tranchant. Ce n’est pas forcément obligatoire, mais c’est une précaution que je prends. On n’est jamais trop prudent ! Pour finir, il ne reste plus qu’à fixer le manche. Et voilà ! La lance et la faux sont prêtes ! Durant 6 jours de suites, je répétais ces opérations, réalisant chaque jour deux nouvelles armes, passant chaque jour un peu plus de temps dans la forge, rattrapant tout le temps perdu à l’extérieur de la ville à me battre, à réaliser de petits contrats ou encore à me balader, tout ce temps où j’ai évité les forges. S’il y avait bien une chose que j’avais retenue aujourd’hui, c’est qu’il ne fallait pas résister à l’appel de sa passion, il faut se laisser aller de temps à autres et c’est ainsi que l’on retrouve plaisir à exhiber ses talents ![/justify] [Garràn conçoit 6 Lil'ance et 6 Faux gère, il s'équipe d'une Faux gère et met le reste dans son sac][/quote]
- Créations personnelles:
Pour une fois, ce n’est pas pour revendre mes futurs créations, mais pour les équiper que je venais en ce lieu. Ce lieu qui m’était maintenant très familier. Ce lieu où je me sentais si bien… La chaleur, l’atmosphère, le choc du métal, le feu qui crépite, une des rares choses que j’appréciais ici-bas et pourtant … et pourtant… Cela faisait quelques temps que je pensais à cela … Créer ma propre forge, ma propre boutique d’arme, avec mes propres instruments, mes propres outils. Certes, cela m’isolerait encore plus de la sociétée, mais je pourrai travailler en toute tranquillité et par pur plaisir. Je n’aurai plus besoin de faire des allé et retour dans cette forge, même si ce lieu ma plaisait. Peut-être plus tard. Je ne me sentais pas encore capable de tenir une boutique. Je manquais encore d’expérience et également de tact. La relation client n’était pas tellement mon truc, mais si je pouvais faire de mon plaisir un art rendant service à de futur grand guerrier ou à de simple bandit en quête de combat, alors pourquoi pas ?
Garràn – La dernière fois, j’avais passé 6 jours de suite à fabriquer de nouvelles armes. Je repensais à tout ce temps mis de côté pour ma propre fortune. Cela allait être l’une des dernières fois … l’une des dernières fois où je travaillerais ici.
Comme à mon habitude, j’enfilai mon tablier, mes gants, pris d’une main ferme le marteau qui avait forgé ma passion et qui allait probablement éclairer le chemin de ma destinée ! C’est dans cette optique que je passais ma journée dans les forges Stellaroises ! [Création d'une dague camélia et d'une griffe des roses à équiper à la place de la griffe commune et de la faux cheuse]
- Une dernière fois:
La commande que je venais de passer chez ce maître forgeron m’avait motivé à en faire de même que lui ! Connaissant bien le coin, pour y avoir logé quelques temps et y avoir travaillé durant de longue journée, Stellaraë possédait une forge publique, ouverte à tous les forgerons sachant manier le marteau, l’art et la manière de forger le fer. C’est donc dans cette optique que je me rendis dans cette forge pour y enfiler leurs vieux tabliers moisis et cramés de partout, le marteau fissuré sur les extrémités. J’avais oublié à quel point le matériel à disposition ici n’était pas de bonne facture, mais quand bien même, un forgeron aguerri s’est normalement affranchi de ce genre de détail, cela ne devait pas l’empêcher de déployer ses compétences. J’allais moi-même le prouver aujourd’hui ! [Garràn fabrique une Faux Gère et la met dans son inventaire]
- La forge ensablée
- Source:
Dernière édition par Garràn le Mer 18 Déc 2019 - 18:15, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 27 Nov 2019 - 17:29 | | | Le championnat de Baldorheim Saison 5 : 10e au classement avec 16 points. [4 Matchs/1 Victoires/3 Défaites] Saison 6 : 5e au classement avec 31 points. [4 Matchs/2 Victoires/2 Défaites] Saison 7 : 2e au classement avec 57 points. [6 Matchs/4 Victoires/2 Défaites] Saison 8 : 5e au classement avec 115 points. [13 matchs/9 Victoires/4 Défaites] Classement de la salle des trophées- Source:
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 27 Nov 2019 - 17:50 | | | Rapport de mission
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Rapport de mission 020
- Mission : Assassinat
- Cible(s) : Ulrich lane (Chef du mouvement révolutionnaire), Tenma Gassel (Haut membre du mouvement), Kabhor Svilerson (Bras droit du chef), Léon et Lenna Thari (Haut membre du mouvement)
- Objectif : Eliminer les membres fort du mouvement révolutionnaire afin d'étouffer la révolte avant exécution de leur plan.
- Lieu : Kastalinn et ses alentours
- Récompense : Beaucoup d'or
| Il est ridicule d'accepter une mission simplement parce que celle-ci propose beaucoup d'or en récompense. Mais parfois, il y a du bon en ça, cela me permettra de financer mon équipement qui commençait à se faire vieux. Et puis, on trouve toujours des intérêts communs quand il s'agit d'éliminer quelqu'un. Pour ma part, le mouvement révolutionnaire, je m'en cogne. Il n'y a rien d'intéressant à éradiquer un groupuscule d'incompris clamant leur slogan sans queue ni tête sur les toits de Kastalinn. Mais découper des Humains est quelque chose de plaisant. Impossible de refuser. Cela faisait maintenant quelque temps que je cherchais de quoi m'occuper. L'ennui s'en était pris à moi et ne me quittait pas. A part rôder dans les terres désolées et errer dans les ruelles de la capitale des Humains, je ne voyais pas quoi faire d'autres ... Même à Lédéhi, les entraînements ne duraient qu'un temps. Je les bâclais comme s'il s'agissait de ... de quoi ... bas de rien en fait ... C'est en tournant en rond devant le tableau de mission que j'étais tombé nez-à-nez face à un petit contrat plutôt intéressant. J'avais je té un œil à mon équipement avant de coller mes yeux au montant qui s'affichait. La glande, c'était terminé. D'un pas décidé, j'avais franchi le palier de la porte et me dirigeais vers ma prochaine destination : Kastalinn. Un voyage aussi long que désespérant. Je ne comptais même plus le nombre d'Humain que j'avais croisé sur la route, mention supplémentaire pour Stellaraë, mais bon ... passons... Le climat n'était déjà pas le même. Mon séjour à Ishtar m'avait fait oublier la fraîcheur du Nord, pourtant, village dans lequel j'ai résidé longtemps. Avant de me mettre au boulot, j'avais pris le temps de faire le tour de la ville, de ses recoins, de ses alentours, histoire de me souvenir de mon dernier passage et de mémoriser chaque planque abordable pour ma petite partie de chasse qui m'attendait. Bien connaître son terrain, c'est bien s'amuser pendant le combat. Chacun des membres ciblés par le contrat se situait un peu partout dans Kastalinn. Il me fallait découvrir la planque de chacun d'eux et tirer profit de leur situation actuelle. Jouer la taupe finalement. Rien de plus facile pour un Stryge noir ... Le premier candidat n'était autre que le bras droit du chef, vivant à l'extérieur du village dans une sorte de hutte à l'ancienne. Il s'agissait d'un Nordiens, grand blond aux yeux clairs, le visage