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'Attaque - Peau verte' :

Lorsqu’elle repoussa son adversaire pour reprendre un peu de distance, Shaoni fut surprise de voir Grabuge, juste à coter de son adversaire, se prendre un coup de pied. Trop prise dans son combat elle ne l’avait pas vu s’approcher, mais maintenant qu’elle le voyait la, Shaoni pouvait supposer qu’il avait vaincu ses adversaires. Il ne restait donc que le bandit en face d’elle. Cependant, ce n’était pas parce qu’il est seul, qu’il fallait relâcher sa garde. Cela fut prouvé par la rencontre entre Grabuge et un mur.

La djollfuline s’inquiéta un instant pour lui en le voyant rencontrer de plein flouait le mur, mais lorsqu’elle tourna son regard vers son adversaire, celui-ci courait déjà, la fuyant elle et Grabuge. Shaoni récupéra rapidement son tonfa à terre tout en regardant à nouveau Grabuge se remettre de sa rencontre avec le mur. Grabuge avait l’air de se porter assez bien malgré s'être retrouvé projeter contre un mur, alors la djollfuline se permit de suivre son adversaire. Elle ne voulait pas qu’il puisse faire du mal à d’autre personne dans ce monde même si elle savait que cela pouvait se révéler dangereux. Qui sait, quel dégât pouvait encore causer le bandit s’il restait dans la nature, alors quand elle vit son dernier adversaire tourner au premier coin de rue sans se retourner un instant, elle le suivit en courant.

Même après tous ces combats, il était évident que Shaoni était plus rapide que le bandit, cependant lorsqu’elle put enfin voir la ruelle ou avait fuis le bandit, mais elle ne le voyait nulle part. Il n’y avait personne en vue et en constatant qu’il n’avait pu trouver refuge dans les bâtiments fermer aux alentours, Shaoni supposa que le bandit avait seulement pu s’engouffrer dans la plus proche ruelle pour avoir disparu aussi vite. En arrivant à cette conclusion, la jeune djollfuline s’approcha rapidement de la première intersection de la rue.

Dans cette petite ruelle, tout se faisait sombre à la seule lumière de l’astre lunaire et des étoiles. Shaoni se fit beaucoup plus prudente sachant que le dernier bandit se cachait sûrement à proximité, peut-être espérait-il que personne ne s’était lancé à sa poursuite. La djollfuline, ne s’avança pas très loin, seulement assez pour constater que c’était une impasse. Le bandit s’était piégé tout seul. Shaoni s’immobilisa et écouta, à la recherche du moindre bruit qui pouvait trahir la présence du dernier bandit.

Au début, Shaoni crut s’être trompé sur toute la ligne en entendant seulement les lointains bruits des quelques citadins encore réveiller à cette heure. Mais tout s’enchaîna rapidement quand l’épéiste sortit des ombres à sa droite. Elle put à peine apercevoir une petite dague dans la main de son adversaire avant de reculer contre le mur dans cette rue étroite pour pouvoir avoir le temps de bloquer l’attaque. Le bandit se savait acculer et il s’en retrouvait d’autant plus dangereux.

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'Djöll. - Kar'Magûl' :

Les ennemis attaquent en premier.

Vitesse du joueur : 303

Grabuge : 1115
Vitesse : 111
Dégâts : 1764
Bonus : Abnégation kazharienne : +40% de dégâts dans l'Est de Dùralas.
Fierté de griffone : Si ce personnage perd le combat, il parvient à prendre la fuite et évite donc la prison.

Shaoni Drajöll : 10
Vitesse : 192
Dégâts : 57
Bonus : /

---------VERSUS---------

Vitesse des ennemis : 400

Voleur A : MORT
Vitesse : 400
Dégâts : 175
Bonus : Vol : Si vous perdrez le combat, le voleur vous prendra 30 PO chacun.
Célérité: Peut attaquer deux fois Grabuge.

Voleur B : 221
Vitesse : 400
Dégâts : 175
Bonus : Vol : Si vous perdrez le combat, le voleur vous prendra 30 PO chacun.
Célérité: Peut attaquer deux fois Grabuge.

Voleur C : MORT
Vitesse : 400
Dégâts : 175
Bonus : Vol : Si vous perdrez le combat, le voleur vous prendra 30 PO chacun.
Célérité: Peut attaquer deux fois Grabuge.




Les joueurs obtiendront 1 sac de friandises (ou mauvais sort !) à la fin du combat.

Voleur B attaque deux fois Grabuge à 175, soit 350.

Alors que je me remettais doucement de ma rencontre avec le mur, j’aperçus notre adversaire commun prendre la poudre d’escampette, Shaoni à ses trousses. Il ne fallait pas le laisser s’échapper, car il risquait d’avertir le reste de son gang, et il y avait peu de chance qu’on s’en sorte aussi bien une nouvelle fois.
Je fis donc fi du poids de mon équipement lourd et me mit à courir à leur suite, même s’ils allaient finir à terme par me distancer. Il faisait nuit, et par conséquent la ville était plongée dans un semi-silence, ponctué de temps en temps par les cris d’un ivrogne ou des rires gras venant des tavernes.

Ma compagne djöll’fulin finit par bifurquer dans une petite ruelle, sûrement à la poursuite du fuyard qui n’était déjà plus dans mon champ de vision. Je prenais vraiment trop de retard à courir aussi lourdement équipé, mais cette armure m’évitait des dégâts irréversibles autrement. J’arrivai enfin dans l’étroite ruelle où avaient disparu les deux personnes que je suivais. J’aperçus alors Shaoni, aux prises avec notre mécréant, qui tentait tant bien que mal de prendre le dessus sur elle. Il était acculé, et avait visiblement fui tout droit vers un cul-de-sac. Aucune chance qu’il s’en sorte cette fois-ci. Il était fait comme un rat.
Tentant de trouver une opportunité d’attaquer, je dus rapidement me rendre à l’évidence : je ne pouvais pas toucher le maraud sans risquer de toucher Shaoni. Et je ne souhaitais pas prendre le risque, sauf si c’était nécessaire. Heureusement, elle semblait maîtriser le combat. Mais pour combien de temps ? Je restais donc alerte et à disposition, si jamais elle commençait à perdre la main face à la bête blessée que nous traquions.

