Recueil d’informations sur les Skarniens
Partie I : Généralités et origines
Que sont les skarniens ?
Voilà une question que beaucoup de personnes se sont déjà posé et à raison. En effet, à moins d’avoir déjà rencontré lesdits individus ou de faire partie de leurs ennemis mortels, bien peu de gens savent ce que sont réellement les skarniens. Essayons donc de lever au moins en partie le voile sur cette question épineuse.
Quand on prononce le nom de leur race, les gens vont bien souvent y associer l’image d’un homme-rat, cette sorte de parodie étrange et repoussante d’un être humain arborant les traits d’un rongeur. Donc un être puant, à l’intelligence limitée et dans un état pitoyable qui annonce des maladies aussi virulentes que transmissibles. Et sur ce point ils ont raison. La majorité des skarniens ressemblent effectivement bel et bien à cela. Mais il serait inconscient que de croire que les skarniens ne sont rien de plus qu’une bande de nuisibles idiots habitant les sous-sols lointains du massif de Spelunca. Dans les faits, ils sont bien plus que cela. Ou, pour être exact, ils sont bien plus
dangereux que cela.
1) OriginesPour comprendre les hommes-rats, il faut d’abord savoir d’où ils viennent, connaître l’environnement dans lequel ils ont bien pu se développer.
Remontons donc le temps jusqu’à cette période éloignée qu’était le Deuxième âge. À cette époque, et si on se fie aux récits de ce temps, Magnésie la « dame étoilée » avait créé les races hybrides. Son but était apparemment de créer des êtres vivants proches de la nature et qui représentaient diverses vertus. Un but noble s’il en est et qui fut un franc succès d’ailleurs. Mais, car il y a un mais, une telle réussite ne passa pas inaperçue dans les mondes éthérés. On pourrait même dire que cela fit des jaloux, voire des rancuniers. En l’occurrence, il s’agissait d’un démon majeur relativement puissant qui avait observé l’acte depuis son éternelle prison.
Furieux de voir une autre entité s’amuser à sa guise avec les mortels, il se mit en tête de faire de même. Il voulait tout simplement lui montrer qu’un démon était capable de créer lui aussi, voire de faire mieux, juste pour qu’elle arrête de se pavaner avec ses créations. Le démon jeta alors son dévolu sur la première espèce à sa portée : un rat du petit massif de Spelunca. Tentant de reproduire l’exploit de Magnésie, l’être démoniaque submergea la créature de magie, la déformant atrocement. Mais après plusieurs essais, le démon dû se rendre à l’évidence, c’était un échec. Un échec cuisant même. Les créatures vaguement humanoïdes tenaient plus de l’abomination que de l’être vivant et elles n’avaient rien de noble. Maintenant en rage, le démon, qui était incapable de les tuer depuis son domaine, les jeta encore plus profondément dans les cavernes où il les avait trouvés pour que ces erreurs y disparaissent à jamais.
Personne ne sut qui était ce démon et ce mystère demeure toujours malgré les âges. Mais si le créateur avait effectivement disparu, les créations, elles, demeurèrent. Pire, contrairement à ce que le démon espérait, elles survécurent et proliférèrent même. Cela prit du temps, plusieurs milliers d’années à vrai dire, mais ces rongeurs modifiés devinrent progressivement ce que l’on appelle aujourd’hui les skarniens. Certains érudits estiment que les Rabclaws, ces lapins guerriers humanoïdes des sombres montagnes de Kanaan, auraient une origine proche. Or, rien n’a pu prouver une telle chose jusqu’à présent.
Mais revenons sur les skarniens. Tout au long de leur développement, les hommes-rats virent leur nombre augmenter de façon dramatique. Cela provoqua des exodes de populations et les skarniens se propagèrent à travers le massif montagneux à une vitesse jamais vue auparavant. Les cavernes résonnèrent ainsi de grattements et de couinements à n’en plus finir. Certains rongeurs tentèrent de sortir à l’air libre, mais leur métabolisme ne supportait pas la lumière du soleil et ces spécimens moururent bien vite, tués par la faune, la flore et surtout l’environnement hostile du sud de Duralas.
