Le Monde de Dùralas
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Bonjour Invité, et bonne visite sur Dùralas ! Nous sommes actuellement en l'An 811 du Ve Âge. Bienvenue à notre dernier membre : ibrahim Le Monde de Dùralas a précisément 4042 jours ! Contribuez en aidant et en faisant part de vos idées pour le forum ici Dùralas, le Sam 23 Nov 2024 - 10:39 La Spécialisation de classe s'obtient à Wystéria. Pour être à l’affût des dernières nouveautés, c'est ici qu'il faut aller ! |
| | Rencontre en lisière [PW Ellÿra] | |
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FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Mer 24 Avr 2024 - 15:41 | | | Quitter son environnement familial est toujours une chose délicate, encore plus lorsque vous n'êtes pas préparé du tout. C'est le cœur battant dans sa poitrine qu'il a jeté un dernier regard sur sa ville, chargé de souvenirs douloureux. Les murmures méfiants et les regards accusateurs des habitants résonnent encore dans ses oreilles. Arrivé à l'âge de majorité, il a décidé que l'exil est inévitable pour lui, il ne peut plus supporter le poids des reproches et des brimades qui pèsent sur ses épaules depuis l'accident tragique qui a détruit sa famille, tuant ses parents, et le laissant seul. Devenu un paria, un être à éviter, la solitude est devenu comme une seconde vie, dans laquelle il n'a que la magie. Toutefois, il évite de toucher celle du feu, même s'il s'agit de celle avec laquelle il a le plus de facilité. C'est le vent qui est devenu son domaine de prédilection. Mais apprendre seul n'est pas une chose évidente, ni aisée.
Malgré le poids de la culpabilité et de la solitude, une lueur d'espoir brille encore dans les yeux profonds de Fëanor. Il a décidé de partir, de fuir les murmures accusateurs et de se frayer un chemin dans le vaste monde pour prouver sa valeur. Ses longs cheveux d'ébène flottent dans la brise tandis qu'il se met en marche énergiquement, mettant autant de distance que possible entre lui et la ville avant que le jour ne laisse la place à la nuit. Il tourne résolument ses pas vers la forêt sombre qui s'étend devant lui. Ses possessions sont minimes, c'est donc juste avec un baluchon sur le dos qu'il est partit, à l'aube du matin de ses quatre vingt ans.
Le premier pas hors de la lisière du village est un pas vers l'inconnu, un pas vers la liberté. Il se sent à la fois exalté et terrifié, sa détermination mêlée à une certaine appréhension face à ce nouveau chapitre de sa vie. Amusé au début, chaque nouvelle chose étant une découverte, il a pourtant vite déchanté. En effet, Fëanor n'a rien d'un aventurier, même s'il a appris à vivre tout seul, c'était toujours à proximité de sa ville, la survie ce n'est pas ce qu'il fait de mieux. Il se trouve rapidement confronté à des défis qu'il n'a jamais imaginés dans la sécurité relative de sa ville. La forêt est en perpétuel mouvement, et sa vie dépend soudainement de ses connaissances de toutes les formes de vie peuplant Sylfaën, que ce soit sa faune ou sa flore qui peut tout aussi bien être toxique, voir mortel pour qui ne sait pas. La privation de sommeil, en raison des bruits incessants de tout ce qui l'entoure l'amène même à hésiter à faire demi-tour après quelques jours. Pourtant, sa fierté est trop grande, il ne peut tout simplement pas faire marche arrière, ce serait un aveu de faiblesse, et sa rancune est trop vivace pour s'avouer vaincu.
Armé d'un arc, d'un couteau et de quelques sortilèges, il doit apprendre rapidement s'il ne veut pas y laisser sa peau, et finir prématurément sa vie. Il a naturellement pris quelques vivres et de l'eau, mais cette dernière s'épuise rapidement, l'obligeant à trouver une source rapidement. Il puise dans sa force intérieure, et son désir de faire ses preuves, sans savoir lequel est le plus vivace en lui, pour continuer d'avancer, un pas après l'autre, marchant à travers les frondaisons des arbres millénaires de Sylfaën, se demandant si celle-ci ne fait pas tout pour l'éliminer.
C'est guidé par une flamme intérieure vivace qu'il continue d'avancer, la ténacité et la rancœur renforçants sa volonté, sa résolution à faire ses preuves, et à revenir afin de prouver sa valeur, qui n'est pas moindre qu'un autre. A moins que ce ne soit qu'une envie de vengeance, et de montrer aux gens de sa ville qu'il vaut bien plus que ce qu'ils pensent, et de les surpasser.
C'est ainsi qu'il finit, tant bien que mal à la lisière de la forêt. Ses vêtements sont déchirés, preuve des épreuves qu'il a affronté. Il n'a jamais quitté Sylfaën, et en regardant le paysage terne et lugubre qui se déroule devant lui, alors que la nuit vient de tomber, Fëanor hésite une nouvelle fois. Etonnement, en comparaison de la lumière étouffée par la canopée feuillue, le marais est presque lumineux, le ciel étoilé renvoyant un spectacle à couper le souffle. C'est donc la tête en l'air qu'il entame ses premiers pas hors de la forêt, et bien mal lui pris, puisqu'il finit par tomber dans une eau visqueuse et poisseuse.
Après être ressorti de là difficilement, il regarde ses bras dégouliner de boue, se disant qu'il fait piètre figure, et qu'un vagabond doit avoir plus fier allure que lui à cet instant. Il doit sortir de cet environnement, mais la nuit ne va pas l'aider à avancer, et sa dernière expérience lui a remis en mémoire les dangers qu'il y a lorsque vous voyagez sans connaissance. L'elfe décide donc de trouver un endroit où il peut poser son baluchon trempé, mais il n'y a pas grand-chose et il désespère de trouver un lieu pour dormir, d'autant que les dangers sont réels dans les marais aussi.
Après avoir marché un temps, il finit par apercevoir ce qui ressemble à une construction de fortune, et devant, un feu. Est-il possible qu'il y ait quelqu'un dans ce lieu désolé ? Il s'avance pour en apprendre plus, chaque pas faisant un bruit de succion pas très ragoûtant. Le feu qu'il a vu en est bien un, mais il est bien petit, ce qui ne l'empêche pas de le voir comme un phare au milieu de la nuit.
Il s'approche comme il peut, sale à souhait, toujours couvert de boue, n'ayant pas trouvé d'eau propre pour se laver. Il se demande comment il va faire pour ne pas effrayer la personne qui a fait le feu, en espérant que celle-ci ne tente pas de le tuer, le prenant pour un monstre ou il ne sait quoi.
"Bonjour, excusez-moi, pouvez, vous m'aider ?"
Des premiers mots bien timides, sur un ton de supplication, et à peine audible étant donné qu'il n'a pas parlé depuis plusieurs jours. |
| | | Ellÿra KelfarenNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 25 Avr 2024 - 10:43 | | | Sous le voile obscur de la nuit, dans les profondeurs d'un marais enchevêtré, là où les branches noueuses des arbres se penchent sinistrement et où les eaux stagnantes murmurent des secrets oubliés, se trouve une figure solitaire. Une elfe, autrefois rayonnante de beauté, désormais silhouette fantomatique, enveloppée dans un manteau de boue sombre, ses vêtements déchirés accrochés à son corps, en lambeaux. Ses longs cheveux scintillant, tressés très près de son crâne, sont si sales de boue sèche et de brindilles noires qu’il est pratiquement impossible d’en deviner la magnifique nuance d’or et de neige. Elle a trouvé refuge dans une construction de fortune, un petit abri de branchages et de roseaux tressés, où la lueur de la lune lutte à peine pour percer à travers la canopée des branches humides. L'air est lourd de l'odeur de la pourriture et de la stagnation, et le seul son est celui de ses propres pensées solitaires et des insectes bourdonnants, éclairée seulement par la lueur vacillante d'un petit feu qu’elle entretient de temps en temps en y jetant pensivement les rares morceaux de petit bois sec qu’elle ait pu trouver en ce milieu hostile.
Assise sur une vieille souche recouverte de mousse, elle regarde le paysage désolé qui s'étend devant elle, ses yeux autrefois vifs désormais ternis par la résignation et soulignés par de profondes cernes dissimulées par des traces de saleté. Chaque heure semble étirer sa misère plus profondément dans son être. Dans ce marais boueux, elle est une étrangère, loin de son foyer autrefois glorieux et de sa communauté elfique. La solitude est son seul compagnon, et même dans cette solitude, elle se sent étrangère à elle-même, une version dégradée de ce qu'elle était autrefois.
Pourtant, même dans l'obscurité la plus profonde, elle refuse de céder complètement à la désespérance. Il reste une lueur de détermination dans ses yeux fatigués, un vœu silencieux de continuer à lutter contre les ténèbres qui menacent de l'engloutir.
