Pseudo : Charlie

Âge : Celui de la raison. Et de boire de l’alcool aussi.

Classe/métier : Je glande au bureau, celui de ma maison. Je bosse aussi de temps en temps.

Hobbies/activités : Je vous présente Wacom Intuos Pro. C’est ma meilleure amie. Ensemble, on gribouille, et parfois on fait des planches de BD aussi. Et ça c’est Word. C’est lui qui m’aide à faire cette fiche, et aussi à écrire un roman en trois tomes sur lequel je travaille depuis huit ou neuf ans. Word et moi, on est vraiment des amis de longue date.

Couleur préférée : Blouge.

Opinion sur le forum : Complet sans être trop dense, et surtout, hourra ! de l’activité.

Comment as-tu connu ce forum ? Sur l’Antre du RPG, un forum qui répertorie d’autres forums. Forumception.


   




Nom : Saünee Starvation

Âge : Une vingtaine d’années d’apparence, mais près de soixante années d’existence, et il est pas encore grand-père.

Sexe : pâle masculin

Race : Vampire oméga

Classe envisagée : Guérisseur, mais pas avec la magie, plutôt dans le sens où il connaît très bien les plantes médicinales et autres remèdes naturels. Herboriste quoi (parce qu’assassin c’était trop prévisible, m’voyez). Du coup, j’envisageais ça comme une source de revenus, mais j’ignore si cela est possible sur le forum. Sinon, on trouvera un autre arrangement en discutaillant un peu.

Ce qu'il aime : La nuit, la forêt (de préférence les deux en même temps), passer du temps dans son laboratoire, goûter de la nourriture qu’il n’est pas censé manger (même s’il doit tout vomir après), dire/faire des conneries (surtout en dire).

Ce qu'il n'aime pas : Sa condition de vampire, être affamé (par extension, devoir gérer ses crises qui le rendent dangereux), les belles paroles (quand les actes ne suivent pas), les Seigneurs Vampires.

Situation amoureuse : Seulement auparavant, dans son ancienne et paisible vie humaine, il avait une belle situation de ce côté-là. Il est désormais seul.

Code du règlement : Le Raüne et la Saünee (validé par Dougal)

Voie Standard ou Voie Spécialisée ? Standard

{Facultatif} Un pouvoir particulier ? Saünee possède un don pour ce qui est de surprendre –dans tous les sens du terme- mais ici, il est surtout question de l’effet de surprise. Sa force n’étant pas très conséquente pour un vampire, ses capacités compensent ce défaut de fabrication ; dans la nuit, ou bien dans n’importe quelle zone plongée dans la pénombre, il est capable d’effacer sa présence dans l’ombre. S’il ne bouge pas trop, même des yeux nyctalopes le confondront avec une ombre, même l’oreille la plus fine ne détectera pas sa respiration, de même qu’un odorat développé ne percevra que l’odeur diffuse, et non précise, du vampire ainsi dissimulé. Bien sûr, cela ne lui est d’aucune utilité en plein jour (période durant laquelle il ne sort que rarement), et sa présence sera automatiquement révélée s’il se déplace trop vite, ou trop tout court.


Souhaitez-vous activer le mode hardcore pour votre personnage ? Nope, du moins pas pour l’instant.

   


Selon des critères vampiriques, Saünee n’est qu’un avorton rachitique, un succédané de prince de la nuit, un résidu de vampire… Bref, il n’est pas l’irrésistible beauté gracieuse appréciée des Seigneurs Vampires ; assez petit, il ne mesure qu’un mètre soixante-dix environ, et sa maigreur n’aide pas à le rendre plus impressionnant. Du moins, cela ne lui ajoute pas de la carrure, si vous voyez ce que je veux dire. Selon des critères humains, son corps assez squelettique a effectivement quelque chose d’impressionnant ; ses omoplates et ses côtes sont saillantes, de même que les os de son bassin. D’un côté comme de l’autre, il n’en est pas moins un avorton rachitique, du moins en apparence, car malgré sa maigreur, sa faible force vampirique surpassera toujours celle d’un humain. Ses traits, bien qu’assez fins, sont trop éreintés par le virus pour être vraiment considérés comme beaux, mais on devine qu’il a dû l’être, avant. Sa pâleur fait d’autant plus ressortir le noir charbon de ses cheveux indisciplinés, tout juste assez longs pour recouvrir sa nuque.

