Lorsqu'une source suffisamment lumineuse est présente, un flux éthéré composé de bleu et de rouge jaillit des runes inscrites sur la chair brûlée du bras gauche d'Hakkon, ce flux est facilement malléable via les pensées, et souvenirs qu'il souhaite alors montrer dans des scènes montrant formes, figures, ombres, et jeux de lumières.
Au premier coup d'œil, il est facile de remarquer le corps assez fin et frêle d'Hakkon, qui en plus de sa grande taille pour un humain, avoisinant les 1m96, paraît quelque peu flotter dans ses vêtements. Sa peau rouge, ses cornes arrondies au-dessus de sa tête et ses traits de visage fin et creusés ne trompent personne, étant facilement reconnaissable comme étant un Djöllfulin. Sa maigre barbe quelques légères cicatrices qui passent inaperçu si l'on n'y prête pas l'œil, et ses cheveux légèrement assez longs pour tomber sur ses épaules, lui cachent souvent le côté gauche de son visage, d'où il manque un œil. Œil qui, s'il est observé, s'apparente à ne pas avoir d'intérieur, ni fin, comme regarder dans une nuit noire et infinie. Quant à celui valide, il est en total contraste avec sa peau rouge cendrée et marquée, étant d'un bleu assez clair, mais dont le regard semble souvent agar.
Si l’on regarde plus en détail sa tenue, qui par ailleurs est bien plus soignée que l'apparence de ses cheveux et de son entretien physique, portant de longues bottes de cuir aux lacets entrelaçant ses genoux, d’un pantalon en simple tissu du même ton que sa peau, une ceinture de cuir ou sont attachées diverses babioles, d’une cape en demi-cercle avec épaulière en cuir accrochée à un plastron issu du même cuir que ses bottes, et des gantelets de cuir légèrement renforcé d’acier.
D’un point de vue mental, Hakkon serait le genre de personne incapable de se définir concrètement (Mais votre serviteur va s’en charger. ) aillant manière à rire d’un de ses dits traits, ou à en inventer un autre pour éviter le sujet. Sa personne n’est jamais un bon sujet de conversation, autant pour ce qu’il est que ce qu’il était. Une tendance à mentir sur lui et sur sa vie, posez lui cent fois une même question, vous aurez cent réponses différentes, parfois certaines aussi farfelues que d’autres plausibles et cohérentes. Cela lui a cependant offert la capacité d’être très observateur, ne s'arrêtant jamais sur lui-même, mais sur les gens, éléments, événements, interactions, et lieux qui l’entourent. Cela l'amène d’ailleurs assez souvent à se perdre dans ses pensées, voir à oublier le sujet actuel d’une conversation, avec un regard perçant le lointain horizon comme si quelque chose s’y déroulait.
De nature désintéressé de tout ce qui ne le concerne pas, ou ne l’intéresse pas, sa nature patiente contraste avec son impertinence, car s’il n’a pas de temps à vous consacrer, il pourrait bien en trouver subitement énormément afin de vous expliquer à quel point vous avez tort sur un sujet. Sa liberté prime en toute chose, et bien que le bien et le mal ne possèdent pas de frontière pour lui, c’est insufflé d’un sentiment d’équilibre qu’il tend à agir d’un côté comme de l’autre.
Avec un étrange mélange, Hakkon souffla celui-ci au-dessus d’un feu, y révélant des figures et formes de couleurs rouge et bleu, s’animant pour raconter une histoire sous une nuit étoilée.
La naissance d'une étoile
Yeena’e… Yeena’e… ce sont les premiers mots que fit mon Ann’da, mon père, au peuple qui assiste à ma naissance, leurs yeux rivés sur mes petits pieds, mes petites mains, et mon petit pen-... Se racle la gorge petit œil. Cela signifie “Celui qui annonce l’aube”. Une naissance, au beau milieu d’un hiver qui dure depuis déjà plusieurs décennies dans ces contrées glaciales, désolées, et hostiles, c’est pour eux comme un signe d'espoir, de la fin du froid, et de cette éternelle survivance. Mais pourquoi cela doit-il être moi ? Sans doute, car cela fait bien des années que le peuple ne vois de nouveau-né. Les ressources sont si rares, et une nouvelle bouche à nourrir revient à retirer un peu de pain et d’eau aux lèvres de chacun d’entre eux. Ou alors, suffit-il de retirer une bouche de l’équation ? Dans le cas présent, Ann’dona, ma mère. Je ne la connais pas, et au final ne la connaîtrai jamais, mais dois-je pour autant lui dire merci de m’avoir mis au monde dans de telles conditions ? Dois-je être reconnaissant de ce qu’elle m’offre, si ce n’est rien, même pas son amour ? Je fais un dernier tour dans les bras d’Ann’da et son sourire fier, son regard heureux et plein d'espoir, ainsi que sa joie apparente, paradant autour de chacun des membres de ce qu’est à présent mon peuple, tandis qu’il n’a pas encore eu la nouvelle pour Ann’dona. Au final, à un événement heureux et apportant la vie, s’en ajouta un autre de tristesse et de mort, qui combiner donne un souvenir incertain, tant les émotions et sentiments à ressentir sont complexes, comme un tout à accepter.