Les premières heures loin de son foyer, loin de la forêt, avaient été chacune une épreuve. Chaque minute passée loin de ce qu’elle a toujours connu n’a fait que confirmer sa gaucherie, sa maladresse et son ignorance du monde extérieur. Si la forêt lui avait parfois semblé hostile, ce n’est rien en comparaison de ce qu’elle a traversé pour parvenir à construire ce misérable refuge qui ferait pitié à quiconque est doté d’un peu de sens commun. Son premier haut-fait ? Avoir extrait assez de roseaux et de branchages pour pouvoir construire un petit toit par-dessus une vieille souche, celle sur laquelle elle est assise en cet instant, tout cela au prix de coupures douloureuses sur le bout de ses longs doigts fins. Au début, elle s’inquiétait de cette crasse permanente, de cette boue collante qui menaçait d’abimer irrémédiablement ses habits. Elle cherchait alors le moindre point d’eau pour se décrasser mais elle finit rapidement par renoncer, pour deux raisons toutes simples.
La première est qu’il est impossible d’être propre dans un marais, elle l’a très vite compris, malgré sa gaucherie patentée. De plus, l’endroit est sinistre, générateur d’une profonde mélancolie qui incite rapidement à l’abandon de toute fierté superficielle. Elle a très vite tressé et noué ses cheveux pour éviter que des insectes y trouvent refuge, ce qui n’empêche pas d’irrépressibles et ponctuelles crises de démangeaison auxquelles elle cède à tout instant du jour et de la nuit.
La seconde est que cette boue, aussi répugnante qu’elle soit, forme une barrière redoutablement efficace contre les piqûres des insectes qui grouillent dans les eaux stagnantes des marais. Désormais enduite de terre sèche, elle ne ressent plus aucune présence indésirable et parvient à rester tranquillement auprès du petit feu qu’elle a miraculeusement pu allumer au prix de longues minutes de lutte avec deux cailloux. Les insectes, friands de lumière et de sang frais, se sont rapidement agglutinés auprès d’elle, sans que cela n’interrompe le cours de ses pensées si ce n’est un geste, de temps en temps, pour dissiper la petite nuée bourdonnante qui virevolte non loin de son oreille effilée.
Les pensées d’Ellyra sont confuses, brouillonnes et explosent en son esprit troublé à chaque instant. Sous le calme apparent du petite golem de boue qu’elle est devenue au milieu d’un marais infâme et de ses compagnons avides de sang frais, il y a une Elfe qui lutte pour ne pas céder à la panique. Il est hors de question de faire demi tour et de réintégrer son foyer. Les derniers mots de son père hantent son esprit nuit et jour, tout comme les humiliations et les brimades, les gestes, les rires moqueurs, les regards de biais. Plutôt être seule à jamais que de revivre cela.
D’un petit mouvement de la tête, elle regarde la construction de fortune qui l’abrite et esquisse un minuscule sourire qui fait craqueler légèrement la couche de crasse qui orne sa joue gauche. Ceci, aussi minable et horrible que cela soit, est sa création. Elle l’a fait toute seule, sans aide, avec les connaissances dont elle dispose. Personne ne l’a aidée à se mettre à l’abri, personne n’était là pour la conseiller et lui dire ce qu’il convenait de faire. Bien sûr, cela lui a demandé un temps considérable, il y a eu des échecs, des chutes, des branchages qui sont tombés en entrainant toute la structure dans leur chute, plusieurs fois, mais elle a appris de ses erreurs et est parvenue à consolider le tout avec la boue environnante, de la sphaigne, des roseaux. Une première, minuscule, significative victoire sur tous ceux qui ont toujours vu en elle un boulet incapable de faire quoi que ce soit de correct de ses dix doigts.
Pourtant, la douce saveur de cette petite victoire s’est vite dissipée dès les premiers vrais tiraillements d’estomac. Elle avait emporté de quoi tenir quelques jours dans sa besace, du pain essentiellement, du fromage et des fruits, elle avait ramassé des baies dans la forêt, quelques petits champignons, mais sa réserve s’amenuise, il ne lui reste presque plus rien. Songeuse, elle se demande jusqu’où s’étend ce marais. Il n’y a rien à manger ici, rien de bon en tout cas. Il lui faut donc en sortir très vite au risque de devoir se nourrir des créatures immondes qui vivent dans la vase, ce à quoi elle se refuse.
Un regard sur sa besace accrochée en hauteur, sur le moignon d’une grosse branche morte, un soupir.
-Demain…, murmure-t-elle en reposant son regard sur les petites flammèches dansant sur le bois mort.
Soudain, un frisson l’envahit. Ses oreilles fines détectent le bruit immonde de ce qui semble être une énorme limace de marais se mouvant bruyamment sur le sol humide. S’agit-il de Gwernia, cette limace géante que les enfants Elfes évoquaient devant elle pour l’effrayer ? Ils disaient qu’elle portait un gilet tricoté dans son propre mucus, un gilet collant qui emportait les enfants idiots sans aucun espoir d’en échapper afin d’être digéré dans sa tanière de ténèbres, Gwernia se nourrissant de leur bêtise jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien...
Horrifiée par cette perspective, elle a passé, enfant, de nombreuses nuits sans repos. Maintenant qu’elle vit ici, tout lui semble possible et c’est de longs doigts tremblants qui s’emparent de son arc, qu’elle arme aussi rapidement et silencieusement que possible. L’empennage orné de fines plumes blanches chatouille sa joue sale tandis qu’une pointe de métal poli apparait dans un petit trou laissé dans la paroi du mur fragile. Le regard émeraude fixe sa cible, son bras est tendu, son cœur bat très vite, elle attend, écoutant le moindre bruit dans cette nuit étrange.
-C’est peut-être bon, la limace rôtie, murmure-t-elle tout bas en visant l’ennemi en approche.
Pourtant, au fil des secondes, il lui semble de plus en plus évident que ce qui approche est loin d’être une créature visqueuse. La silhouette est haute, hésitante certes, mais élancée. Il ne s’agit donc pas de Gwernia mais alors…qui ? La flèche reste à sa place, le bras demeure tendu. A proximité de la forêt, compte tenu de la taille et de la silhouette, il ne peut s’agir que d’un Elfe. Ou d’un être humain, se dit-elle. L’idée même de rencontrer un être humain lui tord l’estomac. Son père les a toujours décrit comme des être inconstants et vils, des meurtriers souriant sous de beaux atours volés à leur prochain sans le moindre scrupule…Mais que ferait un humain ici ? Toutes ces pensées accompagnent les pas de la créature en approche, tant et si bien qu’elle se trouve désormais juste à côté de l’abri.
Ellÿra recule et garde la flèche encochée, face à la haute silhouette pleine de tourbe qui la regarde.
Une voix douce, aux douces sonorités de forêt, s’élève alors, timide, demandant de l’aide. La flèche s’abaisse, mais l’arme ne quitte pas les mains de l’Elfe qui hésite un moment. Un rapide coup d’œil à l’aspect général de l’étranger la renseigne : il est aussi mal en point qu’elle. Peut-être même blessé. Mais…Que ferait un Elfe dans cet endroit si ce n’est pour tenter de la retrouver ? Est-ce un espion envoyé par son père ? Est-il chargé de la ramener dans la forêt ? Il ne peut y avoir d’autres explications, aucun des habitants de la forêt ne se risquerait dans les marais sans une raison valable…
-Vous…Vous êtes blessé ? demande-t-elle d’une voix aussi basse que la sienne mais remarquablement mélodieuse et douce.
Le regard émeraude, fuyant, observe les alentours, comme si d’autres Elfes pouvaient surgir à tous instants…
-Vous êtes seul ?, demande-t-elle encore, sa main tremblant sur son arc.
Pas question de retourner là-bas. Si elle doit l’assommer à coup de buche ou lui tirer dans le pied pour l’en empêcher, elle le fera, même si elle sait qu’il n’y a qu’une chance sur dix qu’elle y parvienne. Le regard d’Ellÿra finit par se planter dans celui de l’inconnu, farouche et inquiet à la fois.
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| | | FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Ven 10 Mai 2024 - 13:51 | | | Avançant vers l’abri de fortune, Fëanor se demande la manière dont il va être reçu, tout du moins si quelqu'un est présent. Le feu énonce clairement qu'il y a quelqu'un, ou dans la pire des cas, qu'il y a eu un départ précipité. Il observe de droite et de gauche, laissant traîner son oreille aiguisée pour étendre un bruit pouvant le renseigner. L'elfe n'entend rien, ni ne voit rien d'anormal, du moins en pensant à une présence, puisque les bruits de la faune qui s'anime avec la tombée de la nuit lui paraissent des plus hostiles. Il aperçoit également une luminosité, infime, sortant d'un coin de l'abri. Une arme ? Du moins, cela annonce qu'il y a une présence. Il faut faire attention de ne pas l'effrayer si c'est le cas, il n'a pas l'intention de mourir ici même, dans ce lieu infecte sans être parvenu à se faire un nom, une réputation. Il s'arrête donc, écartant ses mains de ses propres armes pour ne pas paraître trop belliqueux, ne pas devenir une menace pour celui-ci qui se trouve là et qui est peut-être aussi perdu et terrorisé que lui l'est.
