La nuit était tombée sur BaldorHeim et les torches éclairaient la ville montagnarde de leur lueur tremblotante, tandis qu’on entendait parfois le cliquetis métallique annonçant une patrouille des gardes kazhariens chargés de la sécurité locale. Leurs voix chaudes et rassurantes transperçaient l’obscurité, offrant au visiteur inquiet ou à l’artisan bien établi un sentiment de sûreté bien agréable. Pour autant, certains quartiers mal famés aux ruelles tortueuses échappaient à cette atmosphère générale, même si leur part se réduisait à mesure que l’emprise de la faction dirigeante augmentait. Mais le vice trouvait toujours des recoins pour s’exprimer et malheureusement, c’était précisément vers l’un d’eux que Moradin se dirigeait, en compagnie de son protecteur attitré, à savoir le vieux Mordrek, dont les affaires parfois douteuses les conduisaient à se mêler à ce qu’il appelait une négociation discrète, et qui avait donc lieu à l’écart des oreilles attentives à la loi.

Cela faisait quelques temps maintenant que le halfelin se doutait plus ou moins des méthodes louches de son revendeur attitré pour obtenir de la matière première à un coût défiant toute concurrence, sans parler de sa capacité à écouler un stock d’armes conséquents. Mais étant donné son besoin impératif de financement, il avait fini par fermer les yeux, considérant avec un réel malaise qu’il n’était pas responsable de tous les traffics louches des lieux, et encore moins de l’usage qui était fait de ses armes une fois qu’il les avait fabriquées … tout en sachant pertinemment qu’un tel raisonnement était bien hypocrite, et qu’il s’agissait avant tout d’un moyen pour apaiser sa conscience. Résultat des courses, quand Mordrek l’avait invité dans la journée à une soirée commerçante, il avait accepté benoîtement, pensant qu’il allait se retrouver à une petite sauterie quelconque en compagnie d’autres négociants et qu’il pourrait, avec un peu de chance, augmenter la taille de son carnet d’adresses et obtenir de nouvelles erreurs. Inutile de préciser qu’il avait fortement déchanté en voyant l’endroit vers lequel le rugueux nain se dirigeait. Et comme de juste, comprenant qu’il s’était fourvoyé, Moradin avait préféré faire le dos rond et suivait donc le mouvement, se disant qu’il aurait été malvenu de revenir sur sa parole, sans parler du fait de se mettre à dos sa seule ressource sûre de revenus dans cette ville qui lui paraissait encore, par moment, bien hostile.

Au bout d’un moment, ils se retrouvèrent face à une devanture miteuse, et après quelques coups sur la porte, une tête patibulaire se retrouva face à eux, reconnut Mordrek et ouvrit la porte. Bientôt, les deux arrivants pénétrèrent dans une salle qui puait déjà la fumée ce qui, vu la consommation de pipes dans le coin, s’avérait logique. Il y avait là, comprit-il rapidement, des commerçants comme le vieux nain, quelques « associés » aux trognes peu engageantes, et enfin des invités comme lui, qui devaient être là autant pour gonfler l’assemblée que pour mesurer les forces en présence. Au milieu de la foule majoritairement naine, le halfelin repéra une silhouette qui se détachait nettement de la masse, à savoir celle d’un elfe. Curieux, il observa discrètement l’individu en sirotant la mauvaise bière qu’on lui avait apportée. C’était l’une des premières fois qu’il voyait un membre du peuple de sa mère d’aussi près, aussi laissa-t-il son envie d’en connaître davantage l’emporter, espérant ne pas l’embarrasser cependant. Puis, après un certain temps, un cercle de jeu se forma, comme d’habitude dans ce type de rencontres.

Moradin avait toujours été terriblement chanceux au jeu, plus qu’il ne l’était dans la vie en tout cas, ce qui ne manquait pas d’ironie. Si les premières manches furent relativement équitables, rapidement les joueurs les moins doués furent éliminés, et la compagnie se réduisit considérablement. Au bout d’un moment, il ne restait plus que le halfelin, l’elfe, un nain très aviné qui enquillait les verres de tord-boyau avec une régularité de métronome et un humain au visage couturé de cicatrices dont les mains tremblotaient, sans qu’il soit possible de dire si c’était à cause de l’alcool ou du trop plein de coups qu’il avait pris dans la figure. Lorsque Moradin, abattit une main gagnante encore une fois, le nain l’observa d’un œil torve avant de finalement grommeler :

« Soit t’es cocu … soit tu triches, demi-sang. »

« Les dieux sont avec moi pour le moment, voilà tout, sieur nain. »

« C’vrai qu’c’est louche. Pis l’elfe aussi, il triche. »

