Ronde. Pleine. Ronde. Complète. Panique. Pleine. Course. Ronde. Panique.

Amaryelle se cramponnait à ses vêtements. Elle fuyait le monde, le bruit, l'agitation mais surtout le risque d'être vu. La lune était pleine ce soir, ronde, complète. Et l'elfe avait beaucoup de mal à garder le contrôle. Elle savait que cela ne tiendrait pas longtemps, c'est pourquoi elle fuyait. Elle courait aussi vite qu'elle pouvait pour s'éloigner des autres.

Jamais assez selon elle, elle continuait de courir en serrant ses mains fermement à son haut. Il ne fallait pas qu'elle se laisse aller. Il ne fallait pas qu'elle perde le contrôle au quel cas le monstre prendrait le dessus.

Elle avait fini par rejoindre la grande route et se greffant à des marchands, elle avait quasiment rejoint la ville. En partant de chez elle, elle n'avait vu que le bon coté, découverte du monde, nouvelle connaissance dans différents domaines. Helas, c'était aujourd'hui. Aujourd'hui que le seul mauvais coté apparaissait. Enfin, disons plutôt le pire. La lune était là et elle appelait de pleine voix sa nature lupine.

La jeune femme ralentissait le pas. Assez loin, elle ne voyait plus qu'une vague lueur lointaine. Tant pis pour les histoires qu'elle louperait. Tant pis pour les petits qui avaient toujours envie de l'entendre jouer. Elle tenta de calmer sa respiration. En courant, elle avait eut moins de contrôle et elle devait maintenant se concentrer en fermant les yeux.

"Non... calme... doucement..."

Elle soufflait par la bouche doucement, longtemps. Puis se forçant à ne pas regarder le ciel, elle avançait dans le noir percevant ici et là, les bruissements des bestioles qui fuyaient à son arrivée. Cependant, même si ses sens étaient affûtes, Amaryelle était tellement préoccupée par les frissons qu'elle réprimait -Non, elle ne devait pas se laisser aller- qu'elle n'entendit ni ne sentit la présence d'un homme. Elle sursauta même quand elle frissonna au contacte de sa voix sur sa nuque. D'un bon, elle s'éloigna de lui.

Oui, elle avait peur. Pour elle ? Un peu... pour lui ? Un peu plus. Qu'est ce qu'il faisait là ? Elle devait se contrôler. Pourquoi n'était-il pas en ville avec les autres ? le.. contrôle... C'était trop dangereux ! Elle ne pourrait pas tenir toute la nuit. Déjà elle se sentait légèrement plus animal.

"Oui ! Non... je veux dire non... Que me veux tu ? Je... pourquoi t'es là ?"

Elle reculait, un pas après l'autre, il fallait absolument qu'elle s'éloigne de lui. Déjà parce que c'était un type hyper louche avec son visage dissimulé et son allure de bandit, mais aussi parce qu'elle craignait d'un moment à un autre devenir ce monstre dont elle même avait peur.

Amaryelle reculait un toujours un peu, mais l'homme continuait de l'agresser verbalement et il ne fallu ps longtemps pour qu'il en devienne violent physiquement. L'attrapant par le bras, elle se fit secouer comme un prunier. Déjà qu'elle avait du mal à se contenir, elle faillit se laisser avoir par le monstre. Résistant en serrant les dents, elle tenta de se dégager mais déjà il la menaçait de sa hache. Elle n'avait pas le temps de répondre, qu'il la fit tomber sur le sol.

Les deux mains derrière elle, elle ne se relevait pas luttant encore plus fort contre la rage que ressentait son monstre. Qui était il pour la traiter de la sorte ? Elle ferma les yeux prenant avec lenteur sa respiration. La lune semblait lancer tout ses rayons sur elle et l'elfe avait de plus en plus de mal à se contenir. Quand elle ouvra les yeux, elle ne croisa que son regard menaçant. Il semblait hésiter sur la manière dont il procéderait. Elle était dans une position faible, de part le fait qu'elle soit au sol et part le fait qu'elle devait lutter constamment contre elle même. Elle avait deux ennemis. L'inconnu et le monstre.