[Attaque voleur B]

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'Attaque - Peau verte' :

Shaoni était coincé dans un combat avec un adversaire déterminé à tout faire pour survivre et s’échapper. L’épéiste mettait toute sa force et son énergie dans ses frappes contre la djollfuline, car c'était bien la seule chose qui lui donnait une chance de s'en sortir. Dans ce combat, c'était seulement Shaoni et son adversaire pour le moment, car personne ne pouvait aider l'un des deux adversaires, la ruelle étant trop étroite pour abriter deux combattants côte à côte. Et pour Shaoni qui avait l'habitude de combattre dans de plus grands espaces, cette ruelle ne faisait que la désavantager.

L'obscurité de la nuit, accentuée par les ombres de la ruelle, ne permettait plus à Shaoni de voir rapidement où allait frapper l'épéiste. Seuls quelques brins de lumière permettait à la djollfuline de voir son adversaire. Ce dernier ne prêtait pas attention à l'environnement nocturne frappant, sans relâche, là où il pouvait, tout en gardant l'initiative dans ce combat.

La jeune djollfuline, elle, était déjà fatiguée de ses précédents combats, même si elle tenait encore bien le coup, ce n'était pas suffisant pour mettre fin au combat rapidement et repousser correctement son adversaire. Et son agilité lui servait peu ici, elle ne pouvait pas esquiver correctement à cause du peu d'espace qu'il y avait. C'était dans ces moments que Shaoni regrettait un peu de ne pas avoir la constitution de la plupart des disciples de Langmarù, c'est dernier étant généralement imposant et fort.

Si l'échange de coup entre les deux continuait ainsi, la victoire reviendrait à celui qui tiendrait le plus longtemps. Mais pour le moment, l'épéiste s'épuisait rapidement en donnant tout ce qu'il avait dans ses frappes, comme la djollfuline qui avait déjà affronter plusieurs adversaires auparavant et qui devait bloquer les violentes frappes de l'épéiste.

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'Djöll. - Kar'Magûl' :

Les ennemis attaquent en premier.

Vitesse du joueur : 303

Grabuge : 765
Vitesse : 111
Dégâts : 1764
Bonus : Abnégation kazharienne : +40% de dégâts dans l'Est de Dùralas.
Fierté de griffone : Si ce personnage perd le combat, il parvient à prendre la fuite et évite donc la prison.

Shaoni Drajöll : 10
Vitesse : 192
Dégâts : 57
Bonus : /

---------VERSUS---------

Vitesse des ennemis : 400

Voleur A : MORT
Vitesse : 400
Dégâts : 175
Bonus : Vol : Si vous perdrez le combat, le voleur vous prendra 30 PO chacun.
Célérité: Peut attaquer deux fois Grabuge.

Voleur B : 164
Vitesse : 400
Dégâts : 175
Bonus : Vol : Si vous perdrez le combat, le voleur vous prendra 30 PO chacun.
Célérité: Peut attaquer deux fois Grabuge.

Voleur C : MORT
Vitesse : 400
Dégâts : 175
Bonus : Vol : Si vous perdrez le combat, le voleur vous prendra 30 PO chacun.
Célérité: Peut attaquer deux fois Grabuge.




Les joueurs obtiendront 1 sac de friandises (ou mauvais sort !) à la fin du combat.

Voleur B attaque deux fois Grabuge à 175, soit 350.

Le combat commençait à s’éterniser, et la redoutable combattante djöll’fuline tentait tant bien que mal de fatiguer le malandrin restant qui s’accrochait à la vie aussi fermement qu’un marin à une corde en pleine tempête. Je ne pouvais décemment pas laisser la dénommée Shaoni prendre les risques pour moi. Rangeant mon marteau et dégainant mon arbalète, je pris le temps de tirer l’arc tranquillement, y insérer un carreau et de viser. Puis, au moment où j’étais le plus sûr de toucher ma cible sans atteindre la pauvre Shaoni, je décochai le carreau qui partit se loger droit dans la tête du brigand, qui s’éteignit en un instant.
Le combat était enfin achevé, mais il avait duré. Je me rapprochai donc de la guerrière cornue et lui demandai :

« Tout va bien, dame Shaoni ? Vous n’avez rien de cassé ? »

Je jetai un coup d’œil au cadavre du dernier maraud à nous avoir opposé résistance. Il n’avait finalement pas pu rivaliser avec mon arbalète, et avec les tonfas de Shaoni. Je repris après m’être assuré que son pronostic vital n’était pas engagé :

« Je vous dois une fière chandelle. Sans votre intervention je pense que ma carrière de justicier s’arrêtait là. Je pense que je vous dois au moins un verre pour vous remercier. On pourra discuter une fois là-bas. Si vous n’avez rien de plus pressant bien sûr. »

Je me mis alors en route vers le quartier des Tonneliers, où je savais qu’on pouvait trouver moults tavernes. Petit à petit, à force de passer à Stellaraë dans le cadre de mes missions et de mes traques, je finissais par savoir m’y repérer un peu, même si je n’avais pas foulé le sol de tous les quartiers. Tout en me dirigeant d’un pas sûr vers ma destination, je demandai à ma sauveuse :