La réflexion va toutefois assez vite, s'il n'obtient pas d'aide, il y a de grandes chances qu'il ne survive pas très longtemps, du moins dans l'immédiat. Il doit réussir à refaire ses provisions, vu leu peu qu'il lui reste, et avoir quelques indications si c'est possible. Sortir de ce territoire immonde est devenu sa nouvelle priorité, même encore plus que de sortir de la forêt comme dans son plan initial. Fëanor avait bien conscience du marais et de ce que cela implique, mais il n'était pas imaginé que cela soit à ce point. Il a sous-estimé le danger, n'ayant aucune référence.
Il se décide donc à reprendre son chemin, lentement, sans geste brusque vers cet endroit qui peut être son salut. Et contre toute attente, il aperçoit enfin quelqu'un qui se détache de l'abri de fortune, un arc en main. Il est difficile de savoir de quel sexe est l'individu, mais au moins, c'est humanoïde, et la flèche est maintenant baissée, même si toujours en main. L'obscurité l'empêche de voir les tremblements de celui ou celle qui se trouve devant lui, mais la voix qui s'élève annonce clairement une femme, du moins il l'espère vu le timbre, et cela est renforcé par la chevelure qui semble être longue, mais vu la sienne, ce n'est pas un signe distinctif pour autant, au contraire du son mélodieux qui s'échappe de la personne en face de lui.
Doit-il être rassuré, les femmes étant moins belliqueuse, ou au contraire affolé si elle se sent en insécurité devant lui ? Une question qu'il espère voir tourner à son avantage. Il l'écoute l'interroger, tout en préparant ses réponses. Maintenant qu'il a parlé, il a retrouvé une diction plus forte et fluide, l'habitude revenant au galop. Il ne répond pas forcément dans l'ordre, mais en prenant les priorités qui vont l'aider à apaiser celle qui pourrait devenir sa sauveuse.
"Je suis seul en effet, et perdu."
Il n'a pas de raison d'expliquer qu'il est parti de sa ville, mais savoir qu'il n'a pas de compagnie doit être un soulagement, enfin si elle le croit.
"Je ne suis pas blessé, non, du moins pas gravement. Je suis tombé dans la vase, et je suis couvert de boue, excusez moi pour mon apparence, mais je vous assure que je ne vous veux aucun mal !"
Il a d'innombrables écorchures qui ne laisseront pas de traces, et quelques griffures plus grande, pouvant potentiellement s'infecter, mais de là à dire qu'il est blessé, ce n'est pas le cas.
"J'ai vu votre feu, et je me demande si vous pensez qu'il est possible que je m'approche pour me réchauffer, et me débarbouiller si par hasard, vous connaîtriez un endroit avec de l'eau clair dans cet environnement qui me semble bien hostile ?"
Il ne doit pas être facile d'accepter un inconnu aussi facilement, il croit donc au fait qu'elle est seule aussi, et qu'elle appréciera un peu de compagnie. En regardant le feu, il a cependant des doutes sur le fait qu'elle ne soit pas aussi une survivante. |
| | | Ellÿra KelfarenNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Mar 14 Mai 2024 - 10:26 | | | Seul et perdu.
Si elle partage sa solitude, elle a au moins cet avantage ridicule de ne pas être perdue. Elle sait où elle se trouve et comment sortir de cet enfer de boue gluante. Enfin, elle l’espère. Si tout va bien. Après tout, des années de découvertes en solitaire au sein de la forêt, dans un environnement quotidiennement hostile malgré la douceur de l’air et la chaleur bienfaisante, lui ont au moins appris deux ou trois choses utiles : comment se déplacer rapidement, comment se repérer et surtout éviter la présence de ses semblables. Les étoiles au-dessus du marais sont celles-là même qui éclairent la forêt lors des merveilleuses nuits d’été, il ne lui reste qu’à les suivre pour se diriger…là où ses pas la guideront.
Seul et perdu.
Silencieuse, elle porte son attention sur l’apparence désastreuse et dégoutante de celui qui lui fait face. A priori, il a lui aussi décidé de vérifier la qualité de la vase, volontairement ou non ce qu’il explique brièvement de sa voix douce. En vérité, Ellÿra se fiche complètement de son apparence, elle sait qu’elle lui ressemble sur ce point. Tout ce qui l’inquiète présentement c’est le potentiel danger qu’il représente.
Ils sont non loin de la forêt. Son père peut avoir décidé de la rechercher, ce qui est très possible quand on connait son côté ombrageux et possessif, même envers quelqu’un qu’il réprouve. Il ne doit sûrement pas apprécier qu’elle lui tienne tête, et elle le sait assez revanchard pour mandater un pauvre Elfe afin de faire le sale boulot à sa place. Il lui assure ne pas lui vouloir le moindre mal. C’est précisément ce que dirait quelqu’un qui veut à tout prix l’amadouer, non ? Alors, elle garde son arme en mains, bien décidée à défendre son droit à la liberté, quitte à tenter de lui planter une flèche dans le gras du mollet s’il fait le moindre geste brusque.
-Approchez.
Des dizaines de scénarii catastrophes se bousculent dans sa jolie tête crasseuse. Qui est-ce ? Pourquoi est-il ici ? Est-il envoyé par Père ? Et c’est quoi cette marotte de vouloir se laver « ici » ? Il n’a pas vu dans quoi ils sont assis ?
-Le seul point d’eau tout proche est envahi par des larves de moustique…Je ne crois que vous voudriez utiliser ça sur vos plaies, dit-elle tout bas en essayant de garder une prise ferme sur son arme et de sauver les apparences.
Parce qu’elle est terrifiée. En plus d’ignorer son identité, il est le premier Elfe avec lequel elle parle aussi longuement à part son père. Et si lui aussi était à la semblance de ces autres qui ont feint la gentillesse et l’amitié pour mieux se moquer d’elle ? Tout se bouscule si fort en elle, en cet instant. La peur, l’angoisse, la curiosité, le danger…
-Il vaut mieux garder votre…enfin…La boue sur vous. Vous ne serez pas trop piqué par les bestioles qui volent près des flammes.
Elle effectue un petit mouvement de recul, puis un autre, les mains serrées sur son arme avant de reprendre, d’une voix à peine audible :
-Qu’est-ce…hm…Pourquoi vous êtes ici ? La forêt n’est pas très loin…Vous seriez peut-être mieux là-bas…
Une tentative bien maladroite pour tenter d’en apprendre davantage sur celui qui partage désormais la chaleur du peu de flammes qui a bien voulu danser sur du bois pas très sec. Sous la crasse, une paire d’émeraudes luisantes le scrutent, à la fois inquiète et curieuse.
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| | | FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Mer 22 Mai 2024 - 13:05 | | | L'attente d'une réponse, le temps qui s'écoule qui, même s'il est court, peut s'avérer une éternité pour celui dans le besoin, ou dans l'angoisse. L'elfe regarde la femme, allant de l'arc qu'elle tient en main à son visage, enfin si l'on peut parler de visage. Oui, elle en a un naturellement, mais celui-ci est couvert de ce qui semble être de la boue. Il est donc des plus difficiles de se faire une idée de l'apparence de celle qui lui fait face à cet instant. Aucun doute sur le fait qu'il en est de même pour elle, ce qui ne doit pas faciliter la prise de décision sur le fait d'inviter un parfait inconnu, auprès du feu, et de prendre un risque. Fëanor pense aux difficultés de "survivre" dans un lieu comme celui-ci, et il se dit qu'elle a dû traverser des épreuves de son côté. En regardant le campement de fortune qu'elle a installé, de deux choses l'une, soit elle vient d'arriver il y a peu, soit elle est aussi dans une situation désolante.
Enfin, la voix s'élève, lui demandant de s'approcher, une bonne chose, sauf si elle prévoit de l'abattre et qu'elle juge plus facile de le faire s'il est moins loin. De toute façon, il n'a pas tant de choix que cela, alors il s'avance, doucement, d'une démarche de toute façon pataude en raison de la substance dont il est recouvert. Le bruit de succion de ses pas n'est pas très ragoûtant, mais l'espoir de se débarrasser de tout cela disparaît quand elle lui explique l'aspect de l'eau la moins nauséabonde du coin. Pire, elle lui indique qu'il vaut mieux garder la boue pour le protéger des insectes. Est-ce là une preuve de sa présence depuis plus longtemps ? Il n'en sait rien, et il n'est pas en position de lui demander pour l'instant. Il est plus enclin à la laisser poser les questions, et la mettre en bonne condition vis à vis de sa présence.
A l'allusion des flammes, il regarde le feu de camp qu'elle a mis en place, il faut bien avouer qu'il n'est pas bien grand et qu'il fait pitié, mais au moins a-t-il le luxe d'exister. Ce n'est pas évident de le faire surtout dans les conditions actuelles. Fëanor regarde autour de lui, pendant que la mystérieuse inconnue lui explique qu'il est plus adéquat de retourner vers la foret non loin, lui demandant au passage ce qu'il fait ici. Au loin, il l'aperçoit la forêt, ou du moins les formes de celle-ci à travers la légère brume qui plane sur le marais. Ramenant sa tête de l'autre côté, il distingue des eaux stagnantes, et pour toute végétation, quelques roseaux, des joncs, ou encore des carex, tout cela dans un climat humide bien différent d'Anaëh, le faisant transpirer malgré la couche boueuse qui le recouvre. Il savait avant de se diriger par ici que la zone n'était pas hospitalière, mais dans son idée, il ne faisait que la traverser, assez rapidement. La réalité est toute autre, le danger bien réel, et la fin prématurée de sa vie pas si inenvisageable que cela.