carré, la mine sérieuse ... Garràn - Bonjour.Kabhor - Traîne pas trop ici ... les plumes tombent vite dans les parages ...Et bien celui-ci n'avait l'air commode, sa disparition ne manquera à personne. Je lui fis un grand sourire et le saluai avant de partir. En voilà un de localisé. Le trouvé n'avait pas été difficile. Sur le contrat, il était précisé l'apparence de chacun à l'aide d'un portrait réalisé au charbon. En regardant sa tête sur le papier, je m'étais dit qu'il ne vivrait pas en plein centre de Kastalinn. Bas j'avais vu juste. Les suivants allaient être les plus faciles à faire disparaître sans problème. Il s'agissait d'un jeune couple fraîchement marié. Remonter leur trace m'avait pris un peu plus de temps, d'une part parce que j’étais vraiment fatigué de mon voyage et qu'une nuit ne me suffisait pas à me requinquer et d'autres part, car plutôt que de se marier à l'église et d'inscrire leur nom et leur résidence à l'Hôtel du sacre, ils l'ont fait discrètement, avec leur famille et leurs amis. Il n'était donc pas vraiment marié, mais formait un jeune couple en vadrouille. Je les avais croisés sur la place du marché le troisième ou quatrième jour. Elle était partie chercher des fruits, quant à lui, il était resté à la taverne du coin pour bavasser avec la fameuse Tenma, elle aussi présente sur la liste des cadeaux à venir. Je le soupçonnais de tromper sa femme avec celle-ci, déjà parce qu'elle était plus jolie et plus souriante, ensuite parce qu'il n'arrêtait pas de lui faire les yeux doux et elle savait le lui rendre. Tant mieux, ça arrangerait tout le monde, je comptais effacer cette infidélité sans que personne ne le remarque. Le dernier membre, chef du mouvement révolutionnaire, habitait à l'écart du centre-ville, dans les rues mal famées de la ville du Nord. C'est le Nordiens qui m'avait mené à lui. Il faut dire qu'il n'avait pas grand chose dans la caboche celui-là. Ma session de recherche était terminée, je n'avais plus qu'à élaborer le plan qui allait mettre un terme à ce mouvement de révolte. Je n'avais même pas cherché à savoir ce que leur mouvement révolutionnaire revendiquait. Pour moi, ça n'avait aucune sorte d'importance. La prime de fin de contrat était trop intéressante pour me concentrer sur autre chose. Il m'avait fallu attendre plus d'une dizaine de jours pour accomplir ma mission afin de planifier dans les moindres détails l'assassinat des cinq hauts membres du mouvement révolutionnaire. Un conseil avait lieu, ce soir, dans la résidence des De L'orgerie, famille de noble qui partageait leur conviction si j'avais bien compris. La résidence se trouvait en plein centre ville, lieu le plus sûr pour organiser ce genre d'évènement et éviter ce genre d'infiltration et d'assassinat. Mais malheureusement pour eux, ils n’étaient pas tombés sur n'importe qui. Mon plan était élaboré, travaillé, précis, aucune ne faille déceler parmi toutes les évacuations supposées possible, parce que oui, j'allais faire évacuer la résidence. La milice ne serait pas loin, mais cela passerait pour un simple incendie. Il ne faut pas jouer avec le feu comme on dit. La résidence était construite de manière à ce que l'entrée principale donne accès au bourg des ripoux, nom que j'avais donné en raison du nombre incalculable de bourge Humain vivant dans les alentours. La résidence en forme de O allait me permettre de réunir tout le monde au centre de la cour lors de l'évacuation, seul les cinq membres seront absent, trop occupé à se débattre dans les flammes. J'affichais une mine réjouie, pensant déjà au bruit des pièces d'or tombant dans mon petit sac en cuir. La réunion allait bientôt commencer. J'enfilais une grande cape qui allait cacher mes ailes sombres, histoire de ne pas attirer les regards, et je décidais de rentrer d'un pas décidé dans la résidence. Garde de la Milice - Halte-là ! Invitation ?Garràn - Depuis quand le conseil a besoin d'une invitation pour mener à bien une révolution ?Garde de la milice - Heu ... et bien je ... c'est la règle, une lis...Garràn - Vous me faite perdre mon temps ... *soupir* ... Il serait fort dommage de décevoir Sir Ballich, vous le connaissez aussi bien que moi, non ?Le garde avait hésité quelques secondes avant de lâcher une sueur froide et de me laisser passer dans le hall d'entrée. Pas étonnant, tout les bourges sont aussi pourri de l'intérieur qu'ils sont riches. Le souvenir de certains d'entre eux m'avait permis de passer sans difficulté. Heureusement d'ailleurs, j'aurai grillé ma couverture d'entrée de jeu sinon. Le hall s'ouvrait à moi, large, haut, un lustre aux mille couleurs pendant au-dessus de nos têtes. D'autres invités discutaient près de l'entrée. De chaque côté, un long couloir faisait le tour de la résidence pour se rejoindre de l'autre côté de la cour, la plupart des invités se dirigeais vers la cour ou le buffet trônais près des coupes de Douze, boisson alcoolisé que les riches dégustaient avant de passer à table. Je fis le tour du domaine avant de rejoindre la cour, mémorisant l'emplacement des gardes et ciblant mes proies. Le barbare n'était pas encore arrivé, ça ne m'étonnait même pas, je dirais même plus, il ne se joindra pas aux autres invités et se rendra directement dans la salle du conseil à l'étage et repartirait aussitôt la réunion terminée. Les petits révolutionnaires avaient organisés leur réunion dans la résidence le même jour que l'anniversaire du jeune De L'Orgerie, cela leur permettait de profiter de la sécurité des gardes enrôlé pour l'évènement et de rencontrer d'autres nobles à qui partager leurs idéaux. Le petit conseil commençait à se diriger vers les escaliers pour prendre place dans la salle de réunion, et comme prévu, le barbare arriva, se présenta devant le garde et se dirigea directement vers l'étage. J'attendis simplement que tous les membres soient montés pour en faire de même. La porte derrière laquelle je me trouvais était verrouillée, le conseil se trouvait à l'intérieur de la pièce et débâtait sur une quelconque stratégie de propagation de je-ne-sais-quoi. Cela n'avait aucune sorte d'importance, leur destin était déjà tout tracé. Il m'est arrivé de crocheter quelques portes à Lédéhi, rien de bien méchant, mais u moins j'en avais retiré de bonnes leçons. En bricolant un peu la serrure de la porte, j'arrivai à mes fins, condamnant la porte depuis l'extérieur. La serrure était maintenant bloquée, j'avais enroulé un petit fil de fer à l'intérieur et l'avais calé de manière à ce qu'il ne puisse être retiré. Les cinq Humains ne s'étaient aperçus de rien et continuaient encore leur petite discussion, me laissant le temps de chercher quelque chose pour faire du feu. Je n'avais rien sous la main, mais j'avais repéré une bougie de chambre dans la pièce d'à côté. La salle du conseil était remplie de bouquins et de meubles, le sol n'était ni plus ni moins des planches de frênes brossées. Il y avait suffisamment de combustible dans la pièce pour allumer un bon brasier, j'y avais simplement dissimulé un peu de paille par-ci