Changement d'air, changement de vie. La vie de pirate est souvent courte et très chaotique, pour Mox, elle était surtout chaotique. Depuis maintenant plusieurs années, il était habitué à son équipage et ca commençait à... L'ennuyer. Oui c'était le moment, l'ennui. Moxley Stroke est un homme aimant changer de paysage jusqu'à trouver un ou il veut rester un temps, son ancien équipage fut son premier paysage étranger, l'Ombre des côtes fut le second, maintenant il souhaite voir autre chose.

Les équipages pirates sont légions mais ceux attirant le regard d'un vétéran comme Mox sont plus moindres, cependant un l'attirait, un équipage qui avait son vécu, dirigé par une femme qui plus est et comme un signe des dieux, il est sur Ishtar d'après les rumeurs au sein de la piraterie. Signe ou chance, le colosse pirate n'a pas attendu pour faire ses adieux aux membres du plus illustre navire de ses dernières années et partir pour gouter à la jeunesse de la piraterie.

Déposé aussi près que possible d'Ishtar, il fit le reste du voyage en solitaire, caravanes, chevaux et ses jambes furent ses moyens de transport avant de revenir à sa ville d'origine, l'endroit qui l'a vu naitre, grandir puis disparaitre. A peine arrivé qu'il ne prit pas la peine de se reposer, au mieux il s'offrit à boire et à manger avant d'aller du coté du port, cherchant un navire atypique aux couleurs rouges, le "Ruby" dirigé par Charlotte Roseline 3ème du nom.

L'attente fut courte vu qu'un tel navire se remarque, même à Ishtar. Marchant de manière nonchalante vers ce dernier, il fut vite intercepté par des gardes en approchant trop près, un grand classique car personne ne peut monter sur un navire pirate en se croyant chez lui tout de même.

" Toi ! Tu va pas ici !"

" Relax, je viens pour me faire embaucher, c'est bien le Ruby nan ? Je veux être de l'équipage, ca recrute encore les enfoirés dans mon genre ?"

Berthe Sorg n'était pas une pirate, à proprement parler, comme les autres. Son expérience de la navigation n'était pas des plus optimales, ainsi que sa stature de géante qui lui faisait prendre la place de deux gaillards dans les cabines, mais c'était une femme déterminée et qui savait bien ce qu'elle voulait. Son passée trouble de mère maquerelle faisait qu'elle avait un peu de mal à s'habituer à l'ambiance maritime et au fait de recevoir des ordres, bien qu'elle fut très heureuse d'être à bord. Mais l'effort était là et ce même passé lui permettait aisément de repérer ce qu'elle appelait "les clients louches". C'est pour toute ces raisons que cette dame était souvent mise à la garde de l'entrée du navire, son oeil expert et sa carrure impressionnante suffisaient amplement pour ce travail plutôt tranquille. Le plus clair de son temps, elle plaisantait au loin avec le reste de l'équipage ou nourrissait son immense carcasse de fruits en tous genre.

Ce jour là, alors qu'elle était accoudée sur le bastingage du vaisseau, laissant une vue déconcertante sur son décolleté abyssal, elle aperçut un homme qui ne lui semblait qu'à moitié louche. Son oeil l'a tromperait-elle? Le bougre scrutait le navire qui plus est... Que pouvait-il bien vouloir? Avec ses cicatrices, son tatouage et son physique de castagneur, on aurait presque dit un mercenaire. Alors que ce drôle d'individu s'approchait, la grande Berthe lui fit tout de suite comprendre que sa présence n'était pas demandée.

- Toi ! Tu va pas ici !

Elle saisit de manière menaçante le canon qui lui servait à la fois d'arme de tir et d'arme contondante alors que l'inconnu s'arrêta pour s'expliquer.

- Relax, je viens pour me faire embaucher, c'est bien le Ruby nan ? Je veux être de l'équipage, ca recrute encore les enfoirés dans mon genre ?

La géante se caressa le menton, prenant quelques secondes pour jauger une dernière fois le bonhomme. Il avait l'air capable, et Charlotte avait bien besoin de marins plus expérimentés pour mené la barque, surtout depuis que la guerre avait commencée. Par contre, il avait l'air aussi dangereux que compétant.

- Bon allez... Laisse moi tes armes ici et tu pourras monter mon choux, dit-elle avec un sourire taquin.