Tout cela baisse son moral, mais les souvenirs de ce qu'il a vécu, alors qu'il s'imagine rentrer dans sa ville remonte à la surface de son esprit. La détermination revient, et ce n'est que la première réelle épreuve à traverser, alors qu'il a déjà oublié son périple au travers de la forêt qui n'a pas été de tout repos. S'il abandonne au moindre souci, alors il n'arrivera jamais à rien. Il doit renforcer son mental, s'endurcir et le rendre imperméable à tout. S'il veut parvenir à ses fins, faire la preuve de ses capacités, et s'améliorer dans son art pour en mettre plein les yeux aux anciens, prouver sa valeur, et que personne ne vienne remettre en question son existence, alors il ne doit pas fléchir. Et pour commencer, il doit répondre.
"Je vais donc devoir endurer cette...boue, tant que je ne suis pas sorti de cet endroit."
Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'il renonce à un bon bain pour se nettoyer, mais il se fait une raison.
"Ce que je fais ici ? Et bien, je ne fais que passer. J'ai décidé de quitter ma ville pour des raisons personnelles, et le marais se trouve sur le chemin que j'ai décidé d'emprunter. J'avoue ne pas m'être suffisamment préparé pour affronter ce lieu, mais j'aspire à en sortir aussi vite que possible, mais "après" l'avoir traversé. Je n'ai aucune intention de retourner dans la forêt, et je pense que ce ne sera pas le cas avant un bon moment."
Il ne connaît pas la personne qui lui fait face, il ne va donc pas lui raconter sa vie, elle n'en a de toute façon sans doute rien à faire. Toutefois, l'instinct reprend le dessus, et les règles sont ce qu'elles sont, il retourne donc la question sans vraiment y avoir réfléchi.
"Et vous ? Est-ce que vous avez décidé de vous installer ici ? Où y a-t-il une autre raison à votre présence en ce lieu ?"
Il est maintenant près du feu, devant lequel il s'accroupit, et une fois de plus, il agit d'instinct. Il approche sa main du bois, et il utilise sa magie pour faire grandir le feu, le rendant digne d'un véritable feu de camp. |
| | | Ellÿra KelfarenNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 23 Mai 2024 - 15:01 | | | Pour n’importe quelle autre créature, il s’agirait d’une simple et banale conversation entre deux individus que l’infortune et la boue unissent devant un feu misérable.
Pour Ellÿra, en revanche, il s’agit de la plus longue conversation non agressive qu’elle ait eu depuis longtemps. Et c’est un exercice difficile, probablement plus difficile que d’essayer d’atteindre une cible à dix pieds de hauteur. Cela lui demande un vrai effort de concentration et d’analyse de chaque mot, de chaque geste, de chaque petit mouvement de ce qui est un sourcil sous la boue du visage de celui dont elle ignore pour l’instant le prénom, en quête du moindre signe d’agressivité ou de moquerie.
Elle le dévisage fort impoliment d’ailleurs, comme s’il était une bête étrange mesurant son humeur, selon des critères farfelus et propres aux individus qui ont été maltraités en leur esprit pendant de longues années. Les deux émeraudes inquiètent balayent l’ensemble du visage sale, repèrent les stries laissées sur les rares lambeaux de peau qui ne sont pas tâchés, et notent l’état de toute évidence fort dégradé de celui qui lui parle présentement d’une voix grave et douce.
Baisser sa garde ? Ne pas baisser sa garde ?
Peut-être serait-il plus sage de la baisser, en effet, compte tenu de ce qu’il vient de dire en se rapprochant du tout petit feu. Malgré sa méfiance légitime, elle est encline à le croire quand il dit qu’il veut quitter la forêt et s’éloigner de sa ville, quelle qu’en soit la raison. Un petit quelque chose dans sa voix, une note de sincérité, une once de lassitude, un accord de solitude qui résonne en elle et fait que son arme se pose sur ses genoux croisés. La main fine et crasseuse s’en détache, dans un premier geste de relâchement qu’elle espère secrètement ne pas regretter. Les longs doigts graciles s’agitent brièvement pour se défaire de l’emprise d’un engourdissement.
-Je partage votre aspiration. Cet endroit est sale et puant. Dangereux. Je vous ai confondu avec une limace géante pour ne rien vous cacher, à cause du bruit de vos…heu…chaussures ? Bottes ? Ce que vous portez aux pieds…
Elle regarde ses genoux, faisant mine de chasser un insecte imaginaire du bout de la main.
-On ne sait ce qui rôde en ces lieux, dans les volutes grises des soirs sans lune…Vous avez eu de la chance…de me trouver.
Un bref coup d’œil en sa direction, avant de regarder ailleurs.
Dans son ignorance des codes conversationnels civilisés, il ne lui est pas venu à l’esprit que l’inconnu pouvait lui aussi poser des questions. Et quelle question !
-M’installer ? Ici ?
L’idée lui semble tellement saugrenue qu’elle a un rire, tout petit et léger comme le pépiement d’un oiseau. Comme si elle était elle-même surprise par cette faculté de rire, elle s’arrête net, le sourire caché derrière sa main crasseuse, les yeux tout ronds de surprise par ce qu’elle vient de faire et d’entendre. Rire, ça ne lui arrive pas tellement souvent non plus.
-Mais…non. Hem. Pardon. Non, non. Je ne fais que passer, moi aussi…Je cherche à atteindre…
Elle se trémousse sur place, cherchant ses mots, une explication, une excuse, n’importe quoi.
-…en fait, je ne cherche rien, je veux juste m’en aller de la forêt. Trouver un endroit où…où…je…Est-ce…comment vous vous appelez ?
Elle ferme un instant les yeux, maudissant son inaptitude à parler convenablement, avant de les rouvrir et de s’apercevoir que l’inconnu est désormais juste en face d’elle, si près du feu ! Muette, l’Elfe le regarde, jusqu’à ce que les flammes deviennent si grandes que quelques insectes brûlent immédiatement, surpris par l’intensité de ce feu nouveau.
Au même moment, submergée par la surprise, elle a un mouvement de recul, instinctif. Sa main se pose sur le sol, sous laquelle se forme, très brièvement, une figure de givre, gracieuse représentation d’un éclat glacé qu’elle efface rapidement, le cœur battant.
-Vous…Hem…Il n’y a pas beaucoup de bois sec…ne le brulez pas trop fort…Il ne m’en reste plus beaucoup, murmure-t-elle en montrant un tout petit tas de morceaux de bois sous le mur de branchages.
Cela étant, la chaleur de ce feu ravivé lui fait beaucoup de bien, elle s’en approche même sans le vouloir, les doigts tendus vers les flammes, esquissant un sourire qui fait craqueler la terre séchée sur sa joue.
-Donc…Vous commandez aux flammes ? Est-ce vrai que vous pouvez créer de petits oiseaux de feu qui volent dans le ciel ? Et…Oh…, s’interrompt-elle soudain. Pardon…
Elle se ravise, gênée par cet élan mal contenu.
-Vous possédez un talent magnifique, murmure-t-elle. |
| | | FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Ven 24 Mai 2024 - 13:29 | | | Ainsi, elle aspire à la même chose que lui, soit sortir de ce lieu. Elle n'est donc que de passage, et ce campement est rudimentaire pour une bonne raison. De ce qu'il entend, elle a appris drôlement vite, vu les conseils concernant la boue, cela ne fait pas que quelques heures qu'elle est présente ici, et pourtant, elle est toujours proche de la forêt, voilà une question qui s'impose dans l'esprit de Fëanor.
Accroupi devant le feu, le regard perdu dans les flammes, il l'écoute, attentif même s'il n'en pas l'air, et répondant laconiquement, comme par réflexe, plus que par réflexion
"Des bottes...ce sont des bottes."
Il est évident, suite à sa chute accidentelle dans la vase, que ce qu'il porte est indéfinissable. Pourtant, entendre qu'il a été pris pour une limace, c'est drôle, enfin surtout étant donné qu'elle ne lui a pas tiré dessus. Cela explique l'accueil, mais pas entièrement, l'elfe en face de lui, puisqu'il a vu ses longues oreilles en passant tout près, il sait qu'elle appartient à sa race, n'a pas relâché son arme après l'avoir identifié comme un humanoïde. Mais bon, comment lui en vouloir lorsqu'un parfait inconnu arrive à la nuit tombée, et dans son état.
A l'écouter, la jeune elfe ne semble pas très à l'aise pour communiquer, à moins que ce ne soit qu'avec lui, vu les circonstances de leur rencontre.
"Fëanor, je m'appelle Fëanor, et vous ?"