par-là pour faciliter l'ascension ardente des flammes. Je saisis la bougie dans la chambre d'hôte se trouvant à côté et alluma la mèche que je venais de faire glisser sous la porte. Cette dernière prit feu en un instant et emmena la petite flamme vers l'intérieur de la pièce. Après quelques minutes, une femme, que je soupçonnais être Tenma Gassel, s'inquiéta auprès de l'odeur de brûlé qui prenait ses narines d'assaut. Je pouvais sentir du mouvement à l'intérieur, mais trop tard, la petite flamme arriva aux rideaux qui s’embrasèrent rapidement et il s'étala dans toute la pièce. La seule issue viable était la porte que je venais de verrouiller, les fenêtres se trouvant à l'étage, une bonne dizaine de mètre les séparait du sol. Une autre pièce se trouvait de l'autre côté, il s'agissait de la réserve ou tout les livres de la famille De L'Orgerie se trouvaient, pas forcément le meilleur endroit pour se cacher pendant un incendie. Je descendis pour rejoindre la cour et prendre place pour le spectacle qui allait bientôt démarrer. Le feu allait s'étendre dans toute la pièce et allait s'emparer de la réserve. Toute la peuplade se précipita dans la cour, s'enquérir de la nouvelle. On pouvait entendre les hurlements des malheureux puis, d'un coup, les fenêtres éclatèrent toute en même temps, recrachant un souffle de flamme qui fit taire les hurlements. S'en était fini d'eux, le petit mouvement révolutionnaire venait de vivre s'est dernier instant. La milice vint se joindre aux festivités pour prendre en charge la noblesse et éteindre le feu. Ils allaient certainement chercher un coupable, mais le seul survivant qu'ils allaient trouver devait être le barbare. Je connais la résistance des Nordiens, bien que je n’aie pas prévu ce qui venait de se passer, il devait s'en être sorti. La milice emmena l'ensemble du groupe, deux par deux, jusqu'à l'extérieur de la résidence afin de nous emmener en sûreté. Le Jarl avait de bonne troupe qui tenait beaucoup à la sécurité du village et de ses habitants, je pouvais l'en remercier. Arrivé à l'extérieur, chaque noble fut interrogé avant d'être raccompagné, j'étais resté un peu plus longtemps, me mêlant aux villageois sortis de chez eux près de la résidence. Je voulais attendre de voir le résultat de ma petite manœuvre. Le feu, n'ayant plus grand chose à brûler dans le périmètre, commençait à s'étaler sur l'aile Ouest. Il n'y avait rien à brûler dans cette aile de la résidence, mis à part peut-être les poutres maintenant les structures et le contour des fenêtres, et puis la milice était arrivée, jetant de grande bassine d'eau tirée du puits aux alentours. Les gardes arrivèrent à étouffer le feu. Il y avait eu effectivement un survivant, mais ce n'était pas le Nordiens. Le chef du mouvement était encore en vie, mal en point, mais en vie. La milice venait de le descendre et lui apporta de l'eau. Il était nu comme un ver, mais retirer ses vêtements n'avait fait qu'éviter de brûler comme ses camarades, cela n'avait pas empêché les flammes de lui prendre ses jambes, son bras gauche et la moitié de son visage. Baël - Tout en se dissimulant dans la foule, invisible de tous. C'est lui qui a mis le feu à la résidence ! Il n'avait rien à faire là ! Pourquoi l’a t-on invité ?!Garràn - Tout en chuchotant, un large sourire s'étendant sur mon visage, Merci bien Baël.Baël - Il n'y a pas de quoi ! J'aime bien voir les humains s'entre tuer, quel bande de cafard.- Oui, il n'avait rien à faire ici !- Emmenez-le !- Vengeance sera faites !Les brûlures au visage de ce dernier l'empêchaient de parler, le laissant dans l'incapacité de se défendre. Mon plan était pensé de cette manière, mais je pensais plutôt voir le Nordiens debout sur ses pattes, se faire lapider par les villageois, mais une pendaison pour le chef du mouvement, cela pouvait être marrant. L’homme fut emmené à la garnison de la Milice pour y être enfermé en attendant son jugement. Je n’aurai plus qu’à assister à sa triste fin, devant la potence. Comme j’en avais l’habitude maintenant, je décidais d’inviter mon client à cette tragique cérémonie. La satisfaction avant tout ! Et les pièces d’or aussi ! C’est donc avec une bourse sacrément bien remplie que je retournais dans les terres du Sud, profiter de cet or et de mon temps libre. La vie d’assassin n’est pas si mal que ça finalement. On fait plaisir à nos clients et ils nous le rendent bien, on a du temps libre dès qu’on le souhaite et on a le droit de s’amuser à notre façon avec nos proies. Jeune travailleur satisfait et accompli ! - Source:
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Dernière édition par Garràn le Mer 18 Déc 2019 - 18:36, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Mémoires d'un Stryge Noir ... Mer 4 Déc 2019 - 21:20 | | | Métier de récolte : Partie I
Ô Mineur, dure labeur ! Mineur
- Ma première fois:
A peine installé aux alentours de Baldorheim, dans un petit village à proximité pour ne pas éveiller les soupçons, je me présentais aux mines afin d’y trouver le labeur que j’avais perdu à Ishtar. La sueur et la fatigue étant la preuve de satisfaction lors de la récolte de la récompense, c’est tout ce qu’il me manquait pour remplir mes journées d’inactivité au sein de la faction. En plus de forger le corps et les muscles, cela entraînait également le maniement d’arme : tenir sa pioche à deux mains et se pencher d’avant en arrière tout en abattant la pioche lourdement sur la roche. Il n’y avait pas tellement de façon différente de miner, mais les matériaux utilisés divergeait en tout point : couleur, forme, aspérité, poids, rareté. Ce que j’avais l’habitude de manipuler dans mon ancienne forge ne me paraissait pas aussi complexe de recherche, l’exploration des mines n’en était que plus attrayante !
Pioche à l’épaule, ni une ni deux, je m’embarquais dans les profondeurs de la terre à la recherche de bons minerais de fer afin de bien commencer ma première journée de travaille. J’allais y rester des heures et des heures, le temps de récolter le nécessaire pour me payer de trois bricoles plus tard, ainsi que quelques dettes qui traîne si j’ai encore assez.
Baël – Tout cet entrain pour du simple minage, ça me rend fou …
Garràn – C’est toi qui me rend fou là ! Pourquoi t’es pas resté à la maison d’abord ?!
Baël – Si tu crois que je vais rester faire la nounou encore une journée de plus … tu t’fourre le démon ou j’pense !
Ben voyons … première journée à la mine, ruinée …
- La liste des mots:
Il est temps ... Seul moyen pour moi de m’offrir un toit et de quoi manger pour deux durant notre escale à Larmor. L’avantage de petit village en pleine essor, c’est qu’il n’était pas très loin des mines de Kazhar et également de la grande cité de Baldorheim. Cependant, la proximité avec la tour noire me laissait dans une certaine inquiétude. A la moindre indiscrétion, la moindre escarmouche, je pouvais voir débarquer ces maudits pigeons blanc, ainsi que les sombres corbeaux. Ce n’était pas encore le moins de me dévoiler … les préparatifs ne sont pas encore terminés.