L'homme semblait s'exécuté tandis que madame Sorg somma à l'un de ses camarades de la remplacée.

- Bribs, vient donc me remplacer une minute!

Bribs n'est pas quelqu'un sur lequel nous allons nous étaler, sa mort s'annonçait aussi proche que son rôle fut secondaire dans l'équipage. Berthe, quant à elle, souleva son canon pour le posé sur son épaule, prête à écraser les crânes trop audacieux.

- Allez suit moi, lui dit-elle en menant la marche.

Il n'y avait pas tant d'hommes présent sur le pont. La guerre en avait éliminer une partie, une autre s'en était allée en permission dans la ville. Un air de Art'Orc siffloté s'échappait de la vigie où personne n'était visible, la gobeline était tranquillement installée adossée au mât, chapeau sur la tête et dégustant un peu de vin elfique que la matriarche lui avait laissé. Devant nos deux marcheurs, était à présent l'entrée accédant à la cabine à côté de laquelle Kerol, l'homme-requin, était en garde, picolant tranquillement son rhum dans un petit baril.

- J'te laisse ce beau morceau Kerol, il vient pour nous r'joindre!

L'homme requin fit signe de la tête qu'il avait comprit et accompagna l'inconnu dans les entrailles du Ruby tandis que Berthe retournait à son post. Au bout du couloir, ils arrivèrent directement sur une grande porte de métal stylisé. La cabine de Charlotte & Lucie consistait, en réalité, en une espèce de gigantesque coffre-fort fonctionnant à l'énergie bleue. Une précaution héritée du capitaine Forbes mais qui ne sauva pas Charlotte de ses deux précédentes mort pour autant... Kerol frappa trois fois sur la lourde porte et l'on entendit la matriarche s'écrier :

- Qu'est-ce qu'il y'a encore?!

- Reeee-cruuuue... Répondit l'homme-requin de sa voix caverneuse.

Quelques instants plus tard, l'on entendit le mécanisme complexe de la porte s'enclencher, déverrouillant une multitude de verrous les uns après les autres jusqu'à ce qu'elle finisse par s'ouvrir d'elle-même. Charlotte était assise, les deux pieds sur son large bureau remplit de cartes, d'instruments divers et de vivres. Derrière celle-ci un immense portrait de la première du nom et à sa gauche, Lucie était installée dans un divan luxueux. La pièce était d'ailleurs d'un luxe rare pour une cabine, laissant pensée à une espèce d'aristocratie maritime. Trois portes étaient de part et d'autre de celle-ci, menant respectivement à l'atelier de Charlotte et aux chambres de la famille Roseline. L'inconnu entra, suivi de près par Kerol, et la matriarche leva son verre en lui adressant ces mots :

- Moussaillon, quatre questions! Qui es-tu? D'où viens-tu? Où penses-tu aller? Et quelle est ton rêve le plus inespéré?...

Charlotte analysa la physionomie de cette nouvelle recrue de son oeil toujours valide. Il semblait être bien costaud et avoir du vécu, sans doutes s'agissait-il d'un homme d'expérience, sinon sur les mers, dans la malchance. Lucie, de son côté, jaugeait également le nouveau venue mais semblait tout à fait détaché de ce qu'il se passait.

Une colosse encore plus grande que Mox, chose rare et surtout agréable pour lui. Une chose qu'il n'avait que peu expérimenté et c'était surtout un goût ancré en lui, il aimait les femmes fortes physiquement et aussi de caractère. C'était son péché mignon, son petit goût bien à lui cette colosse le stoppant avait de quoi séduire mais il n'était pas la pour jouer, pas encore en tout cas. Alors que la dame dépassant Mox saisit le canon lui servant d'arme et qu'il s'expliqua, il lui fit un clin d'œil totalement assumé, souriant en coin en entendant "Mon chou".

Retirant la lame à sa ceinture et tenant la lame de ses doigts, tendant ainsi la poignée à la colosse, il en fut vite débarrasser et laissa Berthe mener la marche, chantonnant un petit air pendant le silence du parcours. Ils arrivèrent bien vite devant un abyssal type Requin blanc, version junior du seigneur des océans qu'était le Mégalodon, craint de tout pirate qui se respecte. Levant les sourcils, un peu stupéfait de voir un tel individu, la colosse au canon repartit.

" A plus tard bel oiseau."

