On m'avait confié une mission il y a peu. En effet, certaines créatures du Baldor faisaient des leurs - à la manière de la griffonne sur laquelle j'étais assis - et allait bientôt devenir un problème. Elles devenaient de plus en plus aggressives à l'encontre des peuplades de la montagne, et c'est pourquoi on m'avait commandité pour aller chercher des lassos dans le Nord. C'était par là bas que se faisaient les meilleurs lassos, d'une qualité introuvable ailleurs. J'avais de suite accepté la mission, d'une part pour voir du pays, et d'autre part pour faire quelques emplettes. Après tout, j'aimais bien mêler l'utile à l'agréable, et une nouvelle armure n'aurait pas été de trop à mon goût. Ainsi qu'un ou deux lassos pour moi personnellement, pourquoi pas.

Je survolais donc les vastes plaines d'Aràn, à dos de ma fidèle Feriel à qui j'avais fait faire une selle sur mesure. Elle avait protesté, je ne vous le cache pas, mais au final c'était bien mieux pour tout le monde. Je n'étais pas obligé de lui arracher les plumes pour me tenir, et la chevaucher était bien moins désagréable.
Sous moi, je voyais de la verdure s'étendre à perte de vue, et cela me fit prendre conscience que ce genre de nature me manquait. Cela faisait des mois que j'étais à BaldorHeim, région montagnarde par excellence. C'était le noyau de criminalité dùralassienne, et je me plaisais plus ou moins là bas, mais la beauté d'un paysage tel que celui-ci, ça ne mangeait pas de pain.

Je caressai l'encolure de Feriel, me délectant du spectacle. Mais soudain, un détail attira mon attention. Je sortis ma longue vue de mon sac et regarda de plus prêt. En contre bas, une espèce de grosse forme se mouvait, semblable à un ver de terre géant. Et vu la vitesse à laquelle cette créature se déplaçait, elle ne semblait pas aussi inoffensive qu'un lombric. Je n'avais jamais vu de toute ma vie de bestiole aussi grande. Elle devait facilement atteindre la dizaine de mètres, et encore, je ne voyais pas l'entièreté de la bête. Les sillons qu'elle formait sur son passage était loin d'être discrets, quoi que la discrétion ne devait pas être un objectif d'un colosse tel que ça.

Mais un détail me frappa plus encore: il y avait un homme qui marchait, pas si loin que ça, et elle se dirigeait droit sur lui! Il ne semblait pas avoir remarqué la bête, mais une chose était sûre, c'est que seul il n'avait aucune chance. Je doutais de mes chances de réussite, car même à deux c'était un gros adversaire que l'on allait se coltiner. Mais je n'en avais cure, et je sifflai à l'encontre de Feriel en lui désignant l'homme à sauver, qui n'était qu'un point au loin.
Je lui criai, alors que le vent couvrait ma voix:

"En avant ma belle! Montrons à ce lombric de quel bois un justicier se chauffe!"

"Pouah ! Quel goût horrible !"
Un rictus de dégoût se forme sur le visage de l'homme tenant en main une brochette de viande à peine entamée. Il grimace en fixant son repas, soupire, et malgré tout en prend une autre bouchée. Il grimace, à nouveau : le goût n'a pas changé, il est horrible. La viande est caoutchouteuse, difficile à couper avec ses dents... De même qu'avec un couteau d'ailleurs. L'odeur qui s'en dégage est un mélange de rance et de brûlé, et l'aspect n'est pas franchement ragoûtant. Sue peut-il bien être arrivé à un homme pour en venir à manger un met pareil ?

A le voir, rien de très attrayant. Des vêtement sales, effilés, et pourtant l'on devine à leur coupe qu'ils étaient autrement mieux que de simples guenilles, autrefois. L'homme lui-même à l'air d'un vagabond, les cheveux longs et emmêlés, la peau salie par la terre des plaines. Et pourtant la taille de sa barbe comme sa dentition relativement propre trahissent un certain soin régulier de sa personne.

L'homme grommelle et grimace mais finit par ne rien laisser de sa viande suspicieuse. Après quoi il sort de son sac de voyage une pierre à aiguiser et sort du fourreau posé près de lui une épée consciencieusement entretenue, quoique de facture ordinaire. L'état excellent de l'arme tranche remarquablement avec l'aspect négligé de l'homme qui se met alors à fredonner au son de la lame se frottant contre la pierre.