« Du coup, je peux savoir pourquoi vous êtes venu au secours d’un parfait inconnu ? Ce n’est pas un acte courant, de nos jours. Et pas des moins risqués non plus. »

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'Attaque - Peau verte' :

Finalement, le combat se termina lorsque Shaoni vit son adversaire s’effondrer. C’est seulement en se retournant qu’elle constata que le projectile avait été envoyer par Grabuge et son arbalète. Elle aurait pu le savoir si elle n’avait pas été aussi concentré dans le combat, mais elle ne voulait pas laisser une chance de plus à son ennemie de la frapper. Ce tir très précis l’avait impressionné, de plus tiré sur une cible en mouvement, sans une grande luminosité tout en évitant de tirer sur elle nécessitait une bonne expérience avec cette arme ou beaucoup de chance. Mais le fait qu’il se baladait avec une arbalète en plus d’un marteau sur lui prouve que c’est au moins un bon combattant.

La jeune djollfuline baissa sa garde face à Grabuge avant de lui répondre.

« Oui, j’ai reçu seulement quelques égratignures, mais je pourrais vous poser la même question. »

En voyant son interlocuteur regarder un instant son ancien adversaire, Shaoni s’attrista de la mort de ce dernier. Peu importe si la mort est parfois nécessaire, cela ne satisfaisait jamais la djollfuline. La mort ne faisait que lui donner de la peine, même si elle ne le montrait pas, d’arriver à se recourt. Mais maintenant que tout cela était terminer elle se demanda comment cette situation à commencer.

« Je vous dois une fière chandelle. Sans votre intervention je pense que ma carrière de justicier s’arrêtait là. Je pense que je vous dois au moins un verre pour vous remercier. On pourra discuter une fois là-bas. Si vous n’avez rien de plus pressant bien sûr. »

C’était la deuxième fois qu’il se nommait justicier, mais elle se demandait comment il gagnait sa vie en tant que « justicier » pour avoir un tel équipement. La proposition de Grabuge lui permettrait sans doute d’avoir quelques réponses à ses questions et peut-être aussi de lui permettre de trouver une auberge, après tout, c’est pour cela qu’elle passait par là.

« Si vous le souhaitez, alors pourquoi pas. Je cherchais seulement une auberge avant d’avoir croisé votre route, rien de très pressant. »

Shaoni suivit le justicier qui avait l’air de bien connaître le chemin contrairement à elle. Ce n’était que la première fois qu’elle venait dans cette grande ville humaine. Grabuge lui posa une question avant qu’elle-même ne puisse en formuler une. Une question qui ne lui demanda pas une grande réflexion avant de lui répondre.

« Je ne peux tout simplement pas laisser seul quelqu’un en danger alors que je pourrais aider. Je trouve juste cela triste que peu de gens aide leur prochain, même sans prendre de risque, à tel point que recevoir une aide quelconque en devient étonnant, alors que tant de personne souffre dans ce monde périlleux. »

La djollfuline se tut un instant alors qu’elle continuait à suivre Grabuge, tout en regardant la ville avec intérêt. Elle n’était encore jamais venue dans ce coin-là. Mais elle ne resta pas longtemps à observer, elle voulait d’abord savoir comment tout cela avais commencé.

« Puis-je savoir comment vous vous êtes retrouvé dans cette situation ? »

La jeune guerrière cornue me répondit simplement :

« Si vous le souhaitez, alors pourquoi pas. Je cherchais seulement une auberge avant d’avoir croisé votre route, rien de très pressant. »

Je souris légèrement à cette réponse. Nous allions sûrement pouvoir discuter un peu alors, avant que je reprenne ma route. Elle répondit aussi à ma deuxième question, de façon assez spontanée pour que ça m’ait l’air sincère :

« Je ne peux tout simplement pas laisser quelqu’un en danger alors que je pourrais aider. Je trouve juste cela triste que peu de gens aident leur prochain, même sans prendre de risque, à tel point que recevoir une aide quelconque en devient étonnant, alors que tant de personnes souffrent dans ce monde périlleux. »

Je ne pus qu’acquiescer à ses mots sages. Il était vrai que l’héroïsme était une valeur qui se perdait, et que la Justice n’intéressait plus grand monde. Néanmoins, j’avais bon espoir de faire changer les mentalités en fondant Egide. Et puis, s’il existait des personnes comme la dénommée Shaoni, il y aurait toujours un espoir que la Justice l’emporte sur les forces du Mal.
Alors que nous nous baladions dans les rues de Stellaraë, je remarquai que Shaoni observait les alentours avec intérêt et curiosité. Cela ne m’aurait pas étonné que ce fut sa première visite dans la capitale humaine. Pour ma part, j’y étais allé quelques fois, notamment par les contrats qu’acceptaient l’ancienne Egide sous le capitanat de Boldyn.
Elle finit par me demander, sur le ton de la conversation :

« Puis-je savoir comment vous vous êtes retrouvé dans cette situation ? »

Je pouffai en lançant un « Ah ! » des plus amusé. La situation n’était pas forcément des plus drôle, mais elle était empreinte d’une amusante ironie. Je lui répondis alors, l’air un peu blasé :

« J’étais sur la piste de ces marauds depuis plusieurs semaines maintenant. Un informateur m’a donné un rendez-vous afin d’infiltrer ces brigands, les « Lames Etincelantes ». Mais il semblerait que les informations de cet informateur n’étaient pas des plus fiables, car je suis tombé dans une embuscade. Je me suis fait avoir comme un bleu.. »

