Si comme notre héroïne vous n'avez jamais eue l'occasion de voir la mer, ne faites donc pas cette erreur qui est d'y aller visitr un port. Ishtar, bien que riche, n'en restait pas moins avant tout un carrefour commerciale important avec ses avantages et ses défauts. Certes le travail ne manquait pas, l'alcool y était bon, et les produits de toutes régions y était représentés. Mais il vous faudra d'abord apprécier le goût de la sueur, du sang et de la testostérone avant de pouvoir pleinement vous y acclimaté. A moins de n'être assez riche et influant que pour éviter la fange humanoïde toujours de passage dans tels endroits, il vous sera fort peu recommander d'y passer en simple touriste et particulièrement de nuit. Là, les marins reviennent au port et les maisons closes ouvrent leurs portes aux pirates de tous abords. Après une certaine heure, il vous sera difficile de tomber sur un être n'étant point rond comme une barique, et plus grande méfiance vous devrez avoir envers ceux qui guettent la nuit sans penser à se distraire.
C'est dans cet esprit peu serein que Cylicia arriva a Ishtar. Après tout elle ne connaissait de ce village que des ouïes dires et ce qui lui restait de ses études à la Tour Blanche. Mais aucune de ces colportations ne l'avaient préparée à ce qu'elle ressenti en débarquant de la médiocre conque qui l'a fit descendre le lit du fleuve. Ce fut pour ses sens un véritable feux d'artifice, une odeur épicée et inconnue venait mettre son odorat dans un doux lit de volupté dont on la faisait chavirée à chaque étalage de poissonerie. Elle ne put d'ailleurs s'empécher de croquer dans son carnet quelques spécimens marins étranges, comme le flétan. Ce grand poisson plat dont les yeux se trouvaient tous sur le même côté.Tout cela l'a changeait des poissons d'eau douce qu'elle avait l'habitude de voir étant petite.
L'après midi se passa sans encontre et dans l'émerveillement. Bien qu'il fut difficile pour ses yeux de voir tant d'hommes se tués à la tache en brinqueballant des caisses de tout poids et de toutes taille. Le charme de ce petit village avait quelque peu agit sur cette stryge qui ne connu jusqu'ici que la platteur du lac Fresha et la rudesse des montagnes. C'était de toute manière un avantage certain de se faire passer pour quelque tourriste curieux plutôt qu'un purificateur en mission. Et de toute manière, quelle mission. A son retour de son exile dans la froideur des monts, l'acceuil qu'on lui avait résérvé était plutôt mittigé. Nombreux étaient ceux qui avaient déjà passer outre la mort de Léonis, et celui-ci n'était évidemment plus disposé à prendre la défense de sa protégée. L'histoire de son illumination n'intéressa d'ailleurs que quelques religieux, alors que ses pairs avaient d'autres chats à foutter que cette histoire abracadabrante. C'est donc tout naturellement qu'ils l'envoyèrent en mission d'observation dans la ville la moins sûre du coin et cela avec le moins de moyen possible. Pour Cylicia, quant à elle, cela n'était qu'une épreuve bien annodine quant à la destinée dont elle se pensait investie, à tord ou à raison.
Alors que le soleil se couchait déjà sur l'océan, les rues commençaient doucement à se faire désertes tandis qu'auberges et tavernes était prêtes à acceuillir toutes bourses désireuses d'un peu de confort et de sécurité. Malheureusement, bien qu'accomplissant sa première mission, le confort et la sécurité n'était pas du tout aux goûts d'une purificatrice de la trampe de Cylicia. Ayant eue le temps d'observer à peu près tous les taudis du village elle se décida pour la taverne "Au Double Borgne". Elle lui sembla avoir remarquer bien des attitudes étranges à ses abords, et il fallait évidemment découvrir pourquoi cette taverne ne s'appelait pas tout simplement "A L'aveugle". De toute manière il fallait bien commencer quelque part, et un endroit aussi louche que celui-ci allait forcément lui en aprendre sur les moeurs profonds de ce village.
Le plus difficile, excepté le rictus dédaigneux de l'homme poster à l'entrée, fut l'architecture assez peu adapté aux ailes. D'entrée, une de celles-ci se pris de quelques centimètres dans la première table venue, et ces quelques centimètres suffirent à renverser sa choppe. Voilà qui ne va pas arranger mon cas, pensa-t-elle directement. Heureusement, celui-ci semblait être seul et n'avait pas l'heure de vouloir en découdre avec une jeune femme innocente. Après un rapide coup d'oeil aux alentours, elle comprit vite que c'était sans doute le seule dans son cas et s'empressa de dire à haute voix tandis que l'attention était pleinement tourner vers eux :
- Taverniers, deux choppes avant que je n'y laisse des plumes!
Le trait fut bien accueillie par l'assemblée et cela lui permit en plus de comprendre enfin le nom étrange de cet endroit. Les deux taverniers, apparemment jumeaux, étaient par une facétie du destin également tous les deux borgnes. Deux problèmes d'ailleurs se posaient maintenant à elle : boire et glaner des informations. Elle se tourna donc vers cet inconnu, espérant que cette incartade ne lui avait pas fait perdre son sang froid.
- Si je peux me permettre, en plus de cet incident, que vous souffriez un peu de ma compagnie... C'est que les stryges n'aiment points à se donner mauvaise réputation et voilà qu'à peine arrivée je vous gâche votre bière.
Sac de voyage à la main et visage d'ange armé, elle était à présent prête à faire tout son possible pour s'intégrer à cette drôle de société. Espérons pour elle que cet inconnue ne fut pas aussi maladroit qu'elle même dans sa réaction.
Cela faisait maintenant un mois que je traquais ma proie, un sectaire de Balrath qui avait pactisé avec le seigneur démoniaque pour obtenir plus de force. Cet adversaire m'avait donné du fil à retordre, car il savait se débrouiller pour masquer ses traces le plus possible, mais il finit par commettre une erreur. Erreur prévisibile, car je connaissais les habitudes des sectaires de Balrath: quand l'un d'eux pactisait avec Balrath, il gagnait petit à petit une forme physique impressionante, et sa musculature se développait, mais malheureusement sa volonté s'effaçait également, et avec elle la ruse et la discrétion. Plus nous avançions dans le temps, et plus ses traces devenaient visible, allant même jusqu'à ne pas être camouflées du tout. C'est à ce moment là que je finis par le coincer, près de la Red Sun Belt. Alors qu'il campait près d'un immense rocher, la fumée de son feu s'élevant haut dans le ciel, comme une provocation, une incitation à ce que quelqu'un vienne se perdre entre les bras musclés du sectaire pour être broyé de rage. Il n'avait plus rien à faire qu'on le trouve, tout ce qui lui importait désormais était de se battre et de tuer jusqu'au jour où il tomberait sur un adversaire plus fort. Et ce jour c'était aujourd'hui. J'avais pris d'assaut son camp dans la nuit, alors qu'il était couché. Mais Balrath lui avait également octroyé une vigilance accrue, et il s'était réveillé avant que je ne puisse l'atteindre. C'en était suivi un combat dur et éprouvant, où je manquais plusieurs fois de me prendre un mauvais coup. J'eus néanmoins la chance de m'en sortir avec seulement quelques égragnitures, et ma plus vilaine blessure était une estafilade à la cuisse. Une nuit habituelle pour un chasseur de démon de naissance.
Suite à cette traque achevée, je m'étais dirigée vers Ishtar, la ville la plus proche, afin de me reposer un peu avant de reprendre la route. Je n'avais pas d'objectifs précis en tête, car je n'avais pas eu vent de rumeurs sur des démons qui séviraient, mais je savais d'expérience que ça n'allais pas durer. Il y avait toujours un démon qui sévissait dans Dùralas, si ce n'était pas tout un groupe, et ma malédiction faisait qu'ils avaient la fâcheuse tendance à croiser ma route. J'étais arrivé à Ishtar en fin d'après-midi, alors que le ciel prenait la même teinte rouge que la Red Sun Belt. J'avais rapidement regardé les quelques tavernes du quartier près du port, mon dévoulu s'était porté sur un établissement au nom mystérieux: "Au Double Borgne". J'étais donc rentré, dans l'indifférence des quelques pilliers de comptoir et marauds des mers venus prendre du bon temps. Je m'approchai d'un des taverniers, et compris immédiatement le nom de la taverne: les deux tenanciers étaient borgnes. Je fis un léger sourire en me faisant la réflexion, et décida de rester quelques temps en salle avant de prendre congé dans ma chambre. J'avais donc commandé une chambre, et m'était posé à une table près de l'entrée après qu'on m'ait passé les clés. Le plus petit des tenanciers, un brun d'une quarantaine d'année, au crâne rasé et à l'embonpoint visible, me demanda si je voulais autre chose, et après quelques secondes de réflexion je décidai de prendre également une chope de bière et du râgout. Je préférais restreindre mes dépenses, car la chasse aux démons coûtait cher.