Alors que je récupérai ma pioche posée sur la table, je sortis de la petite maisonnette et me mis en marche pour les mines avec la ferme intention de me dévouer corps et âme à la tâche. Une méthode de purification naine, je comprenais enfin ce qu’il pouvait ressentir ! Certes, c’est légèrement différent des brigands et des monstres qui peuple ce monde, mais se battre contre la roche est un entraînement aussi rude pour le corps que pour l’esprit. Imaginez-vous enfermé dans le ventre d’une montagne, avec pour seul éclairage une torche qui se consume en crépitant son mécontentement et un démon comme compagnon d’infortune … Cela ne promettait pas d’être très agréable, mais la récompense en valait la peine : le festin et le repos du guerrier ! D’ailleurs, j’avais entendu dire que selon ces traditions, il était primordial de terminer sa journée auprès d’une bière. Ça c’est bien une réplique de Nain …
Après une cinquantaine de coups de pioches un peu partout dans la mine, j’entassai les derniers morceaux de fer dans ma calebasse à caillasse et la chargeai sur mon dos. Il est vrai qu’à l’intérieur de ces grottes l’on perdait totalement la notion du temps. L’éclairage de torche commençait à faiblir ce qui signifiait pour moi la fin de ma journée de travail. Cela ne servait à rien d’y rester jusqu’à épuisement, je devais également m’entraîner au maniement des armes et garder mes réflexes et mon instinct en éveil. Je demeurais un assassin, qu’importe ma localisation, que ce soit dans les terres désolées où sur le territoire des Kazhariens. Ma présence ici devait rester secrète, du moins mon identité en tout cas. Malheureusement, de nos jours, les gens sont superstitieux à en mourir : Le pain à l’envers sur la table, briser un miroir, croiser un chat noir. La seule chose qu’ils devraient craindre, c’est les Exécuteurs et les assassins de la tour noire, rien de plus. Et quand à leur fidèle protecteur divin, leur sort ne sera que bien pire lorsque je … Oups, je m’égare. Lorsque je leur botterai les fesses bien entendu.
Baël – Et bin, pourquoi tu n’te retourne pas lui éclater sa face ?
Garràn – Je t’ai dis que la moindre altercation pouvait nous nuire ici. Je ne permettrais pas que l’on m’élimine ou que l’on m’emmène en prison tant que la petiote ne se trouve pas chez elle.
Baël – Pff ! Pathétique ! T’essaye de te rassurer en faisant quelque chose de bien ? T’es plus faible que ce que je pensais, t’es pas un corbeau, mais une corneille, un escroc.
Garràn – On verra bien qui est l’escroc à la fin de cette histoire. Pour le moment, tu ne réalises pas que les anciens du Nord comptes parmi les plus puissants guerriers qui peuple ce monde et je compte bien aller y faire un tour un de ces quatre pour leur rabaisser l’caquet !
Mais je ne pensais pas attendre d’atteindre le Nord du continent pour rencontrer des adversaires de tailles … Entre Larmor et Le grand Nord, je pouvais croiser un nombre incalculable de monstre surpuissant et de combattant implacable. D’ailleurs, même dans l’Est il y avait certains Guerriers que je n’aimerais pas rencontrer tout de suite la maintenant. A vrai dire, ce n’était pas le moment de s’y rendre, avec mon équipement actuel, je n’arriverai pas survivre plus d’une semaine dans ces contrées hostiles, il fallait donc que je m’informe pour mieux me préparer, d’où la nécessité de me rendre dans une taverne en rentrant.
Le soleil avait entamé sa décente vers les ténèbres, laissant au ciel une couleur rougeâtre tachée de nuages difformes. Encore un mauvais présage chez les Humains pourtant … je ne pouvais ignorer cette épée qui pendait au-dessus de moi. A chaque instant, mon identité pouvait fuiter, à la moindre distraction. J’avais déjà hâte de quitter la région. Me mordre le poing était la seule chose qui arrivait à me canaliser lorsque j’étais confus. Même si l’envi d’exterminer un ou deux Stryge blanc me démangeait fortement le poignet, je me devais de rester calme en toute circonstance. Comme je l’avais expliqué à Baël, mon séjour dans le Nord me permettrait de devenir plus fort et plus robuste, d’affronter et de prouver ma puissance auprès de grands guerriers et peut-être, pourquoi pas, de faire valoir mes compétences au clan de la gamine en signe de gratitude. Hmm … Tant de voyages enrichissants … je n’aurai jamais assez d’une vie pour accomplir tout mes désirs …
Baël – Rêves pas non plus gamin … Si tu pense pouvoir vaincre le vieux Tungstène, tu te fourres le doigt dans l’œil ! Et je parle même pas des démons, des Donjons et des Dragons …
Garràn – J’ai bien le droit de rêver nan ?
Gamine – Hey ! Vous revenez des mines ?
Garràn – Tiens te v’là ! La gamine nous rejoint sur le sentier. Elle aussi était partie travailler de son côté pour rapporter un peu de nourriture à la maison. La cueillette a été bonne ?
Gamine – Oui ! J’ai même pu ramener quelques fraises, regardez !
Baël – Quel goût ça a ?
Garràn – Je n’crois pas qu’ce soit la saison … surtout que ça ressemble plutôt à des Tomates …
Vivement que je m’en débarrasse quand même …
- Au charbon !:
Il était temps d’aller au charbon ! La récolte s’était découlé sans encombre jusqu’à présent et ce que la vente de ces minerais me rapportait suffisait amplement à régler nos différent de loyer, ainsi que cela nous octroyai occasionnellement de quoi bien manger. Mais il ne fallait pas que je perde se rythme de travail, je ne devrais pas trop traîner dans les parages. Jusqu’à lors j’étais abrité sous les faveurs de la Congrégation, mais maintenant que j’avais quitté les territoires arides du Sud, j’étais redevenu une tête mise à prix chez les colombes comme chez les Corbeaux … Encore que ces derniers ne connaissent probablement pas encore mon identité si Valph avait fait du bon travail. Je devais maintenant agir avec minutie si je voulais arriver à mes fins. Cela n’allait probablement pas être chose aisée, probablement que je serai confronté à la Matriarche et aux Exécuteurs, mais il s’agissait d’un risque à prendre … à moins que … que je m’infiltre dans la tour noire et de demander une audience simple et … non, ça ne marchera pas, ce ne sont pas de vulgaire humains idiots …
Perdu dans mes pensées, j’avais parcourut la distance qui me séparait de la grotte et avais entamé depuis un moment la récolte de fer. Sans que je ne m’en rende compte, j’avais longé toute la parois de la galerie, laissant au sol les minerais de fer qui s’entassait petit à petit. Je me tournais brièvement et sortis de mes pensées en même temps.