Ses yeux, étrangement, ont toujours un éclat très humain qui lui donnerait presque un air vivant ; de couleur sombre, ils sont en réalité devenus rouges, mais dans l’obscurité ou ne serait-ce que la pénombre, ils paraissent toujours noirs. Et étant donné l’affinité qu’a Saünee avec la lumière du jour, peu de gens remarquent la véritable couleur de ses iris. Ses yeux en amande sont cependant expressifs, malgré les profonds cernes sombres qui les soulignent. Lorsqu’il sourit, lorsqu’il parle, lorsqu’il plaisante, on se rend compte que quelque chose, qui prend racine dans son ancienne vie, a survécu à sa mort. Malgré son apparence maladive, voire cadavérique selon certains, son regard n’a pas complètement perdu sa chaleur d’antan. Ce qui peut en revanche faire perdre de la chaleur à son expression d’habitude amicale, blasée ou encore provocatrice, ce sont bien ses quatre longues canines qu’il découvre parfois dans un rictus d’agressivité. Ces mimiques, accompagnées de grondements inhumains, ressemblent trait pour trait à celles d’un loup menaçant. Ses crocs sont malheureusement visibles assez facilement, et cela oblige Saünee à nouer un bandana derrière sa nuque, afin de recouvrir son nez et sa bouche. Cela suffit généralement à cacher sa nature aux moins curieux lorsqu’il se voit obligé de sortir ou de rencontrer des gens. Il prétexte toujours une sensibilité accrue à l’air vicié, ou encore une maladie qu’il ne souhaite pas propager.

Pour atténuer –ou plutôt masquer- la maigreur de sa silhouette longiligne, il sort toujours avec un manteau noir muni d’une capuche profonde, de type cache-poussière* ; assez long pour couvrir son corps jusqu’au milieu des tibias, il a le mérite d’avoir une coupe plutôt droite au lieu d’être cintrée. En-dessous, des bottes et un pantalon de toile sombre, de même qu’une simple chemise, lui suffisent. Après tout, étant déjà mort une fois, il ne peut mourir de froid (ha ha, vous l’avez ?)
Son corps est d’ailleurs toujours d’une froideur cadavérique, ses muscles (le minimum syndical qu’il possède afin de déplacer sa carcasse décharnée) ont la rigidité de la mort sous sa peau blafarde, ce qui est pour le moins désagréable au toucher. Bref, contrairement à ses homologues Alphas et Bêtas (ceux pour qui le virus a « fonctionné »), Saünee n’est pas un vampire en pleine forme et bien conservé. D’ailleurs, son état va continuer d’empirer au fil des années, l’amaigrissant davantage, rendant ses crises de famine plus violentes, plus fréquentes, jusqu’à ce que le virus ait finalement raison de lui. Dans combien de temps ? Le vampire n’en sait rien. Vite, il l’espère.


* Il s’agit d’un manteau long avec une sorte de cape plus ou moins longue sur les épaules.





Plus souriant et avenant que ses congénères Alphas, Saünee est à première vue étonnamment sociable et facile d’accès ; il sourit facilement, parle volontiers avec n’importe qui indifféremment de la race (exception faite des autres vampires, de qui il se méfie, et envers qui il a du ressentiment, surtout les Alphas). Il a également un sens de l’humour parfois morbide, et ce sens de l’humour se mue en répartie agile et en piques cinglantes lorsqu’il s’adresse à quelqu’un qu’il n’apprécie pas particulièrement. Envers ces gens, Saünee sera rarement violent, mais impossible de se méprendre sur ses sentiments véritables ; lorsqu’il n’apprécie pas quelqu’un, il le fait savoir d’une façon ou d’une autre.

Audacieux dans sa manière de s’exprimer, le vampire l’est également dans sa façon de vivre ; en le voyant ainsi, avec son apparence maladive et presque squelettique, on ne s’attend pas à ce qu’il ose sortir de son antre (dixit son laboratoire expérimental) ; pourtant, même s’il passe beaucoup de temps enfermé (généralement la journée), il n’hésite pas à s’aventurer loin dans la forêt ou dans une autre ville s’il a besoin de quelque chose (un ingrédient pour les potions qu’il a l’habitude de concocter, par exemple). Ces élixirs sont assez variés ; ils peuvent servir à combattre certaines maladies, et ce sont généralement ceux qu’il vend le plus.