Si l’histoire aurait pu s’arrêter là, leur origine démoniaque en décida autrement. En effet, plus le temps passait et plus les rongeurs se virent doté d’une sorte d’intelligence. C’était certes primitif mais elle était aussi intrinsèquement malsaine. Ainsi, une fois les réserves de nourriture épuisées, ce qui arrive bien vite dans ces cavernes rocheuses, les skarniens commencèrent à se dévorer les uns les autres. Cette épidémie de cannibalisme ravagea la population, mais dans le même temps les hommes-rats se reproduisaient à une vitesse telle que la situation se stabilisa.
On peut expliquer le besoin vital de se nourrir rapidement des skarniens par leur métabolisme. En effet, les hommes-rats ont un corps donc le fonctionnement est comme accéléré par rapport à la normale humaine. On se retrouve alors avec une espèce hyperactive, donnant l’impression d’être constamment agitée et doté d’une vitesse hors du commun. Mais en contrepartie, les skarniens doivent se nourrir très souvent pour tout simplement survivre et leur espérance de survie dépasse rarement la vingtaine voire trentaine d’années. Ce phénomène, aussi appelé la Faim Noire, peut faire en sorte qu’un spécimen de skarnien en dévore un autre tout entier en entrant dans une frénésie à faire pâlir un berserker.
2) La première guerre civile : Des années passèrent et l’intelligence naissante des hommes-rats les amena à s’organiser en groupes pour attaquer les groupes voisins et ainsi se nourrir sur les vaincus. Dès lors, ce qui se mit bien vite à ressembler à la première guerre civile de l’espèce se mit ainsi en place. Certains skarniens se mirent à explorer l’extérieur à nouveau, mais de nuit cette fois-ci car ils y retrouvaient cette obscurité permanente qui leur était si chère. Et à force d’observer les espèces plus ou moins développées qui habitait la surface, les skarniens développèrent des armes simples et des protections. La guerre civile skarnienne se militarisa et des régiments se formèrent tandis qu’une course à l’armement s’enclenchait. Incapable de réellement créer quelque chose à partir de rien, certains skarniens se spécialisèrent dans la récupération et entamèrent des expéditions pour s’armer à la surface.
Et c’est dans ce climat de guerre constante et de cannibalisme omniprésent, que le premier rat blanc apparu. Le premier d’une longue lignée de ce que l’on appellera par la suite « les prophètes gris ». Outre sa fourrure blanche, ce skarnien était très différent de ses pairs. Tout d’abord parce que son front arborait une paire de cornes recourbées et ensuite parce qu’il était capable de manipuler la magie.
Il est important de noter que cette magie était plus une version pervertie de magie démoniaque qu’autre chose. Ainsi, le prophète gris, dont l’intelligence était supérieure à celle de ses congénères, prit le contrôle de son groupe et commença à enchainer les victoires décisives sur les autres groupes. Les éclairs verts et autres sorts dévastateurs dont il disposait aidant considérablement dans cette tâche. En résultat, il n’y eu bien vite plus qu’un seul grand rassemblement d’hommes-rats et le prophète lui donna le nom bien connu de Skarnien. Ce premier prophète déclara qu’il était guidé par une divinité nommée le Roi Cornu, une sorte de démon tout puissant vivant dans un autre monde et qui les regardait tels ses enfants. C’était lui qui donnait apparemment ses pouvoirs au prophète gris. Comme tous les skarniens avaient déjà pu voir les effets de la magie destructrice du prophète gris, ils se convertirent bien vite à ce nouveau culte et se rangèrent tous derrière cette grande bannière. Ceux qui refusèrent furent carbonisés dans l’instant. Sur cette base, la société skarnienne se créa et se développa de plus belle en étant dirigé par des générations entières de prophètes gris.
Est-ce que le Roi Cornu est le même démon que celui qui avait créé la race des années plus tôt ? Cela personne ne le sait à part peut-être les prophètes gris eux-mêmes.