Taquin, il l'a laissa repartir sans en dire plus, souriant en coin en fixant l'homme Requin finissant sa boisson avant de le suivre dans les cales, un navire atypique dans l'esprit du pirate balafré, surtout en voyant la grande porte de métal ressemblant à un coffre-fort qui servait de cabine du capitaine. En entendant la capitaine réagir violemment, il siffla en fixant le squale à coté de lui qui avait un air totalement neutre.

" Vous l'a faites chier combien de fois par jour ici ?"

Peu après, la porte s'ouvrit, laissant voir la maitresse des lieux et... Son sosie version junior, Mox supposa bien vite qu'il s'agissait de sa fille, en même temps dur de rester vierge et pur dans la piraterie. Mox lui même se doutait qu'il avait un ou deux enfants par-ci par-là. Il ne nota que peu le luxe environnant, un capitaine se fait plaisir si il le veut et le peut et tout ca n'était pas à lui alors ne pas en rêver valait mieux. Charlotte leva son verre et posa ses questions, ceux à quoi Moxley enchaina, main droite sur la hanche, l'air décontracté et avec son fameux sourire en coin.

- Moussaillon, quatre questions! Qui es-tu? D'où viens-tu? Où penses-tu aller? Et quelle est ton rêve le plus inespéré?...

" Je suis Moxley Stroke, je viens d'ici, né à Ishtar. J'ai pris la mer à mes 18 ans pour la piraterie et j'en ai 36, je vous laisse compter. Je pense aller sur ce navire pour devenir un membre de cette belle troupe et mon rêve est un grand classique, fortune et renommé. Je veux laisser ma marque dans ce monde. J'ai fait parti de deux équipages au cours de toutes ses années, j'ose croire que je pourrais vous être utile, plus que la moyenne des pirates en tout cas."

Croisant les bras, Mox laissa le duo l'analyser sous toutes ses formes, il s'en amusa en tournant lentement sur lui-même, laissant voir tout ce qu'il est sauf l'esprit bien entendu. Suite à ca, il reprit, pensant que la capitaine n'allait pas le stopper pour si peu.

" Pour donner une idée de mes compétences, outre mes muscles et ma tète que vous aller apprendre à découvrir si vous me prenez, j'ai été quartier-maitre, calfat et timonier. J'ai aussi des compétences pour être charpentier et voilier, en gros je touche à presque tout."

Un bien beau tableau dont il était fier pour le coup, suite à ca, il attendit, faisant les 100 pas sur ses 2 mètres de circulation dans la cabine, évitant de percuter l'homme requin et trop paraitre à ses aises devant la dame contrôlant l'endroit.

- Je suis Moxley Stroke, je viens d'ici, né à Ishtar. J'ai pris la mer à mes 18 ans pour la piraterie et j'en ai 36, je vous laisse compter. Je pense aller sur ce navire pour devenir un membre de cette belle troupe et mon rêve est un grand classique, fortune et renommé. Je veux laisser ma marque dans ce monde. J'ai fait parti de deux équipages au cours de toutes ses années, j'ose croire que je pourrais vous être utile, plus que la moyenne des pirates en tout cas.

En effet, ces dix-huit années d'expérience pouvaient donné le change dans l'équipage. Même Lucie qui était, pour ainsi dire, née dans le milieu, n'avait probablement pas autant de talent que ce monsieur. Je l'ai trop gâtée, pensait alors Charlotte en continuant d'écouter Moxley. La fortune et la renommée? Il avait bien choisi son navire. Charlotte aimait les affaires, pour son confort, et comptait bien devenir le second équipage derrière l'Ombre des Côtes. Les deux femme échangèrent un regard complice puis reportèrent leur attention sur le nouveau venue. Moxley, qui voyait bien que les deux demoiselles l'analysaient sous toutes les coutures, se permit de faire le tour de lui-même un peu à la manière d'un gigolo qui voudrait appâter le client. Lucie se permit un rictus tandis que la Charlotte restait stoïque.

- Pour donner une idée de mes compétences, outre mes muscles et ma tète que vous aller apprendre à découvrir si vous me prenez, j'ai été quartier-maitre, calfat et timonier. J'ai aussi des compétences pour être charpentier et voilier, en gros je touche à presque tout.

Mh, il s'agissait là de compétences techniques qui n'étaient pas à la porter de n'importe quel marin. Le Ruby allait bien avoir besoin de pareils talents, surtout après les pertes dû à la guerre. Alors que le bonhomme commençait à faire les cent pas, mettant Kerol dans un état d'hésitation intense, Charlotte l'interpella.