Alors que j'étais attablé, et que le soleil commençait à se coucher, plongeant la ville portuaire dans l'obscurité, une stryge blanche rentra dans la taverne. Je ne l'aurais certainement pas remarqué habituellement - bien que l'on croise peu de stryges blancs à Ishtar - si elle n'avait pas renversé mon verre en entrant, avec une de ses ailes. Je lui jetai un regard déçu tout en faisant la moue. Je ne voulais pas me battre avec cette jeune fille ce soir, ni même demain. Ce n'était qu'une chope après tout. Même si c'était un de mes rares plaisirs. Immédiatement, au son de la chope qui tombait, tout le monde s'était retourné, attendant sûrement que la baston éclate pour égayer encore un peu plus leur soirée. Cependant, à ma grande surprise, la jeune stryge annonça assez fort pour qu'on l'entende:
"Taverniers, deux choppes avant que je n'y laisse des plumes!"
Quelques gens parmi ceux qui s'étaient retournés firent un rire gras, et les conversations reprirent alors que l'un des taverniers s'activait à servir sa nouvelle cliente. Cette dernière se tourna alors vers moi et me dit, l'air désolée:
"Si je peux me permettre, en plus de cet incident, que vous souffriez un peu de ma compagnie... C'est que les stryges n'aiment points à se donner mauvaise réputation et voilà qu'à peine arrivée je vous gâche votre bière."
J'hésitai un instant à lui répondre. Avais-je envie de compagnie? J'avais l'habitude d'être seul, depuis longtemps maintenant, et souvent m'accompagner signifiait être exposé aux dangers de ma malédiction. Mais bon, après tout, que risquais-t-on dans une taverne remplie de pillards et de brutes? Je demeurais de toute façon toujours sur mes gardes, et grâce à mon aptitude je pouvais détecter les démons proches et voir leur vraie forme. Donc peu de chance de me faire avoir ici. Je décidai donc de lui répondre, sur un ton courtois:
"Et bien, ce n'est pas grave, j'imagine que vous n'avez pas payé deux chopes pour vous même, donc excuses acceptées."
Je risquai un léger sourire, summum de ce que je pouvais faire en matière de sympathie, et lui désigna la seule chaise restante de la table, à la diagonale de moi:
"Prenez place. Je serais curieux de savoir ce que fait une stryge de la Tour Blanche ici..."
C'est vrai qu'il était peu commun de voir des stryges blancs ici, et qu'il était plus courant d'apercevoir des stryges noirs. J'avais cependant, dans la précipitation, oublié de me présenter. Ce n'était pas ainsi que Léana m'avait élevé, je me rattrapai donc et lui dit:
"Par ailleurs, je suis désolé, je ne me suis pas présenté. Je suis Brendan, chasseur de démon."
S'il y avait bien une chose que j'avais appris au cours de ma carrière, c'était de toujours se montrer, et de ne jamais se cacher. Au mieux c'était une habitante innocente, et elle se sentirait rassurée, et au pire c'était une collaboratrice de ces engeances du mal et elle ne tarderait pas à faire rappliquer des démons, qui seront donc occupé à se faire tuer par moi au lieu de commettre leurs atrocités. Dans tous les cas j'étais gagnant.
L'humain ne sembla pas très emballer par la proposition de Cylicia mais celui-ci accepta tout de même, c'était au moins ça de pris. N'était-ce que par pure politesse ou bien avait-il quelques sournoises idées en tête comme la plupart des gens de son espèce? Cela, Cylicia ne tardera pas à le découvrir.
- Prenez place. Je serais curieux de savoir ce que fait une stryge de la Tour Blanche ici...
Elle s'exécuta aussi tôt, prenant soin de déposer délicatement son sac de voyage dans lequel le tintement de son épée aurait put trahir ses intention. Le sourire que cet homme lui fit lorsqu'il l'enjoint de s'asseoir semblait celui d'un homme qui n'avait pas l'habitude de la compagnie. Cette information acquise elle compris que malgré ce qu'il venait de se passer il n'était pas homme à se laisser bousculer. Après un rapide aperçu de la physionomie de ce personnage elle lui sembla évident qu'il connaissait, sinon les affres de la guerre, du moins ceux du combat.
- Par ailleurs, je suis désolé, je ne me suis pas présenté. Je suis Brendan, chasseur de démon.
Cette dernière phrase laissa Cylicia totalement au dépourvue. Un chasseur de démon? Est-ce que cet homme se moquait donc ouvertement d'elle? Malgré cela elle garda tout son sérieux, un sourcil froncé laissa transparaître son incrédulité. Consciente que ce détail n'avait sans doute pas échapper à son interlocuteur, elle lui répondit franchement.
- Et bien, une stryge de la Tour Blanche peu bien paraître quelque peu hétéroclite dans ce paysage, mais croyez bien que croiser un chasseur de démon est tout à fait extraordinaire et ce dans tout Dùralas!
Nonobstant cela, elle ne put s'empêcher de penser qu'il s'agissait peut-être là d'une de ces rencontres impromptues qui allait confirmer la confiance que le Dragon Noir avait mis en elle. De toutes manières, c'est le coeur gorgé d'amour qu'elle comptait annoncer sa parole et appliquer sa volonté. C'est avec ce même amour qu'elle le pourfendrait si nécessaire, car rien aux yeux de Cylicia n'était plus vile qu'un mécréant se faisant passer pour un honnête homme.
- Mais permettez-moi de me présenter également. Cylicia Condoris, pour vous servir. Du moins si vous porter bien le fardeau d'une si noble tâche... Pour ma part, je viens ici en repérage de produits de qualités pour les habitants de la Tour Blanche. Mais cela peut bien attendre il n'y a point famine, et je dois bien vous avouer que je serais prête à tout pour voir un démon de mes yeux. Cela ferait bien l'aventure d'une vie, même si je ne suis qu'une simple et pieuse marchande.
Et c'était bien vrai, les démons sont sensés être bannis dans le Pandémonium depuis bien longtemps. Il aurait fallu être fou pour croire à une telle histoire mais Cylicia savait, elle qui avait accès aux archives de la Tour Blanche, que certains d'entre eux arrivaient tout de même à passer avec l'aide complice d'infâmes individus. Sans parler évidemment des sectes qui apparaissent toujours de ci de là en quête de pouvoir ou de fortune. Après réflexion, Ishtar semblait tout de même un excellent endroit pour de telles abominations. Un carrefour commercial où se croisait toute l'avidité et les espérances humaines.
- Écoutez...
Mais elle fut interrompue par les deux pintes arrivant à leur table.
- Merci bien, tenez pour vous.
Elle donna au tavernier de quoi largement combler la valeur des deux choppes puis continua.
- Écoutez donc, vous m'avez l'air d'un homme qui sait se défendre et moi je suis en ce moment à la merci de toutes les crapules du village... Que diriez vous de cela : Je vous accompagne pour cette nuit qu'importe vos plans, et vous vous assurerez ma sécurité contre les bandits et autres hommes de violente espèce. Je vous paierait le gîte, le couvert, à boire et une petite rétribution si vous acceptez.
C'était assez directe, mais c'était le moment de voir si cet individu avait le coeur assez bon pour acceptez de protéger une inconnue. Et, elle se l'avouait clairement en son fort intérieur, cette histoire de chasse aux démons semblait des plus palpitante. Après tout, elle s'était donnée pour mission d'éradiquer le mal de ces terres et qu'y avait-il de plus mauvais au monde qu'un démon?
La jeune stryge blanche leva un sourcil étonné à la mention de mon rôle, à savoir chasser l'engeance démoniaque. C'est vrai que ce n'était pas un travail répandu, ni même très reconnu. Elle me répondit donc après avoir pris place:
"Et bien, une stryge de la Tour Blanche peu bien paraître quelque peu hétéroclite dans ce paysage, mais croyez bien que croiser un chasseur de démon est tout à fait extraordinaire et ce dans tout Dùralas!"