On pourrait se dire que tout allait se dérouler pour le mieux après cette réunification massive. Mais ce serait bien mal connaître les skarniens. Lentement mais sûrement, la nature des hommes-rats finit par reprendre le dessus et les conflits et les actes de cannibalisme reprirent. Les prophètes gris ordonnèrent alors la mise en place d’un système de classe approximatif.
Au plus bas de l’échelle, on retrouve les esclaves. Ces pauvres êtres correspondent au cliché du skarnien que tout le monde connaît. Maigres, rachitiques, fourrure clairsemée et peau rose apparente, ils sont pitoyablement faibles et sont utilisés en masse pour servir de main d’œuvre et accessoirement de nourriture pour les classes supérieures. Au-dessus, on trouve les guerriers des clans qui sont mieux équipés mais guère mieux traités que les esclaves par leurs supérieurs. Ils ont juste la satisfaction de pouvoir martyriser les esclaves en dessous d’eux, ce dont ils ne se privent pas. Encore au-dessus, on retrouvera diverses troupes d’élites telles les vermines de chocs qui ont un peu plus de droit. En haut du panier, on a les seigneurs de guerre et leurs innombrables capitaines ainsi qu’enfin les prophètes gris qui gouvernent l’Empire Souterrain.
Cette société parfaitement inégalitaire eu comme effet principal de transformer les relations entre les skarniens. Auparavant, ils se contentaient de se manger l’un l’autre. Maintenant, ils préféraient s’entretuer à coups de poignards dans le dos pour obtenir une meilleure place dans la hiérarchie. Tous les moyens étaient bons pour grimper des échelons et il devint bien vite normal pour les skarniens de comploter sans cesse contre leurs supérieurs. C’était même conseillé par les hautes instances car cela montrait la détermination du skarnien et le Roi Cornu appréciait ce genre d’acte. Plus la traîtrise était vile et compliquée et plus leur divinité se gaussait.
3) Les guerres de la surface : Leur égocentricité absolue et leur tempérament paranoïaque ne prit ainsi pas longtemps avant que plusieurs seigneurs de guerre ne se décident à rentrer en guerre une fois encore l’un contre l’autre.
Cela ne plut bien évidemment pas aux prophètes gris qui souhaitait faire avancer la race skarnienne vers un nouvel âge d’or… et aussi se venger un peu des autres races de la surface. En effet, les skarniens ne sont pas connus pour être des historiens convaincus et ils ont tendance à oublier leur passé assez vite. Après tout, ils ont bien trop de complots à déjouer pour s’intéresser au reste. Ainsi, avec le temps, ils finirent par être convaincus que c’était par la faute des races de la surface s’ils avaient fini dans ces souterrains et que le Roi Cornu souhaitait leur victoire sur ces êtres inférieurs. Oui, un skarnien pense faire partie de la race supérieure et s’estimera toujours être au-dessus de tout le reste. Quand on vous disait qu’ils étaient égocentriques.
Et c’est justement ce ressentiment que les prophètes gris utilisèrent pour empêcher une nouvelle guerre civile en redirigeant le tempérament naturellement agressif des skarniens vers un autre ennemi qu’eux-mêmes : leurs voisins directs. En effet, les cavernes de Spelunca à cette période n’étaient plus aussi vides qu’auparavant et la guerre entre les lycans et les vampires faisait rage quelques niveaux plus haut. Une occasion parfaite donc pour inventer une excuse de toute pièce et ainsi justifier une attaque massive contre les deux factions de la surface. On oublia la raison de l’entrée en guerre bien vite d’ailleurs, mais cela importait peu.
Les skarniens chargèrent alors en masse, sortant de nulle part et de partout à la fois, envahissant des tunnels entiers par milliers… avant de se faire repousser en masse par des lycans et des vampires enragés. Les deux factions subirent des pertes à cause de cette attaque surprise, certes, mais les skarniens en subirent bien plus. Ce semi-échec ne contenta donc pas les prophètes gris qui voulaient une grande victoire pour marquer le coup et ainsi unir leur race. Voyant que ce front n’avançait pas, ils demandèrent à ce que l’on établisse d’autres têtes de ponts à travers le pays. Ils avaient entendu parler de peuples et d’autres montagnes par-delà le désert qui s’étendaient au nord et à l’est. Ainsi commencèrent les grands travaux d’excavation.