Je soupirai, de la buée s’échappant de ma bouche sous la forme d’un spectre de vapeur. Il faisait un peu froid à Stellaraë la nuit, et même dans le désert qui entourait la cité. C’était une spécificité des plaines ensablées de Harena : la journée nous accueillait avec une chaleur accablante et la nuit nous achevait avec un froid mordant. De ce que j’avais compris, le dôme magique qui entourait Stellaraë empêchait les températures d’atteindre des extrêmes néfastes, mais il n’empêchait qu’il ne faisait pas très chaud et que je ne regrettais pas d’avoir sorti ma cape de voyage.
Je finis par dire à Shaoni, alors que nous arrivions au quartier où l’on pouvait trouver des tavernes dans lesquelles prendre un repas chaud :

« Mais je suis content de voir que la Justice n’est pas morte dans le cœur de tout le monde. Vous me semblez être très altruiste, Shaoni, et c’est un point à ne pas négliger. Je recherche des profils semblables au votre. Des gens capable de risquer leur vie pour le bien commun. Des gens qui croient encore en la Justice et qui souhaite faire de Dùralas un monde meilleur. Et je vous retourne la question à mon tour, qu’est-ce qu’une djöll’fuline des Sombres Montagnes fait dans la capitale humaine ? D’ailleurs vous disiez venir du clan Drashôn’Khùr ? Je connais un de vos compères, et il semblerait que ce désir de Justice est propre à votre clan héhé. Jûken’Maw, peut-être que ça vous dit quelque chose ? »

Au moins, j’aurais le cœur net quant à son affiliation avec Jûken’Maw, le justicier masqué. C’était une simple question de curiosité, certes, mais une question quand même.

Shaoni n’était pas étonné de la réponse à sa question, ce qu’elle avait pu voir ressemblait bien à une embuscade après tout. Mais si Grabuge avait de l’expérience avec ce genre de chose, il devait avoir vécu de sacré aventure dans sa carrière de justicier. Alors que les deux nouvelles connaissances arrivaient dans un quartier plus animer qu’auparavant, la djollfuline écouta Grabuge poser à son tour quelques questions.

" Mais je suis content de voir que la Justice n’est pas morte dans le cœur de tout le monde. Vous me semblez être très altruiste, Shaoni, et c’est un point à ne pas négliger. Je recherche des profils semblables au votre. Des gens capable de risquer leur vie pour le bien commun. Des gens qui croient encore en la Justice et qui souhaite faire de Dùralas un monde meilleur. Et je vous retourne la question à mon tour, qu’est-ce qu’une djöll’fuline des Sombres Montagnes fait dans la capitale humaine ? D’ailleurs vous disiez venir du clan Drashôn’Khùr ? Je connais un de vos compères, et il semblerait que ce désir de Justice est propre à votre clan héhé. Jûken’Maw, peut-être que ça vous dit quelque chose ? "

De ses paroles, Shaoni en conclut que le justicier voulait former un groupe pour aider les gens. C’était certainement une bonne initiative, même si c’était impossible d’arrêter toutes les injustices de Dùralas, ce groupe pourrait au moins aider un peu à réduire le nombre d’injustices et aider les gens. De plus, elle fut intriguée qu’il connaisse son clan et Jûken’Maw.

"Personnellement, je fais ce que je peux pour aider les gens que je croise quand c’est nécessaire, mais j’ai quitté mon village d’abord pour apprendre. La meilleure façon d’apprendre est d’expérimenter après tout. C’est d’ailleurs pour cela que je passe par ici, j’ai entendu parler de la vaste bibliothèque qui se trouve dans cette ville alors je suis venue voir. Et pour répondre à votre dernière question, c’est bien mon clan comme celui de Jûken’Maw, mais je ne le connais pas personnellement, j’ai seulement entendu parler de lui parmi les membres de mon clan. Mais vous, comment le connaissez-vous ? Je n’aurais pas cru tomber dès le début de mon voyage sur quelqu’un qui n’est pas djollfulin et qui connaisse mon clan. "

La jeune djollfuline n’aurait pas imaginer qu’elle puisse croiser l’une des rares personne qui connaisse le nom de son clan en dehors des autres djollfulins. Elle suivit Grabuge dans l’une des tavernes avant de continuer sur un autre sujet qui l’intriguait.

"Mais vous disiez chercher des profils semblables au mien pour faire de Dùralas un monde meilleur, mais Dùralas est un monde dangereux, ce ne sera pas facile. Alors, par curiosité, puis-je vous demandez ce que vous prévoyez exactement ?"

Nous nous arrivions au quartier des tavernes quand la jeune Shaoni me répondit, après un instant de réflexion :

« Personnellement, je fais ce que je peux pour aider les gens que je croise quand c’est nécessaire, mais j’ai quitté mon village d’abord pour apprendre. La meilleure façon d’apprendre est d’expérimenter après tout. C’est d’ailleurs pour cela que je passe par ici, j’ai entendu parler de la vaste bibliothèque qui se trouve dans cette ville alors je suis venue voir. Et pour répondre à votre dernière question, c’est bien mon clan comme celui de Jûken’Maw, mais je ne le connais pas personnellement, j’ai seulement entendu parler de lui parmi les membres de mon clan. Mais vous, comment le connaissez-vous ? Je n’aurais pas cru tomber dès le début de mon voyage sur quelqu’un qui n’est pas djollfulin et qui connaisse mon clan. »

J’acquiesçai à ses dires tout en écoutant. Ainsi donc, Shaoni était bien une sœur clanique de Jûken’Maw, même si elle ne le connaissait pas ? Elle ne savait pas ce qu’elle loupait, Jûken’Maw était un justicier compétent et intègre, une personne à avoir dans son cercle de connaissance. Je lui confiai donc les tenants et aboutissants de notre rencontre avec Jûken’Maw :