Mais depuis que Saünee a été transformé, ses talents d’herboriste lui servent à titre très personnel ; avec le temps, il est parvenu à créer une décoction spéciale lui servant à réfreiner ses crises de famine. En effet, il lui arrive régulièrement d’avoir de grandes difficultés à contrôler sa soif de sang. S’il n’agit pas, sa raison n’a plus d’emprise sur lui ; il se met alors en chasse et plante ses crocs dans la gorge du premier malheureux isolé dans une rue déserte. Lorsque le vampire sent que sa soif devient irrépressible au point d’être dangereuse pour son entourage, il utilise ce qu’il lui reste de lucidité pour chauffer cette décoction, et en faire une inhalation puissante qui finit par le calmer. En réalité, il s’agit plutôt d’une puissante drogue, car cela le laisse dans les vapes pendant plusieurs heures avant qu’il ne reprenne complètement ses esprits. Pour éviter un accident et ainsi détruire sa couverture, Saünee reste prudent ; il ne s’éloigne jamais trop de chez lui lorsqu’il va en ville, ne prenant ce risque que lorsqu’il se rend dans des endroits déserts, comme la forêt, située plus au Nord.

En effet, Saünee a gardé beaucoup de côtés humains de son ancienne vie. Il reste quelqu’un de sympathique et de relativement sociable, même s’il est aussi assez maladroit avec la gent féminine. À première vue, il peut même paraître un peu naïf, mais cette apparence-là est tout ce qu’il y a de plus trompeur. Le jeune vampire est quelqu’un de méfiant, prévoyant et sachant prendre ses distances avec les personnes en qui il n’a pas confiance. Il sait généralement reconnaître ses amis, et se montrera particulièrement dévoué envers eux, tout comme il saura se montrer excessivement cruel envers ses ennemis.

Lorsque je dis plus haut que Saünee espère mourir vite, il lui arrive en fait de l’espérer. Il ne ressent pas continuellement l’envie de mourir (pour de bon), puisque d’une certaine manière, il se maintient en vie et garde secrète sa vraie nature pour éviter d’attirer l’attention ou de provoquer la panique autour de lui. Seulement, à certains moments, il lui arrive de craquer. De la même manière que ses crises de famine surviennent, des envies suicidaires peuvent le prendre, bien que ces moments soient plus rares. Saünee restera alors des heures dans son laboratoire (pour changer), et tentera de concocter une potion capable de tuer un vampire. Des tentatives bien inutiles, car au mieux, ses décoctions douteuses lui donnent une atroce indigestion, au pire il perd connaissance et se réveille quelques minutes ou quelques heures plus tard. Et pour cause, les vampires sont immortels et plus résistants que les humains, y compris un vampire aussi piètre que lui. En tous cas, ils meurent difficilement sous la virulence d'un poison... Il n'a encore jamais tenté de se blesser plus gravement, mais cela pourrait bien lui arriver, car la simple pensée que seul le virus puisse le tuer un jour l'emplit d'une frustration morbide.

   


« Il y a quelqu’un ? »

Le jeune bourgeois entra avec une grande dose d’hésitation dans l’échoppe, dont l’air embaumait toutes sortes de fragrances végétales. Les locaux avaient été rénovés seulement quelques mois auparavant, mais à ce que l’on disait, un alchimiste très talentueux en était maintenant le propriétaire. Ou bien un herboriste, le jeune fils de marchand n’en était pas très sûr… En tous cas, ce mystérieux personnage saurait sûrement lui procurer ce dont il avait besoin. Certes, il n’avait pas beaucoup d’argent sur lui, mais il espérait en avoir assez pour acheter la potion de virilité qu’il cherchait depuis un bon moment… à vrai dire, depuis qu’il avait rencontré sa future bien aimée.

« Hé oh ? »

Personne ne daigna lui répondre. Le jeune bourgeois commença à tapoter du pied sur le plancher, contenant à peine son impatience. L’échoppe semblait déserte, pourtant il faisait grand jour, et tous les commerçants étaient censés s’occuper activement de leurs clients… Or, il eut beau appeler, taper frénétiquement sur la petite sonnette posée sur le comptoir, personne ne se présenta.
Pourtant, le jeune homme ne tourna pas les talons ; il se mit à scruter le désordre de papiers, livres et rouleaux parcheminés éparpillés sur le comptoir de bois sombre. Un petit carnet muni d’une couverture de cuir protégeant ses pages épaisses et jaunies par le temps. Sur la petite sangle reliée à la quatrième de couverture et servant à fermer le carnet, un sceau de cire rouge sombre était accroché. Des traces de cette même cire maculaient encore la couverture. Cet objet avait été scellé une fois, puis descellé. Cela intrigua le jeune bourgeois qui, poussé par la curiosité, ouvrit le carnet. Après tout, personne n’était présent dans l’échoppe, et ce n’était pas lui qui avait décacheté la sangle. Il se mit alors à lire des passages au hasard, mais dans l’ordre chronologique.