Garràn – ça devrait suffire pour aujourd’hui … y a plus qu’à ramasser tout ça …
Je ne savais pas ce qui se passait ces derniers temps, mais je me retrouvais souvent perdu dans mes pensées, réfléchissant à ma réinsertion chez les Stryge noir, après tout ce temps passé en tant que fils de traitre. Mais je ne devais pas y penser maintenant, je verrais bien le jour J comment cela se déroulera … D’abord, rentrons à la maison se réchauffer …
- Gouttelette fine ... ça me mine:
Ciel grisonnant, mine accueillante. C’est ce que je m’étais dis en rentrant. La pluie s’étant abattue soudainement alors je me dirigeais vers les mines. Le travail n’avait pas encore commencé que j’étais déjà épuisé, l’eau s’étant imprégné à mes plumes, je pouvais sentir tout les muscles de mon dos se contracter pour diminuer la charge de mes ailes devenu trop lourde. Rester dans la mine n’allait probablement pas faire sécher mes ailes rapidement, avec l’humidité ambiante. Je n’allais pas fournir un travail exemplaire dans ces conditions, mais tant que la pluie battait son plein à l’extérieur, je devrais prendre mon mal en patience et tuer le temps en minant.
Un peu d’excursion ne faisait pas de mal, avant de miner, je décidais d’abord de repérer une galerie isolée contenant du fer. Ces mines étaient si vastes et si ancienne que le nombre de galerie devait être inconnu aujourd’hui. Des éboulis pouvant fermer l’accès à une galerie, d’autres en faire apparaître, ces galeries étaient fermées au mineur pour une raison qui paraissait évidente … Mais la curiosité avait fait le pas sur les avertissements affichés un peu partout à l’entrée de la galerie dans laquelle je m’aventurai. L’avantage à ce que ces galeries soient déconseillées, c’est que les parois s’étaient effritées lentement toutes ces années sans que cela ne se voit, et parfois en soufflant sur la poussière, l’on peut trouver de l’or. Pour des amateurs, le tout était une question de probabilité, il y a une chance sur deux pour que ce que tu souffles soit ta propre vie, soit le mur s’effrite rapidement et redeviens poussière, laissant soit dévoiler une galerie, soit un filons, soit … la misère.
Mon intuition ne me trompait pas jusqu’à maintenant, l’enchaînement de galerie me conduisait coup sur coup à des filons de minerais de fer, mais je sentais que je pouvais découvrir autre chose encore … Ces galeries cachaient encore quelques choses. La vingtaine de minerais ne m’avait pas rassasiée. J’avais abandonné l’idée de miner du fer lorsque ma cagette était pleine, je n’avais pas réalisé à quel point ce filon grandissant s’était emparé de cette galerie. Je pouvais aisément retourner plus tard ici pour me réapprovisionner en fer. Pourtant, quelque chose manquait à ce tableau. Je déposais ma cagette à mes pieds et suivis mon instinct … il y avait autre chose que du fer dans les parages, je pouvais en mettre ma main à couper. A plusieurs reprises, pendant que je récoltai ces minerais de fer, il y avait eu ces tâches légèrement jaunes entourant certains des minerais de fer. Je n’avais pas prêté attention à ce détail car j’étais occupé à miner ce que j’avais devant moi, mais cela ressemblait étrangement à une couleur que je connaissais de part mon ancien métier. Je pouvais reconnaître cette couleur, un filons un peu moins courant doit se trouver de l’autre côté. Il doit donc y avoir une galerie de l’autre côté … et donc potentiellement un accès à celle-ci. Mais il était possible que cet accès ait été ensevelit par les gravas, il n’y avait donc aucun moyen de savoir si un chemin existait encore.
Je me demandais s’il pleuvait encore dehors, je n’avais pas vu le temps passer. Miner était un vrai tue-temps rentable. Il n’y avait pas besoin de réfléchir. Enfin presque, il y avait tout de même certaine mesure à garder en tête, sinon adieu les pépètes ! Avec l’humidité, les parois de la mine se trouvaient alourdie, augmentant considérablement le risque d’éboulement. Je n’y avais pas pensé plus tôt, mais dés le départ ça avait été une mauvaise idée. Heureusement que je me remémorais les notions de sécurité dans une mine. Il n’y avait pas autant de précaution à prendre en tant que forgeron. Un instant je regrettais mon ancienne profession.
Alors que je continuais à avancer dans la galerie, je m’apercevais que les tâches jaunes se trouvaient de plus en plus nombreuses sur les parois puis, un bruit sourd retentit depuis l’extérieur de la mine. Le tonnerre ? Sûrement. Ce hurlement si sinistre avait parcouru toute la mine pour m’avertir que la pluie ne cessera pas de si tôt, j’avais donc encore du temps devant moi … mais pas assez de cagettes. D’autres bruits retentir, cette fois-ci accompagnés de secousses. La mine avait répondu à l’orage et avait ouvert sa gueule de pierre, libérant ces fameux accès dont je parlais tout à l’heure. Une galerie avait été ouverte et j’allais être le premier à en récolter les minerais de qualité !
Garràn – Ah bin ça ! Je vais peut-être en garder un peu pour refaire mes outils de cuisine … Aller ! A la pioche !
Je venais enfin de trouver le filon de cuivre et je savourais grassement ma récompense, récoltant avec plaisir tout ce minerai à disposition. Malheureusement, je n’étais pas bien équipé et par conséquent, je ne pouvais pas en ramener abondamment à la maison. Ma cagette étant resté à l’entrée de la galerie, je ne pouvais que prendre sur moi ce que je pouvais emporter. Cette petite aventure dans les entrailles de la terre m’aura au moins permit de découvrir une galerie abondante en fer et en cuivre. Et par chance, il ne pleut plus ! La pluie avait cessée, mais le ciel était resté menaçant, pas encore suffisamment défoulé. Je n’allais donc pas traîner non plus au retour …
- Mine et exploration:
La lueur du soleil semblait se réverbérer sur les divers fragments de fer pur incrustés sur les parois rocheuses, mais nous étions déjà bien loin de la surface, aucune chance qu'il s'agisse des rayons du soleil. Le cœur de la montagne avait trouvé un substitut pour donner de la couleur à son estomac, la pierre de Lynx. Une petite pierre striée de jaune doré et de marron foncé. Au contact de la peau, celles-ci s'illuminent pour éclairer les galeries minières et redonner espoir aux mineurs égarés. Ce n'était pas mon cas, je continuais encore à m'enfoncer dans ce labyrinthe de pierre où je croisais par moment des vestiges d'une ancienne carrière. Ces mines, loin des Kazhars, étaient utilisées par les villages un peu plus lointain comme Kétak et Revuic. La voie était simple et sûr jusqu'aux mines et cela permettait de miner et de se faire un peu d'argent sans avoir à aller trop loin. Rappelons tout de même qu'un allé retour de revuic aux mines des Baldors reviens à faire à peu de chose près deux jours de marches. Sans compter le temps de récolte ainsi que les diverses pause de la journée. Ces vieilles mines laissées à l'abandon étaient une bénédiction pour des mineurs de bas étages comme moi, cherchant de la caillasse de fer et de cuivre. Ces minerais n'étant pas les plus riches, mais les plus abondant, certains mineurs préféraient en laisser de côté plutôt que de tout rafler et pour cause ! Plus l'on s'aventurait dans les mines et plus les cagettes se remplissaient. Un minerais par-ci, un minerais par-là. Bientôt l'on ne voyait plus les rails des wagons rapportant les minerais et le charbon, les galeries se faisaient de plus en plus étroites. J'allais devoir laisser ma cagette de fer ici et poursuivre mon chemin à la recherche de minerais plus intéressant pour ma récolte personnelle. Je m'étais glissé dans une fente entre deux éboulis, laissant entrevoir quelques ressources encore intact. Même avec mes ailes, je parvins à atteindre l'autre côté de la fente et les merveilles qui m'y attendaient. Historiquement, cette galerie avait dû être abandonnée et interdite avant qu'un éboulis n'en condamne définitivement l'accès, mais avant cela, il s'agissait d'un des canaux les plus utilisés pour ramener du cuivre. Mais les chemins que j'empruntais dorénavant n'avaient pas survécus à l'épreuve du temps si bien que je devais prendre garde à chaque pas que je faisais, chaque caillou que je faisais rouler. En continuant, la galerie s'était élargie, mais le passage était toujours aussi restreint, les multiples éboulement qui avaient eu lieux ici et là s'étaient emparés du sol et de certaines parois, ne laissant à la place que de large crevasse dont on ne voyait pas le fond. Cela pouvait sembler chaotique au premier abord, mais je trouvais cela plutôt agréable, cela ressemblait plus à des ruines qu'à des mines abandonnées. Alors que je continuais de suivre les rails que j'avais finalement retrouvé au bord d'un précipice, je fus contraint de stopper mon avancé, constatant le gouffre qui s'offrait à moi sous les rails d'un train fantôme. Le sol s'était affaissé sous les années et s'était détaché des rails, laissant ces dernières survoler le vide insondable. Le crissement des gravas sous mes semelles se réverbérait, formant un écho aussi long que la marche que j'avais faite jusqu'à maintenant depuis l'entrée de cette galerie abandonnée. L'exploration était terminé, il n'y avait plus rien à en tirer. La plupart des chemins étaient obstrués et inaccessibles, à l'inverse, de nouvelles galeries avaient vu le jour sous les effondrements à répétition. Je ne m'y risquerais pas pour aujourd'hui, je devais encore récupérer ma seconde cagette et rentrer à la maison. Avec tout ce minerais, j'allais pouvoir m'offrir deux trois babioles en plus du repas habituel. J'étais passé d'une situation critique à une situation convenable en quelques temps.