Hakkon souffla à nouveau sa poussière sur le vive brasier crépitant du feu de camp, revigorant de plus belle celui-ci, et réaffirmant les couleurs qui dansent au-dessus de lui
Les rêves laissent places aux illusions
Au final, après quelques années, je n’ai toujours pas vu l’once d’un rayon de soleil. Ann’da me raconte souvent des histoires sur les sensations que l’on ressent lorsque la chaleur de sa lumière frappe notre visage et de la joie de pouvoir se baigner au sein de ses faisceaux, même s’il en rigole parfois en parlant de ce qu’il nomme “coup de soleil”. J’ai du mal à croire que s’il est si haut, si loin, si chaud, il puisse frapper quelqu’un… Mais ces histoires, elles n’arrivent pas souvent. Son chagrin le gagne chaque nuit qui passe, au vu de la déception que je suis pour lui, Yeena’e ou bien le faux espoir, et de la perte d’Ann’dona. Je l’entend pleurer, je vois ses larmes sortir difficilement de ses yeux en se congelant aussitôt extirper de ses paupières et se glisser le long de ses joues pour les marquer de brûlures avant de se fracasser au sol en mille éclats. Je ressens sa détresse. Mais qui puis-je ? Il y a peu d'enfants dans le village, et ils sont bien trop âgés pour jouer et s’amuser avec moi, trop inintéressant, car je ne peux pas faire leurs “trucs de grands” … Ishk’tak ! Rigole légèrement avant de reprendre Ishk’tak… J’ai eu tant de mal à l’apprendre celui-la. Les autres jeunes l’utilisent souvent, et à force, je l’utilise aussi, même sans en connaître la définition. C’est toujours le cas aujourd’hui d’ailleurs.
Mais ce n’est pas grave, je me contente de les observer, j’apprends, et parfois, je subtilise. Je trouve cela étrange qu’ils gardent de la nourriture alors que certains sont tués pour moins que ça, donc j’imagine que si je prends quelque chose de déjà volé, ce n’est pas un vol ? Ann’da ne demande jamais d'où vient la maigre nourriture que je ramène, il se contente d’un sourire bref et éphémère, avant de regarder la nuit glaciale et éternelle qui paraît à travers la fenêtre, et s’assoie devant pour la rejoindre en ajoutant ses larmes de grêle… J’ai l’impression de le perdre, mais l’ai-je seulement eu ? Mais plus les nuits passent, et plus l’air se fait menaçant, plus la noirceur gagne notre village, et plus l’écho d’un bruit sourd se fait entendre. Lorsque l’on écoute attentivement, l’impression subite qu’une voix nous parle, ce qui nous frappe de peur et nous paralyse sur place. Ce que je ressens quand je m’emmitoufle sous toutes mes peaux et couettes, cette impression… C’est comme si je reposais sur un futur cimetière. Ann'da m'a cependant donné ce pendentif, qui selon lui représente Kar'Magûl, celui qui aime lire. J'admets ne jamais avoir été féru de lecture, et pourtant, son contact m'apaise très souvent en ces nuits. Pourtant, Ann'da lui en porte souvent un entre ses mains lorsqu'il parle tout seul, face à la fenêtre, on dirait un petit bonhomme, mais d'après ce que j'ai compris, ce serait un "Golem", signe d'une autre de nos divinités.
Hakkon se mit à tousser, avant de faire bouger ses bras d’avant en arrière comme pour se libérer d’un sentiment, puis feint de grelotter pendant un instant. D’un revers de la main, il renvoya les formes de couleurs, avant de prendre une autre poignée de poussière, et souffla une fois encore.
