Trois années s’étaient écoulées depuis que j’ai quitté ce laboratoire dans ma nouvelle condition de cyborg. Dans un premier temps, j’ai essayé de garder un semblant de calme et d’anonymat afin d’éviter de trop attirer l’attention pendant que je m’adaptais à mon nouvel état. Après tout, mes ennemis étaient loin de se limiter aux doigts d’une main ou deux... La première année fut un véritable enfer que ce soit parce que je devais faire attention et être dans la retenue ou simplement parce que je découvrais les avantages, mais surtout les désavantages de ce corps mécanique. Les deux années qui suivirent furent plus appréciables, car je pouvais enfin me laisser aller et comme à mon habitude cela signifiait des massacres à tout va. On pourrait même parler de bain de sang, mais pour ça il faudrait sûrement du sang.

Quant à la cause de ma nouvelle apparence, je n’ai pas cherché à retrouver les individus qui étaient responsables de l’explosion de mon vaisseau, non pas parce que je n’avais pas envie d’y dépenser de l’énergie, mais parce qu’ils s’étaient déjà fait massacrer par des partisans du Culte du trépas. De ce que j’ai compris en me renseignant un minimum, il s’agissait d’un groupuscule existant depuis pas mal de temps et gravitant autour de moi en me considérant comme la représentation de la Mort, un délire avec le fait que j’ai absorbé la vie de tous ceux que j’avais tués. Leur plus grande récompense serait de devenir ma cible et de mourir de ma main. Des timbrés, quoi. Mais bon, ils me sont plutôt utiles donc tant que ça ne me demandera pas trop d’énergie, je les laisserai tranquilles.

Actuellement, je suis dans la taverne situé sur Dùralas VI avec pour objectif de me trouver un contrat bien juteux afin de remplir mon compte de crédits, car je suis plutôt proche de la banqueroute ces temps-ci. Entre les dépenses pour ma corvette que j’ai solennellement appelées : « Vivianne », les frais d’équipements et autres pièces pour la conception de mes droïdes... Je suis désormais ce qu’on peut appeler un pauvre — si l’on ne tient pas compte de la fortune qui me sert de corps —. Pourquoi Dùralas VI ? Car personne n’ignore les tensions entre les différents groupes et que quand il y a guerre potentielle, il y a contrat potentiel.

Étalé sur mon banc, les bottes sur la table, je sirote mon verre de vin rouge. L’intermédiaire entre ceux qui cherchent des gens comme moi et les gens comme moi est assis en face de moi et semble un peu perplexe quant à ma boisson, il finit par me poser la question.

« Tu vois, le type qui m’a reconstruit, il a fait du bon boulot. Je possède tout ce qu’il faut au niveau des sens. Je sens l’odeur de mon verre, le goût du vin... tout ce qui manque, c’est les possibles effets de l’alcool. »

Les cyborgs se scindaient en deux catégories, ceux qui le devenaient afin de récupérer d’un handicap et se retrouver à égalité avec autrui et ceux qui atteignaient un nouveau stade d’évolution qui les rendait supérieurs aux autres. Dans mon cas, je suis dans la deuxième catégorie et je possède la plupart des capacités d’un humanoïde, mais avec des fonctionnalités supplémentaires. Je suis capable de sentir l’odeur d’urine, d’alcool, d’huile, de moteur et autres effluves propres à ce genre d’endroits, mais mes récepteurs sont assez bien conçus pour mettre un blocage lorsqu’une odeur est trop puissante. Avec ce genre de fonctions, je ne peux pas être aveuglé, assourdi ou même empoisonné. Je peux même manger, quant à la digestion... À ce moment, plusieurs compartiments de mon corps s’ouvrirent et évacuèrent une brume rougeâtre au fort parfum de sang avant de se refermer.

Le souffle sanglant dérangea des individus non loin et agaça l’un des hommes au point où il exprima vulgairement son mécontentement avant que l’autre lui fît fermer sa bouche :  

« Bordel, ferme-là ! Si tu veux crever, attends que je sois parti, salaud !

Tshh, mauviette.

