A la pêche aux moules moules moules, je ne veux plus y’aller maman, les gens de la ville ville ville m’ont pris mon panier maman ! … Voilà maintenant plusieurs jours que la jeune louve ose sortir en dehors de Stellaraë. Après avoir été condamnée à mort, ramenée à la vie par sa chère et tendre mère, elle s'est mise en tête de voyager afin de quérir l’autre partie du pendentif qui trône désormais au sein même de son buste. Pour se faire, elle a amassé suffisamment d’affaires dans son baluchon pour aller et venir entre le centre et le nord de Dùralas dans un premier temps. Elle oscille entre passages à l’arrière des charrettes, se greffant au sein de convois de marchandises ou passages à pieds, jouissant d'une liberté sans égal.

Ses pieds l'ont porté au sein d'un petit logis avec des chasseurs qui s'expriment un peu trop fortement à son goût. En grands gestes, ils content les histoires rocambolesques qui leur sont arrivées et Nina prend sur elle pour ne pas leur communiquer le fin fond de sa pensée. L'alcool coule à flot et leurs trognes se teintent peu à peu dans les tons rougeâtres. Les hoquets filtrent au travers de leurs lèvres gercées et tous vantent d'exploits de plus en plus grandiloquant. Non Gérard avec ta bedaine et ta démarche titubante tu ne peux pas avoir chassé un ours à mains nues, pense Nina sans pour autant lui en faire part une fois encore. Assise dans un coin du semblant de taverne, elle sirote un semblant de soupe chaude avec des épices à en faire pâlir un mort. Le remontant bouillant coule au travers de sa gorge se nichant au sein de son gosier, lui arrachant quelques hoquets.

L’ambiance s’échauffe non loin. Le contenant entre ses mains, elle continue de boire calmement la mixture sans se soucier réellement de ce qui agite les ivrognes plus qu’à l’accoutumé. Sans prévenir, une stryge s’élance, saute sur un meuble et le sol semble se dérober sous ses pieds puisque elle vient s’échouer se cognant la tête avec violence.

Oh la conne ! pensa Nina en se relevant à la hâte. Délaissant sa soupe, elle franchit les quelques pas qui séparent l’inconnue de sa personne. Aussitôt, la jeune louve vient s’accroupir à ses côtés. Elle passe sa dextre contre le front de la maladroite et sa senestre derrière sa nuque pour la redresser doucement s’assurant par la même occasion qu’elle n’a pas une plaie béante entre les deux oreilles.
Vérifiant les réflexes de la jeune créature, Nina agite un doigt juste devant elle jusque à toucher le bout de son nez, l’amenant probablement à loucher. Elle en vient finalement à lui souffler, se rendant compte que la situation nécessite aucun soin :
« Oui, vous êtes une bonne chasseuse. Je m’en doute. En revanche la moufette géante attendra. Je pense qu’il est préférable que vous vous repos… Oh. »

Nina relève le nez vers les hommes alcoolisés. Ils reviennent en la direction des deux jeunes femmes. Vont-ils chercher la bagarre ? Ou au contraire vont-ils se proposer de les accompagner à la chasse à la mouffette ?! ...

Nombre aléatoire (1,2) :

1

1.Chasse
2.Bagarre

Un haut le cœur vient soulever l’estomac de Nina lorsque la stryge se penche et dégobille tout ce que contient son bidou. Détournant le visage, la jeune louve se relève avec prudence lorsque Noctula est debout. Ravie de revoir la maladroite connectée avec la réalité, Nina s’apprête à se détourner de la scène. L'un des chasseurs semble ravit de rejoindre les deux jeunes femmes mais ! Dans son dos quelques propos balbutiés par un ivrogne se font entendre. Les yeux vairons de la jeune louve se lèvent au ciel. Elle prend sur elle, mentalement compte jusque à dix avant d'intervenir. L'ancienne cheffe de meute vient pointer un index accusateur en la direction de l'ivrogne. Hargneuse, elle lui gueule dessus sans la moindre once de gêne : « Quoi ? Je ne sais pas chasser parce-que je suis une femme ?! Avec la peau de tes coucougnettes je vais me faire des gants et avec toutes les mouffettes que je vais ramasser des bottes fourrées pour écraser ta sale gueule ! »

L’ambiance s’échauffe légèrement entre Nina et l’un des protagonistes. Comme deux bêtes aux neurones limités, ils se menacent bêtement et Nina est bien déterminée à ne pas ployer genou face à l'inconnu. Ne prêtant pas attention à ce qui se passe autour d'elle, son attention est accaparée par l'ivrogne durant de longues minutes. Effet boule de neige, ce qui était une jouxte verbale se transforme en un véritable affront ! Les deux interlocuteurs s'affrontent et veulent en découdre. Ils font dans la surenchère, les propos partant toujours plus hauts, toujours plus loin. Les deux têtes de mules s'insultent gaiement sans pour autant lever la main l'un sur l'autre. Nina est sortie de sa trompeur lorsque Noctula se prépare pour chasser la mouffette. Visiblement butée sur son idée, la stryge ne décolère pas. Nina décide de veiller sur elle. Noctula devient sa petite mission personnelle, sa bonne action du jour tandis qu'elle brandit le plat de sa main en la direction de l'ivrogne qui continue de lui postillonner dessus. Lui intimant ainsi de se taire, Nina pense parle à ma main. Elle clame à voix haute à Tic rejoint par Tac : « Un instant je vous prie les chasseurs ! Un instant avant que je vous humilie avec ma super copine haha ! »

A la suite de l’inconnue, elle se permet de déposer doucement sa main sur son épaule lui soufflant : « Eh, Noctula. Noctula. » Voyant l’inconnue prise dans son élan, toute titubante mais enfilant déjà son heaume, attachant son bouclier, Nina répète un peu plus sèchement et un peu plus perturbée par ses réactions à la hâte malgré sa lourde chute : « NOCTULA ! » Sur le seuil de la porte, Nina affiche de gros yeux : « Calme-toi chérie ou ton cœur va lâcher. »

Voyant son sérieux face à la situation et son envie certaine, intangible, de dézinguer tout un tas de petites moufettes sauvages, Nina pèse avec soin ses mots. De peur de se prendre une épée sous la gorge pour s’être mêlée d’une situation qui ne la regarde pas, la jeune louve souffle avec hésitation : « Je m’appelle Nina et je suis herboriste à mes heures perdues. Accepterais-tu de retirer ton heaume pour que je puisse regarder si ta bosse ne dépasse pas la taille de mon poing ? »

Pour appuyer ses propos elle ferme sa dextre en un poing et le fait osciller de gauche à droite devant le heaume. Un petit soupir franchit le seuil de ses lèvres tandis qu’elle ajoute, comme si elle négociait là face à une enfant de cinq ans :
« Promis on ira chasser ensuite. On a une raclée à coller à ces deux gros sales moches et à l'ivrogne juste derrière. Promis. Une promesse, c'est une promesse hein ? »

Et elle attend l’accord de la jeune femme pour l'amener à s'asseoir cinq petites minutes. Elle espère pouvoir mener à bien son petit examen. Elle espère que Noctula se portera mieux que leurs décisions hâtives. Elle espère pouvoir s'octroyer cinq petites minutes de répit avant le grand affront. Un peu de calme avant la tempête...