- La disparition:
Sans aucun avis, sans individus pour sortir mon barda, moi, Garràn, zozio au caban noir muni d’un pic tranchant, minai sans but absolu. Un tour sur moi, nous voilà loin sur l’horizon, obscurci par la disparition du corps chatoyant pourtant divin. J’ai alors langui durant moult saisons, m’attardant sur maint filons aux bons alois. Finirait-on cossu ou alors sans un sous dans l’bissac ? La faim d’un discours d’apparat à l’avant d’un podium, un halo brillant tout autour, imitant la consolation d’un partisan confus. Dirait-on, moi, charlatan au surnom abusif, au blason disparu, assassin sans mission, sans contrat, minant sans fin pour vingt cailloux brillant … suivi d’un diablotin imparfait, fatiguant …
- La grotte Hesque:
Les chemins s’entrecoupaient à de multiples reprises sans que je n’y prête vraiment une quelconque attention, m’enfonçant petit à petit dans les entrailles de la grotte Hesque. Cela faisait maintenant un petit moment que je poursuivais mon excursion minière, récoltant le cuivre qui s’échappait des fentes murales. Les filons orangés brillait sous la lueur de la torche, on aurait dit que la grotte suintait de par et d’autres, comme si elle avait été blessée et qu’elle n’attendait qu’une chose, que quelqu’un panse ses plaies. Heureusement que je me trouvais là par hasard pour combler ses attentes ! Je me faisais une joie de rapporter tout ce minerai, ma cagette se remplissait rapidement et je n’avais pas besoin de forcer la cadence ou de rechercher d’autres filons, ils se succédaient les uns les autres, je jonglais d’une paroi à l’autre sans réfléchir ni lever la tête. Bientôt je ne voyais plus aucun rayon de soleil, ni même la moindre la lueur de lumière tant je m’étais aventuré dans les profondeurs intestinale de la terre … Il était déjà bientôt l’heure pour moi de plier bagage et de rapporter tout ce beau butin à la maison, c’est que les valises commençaient à se faire lourd et je n’étais pas encore au bout de mes peines, la route pour le village était assez longue et abruptes, mieux vaut garder des forces pour le retour.
- Exploration de mines abandonnées:
Lors de mon dernier passage dans les montagnes des baldors, en revenant des mines, il m’avait semblé avoir aperçu une autre entrée un peu plus loin, mais ce n’était que supposition enfin … jusqu’à maintenant. Ma curiosité était telle que, dés le lendemain, je m’étais aventuré jusqu’à cette fameuse entrée, explorant les alentours. Cette première aventure n’était qu’un simple repérage, je préférai faire un état des lieux et être sûr que je puisse accéder à l’intérieur sans encombre, ainsi que vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une mine privatisé comme il y en avait dans le coin. Par peur qu’il manque de ressource où tout simplement pour s’approprier toutes les ressources de la mine, certain était près à tout pour leur bien et leur confort. Je pouvais comprendre, d’une certaine manière, ils faisaient comme tout artisan, ils se créaient leur propre lieu de travail, à la seule différence qu’ici, il s’agit de récolteur et non d’artisan à proprement parlé.
M’enfin, une semaine plus tard, je m’étais lancé dans cette exploration, après avoir vérifié qu’elle n’appartenait pas à quelqu’un. En réalité, elle avait appartenue à une ancienne famille de mineur. Mon exploration de la dernière fois m’avait menée jusqu’à leur demeure, inhabitée et abandonnée depuis plusieurs années. Cela faisait vraisemblablement plus de 25 ans qu’il n’y avait plus d’âmes à vivre ici. La famille ayant subis un terrible malheur, une maladie avait rongé jusqu’à l’os tout les vivants de cette maison. Pour l’information, un petit journal intime, certainement à l’un des enfants de la maison, retraçait le vécu de son propriétaire jusqu’à son dernier souffle, âgée d’à peine seize ans. Plus aucun objet de valeur n’était resté dans la maison de montagne, certainement pillé par d’autres explorateurs males intentionnés. La poussière et les toiles d’araignées s’étaient approprié les lieux, laissant planer une ambiance mortellement silencieuse.