« Doivent faire équipe. Ouais, ça s’rait logique. »

Manifestement, l’humain comme le nain en avaient assez de perdre leur argent, et commençaient à perdre patience, peu importe ce que pourrait dire Moradin. Ce dernier, sentant le vent tourner et légèrement angoissé, se tourna vers l’elfe, espérant que ce dernier saurait dire quelque chose pour les calmer. Il avait peut-être davantage l’habitude que lui de ce genre de situations. Ses yeux se tournèrent également vers le lieu où se trouvait Mordrek, pour constater que ce dernier était plongé dans une conversation à voix basse avec un autre nain et qu’il n’avait apparemment rien remarqué … à moins qu’il ne préfère le laisser se dépatouiller avec les deux saoulards …

La vérité, c'est qu'il n'y a aucune place à la distraction à la Tour Noire ou très peu. Sa vie n'avait été qu'entraînement, scarifications, torture et enfermement, une vie du pire labeur qui soit mais l'avis différait selon les points de vue, forcément, tous ne pouvaient pas comprendre dans son ensemble la pureté et la dévotion des pionniers de la Tour Noire, du Dieu Marisher, le grand Dragon blanc alors, il ne jugerait pas autrui puisque tous étaient inférieur aux stryges noirs, il n'y avait pas de quoi, il n'avait qu'à apprendre.

Comme il y a quelques nuits de cela lorsque la jeune et fragile Tara partagea sa couche pour la première fois avec lui, comme le sentiment d'extase et de pure émancipation lorsqu'il dut torturer jusqu'à la mort ses propres parents afin de s'élever en tant que Stryge et de compléter la boucle, comme le vent qui vint caresser son visage pour la première fois après plus de soixante longues années, pas celui qui parvenait à s'immiscer jusqu'au cachot, celui là était déjà maudit de l'essence de cet habitat maléfique, le vrai vent, sauvage et indomptable provenant du ciel, des différentes contrées et des différentes mers de Duralas, celui où l'on ne pouvait s'empêcher d'humer sa fraicheur parfumé de liberté brute et empli d'espoir qui gonfle vos rêves.

C'est pourquoi il avait appris à jouer aux cartes quelques nuits plus tôt, à force de traîner à la taverne et vers les quartiers peu recommandables, il fallait toujours s'attendre à terminer avec la vermine. Cela tombait très bien, Juviel préférait cela qu'une compagnie trop civilisé, bien trop déconnecté de la réalité.

- Dis donc l'elfe, t'as pris rapidement le coup de main, ça te dirait de venir jouer chez moi ? J'ai quelques connaissances qui viendront, on pourra faire une partie entre grands !

L'elfe des glaces se leva et s'abaissa pour approcher sa tête de celle du nain.

- Tu m'en diras tant, ça peut être intéressant ... J'en suis.

Dit-il avec un clin d’œil.
La vérité était qu'il avait entendu des rumeurs sur un certain Mordrek qui possédait quelques filles dans les bas quartiers et qu'il serait présent à cette soirée. Il lui tardait de le rencontrer.

Quelques jours plus tard, il atterrit dans la chaumière de ce nain vénal. Autour d'une table ronde d'un bois massif remarquablement travaillé, la bâtisse était également orné de plusieurs tête empaillé de différente créature environnante. Les bougie éclairaient tant bien que mal la pièce mais suffisamment pour pouvoir observer la table de jeu et les visages des adversaires.
Des nains, des nains, des nains et un moitié nain à en croire les boniments péjoratifs qu'octroyait de temps à autre les effets de l'alcool de ce qu'il avait pu remarquer à la taverne locale. Deux d'entre eux avaient déjà été éliminé de la partie, le fameux Mordrek se tenait derrière en observant le jeu sans y participer et alors que les suspicions faisaient émergences, le demi-elfe se tourna vers lui l'air le regard plaintif et empli d'espoir, ce qui l'anima d'un rictus amusé, n'avait-il donc aucune dignité ? Il ne connaissait rien de lui mais à l'appel du pseudonyme : « demi-sang », peut-être avait-il lui aussi connu les affres du racismes au sein de sa communauté et l'elfe-stryge qui n'avait pas prononcé mot depuis le départ se retourna vers le nain et approcha se tête trop proche de la sienne, perçant la bulle d'espace vitale et donc de respect.

- Eh bien, et bien, en voualà des accusations graves sieur nain ! Mais je dois dire que venant de vous …

Il prit le temps d'inspirer en claquant la langue dans sa bouche afin de marquer ses prochains mots de mépris.

- C'est … Petit.