Je m’appelle Saünee Starvation. Ce carnet sera à la fois un journal de bord et un livre de fabrication. Alors bien sûr, n’espérez pas lire les prochaines pages et vous en sortir sans avoir ingéré une petite potion d’amnésie.
Je vis seul dans un modeste local à Kastalinn. Il fait poussiéreux, c’est sombre, à moins que ce ne soit le contraire ? Enfin bref, pour qui sait quoi en faire, ces quelques mètres carrés peuvent devenir un chez soi confortable et pratique. Depuis le temps que je rêvais d’avoir mon propre laboratoire expérimental… Même si je ne compte pas rester ici toute ma vie, cet endroit me permettra de prendre mon envol. Je dois faire cela seul, pas à pas ; mes parents sont trop pauvres pour songer à m’aider dans ma vie d’adulte, et ce ne serait pas juste à leur égard que je leur demande une quelconque aide. J’en viens à être soulagé que mon père soit aussi autoritaire et sans appel, car ma mère, dans son infinie bonté, aurait cherché à faire quelque chose pour moi.
Désormais, ma formation est terminée. J’ai les qualités requises pour être un herboriste moyen, l’expérience du métier viendra avec le temps, je suppose. C’est ce qu’ont dit les chamanes qui m’ont enseigné l’art des potions. En attendant de pouvoir vivre, je survis avec ce que j’ai, et je tente d’obtenir ce que je n’ai pas.


Le lecteur clandestin tourna quelques pages en lisant seulement quelques mots. Potions. Guérir. Projets…
Puis il s’arrêta sur un passage.


Un enfant était gravement malade en ville aujourd’hui. Je n’ai pas vraiment été appelé, mais je me suis rendu sur les lieux dès que j’ai appris la nouvelle. Sauver cet enfant, ainsi que faire mes preuves, aurait été la meilleure chose qui puisse m’arriver depuis que j’habitais ici. Seulement, alors que j’arrivais sur les lieux, un autre guérisseur arrivait en même temps que moi. Une guérisseuse. En m’ignorant complètement –et même en m’écartant sans vergogne de son chemin- elle s’est précipitée au chevet de l’enfant. Je l’ai rejointe sans me laisser démonter. J’ai eu raison, car même si son arrogance m’agaça, l’expérience qu’elle avait malgré son jeune âge fut une source d’enseignement. Elle a sauvé le garçon malade, mais je reste frustré. Frustré qu’elle ait été aussi efficace, et en plus de cela, aussi arrogante et suffisante envers moi. Mais la vie nous apprend à ne pas se décourager devant ce genre de personne. Au fait, elle s’appelle Gehata. Et un jour je lui ferai payer son menton levé et son regard de fouine.

Le garçon souriait devant ces lignes. Cependant, la troisième phrase de la première page du carnet de Starvation lui restait en tête, et il évita de lire les pages contenant des listes d’ingrédients destinés à fabriquer des élixirs bien précis. Il ne put s’empêcher de lire les occasionnels commentaires en bas de page :

* Cette composition-là ressemble davantage à une drogue qu’à un remède, mais ce serait dommage de déchirer la page et de la brûler. Je garde.

* Note à moi-même : la ventouse de poulpe et les pétales de fleur de Belladone sont d’excellents ingrédients pour un masque capillaire qui rend les cheveux bleu électrique. Il faut encore que je trouve comment commercialiser cette merveille… En tous cas je ne sortirais pas avant quelques jours. Et à l’avenir, j’arrêterai de tester mes expériences sur moi-même.

Le client sourit de plus belle et tourna les pages pour en revenir à l’histoire personnelle de ce Saünee Starvation.