- Assieds-toi, j'te pries, mon pauvre oeil à du mal à t'suivre! Dit-elle sur un ton amical.

Kerol lui tira bien poliment une chaise pour qu'il puisse s'asseoir à son aise et Charlotte retira les pieds de son bureau. Elle déposa son vers de vin et lui parla en ces termes :

- Et bien Moxley, apparemment t'es sans doutes la troisième personne la plus compétente sur ce navire. Autant te l'dire tout de suite, tu es pris! MAIS! Dit-elle en sortant son pistolet à cinq coup de son étui. Il y'a une dernière chose que nous d'vons décider. Vois-tu, Moxley, sur ce rafiot, il y'a trois sortes de matelot. La famille Roseline, à laquelle tu devras immanquablement obéir, moi la première, tu t'en doutes. Ensuite il y'a mes hommes de confiance, qui sont pour la plupart des femmes d'ailleurs, et ceux-ci ont, comme dirait, des chances plus élevées de promotion. Elle fit alors sortir le barillet de son pistolet, faisant tomber les munitions qui vinrent roulée sur son bureau. Puis y'a les autres, ceux-là savent bien qu'ils ont d'la chance d'être ici mais n'ont pas vraiment d'ambition, leur opportunité de carrière est, pour ainsi dire, limitée. Je l'sais bien, parce-que j'leur ait fait passer exactement le même test que tu vas subir... Là, elle saisit l'une des balles et la replaça dans une chambre avant de faire tourner  le barillet, action durant laquelle, elle engagea subrepticement un mécanisme de sécurité dissimulé dans la moulure. J'te laisse le choix, lui dit-elle alors quelle lui tandis l'arme, canon braqué vers lui, tu as une chance sur cinq de te faire péter la cervelle. Soit tu appuies sur la gâchette, soit tu laisse cette arme où c'qu'elle est, on t'jugeras pas, mais c'est important pour la suite et tes possibilités dans l'équipage... Tu m'suis?

Lucie, toujours affalée dans son divan, sortit alors à son tour un pistolet à triple canon et le braqua en direction du visage de Moxley tandis que Kerol abattit sa lourde main sur l'épaule du candidat. Elle n'était jamais trop prudente avec les inconnus.

- Surtout, joue pas au plus malin, y'a vraiment pas d'raisons qu'ça s'finisse mal... Finit par ajoutée Lucie.

Et c'était vrai, la sécurité assurait à Moxley de ne pas se faire le moindre mal et il aurait l'illusion qu'il s'agissait là d'un coup du hasard, ou mieux, pour cette manipulatrice de Charlotte, un coup du destin. La matriarche n'avait pas un tel niveau de cruauté, particulièrement avec des hommes aussi utiles. Dans tous les cas, elle verrait bien si son caractère était à la hauteur des ambitions qu'il prétendait avoir.

Les 100 pas furent bien vite stoppés par la capitaine du navire, l'homme requin tirant une chaise, fixant Mox de son air un peu éteint, en le voyant faire, le colosse pirate sourit de toutes ses dents et lui mit une petite tape sur l'épaule en le remerciant. Il posa ensuite son derrière sur la chaise à peine assez large pour son bassin, il voyait bien que c'était taillé pour des proportions standards ou courbes de femmes bien qu'en songeant à Kerol et la géante l'ayant amené plus tôt, il se doute que des plus grands modèles se trouvent.

Suite à ca il entendit le mot magique, il était pris... MAIS, voila un test, ce dernier était se coller une balle ou non. Un test qui fit lever les sourcils de Moxley, surpris par ce choix de test plus que dangereux, surtout qu'il ne connaissant que peu voir rien sur ces "armes" à feu sans magie. La technologie n'était pas un concept qui lui était familier, lui qui préférait franchement les lames et la force brut pour éliminer un individu.

Cependant il prenait en compte sa propre importance et le fait qu'elle ai dit "T'es pris", elle n'allait certainement pas se débarrasser aussi vite de lui, en plus toute la scène qui suivit le conforta étrangement dans cette idée. Entre la jeune femme braquant son arme vers lui et l'homme requin posant sa main sur son épaule, il ne les prenaient nullement au sérieux sur l'instant. Pour lui ce pistolet était sans aucun doute cassé ou quelque chose dans le genre, on ne fait pas une tel mise en avant à chaque individu recruté, surtout quand on veut devenir un des plus grands équipages pirates. C'est une perte de temps, d'énergie et trop "tuant" à long terme, toute main est bonne à prendre, a quoi bon tuer les volontaires.