"Ca fait combien de temps qu'on traîne ici maintenant ?" Demande-t-il au cheval qui broute paisiblement non loin de lui. "Longtemps, oui..."
Et en effet, cela faisait longtemps : plusieurs mois, peut-être même une année. Le voyageur ère depuis si longtemps dans les vastes plaines d'Aràn qu'il ne saurait évaluer cette période avec exactitude. Si but il y a, lui-même ne doit pas savoir lequel est-ce.
"Bien !" Conclut-il après avoir examiné le fil de la lame.

Son ouvrage terminé, le voyageur range sa lame. Il griffonne quelques mots sur un bout de parchemin usé puis charge sa monture et éteint son feu. Quelques minutes plus tard, le voilà reparti, tenant son cheval à la bride, en ne laissant là que les vestiges d'un modeste camp. Sa longue halte est terminée, le voilà reparti sur les routes.


"Et maintenant, par où allons-nous ?" Demande l'humain à l'aspect vagabond.
Sans surprise, l'animal ne répond pas. L'homme pointe alors l'extrémité de la branche qu'il tient en main au milieu du croisement et la maintient à la vertical. Il pose alors un doigt sur l'extrémité supérieure de la branche, et relâche l'autre main.
"Et nous irons..." Il retire son doigt, ce qui a pour conséquence de faire tomber la branche. "Par là !"
Obéissant à son "infaillible" technique pour trouver son chemin, le voyageur récupère sa précieuse branche et s'engage sur le chemin choisi par le destin.

Le vagabond n'a pas fait dix pas qu'un bruit étrange parvient à son oreille. Un grondement ? Un claquement ? Plutôt un sifflement, comme celui que ferait un oiseau fondant sur sa proie. L'homme se tourne vers le bruit, et de suite ses muscles se tendent. Mais ce qui l'inquiète n'est pas le vert personnage fonçant vers lui en chevauchant son hybride monture, vision qui autrement aurait pu inquiéter nombre d'aventuriers, mais bel et bien la bête gigantesque qui se profile un peu plus sur la droite. Quoique bête, l'humain n'en est pas sûr. Ce dont il est sûr c'est qu'une créature capable de creuser un énorme sillon fonce vers lui, et qu'une peau verte chevauchant un griffon en fait de même. Lequel des deux est le plus inquiétant ? Le voyageur n'a pas le temps d'y réfléchir.

Réagissant comme d'un réflexe le vagabond s'empare de sa lance et d'un coup de hampe sur la croupe ordonne à son cheval de s'éloigner. L'animal s'exécute et s'en va au galop tandis que le courageux guerrier se positionne, prêt au choix à contrer le cavalier aérien ou à esquiver l'attaque de la mystérieuse créature. Malgré tout le temps qu'il a passé sur ces terres l'homme n'a aucune idée du grand danger qui l'attend, tout comme il n'a pas remarqué la femme qui au loin les a elle aussi repéré.

Je vis l'homme que j'étais venu sauver avait perçu la menace imminente, car il donna un coup à la croupe de sa monture tout en dégainant sa lance. Une lance, c'était un des achats que je souhaitais faire prochainement, maintenant que je commençais à bien maîtriser le vol à dos de griffonne. Car mes marteaux avaient une portée courte, comparée en tout cas à une lance ou à une hallebarde. De par ma formation, je savais manier les armes d'hast, et je devais même dire que le maniement de ce genre d'armes me manquait. Oui, c'était décidé, j'allais fendre le ciel tel un champion de joute équestre, décimant les criminels et les abominations. Tout en conservant mon bon vieux Broyeur du Baldor, car de toutes les armes c'était quand même celle que je maniais le mieux.