En ça elle avait raison, et j'eus un petit sourire en coin en l'entendant. Cependant, cela ne répondait pas à ma question et ni son accoutrement, ni son sac de voyage ne semblait délivrer une raison évidente à sa présence ici. Avec le temps, j'avais appris à me méfier, mais j'évitais néanmoins de devenir paranoïaque et il y avait peu de chance que je sois face à une ennemie. Elle enchaîna, m'offrant finalement ce que je cherchais:
"Mais permettez-moi de me présenter également. Cylicia Condoris, pour vous servir. Du moins si vous porter bien le fardeau d'une si noble tâche... Pour ma part, je viens ici en repérage de produits de qualités pour les habitants de la Tour Blanche. Mais cela peut bien attendre il n'y a point famine, et je dois bien vous avouer que je serais prête à tout pour voir un démon de mes yeux. Cela ferait bien l'aventure d'une vie, même si je ne suis qu'une simple et pieuse marchande."
Ainsi donc elle était là pour affaire commerciale? Je devais avouer que cela m'étonnait, Ishtar n'était pas la ville la plus proche de la Tour Blanche, et elle n'avait par exemple rien à envier à la cité naine BaldorHeim. Mais soit, j'étais prêt à la croire, faute de mieux. Elle me fit aussi part de son désir d'apercevoir un démon, et je ne pus m'empêcher de faire une légère moue quand elle prononça ses mots. Je comprenais sa curiosité naturelle mais en connaissance de cause, je savais qu'elle ne souhaitait certainement pas rencontrer un démon. Nombre de guerriers avaient succombés face à un démon, alors une marchande? Même avec moi, ses chances étaient faibles. Je décidai de lui répondre, revenant sur un point qu'elle avait cité plus tôt:
"Une si noble tâche... Vous idéalisez mes intentions, chère Cylicia. Je ne suis qu'une victime qui a décidé de lutter contre une fatalité inéluctable."
Mon interlocutrice me dit alors, et je me pencha pour l'écouter:
"Écoutez..."
Elle fut interrompue par l'arrivée d'un des tenanciers, qui venait servir nos chopes. Après l'avoir payé, elle continua alors que je commençais à siroter ma chope de bière blonde bon marché, qui si elle n'était pas une des meilleures avait au moins le mérite de désaltérer:
"Écoutez donc, vous m'avez l'air d'un homme qui sait se défendre et moi je suis en ce moment à la merci de toutes les crapules du village... Que diriez vous de cela : Je vous accompagne pour cette nuit qu'importe vos plans, et vous vous assurerez ma sécurité contre les bandits et autres hommes de violente espèce. Je vous paierait le gîte, le couvert, à boire et une petite rétribution si vous acceptez."
Sa demande m'étonna au plus haut point, et ce fut moi qui haussa un sourcil cette fois-ci. Avais-je l'air d'un mercenaire, d'une épée à louer? Je réfléchis un instant à la proposition. En ce moment mes économies étaient faibles, à tel point qu'il faudrait bientôt que j'aille à la forêt de Sylfaën là où je savais que le gibier abondait. Du coup, ce qu'elle me proposait était intéressant. Le gîte, le couvert, à boire et de quoi financer mes futures chasses, que demander de mieux? Je ne comprenais néanmoins pas la condition nécessaire. Elle me paierait si je la protégeais pendant son séjour ou elle me paierait si je passais la nuit en sa compagnie? En tout bien tout honneur, les femmes ne m'intéressaient de toute façon pas. Je lui répondis donc, après m'être désaltéré:
"Je veux bien que vous passiez la nuit en ma compagnie si c'est ce que vous voulez, j'ai une chambre à l'étage et je suis habitué à dormir à même la terre, je vous laisse donc mon lit. Mais vous me paierez si je vous protège durant votre séjour ou juste durant la nuit? N'ayant pas de démon à prendre en chasse en ce moment, je veux bien passer quelques jours à m'assurer de votre sécurité, les crapules ne me font pas peur car face aux démons elles font figures de jeunes chatons."
Je fis un rapide diagnostic de mon état: je n'étais pas très fatigué, et j'avais comme toujours très peu envie de rejoindre le Pandémonium en me laissant aller au sommeil. Je repensai alors à une connaissance que j'avais fait ici même, à Ishtar, par le passé. C'était un vieil homme, plutôt rustre, qui vivait près de la plage dans une des dernières maison avant la mer. Un ami de ma défunte mère, qui avait des contacts avec l'Inquisition humaine et connaissait de ce fait certaines cibles à éliminer. Il ne m'était pas de suite venu à l'esprit, car cela faisait des années que je ne l'avais vu, je n'étais d'ailleurs même pas sûr qu'il soit encore en vie. Mais cela ne coûtait rien d'aller jeter un oeil chez lui, peut-être pouvait-il m'aiguiller vers une secte qui sévirait en secret dans les environs? D'aucun aurait trouvé la démarche un peu fanfaronne, de se balader seul avec une jeune femme si tard le soir, dans les rues d'Ishtar, car les Sincères Rôdeurs étaient connus pour leurs attaques de nuit. Mais cela ne m'inquiétait pas un instant, je me décidai donc à lui dire le programme du soir:
"J'ai bien quelque chose à faire ce soir, qui pourrait m'aiguiller sur la piste d'une future traque. Je peux vous emmener, si le coeur vous en dit, mais je vous préviens, les rues d'Ishtar ne sont pas réputées pour leur bon accueil, et nous allons sûrement devoir nous défendre face à ses marauds de Sincères Rôdeurs. Tenez."
Je dégainai ma dague qui pendait à ma ceinture, et lui tendit. Ce n'était pas une dague d'apparât, comme beaucoup de nobles avaient l'habitude d'en porter, mais bien une dague pour tuer. Sa lame avait servi par le passé, plusieurs fois, et même si je prenais soin de mon matériel l'usure était visible. Je n'allais néanmoins pas lui céder ma claymore, ou mon arc, qui étaient mes seules armes. Quoi qu'elle était peut être initiée à la chasse? Je lui demandai donc, après avoir bu une petite gorgée de bière:
"Vous préférez peut être mon arc? Je doute qu'une marchande ait appris à tirer à l'arc, mais dans ma vie on apprends que le monde regorge de surprises."
Idéaliser ses attentions, victime de la fatalité... Ces insinuations floues ne plaisaient pas trop à Cylicia mais elle ne pouvait pas trop en demander à cet homme qu'elle venait à peine de rencontrer. Au moins celui-ci ne sembla pas trop décourager par sa proposition bien que quelque peu surpris. Au fond d'elle, elle espérait qu'il n'était pas surpris que quelqu'un lui fasse confiance.
- Je veux bien que vous passiez la nuit en ma compagnie si c'est ce que vous voulez, j'ai une chambre à l'étage et je suis habitué à dormir à même la terre, je vous laisse donc mon lit. Mais vous me paierez si je vous protège durant votre séjour ou juste durant la nuit? N'ayant pas de démon à prendre en chasse en ce moment, je veux bien passer quelques jours à m'assurer de votre sécurité, les crapules ne me font pas peur car face aux démons elles font figures de jeunes chatons.
Notre jeune stryge fut d'abord décontenancer par la première phrase de l'individu, elle qui s'était jurée de cadenassé sa chasteté. Heureusement, il ne fit que simplement lui proposer son lit alors que celui-ci dormirait à même le seul. Au final, ceci l'a toucha plus qu'autre chose, peut-être celui-ci faisait donc partie des bonnes âmes de ce monde. Pour ce qui était des démons, la déception était au rendez-vous mais le sérieux de Brendan inquiétait quelque peu Cylicia sur la réalité de ce qui semblerait être de simples fables pour le commun des mortels. Elle but une gorgée de sa bière avant de répondre et ne put s'empêcher de grimacer à l'amertume de celle-ci. La bière naine, si subtile bien que forte, lui manquait déjà.
- L'on ne m'attend pas à la Tour Blanche avant une semaine entière, alors disons que nous verrons jusqu'où le destin fera s'entrecroiser nos chemins. Mais je vous remercie pour votre dévouement.