Je ne m’étais pas attardé sur la demeure cette fois-ci, mais sur la mine qu’ils privatisaient autrefois, visiblement encore riche en minerai car même à l’extérieur, il était possible de voir des morceaux de charbons sur les parois rocheuses. En franchissant l’entrée de la mine, l’on pouvait sentir le renfermer et le moisi. Les poutres de maintiens étaient toutes en bois et le temps avait du bien faire son travail en faisant pourrir le bois. L’aventure s’annonçait palpitante et dangereuse. M’armant de toutes mes précautions, ma pioche et mes bonnes intentions, je commençais la véritable exploration. Plusieurs kilomètres de galeries se profilaient devant moi, je n’en voyais pas le bout puis, après quelques heures de recherches intensives au milieu des galeries qui se dédoublaient par endroit, je fini par découvrir mes premiers filon de fer. D’abord faible et ridicule puis, imposant et luisant, les filons se démultipliaient. Je ne savais où donner de la tête tant il y avait de la ressource. Il y avait déjà un bon moment que j’avais quitté les rails des wagons rapportant les récoltes des mineurs. La route avait été barricadée à plusieurs reprises, laissant de léger interstice, juste de quoi laisser passer une personne suffisamment souple. Heureusement, ma seconde profession m’obligeait à garder cette forme, je pus donc aisément traverser ses barrières et poursuivre mon aventure. Mais il y avait bien là une raison à tout ceci … les poutres étaient en piteuses état et il était possible quelle cèdent à tout moment, je me méfiais donc d’autant plus ! Je n’avais pas encore commencé à piocher, de peur de déclencher un éboulement quelconque et finir ensevelit vivant, mais le risque était là et il fallait le prendre si je voulais revenir les poches pleine comme on dit. Prenant le temps d’analyser chacune des consolidations, je choisi la plus solide à mon goût pour piocher autours le fer qui semblait couler à abondamment depuis les fentes murales. Je poursuivis mon chemin dans les profondeurs les plus lugubres et sinistre de la mine abandonnée, découvrant de nouvelle antiquité à chaque nouvelle galerie que j’empruntais. Celle que j’avais devant moi était encadré par une multitude de sculpture de pierre dont les contours étaient étonnement précis et lisses, sans aucune éraflures ou la moindre trace de vieillesse, à croire que celle-ci étaient entretenues régulièrement. Bien sûr ce n’était pas le cas, mais je restais plusieurs minutes devant ces statues de pierre, un génie incompris avait dû réaliser ces œuvres d’arts en plein milieu de la mine, peut-être pour motiver et encourager les mineurs de l’époque, mais cela devait remonter maintenant à il y a plusieurs décennies. Ce que je trouvais remarquable de l’époque, c’était les cartes des mines qu’ils réalisaient. L’on pouvait voir, approximativement à chaque nouvelle galerie, une immense carte indiquant notre position actuelle ainsi que l’entière disposition des galeries et des sorties. Il s’agissait d’un véritable labyrinthe, n’importe qui pouvait se perdre dans ces profondeurs …
Il était de même indiqué les numéros des galeries ainsi que les ressources récoltables dans ces dernières et leur état. Malheureusement, je ne savais depuis combien de temps celles-ci n’avaient pas été mises à jour. Je frottai la carte avec ma manche, essuyant la crasse et la poussière qui s’y était collé puis, cherchai sur cette dernière ma position. Il se trouvait que je me situais tout près d’un ancien gisement de cuivre, à quelques tunnels d’ici. L’ambiance avait radicalement changé, bien plus oppressante qu’auparavant. Malgré le fait que les couloirs se soient élargies afin de solidifier certaines fondations, le plafond était fissuré par endroit, laissant s’échapper plusieurs filets d’eau provenant probablement de nappe d’eau souterraine. J’avais entendu parler de ça à la taverne de Baldorheim, surprenant une discussion naine. Il arrivait que l’eau ou l’humidité parcourant la montagne s’infiltre dans le sol jusqu’à certaines galeries naturelles, créant ainsi ce qu’on appel des nappes d’eau souterraine ou bien des étangs miniers. Ce qui faisait de ces étangs de véritables dangers est que la moindre fissure laissait s’écouler l’eau, humidifiant les parois et rendant parfois les descentes ou les couloirs ultra-glissants, mais bien plus encore, l’humidité s’attaquait directement aux poutres de maintien fait de bois, augmentant la vitesse de moisissure et le risque d’éboulement. Le moindre faux pas, le moindre coup de pioche au mauvais endroit et s’en était fini de moi !
C’est d’ailleurs lorsque je m’aperçu de l’humidité ambiante du corridor que je venais d’emprunter que je rencontrai mon premier obstacle. Un éboulement avait condamné la galerie et m’obligeai à faire demi-tour pour prendre un autre chemin. Ce que je n’avais pas remarqué cependant, c’est que l’ensemble de la mine ne se trouvait non pas au milieu d’une montagne, mais belle et bien sous un immense lac. Je ne m’en rendais pas compte, mais la roche qui se trouvait au-dessus de moi était si fragilisé que certain chemin n’étaient non pas obstrués par des éboulements, mais par des inondations. Et je n’étais pas encore au plus profond qu’offrait cette mine …
Après de multiples détours, j’arrivai enfin au gisement de cuivre. J’avais dû changer d’itinéraire plusieurs fois pour enfin chercher un autre repaire de cuivre sur la carte, ne trouvant aucun accès pour parvenir au premier gisement que j’avais découvert sur la carte. Cela faisait déjà bien une heure que je marchais dans cette obscurité étouffante. Ma torche se consumait lentement, vacillant par moment sous les gouttelettes qui tombaient du plafond. Je n’arrivais pas à me décider pour la récolte, ne trouvant point de fondations suffisamment solide pour résister au martèlement de la pioche sur la roche. Pour fini, je croisai les doigts et priai marihser, pourvut qu’il ne m’arrive rien pendant ce tout petit temps de récolte. Mourir pour du cuivre, ce ne serait vraiment pas glorieux pour un Stryge Noir … Après cela, je n’aurai plus qu’à remonter par l’une des sorties qu’offrait la mine, si tant est qu’elles soient ouvertes et libres d’accès, sinon je serai obligé de retrouver mon chemin jusqu’à l’entrée par laquelle je suis arrivé … La poisse !
- Dans les profondeurs oubliées:
Cela faisait un moment maintenant que je n’étais pas retourné dans cette fameuse mine abandonné. Ma première expédition s’était avéré fructueuse, tant bien en fer et en cuivre, et je savais pertinemment qu’elle regorgeait de ressources inexploités et inconnus à ce jour. C’est pourquoi je m’étais lancé à nouveau dans cette récolte de minerais dans les profondeurs de la terre, au tréfonds des ténèbres les plus ensevelis. Déjà à peine entré dans la mine que je pouvais entendre le couinement de chauve-souris, dérangé par le bruit de mes pas sur le sol caillouteux. Les rails menant au fin fond de la grotte avaient été dévoré par la rouille et le bois par la moisissure, chacun ses problèmes. Je marchais relativement lentement, préférant rester sur mes gardes au cas où un éboulement viendrait boucher l’entrée. Mais il m’avait semblé, lors de ma dernière visite, avoir croisé plusieurs pancartes indiquant notre position, celle des différentes excavations de minerais et des différentes sorties, car oui, il y avait plusieurs sorties. Bien que je ne sache où elles se trouvent.
J’arrivais sur ma première trouvaille, une large impasse dont les parois étaient recouvertes de fer qui n’attendait qu’une pioche pour être récolté. Par chance, j’avais justement apporté la mienne. Quel heureux hasard … Chaque coup de pioche que je donnais faisait trembler l’édifice qui faisait suinter de la poussière depuis le plafond, me recouvrant un peu plus d’un voile blanc. Mes ailes déjà en proie à l’humidité ambiante, et donc déjà bien alourdie, étaient maintenant recouvertes de poussière rocailleuse qui s’imprégnait à même mes plumes. Bientôt, l’on pourrait croire que j’étais devenu un Stryge Blanc, lavé de tout mes péchés … C’est en me retournant et en apercevant mes ailes que je découvris, avec stupeur, cette mauvaise blague que m’avait la mine. Cela me prit quelques instants avant de me re-concentrer sur ce que je faisais, reprenant la cueillette de fer que j’avais laissé s’effondrer sur le sol après mon passage à la pioche. Ma cagette de minerais de fer était pleine, je pouvais désormais passer à autre chose et poursuivre mon chemin, toujours plus loin et toujours plus en profondeur dans la mine abandonnée.