« C’était une froide nuit d’automne, à BaldorHeim, peu avant le début de l’hiver. A cette époque-là, je n’étais pas kazharien. Je chassais les primes en solitaire, et parfois, je guettais la nuit en quête d’une âme à secourir. Mais ce soir-là, j’ai bien failli me faire avoir. Les brigands étaient nombreux, et certains étaient postés sur les toits, fusils et arcs en main. Croyant ma dernière heure venue, je l’ai acceptée bravement et allait charger dans la mêlée quand un des franc-tireurs s’écrasai au sol, suivi d’un autre. Puis, à ma grande surprise, un guerrier cornu et masqué sauta du toit, accompagné d’un varan bleu, et se joignit à moi. C’était Jûken’Maw, et ensemble nous tuâmes ce groupe de marauds. »

Je revivais la scène tout en la racontant, l’adrénaline, le désespoir quand je me pensais condamner, la résignation quand j’ai tout de même provoquer mes adversaires malgré les risques,… Je repris :

« Après un interrogatoire musclé, j’ai obtenu la localisation de leur groupe, et nous sommes allé leur rendre une petite visite de courtoisie avec Jûken’Maw. Bien sûr, ça c’est mal passé pour eux, surtout quand on a découvert qu’ils faisaient du trafic d’outils technophiles et surtout d’armes. Une fois le gang démantelé, nous nous sommes posés sur un toit, et nous avons parlé un instant. C’est Jûken’Maw qui m’a convaincu de rentrer chez les kazhariens, car il pensait que l’appui d’une faction rendrait ma lutte contre le crime bien plus efficace. Nous avons donc rejoint tous les deux la faction kazharienne, moi quelques jours après lui, et ensemble nous avons grimpé les échelons de la hiérarchie. J’ai entendu dire qu’il était devenu trésorier. Pour ma part, je suis en passe de devenir brigadier, l’un des lieutenants de l’Impérator. Je compte profiter de mon grade pour obtenir le contrôle d’un fortin et ainsi fonder ma compagnie. Ca peut paraître égoïste, mais cela profitera autant à ma compagnie qu’à mes frères kazhariens. »

Nous arrivâmes finalement près d’une taverne à l’air silencieuse. L’enseigne indiquait ce qui semblait être un jeu de mot avec le bestiaire local, « Le Verre des Sables ». Le jeu de mot me séduisit, c’est pourquoi après un coup d’œil d’approbation à l’encontre de ma nouvelle compagne, j’ouvris la porte, débouchant sur une salle sobre mais propre remplie de quelques personnes aux origines diverses. Il n’y avait pas de musicien ou de danseuses ce soir-là, et l’ambiance semblait calme. Les gens ne parlaient pas fort, mais ne semblaient pas non plus avoir des choses à cacher. L’atmosphère était juste sereine.
Je pris place à une des tables, au moment où l’un des serveurs s’aperçut de notre arrivée. C’était un abyssal, vraisemblablement de la Muse à en juger par son apparence humanoïde. Il avait une étincelle dans les yeux, ce petit quelque chose qui différencie les gens normaux des beaux parleurs. Son sourire en coin devait sûrement aussi jouer sur son apparence d’homme à femme. Il s’approcha de la table en fixant Shaoni alors que cette dernière, dos à lui et ne l’ayant probablement pas vu, me lança :

« Mais vous disiez chercher des profils semblables au mien pour faire de Dùralas un monde meilleur, mais Dùralas est un monde dangereux, ce ne sera pas facile. Alors, par curiosité, puis-je vous demandez ce que vous prévoyez exactement ? »

Je me raclai la gorge et lui répondis simplement, car j’avais déjà réfléchi des heures sur le sujet :

« Ma foi, ce n’est pas un secret vu que je comptes fonder ma compagnie, Egide, dans peu de temps. Tout d’abord, nous prêterons allégeance aux quatre factions de l’Alliance des Quatre, nous gardant ainsi de nous impliquer dans toutes les magouilles politiques inter-faction tout en faisant la promesse, primordiale, de protéger les populations sous leur joug. Cela nous apportera aussi peut-être leur soutien, qui sera sûrement précieux dans cette guerre éternelle entre la Justice et le Crime. Je compte aussi m’allier aux dragonniers, que j’ai rejoins récemment. Le Père Tungstène ne semble pas réticent à cette future alliance, c’est un bon point. Sinon, concernant notre tâche principale, ça sera d’accepter tout contrat, quel que soit les revenus des commanditaires, dans la mesure du raisonnable et surtout de la justice. Je le jure sur ma vie, jamais un membre d’Egide n’acceptera une mission frauduleuse. Illégale, peut-être, mais injuste jamais. Si la mission ne profite pas au bon peuple de Dùralas, alors Egide la refusera net, et enquêtera sûrement sur le commanditaire. »

Je sortis la pipe et la tabatière de ma poche commençai à tasser du tabac dedans alors que le jeune abyssal était déjà là, nous lançant d’un air assuré :

« Bonjour et bienvenue au Verre des Sables ! Que puis-je vous servir ? »

En aparté, il se pencha un peu trop près de Shaoni à mon goût, et lui dit d’une voix basse et suave à l’oreille, néanmoins assez fort pour que puisse l’entendre :

« C’est gratuit pour les jolis dames, si elles acceptent un rendez-vous avec le serveur après son service. Rendez-vous qui n'engage à rien, bien sûr. »

Il lui fit un clin d’œil, et je haussai un sourcil, circonspect. Ce serveur était assez direct, visiblement. Et un peu irrespectueux de me mettre ainsi à l’écart alors que nous discutions. Néanmoins je haussai les épaules, résigné, et allumai ma pipe tout en gardant le silence pour le moment. Je préférais leur laisser le champ libre avant de prendre ma commande, qui se résume simplement en une bière brune. L’amour n’attendait pas, disait-on.