Le grand abandon
Aujourd’hui, le peuple à décider. Après un long N’eth aki’na, sorte de conseil populaire ou tous à la possibilité de parler, de donner son avis et de partager ses idées, c’est l’heure du grand départ. Depuis que l'on a eu des rumeurs comme quoi de plus en plus de clans et village abandonnent tout pour ce qu'ils nomment Durasal... Duromal... ou bien Dùralas ? Na'tsk'ké ! Je veux parler d'une terre pas de la terre... Bref. En tout cas, à cause de cela, ça fait des années que de petits groupes tentent leurs chances en empaquetant tout ce qu’ils peuvent, et de suivre ce qu’ils pensent être le chemin vers la lumière, un endroit où la nuit n’est plus éternelle, ou les champs poussent avec de la terre à perte de vue et non pas de la neige et de la glace, un lieu propice à la vie et loin du froid et de la grêle. D'ailleurs ce qu'ils pensent n'étre qu'une malédiction, ou quelque chose de passager s'est fait petit à petit nommé Noc'Tril Se'temp, "La nuit froide infinie" Je ne connais pas le soleil, et encore moins les champs, mais ce qu’ils racontent tous semble être tiré de contes et de légendes. Mais cette fois-ci, c’est différent, tout le village s’affaire, même Ann’da malgré son état consternant. Je crois que ce qui a été déterminant, ce sont ces chants que la tempête transporte, de temps en temps jusqu’à nos maisons. Quand on les entend, il manque toujours quelqu’un au prochain appel, et son nom est définitivement rayé sans qu’on ne retrouve quoi que ce soit de lui. Notre Gujisl, celui qui interprète désormais la volonté de nos trois divinités, étant donné que les deux autres n'ont jamais été retrouvé, affirme qu’il s’agit là de monstres qui utilisent leurs voix pour nous attirer et se nourrir de nous. Je trouve cela dégoûtant, et je l’affirme, ayant déjà goûté l’un des nôtres. Tout ce qui est comestible est bon pour remplir l'estomac ici, si au moins c’était cuit… J’eus la bonne idée de subtiliser une dernière fois dans la cachette de ces tas d’Ishk’tak, moi, je peux résister à un tel voyage, mais Ann’da lui, sans plus de vivre, je ne pense pas, et personne ici ne partagera sur la route. En arrivant sur les lieux, c’est avec un sentiment plus qu’étrange que j’avance lentement vers leurs taudis, j’ai beau regarder tout autour de moi, il n’y a personne, pourtant, je pourrais mettre ma main à couper qu- Un seul coups sec et c’est à genoux que je me retrouve soudainement, la vue trouble et la douleur qui me tiraille, je le sens, c’est en moi, c’est à l'intérieur. Je peux ressentir sa froideur, le goût de son acier dans ma bouche et sur ma langue, sa lame qui glisse dans ma chair, mon sang qui jaillit de ma plaie, et ce rire qui vient… Puis un autre, encore un autre, ils ne s'arrêtent pas ! Je lève la tête, avec toute la souffrance que je ressens retranscrite sur mon visage, et ce sont eux… Ces Ishk’tak ! Ils savaient, ils m’attendaient, ils me voulaient ! Ils m’ont piégé… A-Ann’da…
Hakkon regarda son bras gauche, inscrit de runes qui varient du rouge au bleu et du bleu au rouge à intervalle régulier, mais son regard se porte sur une longue entaille le long de son avant-bras qui très mal cicatrisé et donnant un résultat hideux, s'est vu petit a petit rejoindre les lignes des runes autour de la chair brulée. Son esprit s’absenta un long moment, perdu dans ses souvenirs, avant que les amas et figures au-dessus du feu ne continuent à afficher des formes et à conter l’histoire.