Les gens demandent vraiment des potions pour n’importe quoi. Hier soir, juste avant la fermeture de mes portes, une femme s’est ruée dans mon échoppe pour m’acheter un aphrodisiaque. C’était sa nuit de noces. Elle aurait pu s’y prendre avant… Mais travailler de nuit ne m’a jamais dérangé. Je l’ai donc faite patienter une heure ou deux, le temps de prendre sa commande, après qu’elle m’ait fait la promesse de revenir me parler, pour que j’aie une idée de l’efficacité de mon travail. Elle a fait les yeux ronds avant de sortir de l’échoppe sans un mot. Outrée.
De mon côté, j’ai recroisé la route d’une certaine Gehata. Nous travaillons dans le même secteur, alors se croiser est inévitable, je suppose… Bien que notre première rencontre remonte à quelques mois, elle m’a reconnu. Et elle m’a souri. À croire que je l’avais vraiment marqué. Enfin, plutôt ma maladresse et mon inexpérience. Après ces quelques mois, je l’étais un peu moins. Enfin, moins maladroit dans mon travail, mais toujours autant avec les femmes. Elle ne semble pas s’en accommoder. En fait, on s’est rencontrés plusieurs fois au cours des dernières semaines, et à chaque fois j’ai eu l’impression de découvrir une facette différente de sa personnalité. Elle est jolie, je dois l’admettre ; pas très grande (moi non plus je ne le suis pas), brune, des yeux verts pétillants, quelques taches de rousseur… Elle est aussi forte de caractère, combattive, mais extrêmement généreuse et talentueuse. Elle exerce le même métier que moi, et connaît un nombre incalculable de plantes, de venins, de champignons et autres éléments naturels qu’elle combine à sa guise pour concocter toutes sortes de remèdes. Gehata semble s’intéresser davantage à la médecine qu’à autre chose, cependant. Je suis plus polyvalent, et certaines de mes recettes l’ont faite rire aux larmes. Elle m’a aussi appris plein de choses. En fait, elle n’est pas si terrible que ce que j’avais pensé. Au lieu de nous faire de la concurrence, je pense plutôt que nous nous sommes rapprochés pour nous améliorer l’un l’autre. C’est une bonne chose. Je crois.


Le jeune bourgeois feuilleta davantage, préféra une fois de plus passer les listes d’ingrédients, et voulut poursuivre l’histoire comme s’il était en train de lire un roman :

Ces derniers temps, les rats de la ville sont devenus roses. Les gens s’interrogent, mais quand je lui ai fait remarquer leurs expressions ahuries, Gehata s’est mise à pouffer de rire derrière les carreaux de son échoppe. Je l’ai imitée. Après tout, c’était notre œuvre. La première expérience que nous avons tentée ensemble, trois ans après notre toute première rencontre, au chevet de l’enfant malade. Étant une guérisseuse plutôt douée, je craignais qu’elle trouve mon style plutôt stupide, mais elle adore. Tant mieux.


Le client, plus le moins du monde impatienté ou outré, allait tourner les pages lorsqu’un détail l’interpella. Jusqu’à maintenant, les pages qu’il avait tournées étaient certes, jaunies par le temps, et l’encre noire était sèche depuis longtemps, parfois même légèrement effacée… mais le papier était propre. À partir d’une certaine épaisseur, si l’on regardait le carnet par la tranche, il y avait des taches sombres. D’un rouge marron caractéristique. Le jeune homme n’était pas idiot ; il reconnut très bien des tâches de sang, en grande quantité. Comme si à un certain moment, l’histoire se teintait d’une touche d’horreur mystérieuse.
Soudainement inquiet, il tenta de se rassurer ; Saünee s’était peut-être blessé lors d’une expérience risquée ? Il commença alors à se poser d’autres questions, pourtant plus évidentes : d’après ce qu’il savait de Saünee Starvation, cet alchimiste était jeune, presque aussi jeune que lui. Et ce carnet semblait vieux d’au moins un demi-siècle. L’avait-il vraiment écrit ?
Intrigué par le sang, qui maculait un passage tout proche de l’endroit où il s’était arrêté, le jeune client poursuivit sa lecture.


J’ai vendu mon échoppe. Gheata a vendu la sienne. Nous en avons trouvé une plus spacieuse, plus pratique, plus proche des avenues principales et du regard des gens, située à Stellaraë. À présent, nous sommes deux, après tout. À vrai dire, je n’avais jamais imaginé exercer mon métier aux côtés de quelqu’un d’autre. L’idée ne m’était tout simplement pas venue à l’esprit, mais aujourd’hui, pour rien au monde je ne ferais marche arrière. Gheata a apporté dans ma vie un bonheur dont je n’aurais pu soupçonner l’existence si j’étais resté seul.
Je vais éviter de me lancer dans des élans poétiques de peur de renverser la guimauve sur ces pages, mais je pense écrire beaucoup moins souvent désormais. Le vide de la solitude n’a plus besoin d’être comblé par ce vieux carnet.


Pour l’instant, rien n’expliquait le sang. Le lecteur clandestin s’attendait alors à quelque chose d’autant plus violent et soudain. Une sourde angoisse l’envahit progressivement alors qu’il tournait lentement les pages jusqu’à celles portant la souillure rouge. Il avait déjà oublié le motif premier de sa venue.
Sur la page qu’il fixait désormais, le sang avait visiblement giclé d’une large entaille pour éclabousser le papier épais, et empêchait désormais d’en lire les mots. Des mots touchants.