Shaoni écouta le récit de Grabuge, intéressée. Les djollfulins en dehors du village n’était pas courant. L’histoire affermie l’image qu’elle avait de Grabuge, tel qu’il se proclamait, en tant que justicier et lui donna une plus grande compréhension de Jûken’Maw avec un récit qui paraissait plus authentique que toutes les ragots parcourant le village. À la fin de cette histoire, le justicier et la djollfuline arrivèrent près d’une taverne et après avoir échangé un regard d’accords, les deux prirent place à l’une des tables.

La réponse à sa nouvelle question lui révéla à quel point Grabuge prenait au sérieux son projet et qu’il y avait longtemps réfléchi. Son programme lui paraissait intéressant et prometteur, les gens qui ne pensaient pas à a eu avant tout était rare, mais bienvenue. À la suite de l’explication du justicier, Shaoni regarda un abyssal qui s’était avancer vers leur table peu de temps auparavant. L’introduction de ce serveur ne la prépara pas à la suite quand il se pencha vers elle pour lui parler plus personnellement. La réplique de l’abyssal la laissa un instant incertain, il était vraiment direct.

« Je ne connais même pas votre nom, mais en tout cas pas ce soir. J’ai à discuter avec mon ami, ici. »

La djollfuline s’exprima calmement, tout en désignant Grabuge à la fin, légèrement amuser par l’attitude du serveur pour le moment. Cependant, même si ce soir elle ne voulait pas vraiment jouer avec ce serveur, un autre jour n’était pas exclu, après tout elle n’avait pas eu beaucoup de temps pour s’amuser lors de son voyage et dans son village, c’était plus compliqué. Après tout, il fallait savoir garder une porte ouverte pour toutes les possibilités.

« Cependant, si je repasse par ici, vous pouvez toujours me redemander. On pourra peut-être parler plus vivement... Mais ce soir, je prendrai simplement une corne d’abondance si vous avez. »

Cette fois l’abyssal lui répondit par un sourire et un nouveau clin d’œil, tout en lui répondant avant de prendre en considération Grabuge.

« Pas de soucis, belle dame. Et vous monsieur, que voulez-vous prendre ? »

Le serveur parti après avoir pris la commande de Grabuge qui consistait en une bière brune et lancer un dernier regard à Shaoni. Cette dernière regarda un instant le justicier fumer avec sa pipe avant de retourner sur le sujet précédent.

« Eh bien, il était direct, mais par rapport à notre discussion précédente. Comment comptez-vous recruter des gens pour votre compagnie ? Je sais bien qu’il est compliqué de trouver des gens prêts à se battre, encore plus pour la justice. Enfin, c’est si vous n’avez pas déjà trouvé quelques personnes pour votre compagnie vu votre évidente implication dans ce projet. »

Je laissai les deux jeunes gens batifoler alors que le tabac se consumait lentement dans ma pipe au gré de mes inspirations. Je crus entendre que Shaoni le rembarrait, et je haussais les épaules d’un air quelconque alors que l’attention du serveur revenait à moi :

« Pas de soucis, belle dame. Et vous monsieur, que voulez-vous prendre ? »

Je commandai enfin ma bière brune, d’un air passif, sans vraiment faire attention au jeune abyssal. C’était son droit après tout de tenter sa chance. Il fallait avoir du courage pour faire le premier pas, courage que je n’avais plus l’âge avançant. Shaoni finit par reprendre la parole, alors que je continuais à fumer, tranquillement adossé à mon siège :

« Eh bien, il était direct, mais par rapport à notre discussion précédente. Comment comptez-vous recruter des gens pour votre compagnie ? Je sais bien qu’il est compliqué de trouver des gens prêts à se battre, encore plus pour la justice. Enfin, c’est si vous n’avez pas déjà trouvé quelques personnes pour votre compagnie vu votre évidente implication dans ce projet. »

Je toussotai légèrement, le tabac faisant son effet, et je posai ma pipe sur la table tout en sortant quelques pièces de ma bourse pour la bière brune. En effet, j’avais déjà réfléchi au recrutement, mais tout ne se mettrait en place que quand j’aurais enfin un fief. Moment qui ne tarderait pas, à n’en pas douter.
Je lui répondis donc, faisant cliqueter les pièces en les faisant glisser sur la table :

« Bien sûr que j’ai déjà réfléchi à la manière de recruter. Pour l’heure, le bouche à oreille et l’expérience du terrain est ma meilleure option. J’ai déjà converti quelques-uns de mes camarades kazhariens, quelques baldorheimois en soif de justice, et j’essaie de prêcher pour ma paroisse quand j’en ai l’occasion, si vous me permettez l’expression héhé. »

Je ne voulais pas comparer mon projet à une religion, car cela aurait fait de moi un chef spirituel, et c’était un leader que je voulais être. Mais l’expression caractérisait bien mes intentions : purifier les gens en leur proposant une alternative. Une vie d’espoir et de justice. Une vie avec un sens, fort et profond. Et une vie solidaire, en compagnie de mercenaires de tout horizon mais mû d’une seule volonté. C’était ça, ma vision de l’avenir.
J’enchaînai, percevant l’intérêt derrière la question :

« Ca intéresserait une indépendante telle que vous, ce genre d’aventures ? Vous vous voyez, combattre des brigands et le Mal jusqu’à la mort ? C’est une vie palpitante mais dangereuse, après tout. »

Avant de pouvoir répondre à la question de Grabuge, Shaoni s’interrogea elle-même, voulait-elle vraiment rejoindre son groupe ? Ses convictions n’étaient pas mauvaises, et même trouver quelqu’un sur ces terres, prêchant la justice, était rare, très rare. Le fait que ce soit dangereux ne la dérangeait pas vraiment, après tout rien que voyager comme elle le faisait était déjà dangereux. On ne savait pas ce qui pouvait nous attendre au tournant. Comme cette invitation par exemple. Mais sa mort viendrait quand les Dieux le voudront de toute façon. En tout cas, ce genre d’aventure, même si elles seraient sûrement dangereuses, permettrait tout de même à Shaoni de s’instruire tout en faisant le bien autour d’elle. Cela serait intéressant, et les missions lui permettraient toujours de voyager et de découvrir toujours plus de choses. C’est donc en ne voyant pas de raison de refuser qu’elle acquiesça après avoir réfléchis à tout cela.