L'appel de l'horizon
Je grelotte, je ne ressens plus les membres de mon corps, je peine à respirer, la faim me tiraille, mais j’ouvre tout de même les yeux après ce qu’il me semble un sommeil interminable. Cependant, je les refermes aussi tôt, et tourne rapidement la tête, subitement aveuglé, un sentiment de brûlure derrière mes paupières, et pourtant… Une sensation de chaleur ravive mon corps, se promène le long de mes bras, de mes jambes, de mes doigts, de mes orteils, de mon visage. Je souris, je me sens en bout de vie, mais je souris ! Ce sentiment de chaleur, de réconfort, c’est la première fois que je ressens ça. Je tente à nouveau d’ouvrir les yeux, et tout semble encore beaucoup trop lumineux, je peine à apercevoir quoi que ce soit, mais plus je persiste, et plus je distingue des formes, et même des couleurs. Non, de nouvelles couleurs ! Je n’ai jamais vu un tel spectacle, la neige est blanche, mais la glace paraît bleue. Les nuages sont blancs, mais le ciel semble bleu. Je pensais que seul le vide et le noir se trouvait au-dessus de notre tête, mais non, tout est si différent, tout à l’air plus clair, plus beau, plus vivant ! Et cette lumière blanche que je ne peux regarder, comme dans les histoires d’Ann’da. Si chaud, si agréable, c’est comme un bain, mais sans eau. Mais le rêve devait se terminer, et toussant frénétiquement, j’arrive à peine à me révéler, d’un sol jonché de sang, mon sang, et la sensation de douleur de mon bras qui jaillit à nouveau en moi, elle me prend, me tiraille, mais je résiste, et faiblement continue de me relever. Cette vue, ce village que j’ai face de moi, ce n’est pas ce que je connais, ce n’est pas d’où je viens. Je veux dire, vivons nous vraiment chacun entre nos quatre planches, attendant la mort ? Même l’église où officie le Trishu’al n’a besoin que d’une brise pour s’écrouler sur elle-même. Et à force d’admirer, ou du moins, de réaliser ce qu’est notre village, un souvenir me heurta le crâne comme un grêlon lors des nuits noires. Le grand départ ! Je titube, je marche, je trottine, je cours. Je regarde, j’inspecte, je recherche, j'appelle… Il n’y a personne. Plus personne. Je suis sans personne…Suis-je personne ? J’ai été oublié dans mon propre village, attaqué dans mon propre village, presque assassiné dans mon propre village. Alors que j’avais un sourire il y a quelques minutes, ce sont des larmes qui arrivent cette fois, et étrangement, celles-ci coulent délicatement le long de mon visage, goûtant petit à petit jusqu’au sol, je peux sentir le sel sur celles qui viennent à mes lèvres, c’est si nouveau, mais qu’importe, j’ai si mal, autant physiquement que mentalement. Et malgré tout, je trouve la force de frapper, encore et encore le sol de mes deux mains, criant de rage et de haine envers le ciel et contre ce cadeau qu’est le soleil, mais qui semble sur le moment une malédiction. Mon cœur me fait mal, mon corps me fait mal, mon esprit me fait mal, mais j’entends cet écho, cette voix, au loin. Elle est toujours là, elle ne s’est pas dissipée malgré les années, et le soleil… Je regarde vers l’horizon, d'où provient ce son que je perçois, et malgré les vautours qui tournent au-dessus de moi, je me relève en quête de cet appel lointain.
Revenu à lui, Hakkon regarde autour de lui, avant de s'asseoir, soufflant péniblement du bout de ses lèvres, avant de regarder le ciel étoilé au-dessus de lui. Lui qui mis tant de temps à voir le soleil, il en voyait tellement d’un coup à présent. Avec un vif sourire, il jeta une dernière fois cette poussière au-dessus du feu, puis encore, puis encore, en ajoutant toujours plus de poudre comme dans le bouquet final d’un spectacle de feu d’artifice.