Des milliers de milliers d’esclaves creusèrent ainsi sous le désert, mourant par centaines sous le sable et sous les coups des diverses horreurs peuplant le monde souterrain. Mais en fin de compte, les grands tunnels furent construits. Les prophètes gris se rendirent ensuite compte que tous les tunnels convergeaient sous Stellaraë, la capitale humaine, puisqu’un tunnel partait au nord vers les montagnes de Kanaan et un vers les Baldor à l’est. Après avoir observé les humains pendant plusieurs jours, les skarniens décidèrent de s’installer sous la cité qui leur fournissait de nombreuses ressources et divers renseignements presque gratuitement. Il n’y avait qu’à se servir… Ainsi naquit le grand terrier de Skettaraë, future capitale de l’Empire Skarnien dont le labyrinthe de tunnels sans fin s’étend profondément sous le désert à l’insu de tous.
Le tunnel partant à l’Est rencontra les Baldors et donc le peuple des nains. Très vite, le fier peuple barbu prit ombrage de cette invasion en bonne et due forme de leurs anciennes forteresses et répliqua avec force. Les skarniens en firent de même en retournant les armes naines contre eux et quelques forteresses du peuple montagnard tombèrent sous les assauts forcenés des hommes-rats. Mais bien vite, à cause des lourdes pertes dans les deux camps, la situation tint plus du statu quo qu’autre chose.
Le tunnel allant vers le Nord trouva les montagnes de Kanaan et le peuple des féroces Rabclaw. Mutuellement surpris de rencontrer une race qui leur ressemblait quelque peu, les deux peuples tentèrent un vague début de communication. Et de façon peu surprenante, cela finit en outrage, insulte et meurtre automatique des délégations dans un bain de sang atroce. Maintenant en rage, les skarniens répliquèrent avec force, appelant même des troupes des autres fronts pour combattre ce peuple de lapin qui allait ainsi devenir leur Némésis.
Chacun des trois fronts (celui du sud contre les vampires/lycans, celui de l’est contre les nains et celui du nord contre les Rabclaws) vit un clan de skarnien se former pour contrer leurs ennemis efficacement. Ainsi naquirent les trois premiers clans : Moulgor, Elektryre et Rektimus. A la demande des prophètes gris, un quatrième clan fut formé. Le clan Eshinoki était ainsi plus petit que les autres mais composé d’assassins de renoms pour servir d’agents aux prophètes gris et de service de renseignements.
Ainsi naquit le Conseil de la Ruine, une instance composée des plus grands seigneurs de chaque clan ainsi que de l’archi-prophète gris, dont le but était de diriger l’Empire skarnien.
4) La deuxième guerre civile :C’est alors qu’un évènement imprévu arriva.
Sortit de nulle part, des skarniens arborant des symboles étranges et dont les corps semblaient habités par la maladie elle-même se mirent à déferler dans les tunnels de l’Empire Souterrain. L’attaque fut si soudaine qu’il fallut plusieurs semaines avant que les seigneurs skarniens ne comprennent que les assaillants venaient du marais Hukutav. Il leur fallut aussi plusieurs semaines avant de comprendre que les nouveaux venus venaient en paix.
Après quelques combats difficiles pour l’Empire Souterrain, ils se résignèrent donc à parlementer avec les nouveaux venus malgré la propension de ces derniers à propager des maladies atroces autour d’eux. Les skarniens maladifs se présentèrent ainsi sous le nom du clan Yhnfest, ou les moines de la peste. Il s’agissait apparemment de skarniens exilés il y a bien longtemps qui s’étaient installés dans les marais pour y trouver refuge. Malheureusement pour eux, les conditions difficiles et les maladies firent des ravages parmi eux et les survivants s’étaient mis à prier le Roi Cornu pour qu’ils soient sauvés. Et cela arriva ! A leur propre surprise, quelque chose répondit à leur prière et il leur donna sa bénédiction. En résultat, tous les skarniens survivants se virent gratifiés de maladie diverses et variées mais qui les immunisèrent complètement dans le même temps.