J'atteins finalement l'homme, et fit arrêter Feriel à quelques mètres au-dessus de lui. Il ressemblait à un voyageur, avec ses longs cheveux sales et ses vêtements rapiécés. Mais quelque chose dans son aura, dans la manière dont il tenait sa lance, dont il chevauchait, m'intimait qu'il avait été autrefois un vrai guerrier. Peut-être un de ces chevaliers errants, qui provoquaient en duel les plus puissants guerriers pour prouver leur force et leur amour du combat. J'en avais croisé au cours de ma vie chez  Egide, ces duellistes vagabonds ayant bien souvent perdu leur honneur et ayant juré de le regagner par les armes. Ils finissaient souvent dans les rangs des mercenaires, et les plus justes finissaient bien souvent chez nous, la compagnie Egide. Peu de compagnies se targuaient d'être motivés par la Justice et le désir de voir un jour un monde meilleur et en paix. C'était un crédo particulier, de servir à jamais la Justice et d'y dédier sa vie, soutenu par la camaraderie indéfectible de ses compagnons d'arme. L'amour de la Justice se perdait, et c'était ce qui avait marqué le début de la fin pour cette glorieuse ost. Moins de recrues, moins de popularité, moins de contrats, moins d'argent, moins de recrues,... C'était un cercle vicieux, qui avait abouti par la violation de toutes les traditions. L'attaque d'un convoi marchand. Je n'avais pas pû cautionner ce manquement à notre code de conduite. Beaucoup partirent ce jour là, désertant une famille qui les avait vu grandir et qu'ils avaient vu mourir. Moi je fis le choix de rester et de régler le problème. Détruire le fléau avant qu'ils ne fassent plus de victimes. Ce fut l'acte le plus difficile de toute ma vie. Devoir choisir entre l'amour de mes frères et ma ferveur de la Justice. Mais cette dernière était indéfectible, et c'est pourquoi j'avais tué tous ceux qui étaient restés. Tous périrent,  à commencer par le capitaine qui avait trahi nos principes. Chaque meurtre d'un de mes camarades me brisaient le coeur un peu plus, mais tout ceci était nécessaire. Et j'espérais au fond de moi pouvoir refonder un jour Egide sur des bases plus saines. Me battre contre le désespoir qui touchaient de plus en plus de dùralassiens et leur montrer qu'ensemble, nous pouvions repousser les Ténèbres. Même si le sacrifice était lourd. Il fallait parfois plonger au coeur des Ténèbres, comme je le fis cette nuit là.

Je me remis de mes réflexions, qui n'avaient visiblement pas durées plus de quelques secondes, et lançai au cavalier alors que l'immense créature était presque sur nous:

"Ensemble, nous pouvons la repousser. Courage, guerrier!"

Je dégainai alors mon marteau à deux mains et sautai sur la terre ferme tout en faisant face au plus gros serpent que j'avais vu de ma vie. A dire vrai, je ne savais déceler si ce colosse écaillé était un serpent ou un lombric, mais une chose était sûre, c'est que le repousser allait vraiment être compliqué. Il venait de sortir de la terre, faisant la démonstration de sa taille spectaculaire avant d'hurler dans notre direction. Un hurlement que je savais de mauvaise augure. Au-dessus, j'entendis Feriel glatir, m'avertissant certainement de la menace. La peur me tiraillait le ventre, et je serrai les dents tout en plantant mes yeux sur mon ennemi. Même si les ténèbres envahissaient mon coeur, me susurrant à l'oreille de fuir, de partir loin de ce grand danger, je ne faillis pas. J'avais déjà été confronté à des situations au moins aussi dangereuses, et je savais quoi faire. Me focaliser sur le combat, car de la victoire dépendait la vie de quelqu'un qui pouvait très bien être l'homme le plus honorable de Dùralas. C'était une exagération, mais vous comprenez mon état de pensée.

Je tournai mon visage vers lui et lui hurlai alors que des pierres s'abattaient tout autour de nous:

"Je suis Grabuge, justicier, pour vous servir."

J'espérais que son moral n'allait pas flancher, car s'il essayait de fuir, la bête allait immanquablement le rattraper, une fois qu'elle aurait fini de s'occuper de moi. Notre seule chance était d'unir notre force pour survivre ensemble, même si le combat allait s'avérer difficile, et c'était un euphémisme. Du moment que le guerrier que j'étais venu secourir avait plus de chances de s'en sortir, j'étais prêt à livrer bataille.

La Guivre attaque en première.

