Deux armatures métalliques s’entrechoquèrent, encore et encore, provoquant un bruit sourd. Les pas vifs des pieds cybernétiques du Cyborg frappaient le sol à répétition sur les toits métalliques tandis que ses capteurs visuels recherchaient activement l’origine de sa cavale. Un léger tressautement de la source lumineuse des capteurs et une voix monotone signalant : “CIBLE REPÉRÉE”. Raphaël observa rapidement les alentours et sauta en course d’un toit à un autre à deux reprises avant de pouvoir atteindre son objectif : une machine de transport mobile de poids lourds aussi communément appelée G.R.U.E. L’être mi-homme mi-machine sauta jusqu’à atteindre le haut de l’engin avant de glisser le long de la flèche comme s’il... surfait jusqu’à la cabine et se prépara à bondir avant de l’atteindre. La vitesse couplée à la puissance des sauts offerte par ses jambes technologiques projeta le vampire dans les airs à plusieurs mètres de hauteur avant de le laisser retomber sur le sol dans un fracas des plus bruyants.  

Le mercenaire écrasa son genou gauche et son poing droit sur le sol lors de sa réception avant de se relever comme si de rien était. Ses yeux – comme si on pouvait vraiment appeler ça des yeux - cherchèrent à nouveau son objectif dans la zone.

“CIBLE REPÉRÉE”, s’exprima à nouveau la voix artificielle.  

L’entité cybernétique recommença sa folle course. La vue d’une créature métallique sans aucun vêtement semblait en perturber certains dans les rues... ou était-ce les marqueurs de brûlures sur sa carrosserie ? Ce n’était pas dans les habitudes de l’assassin de se balader entièrement nu - même s’il n’avait plus rien à cacher – ou à moitié brûlé. Pour comprendre l’origine de tout cela, il fallait remonter de bonne heure dans le temps.  

Deux heures avant, Raphaël avait rejoint l’un de ses contacts dans un abri afin de discuter d’un contrat à la fois simple et rapide selon ce dernier : retrouver, capturer et ramener – vivant de préférence - un voleur de Strygium à son patron qui était loin d’être content de son employé chapardeur. Ce qu’avait oublié de préciser l’intermédiaire - ou le patron lui-même - était que ces vols à répétition avaient rendu notre cher voleur un peu... paranoïaque. Ce dégénéré avait été jusqu’à installer de multiples pièges aux différentes entrées de son domicile et lorsque l’homme de main tenta d’entrer dans l’appartement, il désamorça deux pièges... dommage, il y en avait trois. Une déflagration se produisit et emporta les bouts de tissus qu’il portait. Heureusement, l’armure portée sur son bras gauche tint le choc tandis que son armature cybernétique ne fut affectée que sur son esthétisme.  

L’hybride augmenté en profita pour se faire la malle et c’est ainsi que commença la course poursuite. Pour en revenir à cette dernière, Raphaël n’était plus très loin de sa cible et décida de sortir son arme de son holster afin de tirer à deux reprises en l’air ce qui fit céder une vieille pancarte lourde et imposante. Cette dernière s’écrasa et s’enfonça dans le sol, le but étant qu’elle tombe devant le voleur... mais il était rapide, trop rapide. Il réussit à l’éviter de peu et manqua même de se faire écrabouiller par cette dernière. Le vampire bondit par-dessus la pancarte et continua son chemin sans grande difficulté. La question n’était pas de savoir s’il allait réussir à attraper sa cible, mais plutôt quand ? Après tout, seulement l’un des deux avait des poumons et un système respiratoire bionique.  

Un peu plus tard, ce ne sont pas ses poumons, mais ses mauvais choix qui finirent par rattraper l’ancien travailleur. Il se retrouva dans une impasse et malgré l’énergie qu’il y mettait, il était incapable de passer au-dessus de la muraille métallique. L’homme se tourna et on pouvait clairement voir la peur dans son regard et sur son visage quand il vit le crâne bionique face à lui. Il plaça ses mains devant lui pour signaler à son interlocuteur de s’arrêter et commença à bégayer :  

“J-je p-peux tout ex-expliquer ! J-je r-rembourserai !”  

Comme pour lui signaler qu’il était trop tard – que ce soit pour le patron ou le poursuivant -, Raphaël continua de s’approcher jusqu’à être à proximité de l’hybride et d’un coup de pied sec, lui brisa une jambe. Puis une seconde.  

“Tu gambaderas moins comme ça ! Tu as vraiment de la chance qu’il y a une prime pour ta foutue vie !” cria le cyborg en ignorant les hurlements de douleurs – ses jambes mécaniques possédaient donc une liaison nerveuse -.  

Le mercenaire sortit son arme et la fourra dans la bouche du voleur :  

“Ferme. Ta. Gueule.”  

Il fixa un instant celui qui était au bout de son canon. Le mercenaire retira son arme quand celui-ci se calma et lui écrasa la crosse sur le nez. À plusieurs reprises jusqu’à l’évanouissement de la victime.  


Plus tard, dans une salle privée et sécurisée. L’assassin entra avec le corps inconscient sur son épaule et le jeta au sol :  

“Comme stipulé dans le contrat. Voici le voleur en vie et entier... Plus ou moins.”  

L’agacement du vampire était toujours fortement présent et la moitié de sa mauvaise humeur se trouvait être due à une chose bien étrange : sa soif de sang dévorante qui martelait son cerveau organique.