Des réponses brèves, alors que le feu, tout petit soit-il, l'hypnotise, le fascine, et lui donne envie de faire plein de choses avec les flammes qui dansent, se reflétant dans les yeux azur qui sont les siens. Perdu dans sa contemplation, il ne remarque pas le mouvement de recul de sa partenaire lorsqu'il intensifie le feu. Il ressent toutefois, très brièvement, un courant d'air glacial, qui disparaît aussi vite qu'il est apparu. Cela le tire de sa rêverie, se tournant vers l'elfe qui le supplie de ne pas brûler trop vite le bois qu'elle a sans doute eu beaucoup de mal à récolter.
"Je suis navré, excusez moi, c'est que..."
Il ne finit pas sa phrase, il n'a pas envie de lui expliquer la raison de ce qu'il vient de faire, que le feu le passionne, mais qu'il s'est restreint dans son utilisation suite à sa maladresse ayant coûté la vie de ses parents, et l'incendie de la ville.
Il sourit quand elle lui demande s'il sait réaliser des oiseaux.
"Non, je n'ai pas encore une maîtrise suffisante, mais puisque vous me le demandez, j'essaierais, lorsque nous aurons plus de bois pour faire des tentatives et s'entraîner."
Oui, il a dit "nous", parce qu'en l'entendant, une idée a germé dans son esprit.
"Je vous remercie pour le compliment, mais ce talent peut s'avérer lourd de responsabilités..."
Il ne s'épanche pas non plus, laissant cette unique phrase expliquer beaucoup de choses, ou pas. Il se remet debout, se redressant, et la dominant de par sa taille. Il plonge ses yeux bleus, se rendant compte pour la première fois de la couleur de ceux de sa partenaire, d'un vert profond qui vous ensorcelle aisément si ce n'est la boue qui lui recouvre le visage.
"Dites-moi, à vous entendre parler du marais, j'ai l'impression que vous êtes ici depuis un moment, et vous me dites que vous voulez le quitter rapidement alors que vous êtes toujours proche de la forêt. Vous êtes-vous perdue aussi ?"
Il s'interroge réellement, mais il passe à la suite.
"Vu que nous avons tous les deux le même souhait, peut-être que nous pourrions faire la traversée ensemble, qu'en dites vous ? Ce doit être moins dangereux à deux que tout seul, ne le pensez vous pas ?"
Il sera rassuré si elle accepte sa proposition. On se sent clairement plus en sécurité en groupe, même de deux, que tout seul, surtout vu l'environnement qui les entoure. Il rajoute un argument pour essayer de la convaincre.
"Je m'occuperais du bois et du feu, cela vous soulagera sans doute non ?"
Dernière édition par Fëanor le Mer 31 Juil 2024 - 22:12, édité 2 fois |
| | | Ellÿra KelfarenNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Sam 25 Mai 2024 - 18:19 | | | -Fëanor…
Elle murmure le prénom alors que son regard se pose sur l’Elfe, un regard empreint d’une douceur infinie. Cela ne dure qu’un instant, elle regarde déjà ailleurs, pour ne pas paraître plus impolie qu’elle ne le paraît déjà. Un prénom puissant, à l’image de l’être légendaire dont on lui contait les exploits quand elle n’était encore qu’une enfant. Elle ignore si la légende est bâtie sur un fond de vérité mais l’histoire de Fëanor le Voyageur demeure gravée dans les mémoires, une étoile éternelle dans le firmament des contes elfiques.
-Je m’appelle Ellÿra, répond-t-elle tout bas, renonçant à dissimuler son identité.
Elle y a songé bien sûr. Prendre un autre nom pour mieux brouiller les pistes, éviter au maximum de divulguer des informations à son sujet, être la plus…anonyme possible. L’Elfe s’est ensuite convaincue que cela n’apporterait que des complications parfaitement inutiles, Ellÿra étant selon elle un prénom courant au sein de la communauté sylvestre. Connaissant son étourderie, elle aurait de toute façon fini par le lui révéler au cours d’un échange quelconque. Pourtant, elle observe rapidement sa réaction, quelque peu anxieuse, ne pouvant s’empêcher de songer au fait qu’il a peut-être été envoyé sur ses pas afin de la ramener à son père. L’anxiété disparaît finalement lorsqu’il parle de son don magique et de ce « nous » qui la surprend tout autant qu’il l’émeut, immanquablement.
Nous?
Comment cela, « nous » ?
Parce qu’il compte rester ?
Mais…Ce n’est pas prévu du tout ! Comment peut-il seulement envisager de demeurer ici, à ses côtés ? Un sourire gêné s’affiche sur son visage crotté, tandis que ses longs doigts grattent la base de sa nuque délicate.
-Je ne suis pas perdue…
Au contraire, elle sait très bien quelle direction prendre pour sortir de cet endroit puant et infect. Elle dépose l’arc derrière elle, à l’abri sur un petit socle de sphaigne et tend ensuite un bras vers le ciel en indiquant les étoiles. Ellÿra l’observe rapidement du coin de l’œil, lui qui est désormais debout et se dit intérieurement qu’il est vraiment grand. Comment a-t-elle pu le confondre avec Gwernia ? Elle tousse pour se reprendre et regarde le ciel, tranquille.
-Les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite, malheureusement. Vous voyez ces étoiles ?, dit-elle en désignant un rassemblement plus brillant que les autres. C’est la constellation d’Alcarinquë, la Glorieuse. C’est l’étoile que je suivais jusqu’à ce que les nuages obstruent les cieux, de jour comme de nuit. Je…Je n’ai pas d’autre repère que celui-là. Et c’est la première nuit que je la vois depuis…je ne sais plus, je n’ai pas compté les jours. Alors j’ai construit un abri avec ce que j’ai trouvé, des branches humides, des mousses, du bois mort…en attendant.
Ramenant ses genoux contre sa poitrine, elle parait vraiment petite et menue à côté du géant aux yeux de ciel. Un sentiment de lassitude l’étreint, parfaitement perceptible mais beaucoup moins que l’affreux borborygme qui s’échappe de son ventre et qui lui fait poser son front sur ses genoux en un rire gêné.
-A l’aube, je quitterai cet endroit. Je sais que de l’autre côté, il existe des plaines, d’autres cités, des possibilités pour une Elfe…comme moi, dit-elle en redressant la tête. Peut-être avez-vous raison, nous aurions plus de chances à deux que chacun seul. Peut-être êtes-vous ici pour cette raison…Qui peut le dire, après tout…, murmure-t-elle en se redressant et en tendant le bras vers le fond du petit abri pour s’emparer de sa petite besace, qu’elle dépose sur ses jambes croisées et qu’elle ouvre en invitant, d’un petit mouvement de la main, Fëanor à la rejoindre sous l’abri. Tout en fouillant ses maigres réserves, elle ne peut s’empêcher de rire un peu.
-Ce qui me soulagerait le plus serait la vue d’une rivière d’eau claire, dit-elle en extirpant des provisions emballées dans de larges feuilles veloutées. Et d’arbres chargés de fruits. D’un tas de feuilles sur lequel dormir sans que des créatures rampantes ne s’insinuent dans mes habits. Des choses simples.
Elle défait un des petits emballages verts et le tend à Fëanor.
-Ce n’est pas grand-chose mais j’imagine…enfin…vous devez avoir faim…
Sous la feuille de velours, quelques petites baies un peu écrasées, deux petits champignons cabossés et un petit morceau de pain sec. Une ration. Ellyrä avait volontairement divisé ses réserves en portions afin de se rationner le temps de traverser les marais.
-Des baies contre vos bras. L’échange n’est pas équitable sans doute mais c’est tout ce que j’ai, murmure-t-elle en lui donnant la nourriture.
Elle réalise en même temps la portée de ses derniers mots et regarde ailleurs, en direction de l’outre d’eau dont elle s’empare. Une chance que la boue règne en maître sur son visage, elle dissimule admirablement bien la rougeur qui réchauffe ses joues et qu’elle ne perçoit que trop bien, tout comme le peu d’eau claire qu’elle boit dissimule la toux qui menace d’exploser en sa gorge. Plissant un instant les yeux, la jeune Elfe ne peut s’empêcher de maudire sa maladresse. Combien de fois s’est-elle retrouvée dans des situations embarrassantes à cause de sa façon de s'exprimer... Que va-t-il peut-être s’imaginer maintenant…Est-ce possible d’être si malhabile sur tous les points ?
-Vos bras…Je veux dire…Votre aide. Vous…Hem…je peux faire du feu toute seule mais cela m’a pris beaucoup de temps. Vous comprenez, n'est-ce pas ?
Elle lui tend l’outre d’eau et grignote rapidement une baie, en fixant le feu. Et rien que le feu.