Le fait de marcher dans les galeries humides de la mine, uniquement éclairé d’une torche dont la flamme vacillait de temps à autre, m’avait fait perdre la notion du temps. Je me savais être parti en début de journée, ayant emporté de quoi me sustenter pendant mn expédition, mais les efforts fournis me laissait croire que j’étais resté plus longtemps que je ne le pensais. Pourtant, je n’étais pas encore au bout de mes peines ! Ma première cagette pleine sur le dos, les deux autres vides au-dessus de la première ; je poursuivais mon chemin dans les galeries inondées, avançant sans savoir où je posais les pieds et l’eau qui venait lécher mon nombril. J’avais aperçu, de l’autre côté du chemin englouti, un filon étincelant me rappelant curieusement la lueur de mes casseroles à la lumière. Je n’étais pas sûr de moi, mais lorsque j’arrivais enfin à l’autre bout de la galerie, les pieds trempés, je réalisais la chance et la bonne vue que j’avais. Je pouvais maintenant miner mon premier filon de cuivre de la journée, mais celui-ci était seul et isolé de tous. Il me fallait poursuivre mon chemin. Le plafond était largement fissuré par endroit, laissant sur le sol la marque des éboulements passés. Plusieurs tas de gravas venaient s’ajouter sur le chemin, comme s’ils cherchaient à obstruer vainement le passage qu’avait ouvert les mineurs d’autrefois. Jadis, cette mine avait due être le théâtre de biens des morts et disparition, souvenirs d’une ruée vers l’or anéantie. Aujourd’hui, cette mine oubliée de tous profitait à un simple Stryge noir cherchant à trouver dans ces ruines une forme d’économie rentable pour son bien être et son luxe.
Après de longues minutes ou de longues heures passé à chercher dans de multiples galeries, je n’avais décidément plus la notion du temps, je découvris enfin un véritable filon de cuivre qui satisferait suffisamment la cagette que je portais sur le dos. Je m’étais arrêté au beau milieu d’une galerie dont les crissements sinistres des poutres de maintiens faisaient ne m’inspiraient que très peu confiance. Je savais pertinemment que l’endroit n’était pas sûr et qu’un éboulement pouvais survenir n’importe quand, mais c’est les risques du métier comme on dit, et puis, si jamais éboulement il y a, je pouvais toujours espérer trouver une autre sortie ! Je continuais donc à piocher gaiment la roche scintillante jusqu’à ne plus voir un seul éclat sur les murs. Je pu entendre au loin un éboulement qui venait tout juste de se produire, probablement de l’une des galeries que j’avais emprunté, mais nombre sont ceux qui mènent à l’endroit d’où je suis venue aujourd’hui, je n’allais donc pas faire demi-tour ou paniquer pour si peu. D’autres richesses devaient croupir ici bas et j’étais prêt à les récupérer avec toute ma bonne volonté.
Le chemin s’était rétrécit jusqu’à ne pouvoir laissé passer qu’un individu sur la largeur. Les cagettes que je portais sur le dos frottaient les parois de la galerie, faisant tomber encore plus de poussière sur ma tête et sur mes ailes. J’avais maintenant tout d’un Stryge Blanc et nul doute qu’une personne lambda me croisant penserait de moi que je suis un sage intelligible et purificateur. Il se serait trompé lourdement sur mon compte et aurait très certainement passé un sale quart d’heure. J’en ris quelques instants en imaginant ce concours de circonstance, mais je savais très bien que cela n’arriverait pas ici. Le décor ne changeait pas, n’importe qui pouvait se perdre ici, toutes les galeries se ressemblaient, la seule chose qui pouvait changer de temps en temps, c’était les éboulements, les inondations et les pancartes que je croisais parfois, mais sans ça, j’aurai été perdu depuis le début.
D’ailleurs la pancarte devant laquelle je m’étais arrêté indiquait clairement qu’il y avait également du minerai d’argent à profusion un peu plus loin, ainsi qu’un abri anti-éboulement. C’était décidé, s’il y avait encore de l’argent, il fallait que je le récolte avant que l’accès ne soit condamné, si tant est qu’il ne le soit pas déjà …
J’arrivais enfin au fameux abri, simple maison de bois de chêne dont l’unique accès n’était autre qu’une porte en bois également, celle-ci était sortie de ses gons et était tombé à plat sur le sol. A l’intérieur de l’abri, je pouvais constater que cela avait été consolidé par des poutres en ferrailles aux quatre coins de la maisonnette, offrant une solidité à toute épreuve, même en cas déboulement. Une caissette de soin recouverte de poussière était restée sur place, attendant de pouvoir servir quelqu’un qui aurait eu le malheur de se blesser durant le minage. A côté de celle-ci … des bâtons de dynamite ! Je savais très bien que les mineurs se servaient de ses bâtons pour perforer les parois plus dures ou pour élargir les galeries, et peut-être même pour d’autre raisons, mais laissé traîner ça ici, cela relevait de l’inconscience ! Devant cette horreur, je décidais tout simplement de passer mon chemin et de continuer un peu plus loin, espérant trouver mon bonheur ailleurs.
Comme pour me remercier d’avoir fait un si long voyage dans les profondeurs de la terre, la mine s’était de nouveau élargie, laissant place à une grande place rocheuse dont je ne pouvais voir les parois tellement celle-ci était large. Le crissement des gravas sous mes bottes raisonnait intensément dans toute la caverne, ce qui me surpris en premier lieux, car jamais au grand jamais, les mineurs ne creusaient de larges galeries pour des raisons évidentes puis, parce que la résonnance s’étendait bien plus loin encore, me laissant penser que cette caverne devait être immense. Plus aucune rail ni aucun aménagement humain où Nain n’avait été posé ici. Je me trouvais dans un endroit ou personne n’avait osé mettre les pieds et l’affreuse idée qui me traversait la tête ne me plaisait guère. Cela ne m’empêcha pas de continuer à avancer … enfin je veux dire, descendre, car je me trouvais sur une pente descendante, prenant grand soin de ne pas glisser sur la roche humidifié. Lorsque le sol devenait trop raide pour descendre sûrement, je préférai rebrousser chemin et me contenter de me diriger vers les côté, espérant atteindre une quelconque paroi. Pour me récompenser d’avoir prit autant de risque et autant de mon précieux temps dans cette mine, une lueur vive répondant à l’appelle de ma torche vint attirer mon attention, laissant mes pas se diriger vers elle machinalement. Je venais de découvrir mes tout premiers minerais d’argent ! En regardant autour, je pouvais constater qu’il y en avait un peu partout, en faible quantité certes, mais suffisamment pour me satisfaire aujourd’hui. J’aurai très bien me trouver au bord d’un précipice sans fond, cela ne m’aurait pas empêché de sautillé comme un enfant ayant ce qu’il souhaite. Je prenais grand soin de ne pas abîmer les minerais, piochant en douceur et espérant qu’il n’y ait pas d’éboulement tant que j’étais présent dans cette caverne. Sur l’instant, je projetais déjà de revenir ici pour approfondir mes recherches et mes récoltes, mais j’étais bien loin d’imaginer ce qu’il y avait ici …
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