Elle inclina sa tête en joignant ses mains, en guise de respect. Quoi qu'il se passe maintenant, elle était à peu près sûre d'avoir au moins quelqu'un sur qui compter. La présence d'autrui lui manquait quelque peu depuis sa retraite, les êtres humanoïdes qui sont par essence des créatures sociales aurrons toujours du mal à s'adapter à la solitude. Seule la présence dans son esprit de Morkez permit sans doute à Cylicia de rester toutes ces années esseulée. Brendan quant à lui sembla réfléchir à quelque chose avant d'ajouter :
- J'ai bien quelque chose à faire ce soir, qui pourrait m'aiguiller sur la piste d'une future traque. Je peux vous emmener, si le coeur vous en dit, mais je vous préviens, les rues d'Ishtar ne sont pas réputées pour leur bon accueil, et nous allons sûrement devoir nous défendre face à ses marauds de Sincères Rôdeurs. Tenez.
Bien qu'il peut paraître étrange qu'un chasseur de démon n'est point en son coeur la confrérie des Sincères Rôdeurs, il faut savoir avant toute chose que très peu de personnes en Dùralas n'appréciait réellement cette compagnie originaire elle-même d'un ordre très contester d'extrêmistes : l'Inquisition. La raison en est simple, la gente commune apprécie par dessus tout la paix et n'a pas besoin que des fanatiques vivant dans l'ombre s'amusent sans aucune forme de procès à massacrer la première personne venue à cause de son origine raciale. Même Cylicia, qui vécue entourée dans la haine des stryges et autres races belliqueuse, avait avant tout un esprit ouvert à la paix et la discussion et ne pouvait supporter cette forme spéciale d'injustice qui existe parmi les esprits bornés.
Tout en est-il que Brendan lui tendis une dague. Instrument de prédilection du traître et de l'assassin, vous vous douterez bien que cela ne fut point l'arme favorite de notre Purificatrice. Mais outre ce détail technique, si vraiment il leur fallait combattre quelques vils brigands ou ces excentriques de Sincères Rôdeurs, elle aurait à sortir son épée et son bouclier car elle ne se pardonnerait pas une seconde d'avoir la mort de ce brave homme sur la conscience. Lui qui contait la protéger à peine rencontrer, lui qui l'armait sans même s'en méfier. Elle ne put s'empêcher de lui sourire tendrement, tout en pensant que si elle avait à se battre elle devrait malheureusement laisser tomber cette histoire de marchande et lui dire toute la vérité. De toute manière, la pieuse Purificatrice s'en voulait déjà pour son mensonge bien qu'elle ne fut pas là en territoire sécurisé.
- Vous préférez peut être mon arc? Je doute qu'une marchande ait appris à tirer à l'arc, mais dans ma vie on apprends que le monde regorge de surprises.
Apparemment Brendan avait deviner le peut d'attrait qu'avait Cylicia pour la dague, mais l'arc était bien loin d'être sa spécialité non plus mieux valait laisser celui-ci à des mains expertes. La stryge commençait à penser que cet homme n'était décidément pas un mauvais bougre. Voilà deux objets mortels qu'il lui proposa de toute bonne foi, la laissant de plus en plus mal à l'aise quant à la posture à adopter vis-à-vis de lui. Elle tenta le tout pour le tout, de toute façon elle ne contait déjà plus le laisser mourir sous ses yeux ni mourir elle-même à cause d'un simple défaut d'équipement.
- Ne vous inquiétez donc pas pour moi, lorsqu'on voyage comme moi en solitaire on apprends quelques astuces pour ne pas se laisser avoir par le premier brigand venue... Je serais plus à l'aise avec mon propre équipement mais votre proposition me va droit au coeur.
Sur ce, elle délia les lacets de cuire de son sac de voyage et le pencha vers le chasseur de démon, le laissant par là entrevoir l'épée courte et le bouclier qui l'avaient tant aider dans les montagnes. Elle ne pensait même pas à avoir à s'en servir, n'étant là que pour recueillir des informations, mais si elle avait à sortir de nuit aux abords d'Ishtar mieux valait être prudente. Elle remit ensuite son sac auprès de ses jambes et était maintenant curieuse de savoir où cet homme original allait bien pouvoir l'emmener.
- Comme vous le voyez je suis déjà toute prête à partir, ce sera donc quand bon vous semblera... Mais avant cela, permettez donc que je bénisse notre voyage.
Cela dit, elle termina sa bière d'une lampée. Quelques regards curieux se jetèrent alors sur elle alors qu'avec grâce elle joignit ses mains et baissa la tête les yeux fermer, elle récita cette prière qui pendant longtemps lui tint compagnie.
Quand la nuit se fait obscure, Et que le coeur des hommes S'éloigne de leur nature.
Sais-tu celui qu'on nomme Et qui les rendra pures, De toute pensées difformes?
Morkez, c'est lui bien sûr. Que ces quelques mots, Bénissent notre future.
Que son souffle chaud, Et son regard, aussitôt, Balaye mésaventures.
Si l'inutilité d'une telle action peu paraître évidente à la plupart des esprits, c'est sans doute qu'ils connaissent mal le pouvoir qu'une idée puisse avoir sur le monde réel. Car c'est maintenant rassurée et pleine de courage que Cylicia était prête à partir vers l'inconnue. Le doute, aura toujours trop abrité les esprits critiques, les laissant par là à la merci de celui dont la main ne tremble pas.
Ma nouvelle compagne de voyage répondit à la négative à mon offre, et me dit:
“Ne vous inquiétez donc pas pour moi, lorsqu'on voyage comme moi en solitaire on apprends quelques astuces pour ne pas se laisser avoir par le premier brigand venue... Je serais plus à l'aise avec mon propre équipement mais votre proposition me va droit au coeur.”
C’est vrai que les marchands avaient souvent plus d’un tour dans leur sac, en cette période sombre de Dùralas. Pas plus sombre qu’une autre me direz vous, mais il fallait reconnaître que la criminalité n’avait cessé d’augmenter depuis quelques temps. Cela ne me concernait pas, car mes cibles étaient les démons et leurs serviteurs, et non pas les bandits, mais si l’un d’eux avait le malheur de croiser ma route c’est avec joie que je lui ferais tâter de mon épée. Si je n’étais pas tout à fait altruiste dans l’âme, je n’étais clairement pas enclin à tolérer le banditisme, surtout quand il me touchait personnellement. Je lui répondis, plus pour moi même que pour elle:
“C’est vrai que les marchands doivent savoir se débrouiller par les temps qui court…”
Pour prouver ses dires, elle me montra le contenu de son sac de voyage qui, entre autre chose, cachait une épée de bonne facture et un bouclier. Tout ceci était fort étrange. Si je pouvais concevoir qu’une marchande pouvait se balader avec une épée - qui, sous l’oeil d’un bretteur tel que moi, semblait être régulièrement entretenue tout de même - mais un bouclier? C’était là l’attirail d’une guerrière. Cette marchande cachait-elle de réels talents en combat? Je choisis de lui poser la question, par curiosité, et aussi pour savoir avec quelle efficacité elle pourrait se défendre si nous tombions dans une embuscade, quand elle prit à nouveau la parole, après avoir remis son sac à sa place:
“Comme vous le voyez je suis déjà toute prête à partir, ce sera donc quand bon vous semblera... Mais avant cela, permettez donc que je bénisse notre voyage.”
Bénir mon voyage? Je n’avais jamais entendu de prière stryge jusqu’à maintenant, je la laissai donc faire son ouvrage. Vu les quantités d’horreurs que j’avais vu et vécu depuis ma naissance, il aurait été fou de croire en l’existence d’un quelconque dieu, mais cela ne me coûtait rien de la laisser prier pour notre survie. Au mieux, je me trompais et les prières avaient un réel pouvoir - bien que j’ai de forts doutes - et au pire cela la réconforterait et lui apporterait le courage qui pourrait lui faire défaut au moment où les armes seront tirées de leur fourreau. Elle siffla sa bière d’une traite - et je devais reconnaître que cela me surprenait fort venant d’une femme si jolie et à l’apparence si innocente - avant de se mettre en position de prière et de psalmodier avec ferveur:
"Quand la nuit se fait obscure, Et que le coeur des hommes S'éloigne de leur nature.
Sais-tu celui qu'on nomme Et qui les rendra pures, De toute pensées difformes?
Morkez, c'est lui bien sûr. Que ces quelques mots, Bénissent notre future.
Que son souffle chaud, Et son regard, aussitôt, Balaye mésaventures."