-Où comptez-vous vous rendre quand nous…nous aurons traversé le marais ? Vous connaissez peut-être un endroit accueillant ? Une cité ? Peut-être avez-vous des connaissances qui pourrait me renseigner ?
|
| | | FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 30 Mai 2024 - 14:18 | | | Trop absorbé par le feu, Fëanor n'entend pas le murmure, et ne voit encore moins le regard de sa partenaire, Ellÿra, puisqu'elle vient de se présenter. Mais maintenant, il est debout, attendant qu'elle rompe le silence qui s'est installé après la proposition qu'il vient de faire. Il se demande ce que son hôte va lui répondre, et si elle a même songé à une collaboration, voir si elle désire un compagnon de route. Peut-être qu'elle souhaite rester seule, et que ce soir, elle a juste eu pitié de son âme en détresse. Intérieurement, en tout cas, il espère qu'Ellÿra va répondre favorablement à sa requête, car lui désire ardemment ne plus être seul, au moins pendant la traversée des Marais. Il faut dire que voyager seul, s'imposant un exil solitaire, fait peur, il ne peut pas se le cacher, alors un peu de compagnie est toujours une bonne chose. Toute aide, tant qu'elle ne vient pas de sa ville, et de ceux qui l'ont décrié toutes ces années, est bonne à prendre.
Fëanor n'a d'aventurier que le nom, il n'est pas préparé du tout, et il ne sait pas s'il est capable de réussir à remplir les objectifs qu'il s'est fixés. De toute façon, ils sont bien vagues, mais l'elfe n'a pas réfléchi aux étapes lui permettant de parvenir à ses fins. Vu l’allongement du temps en cet instant, peut-être qu'il a le temps d'y réfléchir, mais non ce n'est pas le bon moment. Et puis enfin, elle lui répond
*Ainsi, elle n'est pas perdue, mais que fait-elle donc encore ici ?*
Il la regarde déposer son arc, sans doute une preuve qu'elle ne le prend plus pour une menace, ce qui est un soulagement. Puis il lève la tête pour regarder ce qu'elle désigne de la main. Il l'écoute, apprenant par la même occasion qu'Ellÿra en connaît beaucoup sur les astres, bien plus que lui qui ne sait qu'une seule chose, c'est qu'elles sont magnifiques. A part que le soleil se lève à l'est pour se coucher à l'ouest et une ou deux constellations, il n'en sait pas plus. Elle soulève un nouveau questionnement quand elle explique qu'elle partira à l'aube.
*Elle ne connaît qu'une constellation d'étoiles pour s'orienter, mais elle veut voyager de jour. Je n'y comprends rien*
La voix mélodieuse et douce d'Ellÿra est reposante, faisant presque oublier le lieu où ils se trouvent, et la condition qui est la leur. Il l'entend parler, et il comprend qu'elle a également dû avoir quelques difficultés vu les mots qu'elle utilise. Cela leur fait-il un point en commun ? Au moins vient-elle d'accepter son offre, ce qui le réjouit bien plus qu'il ne l'aurait pensé. Cette idée de ne plus être seul le fait presque oublié ce sentiment d'abandon qu'il a ressenti envers sa ville, même si c'est de son plein gré qu'il l'a quitté.
Elle semble si petite, comme une enfant, et fragile en même temps maintenant qu'elle a ramené ses jambes contre sa poitrine, ce que cela donne envie de la protéger même s'il ne la connaît pas. Est-il seulement en capacité de le faire, alors que lui-même est perdu et si inexpérimenté en matière de survie ?
Fëanor s'avance sur son invitation, le grognement de son ventre lui amenant un petit rire pendant que le sien lui rend la politesse, le faisant rougir de honte. Affamés tous les deux, à ce qu'il semble, il est en complet accord lorsqu'elle parle d'une rivière, de fruits, et de feuillages pour un lit. Bon pour ce dernier point, lui vient tout juste de quitter la forêt, donc ce n'est pas sa principale préoccupation, mais cela risque de vite le devenir en imaginant les insectes parcourir son corps. Cela lui tire un frisson.
Il prend ce qu'elle lui tend, surpris de la frugalité du repas qu'elle s'est préparée, diminuée par la part qu'elle lui donne sans états d'âme, ce qui lui fend le cœur. Il a rempli sa gourde il y a peu, de l'eau, il en a, et il lui reste aussi quelques vivres, bien que peu, et il s'apprête à les sortir pour lui donner quand il s'arrête en l'entendant parler de ses bras. A-t-il bien compris ? Où est-ce son imagination ? Non, il est certain de ce qu'elle a dit. Vu la situation, il ne pense pas à des rapports charnels, bien que l'idée lui passe naturellement par la tête, mais plutôt du fait d'échanger la chaleur corporelle afin de se tenir chaud la nuit. Pas préparé à cette proposition, le rouge de ses joues dû à son ventre vire au cramoisi, heureusement qu'il fait nuit et qu'il est recouvert de boue. Il se demande si elle sent la chaleur qu'il dégage à l'instant, même si c'est ridicule.
Heureusement, Ellÿra se reprend presque immédiatement, désamorçant la situation gênante et lui posant des questions sur sa destination future. Il prend l'outre, boit une gorgée, conscient qu'il faut économiser l'eau, lui rend en s'asseyant tout prêt d'elle. Maintenant qu'ils sont compagnons de route, est-il temps de se dévoiler, rien qu'un tout petit peu ?
"Je suis parti sur un coup de tête, je n'ai donc pas réfléchi à ma destination. Le seul but était de quitter ma ville."
Il n'est jamais allé à Endorial, n'ayant donc jamais vu de "grandes" villes.
"Je me souviens avoir vu une carte un jour, et j'ai entendu des histoires comme tout le monde. Aussi, en y réfléchissant, j'aimerais bien aller à Kastalinn ou à Stellaraë, peut-être les deux. Après tout, je n'ai plus aucune attache, alors autant en voir autant que possible."
La question qui l'embête, c'est de savoir comment survivre dans ces gigantesques villes, alors qu'il n'a pas un sou en poche. Trouver un emploi ? Oui, mais lequel ? Enfin, il sera temps d'y penser lorsqu'il sera sur place.
"Je n'ai aucun contact nulle part, je serais donc bien en peine de vous aider, je suis navré. Mais vous cherchez des renseignements sur quelque chose de précis ?"
Fëanor ne sait pas si Ellÿra va lui répondre, ou si c'est trop indiscret, mais qui ne tente rien n'a rien, et cela alimente la conversation.
"Peut-être que je pourrais vous aider d'une autre façon ? Pour vous remercier de m'avoir tendu la main ce soir"
Il se sent redevable envers elle, il est donc normal de lui rendre la pareille. Il mange ce qu'elle lui a tendu, et enfin, il sort ce qu'il a de son côté. Il dispose lui aussi de quelques fruits, des châtaignes, des champignons, et de la viande séchée. De même, sa gourde est bien pleine, avec de l'eau claire.
"J'ai moi aussi quelques victuailles, servez-vous."
Il ne lui restera presque plus rien après, il espère bien parvenir à chasser quelque chose, il reste à savoir quoi.
Dernière édition par Fëanor le Mer 17 Juil 2024 - 8:00, édité 1 fois |
| | | Ellÿra KelfarenNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 20 Juin 2024 - 12:14 | | | Il n’a aucune attache, dit-il. N’a-t-il donc plus aucun parent vivant ? De ce qu’elle peut deviner sous la crasse et les habits poisseux, elle estime pourtant qu’il a du être bien nourri et avoir reçu tout le nécessaire pour bien se développer. Puis elle se rappelle qu’elle aussi a reçu tout ce qu’il faut et n’a pourtant aucune attache. Une brève lueur de curiosité éclaire un instant son regard mais elle se contient. Après tout, si elle lui pose des questions…il pourrait très bien en poser également et elle n’a guère envie d’expliquer ou de mentir. Elle ment de toute façon très mal et il saurait très vite qu’elle raconte des histoires.
-Dans un premier temps, je cherche juste un endroit où je pourrai dormir en sécurité et manger quelque chose qui ne ressemble pas à un insecte écrasé, murmure-t-elle en s’emparant d’un morceau de baie rouge au milieu d’autres passablement écrabouillées sur la feuille veloutée. Du moins dans un premier temps. Dormir sans avoir peur, ce serait vraiment…idéal.
Au même moment, non loin de leur position, un sinistre bruit humide en provenance d’un point d’eau saumâtre s’élève dans le brouillard nocturne. En écho, à quelques mètres de là, un autre bruit se fait entendre. Puis plus rien. L’oreille droite de l’Elfe vient de se mouvoir brièvement vers l’arrière, Ellyra toussote avant de reprendre, en cachant son inquiétude.
-Je déteste cet endroit, à chaque fois que j’entends ça je me dis que ce marais meurt de faim et qu’il n’attend qu’une chose, c’est de m’avaler toute crue, dit-elle encore en tentant l’humour, un domaine qu’elle ne maîtrise pas, comme tant d’autres. Il y a des cloportes grands comme mon bras, des bestioles pourvues de carapaces et d’autres qui ont mille yeux…Certaines sont gluantes, d’autres ont des pinces…et je déteste tout ce qui rampe et qui se déplace sur le ventre…C’est dégoutant, ajoute-t-elle en frissonnant.
Lorsqu’il lui tend des châtaignes, son regard s’illumine et un sourire apparait.