C’est LE Raphaël ! Vas-y, moi je me casse ! dit-il avant de quitter la table et de sortir du bar comme si la mort lui soufflait dans le dos. »

Son compagnon baissa le regard sur sa table et n’osa plus bouger un seul de ses membres, il en vint à oublier de respirer pendant un instant.

Heureusement pour ce type, j’ai mieux à faire que m’occuper de lui et je le garderai sans doute pour plus tard. Je continue ma discussion avec... J’ai oublié son nom, il l’a dit ? Bon, appelons-le simplement « L’intermédiaire ». Je continue ma discussion avec l’Intermédiaire qui me parle de plusieurs contrats à différents seuils de difficultés : une femme infidèle, un enfant non désiré, un vieux marchand d’esclaves, un gros magnat de l’industrie spatiale, etc. Je finis par choisir le vieux marchand d’esclaves, c’est le meilleur rapport risque-récompense. La prime concernant le magnat était très alléchante, mais je ne suis pas assez bien armé en ce moment.

Je me positionne sur le contrat et quitte la table. J’avance en direction de celui qui m’avait adressé quelques mots des plus désagréables tout à l’heure et dans une expression qui s’apparenterait à un sourire si un visage se trouvait sur ma carcasse cybernétique, je lui dis :  

« Salut, toi. »

Azriel, Linéa et moi avions enfin réussi à nous poser sur le sol vert de Dùralas VI. Notre mission d’infiltration fut bien plus compliquée que prévu, puisque notre vaisseau, pourtant équipé de petits bijoux de technologies furtives, avait lamentablement était détecté par la flotte de la faction en fonction sur cette planète. À l’évocation d’un tel nom, la Garde Zéphyr… Quelques souvenirs brumeux avaient tenté de revenir à la surface, mais mon anxiété, couplée à cette impatiente et douloureuse envie d’aller couper la tête du Serpent de la Hiérarchie, empêchait Holy de faire naturellement surface.
Un an… Déjà un an depuis que nos deux esprits, c’était entrelacé pour ne faire plus qu’un. Et pourtant, j’avais l’impression que c’était hier. Le temps paraissait s’étendre, s’allonger. Il avait une saveur bien étrange…

4L1C3 avait pris le relais avec brio, toute la conscience cyborg avait pris le dessus sur cet esprit fragile en pleine reconstruction. Au bout de plusieurs heures sur le sol de cette planète, nous avions convenu qu’il serait encore plus compliqué de débusquer LE centre de tout ce bordel. Que la Hiérarchie se planquait si bien, que personne n’avait jamais entendu parler d’une base secrète, cachée quelque part dans ces kilomètres infinis de forêt luxuriante. Alors je m’étais isolée, entrant dans le premier bar sur ma route pour y poser mes fesses hors de prix ainsi que mon minois parfait.
Mon corps était bien trop parfait pour être humain, mais ça, personne ne le remarquait jamais. Alors je marchais incognito, commandant un mojito au barman avant de m’asseoir sur un tabouret. Mes ailes de papillons étaient soigneusement repliées dans mon dos. À première vue, on pourrait croire à un simple gadget, porté par une gamine pourrie gâté. Lune, à l’apparence d’un petit animal holographique, se roula en boule sur le comptoir sans plus déranger l’assemblée.

« De mon temps, on appelait ça des tavernes… Et quelle ambiance ! Rien à voir avec vos tronches de cakes d’aujourd’hui ! » M’exclamais-je bougons, faisant passer ça pour le discours sans queue ni tête d’une alcoolique, alors que j’avais depuis longtemps perdus la capacité fabuleuse de prendre une murge. Encore une fois, personne ne faisait attention à cette belle bouille, à ses cheveux qui sentait le bonbon à la fraise en toute circonstance. Pas plus qu’au sweat noir beaucoup trop grand pour elle qu’elle portait, recouvrant presque son short qui lui donnait un style cool et décontracté, faisant ressortir de plus belle la blancheur presque luisante de sa peau de porcelaine. Ainsi que ces grosses bottes aux talons compensés.