« Cela ne me semble pas une mauvaise idée. Le danger, je le côtoie déjà en voyageant, et si cela me permet d’en découvrir toujours plus sur le monde tout en faisant le bien autour de moi, alors je ne vois pas de raison de refuser. C’est une noble cause qui permettrait de rendre ces terres plus sûres. »

La djollfuline sourit tout en répondant sincèrement au justicier. Elle était toujours heureuse de pouvoir rencontrer de tel personne, aux intentions pures. Elle espérait juste qu’il pourrait mener son projet à bien, elle l’espérait pour tous ceux qui souffrait dans ce monde. Peut-être que les dieux seront avec eux en voyant la cause qu’Egide défendra.

En voyant le serveur revenir avec leurs boissons après qu'elle eu répondu à Grabuge, Shaoni sortit quelques pièces pour payer son verre.

La djöll’fulin eut un instant de réflexion, légitime, avant de répondre, l’air serein et un sourire aux lèvres :

« Cela ne me semble pas une mauvaise idée. Le danger, je le côtoie déjà en voyageant, et si cela me permet d’en découvrir toujours plus sur le monde tout en faisant le bien autour de moi, alors je ne vois pas de raison de refuser. C’est une noble cause qui permettrait de rendre ces terres plus sûres. »

Ne pouvant qu’acquiescer devant cet argument, je lui rendis également son sourire alors que le serveur de tantôt vint nous apporter nos commandes, ayant tout de même le professionnalisme de ne pas nous couper. Nous nous acquittâmes directement de l’addition tous les deux, payant chacun notre boisson alors que le serveur s’éclipsait vers une nouvelle table, étant visiblement passé à autre chose concernant Shaoni.
Je lui répondis alors, tirant quelques lattes sur ma pipe au passage :

« Heureux d’apprendre que la Justice n’est pas morte. Mais je vous prends au mot, ma chère. Bientôt, ce n’est qu’une question de mois, Egide renaîtra. Ce jour-là, croyez-moi, vous serez averti. J’économise depuis un long moment, vendant ou mettant de côté tout ce qui pourrait m’être utile quand j’aurais créé Egide. Un budget est déjà alloué à envoyer des missives dans tout Dùralas une fois Egide créée. Pour ne rien vous cacher, ça représente déjà bien quatre mois de travail parti juste dans l’achat de lettres et de pigeons voyageurs, mais je ne lésinerais pas sur les moyens pour faire d’Egide ce qu’elle aurait toujours dû être : le rempart de Dùralas face aux forces du Mal. Dans tous les cas, ne vous inquiétez pas, vous saurez quand et où vous présenter à moi quand Egide verra le jour. »

Je bus une bonne rasade de ma bière brune, goûtant aux arômes légèrement fruités de la boisson avant de tirer une nouvelle latte sur ma pipe, trouvant le mélange des deux agréables. Je finis par reprendre la parole, la voix un peu plus grave à cause du tabac :

« Mais assez parlé de moi et de mes projets. Vous, Shaoni Drajoll du clan Drâshon’khur, qui êtes-vous, et qu’est-ce qui vous anime? »

Shaoni acquiesça aux informations que lui communiquait Grabuge. Le projet de ce dernier était donc en bonne voie de se réaliser, même si le travail demandé pour cela était important. Quand le projet se réalisera, ce sera sûrement une bonne nouvelle pour Dùralas. Tant qu’Edige garde ses idéaux, mais avec quelqu’un comme Grabuge pour Leader, elle ne voyait pas comment quelqu’un pourrait le convaincre de se battre pour quelque chose de contraire à la justice.

« Mais assez parlé de moi et de mes projets. Vous, Shaoni Drajoll du clan Drâshon’khur, qui êtes-vous, et qu’est-ce qui vous anime? »

La première partie de sa question était facile à répondre, elle savait qui elle était après tout. Mais la deuxième partie nécessitait une réponse plus complexe.

« Je suis simplement une voyageuse, une disciple de Kar'Magûl et membre de la garde zéphyr. Tandis que ce qui m’anime… »

Plusieurs choses vinrent à la djollfuline pour répondre à la question de Grabuge. La connaissance par exemple, c’était la première chose qui lui ai venue à l’esprit. Cependant, même si elle recherchait la connaissance aussi parce qu’elle appréciait cela, elle le faisait dans le but d’aider son village, son clan et sa famille. Si elle le pouvait, elle aiderait même les autres dùralassien dans le besoin, mais elle ne se faisait pas d’idée, elle ne pourrait jamais changer le monde. Toutefois, elle voulait faire tout ce qu’elle pouvait pour sa famille, son clan et surtout redonner un peu de sa gloire d’antan à son peuple. En espérant qu’un autre cataclysme ne frappe pas les djollfulins et que les dieux soient toujours avec elle… Elle donnerait facilement sa vie pour que son peuple ne revive pas un cauchemar comme cela…

Shaoni secoua la tête pour échapper à ces tristes pensers, ne voulant pas raviver ses plus ancien souvenir. Elle fit un sourire pour éviter de montrer sa soudaine mélancolie, mais aucune joie s’en échappa.

