L'histoire de Génèse m'a été racontée, il y a de ça quelques mois. Je me remémore encore de chaque détails, de l'intonation de sa voix ou l'intérêt qu'il portait à mon épée. Je ne me rappelle cependant pas avoir demandé le nom de cet étranger, qui était pourtant un puits de science pour moi.


J'ai entendu parler de ce forgeron, un certain Marteau-de-Fer. Sa notoriété n'était pas mondiale, mais quelques mots circulaient de bouche-à-oreille concernant la passion et la qualité de ce travailleur forcené. Kennel, mon partenaire, m'avait d'ailleurs cité son nom en ajoutant qu'il avait réparé une grande majorité des armes de son père, pourtant maître d'arme reconnu de la milice. Ainsi, je pris les devants en direction de Baldorheim, dans cette ville où la forge est l'une des principales sources de revenu, et l'une des principales causes de tourisme. La route était longue, principalement depuis Spelunca, cependant il me tenait à cœur de rejoindre cette ville afin d'en savoir plus sur Génèse, dont j'avais appris le nom par Kennel, qui semblait être une arme avec une certaine histoire, à en juger par ses possesseurs.

Mes deux prédécesseurs, ayant eux-aussi pu manier Génèse, étaient un Stryge Noir dirigeant d'un groupe nommé les Conquérants, ayant pour seul objectif de régner par la terreur sur Spelunca. Si je n'ai pas eu l'occasion de le voir se battre avec, j'ai pu remarquer la confiance qu'il avait en l'ayant dans son dos. Avant lui, le père de Kennel arborait fièrement Génèse dans son arsenal d'armes, en considérant cette dernière plus que les autres. Je me devais de connaître la raison pour laquelle elle leur tenait tant à cœur.

Mes songes me poussaient à marcher sans faire attention, à tel point que je ne me rendais pas compte que quelqu'un approchait dans ma direction. Involontairement, je percutais son épaule de mon flanc, me contentant de poser une paume contre son épaule en m'excusant, tâtant de mon autre main la sangle qui accrochait Génèse à mon dos pour vérifier qu'elle ne l'ait pas heurté. Je pris toutefois le temps de le regarder de plus près après ce contact. Un homme, de petite taille, mais Ô combien imposant. Quelque chose émanait de lui, quelque chose de très particulier.

Je remarquai immédiatement que le fait d'heurter cette personne ─ devais-je dire de petite taille ? ─ l'avait froissée; au point de me reprendre. D'un autre côté, il est vrai que ma maladresse m'avait poussé à le bousculer, raison pour laquelle je retirai ma main de son épaule pour ne pas créer un malaise, puis me présenter dans le cas où il se méfie de "qui je suis".

"Je suis confus, je divaguais dans mes pensées, je ne vous ai pas vu venir. Veuillez m'en excuser. Je me nomme Wound, en direction de Baldorheim, et veuillez m'excuser une fois encore mais peut-être pourriez-vous m'aider. La destination que je recherche est bien là-bas ?"

Je pointais du doigt la direction depuis laquelle provenait le nain, espérant que sa réponse soit assez claire pour m'éviter un détour.