Mais alors que je sirotais ma commande, sans faire d’autres éloquentes remarques, je sentis l’odeur du sang et mes sens se mirent en alerte. Système de défense… Opérationnel. Mais je me détendis lorsqu’un homme gueula sur un autre et qu’un autre lui dit de se la fermer. Au milieu de tout ce bazar, une créature bien étrange vivait sa vie paisiblement, d’un calme électrique. J’étais trop loin pour pouvoir l’analyser. « Crotte… » Marmonnais-je, ma curiosité piquée à vif. Si c’était un cyborg… Peut-être venait-il des laboratoires de la Hiérarchie. Peut-être pourrait-il me conduire à eux… Peut-être travaillait-il pour eux…
Va falloir se la jouer fine sur ce coup-là… Prévenir Azriel ? Non… Pas le temps !

Et alors que je débattais avec moi-même, je ne vis pas ma proie se faufiler sous mon nez ! Ah non ! Terminant mon cocktail d’une traite, j’ai balancé quelques crédits sur le comptoir, criant un petit « Gardez la monnaie ! » Avant de disparaître derrière ce Raphaël.

Il s'était immobilisé à la sortie du bâtiment, si bien que dans ma course, j’ai bien failli lui rentrer dedans. Je me suis rattrapée de justesse, laissant faire les réflexes électroniques de mon corps pour passer à côté de lui d’une démarche totalement maîtrisé, presque féline, comme si de rien n’était. J’ai profité qu’il parle à l’homme de tout à l’heure, pour lancer une analyse complète de sa carcasse cybernétique. Analyse du système en cours… Je cherchais une empreinte… Une similitude entre la technologie qui constituait mon corps du sien… N’importe quoi signé la Hiérarchie, ou le projet Darwin Evolve.

Quelques instants plus tôt, Samuel s’était emporté en sentant une forte odeur de sang lui caresser les narines. Ancien mercenaire, il avait déjà senti cette odeur à de multiples reprises sans que ce soit dans ces taux de concentration. Que ce soit de sombres souvenirs ou simplement due à un estomac fragile, ce dernier ressentit une profonde envie de vomir en inspirant cet effluve et ceci avait agacé au point qu’il laissa échapper plusieurs grossièretés qui accompagnèrent sa pensée. Insistant sur la nature généreuse de la mère de cette personne et du manque d’hygiène potentiel de cet individu. Le compagnon de boisson de Samuel lui révéla vite que l’individu en question était une personne assez connue... et pas pour les bonnes raisons.  

L’individu en question, un certain Raphaël, était connu pour être un assassin appartenant aux Fils de la Lune qui avait tendance à fournir un travail d’une grande qualité quant à l’élimination des problèmes tout en laissant une marque difficilement nettoyable derrière ses passages. Autre que ses talents d’assassin, c’était son tempérament impulsif et sanguinaire qui marquait les témoins de ses actes. Autant vous dire qu’à ce moment, l’ancien Mercenaire commença à prier toutes les divinités passées et présentes. Puis vint le terrible moment où une voix mécanique lui adressa une salutation, il redressa sa tête afin d’observer celui qui l’avait accosté : la version cybernétique du mal.  

“Pas de ça dans mon bar, Raphaël, s’exprima le barman.  

Sinon quoi ? rétorqua le cyborg.  

Tu finiras sur la liste noire de notre chaine de taverne galactique.  

Shhhhh, vibra la voix mécanique. Tu as de la chance d’être qu’une foutue IA qui contrôle cette boîte de conserve à distance sinon... Compris.”  

Samuel repensa à sa fille qu’il n’avait pas vue depuis quelques années. Le divorce avec sa femme fut compliqué. Que ce soit pour sa relation avec sa fille ou pour lui qui s’était vite écroulé et avait sombré dans l’alcool. Le père se mit à penser que face à une pareille chance, il ne devrait nullement la gâcher et pensa à rendre visite au plus vite à sa petite Lucie afin de rattraper le temps perdu. Soudainement, il sentit une force le saisir à l’arrière et le soulever.  

“Si ça se passe dehors, ce ne sont pas tes affaires, non ?”  