Gheata… Élixirs à l’hélium… La pièce résonnait de rires farfelus… Soirée inoubliable, que j’ai voulu immortaliser sur mon vieux journal. Nous avons même parlé de


Purement et simplement, la phrase stoppait là dans une affreuse rature, comme si celui qui tenait la plume avait été soudainement interrompu. Le sang qui maculait la page racontait le reste de l’histoire. Et les autres pages aussi, même si beaucoup de mots étaient illisibles. Le sang avait traversé plusieurs couches de papier, et un détail choquait à présent ; l’écriture avait changé. Elle appartenait à la même personne, mais elle n’était plus aussi fine et naïve. Plus anguleuse, le trait avait gagné en maturité.

Un bruit… sous la fenêtre… la porte… brisée… Une silhouette immobile…
J’ai couru, mais elle…
Plus rien à faire…
Son corps gisait dans une auréole de sang.

Je retrouverai ce monstre.
Elle mourra.


Il tournait les pages de plus en plus frénétiquement. Désormais, elles étaient vides, hormis les taches de sang qui s’estompaient à mesure que les pages étaient tournées. Vides. Complètement vides. Muettes. Pas un seul mot.

Puis, la plume recommença à parler. Toujours cette écriture aux boucles anguleuses, mais cette fois avec un trait plus posé, plus assuré. La colère s’était estompée, même si elle était toujours là.

Cette antiquité parcheminée couverte de cuir est restée muette très longtemps. J’ai failli la brûler avant mon déménagement, mais je n’ai pas pu me résoudre à m’en séparer. Alors ce carnet a pris la poussière pendant de nombreuses années au fond d’un tiroir, dans mon échoppe d’Ishtar.
Il y a deux mois, j’ai assisté à l’enterrement de ma mère. Ce qui est normal, même si j’en ai ressenti une grande tristesse ; j’aurais voulu lui dire au revoir, lui parler au moins une fois avant de disparaître à Ishtar. Je n’en ai pas eu le courage, pas après la mort de Gheata. Pas après ma propre mort.
Ce qui est moins normal en revanche, c’est d’assister à l’enterrement d’êtres plus jeunes que soi-même. Des amis, des patients que j’ai connu lorsqu’ils étaient enfants… Morts de cause naturelle, paisiblement dans leur lit, après une vie complète. J’ai l’impression que la mienne a été mise en suspens. Je commence seulement à réaliser à quel point je suis hors de tout. Hors du temps, hors de ma propre société.
Je suis un vampire.
Un vampire que le virus détruit à petit feu ; mon estomac ne supporte plus aucune nourriture, hormis le sang frai. Et encore, il m’arrive d’être malade, d’avoir des accès de faiblesse étranges, ou encore des crises effrayantes. Je m’en réveille en ayant l’impression d’avoir fait un cauchemar.
Si seulement…

Soudain, la porte située au fond de l’échoppe –menant certainement aux appartements personnels de Saünee- s’ouvrit sur une silhouette drapée d'un long manteau noir. Un bandana triangulaire masquait le bas de son visage blafard, mais laissait voir ses grands yeux sombres et profondément cernés. Les pans de son manteau étant ouverts et légèrement écartés, on devinait sa maigreur alarmante sous une chemise délavée et un pantalon de toile sombre.

« Oh, » fit-il en remarquant la présence de son client. « Excusez-moi, j’ai le sommeil d’un mort, vous savez ce que c’est- »

Il coupa sa phrase lorsque ses yeux tombèrent sur ce que le jeune marchand ahuri tenait entre ses mains. Saünee resta un moment interdit, puis soupira longuement en secouant la tête d’un air désolé.

« La curiosité est un signe d’intelligence, » dit-il calmement. « Malheureusement, elle est aussi un très vilain défaut, parfois. »

Sa voix trahissait sa jeunesse, mais elle était un peu rauque, comme usée. Une voix qui s'était brisée et réparée plusieurs fois. Et le jeune bourgeois savait maintenant pourquoi.
Le carnet lui glissa des mains alors qu’il tentait de formuler une phrase cohérente.

« J-je suis… désolé… je ne voulais pas… »

« Je me doute bien que tu ne voulais pas, pourtant tu l’as fait. Ne t’en fais pas, je ne t’en veux pas. Par contre, j’ai horreur qu’on viole ma vie privée de cette façon. »

Le jeune fils de marchand se dit qu’il ne sortirait pas d’ici vivant. En venant ici avec son père, il s’était attendu à être attaqué par des pirates, mais jamais il n’aurait pensé tomber sur un vampire dans son antre… Et encore moins connaître son histoire. Il aurait quand même préféré vivre.
Avant qu’il n’ait pu recommencer à balbutier, Saünee était déjà devant lui, ses yeux sombres –rouge sombre- plantés dans les siens. Un coup dans le plexus solaire, et le jeune marchand perdait connaissance.