"Non ! Je... me suis isolée... J'ai peur de ce que je vais... de ce que je ne pourrais pas... contenir..."

Elle tenta vainement de se remettre debout mais elle sentait son esprit elfique se ramollir, et elle sentait en même temps une faim faire gronder son ventre. Ce n'était pas possible ! Pas maintenant ! Elle n'était pas assez isolée ! Elle joua des pieds et des mains pour reculer un peu, ses muscles commençaient à lui faire mal tellement elle luttait contre les effets de la lune. Certains de ses os se mettait déjà à craquer. Ce n'était pas le moment !

"Je... partez... vite..."

Elle se mit à tousser anormalement rauque pour une Elfe de sa taille. Elle se retourna sur ses genoux et tenta à nouveau de se mettre debout. Elle y parvint avec difficulté. Amaryelle se tournant vers lui n'était plus entièrement elle même. Son visage s'était un peu allongée et son nez s'était mué en truffe.

"Vraiment... partez... je..."

Plus Amaryelle luttait plus la transformation lui faisait mal et plus elle se détestait. Un a un ses os craquait dans son esprit et même l'humain aurait pu l'entendre si des paysans n'étaient surgit de nul part. Non, il ne devait pas être ici. L'elfe recula de quelques pas. Elle n'était plus une elfe, elle n'était pas encore un loup. A mi-chemin entre les deux, elle luttait de tout les forces qui lui restait pour ne pas laisser la lune la transformer complètement.

Elle n'entendit pas tout l'échange ses oreilles s'étaient changer pour celle d'un loup à l'ouï beaucoup plus fine. Elle perdait un à un ses sacs et ses vêtements alors que sa peau lisse laissait place à une épaisse fourrure blanche et rousse. Elle n'était plus elle même, elle ne gérait plus rien et était totalement spectatrice des actes du loup. Peut-être qu'elle ne s'avouait pas qu'elle était ce loup et que bien qu'elle ne l'accepte pas, c'était réellement elle. Inconsciemment, elle n'était actrice de ses actes. Mais sa peur lui faisait croire le total contraire.

Elle s'ébroua avant de pousser un long hurlement à la lune. Effet salvateur la louve retroussa ses babines en se tournant vers les humains, sans distinction. L'homme l'avait bousculer mais les autres venaient de l'insulter de monstre. Cela n'avait pas été clair dans sa tête mais leur façon de prendre leurs outils ne lui plaisait pas. Pas du tout ! Elle agita la queue en baissant ses oreilles. De sa gorge sortait un grognement qui signifiait clairement ses intentions.

D'un bond, elle sauta sur les paysans bousculant au passage l'homme qui semblait convaincu que c'était elle le monstre. Est ce que ce bon allait faire mouche ? Elle n'avait pas envie de les tuer, mais elle avait tellement faim !

[Amaryelle attaque Paysan éméché B]

Dans sa fureur, Amaryelle ne savait pas si elle avait fait mouche mais sous ses pattes et surtout ses crocs elle sentit la chair de l'humain. Le sang de sa morsure coulait sur ses babines et son museau lui masquant presque tout son odorat. Elle avala le sang qui s'était glissé sur sa langue avant de sentir du mouvement, l'humain qui l'avait maltraiter frappa à son tour quasiment en même temps qu'elle.

Bien rapidement elle sentit l'attaque du paysan. Elle grogna fortement en sentant un objet frapper dans ses côtes. Elle eut le souffle légèrement coupé mais la lune était toujours maîtresse de ses émotions et de ses actes alors elle ne prit pas le temps de reprendre souffle et esprit. D'un bond elle se dégagea de leurs emprises et se vengea sur l'homme qui lui avait porter un coup. Il n'était pas plus grand qu'elle quand elle était la bipède. Mais un peu plus mastoque, il était plus carré, plus large. Dans son esprit, elle cherchait rapidement le moyen le plus efficace pour s'en débarrasser.