Si je ne croyais pas aux pouvoirs des prières, je devais bien reconnaître que c’était là des paroles encourageantes, qui devait avoir animé bon nombre de coeur lors des batailles. Elle semblait donc prête à partir. Je bus ma bière d’une traite, de la même façon qu’elle, mais avant de me lever je lui dis quand même:
“Je mentirais si je disais que j’accordais un quelconque pouvoir aux prières et aux dieux, mais vos mots sont inspirants, à n’en pas douter. Et l’intention prime sur mon scepticisme, merci à vous Cylicia. J’aurais néanmoins une question avant de prendre le large. Pardonnez ma curiosité, mais l’entretien de votre épée n’a pas pû échapper à un expert tel que moi. J’ai rencontré bon nombre de marchand au cours de mes pérégrinations, souvent armés, mais très peu accordaient autant d’importance à leur arme. Et je ne crois pas me souvenir en avoir rencontré manier le bouclier, sauf peut être quelques uns dans les hostiles provinces du Nord. J’en viens donc à ma question: si vous vous dites marchande, soit, je peux le concevoir, mais quand vous dites connaître quelques astuces contre les brigands, vous parlez d’un vrai entraînement aux armes en vérité, non? Pas de simples astuces apprises sur le tas? En clair, si on en vient aux armes, je peux compter sur vous pour m’épauler comme une partenaire, plus que comme une cible à protéger?”
En mettant des paroles sur mes pensées, une autre réflexion me vint à l’esprit, comme une suite logique à ce que je venais de dire: si elle maniait réellement les armes comme je le soupçonnais, pourquoi avait-elle besoin d’une quelconque protection? Cela coûtait de l’argent pour rien, si elle était capable de faire manger la poussière toute seule à ses ennemis. Néanmoins, je pouvais comprendre qu’elle ne me dise pas tout, et je gardai donc mes doutes pour plus tard, ou jamais.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Ven 5 Oct 2018 - 17:20
La messe étant dites, il ne restait plus à nos hérauts que de prendre le large. Mais cela était sans compter sur la vivacité d'esprits de Brendan qui reconnu de suite un armement qui n'était pas celui d'un amateur. Tandis que sa couverture s'émiettait de plus en plus, Cylicia se sentait également d'avantage lasse du mensonge qui l'entourait depuis son arrivée dans le sud. Malgré cela il était encore trop tôt pour que toutes les cahutes du coin apprennent l'arrivée d'une Purificatrice. C'était un coup à faire redoublé de méfiance tous les malandrins du coin, et elle était là pour les débusqué.
- Voyez-vous mon père était un Purificateur de la Tour, j'ai par cette occasion put apprendre bien des choses sur le métier des armes et l'importance de leur entretien...
Elle voulue ensuite se désaltérer une nouvelle fois de sa choppe, mais ne put qu'exprimer q'un léger souffle d'exaspération en remarquant que celle-ci était déjà vide. Une brève pensée envers Léonis traversa son esprit et un sourire se redessina de suite sur son visage toujours empreint d'autant de sérénité.
- Enfin, sachez tout simplement que l'on a pas, dans mon pays, l'habitude de me prendre pour un poids mort pour ce qui est de se défendre. Mais non, si cela peu vous rassurer, je ne suis pas une cible. Et puis, une paire d'yeux, de bras, et de jambes en plus ne fait jamais de mal quand on est esseulé.
Au fond d'elle, où résidait sans doutes tous les mystères de la bonté humaine, elle pensait déjà plus à la sûreté de Brendan qu'à la sienne. Celui-ci respirait la solitude et le combat, et pas seulement de ces combats déraisonnables entre individus, mais plutôt de ceux que l'on a avec son propre esprit et qui au gré de leur violence vous forge ou vous anéantis. Peut-être Cylicia avait trouvé là une âme à soulagée. Quoi qu'il en soit il était encore trop tôt pour savoir si Brendan faisait partie de ces âmes que l'on peut encore sauvé. Il était plutôt temps de remettre en place les idées de ce chasseur de démon ayant perdu la foi et Cylicia était la personne parfaite pour ce genre de mission. Elle savait néanmoins qu'en matière de foi qu'une démonstration était plus utile que toutes les paroles d'un prêtre.
- J'espère en tous cas que vous vous ferrez violence relativement à mes croyances, vous avez devant vous une élue de Morkez et celle-ci supporterait mal que son Dieu ne l'a prenne en grippe. Si nous devons passez quelques temps ensemble, j'aime autant vous prévenir tout de suite.
Cet homme, apparemment athée, devait prendre tout cela pour pure fantaisie mais qu'importe pour Cylicia. J'aurais sans doutes l'occasion de lui prouver les affres de son égarement, pensa-t-elle. La pauvre était encore bien loin de comprendre la cruauté de son propre égarement. Bien loin de comprendre que bonté et convictions s'alliaient souvent pour le pire.
- Mais mettons donc ce débat théologique de côté, bien qu'il me passionnerait. Nos choppes sont vides, auriez vous faim mon cher Brendan? Si non, je vous proposerait bien de nous en allez de suite, avant que les esprits ne s'échauffent, il me semble que l'alcool n'ait pas pour effet ici de rapprocher les gens...
Et en effet plus le temps passait et plus les esprits semblaient s'échauffés. Cylicia qui était dos à la salle le remarquait par pure présence sonore. Lorsque les voix s'élèvent et que les esprits se referment, le tout arrosée d'une bonne dose de bière, il ne faut pas longtemps avant que la rencontre de telles énergies ne finisse mal. Elle lui semblait tout de fois curieux de voir le temps que prenait cette rencontre à se produire aux vues de la sinistre taverne dans laquelle ils étaient. Cela l'intrigua mais pas plus que l'affaire de Brendan qui tenait déjà quelque chose. Il serait toujours de temps de revenir une autre fois, se dit-elle, en attendant je n'ai qu'à prendre note de ce lugubre endroit.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Dim 14 Oct 2018 - 23:12
Ma compagne d’un soir répondit à mes doutes alors:
“Voyez-vous mon père était un Purificateur de la Tour, j'ai par cette occasion put apprendre bien des choses sur le métier des armes et l'importance de leur entretien...”
Ceci expliquait cela. Alors comme ça, j’avais face à moi une enfant de Purificateur? Je partais du principe, peut-être à tort, que son père avait dû lui transmettre la sagesse et la philosophie altruiste des Purificateurs. Je respectais les gens qui faisaient de la protection des habitants de Dùralas leur priorité, Pour mon cas, la question était plus compliquée. Après tout, j’étais presque obligé de tuer les démons, à cause de ma malédiction, alors je ne savais pas si l’on pouvait parler d’abnégation. Cylicia essaya de boire dans sa chopine, mais sembla déçue de se rendre compte qu’elle était déjà vide. Elle enchaîna donc, alors que je jetai un oeil à ma chope, vide elle aussi:
“Enfin, sachez tout simplement que l'on a pas, dans mon pays, l'habitude de me prendre pour un poids mort pour ce qui est de se défendre. Mais non, si cela peut vous rassurer, je ne suis pas une cible. Et puis, une paire d'yeux, de bras, et de jambes en plus ne fait jamais de mal quand on est esseulé.”
Je n’étais pas tout à fait d’accord, et la contredit alors:
“Ce n’est pas tout à fait vrai. Je sais, d’expérience, que se traîner un poids mort peut être lourd autant pour le protégé que le protecteur. Ca me rassure donc de savoir que vous saurez m’épauler si les choses se corsent, car les choses se corserons forcément. On est à Ishtar après tout.”
Je préférais la rectifier que de garder le silence. Après tout, si l’on passait quelques jours ensemble, autant qu’elle apprenne rapidement ma façon de pensée. Je n’étais pas élitiste, loin de là, mais je ne me garantissais pas protecteur de Dùralas entier et ne me sentais pas mal de laisser des gens mourir si je n’avais pas le pouvoir de les sauver. Au fond, je savais que je n’étais pas vraiment altruiste, mais que j’essayais juste de marcher dans les pas de Léana pour lui rendre hommage. La jeune stryge finit par me dire, revenant sur mon athéisme profond:
“J'espère en tous cas que vous vous ferrez violence relativement à mes croyances, vous avez devant vous une élue de Morkez et celle-ci supporterait mal que son Dieu ne l'a prenne en grippe. Si nous devons passer quelques temps ensemble, j'aime autant vous prévenir tout de suite.”
