Depuis trois jours, la garde de Stellaraë se mettait en branle pour retrouver un meurtrier en série qui assassinait de jeunes femmes dans des ruelles sombres tous les soirs, c'était devenu une course contre la montre pour éviter que les rumeurs ne s'ébruitent et qu'un mouvement de panique ne soulève le quartier où se passaient les meurtres. Impuissante à retrouver le coupable, la garde avait fait appel à des aventuriers pour les aider en échange d'une coquette somme. Noctula répondit présent par avidité pour l'or. Très tôt, le matin, avant que le soleil ne se lève sur le désert, elle marcha avec trois gardes jusqu'à la rue où le dernier corps venait d'être retrouvé quelque trente minutes plus tôt, le corps ne présentait aucune marque de confrontation, la jeune adolescente avait été assassinée probablement par-derrière, la gorge tranchée d'un coup sec avec une petite lame. Plongeant toujours plus dans le sordide, le meurtrier avait soigneusement ouvert l'abdomen de la victime après la mort dû à l'absence d'ecchymose, pour prélever le cœur de la jeune fille.
- Troublant, remarque Noctula. Ce n'est probablement pas un meurtre passionnel, il n'y a aucune rage, aucun sentiment dans le mode opératoire du chirurgien.
Le chirurgien était devenu son surnom chez la garde.
- Toutefois, le cœur est le symbole de l'amour. Il retire cet organe chez chacune de ses victimes, pourquoi ? Ça n'a pas de sens, explique t'elle au garde qui l'accompagne.
Noctula inspecta soigneusement le corps et la ruelle dans laquelle le cadavre reposait. Elle ne trouva rien de particulier, pas d'indices, comme les gardes, elle faisait chou blanc.
- On pense que le coupable agit toujours de nuit et dans le périmètre de ce quartier, il semble opérer toujours de la même manière et avoir son territoire de chasse comme un prédateur, dit un garde à Noctula.
Elle pensait à la possibilité d'échafauder un piège pour l'attirer, d'utiliser un appât et de bondir dessus au bon moment, mais elle doutait que le tueur soit assez bête pour tomber dans le panneau. Il fallait au moins que le piège soit très subtil et la subtilité, ce n'était vraiment pas son fort.
- Elle s'appelait Lucinda Chambertine, elle avait seize ans et servait au manoir d'un noble, son père est forgeron et sa mère se rendait tous les matins au marché avec sa fille pour vendre des fleurs, après, Lucinda faisait une pause de plus ou moins une heure, elle se rendait avant midi au manoir de son seigneur pour faire la cuisine et le ménage, elle rentrait chez elle le soir. Sauf que cette fois-ci, elle n'est jamais rentrée, la pauvre.
- Vous avez parler aux parents, demande Noctula au garde.
- Pas encore, vous voulez venir avec nous, répond t'il à la stryge.
- J'aimerais, oui.