-Merci…
Elle en prend deux, qu’elle fend rapidement d’un coup de pierre plate, puis les jette non loin des flammes, près des braises rougeoyantes. Bientôt une délicieuse odeur de chataigne rôtie se dégage de l’endroit ce qui l’apaise un peu.
-Vous voudriez m’aider…, dit-elle en jouant avec les deux petites châtaignes qu’elle retourne à l’aide d’un morceau de bois humide.
C’est inespéré. Même si elle donne plutôt bien le change jusqu’à présent, il ne tardera pas à s’apercevoir qu’elle est loin d’être une aventurière chevronnée. Qu’elle soit toujours en vie dans ce marais, après plusieurs jours de marche en solitaire, relève pratiquement du miracle. Mieux vaut ne pas tenter la chance et s’assurer un appui en cas de pépin. Du coin de l’œil elle l’observe encore, ne sachant absolument rien de lui si ce n’est son prénom, qu’il n’a pas d’attache et qu’il veut tenter sa chance ailleurs. Un soupir lui échappe, alors qu’une des châtaignes éclate soudainement dans un tout petit bruit sec.
-Nous sommes tous les deux dans l’embarras. Enfin…Regardez-nous, dit-elle en récupérant les châtaignes à l’aide de même morceau de bois humide. Nous sommes seuls, nous sommes affamés et sans secours. Nos provisions sont faibles…Nous aurons de meilleures chances de sortir d’ici en vie si nous voyageons ensemble. Alors voilà…
Elle ouvre une des châtaignes encore chaude et tend le fruit cuit à Feanor, tentant un sourire, bien timide sous la boue sèche.
-Qu’en dites-vous ? Une aide mutuelle. Vous dormez ici cette nuit, à l’abri, avec un peu de chaleur, et demain nous quittons les lieux pour trouver de quoi manger par delà les tourbières. La perspective de manger des cloportes poilus ou des limaces me pousse à me dire que plus vite on s’en va, plus vite on peut manger quelque chose de correct et peut-être enfin se décrasser et…plus vite on mettra de la distance entre nous et…la forêt.
Elle s’empare de l’autre chataigne et l’épluche avant de la manger. La saveur des châtaignes, la douceur de ce velouté…Elle en ferme un instant les yeux, en soupirant d’aise.
-Je meurs de faim je pourrais manger un ours, je crois.
Elle rouvre les yeux et dit encore, en souriant largement cette fois.
-Mais on dit « qui dort dîne »…Peut-être que tout ceci passera en dormant. Voulez-vous prendre le premier sommeil ? Je suis plus reposée que vous, et vous avez l’air exténué. |
| | | FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Lun 24 Juin 2024 - 12:06 | | | Compliquée au départ, la conversation entre les deux elfes s'installent tranquillement. C'est d'autant plus plaisant qu'elle se passe bien, avec respect et sans aucune animosité, ou arrière pensée désagréable. Cela change beaucoup pour Fëanor, habitué aux quolibets et autres méchancetés lancés sur son passage. A l'écouter, cela fait un certain temps qu'Ellÿra erre dans ce marais, il espère que la sortie n'est pas impossible à trouver, sinon cela serait contrariant pour ses plans. A entendre sa partenaire, il apparaît qu'elle a déjà pas mal souffert de la situation, et qu'elle semble se trouver à un point de rupture, du moins c'est comme cela qu'il le ressent. Dormir sans crainte et manger sainement semblent être ce qui lui manque le plus, il espère donc lui donner un peu d'espoir en lui tendant le peu qu'il a encore sur lui.
Fëanor entend aussi le bruit au loin, ses oreilles étant affûtés comme celle de sa compagne. Une boule au vendre se forme, l'angoisse montant au fur et à mesure qu'il laisse son imagination prendre le dessus. Il la réprime, ne pouvant pas se montrer faible devant Ellÿra, pas après ce qu'elle vient de lui dire. Bien que n'étant pas le plus sociable des elfes, après avoir écouté ses déboires, il ressent l'envie de la protéger, sans même savoir exactement ce que ce sentiment signifie. Cela ne l'empêche pas de ne pas faire le fier en entendant les descriptions qu'elle fait des monstres qu'elle a croisés. Il déglutit machinalement.
Tout en réfléchissant, il l'écoute, alors qu'elle n'a pas encore parlé autant d'affilé depuis leur rencontre. Peut-être un signe qu'elle se détend, et que sa fin n'est pas pour aujourd'hui. Il a le regard plongé sur les châtaignes qui cuisent, libérant une odeur le faisant saliver.
Ellÿra dépeint alors leur situation, amenant enfin la conversation sur une entraide mutuelle. Fëanor est bien entendu très ouvert à cette requête, lui-même ne désirant plus trop voyager seul, tout du moins pour la traverser du marais, encore moins depuis que son compagnon lui a fait une description pas très appréciable. Tout en mangeant la châtaigne chaude, ce qui lui réchauffe l'estomac, il lui tend un morceau de viande séchée
"Prenez ceci, ça vous changera des cloportes et je ne sais quoi que vous semblez avoir mangé jusqu'à maintenant."
Il lui fait un sourire recouvert de crasse pour qu'elle ne pense pas qu'il se moque.
"Je ne peux qu'être d'accord sur le fait que sortir le plus rapidement de ce marais est la meilleure chose qui puisse nous arriver, encore plus en contemplant nos visages et vêtements. Je vous rejoins donc sur l'entraide, je dis oui tout de suite."
Il est évident au ton qu'il emploie qu'il est soulagé de faire équipe avec quelqu'un. Quant à la proposition qu'elle lui fait de dormir le premier, il est un peu embêté. D'un côté, il préférerait montrer qu'il est fiable et veiller toute la nuit, mais il est évident qu'il est épuisé. Le premier quart est souvent le plus facile aussi, donc il s'assoit sur sa fierté.
"Je vais aller dormir en effet, mais n'oubliez pas de me réveiller, je ferais ma part."
Après avoir mâché longuement la viande séchée, la mastication laissant penser qu'il mange à son estomac, et pour en profiter le plus possible, il se dirige vers l'abri de fortune avant de se coucher non loin du feu et de s'endormir bien plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé. Il sera temps demain, en voyageant, de poser les questions qui se posent.
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Lun 24 Juin 2024 - 22:59 | | | Il n’y a plus un bruit si ce n’est celui du feu qui crépite doucement dans un tas de bois largement consumé. Les petites étincelles rougeoyantes s’élèvent vers le ciel, comme de petites étoiles trop heureuses de fuir le lugubre campement occupé par les deux Elfes. Une brise nocturne s’occupe de faire danser les petites flammes, tout autant que les branches sinistres se découpant dans l’obscurité. Seule devant ce qu’il reste de feu, Ellÿra a ramené ses jambes contre elle pour les enlacer de ses deux bras sales. Dans ce silence, elle peut enfin réaliser ce qui est en train de se produire. Suivant l’envol d’une petite lueur fugace, elle se dit qu’elle n’est plus seule. Il y a quelqu’un, là, juste là, qui est endormi dans le petit abri qu’elle a construit. Cela lui parait tellement incroyable, surréaliste, qu’elle découpe mentalement chaque petit mot de cette pensée nouvelle qui hante son esprit. Quelqu’un choisi volontairement de faire un petit morceau de route en sa compagnie. Il ne semble pas rebuté, il n'est pas agressif, il a bien voulu partager le peu qu’il avait…avec elle, chose qui ne s’est jamais produite tout au long de son existence. Et cela la met en joie, une joie étrange balancée par la crainte de ne savoir s’il s’agit de « bonheur » ou de « soulagement ». Quelle est la nuance entre ces deux sensations ? Elle a déjà ressenti du soulagement, quand par exemple elle a pu rentrer chez elle sans croiser personne. Elle a déjà ressenti du bonheur, également. Enfin…Est-ce que regarder de loin le bonheur des autres est également du bonheur ? Elle se rappelle la naissance de ce tout petit renardeau, juchée sur une branche de vieux frêne. Depuis son poste d’observation, elle avait vu le petit être choyé par sa mère, entendu les petits cris…Il y avait tant de paix dans ce joli tableau de vie ! Elle a quitté sa cachette à regret ce jour-là, le cœur gonflé de quelque chose d’inconnu, pas désagréable mais étrange. Serait-ce donc cela le bonheur ? Bientôt à court de bois, elle se redresse rapidement pour se diriger vers l’abri et s’emparer d’un morceau de branche maladroitement brisé mais sec. Il lui faut toute sa concentration et son habilité limitée pour ne pas réveiller Féanor qui dort à poings fermés. La main tendue vers la branche, elle entend plus qu’elle n’écoute la respiration profonde et lente, signe d’un sommeil réparateur. Pourtant, la curiosité est la plus forte…Elle le regarde quelques instants, perplexe. Un garçon. Juste là. A l’abri grâce à elle. Jamais, jamais, jamais, même dans ses rêves les plus fantaisistes, elle n’aurait pu imaginer cela. Il y a quelqu’un qui compte sur elle. Sur ELLE. Elle ne peut pas faillir. S'extirpant de sa rêverie, l’Elfe s’empare d’un morceau de bois puis d’un deuxième qu’elle vient jeter dans les braises. Aussitôt le feu repart de plus belle, lui apportant une chaleur qui l’engourdit peu à peu. C’est que la chaleur conjuguée à son plantureux repas, le meilleur depuis des jours, lui embrume un peu l’esprit alors elle choisit de s’occuper en regardant le ciel, les étoiles, tachant de se repérer et de faire le bon choix de direction pour le lendemain. Selon ses calculs et ce dont elle se souvient des quelques notions de géographie qu’on a bien voulu lui enseigner, il y a une possibilité de s’extraire de cette tourbe en une journée de marche mais cela ne sera pas sans péril. Il faudra être courageuse…Encore plus que d’habitude parce qu’il y aura quelqu’un à ses côtés. Seule, elle peut se laisser aller à la peur et à l’angoisse mais en compagnie de Féanor…Elle n’a pas envie de faire une mauvaise impression. S’il découvre qu’elle est d’une maladresse immense, il l’abandonnera peut-être à son sort. Ils le font tous, après tout. Pour chasser cette affreuse idée, elle entonne alors, d’une voix douce et mélancolique, une ancienne mélopée, un air connu des Elfes, un chant ancien qui résonnait parfois dans la forêt, parmi les plus braves. Au cœur des âges sombres, là où les ténèbres s'étendent, Se lèvent les âmes vaillantes, bravant la nuit et le vent. Par le sacrifice et le devoir, ils marchent, les preux, Cherchant la lumière, au-delà des cieux brumeux.