Les membres du clan Yhnfest virent cela comme un signe du Roi Cornu qu’ils devaient répandre ce don si généreux à toutes les autres créatures vivantes. D’où leur retour dans l’Empire Souterrain pour demander une place au conseil.
Forcément, les prophètes gris ne virent pas d’un bon œil ces nouveaux arrivants fanatiques qui dénaturaient la parole de leur dieu et ils ordonnèrent qu’on les exécute. S’ensuivit une guerre biologique de longue haleine pour les skarniens de l’Empire Souterrain qui durent faire face sur quatre fronts en même temps. A la grande surprise des prophètes gris, les membres du clan Yhnfest possédaient un nombre ahurissant de guerriers et leurs sortilèges pestilentiels décimaient les troupes avec une efficacité terrifiante. Mais, grâce à des renforts provenant des Baldor qui avaient pu être rapatriés suite au statu quo avec les nains, les assauts des moines de la peste furent ainsi contenus et vaincus par les machines de guerre étranges du clan Elektryre.
Les prophètes gris décidèrent alors de sécuriser cette situation en s’assurant la loyauté du clan avec une place dans le conseil dirigeant. Sur ce, le clan Yhnfest resta dans le marais Hukutav à expérimenter ses maladies au service du Conseil de la Ruine… mais aussi pour eux-mêmes et surtout pour le Roi Cornu.
5) Généralités sur les skarniens : Maintenant que nous connaissons l’histoire des skarniens et leurs origines, nous pouvons un peu mieux les cerner.
Dans l’ensemble, un skarnien est plus petit qu’un homme. Rajouter à cela le fait qu’il se balade bien souvent penché ou à quatre pattes et on se retrouve avec des hommes-rats de la taille d’un nain. Il existe cependant des spécimens faisant jusqu’à 1m80, mais ces derniers sont rares. Les hommes-rats détestent la lumière, la faute à des millénaires passés dans les sous-sols. Ainsi, s’ils doivent aller à la surface, ils le feront exclusivement de nuit.
Un skarnien est donc un être peureux et lâche qui ne rentrera dans un combat que lorsqu’il sait qu’il va pouvoir le gagner (ou bien lorsque son supérieur le force à y aller). Ainsi, les skarniens ne combattront jamais seuls, ils chercheront toujours à être plus nombreux et à attaquer de dos. Si cela se passe mal, ils fuiront.
Ils sont des maîtres du mensonges et de la conspiration, donc si un skarnien vous propose une aventure incroyable ou quelque chose du genre, c’est qu’il a forcément une idée derrière la tête pour vous manipuler. Par contre, il ne pensera jamais aux conséquences de ses actes et il se moquera complètement de la vie d’autrui. Si un seigneur skarnien doit tuer la totalité d’un de ses régiments pour gagner, il le fera sans hésiter une seule seconde. Peut-être rira-t-il même en entendant les couinements.
Il faut aussi être conscient que chaque homme-rat, de l’esclave au seigneur de guerre, cherche à améliorer sa situation au détriment des autres. Ainsi, les skarniens sont les champions du système politique le plus complexe et le plus mortel qui existe. Rappelons tout de même que les skarniens sont encouragés à trahir leurs supérieurs pour occuper leur place. Ainsi, un homme-rat peut devenir un chef avant même que le cadavre de feu son supérieur n’ai touché le sol… Tout l’art de la chose étant de ne pas se faire prendre et de rejeter la faute sur un autre. Un seigneur doit ainsi se méfier de chacun de ses subordonnés et avoir plusieurs coups d’avance s’il ne veut pas recevoir un coup de poignard dans le dos quand il ne regarde pas. Mais il doit aussi faire attention aux duels fréquents lancés par ses rivaux, car en cas de défaite il est sûr de finir dévoré par ses congénères.