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Note à moi-même : penser à ne pas laisser cette vieillerie traîner sous tous les regards. Elle va d’ailleurs retourner à sa place, au fond d’un tiroir. J’aimerais éviter qu’un autre jeune blanc bec s’en empare et le lise comme un roman d’aventure. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus aucun respect de la vie privée.
Si jamais un autre curieux lit encore ces lignes, qu’il se rassure, je n’ai pas tué l’importun. Il s’est réveillé au bord de la plage au petit matin, avec un énorme trou de mémoire et un arrière-goût de Belladone aux ventouses de poulpes…




Parfois, il rêve de trouver l’élixir qui mettra fin à ses jours, comme pour parfaire ses connaissances et sa carrière d'herboriste. D’autres fois, il rêve d’en concevoir un qui lui rendra sa vie humaine, mais à quoi bon ? Plus aucun de ses proches n’est encore en vie. D’autres fois encore, il rêve d’étriper Sa Seigneurie Vampirique étant responsable de sa mort, et de celle de sa bien-aimée.

Bienvenue en Dùralas!

Je suis le Praetor Primaris, modérateur de RP. N'hésite pas à m'envoyer un mp si tu as une question ou à m'attraper, moi ou un des membres du forum sur la ChatBox (lorsqu’on y est).

Je te souhaite une bonne journée et un bon voyage en nos contrés!

Salut et bienvenue à toi !

Il reste encore des choses à faire, dont l'avatar. Je te souhaite donc bon courage pour finir ta fiche !
Je m'occupe d'abord de cacher le code du règlement.

Bonne soirée

Ton personnage semble prometteur, du coup je passe faire un coucou de vampire Alpha avant de te dire à bientôt pour un commentaire plus construit.

En tout cas pour le moment, ton style est une délice. ohohoh. J'imagine que ton cadavre personnage le sera tout autant.
Byyyyyyye.

Merci beaucoup ^^ d'ici le 20 septembre tout devrait être dans l'ordre

Après avoir lue ton histoire, ma foi, je suis absolument enthousiaste d'avoir affaire à Saünee.

Le récit est mené avec un grand respect littéraire du genre vampirique, la prosopopée que tu utilises pour ta défunte Gehata, est déjà annonciatrice de la mort omniprésente, l'amour qui transpire au travers d'une expérience, sur des rats, est à lui seul un délicieux mélange de glauque et de coloré. Bref, on a tout pour une diégèse intéressante, c'est bien ficelé.
Et puis le fait de placer le lecteur dans l'histoire grâce à ton personnage du jeune bourgeois est une habile idée.

J'aime bien Saünee, Styx le détestera pour sa nature de "gentil" vampire, Oméga et affaibli, mais ce personnage qui est curieux et herboriste est intéressant à lire, est une plus-value dans le forum. Il a du caractère, une aura qui lui est propre.

J'espère que tu resteras très longtemps l'ami, ton écriture est délicieusement menée.

PS : J'ai hâte de découvrir ton avatar.
PS 2 : Le bourgeois s'est réveillé avec les cheveux bleus électriques, du coup ?

*essaie vainement d'attraper toutes les fleurs jetées*
Waouhwawa merci beaucoup pour ce commentaire !
J'imagine bien que Styx ne le portera pas dans son coeur à vrai dire Saünee non plus... Cependant, content que son histoire te plaise ^^

Ma foi je compte bien rester le plus longtemps possible parmi vous ^^
Moi aussi j'ai hâte de me pencher sur cet avatar o/ (d'ailleurs, question à ce sujet, tous types d'avatar dessiné est accepté ? Indifféremment du style, j'entends ? Parce que le mien est à mi-chemin entre le manga et la BD selon le perso dessiné).

Et oui le pauvre bougre est rentré chez lui avec quelques modifications capillaires XD il a dû comprendre pourquoi les passants le regardaient de travers seulement lorsqu'il s'est retrouvé face au miroir de sa salle de bain...