Le tavernier haussa les épaules. Samuel comprit. Il comprit qu’il n’avait guère échappé à quoi que ce soit.


À l’extérieur de la taverne, je traine l’humain sur le sol jusqu’à me trouver à une dizaine de pas de la porte. Je le jette devant moi et observe l’effroi qui recouvre son visage. J’entends la porte de la taverne qui s’ouvre et se referme sans prêter attention plus qu’il n’en faut à la personne qui en sort tandis que l’individu devant moi se retrouve rapidement à quatre pattes et supplie pour sa vie. Ses pleurs et jérémiades se font étouffer par la morve qui lui coule du nez, il me dit qu’il a une fille et qu’il s’excuse...  

“Franchement, je n’ai rien contre toi, mon gars. Contrairement aux autres, tu m’as juste filé une excuse pour m’en prendre à toi. Il se trouve que j’ai soif, c’est tout.”  

J’attrape l’homme par le col et le soulève du sol avec aisance et me prépare à lui planter ma mâchoire dans la gorge -  

Tentative d’analyse de premier niveau détectée... Renforcement du pare-feu en cours...Échec. Tentative de parasitage de l’analyse tiers... Échec.  

*En quoi ça consiste, une analyse de premier niveau ?  

Une analyse de premier niveau se réfère à une analyse par le biais de capteurs visuels afin d’évaluer en détail les propriétés d’un individu, matériau ou environnement afin d’y extraire des informations d’une qualité brute. L’objectif principal d’une analyse de premier niveau est d’éviter la détection par le biais d’une analyse peu invasive. Dans le cas d’une analyse de l’individu prénommée Raphaël, les informations reçues concerneront l’origine biologique de l’individu, les composants cybernétiques qui le composent ainsi que leur composition estimée, les informations triviales telles que la taille. Le système de confidentialité s’est activé afin de protéger l’origine de l’acquisition du matériel cybernétique.  

L’origine de l’acquisition de quoi ?  

Du matériel cybernétique.

Et qu'est-ce que c'est que cette fameuse origine ?  

H.I-3B-52F.  

C’est censé vouloir dire quelque chose ça ?

Oui.

Et donc ?*  

L’intelligence artificielle implantée dans mon corps afin d’accompagner mon cerveau organique ne réagit pas à ma remarque. Avec le temps, j’ai fini par comprendre qu’elle possédait un fonctionnement proche d’une assistance intelligente, elle n’est guère très évoluée sur le plan de l’intelligence et se contente de réagir à mes demandes ou aux organismes extérieurs.  

*Qu’est-ce que signifie H.I-3B... 52F ?

Hiérarchie Institue, Secteur 3B, Laboratoire 52 Type F.*  

Les termes Hiérarchie et Institue firent remonter quelques souvenirs dans ma mémoire... enfin presque. Tout ceci me disait quelque chose sans que je puisse vraiment me rappeler l’origine.  

Recherche de souvenir détecté, assistance activée. Recherche de souvenirs en rapport avec les mots “Hiérarchie” et “Institue”. Nombre de souvenirs important. Précision de la recherche sur le terme “Hiérarchie Institue”. Nombre de souvenirs retrouvés : 34. Nombre de souvenirs intacts : 7.

Tandis qu’une partie de ma conscience se retrouvait à feuilleter ces sept souvenirs, le reste était toujours ancré dans la réalité. L’un de mes capteurs continuait d’observer l’humain suspendu en l’air tandis que le second se dirigea en direction de l’origine de l’analyse. Oui, je louchais.  

*Détection de camouflage, voulez-vous tenter de passer au travers ?  

Non.*  

Je n’avais pas d’intérêt pour la véritable apparence de la femme. Je brisais la nuque de l’homme et lâchais le corps qui s’écroula sur le sol.  

“Ce n’est pas bien de mater comme ça, ma jolie. Si tu as quelque chose à demander, fais-le après m’avoir proposé un verre.”  

Lecture des souvenirs terminée.

