Sur la piste d'un pilleur de tombes, le jeune serpentaire écarlate avait fini par se retrouver dans la Mine de Fer.
Il y avait vraiment des êtres sortides, qui aimaient profaner les lieux du repos éternel; mais pour notre jeune naga croyant, qu'on ose profaner sa terre sainte, est une grande offense.
Tous actes ainsi fait, méritent une mort instantanée: qu'on déchire la jugulaire en un coup net et précis.
Pour extérioriser sa rage, il tapa sur les parois, cela avait l'avantage qu'il puisse en tirer quelques minerais pour renflouer la bourse de pièce d'or cela était un moindre mal.
Dans les aléas et méandres de la mine, le coupable avait bien des cachettes...
Mais les rumeurs sont telles ces lanternes qui remontent avec leurs propriétaires, un moment ou un autre notre écarlate tueur, finiront par dénicher quelques informations essentielles de sa position.
Tout vient à point à qui s'est attendu après tout.

Alors qu’il entrait dans la mine de fer en sifflotant, Thorek feuilletait une carte comme à son habitude. Les derniers filons qu’il avait repéré étant épuisés, il était temps pour lui de se trouver un nouvel itinéraire.

Cela ne lui pris pas bien longtemps, la mine de fer étant autrement mieux cartographiée que les autres. Ainsi, le nain se trouva un boyau annexe qu’il savait encore empli de ses précieux minerais et il se mit au travail une fois sur place.

Son sac se retrouva alourdi forcément, un premier chargement parmi tant d’autres qui allaient suivre sous peu.

Je ne sais pas trop pourquoi j'ai attrapé cette pioche tout à l'heure, ni pourquoi je me suis engagé dans un groupe de mineurs. Ces gens-là font ce travail toute leur vie et se démolissent la santé. Ils ne sont pas très âgés et pourtant paraissent avec vingt années de plus. Leurs traits transportent toute leur fatigue et le poids des années de dur labeur. Quel futur pour ces gens ? À part une servitude et un affreux mal de dos jusqu'à leur mort ? Tristesse qu'est ce monde...
Je dis tout ça, mais je suis actuellement en train de faire la même chose qu'eux en tailladant la roche à la recherche de minerais de fer.
Manier la pioche n'a rien à avoir avec le maniement des armes. Certes, on y retrouve des mouvements similaires mais on tape sur quelque chose de très dur et ça... Ça c'est complètement différent ! On se pourrit les bras, les épaules et le dos à chaque vibration résultant de notre coup de pioche contre la paroi pour arracher des lambeaux de roche afin de dénicher ces précieux minerais. C'est une activité bien étrange mais... Mais elle permet d'être en compagnie de nouvelles personnes, d'en apprendre plus sur eux et si ça peut renforcer les bras pour mieux tenir un bâton de marche alors... Pourquoi pas ! N'est-ce pas ?

On y retourne aujourd'hui. Normal en fait puisqu'on y retourne tous les jours. Aucun jour de repos pour les braves mineurs. Ni aujourd'hui, ni demain, ni avant de mourir. Ces travailleurs acharnés succombent dans les mines et se font engueulés pour ne pas avoir fait leur quota. Ah. On se fiche bien de leur figure ici. Si j'avais été un justicier, nul doute que j'aurais transformé cet endroit en un lieu bien plus agréable. Mais je n'en suis pas un et je suis seulement ici pour miner du fer. Je me retrouverais sûrement comme tous ces gens, le dos en morceaux et les bras déchirés encore et encore. Dire que je commence déjà à sentir cette déchirure dans mes bras. Pire, j'ai l'impression qu'un géant me frappe les bras de toute sa force après chaque coup de pioche dans la paroi. C'est désagréable, c'est sûr, mais hors de question de m'arrêter là. J'irai jusqu'au bout avec ces gens. Je suis loin d'en avoir fini avec tout ce minage. Allez hop !