L'ignorance est synonyme d'apprentissage
Mawak’til tasha’wal esk da’neb Yeena’e. C’est la première phrase que j’entends qui ne sort pas de mes lèvres depuis très longtemps. J’ai l’impression, une éternité. Toutes ces recherches, tout ce temps à survivre, sous ces nouveaux cycles entre le jour que j’accueille avec joie et sourires, et la nuit ou la peur me traverse, craignant que plus jamais elle ne reparte, j’ai appris à me débrouiller seul. Chasser et ne pas être chassé, cartographier et me repérer, comprendre et apprendre l’environnement ainsi que la nature qui m’entoure… Depuis que le soleil est revenu, une nouvelle flore a fait lentement, mais sûrement son apparition, comme en attente de cette lumière salvatrice et av- Mawak’til tasha’wal esk da’neb Yeena’e… Oui, et ces rochers. Ces immenses rochers, ou m'ont conduit les voix, ils me répètent sans cesse cette phrase depuis que je suis arrivé ici. Il y à deux orbes, l’un est bleu, petit, et lévite au-dessus des voûtes de pierre, puis l’autre, rouge et bien plus grosse, oscille de temps en temps, mais reste tout de même sur place, se cantonnant à rester au milieu des voûtes de pierre. Cela commence à faire un sacré moment que je traîne autour, au point qu’il faille aller de plus en plus loin pour trouver du gibier, mais au moins quelques plantations me contentes lorsqu’elles sont mûres. C’est un vrai casse-tête en tout cas, j’ai beau retourner cette phrase qui résonne d’un orbe à l’autre dans tous les sens, je n’arrive pas à en comprendre la signification ni la teneur. En fait, j’en suis au même point qu’il y a des mois ! Tout ce que j’ai comme indice, c’est ce mot, Yeena’e, celui, ou ce qui annonce l’aube. Ann’ba m’a souvent dit que les gens croyaient que c’était moi, cette nouvelle aube. Mais en dehors de ça, tout le reste m’est complètement inconnu ! Entre mon père versant ses larmes devant la fenêtre quand il ne dort ou ne mange pas, ces crétins d’Ishk’tak, notre Trishu’al trop occupé à prier nos divinités en implorant leurs aides, et le reste du village à l’agonie, personne n’avait de temps pour me donner de vrais cours sur notre langue. Cela m'exaspère, si ces voix m’appellent, me parlent, c’est pour une raison, et pourtant rien ne bouge ou ne change. Et il faut me croire lorsque je dis que rien ne change, que ce soit des coups-de-poing, de bâton, des lancers de pierre, et même la foudre qui leur tombe dessus, il n’y a rien ! Enfin, mis à part ma cabane qui a brûlé ce jour-là… Il m’arrive de rester des heures assis devant, et contempler ces orbes, j’ai parfois l’impression que mon esprit s’y enfonce, s'y égare et s’y perd pour revenir plus fort, mais ce sentiment s'efface aussitôt qu’il me traverse. Aujourd’hui, je tente un rituel que le Trishu’al avait donné lorsqu’un de ces Ishk’tak s’était fait mordre par un loup. Apparemment, c’est pour en appeler... Ou pour contraindre ? Je ne sais plus, mais c’est une complainte envers nos divinités. Il faut former certains motifs sur le sol, bien que le souvenir soit flou dans mon esprit, mettre trois piliers gravé d'un diablotin, d'un golem, et d'un djinn avec trois offrandes différentes, et surtout se tenir au centre, avant de leurs communiquer nos paroles. C’est étrange de ressentir des frissons en mettant tout ça en place ? Car plus je m’approche du fait que tout soi prêt, plus l’air se fait… Dense, comme s’il y avait de la tension, tout autour, c'est presque palpable. Je tente d’en faire abstraction, et je continue à tout mettre comme mes confus souvenirs me l'indiques, avant de me tenir au centre du triangle ainsi formé. Je prends une grande inspiration, laissant mon regard vagabonder entre les orbes, avant de lever les yeux vers le ciel. Je pense aux mots que je veux prononcer, à ceux que ces divinités veulent entendre. Puis lentement, j'expire, me concentrant sur les sensations que tout cela me procure, avant de prendre une dernière inspiration et d’ouvrir la bouche pour communiquer. Erhm, pour être franc, je ne me souviens plus vraiment de ce que je leur aie demandé ce jour-la. Surtout avec ce qu’il s’est passé ensuite. Et rien. Je venais de terminer une allocution qui dura bien plusieurs minutes, et j’ai beau regarder tout autour de moi, il ne se passe rien. Les offrandes sont toujours là, les motifs aussi, j’ai sûrement dû faire quelque chose de travers… Et tel un cycle, l’écho de cette phrase dite par ces deux orbes frappent à nouveau les montagnes tout autour, agissant comme si des milliers de personnes parlaient en même temps. Mawak’til tasha’wal esk da’neb Yeena’e… J’y pense, je me la répète, je la décortique, encore et encore. Peut-être est-ce la clef ? Donnant le tout pour le tout, je lève les mains au ciel et répète cette phrase de vive voix, Mawak’til tasha’wal esk da’neb