La Naga était terré dans coin de sa cellule quand bien même celle-ci était assez grande pour que même elle puisse y tenir, assise contre de grosses pierres moussus, se servant de sa longue queue de serpent enroulée sur elle même comme d’un siège plus confortable que le serait le sol. L’endroit était inconfortable, l’air qui y était particulièrement lourd et le lieu généralement plutôt humide l’amenait à avoir l’impression de ne plus parvenir à respirer, la forçant dans un mouvement de plus ou moins grande panique à prendre de grande inspiration, caché dans sa cape de tissu marron. Au loin résonnait un bruit de goutte d’eau, impossible de savoir exactement d’où mais son écho entre les nombreux couloirs, lui parvenant jusqu’aux oreilles, allait la rendre folle au long terme. Son regard, lui, était vide, certainement toujours traumatisé de ce qu’il s’était passé dans la taverne de Stellaraë quelques nuits plus tôt. La manière dont elle avait eu l’impression que son monde s’écroulait continuait de la hanter.
Puis elle était surprise de toujours être en vie, s’étant réveillée un peu plus tôt avec quelques blessures, plutôt douloureuses mais qui, elle l’espérait, ne devraient pas la mettre en danger. Tout ce qu’elle avait encore en commun avec ce qui s’était passé, c’était son habit imbibé d’alcool, encore plus sale et dont l’odeur la gênait mais dont elle avait besoin pour ne pas attraper froid. Au moins, elle avait retrouvé son corps de serpent, l’illusion qu’elle avait eu besoin d’utiliser pour se fondre entre les humains, cachant sa queue en la transforment en jambes, s’était estompée.
Mais ce qui s’était passé n’était rien comparé à ce qu’elle s’imaginait l’attendre désormais, soit l’inconnu. Elle ne saurait dire combien de temps elle pourrait supporter le lieu et surtout si elle pourrait en sortir vivante, n’ayant croisé personne pour le moment. Réalisant également qu’elle ne savait pas non plus où pouvaient se trouver ses compagnons, se demandant s’ils étaient toujours en vie.
Elle se remit alors à fixer en dehors de sa cellule, au travers des épais barreaux qui s’élevaient entre elle et la liberté, guettant une potentielle forme de vie...