Bien que je ne crois ni en ses dieux ni en ceux des autres, je ne souhaitais nullement l’offenser. Si j’étais un peu bourru, Léana m’avait tout de même appris la courtoisie. Je lui répondis donc, sur un ton qui se voulait rassurant:
“Loin de moi l’intention de vous blesser Cylicia. Je suis parfois un peu bourru, veuillez excuser ce comportement dû à des années de solitude et vie en pleine nature. Priez autant que vous le souhaiterez, ne comptez juste pas sur moi pour vous suivre. Si votre dieu existe bel et bien, il trouverait de toute façon hypocrite qu’un non croyant le loue.”
Elle semblait avoir compris que nous ne accorderons jamais l’un l’autre, mais allait probablement surmonter cette difficulté et faire avec. Nous n’avions pas vraiment le choix de toute façon, et j’essaierais au moins de ne pas être abrasif concernant sa religion. Elle me dit alors, clôturant visiblement le sujet:
“Mais mettons donc ce débat théologique de côté, bien qu'il me passionnerait. Nos choppes sont vides, auriez vous faim mon cher Brendan? Si non, je vous proposerait bien de nous en allez de suite, avant que les esprits ne s'échauffent, il me semble que l'alcool n'ait pas pour effet ici de rapprocher les gens...”
Je me demandai d’abord si elle parlait de nous deux. Oserait-elle vraiment insinuer qu’on allait finir par se battre pour des questions de religion. En jetant un coup d’oeil aux alentours je m’aperçus que c’était probablement un mauvais raisonnement. Elle parlait plutôt des crapules autour de nous, qui semblaient s’exciter de plus en plus. Peut être bien qu’une bagarre se préparait. Je hochai la tête à son encontre et allai voir le tavernier. J’avais un peu faim, il était vrai, mais je ne voulais pas exposer ma nouvelle protégée au danger plus qu’il ne le fallait. Je réglai donc la note, et demenda au patron de m’amener une cuisse de poulet. Il s’exécuta rapidement et me ramena ma commande quelques minutes après. Je lui donnai les dernière pièces de l’addition, chipa la cuisse de l’assiette et partit sans me retourner. Cylicia me suivait sûrement.
Dehors, l’ambiance était bien plus calme. Mais je connaissais Ishtar, et ce calme n’était le signe que d’un chose: quelque chose se tramait. Dans l’ombre, les malfrats étaient sûrement en train de comploter sur de sombres desseins. Je me tournai vers Cylicia et lui dit avant de partir vers la plage:
“Suivez-moi de près et ne me perdez pas de vue. Les Sincères Rôdeurs n’aiment pas les stryges, et bien que ça me ferait plaisir de botter le cul à ses cultistes je préfères éviter de vous mettre en danger. Sans imprévu, on devrait arriver d’ici quinze minutes chez mon contact.”
Je tournai alors les talons et me mit à dévorer ma cuisse de poulet, essayant de ne pas en mettre partout néanmoins, par respect pour la dame qui m’accompagnait. Guerrière ou pas, elle restait une dame et Léana viendrait me punir de l’au-delà si j’osais jouer les bouseux devant une dame.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Jeu 18 Oct 2018 - 0:04
Il devint difficile à Cylicia de devoir à présent faire sa route avec un non croyant, mais au moins celui-ci ne sembla pas dénuer de respect. Elle savait de toutes façons que les croyances étaient nombreuses en ce monde et qu'elle pouvait déjà s'estimer heureuse de ne pas être tomber sur un homme dont la foi aurait été en contradiction totale avec la sienne. L'ouverture d'esprit de Brendan l'a rassura donc quelque peu, et celui-ci sembla d'accords pour mettre les voiles avant que l'ambiance ne s'échauffe de trop.
Alors que la jeune stryge finit de se préparer pour cette aventure nocturne, Brendan s'en alla sans mot dire vers le tavernier. Elle n'y prêta pas forte attention trop occupée qu'elle était à mettre son bouclier à l'épaule et installer le fourreau et la lame de celui ci à sa taille. Un rapide coup d'oeil lui montra de toute manière que celui-ci était tout simplement parti se chercher de quoi se sustenter. Les hommes de la taverne semblaient quelque peu amusés de voir Cylicia ainsi parer à la bataille, elle qui semblait comme beaucoup des siens si fine et délicate. Mais la présence même de l'imposant guerrier dont elle venait de se faire ami empêcha les plus hardis de se risquer à de l'humour mal placé.
Dehors, l'air s'était rafraîchi et les odeurs fortes et épicées du marché avaient pleinement laissées place à celui frais et revigorant de la mer. Rappelons que pour notre héroïne c'était bien la première fois qu'elle se trouvait aussi proche de l'océan, et cet air particulier restera à jamais gravé dans sa mémoire sensoriel autant que ce moment des plus incongrus où elle suivait cet inconnu dans les rues malfamées d'Ishtar. Mais à peine eut elle le temps de profiter du moment que celui-ci se tourna vers elle pour une mise au point qui n'aurait pas été nécessaire si celle-ci lui avait dit la vérité à l'image des principes qu'elle défendait.
- Suivez-moi de près et ne me perdez pas de vue. Les Sincères Rôdeurs n’aiment pas les stryges, et bien que ça me ferait plaisir de botter le cul à ses cultistes je préfères éviter de vous mettre en danger. Sans imprévu, on devrait arriver d’ici quinze minutes chez mon contact.
C'était à coup sûre lui rappeler la trahison à ses principes, mais elle prit sur elle pensant à la mission pour laquelle on l'avait envoyée ici. Elle se mit donc à une distance de sécurité raisonnable d'a peu près un mètre et demi, histoire que l'un et l'autre ne puisse se donner un mauvais coup par inadvertance.
- Entendue, je vous suis.
De toute manière, elle ne comptait pas du tout perdre cet inconnu de vue, lui qui pouvait encore faire parti d'une sombre arnaque. Alors qu'elle s'imaginait déjà virtuellement quelle partie du dos elle devrait transpercer pour au mieux attendre son père, elle ne put s'empêcher de se rappeler sa première famille adoptive. Cet homme de principe semblait tellement loin de ces énergumènes imbibés de vin et de méchanceté, que cela la rappela qu'au final elle était encore loin d'avoir suffisamment fréquenter la race humaine malgré tous les bons principes qu'elle acquit aux côtés de Léonis. Il est vrai qu'une répulsion naturelle pour cette espèce avait envahie le coeur de cet enfant à l'époque. Répulsion qui heureusement s'était largement dissoute dans le travail de la sagesse.
Durant le cours trajet qui les mena sur la plage, ils ne virent qu'un pirate saoul au dehors d'une taverne en train d'uriner librement sur celle-ci. Bien que celui-ci parlait tout seul à voix haute ils ne sembla pas agressif plus que cela. C'est en silence qu'ils finirent par arriver sur le long lit de sable fin où enfin Cylicia n'eut plus l'impression d'être épiée, suivie, convoitée, enfin bref qu'elle se sentit l'âme de respirer et parler librement. D'autant plus que l'inconnu ne semblait pas l'avoir emmener dans un quelconque guet-apens et que le poid du mensonge se faisait de plus en plus en lourd.
- Brendan, je dois vous avouez que je ne vous ait pas dis toute la vérité...
Mais celui-ci semblait plus préoccupé par autre chose, quelque chose qui apparemment lui sembla plus important que cette vérité étant donné qu'il fit bien comprendre à Cylicia d'être plus discrète. Et en effet, un peu plus loin sur la plage l'on pouvait apercevoir un groupe de quatre individus qui de toute évidence faisaient partie des sincères rôdeurs aux vues de leur accoutrement. Ceux-ci ne semblait pas les avoir remarqué et pour cause, le quatrième individu était assurément leur victime.
- Ahahah, enfin nous t'avons eu démon!, s'exclama l'un des sincères rôdeurs.
La remarque sonnait plus emprunte de méchanceté que de justice, Cylicia connaissait par coeur ce ton de raillerie. Elle mit la main sur la paume de son épée, les sourcils fronçés elle attendait un signe de Brendan ou du moins quelques informations complémentaires. Elles ne tardèrent pas à venir d'un autre membre du groupe.
- Maintenant qu'on t'a bien ficelé, on va enfin voir c'que tu caches sous cette bosse.