Vitesse des joueurs : 60

Selsya Åsa : 2037
Vitesse : 0
Dégâts : 3249

• Mage : Lance le dé de Mage.
• Magie des éléments : tous les ennemis perdent 50/stats/tour. Le possesseur gagne 25/stats/tour).
• Robe de l'Archi-mage : Effectue deux actions par tour.
• Pierre de résurection : Si Selsya doit être K.O elle est protégée jusqu'à la fin du tour
• Amulette nordique : protège et renvoie 10% des dégâts reçus
• Arcanes destructrices : Bonus de 25% sur la magie de destruction bénéfique aux alliés.

Grabuge : 2615
Vitesse : 0
Dégâts : 1729

Théodred de Valdoré : 165
Vitesse : 60
Dégâts : 100



Vitesse des monstres : 500

Guivre géante : 3000
Vitesse : 500
Dégâts : 500
Bonus :

• Enfouissement : Tous les trois tours, la Grande Guivre se replie dans le sol. Elle inflige une touche de 100 dégâts à tous les joueurs et évite leurs attaques. Au tour suivant, elle émerge et inflige une touche plus importante à chaque joueur suivant leur résultat de dés

Spoiler:

• Faim insatiable : Tous les familiers et toutes les montures des joueurs sont en danger face à l’appétit de la Grande Guivre. Les bonus apportés par ces compagnons sont tous annulés sauf si appartenant à la liste exclue (voir ci-après).
  De plus, si le joueur emmagasine un total de 3 EC durant tout le combat, la Grande Guivre l’attaque et dévore sa monture ou son familier au lieu de lui administrer des dégâts. Il n’y a aucun moyen de retrouver ce compagnon perdu. [Imblocable]

Liste exclue:

• Célérité : Peut attaquer deux fois sur Selsya, Grabuge et Théodred.

Butin : 1 Dent de Guivre (Vous pouvez créer une arme semi-légendaire à partir de cette dent, en la combinant à une Dent de Mégalodon, et une Dent de Voltigeur).

La Guivre attaque deux fois sur Grabuge à 500 de dégâts chacune.

Le membre 'Selsya Åsa' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Mage' :

Les joueurs l'emportent. Ils gagnent 40 points d'expérience, 35 pièces d'or, 1 dent de guivre.

Selsya remporte 20 points d'expérience bonus pour avoir tué un boss sans intervention ultérieure.

Le RP peut continuer.

La créature à peau verte sauta de sa monture volante sitôt le vagabond atteint, mais ce dernier n'avait pas le temps de l'observer plus en détail. Le creuseur de sillon se rapprochait à grande vitesse, et le cavalier des cieux sembla un instant ailleurs.

"Ensemble, nous pouvons la repousser. Courage, guerrier!"
Ainsi l'étranger n'était pas là pour l'affronter mais pour l'aider, du moins c'était ce qu'il prétendait. Quelque peu méfiant, le barbu n'en fut que légèrement soulagé : Pouvait-il le faire confiance ? Après tout, le peau verte pourrait chercher à soulager sa méfiance dans le but de l'attaquer par surprise ensuite, le blesser et ainsi se servir de lui comme appât afin de mieux s'enfuir. Ce genre de pratique s'était déjà vue par le passé.

Toutefois le moment n'était pas à la réflexion, et le plus grand danger résidait encore dans cette créature qui toujours avançait vers eux. Le cavalier des cieux mis pied à terre et sorti son marteau, faisant face à la menaçante créature comme pour confirmer sa volonté d'aider. La bête s'était soudain arrêtée d'avancer et leur faisait face dans un sinistre hurlement, comme pour terrifier ses proies.

Etait-ce une guivre géante, cette mystérieuse créature dont son maître lui avait conté les contes ? Le kastalinois n'en avait jamais vu, et avait fini par penser qu'ils n'étaient que légendes ou que l'espèce était éteinte, et à présent il devait admettre son erreur. Les histoires n'étaient pas exagérées, loin de là : La créature était immense. Il était effrayante, mais aussi fascinante. S'il n'en était pas la proie, le zoologue aurait certainement entrepris de l'étudier.