Yeena’e ! Et subitement, le sol gronde, les vents souffles, les nuages tourbillonnent, le soleil s’obscurcit et enfin les montagnes s'effritent et créent des avalanches tout autour de moi. Mais mon regard ne se porte à présent qu’uniquement sur les deux orbes, qui commencent à tourner sur elles même, à vibrer en créant un son strident, et à être de plus en plus lumineuses au point de m’éblouir. Des arcs électriques se forment entre leurs lisses surfaces, joignant des arc électriques bleus et rouges. Et cette tension que je ressentais précédemment s'accroît de plus en plus, tout devient trouble autour de moi et je peine à me repérer, j’ai l’impression que cette épée de damoclès au-dessus de ma tête va enfin tomber ! Instinctivement, j’avance le bras pour me repérer et d’un seul coup, un immense choc m'envahit, trop proche, ma main sert de conduit entre les orbes et les arcs électriques, ma peau me brûle, ma chair fond, j’hurle de douleur, de terreur, mais je suis figé sur place, incapable de bouger et de m’extraire de cette situation. Je la vois, cette épée au-dessus de ma tête, elle va s’abattre… J’ai l’impression que cela a duré des heures, des jours entiers même. Pourtant cela ne fait que quelques longues et agonisantes secondes, que j’endure une souffrance indescriptible, au bout desquels subitement, je suis projeté contre l’un des piliers du rituel, brisé en deux sur le coup. Je suis complétement sonné, à deux doigts de m’évanouir, je sens que ça arrive, je vais perdre conscience, et pourtant, je garde cette dernière image devant moi, mon bras illuminé de runes et qui crépite d’arc électrique bleu et rouge, et devant les deux orbes à présents inertes, qui se brisent au sol dans un léger fracas, comme si ce n’était au final que des bulles de glace mais d'où se dégagent deux boules a la formes éthérées, loin dans le ciel. Mes yeux se ferment, mon esprit s’égare et la douleur m’emporte…
Hakkon sautant de joie tout autour du feu, les mains autour du feu comme pour danser avec lui, puis continua de jeter de la poussière afin de donner toujours plus d’effets à la scène, entre la météo dévastatrice, les arcs électriques, les éléments qui se déchaînent, ses yeux s’écarquillèrent de surprise quand le tout se mires a crépiter. Atteignant le point de rupture, un léger souffle cendré repoussa Hakkon, toutes les lumières se tinrent, même le feu de camp, le laissant dans le noir et seulement accompagné de l'éclat des étoiles. Il souria encore plus et leva les yeux au ciel
Cela fait des années que ça s’est déroulé, et j'erre depuis sur ces terres de glace hostiles, mais enfin, j’ai retrouvé mon chemin. Depuis cet événement, ces runes sont entremêlées de couleurs, et j’ai eu beau les observés, je n’ai rien appris sur elles, ni sur leur signification ou utilité. Je dois trouver quelqu’un. Quelqu’un qui puisse enfin lever le voile. Malgré tout, depuis l'incident, mon œil gauche a petit à petit perdu en acuité, jusqu'à ne plus rien voir. Un jour, en me levant, il disparut même, pour ne laisser place qu'à une cavité si noir, qu'en la regardant dans le miroir, j'ai l'impression que mon âme y est absorbée, cela m'inquiète dorénavant, car je sens quelque chose, un flux ou un fil. Intangible, invisible, mais c'est là, autour de moi à chaque instant. Et curieusement, j'ai l'impression que mon père détient les réponses. Yeena’e est signe d'aube, et pourtant, j'ai l'impression que des ténèbres m'entourent. Quant à savoir s'il est toujours en vie, et où il se trouve...
Derrière l'écran
Prénom ou pseudo : Hakkon Âge : 27 ans Pays/Région : France Tes occupations préférées : Le tir l'arc (Si j'écris pas, c'est que mes pauvres doigts souffrent) le JV, et vroum vroum moto
Code du règlement : VROOM VROOM
Comment as-tu connu le forum, ou par qui ? En passant par Somnus Tes premières impressions sur Dùralas : Interloqué par l'aspect du forum, ça ne m'a pas arreté, et j'ai eu raison tant tout cela a l'air bien construit et ficelé ! As-tu déjà été sur un forum RP ? Plusieurs fois. Somnus, Academie Tsuki, natsuyasumi-academy...
Dernière édition par Hakkon le Jeu 23 Mai 2024 - 15:56, édité 18 fois
Sobek E. Grey
Styxus Cerberus ♦ Saint Sobek de Spelunca
Messages : 502 Expérience : 4088 Âge RP : ?
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Titres:
Vicomte de Spelunca - Massif ouest (Noblesse)
Chasseur religieux (Spécialisation)
Faveur des vampires (Artefact)
Pâques-Man (Event)
Pourfendeur de Skarniens (Event)
Roi Vampire (Event)
Saint Sobek (Event)
Hommage de FrörHeim (Event)
Le meilleur écrivain (Event 10 ans)
Le membre le plus imaginatif (Event 10 ans)
Hello, camarade semi-rouge. Moi c'est Soby, le plus doux des vampires et Tribun à la demande populaire. Si l'on considère que le Peuple c'est moi, évidemment.