Son sourire carnassier trancha le bas de son visage en deux, montrant ses dents menaçantes et hautaines. Le poing du nain partit d'un coup, Juviel l'attendait de pied ferme et l'évita à la dernière minute, juste pour le provoquer un peu plus et le chopa par le col pour le soulever et le jeter sur la table.

- Les festivités commencent demi-sang ah ah ah !

Les joueurs attaquent les premiers.

Vitesse cumulée des joueurs : 203

Juviel Eterna : 105
Vitesse : 103
Dégâts : 40

Moradin Murmevent : 170
Vitesse : 100
Dégâts : 30



Vitesse cumulée des citoyens : 120

Citoyen éméché A : 80
Vitesse : 60
Dégâts : 20

Citoyen éméché B : 80
Vitesse : 60
Dégâts : 20


Je vous ai supprimé les 2 autres citoyens éméchés sinon c'était mort pour vous !

N'oubliez pas de préciser votre cible lors de votre attaque en indiquant l'ennemi visé entre crochets : [Attaque Citoyen éméché A].

Toute son existence, Moradin avait tenté de se convaincre que les médisances qu’il pouvait entendre venant de certains nains à l’encontre de leurs rivaux amicaux, à savoir les elfes, n’étaient que de vieilles rancoeurs ressassées ou simplement des formes de traditions passées dans le langage courant, comme ces insultes qu’on pouvait entendre ayant trait au sexe supposé d’un individu, alors qu’il n’y avait aucune honte à être une femme, et inversement, toute personne ayant déjà eu face à soi une naine en furie pouvant en témoigner. Non, vraiment, il s’était persuadé qu’il ne s’agissait là que du reliquat de vieilles querelles et peut-être d’une pointe de jalousie envers un peuple perçu en généralement comme plutôt avenant physiquement, doué autant en combat qu’en magie, et en plus dotés d’excellents artisans, tout en cultivant un mode de vie a priori opposé à celui de la plupart des membres du peuple nain. Evidemment, il ne pouvait nier que dans cette vision, il y avait son amour-propre en jeu, puisqu’il eut été singulièrement déplaisant de s’imaginer né d’une union véritablement contre-nature et donc de tenir la moitié de ses origines d’un peuple vil, arrogant et fat. Même s’il avait été élevé par un nain, comme un nain, au milieu des nains, le fils de Snorri Mains-de-Bronze avait suffisamment conscience de ne pas en être entièrement un, puisque quand on ne le lui rappelait plus ou moins délicatement, l’image que lui renvoyait son miroir suffisait : trop grand, trop fin, avec ses oreilles pas assez rondes et sa démarche gracile, sans parler du piètre duvet qui ornait son menton … Malheureusement pour lui, physiquement, il tenait donc plus de l’elfe que du nain, alors autant espérer ne pas ressembler à un groupe détestable.

Force était de constater, cependant, que certains elfes semblaient malheureusement correspondre à cet archétype, à moins qu’il ne soit tombé sur un exemplaire particulièrement stupide. Dans le doute, il préférait se raccrocher à cet espoir même si, à cet instant précis, il se sentait solidaire de l’expression outrée qui se peignait sur le visage du nain insulté en face de lui … essentiellement parce qu’il ne faisait qu’une tête de plus, et ensuite parce que de toute manière, c’était une manière parfaitement idiote et non-civile de se comporter. Rien de mieux pour déclencher une bagarre que de se moquer de la taille d’un nain, encore plus quand ledit nain n’appartenait pas vraiment à l’élite la mieux éduquée de Baldorheim. Lui qui avait espéré trouver un appui dans ce grand escogriffe, il était servi ! En voilà un qu’il ne recroiserait pas, pardi, s’il en avait le choix ! Peut-être qu’il avait encore une chance de s’en tirer, et de laisser le téméraire imbécile se faire larder de coups par l’assemblée ? Oui, voilà qui semblait une bonne idée. Aussi vite que possible, il tenta donc, esquivant un coup de poing perdu au passage :

« Je n’ai rien à voir avec cet énergumène, et vraiment, nous pouvons nous … »

La chopine qui fila en sa direction lui coupa le sifflet, alors qu’une sorte de bagarre générale commençait à se déclencher, comme toujours en ce cas, puisque ceux qui recevaient les coups leur étant a priori non-destinés s’y mettaient également dans la joie, la bonne humeur et les dents cassées. Du coin de l’œil, il vit Mordrek ajouter du tabac dans sa pipe, souffler bruyamment avant d’envoyer son poing dans la figure d’il ne savait trop qui. Et honnêtement, il avait d’autres chats à fouetter ! Le nain insulté et un de ses compères s’approchaient de lui et de l’elfe – qui au passage ne perdait vraiment rien pour attendre. Une lueur torve dans le regard, le halfelin toisa son compère non désiré, enfin, si on pouvait appeler toiser envoyer un regard franchement plein de rancune à un être faisant deux fois sa propre taille, avant de lui demander :