Mox saisit donc l'arme, si ca le tue, il le sentira pas de toute façon et la ou il finira, il se dira "bon ba pas de chance". Craindre la mort est naturel chez lui mais la respecter était encore mieux tout autant qu'il aime la vie, c'est pour ca qu'il posa aisément le canon sur sa boite crânienne et après un instant à inspirer en fixant droit dans les yeux la capitaine, il appuya.

Un simple clic qui lui serra quelque peu les tripes, puis un silence. Juste le bruit du bois grinçant du navire et le souffle rauque de l'Abyssal derrière lui, il posa ensuite doucement le pistolet devant Charlotte, expirant un coup avant de rire.

" Je le reconnait, j'ai vu ma vie défilé un instant ah ah !"

Un peu de sueur coulait de son front, il l'essuya bien rapidement puis retira la main de l'homme requin de son épaule, elle était lourde même pour Mox.

" Pas que je t'aime pas mon beau squale mais j'ai pas envie de me replacer l'épaule dans 10 minutes."

Le dit Moxley avait finalement saisit l'arme. Son plus gros risque à présent était de la pointée sur un des membres ou de désactivé la sécurité par erreur. Lucie ne manquerait pas d'éviter de se transformer définitivement en Charlotte pour un inconnue, tant soit le peu de chances que cela arrive. Un silence de mort s'était établit dans la cabine. On entendait plus que la respiration peu discrète de l'homme-requin et les bruits habituels du navire. La recrue posa finalement le canon sur sa tempe, fixant la matriarche droit dans l'oeil, et, au bout de quelques secondes, finit par appuyer.


Charlotte arbora un sourire carnassier, contente d'avoir fait une nouvelle recrue si prometteuse. Moxley rendit le pistolet à Charlotte sans le moindre signe d'agressivité, il avait l'air plutôt soulagé d'après son soupire.

- Je le reconnait, j'ai vu ma vie défilé un instant ah ah !

- Ahah! Bienvenue à bord du Ruby, monsieur Stroke!

La nouvelle recrue se permit ensuite d'enlevé la main de Kerol, ce sur quoi la Charlotte leva un sourcil d'étonnement.

- Pas que je t'aime pas mon beau squale mais j'ai pas envie de me replacer l'épaule dans 10 minutes.

Charlotte fit un signe de tête à l'homme-requin pour lui faire comprendre de laisser couler et ouvrit une porte de son bureau pour y sortir un verre. Tout en servant ce breuvage enchanteur qu'était son vin elfique de prédilection, elle commença à lui expliquer les bases de l'organisation étonnante qui régnait sur le Ruby.

- Vous serez calfat à présent! Mais cela importe peu à vrai dire... Lui disait-elle alors qu'elle remplissait gracieusement le verre, prenant soin de ne pas en gaspiller la moindre goutte. Tu f'ras c'qu'il faut quand y'en aura besoin et tout devrait bien s'passer. Elle fit alors passé le verre du côté de Moxley avant de continuer et de saisir le sien. Y'a quand même deux-trois règles à observer... Premièrement, pas touche à Lucie, dans tous les sens possibles et imaginables de l'expression. C'est mon trésor le plus précieux, tu comprends.

Lucie roula alors des yeux avant de se lever pour aller chiper une grappe de raisins sur la corbeille de fruit du bureau, puis s'en retourna s'allonger pour les déguster.