On va commencer par le moins agréable ; je vais devoir te demander de ranger cet incroyable pouvoir que tu as conçu. Pas d'affolement, tu peux le proposer dans le topic des suggestions d'armes/artefacts/etc pour en faire un item ingame que tu pourras ensuite looter. (Je crois que tu as déjà ravi quelques cœurs concernant la possibilité de créer un artéfact avec ces bonus-ci, et on te le laissera évidemment puisque nous sommes civilisés. Maintenant, va et farme, jeune pousse.) Simplement on considère que chaque classe est immuable dans son fonctionnement, sinon les soucis d'équilibrages pulluleraient selon les nouveaux arrivants et leurs pouvoirs personnels.
En d'autres termes, désolé Hervé, mais va falloir te tenir au bonus de la classe Ensorceleur. Qui compte parmi elle le membre le plus terrifiant de notre forum en la bêêêlle @Arhiann. Excellent choix, donc.
Maintenant le positif parce qu'il y en a énormément. Ton histoire, ton esthétique, et l'écriture nous embarquent dans un récit 100% Djöll. Je te laisserais corriger les petits détails de cohérence temporelle tels qu'évoqués dans le discord, parce que c'est juste trop bien le reste, même ton invention de termes sert la narration et j'ai pas vu passer du tout ma lecture. Petit big up à la psychologie de ton personnage, c'est complexe et terre à terre en même temps, réaliste à souhait, un petit malinx comme on les aime.
Hâte de te voir parcourir le forum et évoluer, l'esthétique runique de ton pouvoir est juste *chef kiss* je suis plus du tout objectif donc je vais t'attribuer des récompenses comme s'il en pleuvait.
J'ai apporté les modifications qu'il fallait pour le pouvoir, l'âge pour la time line, et modifié légèrement l'histoire et surtout le lien avec ledit pouvoir et son impact sur Hakkon.
J'en appelerais au sang qui coule dans mes veines de chinois fermier, pour farmer tout ça et me montrer digne ce qui m'attends !
Que le Trishu’al t'accorde les faveurs de nos divinités.
Dilon Deraborne
♦ Guerrier ♦
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Chasseur de poules (Event)
Jack'o'Pinata (Event)
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Hommage de FrörHeim (Event)
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Voyageur de la Caverne Mystérieuse (Quête)
Roi des dessins animés dùralassien (Taverne)
Votre humain préféré (Event 10 ans)
Votre guerrier préféré (Event 10 ans)
Le membre le plus drôle (Event 10 ans)
Bonjour @Hakkon, sois officiellement le bienvenu sur le Monde de Dùralas !
Alors j'avais vu la première version du pouvoir, mais Sobek s'est chargé d'expliquer de façon très professionnelle pourquoi elle est possible rpment parlant mais que statistiquement parlant nous essayons au maximum de conserver l'équilibrage gravitant autour des différentes classes. Néanmoins, comme cité ci-avant, le pouvoir est très intéressant et pourrait carrément voir le jour sur un équipement ou un artefact !
Concernant l'histoire, comme mon voisin du dessus j'ai apprécié l'écriture. Ton personnage est gris, un peu entre deux feux, comme ce que tu décris dans ton mental. Tu as une belle plume, et je dois avouer que les mots inventés sonnent vraiment bien. En fait, tu as réussi à bien t'imprégner de la culture djöllfuline et je trouve notamment qu'"Ishk'tak" et "Ann'da" sonnent vraiment bien.
D'ailleurs petit "point culture", comme expliqué sur le Discord le Nordien est une langue qui sortira dans quelques temps (durée indéterminée) et sera donc parlée dans le Grand et Petit Nord. Les Djöllfulins y auront logiquement accès du fait de leur localisation mais je tiens à préciser qu'étant donné qu'ils viennent d'une contrée extérieure, ils ont aussi leur propre langue ! Mais bon, étant donné le nombre de langues déjà sur le tapis, je me suis dis qu'elle n'était pas prioritaire et l'un des seuls termes à vraiment connaître est le Kashbarùk (le paradis djöllfulin).
Quand tu dis que tu as été "interloqué par l'aspect du forum", est-ce parce que c'est un style à l'ancienne, ou bien parce que tu le trouves peu esthétique ? Ou bien une autre raison ? Je pose la question vraiment car ça m'intéresse.