« Satisfait ? Finalement, les nains ont peut-être raison, à propos des elfes. »

Il ne fallait pas compter sur lui pour assurer ses arrières ! A la première occasion, il prendrait la poudre d’escampette, foi de halfelin agacé et un peu terrifié. Et comme à chaque fois qu’il avait peur, ses bras se mirent à crépiter dangereusement alors que ses mains commençaient déjà à se réchauffer, la douleur presque familière l’emplissant, creusant une ride de souffrance sur son visage tout en lui éclaircissant paradoxalement les pensées. Peut-être qu’il pourrait en intimider un ?

« Le premier qui s’avance rôtit comme un poulet ! »

Le chuintement dans sa voix cassa néanmoins sa menace. L’acolyte du nain insulté se précipita donc sur lui, toute choppe de bière dehors. Un peu désespéré, Moradin tenta de bloquer l’arme improvisée au vol en essayant d’attraper le poignet de son assaillant avec sa main qui chauffait de plus en plus. La douleur serait peut-être meilleure conseillère que la peur ?

[Attaque Citoyen éméché B]

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'Attaque - Nain' :

Le nain le repoussa violemment avec ses deux petites jambes, ce qui étonna l'elfe noir d'un hoquet de surprise et d'euphorie. Comment un être si petit pouvait détenir une telle force ? L'alcool y jouait bien sur mais il savait de leur histoire que les nains étaient un peuple fier et tenace, à la volonté dur comme la pierre, il n'aurait pas du être si étonné en vue des guerres du passé mais il était toujours plus cocasse d'y assister aux premières loges.

Alors qu'il était projeté en arrière, il vu le Mordrek, suppôt merdier de déjection de gnome, commencé à se battre probablement pour subtiliser la bourse d'un malheureux pendant qu'il en avait l'occasion. C'était lui sa cible ce soir bien qu'il ne comptait pas le tuer. Pas sur le territoire Kazharien en tout cas, il ne risquerait pas de provoquer un émule dans la cité pour une catin. Il n'en attirerait que des foudres de toutes parts à ses trousses. Cela dit, cela ne l'empêcherait pas de profiter de la baston.

- Mais c'est qu'il est impressionnant le nain, j'en tombe des nus !

Ce dernier se redressa sur la table pour être hauteur de Juviel et envoya un crochet que l'elfe esquiva.

- Pas mal ! Essaie encore !

Courroucé, le nain s'exécuta encore en vain, l'elfe esquivait avec aisance, c'était assez facile contre quelqu'un d'alcoolisé.

- Ah ah, je dois dire que j'aime ton audace ! Mais pour être honnête …

Il esquiva un autre coup et lui renvoya un crochet d'un droit bien asséné.

- Tu vois les choses trop grand.

D'un autre côté, le demi-sang tentait de se dégonfler. A vrai dire, s'il en croyait le soubresaut, il ne tenait pas trop de son côté nain, pas aussi grand qu'un elfe bien sur mais pas aussi pochtron que les énergumènes de la pièce ici présente. Et il essayait de remettre toute la faute sur lui, le lâche !

« Satisfait ? Finalement, les nains ont peut-être raison, à propos des elfes. »

Il sourit. Ne voyait-il pas qu'il était du même camp dans cet escarmouche ?

- Et qu'elle demi-vérité on t-il raison à propos de toi demi-elfe ? A ce que je vois …

Effectuant un saut de main maîtrisé au sein de la petite maison, il atterri juste à temps pour éviter une chope lancé à l'aveuglette.

- Ils n'ont pas l'air de t'inclure dans leur camp puisque tu es aussi visé !

Le demi-sang n'avait pas l'air très enclin à faire quelques concessions que ce soit mais il ne renonçait pas, puis, une bonne bagarre avait toujours le don de révéler la valeur de celui qui se bat à vos côtés.

[attaque citoyen éméché A]

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'Attaque - Elfe' :

Citoyen éméché A attaque Juviel à 20.
Citoyen éméché B attaque Moradin à 20.

Les joueurs attaquent les premiers.

Vitesse cumulée des joueurs : 203

Juviel Eterna : 85
Vitesse : 103
Dégâts : 40

Moradin Murmevent : 150
Vitesse : 100
Dégâts : 30



Vitesse cumulée des citoyens : 120

Citoyen éméché A : 40
Vitesse : 60
Dégâts : 20

Citoyen éméché B : 35
Vitesse : 60
Dégâts : 20

[Attaque Citoyen éméché B]

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'Attaque - Nain' :

[attaque nain éméché B]

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'Attaque - Elfe' :