Allez hop ?
Ah. La bonne blague bon sang. Cette douleur est atroce. Mes bras et mon dos sont blessés mais il n'y a aucune blessure apparente. C'est vraiment une sensation horrible. Les mineurs sont vraiment tout cassés et ils rassemblent leurs morceaux pour continuer leur dure labeur. Leur bras pourrait se déboîter, ils le ramasseraient pour le remettre en place. Quelle force de caractère ! C'est admirable et tellement triste. Je suis vraiment sincèrement désolé pour eux.
Que faire, que faire ?

Une nouvelle journée se présente à moi, une journée de minage aux atroces douleurs musculaires. Je ne sens plus du tout mes bras mais je continue à agiter ma pioche et la planter dans la roche. J'ai une paye ensuite et elle est plutôt intéressante. Avec tout cet or, je pourrais maintenir une garde-robe de qualité et m'équiper comme il se doit. Je ne pense pas retrouver les lames tranchantes dont j'avais l'habitude. Je veux un nouveau style. De toute façon, je ne veux pas retrouver le même état d'esprit combatif que j'avais à une autre époque. Je veux me laisser couler et rester passif à ce qui m'entoure. Je ne suis pas là pour me mêler des affaires des autres, je suis là pour retrouver le monde, le découvrir et le redécouvrir.

En attendant, j'ai des minerais à extraire, comme ce joli petit éclat qui... me... résiste... un peu... Arf. Il est costaud celui-là ! Vraiment. Ou alors c'est moi qui ne suis plus assez performant.

Ma pioche tombe toute seule, mes doigts ne peuvent plus retenir le manche. Elle s'écrase dans un grand fracas mais personne ne se retourne pour voir de quoi il s'agit. Je crois bien que je suis un peu fatigué, surtout musculairement. J'ai honte de ma condition, ce n'est pas digne de l'homme que j'étais autrefois et il n'est pas normal que j'abandonne aussi vite. Un peu souffle et on y repart, on repense aux blessures surmontées du passé et on retrouve la force qui me manque actuellement. Ce n'est pas sorcier !

Encore une nouvelle journée dans les mines de fer. Quand je repense à ces gens qui font ça toute leur vie, je ne peux m'empêcher d'être malheureux pour eux. Si au moins ils étaient bien traités ici, mais ce n'est pas le cas. De toute façon, ils ne veulent pas que les choses changent car ils ont peur de perdre leur travail et leur vie serait alors insoutenable. Ces hommes et ces femmes sont obligés de survivre à tout ça pour nourrir leur famille et subvenir à leurs besoins. Aucun choix ne leur a été donné et aucun autre n'est possible. C'est triste mais c'est ainsi. Mais malgré tout, je ne peux l'accepter. Pas parce que je connais leur quotidien depuis plusieurs jours, mais parce que je les vois se tuer à la tâche sous le regard indifférent des contremaîtres. Aucun secours ne viendra et personne n'en a quelque chose à faire. C'est vraiment horrible...

Devrais-je faire quelque chose ? J'aimerais, mais ces gens ne le veulent pas. Ils abattent leurs pioches dans la roche et extraient les minerais afin de les amasser dans des chariots qui font route vers des cargaisons envoyées dans le point de vente le plus proche. Tout ça, c'est une logistique gérée par une organisation et si celle-ci est démantelée, les minerais extraits de ces mines n'auront aucun avenir. Si ces gens doivent être libérés, alors il faut quelqu'un pour reprendre toute la logistique. Qui pourra le faire parmi eux ? Je ne les connais pas encore assez pour le savoir et je ne sais même pas si le moindre d'entre eux est capable de lire et d'écrire. Des compétences pourtant nécessaires à toute cette gestion.
Peut-être faudra-t-il recruter ailleurs ? Mais en ce cas, il est hors de question que ce soit n'importe qui ; tout ceci recommencerait...