Pour le reste je vais donc te valider, j'approuve les butins donnés par notre tribun Sobek.
J'ajoute d'ailleurs que grâce aux promotions en cours, tu remportes x1 Cestrum (Ceste) : 84 dégâts ; -28 vitesse bonus.
Par ailleurs, tu verras, un peu plus bas sur le topic des promotions, que tu as des promotions appelées "les clichés ont la vie dure" et l'une d'elles récompensera le premier djöllfulin à devenir Ensorceleur. Donc tu sais ce qu'il reste à faire.
Je te donne ta couleur et j'active ta fiche de personnage !
Tu peux débuter l'aventure en cherchant un partenaire dans les Demandes de RP.
Si tu as des questions n'hésite pas à les poser ici, sur Discord (le lien est dans le message d'accueil), ou dans la boîte à questions !
Au début de ton aventure, et même tout du long, le Guide du joueur va pouvoir te diriger pour savoir où aller chercher les informations et répondre à la plupart de tes questions !
Merci à toi d'avoir pris de le temps d'inspecté ma candidature et pour ton retour !
Ce développement et cette tournure en ce qui concerne du pouvoir qui au final est un artefact - à mérité - est une direction tout à fait intéressante, que j'ai même inclus dans l'histoire à sa fin. Je ne dis bien sur pas que j'aurais forcément cet artefact, mais simplement que je l'ai libéré de sa prison en somme. Comme dit je troue cette tournure vraiment intéressante, donc que ce soit en plus par soucis d'équilibre me convient d'autant plus.
Je dois bien avoué que sans références, ces mots ont un peu été tiré du chapeau, mais je n'hésiterais pas a changer tout cela lorsque le lexique sera prêt en son temps Et d'ailleurs j'avais pas vu ce mot, même si je n'ai pas encore examiné l'entièreté du forum. Mais c'est noté, mémorisé et enregistrer !
Pour ce qui est du forum, j'étais avec un ami en vocal lors de ma premiere viste ( Et même en partage d'écran ) et on à tout deux eux cette réaction "Back to vanilla" dans le sens ou cela nous faisais pensé au site de WoW à l'époque, à sa sortie. Un retour en 2006 La ou néanmoins beaucoup sont tapes a l'œil, ici j'ai eu la curiosité de m'intéresser un peu au lore et aux outils fournis, et ça m'a rapidement convaincu de tenter l'expérience !
Et bien ça va en faire des items pour ça ! Merci encore.
Bienvenue Hakkon ! Je suis donc Holy and co mais aussi Aubergiste, donc n'hésite pas à aller faire un tour dans la zone flood si tu t'ennuie
J'aime ton perso, un nouveau djoll ça fait plaisir a voir et l'encrage dans le lore d'autant plus, on voit que tu a potassé tout ça et c'est top, merci pour ce bon moment de lecture <3 (ps : j'ai vue la première version de ta capacité spéciale et j'ai vraiment adoré, encore une fois, c'était très bien intégré à la mécanique du forum, chapeau)
Hâte de voir Hakkon découvrir les contrées Duralassiennes, et que sa vie soit plus douce que dans le grand nord *brrr*
Moradund Marteau-de-Fer
Imperator ♦ Paladin
Messages : 1628 Expérience : 4899 Âge RP : 130
Politique : 212
Titres:
Impérator (Faction)
Maître de Pâques (Event)
Sauveur de Dùralas (Event)
Astucieux (Event)
Destructeur de l'Ombre (Event)
Combattant de l'alliance des quatre (Event)
Chasseur de trés'oeuf (Event)
Citrouille de la Convergence (Event)
Pourfendeur de Skarniens (Event)
Héros de l'Est (Event)
Hommage de FrörHeim (Event)
Vigueur (Spécialisation)
"Performant" (Porte-bonheur)
"Forgeron invétéré"
Votre nain préféré (Event 10 ans)
Le membre le plus grognon (Event 10 ans)
Le membre qui s'offusque le plus (Event 10 ans)
Bienvenue parmi nous au plaisir de te croiser en nos contrées!
Rappel : Ronin n'est audible que par les télépathes, ou lors de crises de rages (Dialogues normaux: ~Ronin(#bbbbbb), lors des crises: ~Ronin (#ff9900))
Moradund Marteau-de-Fer
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Le membre qui s'offusque le plus (Event 10 ans)
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