Rester discrète dans un corps que l’on ne maîtrisait absolument pas, doté de technologies abusées dont je n’avais même pas le mode d’emploi, était bien compliqué. J’étais restée en retrait, heureusement, le cyborg semblait vraiment très occupé à martyriser un homme. Le pauvre, si, en d’autres circonstances, j’aurais agi pour lui sauver la vie, je ne pouvais pas me le permettre en cet instant. Il était un appât très efficace et un dommage collatéral regrettable mais nécessaire. Je devais savoir, je devais en avoir le cœur net. Analyse en cours… Beugla une nouvelle fois l’IA installé dans mon cerveau à moitié artificiel. Oui, oui… J’ai compris ! Mais pourquoi est-ce aussi long ?

Ses pare-feu sont solides… Identification du modèle… Échec… Emprunte… Ev… Emprunte… Dar… Analyse terminée…

Mais… On ne sait presque rien là ! Ho ! Reprends l’analyse ! Sérieux là ? Grondais-je intérieurement alors que sous mes yeux, se déroulaient les résultats de mon ordinateur de bord. Effectivement, les pièces utilisées à son amélioration étaient presque identiques aux miennes… Donc non seulement son lien avec la Hiérarchie était certain, mais en plus, il sortait d’un laboratoire aussi récent que le mien.

Il n’était pas cyborg depuis très longtemps donc… Je ne savais pas comment réagir. J’avais peur, c’était plutôt clair. Qu’est-ce que je devais faire, à présent que je me doutais de ses origines ? Lui offrir un verre et discuter entre cyborg cinglés ? Mais alors que je me tâtais, que je réfléchissais en relisant le rapport d’analyse, le bougre bougea, et un bruyant claquement résonna devant le bar d’où plus personne n’osait sortir. L’homme qu’il tenait tomba mollement sur le sol, et l’assassin se tourna vers moi. La peur paralysa mes membres et mon corps réagit en conséquence.

Système de défenses, opérationnelles...

Les nano-robots qui constituaient ma peau parfaite s’agitèrent et mutèrent en une exo-armure de pointe qui me recouvra de la tête au pied. Je n’avais plus rien de la parfaite poupée de porcelaine, mon corps était devenu en une fraction de seconde une arme de destruction massive à l’apparence d’un robot droïde dernière génération.

« Pfff… Râlai-je en observant mes bras. Désactive-toi ! Aller ! » Grondais-je alors que les commandes vocales n’en faisaient qu’à leur tête. Mais au bout d’un moment, un petit clic se fit entendre, et les nano-robot reprirent enfin leur apparence de base. Faisant trembler mon corps avant que je ne redevienne d’apparence humaine.

J’inspirais profondément, tentant d’ignorer le cadavre aux pieds de ce dénommé Raphaël. Je ne devais pas oublier ma mission. « Eh bien… Voulez-vous boire un verre ? » Avais-je soupiré, on avait visiblement des choses à se dire… Et pour l’instant, il avait l’air ouvert à la discussion. J’avais grillé ma couverture, classique. Personne n’osa rien dire face à l’homme au sol. Le cyborg avait vraiment l’air de faire flipper tout le monde ici.

Je l’invitais donc à rentrer de nouveau dans le bar, les gens présents nous dévisageaient, mais je m’en fichais, quelque chose dans mon esprit me disait que j’avais l’habitude de traiter avec des assassins, ma posture était naturelle, et mon air froid se calquait parfaitement avec l’énergie du cyborg qui m’accompagnait.

« Vous voulez boire quoi ? Demanda le robot au bar qui semblait beaucoup trop blasé pour un robot.

-Ce que vous avez de plus fort… De toutes façons, ça me fera rien. Et vous ? » Demandais-je en me tournant vers la machine vivante à mes côtés, son apparence était vraiment terrifiante, je pris le temps de l’observer un peu plus, on aurait dit qu’il sortait tout droit de l’esprit malade d’un ingénieur vampire qui aurait cru bon de faire muter une goule avec un droïde. Curieux mélange.

« Alors ? Que savez-vous sur la Hiérarchie ? » Lui demandais-je finalement de but en blanc alors que j'avais bus la moitié de mon verre, j'étais trop pressée d'obtenir des réponses.