Un coup de croc dans la gorge. Trancher la carotide pour s'y abreuvoir de son sang. C'était ça qu'elle devait faire. Elle avait faim, elle avait soif, et le repas était là devant gesticulant sans arrêt dans l'espoir de la frapper mortellement. Elle prit appuis sur ses pattes avant pour se mettre sur ses pattes arrières et venir faire bousculer en arrière ce paysan. Les deux pattes sur ses épaules elle prit le temps de le fixer sentant sa peur et sa crainte avant de fondre sa gueule dans son cou. S'il n'arrivait pas à se dégager, elle réussirait sans doute à le blesser à l'épaule et dans le meilleurs des cas, elle trancherait son artère.

[Amaryelle attaque paysan éméche D]

Le flot de sang coulait dans et sur sa gueule. Dans un grognement satisfait, Amaryelle avala ce sang et lâcha sa proie. Il n'en restait que trois, deux paysans et l'humain qui l'avait agressé. Mais pour l'heure, il semblait aux prises avec l'un des paysans. Presque à remord, elle ne s'en occupa pas. Elle ressentait ce besoin presque incontrôlable de manger, de tuer de se venger des coups qu'elle recevait, elle en venait aussi à vouloir venger toute les maltraitances passives qu'elle avait eut.  Devoir s'isoler, devoir se taire, devoir croire qu'elle était un monstre, et ce monstre voulait s'en venger, voulait punir ces gens pour toute les bêtises des autres.

Elle hurla à nouveau vers la lune alors qu'elle recevait un coup puissant dans la hanche. La louve ne pouvait définir l'objet qui l'avait frapper mais une sensation de froid lui fit comprendre que le coup avait été assez fort pour lui entailler la peau. D'un mouvement de tête, elle lança son regard vers l'homme qui l'avait blessé et montrant ses crocs encore ensanglantés. Le regard noir et des fourmillements dans les pattes, elle n'avait qu'une envie s'était de sauter sur le paysan pour le réduire en charpie.

La douleur irradiait dans sa patte arrière droite, et elle boitait un peu en se retournant complètement vers lui. D'un bond, elle se retrouva à ses pieds et comme pour le précédent, elle savait où elle devait mordre, arracher. La carotide. Cependant, il avait ses armes dans ses mains et cela rendait son cou quasiment inaccessible. Le sang appelait le sang. Elle n'avait pas envie d'attendre, de trouver la faille, de le voir baisser les armes. Ne protégeant que le haut de son corps, il jouait des jambes pour ne pas qu'elle y plante ses crocs et cherchait en même temps à la frapper de nouveau.

Plus rapide, Amaryelle attaqua son bassin en tentant de refermer avec force sa mâchoire sur son artère fémoral. Elle arracherait sans doute par le même coup les chaires se trouvant sur le chemin de son aine. Si elle y parvenait, il se viderait de son sang rapidement et ainsi la louve pourrait se retourner vers les autres assaillants. Dans le cas contraire, elle devrait attaquer de nouveau avant que lui même ne le fasse.

[Amaryelle attaque Paysan éméché C]

Le paysan s'était reculer du justesse avant que les mâchoires de la louve ne claquent. Amaryelle ragea intérieurement et plus encore quand il abattit sur son crâne et de toute ses faibles forces le manche de son arme de fortune. Légèrement sonné la louve recula en secouant la tête vigoureusement. Elle avait aussi râler en grognant.

Il avait essayer de la repousser et de la faire taire mais ce n'eut que le but du contraire. Elle était plus enragée encore qu'auparavant. La louve en venait même à avoir de la haine envers lui. Elle claqua les mâchoires en ignorant royalement l'humain qui achevait sa cible. D'un bon, Amaryelle, sauta sur le paysan. La gueule grande ouverte, elle attrapa son bras presque sous l'aisselle.

Dans le cas où elle toucherait son artère, l'homme se viderais de son sang comme il aurait pu le faire si elle avait atteint la fémoral. Elle ne lâcherait pas sa prise avant qu'il soit totalement pâle, vidé de sa vitalité rouge. Si une fois encore elle échouait, elle n'abandonnerais pas et repartirais à l'assaut.

[Amaryelle attaque Paysan éméché C]