« Eh bien, j’apprécie beaucoup m’instruire. Cependant, c’est aussi pour les miens. C’est pour le reste de mon peuple et ma famille que je veux me démener. »

Shaoni me répondit sur le ton de la conversation, sembla tout de même prendre une mine soucieuse :

« Je suis simplement une voyageuse, une disciple de Kar'Magûl et membre de la garde zéphyr. Tandis que ce qui m’anime… »

C’était étonnant tout ce qu’elle pouvait « simplement » être. Cumuler autant d’activité, ce n’était pas rien tout de même. Je retins néanmoins qu’elle était membre de la Garde Zéphyr, une prestigieuse faction avec qui j’avais déjà traité bien plus jeune, à l’époque où je vivais encore avec ma tribu dans la forêt de Sylfaën. Cette information pourrait toujours me servir, car si elle prévoyait de rejoindre Egide, elle me permettrait sûrement d’avoir un lien avec la Garde Zéphyr, qui fait partie de l’Alliance des Quatre que Egide s’est toujours juré de défendre. Ainsi, si elle gagnait définitivement ma confiance, elle pourrait bien devenir l’ambassadrice d’Egide auprès des elfes. Elle finit par couper court à mes réflexion, et je faillis sursauter tant j’étais focalisé sur mes pensées. Je déviai néanmoins au dernier moment pour attraper ma chope, au lieu de simplement sursauter, afin qu’elle n’y voit que du feu, puis bu une bonne rasade avant de la reposer tranquillement sur la table et de reprendre ma pipe. Elle me répondit donc, avec un sourire à l’air un peu vide :

« Eh bien, j’apprécie beaucoup m’instruire. Cependant, c’est aussi pour les miens. C’est pour le reste de mon peuple et ma famille que je veux me démener. »

J’acquiesçai en faisant une moue respectueuse, comprenant tout à fait ses ambitions. Elle n’était pas la seule – loin de là – à placer sa famille et son peuple au centre de toute autre préoccupation. Pour ma part, je ne parlais ni en terme de peuple ni en terme de famille, je n’avais plus ni l’un ni l’autre. Je lui répondis donc, laissant défiler le court de ma pensée en parole :

« C’est louable de se battre pour sa famille et son peuple, ma chère. Pour ma part, j’ai perdu l’un et n’ai jamais connu l’autre. Alors j’ai dû me trouver une autre cause à défendre. C’est pour ça que j’ai décidé de protéger les opprimés de ce monde, et que j’en suis venu à oublier les peuples, les races et toutes ses différenciations futiles. Bien sûr il y a des traits propres à des races et à des peuplades particulières, mais avoir passé ma vie au sein d’Egide m’a bien appris une chose : cela ne signifie rien du tout. J’ai rencontré des nagas qui se battaient avec autant de conviction que moi pour défendre la Justice. J’ai affronté des stryges blancs qui malgré tout ce qu’on pourrait croire d’eux se sont détournés de la bonne voie. J’ai lié des amitiés avec des nains, même si beaucoup étaient des renégats qui avaient fui leur société trop chauvine et rude à leur goût. Moi-même, je suis un gobelin, que beaucoup pensent cupides et perfides. Alors oui, je suis un gobelin des bois, lointains cousins des gobelins que vous autres connaissez, mais quelle différence cela fait-il face à un nain raciste ou à une personne avec des à priori ? Pour eux je suis un gobelin, tout simplement. Et pourtant, j’ai passé ma vie à défendre des idéaux et sacrifier toute mon innocence pour empêcher les autres d’avoir à le faire. Tout ça pour résumer ma pensée en une phrase : nous sommes dùralassiens. »

Sans savoir pourquoi ce sujet m’avait fait autant parler, je rebus une gorgée afin de m’hydrater un peu la gorge. Peut-être était-ce la bière qui me faisait me délier la langue ?

Les paroles de Grabuge firent réfléchir un peu Shaoni qui exprima à son tour ses pensées après avoir bu une autre gorgée de son verre.

« C’est tout aussi louable de se battre pour ceux qui en ont besoin. Je peux comprendre tout cela, après tout chaque personne est différente, peu importe sa race. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est difficile de décrire une race quand chaque individu la composant est unique, mais cela n’empêchera jamais certaines personnes de juger par ce qu’ils croient savoir de la race en générale sans tenir compte de l’individu. Personnellement, ce n’est pas parce que je tiens à mon peuple, que je juge les autres par rapport à ce que je sais sur leur propre peuple. Après tout, je sais connais assez bien les djollfulins pour savoir que chacun de nous est différents. Toutefois dire que nous sommes dùralassiens, c’est presque pareil que se définir sous une race si on le regarde différemment. Je ne suis pas assez vieille pour avoir beaucoup de souvenirs de lorsque nous vivions encore sur nos anciennes terres, mais j’ai entendu beaucoup d’histoire. Y compris sur les dùralassiens. Auparavant, aucun djollfulins n’avait traverser la banquise pour venir à Dùralas à ma connaissance. On m’a dit qu’avant que nous arrivions ici, qu’il y avait seulement de vague histoire sur des barbares sans culture approprier qui vivaient plus loin encore que la grande étendue glaciale. Tout est subjectif. Mais je comprends le sens de ces paroles. Nous sommes tous des êtres vivants douée de conscience, n’est-ce pas ? »

Après avoir arrêté de parler, Shaoni reprit une gorgée de son verre tout en réfléchissant à ses propres mots.

« Pourtant, parfois, j’ai des doutes en notre intelligence, après tout, en ce monde le mal est bien souvent mieux récompensé que le bien, malheureusement. »

La djollfuline n’avait pas vraiment prévu de dire cela à haute voix, mais cela ne changeait pas grand-chose. C’était toujours vrai d’après elle, mais hereusement cela ne voulait pas dire que la plupart des gens sont corrompu. De plus un exemple de cela se trouvait juste en face d'elle.