- Deuxièmement, continuait Charlotte sans faire attention à sa fille, voilà l'ordre hiérarchique : moi, évidemment, puis Lucie. Kerol n'est sujet qu'à mes ordres, on a un marché bien spécifique lui et moi. Elizabeth, que tu auras l'malheur de rencontrer, n'est pas d'l'équipage, elle est là pour l'éducation d'la p'tite. Pour le reste, l'homme avec le plus d'expertise aura l'dernier mot. Le "beau squale" que tu vois là est chargé de garder les esprits au calme et d'la protection de Lucie. Si t'as un soucis avec quelqu'un, vient plutôt nous en parler... Lui, il est plutôt là pour mettre "radicalement un terme aux conflits" quand ça dégénère, si tu vois c'que j'veux dire. Charlotte but une lampée dans son verre avant de conclure. Pendant que j'y suis, si t'as des problèmes disons plus personnel, des dettes, un contrat sur ta tête, je s'rais là pour toi, mais sache que j'en attendrais la même chose de toi en retour... Aussi, viens manger et dormir ici quand bon ça t'semble, l'argent ne manque pas mais j't'expliquerais les détails de cette belle affaire ce soir. Ton premier ordre sera de v'nir te saouler à nos côtés à la Digue du Fût! La vérité est dans l'vin qu'on dit! Quartiers libres pour toi jusqu'à la tombé du jour du coup... Bon bah, c'est à peu près tout. Des questions?

Charlotte avait été à la fois claire et floue, c'est ainsi quelle percevait le contrat social qui devait l'engager aux autres. Ses liens étaient plus basés sur un perpétuel échange de service qu'autre chose et ceux ci pouvaient variés du tout au tout. Elle espérait néanmoins qu'elle avait sut conforter Moxley dans son choix et que celui-ci n'ait pas l'attention d'aller voir d'autres équipages au vue de ses compétences. C'était une perle rare qui avait sut survivre à dix-huits années de Piraterie, un Ishtarien pure souche comme il s'en faisait plus. Du moins, si il disait vrai, mais cela elle aurait tôt fait de le savoir...

Et le voila pris à bord, c'était clair et avéré. Le test fut passé avec brio, elle voulait sans aucun doute tester sa volonté, sa capacité à gérer la mort. Il est vrai que les pirates des dernières années passaient pour des enfants dans l'esprit de Mox, a demander humblement à devenir pirate la ou les plus anciens ont connu un âge ou il fallait se battre férocement. Ce fait existait encore mais la piraterie devait reprendre du poil de la bête du point de vue du franchement membre du Ruby.

On lui annonce alors qu'il est calfat, il devra travailler de concert avec le charpentier pour faire en sorte que le navire n'ai pas de dégâts, soit toujours au sommet de sa qualité de coque. une chose qu'il saura aisément faire si le charpentier et le voilier savent ce qu'ils font... Du moins si il y a au moins un homme capable de ce qu'il veut à bord car en entendant Charlotte, il fera un peu ce qu'il veut en terme de travail, son titre était plus "sans valeur" qu'autre chose, une simple façon de le designer sur le navire.

Recevant un verre, Mox le saisit, sourire en coin, reniflant son odeur dont il ne connaissait rien bien qu'il était un très gros buveur. Un alcool qu'il goûta en même temps qu'écouter les règles à ne pas transgresser, toucher la fille du capitaine en premier lieu. Après avoir gouté et apprécié un peu le goût de son verre, il parla un instant entre deux phrases de sa capitaine.

" Je vous rassure de suite, trop petite pour moi et je suis pas un de ses vieux hommes bizarres en quête de chair trop fraiche pour eux." Il leva les paumes et détourna la tète grimaçante, regardant l'attitude de la jeune Lucie agacé par la protection poussé de sa mère et mangeant ses raisins, ce qui tira un léger ricanement de Moxley.

Une sorte de manière de noyer l'avertissement, Mox aimait les femmes fortes d'esprit et de corps, son penchant n'était pas une quelconque beauté commune ou bien une jeunesse poussé, ce qu'il appréciait était les esprits ayant de la volonté à revendre ou bien des forces de la nature. De plus la jeune Lucie était trop jeune, bien trop pour lui alors même sans menace concrète d'une mère protectrice, il y poserait pas un doigt.

Deuxièmement, elle expliqua comment fonctionnait l'endroit et aussi que le "quartier maitre" des lieux était plutôt un casseur de gueule et non un gérant, une chose qui ne tomba dans l'oreille d'un sourd car ca signifiait bien qu'il avait des places à combler. Dans un équipage pirate, un maitre d'équipage ou un quartier maitre se doit de travailler au corps ses hommes et reporter les opinions de décisions, les problèmes et toute chose demandant des avis au capitaine. Après tout ils étaient tous des hommes et femmes libres qui avaient des esprits capables de réflexion, le membre tout frais savait donc vers quoi se diriger coté carrière.