Ils remirent la victime, qui était au sol, debout et déchirèrent sa chemise. Le pauvre semblait aussi jeune que désemparer. L'un de ces fous, car il n'y a pas d'autres mots, approcha sa dague de la protubérance et dit avec conviction :
- Voyons quel démon il peut bien caché là dessous, la confrérie sera fière si nous sommes dans le bon, sinon nous n'avons qu'à le laisser à la mer...
Des larmes de tristesse commencèrent à couler le long des joues de Cylicia. Démon ou pas, comment pouvaient-ils s'en prendre à ce pauvre hère sans défense déjà atteint de difformité. La réputation de ces vils personnages n'étaient donc pas sortie de nul part. Ni une ni deux, la tristesse de Cylicia se transforma en rage qui elle-même se transforma en force puis en un élan instinctif. Les insolents ne les avaient pas encore remarqué et le sable était la pour couvrir le bruit des pas. Plus elle s'approchait et plus elle distinguait les cris de douleur du malheureux. Il n'était plus temps de courir et la nature ne la fit pas stryge pour rien. Elle s'envola donc sur les derniers mètres avant d'abattre son épée directement sur la tête du bourreau. Un craquement se fit entendre alors que les camarades du défunt sincère rôdeurs semblaient tout à fait sur le coup de la surprise de la scène, une stryge blanche au crâne rasée, le vent dans sa chute ayant découvert son capuchon, venait de couper en deux la tête de leur ami. Mais cela ne durerait pas et il fallait maintenant dégager son épée de cette boite crânienne, instinctivement elle fit glisser son bouclier de son épaule à sa main en priant Morkez pour que Brendan l'ait suivie plutôt que de prendre la fuite. Qu'importe, il était maintenant question d'honneur et de justice. Il était temps d'être une Purificatrice digne de ce nom.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Jeu 18 Oct 2018 - 13:12
Cylicia semblait avoir compris le message, car elle me répondit tout en restant à une distance correcte de moi :
« Entendue, je vous suis. "
La situation ainsi clarifiée, je remis ma cape comme il faut et entamai la route, aux aguets. On était jamais trop prudent à Ishtar, et une dague entre les omoplates était comme une façon de se dire bonjour par ici. Pas que je craignais pour ma vie – si je survivais aux démons, aucun humanoïde ne pouvait me résister – mais Cylicia m’avait demandé de la protéger contre une petite rémunération, et je comptais bien mériter cette rémunération. Le trajet se passa sans encombre aucune jusqu’à la plage. Les rues étaient plutôt désertes, ce qui n’était pas étonnant le soir à Ishtar, et notre seule rencontre fut avec un vieil ivrogne en train d’uriner sur le mur d’une taverne, tout en parlant tout seul. Peut-être s’excusait-il auprès du mur de le dégrader ainsi ? Je n’en savais rien, ses mots étaient confus et je m’en fichais un peu. Il ne semblait pas être une menace, et si jamais il prévoyait de nous attaquer, un simple taquet dans le museau aurait tôt fait de venir à bout de cette épave.
Ignorant le déchet humain, je me dirigeai vers la plage d’un pas prompt. Cylicia me suivait de près, comme elle me l’avait dit plus tôt, et finit par me dire alors que nous étions arrivé sur la plage :
« Brendan, je dois vous avouez que je ne vous ait pas dit toute la vérité… »
Je ne prêtai pas attention à ce qu’elle disait et lui fit signe de la main de se taire. J’avais entendu des voix plus loin, et maintenant que mes yeux s’habituaient à la pénombre du lieu il me semblait apercevoir des silhouettes. Trois ou quatre personnes si mes sens ne me trompaient pas. Je plissai les yeux, et tendit l’oreille, pour enfin percevoir quelque chose :
« Ahah, enfin nous t’avons eu démon ! »
Mon cœur ne fit qu’un bond qu’en j’entendis le mot « démon ». Non, les démons ne me laisseraient donc jamais la paix ? Je venais d’en tuer un il y a peu, pourquoi devais-je encore essuyer une attaque ? Après quelques secondes de réflexion, je relativisai : peut-être que « démon » n’était rien d’autre qu’une injure. Prudent néanmoins, je portai ma main sur la garde de ma claymore. L’échange se poursuivit, et mon attention était focalisée sur eux, mettant Cylicia en tâche de fond :
« Maintenant qu’on t’a bien ficelé, on va enfin voir c’que tu caches sous cette bosse. »
Alors que mes yeux s’habituaient de mieux en mieux à la quasi-obscurité, j’aperçus enfin clairement la scène : c’était un groupe de Sincères-Rôdeurs, et ils étaient en train de malmener ce qui me semblait être un bossu, qui ne répondait que par de pitoyables gémissements. Pauvre homme, pensais-je, mais je ne suis pas un héros. Je ne suis pas là pour sauver Dùralas de tous ses maux, mon combat contre les démons me prenait déjà bien assez d’énergie pour que je m’occupe des problèmes de tout le monde. L’un des cultistes saisit le pauvre bossu, lui déchira la chemise et commença à approcher sa lame vers la bosse, tout en disant d’un ton cruel :
« Voyons quel démon il peut bien cacher là-dessous, la confrérie sera fière si nous sommes dans le bon, sinon nous n’avons qu’à le laisser à la mer. »
Je secouai légèrement la tête, blasé. Leur raisonnement était idiot, jamais un démon ne se cachait dans une bosse de bossu, et quand bien même cet homme serait possédé ou un démon je le verrais, or il ne l’était pas. Quoi qu’il en soit je n’avais pas de temps à perdre, je devais me diriger vers la cabane de mon vieil ami pour obtenir des renseignements sur une menace bien réelle. Je me tournai alors vers Cylicia pour lui dire :
« Partons, on a -… »
Mais à ma grande surprise, je vis Cylicia filer comme une flèche, arme en main, vers le malandrin qui maltraitait le bossu, et lui planter son épée en pleine tête, la tranchant en deux. Je fis les yeux ronds, puis soupirai. Dans quelle merde m’étais-je encore fourré ? J’étais tombé sur une protégée altruiste, certainement le pire genre de personne à protéger. Je respectais leur conviction, bien sûr, mais c’était les premiers à faire partie des victimes collatérales de mes chasses. Je me rappelais encore de cette jeune elfe qui voulait venger la mort de son père, dans la forêt de Sylfaën, mais qui a péri par la main du démon qu’elle voulait tuer. Triste fin, et pourtant ce n’était ni la première ni la dernière. Me résignant au fait que cette soirée ne serait pas paisible, je dégainai ma claymore et chargeai vers le groupe, ma lame traînant sur le sable froid de la plage. Ils avaient commencé à se mettre en branle, et il restait trois ennemis à abattre. Le bossu, quant à lui, poussa un couinement avant de reculer du combat, terrorisé. Au moins on aura sauvé quelqu’un dans cette histoire.
J’arrivai au corps à corps avec mon premier adversaire. Il me pointa de son cimeterre, pensant m’impressioner. Je pouffai, et abattit ma lame verticalement sur lui. Il tenta de parer, mais le malheureux n’avait pas compris que le poids d’une épée à deux mains, couplé à la force d’un guerrier expérimenté, ça rendait le coup si puissant qu’il était imparable. Je le découpai en deux de la tête au milieu du torse, et le cadavre sanguinolent glissai de ma lame pour tomber au sol, immaculant le sable de rouge. Cylicia était elle aussi aux prises avec un maraud, alors que l’autre se dirigeait vers moi, prêt à en découdre.[/color][/color]
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Jeu 18 Oct 2018 - 17:52
Que le Grand Dragon Noir me croque!, pensa Cylicia en voyant le sincère quasiment coupé en deux par la puissance du coup de Brendan, venu heureusement sauvée cette situation catastrophique. Mais il n'était déjà plus temps de pensé, il restait encore deux de ces mécréants à abattre et elle avait à peine eu le temps d'extirper son épée du crâne de ce malheureux sincère rôdeur. Elle prit par respect le temps de remercier ce garde des plus efficaces.
- Brendan, Dieu merci vous êtes là!
Tout allait vite, trop vite. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas prêter à l'entrainement au duel et encore plus longtemps à celui de techniques de groupe. Mais il n'était plus temps de réfléchir, chacun d'eux avait un adversaire à abattre et, vue la force de Brendan, Cylicia pouvait compter sur lui pour anéantir son adversaire. Elle n'avait plus qu'à survivre à l'heure actuelle et occupé le sincère-rôdeur qui lui faisait face. En plein milieu de tout ça, le bossu toujours sous le choque du traumatisme. Elle comprit maintenant ce que voulait dire Brendan par l'inutilité d'une personne en plus si celle-ci ne faisait que se contenter de pleurnicher. Heureusement pour eux, l'effet de surprise leur fit oublier la possibilité d'une prise d'otage qui aurait complètement ruiner ce sauvetage.