Le style BD / Manga ne pose aucun problème, surtout que c'est toi qui le fait donc je pense parler d'une voix commune en affirmant qu'a contrario tu n'as que des encouragements quant au dessin. :p

PS : Je ne jette pas de fleurs, faut bien reconnaître de l'excellent taf quand on en voit. ET MOI AUSSI JE VEUX DES CHEVEUX BLEUS ! VIENS RP ! :'D

Parfait =D j'vais me régaler alors. Je ne me souviens pas non plus avoir lu qu'un délai était imposé pour l'achèvement d'une fiche (si c'est le cas vous me donnerez une fessée), donc j'espère que ça ne dérangera pas si l'avatar met plus longtemps que l'histoire à arriver.

Je te réserve un lien RP o/ Meilleur ennemi ça sonne bien xD

Désolé pour le retour, je te valide enfin !
Bienvenue à Dùralas, j'espère que tu t'y amuseras. Sympa l'avatar, j'avais peur au début qu'il fasse trop manga, mais il va très bien comme ça

Par contre.
Oh mon dieu. C'est génial ! J'ai adoré ton personnage et ton style. L'histoire est superbe, la forme, le fond, tout ! Mes félicitations, j'ai dévoré ton histoire ^^ J'espère bien que tu vas rester très très longtemps chez nous ^^

Cette superbe fiche mérite 6 points de récompense, que voici :
> Alors c'est comme ça qu'on fait ? → +20 points d'expérience, soit un total de 120 xp.
> Faits d'armes → + 1 arme T2, soit une Dague de novice : 5 dégâts ; coût : 30 pièces d'or
> Première paye ! → +30 pièces d'or, soit un total de 50 po.
> Ça me rappelle ma jeunesse... → +40 points d'expérience, soit un total de 160 xp.
> Bottes puantes ! → + 1 paire de bottes T2, soit des Bottes de cuir : +36 vitesse ; coût : 45 Pièces d'o
> Je suis riche, vous savez ? → +50 pièces d'or, soit un total de 100 po.

TOTAL : 160 points d'expérience, une bourse de 100 pièces d'or, une Dague de novice (5 ; 30po) et des Bottes de cuir (v+36 ; 45 po)


Je te souhaite de très belles expériences (dans tous les sens du terme) à Dùralas. Hâte d'en voir plus

Bonsoir Saünee et officiellement bienvenue sur Dùralas !

Je m'excuse pour le retard, franchement, c'est la première fois que je suis aussi en retard pour une présentation de fiche, Shame on me, vraiment ! Ton personnage est tout à fait intéressant, j'aime beaucoup le côté du background vampirique que tu as développé avec les types de vampire, c'est très bon et ça annonce du lourd pour la suite des événements.

Ton écriture est fluide, agréable à lire, et il n'y a pas de faute, c'est vraiment très plaisant à lire . Bravo pour ton avatar, il représente vraiment bien ce côté "rachitique" je trouve, c'est sympa. Pareil pour ton pouvoir, il est tout à fait admissible en RP vue ta race. Et c'est aussi chouette que tu viennes d'Antre RPG, effectivement, ici, tu auras de l'activité à foison

Merci pour cette belle présentation. Je te valide en t'attribuant tes bonus !

Si tu as des questions, n"hésite pas à demander ici, par MP ou sur la Chatbox

Content que l'avatar convienne, j'avais peur qu'il ne fasse pas l'unanimité x)
Merci à tous les deux

Bienvenu à toi !!

Bienvenue très en retard Saünee !

Que ta fiche est plaisante à lire, un nectar pour les yeux et les oreilles internes (Quoi? Vous n'entendez pas les personnages vous lire leur propre histoire ? Roh.)
Vraiment un joli style d'écriture, simple mais qui t'emporte, avec un joli vocabulaire et pas une faute à chaque mot...*soupire de plaisir*
L'histoire et la psychologie du personnage est également très plaisante, j'aime beaucoup. D'autant que la classe envisagée est très chère à mon coeur, étant la première guérisseuse et à fond dans les plantes (d'une toute autre manière que toi, je te rassure).

Citation :

Classe envisagée : Guérisseur, mais pas avec la magie, plutôt dans le sens où il connaît très bien les plantes médicinales et autres remèdes naturels. Herboriste quoi (parce qu’assassin c’était trop prévisible, m’voyez). Du coup, j’envisageais ça comme une source de revenus, mais j’ignore si cela est possible sur le forum. Sinon, on trouvera un autre arrangement en discutaillant un peu.

Je tiens juste à te préciser qu'on n'a pas le droit de vendre de substances "délicates" sur nos terres

En tout cas, affaire à suivre et à très vite je l'espère !

PS : Styx t'a dans son appréciation, t'es un bon !

Merci beaucoup Mohana
Y a pas à s'en faire, les substances délicates je les garde pour mon usage personnel