Le hurlement de son compagnon d'infortune surpris le lancier, alors qu'une pierre de al taille d'un crâne s'écrasa à quelques centimètres de son pied. Qu'il prenne garde aux pierres projetées par la menaçante créature ? L'homme esquiva un demi sourire sous sa barbe, évidemment qu'il n'allait pas bêtement se laisser écraser par ces rochers. Et ce n'était pas tout !
"Je suis Grabuge, justicier, pour vous servir." Lâcha le peau-verte, d'un ton tout aussi convaincu.
Le barbu lâcha une exclamation d'amusement, sans pour autant perdre de sa concentration. Le chevaucheur de griffon se définissait comme justicier, ce qui piqua l'intérêt du philosophe. Ce personnage-là était intéressant et l'homme se dit que s'ils survivaient, ce dont il ne doutait pas, il gagnerait certainement à converser avec lui.
"Theodred !" Répondit-il simplement, avant d'ajouter : "Voyageur érudit."

Le lancier dut esquiver les débris projetés par la créature alors qu'elle s'en prenait au dit justicier, et ce n'est que de justesse qu'il évita un coup dangereux. Mais l'autre n'eut pas cete chance, et l'humain espérait que son sauveur s'en sortirait. Il allait profiter d'une brève ouverture pour attaquer la sauvage créature à son tour, mais fut stoppé net dans sa course par une étrange manifestation. Un éclair ? Par ce temps ? Le vagabond n'eut pas le temps de chercher à comprendre que déjà le sol se dérobait sous la créature massive, l'écrasant du même coup sous le poids des roches.

Le barbu combattant aurait rit de l'ironie de la situation s'il n'était pas occupé à courir pour ne pas se faire emporter avec la bête, et ce n'est qu'à ce moment qu'il remarqua la femme qui était apparue d'on ne sait où. Le cris strident d'agonie de la créature raisonnant dans sa tête, les gravats glissants et la surprise aidant, c'est penaud que le guerrier glissa, se pris les pieds dans la hampe de sa lance, roula et percuta l'elfe en fin de course. Voilà une drôle de manière de remercie sa sauveuse, diraient certain.

Pas perturbé pour un sou, du moins en apparence, l'homme lâcha un soupire de lassitude. Il se releva lentement, cracha la poussière avalée, et observa les dégâts autour de lui. La femme semblait bien aller, mais ce qui l'inquiétait était surtout celui venu combattre à son coté.
"Déluge ? T'es encore là ?" appela-t-il, cherchant autour de lui un signe de la présence du guerrier aux cheveux flamboyants.

Mon compagnon du jour répondit à mes présentations alors que les pierres pleuvaient tout autour de nous:

"Theodred! Voyageur érudit."

Voyageur érudit? C'était une étrange présentation. Autant que "Justicier" ceci dit. Je souris légèrement, et me refocalisai sur le combat. Je ne savais pas vraiment comment vaincre une telle créature avec mon pauvre marteau, mais ça ne coûtait rien d'essayer. Ma griffone, Feriel, glattisait pour essayer d'attirer l'attention de la grande Guivre, mais c'était peine perdue. Cette dernière refit une nouvelle fois surface, mais cette fois-ci beaucoup trop proche de moi. Je tentai alors ma chance et la frappait de toutes mes forces avant d'être emporté dans le sillon qu'elle avait créé. Je glissais à une vitesse alarmante vers les abysses, alors que mon adversaire s'enfonçait à nouveau dans le sol. Je n'étais même pas sûr de l'avoir atteint. Etait-ce ainsi que je devais mourir? Non, je m'interdisait de mourir en sachant qu'un innocent était en danger. Je me l'interdisait formellement. Par réflexe, j'aggripai ce qui me passait sous la main: aspérités rocheuses, cailloux, herbe,... Mais rien n'y faisait, mon armure lourde m'empêchait toute prise et je tombais doucement mais sûrement vers l'immense trou qu'avait créé la bête. Puis, en un instant, j'entendis un immense coup de tonnerre, ce qui eut pour effet de me vriller les tympans. Qu'est-ce que c'était que ça? Un fusil technophile? Non, trop bruyant. Mais alors quoi?

J'entendis plus bas un cri de douleur inhumain, bestial, venant probablement de la Grande Guivre, puis plus rien. Cependant, cela ne résolvait pas le problème le plus urgent, à savoir que j'étais en train de tomber dans les profondeurs souterraines. Mais soudain, je vis ma griffonne, faisant preuve d'un courage que je saluais, foncer vers moi en glatissant, pour me secourir. Elle me rattrapai avant que je ne tombes trop profondément, et je soufflai de soulagement. Ma compagne ailée venait de me sauver la vie. Je lui murmurai:

"Merci ma belle." tout en lui caressant l'encolure.