En résultat, un skarnien cherchera à frapper, moquer, insulter et exécuter les skarniens inférieurs pour s’assurer leur crainte (ce qui est équivalent au respect chez eux) et il se montrera servile et s’étalera au sol devant ses supérieurs pour leur montrer sa loyauté « sans faille » … Du moins jusqu’à la prochaine bonne occasion de faire s’effondrer un tunnel sur le museau dudit supérieur.
Bien évidemment, un skarnien ne reconnaîtra jamais ses torts et trouvera toujours une excuse pour rejeter la faute sur d’autres skarniens (souvent des esclaves d’ailleurs). Cet art du mensonge, car à ce niveau-là on peut appeler ça de l’art, est une véritable discipline olympique chez les hommes-rats et ils la mettront en pratique alors même que tous les incriminent.
Un spectacle particulièrement comique est de regarder un groupe de skarniens dans une pièce en train d’essayer de garder leur museau au bon niveau entre leurs supérieurs et leurs inférieurs pour afficher leur rang. C’est une technique simple pour affirmer sa supériorité parmi les dizaines d’autres inventés par cette race tordue. Mais les rangs sont parfois tellement flous qu’il est difficile de s’y retrouver. En résultat, le groupe entier va se mettre à gigoter son museau dans tous les sens en regardant partout autour d’eux jusqu’à ce qu’un seigneur en tue un pour la forme.
Les skarniens peuvent parler, ils ont même un système d’écriture à base runes et de marques de griffes. Le tout est rassemblé dans une langue appelée le Couinien. Pour un non-skarnien, le tout ressemble à une série de couinements incompréhensibles et seul quelques experts linguistes ont réussi à appréhender quelques nuances, mais ils sont bien loin de pouvoir comprendre ce langage. Le principe du langage skarnien est de lancer aussi vite que possible des phrases courtes, répétitives et pragmatiques. Tout doit être rapide et sans ambiguïté pour donner le maximum d’informations en peu de temps.
Les skarniens utilisent aussi divers types de langages autre que le simple parlé. Tout ce qui est langage corporel bien sûr pour montrer sa déférence devant un supérieur ou l’inverse, mais aussi par les odeurs. Les hommes-rats sont en effet capable de relâcher plusieurs types de musc pour afficher diverses émotions. Les plus connus étant le musc de la guerre et celui de la peur. Le premier est relâché quand un groupe massif de skarnien part à la bataille, l’adrénaline et le musc les pousse ainsi dans une frénésie meurtrière proche de celle de la Faim Noire et les troupes autrefois peureuses vont ainsi s’attaquer à des adversaires qu’ils auraient vus comme étant terrifiants quelques secondes plus tôt. Le musc de la peur, comme son nom l’indique est relâché quand ils sont terrifiés. Les skarniens le relâchent aussi volontairement pour indiquer leur crainte de leur supérieur en sa présence, ce qui est vu comme une marque de respect. Le musc de la peur est aussi une cause de défaite assez fréquente chez les skarniens et plus d’un seigneur de guerre a vu ses régiments bien organisés partir en retraite en paniquant parce que ledit musc avait été répandu au mauvais moment.
On notera aussi que dévoiler ses crocs en retroussant ses babines est une menace grave chez les skarniens. Donc si un humain ou autre chose sourit à pleine dents à un skarnien, cela comptera comme une déclaration de guerre.
Certains skarniens peuvent parler les langages humains ou autres. Il s’agit bien souvent de membres assez éduqués et donc venant des hautes sphères ou des messagers. Le Couinien laisse cependant sa marque et les skarniens ont une très forte tendance à répéter des mots pour se faire comprendre. De plus, ils parlent d’une voix suraigüe et avec des phrases courtes à la grammaire parfois douteuse. Et si les hommes-rats doivent mentionner le nom d’une espèce autre que la leur, ils parlent de la chose-(XXX). Ainsi on se retrouve avec les choses-hommes, les choses-vertes, les choses-barbes…
Exemples : « Bougez plus vite-vite, où jusqu’à l’os je vous fouette ! » , « Quoi-Quoi ? » , « Nous dire-dire ce que vous faites. Vous devez nous dire ! », « Attention, c’est une machine fragile-sensible… »
Il existe des femelles skarniennes, mais elles sont extrêmement rares et seuls quelques mineurs nains ont réussi à en apercevoir durant des expéditions contre les hommes-rats. D’après leurs descriptions, il s’agirait d’horribles choses d’environ trois mètres, semi-conscientes et apparemment incapables de faire autre chose que pondre des hommes-rats par dizaines. La vision d’un tel spectacle d’horreur fit que les mineurs firent aussitôt s’effondrer l’endroit.