Cylicia se mit en position martial, prête à en découdre. Elle espérait pouvoir compter sur sa rapidité et son agilité naturelle pour surprendre l'humain à la moindre erreur. Peu d'entre eux avait l'habitude ou ne serait-ce que l'occasion de se fritter, et donc s'habituer, au style particulier des stryges qui avaient au final une paire de membre en plus.
- Allez ma jolie, viens on va dan...
L'occasion était là, et elle le savait. Le langage, chez les novices, distrait assez que pour donner une ouverture aux plus expérimentés. Elle fondit sur sa proie sans que celle-ci n'eut le temps de finir sa phrase, il était temps de faire tâter de l'escrime de la Tour Blanche à ce mécréant.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Jeu 18 Oct 2018 - 21:35
Si mon adversaire n'était certainement pas des plus coriaces, il était assurément plus rapide que moi qui devait me traîner une claymore bien lourde à chaque attaque. Profitant de son avantage en agilité, il esquiva mes coups, plus alerte que mon précédent adversaire, et se paya même le luxe de faire une estocade qui ripa sur mon armure en cuir. Elle était certe faite pour ça, mais je n'aimais pas qu'on abîme mon armure, surtout vu les prix sur le marché.
Je jetai un coup d'oeil à Cylicia, qui elle aussi était aux prises avec son adversaire. Elle semblait mi-surprise mi-contente de me voir lui porter secours, mais c'était bien normal, une promesse était une promesse. Bien qu'elle ne parvenait pas à le toucher, on sentait que ce n'était pas une simple marchande stryge, et qu'elle avait bel et bien reçu une éducation aux armes. Sa posture, sa manière de combattre, ses esquives, tout faisait penser à une véritable guerrière. Elle ne m'avait donc pas menti, elle ne serait pas un poids mort. En parlant de poids mort, le bossu profita de la mêlée pour s'éclipser sans demander son reste. Tant mieux, ça faisait une personne de moins à protéger. Pas que j'accordais de l'importance à sa vie, pas plus qu'à un autre après tout, mais s'il mourrait l'attaque de Cylicia n'aurait servi à rien, sinon à se défouler sur des Sincères Rôdeurs qui ne tarderaient pas à rameuter plus encore de ces cultistes. Elle avait agit de manière imprudente, telle une héroïne de légende, mais dans la réalité, les héros finissaient mort et souillés par leurs adversaires. J'étais donc là pour empêcher ça. Parceque j'avais donné ma parole que je la protègerais, plus que pour l'argent derrière. Je n'étais pas altruiste, mais je ne voulais pas qu'on dise à ma mort que j'avais été un lâche ou une personne sans honneur.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Mar 30 Oct 2018 - 4:31
L'estocade de Cylicia fut un coup d'épée d'en l'eau, au grand damne de celle-ci. Ce Sincère Rôdeur était apparemment de la pire espèce, fort et vile à la fois. Mais alors que le combat battait son plein, notre héroïne fut soulager de voir disparaître en clopinant le pauvre bossu mutilé. Si elle devait mourir aujourd'hui, au moins sa mort n'aurait pas été vaine.
De son côté Brendan semblait gérer la situation. Armé de sa lourde claymore, son pauvre adversaire n'avait aucun droit à l'erreur. Preuve en était son compagnon gisant au sol, fendu en deux de pars en pars. D'ailleurs, si l'agilité ne lui manquait pas, l'on pouvait lire dans son expression une peur primale née de la simple idée de finir comme son camarade. Il faut dire que la nuit fut mémorable d'horreur pour ces deux malfrats.
Cylicia, de son côté, se promit intérieurement de ne plus jamais mentir à ce brave homme. Celui ci avait plus que remplie sa part du marché et ne méritait pas pour elle d'être berné d'avantage. Cette promesse ne se fit même pas pensé, elle était un sentiment et cette stryge était assez intelligente que pour comprendre que ce genre de sentiment ne sont des pensées abrégées. Elle resta donc pleinement concentrer sur son ennemi. L'instinct de survie semblait avoir donner des ailes à ce dernier. L'attaque surprise était peut-être un trop brutale, mais en la matière il est souvent difficile de savoir comment réagira l'adversaire. Tout en est-il qu'il semblait déterminer à abréger son duel afin d'aider son camarade à abattre ce mastodonte chasseur de démon. En effet ses coups pleuvaient sur Cylicia qui parait sans grandes difficultés les attaques pressée de l'individu cagoulé. Il était temps de remettre aux goûts du jour la bonne vieille technique du bouclier dans les dents. Coup qu'elle plaça au moment même où cette crapule réitéra son assaut. L'avantage du bouclier en tant qu'arme, c'est que bien que non létale il permettait au moins de rester en sécurité.
Le combat battait son plein et mon adversaire était plus retors que je ne le pensais. Rien qui n’aurait su me faire peur, moi qui voyageait dans des mondes infernaux autrement plus hostiles et dangeureux, mais je devais faire attention car je venais de récolter une estafilade au bras. Il fallait que je sois plus vigilant, ou que j’abrège le combat, un mauvais coup était vite arrivé.
Parant un énième coup avec le plat de ma claymore, je jetai un regard noir à mon adversaire avant de charger. Surpris, le cultiste n’eut pas le temps de réagir : d’un puissant coup de taille, je le coupais en deux à partir de la taille, envoyant des gerbes de sang partout sur la plage. Sans attendre une seconde, je jetai un coup d’œil au combat de Cylicia et je devais admettre qu’elle se débrouillait bien. Elle tenait en respect son adversaire, qui ne semblait pas être non plus un néophyte, et frappait de son bouclier avec force. Nul doute que son mentor en arme lui avait bien enseigné.
Sujet: Re: Anges & Démons [PW: Brendan] Ven 9 Nov 2018 - 16:28
Le Sincère-Rôdeur recula de quelques pas, la bouche en sang. C'était bien envoyer, mais celui-ci avait de bons réflexes et s'était à une distance de sécurité raisonnable. Difficile de mettre le coup de grâce à un combattant aussi expérimenter, ce n'était sans doute pas les premiers tueries qu'il voyait. Allez savoir maintenant à quel point il était impliquer dedans. C'est donc avec un malin plaisir que Cylicia le vit recracher quelques morceaux de dents et répondre en zozotant :
- Zalope tu m'as péter les chicots!
Tant de vulgarité n'était pas fait pour plaire à notre Purificatrice. Elle voulu lui répondre d'un trait cinglant mais celui sembla tout à coup fort décontenancer. Il semblait regarder en direction du combat de Brendan non loin, et il est vrai qu'un étrange silence régnait désormais de ce côté. Craignant une ruse, Cylicia regarda du coin de l'oeil en espérant de tout coeur que ce silence n'était pas celui du chasseur de démon. Elle le vit debout, une quantité monstrueuse de sang s'écoulait de sa claymore et à ses pieds gisait les reste du cadavre de son ennemi trancher en deux à la taille. Décidément, il n'était pas la pour faire dans la dentelle. Une telle force et un tel art du combat rajoutait du crédit à son histoire invraisemblable de démons mais cela, maintenant que le combat tournait clairement en leur faveur, ils auraient tout le temps d'en discuter plus tard.
Le regard de Brendan, qui avait prit beaucoup de poids depuis le début de cette rixe, était tourner vers eux. Le hasard des choses faisait que le sincère-rôdeur se retrouvait quasiment cerner par les deux compagnons de fortune. L'inquiétude semblait le gagner, le pauvre ne savait plus trop qui regarder ou quoi faire, dans un élan quelque peu désespérer il s'élança vers Cylicia en criant :
- Z'en en apporterait au moins un avec moi! Pour les Zinzères-Rôdeurs!
Malgré le cocasse de la situation, ce n'était pas le moment de baisser sa garde alors que l'affaire était dans la poche. Cylicia décida donc de réitérer son coup de bouclier, cette fois ci elle ne fit que le repousser vers Brendan qui n'avait plus qu'à lui mettre le coup de grâce. Mais, comme disent les chasseurs, mieux valait il se méfier de l'animal blesser.