Cependant, j'étais conscient que rester là dedans n'était pas une bonne idée. Et si la créature gigantesque décidait de revenir et de nous avaler rond tous les deux? Au loins, je crus entendre mon compagnon érudit crier:

"Déluge ? T'es encore là ?"

Déluge? Et bien, c'était un surnom comme un autre après tout. Sans que je n'eus besoin de lui demander, Feriel sortit du trou en fendant l'air, glatissant une nouvelle fois comme pour rappeler au monde que l'on n'en finissait pas aussi facilement avec les hérauts de la Justice. Puis elle vint se poser à coté de Théodred et de... d'une elfe? Mais que faisait une elfe ici?

Je haussai les sourcils et la regardai un instant: elle ne semblait pas venir des basses strates de la société, à en juger par ses bijoux et son apparence soignée. De plus, elle avait une monture que je n'avais jamais vu ailleurs, un équidé digne d'une reine. Et pour couronner le tout, elle avait en main un bâton très probablement magique. C'était elle qui était à l'origine de ce coup de tonnerre? Une mage si puissante, ce n'était pas monnaie courante. J'avais face à moi sans nul doute une personne importante, une officière du Nord peut être? Ou une envoyé de l'école de Magie? Je n'en savais rien.

Je sautai de ma monture, m'époussetant légèrement avant de m'incliner devant elle:

"Il me semble que nous devons notre survie à vos talents, magicienne. Je suis Grabuge, justicier, pour vous servir."

Puis je me tournai vers Théodred, un léger sourire sur le coin des lèvres:

"Et oui, je suis toujours là Théodred. On ne tue pas un héraut de la Justice aussi facilement."

Je me relevai alors, et demandai à notre sauveuse:

"Je vous remercie d'être intevernue. A qui avons-nous l'honneur, ma dame?"

Je voulais connaître le nom de celle qui nous avait sauvé d'un danger probablement mortel.

Selsya respira à pleins poumons, la saleté rampante était morte et enterrée, elle ne ferait pas plus de dégâts.
Regardant maintenant ce qui se passait devant ses yeux, elle vit un homme, probablement un homme du Nord, s'affairer. Ne sachant pas réellement comment il était arrivé là, ce même homme avait aterrit aux pieds de l'elfe des glaces, lui percutant les jambes au passage. Elle le fixait, une expression étonnée sur son visage.
Selsya recula d'un pas, et alors que l'homme soupirait, très probablement gêné de la situation, Selsya lui tendit une main pour l'aider à se relever.
Maintenant debout, il ne s'occupa pas de la jeune femme et sembler chercher quelqu'un, un certain "Déluge".
Selsya était bien étonnée mais quelque peu amusée des manières de l'homme en question, un naturel singulier et rafraichissant émanait de lui, et après ces sueurs froides face à la guivre, cela faisait du bien.

Quelques instants après, un superbe griffon apparût du trou béant creusé dans la terre, et vint se poser à quelques mètres d'elle, plein de grâce. L'animal portait sur son dos un gobelin à la crinière flamboyante, ce qui contrastait beaucoup avec sa peau. Le peau-verte sauta de sa monture et la salua, s'inclinant légèrement devant elle.

- Il me semble que nous devons notre survie à vos talents, magicienne. Je suis Grabuge, justicier, pour vous servir. - Il s'adressa à l'autre homme, avant de se tourner de nouveau vers Selsya - Je vous remercie d'être intervenue. A qui avons-nous l'honneur, ma dame?

La jeune femme savait désormais l'identité des deux hommes, Grabuge et Théodred. Il était temps qu'elle se présente.

- Selsya, je suis Jarl de la Milice. Je suis heureuse de vous savoir tous les deux sains et saufs. Les Grandes Guivres sont redoutables lorsqu’elles remontent. Elles cherchent de la nourriture, dans le but de s'engraisser avant de pondre. J'étais en route pour regagner Kastalinn quand je vous ai aperçus combattre, je ne pouvais pas rester sans agir.

Selsya adressa un léger signe de tête aux deux hommes, en les fixant, en signe de respect.

- Êtes-vous tous deux des habitants du Nord ?