Au combat, la vision d’une armée skarnienne en charge est proche du cauchemar ambulant avec une multitude de crocs, griffes et armes rouillés qui vous chargent en couinant et hurlant comme des forcenés. Mais si vous tuez le chef, attendez-vous à une débandade complète dans la minute qui suit.
De plus, si les skarniens ont une force armée puissante, leurs complots internes sont bien souvent la cause de nombreux ratés et d’autres échecs retentissants de leur race. Ainsi, si vous voyez un régiment skarnien exploser sans raison, ce n’est pas forcément de votre faute mais plutôt celle du sous-capitaine qui voulait se débarrasser de son supérieur en plein milieu de la bataille. Ou bien c’est qu’une de leurs inventions aussi destructrices qu’hasardeuses leur a sauté au museau. Ou bien un prophète gris a invoqué par mégarde un démon majeur de Balrath en plein milieu de ses troupes au lieu de lancer un sort pour les aider...
Donc retenez bien cette phrase : Le skarnien est le pire ennemi du skarnien.
6) La malénergieS’il y a quelque chose qu’une bonne partie des skarniens cherchent, c’est l’énergie bleue des nains. Ce liquide aux propriétés presque magiques est une ressource rare de premier choix pour les hommes-rats et ils l’utilisent dans la totalité de leurs inventions tordues et étranges. Cependant, les skarniens ne l’utilisent pas telle quel. A vrai dire, il la mélange avec de la magie provenant d’un technomage ou d’un prophète gris pour la transformer en un liquide verdâtre et fluorescent qu’ils peuvent parfois solidifier. Dans l’ensemble, il n’est absolument pas conseillé d’utiliser cette version corrompue de l’énergie bleue, seul les skarniens sont assez fous pour prendre les risques que cela implique.
Cette « malénergie », comme il l’appelle, est une version quelque peu corrompue de l’énergie bleue en cela qu’elle est plus destructrice mais aussi bien plus instable. C’est pour cela que les skarniens l’utilise principalement dans un but militaire pour animer leurs machines de guerre créée à partir de technologie naine récupérée sur le front ou sur les horreurs biologiques que le clan Moulgor déploie contre les vampires et les lycans. On en retrouve un peu partout dans leur empire et c’est pour cela que l’on associe souvent la couleur verte aux Skarniens… Pour eux, si quelque chose ne marche pas, c’est qu’il faut mettre plus de malénergie dessus.
Ce besoin presque frénétique d’utiliser cette ressource demande ainsi de grandes quantités d’énergie bleue. Du coup, les Skarniens sur le front de l’est font tout ce qui est en leur pouvoir pour trouver les mines naines et voler le plus possible de ce liquide sur les G.O.L.E.M qu’ils affrontent. De plus, il est possible qu’une figure encapuchonnée avec une voix suraiguë contacte occasionnellement des peuples de la surface pour demander à trouver de l’énergie bleue contre une compensation dépassant l’entendement… Mieux vaut se méfier de ce genre de propositions, car, en général, les skarniens ne respectent jamais leur part du contrat si cela ne les arrange pas. Mais comme les habitants de Duralas ne connaissent qu’assez mal les hommes-rats, à l’exception de leurs ennemis directs, bon nombre de pauvres hères se sont déjà retrouvés embarqués dans des quêtes dangereuses pour se faire assassiner à la fin.
Soi-disant, les hommes-rats auraient trouvés des sources du liquide bleuâtre dans leurs sous-sols, mais rien de tout cela n’a été prouvé et ces filons doivent être bien plus faibles que ceux des nains. Mais cela pourrait expliquer comment ils arrivent à aligner tant d’inventions bizarroïdes au combat…
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