Mise à part qu'une tutrice trainait dans le coin et que le système locale se basait sur des services et une sorte de loyauté, le colosse reçut l'ordre d'aller se saouler le soir même à la Digue du Fût, taverne locale. Une proposition le faisant doucement ricaner, d'ici la il pouvait faire ce que bon lui semble.

" Ouais une question...C'est qui la géante qui m'a amené au squale ? J'aimerais connaitre le nom de cette belle dame."

Il avait ses priorités, une géante ca tape dans l'oeil et puis il se devait de connaitre le nom de tout l'équipage au plus vite, mieux il s'intègre, meilleur sera son travail. Mêlé utilité et plaisir, c'était une grande base de tout travail en ce monde pour qui sait y faire, c'était d'autant plus vrai dans la piraterie.

Après la réponse de sa capitaine et si elle ne le retient pas, il remontera sur le pont pour faire le tour du navire, il était calfat après tout alors autant prévoir le travail du lendemain en même temps que de rencontrer l'équipage avec qui il va se détruire le foie le soir.

La recrue, dans la force de l'âge, semblait tout à fait assimilé les quelques règles de base que Charlotte lui avait exposé. Elles n'étaient pas bien compliquées, mais certains jeunes mousses ou de vieux marins abîmés par l'alcool avaient parfois déjà du mal à ce stade de l'entretien. La seule question qu'avait Moxley concernant le tout fut la suivante :

-  Ouais une question...C'est qui la géante qui m'a amené au squale ? J'aimerais connaitre le nom de cette belle dame.

La matriarche était partagée entre l'étonnement, l'incompréhension et la jalousie. Lucie, qui connaissait bien son caractère, s'amusait de la voir ainsi d'un sourire en coin. Le bougre n'était pas si laid qui plus est. Comment pouvait-il trouver quelqu'un, et Berthe qui plus est, plus attrayante qu'elle? Charlotte se ventait bien en elle-même d'avoir le physique le plus avantageux de Dùralas mais, concernant les goûts des hommes qu'elle méprisait plus qu'autre chose, il faut avouer que son interprétation de ceux-ci était tout du moins simpliste. Elle prit alors cela comme une espèce de fétichisme étrange et répondit à Moxley avec un brin d'amusement.

- Tu parles de madame Berthe j'imagine, Berthe Sorg pour être précise. Héhé! Tu t'attaques à un gros poisson mon gaillard! Elle était mère maquerelle dans un bordel pas trop loin d'ici, autant t'dire qu'elle a du caractère! Enfin, fait comme tu veux mais évite de lui attirer des emmerdes, elle est d'une aide précieuse pour nos affaires... Si t'as pas d'autres questions, tu peux t'en aller... Ramène ce verre à la plonge si tu veux bien, et ferme la porte derrière toi!

La matriarche attendit que la porte soit fermée et les deux hommes partis avant de s'en retourner vers sa fille et second. Reprenant une voix plus froide que seule Lucie connaissait, celle avec laquelle elle mettait au point ses machineries et autres complots.

- Alors, t'en penses quoi?

La gamine finit de gober le dernier raisin de sa grappe avant de répondre :

- Il nous sera utile, c'est sûr... On a plus eue d'aussi bons candidats depuis l'époque de la deuxième du nom. Du moins, "sur le papier" comme on dit.

Charlotte eut un léger frisson, elle n'aimait pas bien se rappeler de cette vie là, c'était celle de sa mère directe qui plus est, à elle, Amélia. Elle prit un temps de réflexion avant de répondre :

- Il faut croire que notre réputation se porte de mieux en mieux malgré l'affaire des mutins, sans doutes grâce à la guerre... Enfin, concernant Moxley Stroke, il est dommage qu'il ait succombé sous le charme de Berthe, j'en aurais bien fait mon toutou. Au moins, avec un peu de chances, on pourra compter sur elle pour qu'il ne s'écarte pas trop du "droit chemin".

Lucie confirma, puis les deux femmes reprirent leurs affaires habituelles. Pour Lucie, cela consistait surtout à flâné où à être le nez plonger dans ses bouquins de sorcelleries en attendant le soir que mademoiselle Pot-en-Beurre vienne lui donner sa leçon tandis que les autres iraient cuver. Pour Charlotte, il s'agissait de passer du temps dans son atelier à fignoler ses armes, créer de nouveaux gadgets et réfléchir à comment établir définitivement leur nom dans la faction, ainsi que dans la région.