De leurs chants résonnent les échos, dans les bois anciens, Portant la flamme de l'espoir, au-delà des destins. Par la justice et la vérité, leur cœur est guidé, Vers des terres de paix, où nul mal ne peut régner.Des héros oubliés, des batailles lointaines et des sacrifices immémoriaux... Cette douce mélopée chantée d'une voix tendre évoque la détermination et la bravoure, l'inébranlable quête d’une vie, même face aux plus grandes adversités. Portée par le vent, elle s’insinue dans l’abri au point de réveiller lentement, en douceur, celui qui a dormi d’un sommeil réparateur pendant près de trois heures. Lorsque ce fut le tour d’Ellyra d’aller se reposer, ce le fut d’un cœur un peu plus léger, s’emparant de la place encore chaude laissée par son compagnon d’infortune. Les lueurs de l’aube s’annoncent à l’horizon de cauchemar et pourtant les deux compagnons sont déjà en route. Après avoir exposé son plan et le bienfondé de la direction à prendre, Ellyra a empaqueté tout ce qui lui appartient et a replacé son arc sur son dos, bien à l’abri, son carquois à moitié rempli fièrement harnaché près de l’arme. Elle se tient à ce qu’elle s’est promis la veille, essayant de garder une attitude digne et courageuse malgré la faim terrible qui la tenaille, l’angoisse de paraître ridicule et la crainte qu’il ne l’abandonne à son sort. Dans l’obscurité d’une nuit, il est facile de paraître à son avantage mais en plein jour, couverte de crasse depuis les cheveux emmêlés jusqu’au orteils enfouis dans des bottes plongées dans la vase…Elle doit donner une piètre opinion d’elle-même, pense-t-elle. Lui, par contre, semble plus grand encore que lorsqu’elle l’a rencontré. Immense. Alerte, également, bien plus qu’elle ne l’est. Maintenant que la lumière du jour le permet, elle a tout le loisir de le voir se déplacer. Oui, elle doit vraiment paraître insignifiante auprès de lui, se dit-elle encore en peinant à placer un pied devant l’autre. -Nous avons de la chance…Il ne pleut pas, tente-t-elle dans un petit murmure, tout en le regardant du coin de l’œil. Cette banalité à pleurer. Elle secoue la tête, essayant de faire mieux. -Vous connaissez l’histoire de cet enfant des plaines ? Il voyageait à cheval mais il s’est perdu dans les marais et le marais a englouti sa monture. L’enfant a du s’en sortir tout seul jusqu’à ce qu’un dragon vienne à son secours, pour le sauver d’un énorme loup noir qui voulait le manger…J’ai l'ai lue dans un vieux livre plein de poussières…Elle lève le nez vers le ciel, grattant sa tête avec force pour apaiser les démangeaisons qui l’assaillent. -La venue d’un dragon porte-chance serait fort opportune, vous ne croyez pas ? Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais j’ai l’impression que mes pieds pèsent chacun le poids d’un âne mort…, dit-elle alors que ses bottes produisent dans le même temps un affreux borborygme à bulles alors qu’elle avance d’un pas. |
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Mer 26 Juin 2024 - 9:26 | | | Fëanor ne tarde pas à s'endormir, et pourtant rapidement, des cauchemars viennent le hanter. Sa ville en feu, et des sensations extrêmes et contradictoires se heurtant en lui. Les flammes d'abord, et l'extase que le feu lui procure, l'élément auquel il est le plus réceptif, même si cette fois-ci, il en a perdu le contrôle. Ensuite les cris des elfes courants dans tous les sens pour évacuer ou tenter d'éteindre l'incendie. Il est terrifié de ce qu'il a fait, et du fait qu'il n'a aucun moyen d'aider, lui qui n'est qu'un enfant. La tristesse ensuite lorsqu'il apprend le décès de ses parents. Tous ces sentiments défilent rapidement avant qu'il ne tombe dans un sommeil profond, la fatigue prenant le dessus.
Puis vient son tour de monter la garde, le faisant sans rechigner, content d'avoir pu dormir sereinement malgré le lieu dans lequel il se trouve. Il s'installe près du feu, ses longues oreilles à l'affût du moindre bruit. Il se rend vite compte que la nuit, il y a des tonnes, son ouïe elfique affûtée en entendant plus que la norme. Le coassement d'une grenouille ou d'un crapaud, le cri perçant d'un oiseau qui résonne, le clapotis d'un poisson, à moins que ce ne soit un serpent, ou encore d'autres sons qu'il n'arrive pas à identifier, et qui le font frissonner, repensant à la limace dont parlait sa compagne.
Le paysage sombre, sous la lueur pâle de la lune et les étoiles, laisse transparaître des formes biscornues, laissant l'imagination battre son plein. Une brume s'élève, créant des formes fantomatiques dansantes. L'odeur vient s'ajouter, la terre humide et les végétations en décomposition s'insinuant dans ses narines. Tout cela démontre l’hostilité du lieu pour des êtres vivants comme Ellÿra et lui, non préparés à cette épreuve.
Fëanor reste attentif, ses sens aiguisés par la vigilance. Le craquement soudain d'une branche sous le poids d'un animal, peut-être un cerf ou un loup, le fait se tourner brusquement, son regard perçant scrutant les ombres mouvantes. Des étincelles s'élèvent parfois vers le ciel étoilé avant de s'éteindre dans la nuit, comme autant de petites lucioles incandescentes.
Pendant sa garde, l'elfe repasse une fois encore les raisons qui l'ont poussé à quitter sa ville. La rancune qu'il a accumulée en raison du traitement qui lui a été donné suite au décès de ses parents est vivace, entretenant sa flamme intérieure. Il s'imagine, revenant après être devenu quelqu'un de reconnu, avec de hauts faits accomplis, pour leur prouver ses compétences, leur jetant à la figure ses prouesses avant de repartir en grand seigneur. Autant de rêves qu'il espère pouvoir accomplir, le laissant jubiler de sa réussite devant ceux qui n'ont jamais quitté la forêt. Il reste la question de savoir comment parvenir à réaliser son but, et ça, il n'en a pas la moindre idée.
Le temps passant, il tourne son attention vers l'elfe qui dort à sa place peu de temps avant. C'est la première fois depuis fort longtemps qu'il a une conversation avec quelqu'un qui ne se moque pas de lui, ou ne l'insulte pas. Il aurait pensé avoir perdu l'habitude, mais apparemment non, cela s'est bien passé. Il ne la connaît pas, elle n'a aucune idée de son passé, c'est sans doute pour cette raison qu'elle s'est adressée à lui de manière sympathique. Dans tous les cas, il lui est redevable vu son hospitalité, et elle semble fragile, toute menue qu'elle est. Pourtant, elle a survécu en ce lieu toute seule, là ou lui a déjà du mal après même pas une journée. Il ressent un besoin de la protéger, sans savoir d'où vient ce sentiment. Peut-être qu'il s'accroche soudainement à une relation autre que celles qu'il a subi depuis le décès de ses parents.
Tout cela laisse passer la nuit, et c'est un peu avant l'aube qu'il réveille sa partenaire. Il sait que plus tôt ils se mettent en marche, et mieux cela sera pour sortir de cet enfer, et retrouver des terres moins hostiles. Il est évident qu'elle pense la même chose, alors se lever aussi tôt n'est pas un problème, bien au contraire. Ils semblent motivés à affronter le marais pour le quitter ce jour. Ellÿra a annoncé la direction qu'ils doivent prendre suite à ses observations de la nuit. Cela fait sourire Fëanor de savoir qu'elle souhaite s'orienter en partant de la nuit alors qu'il fait jour. Toujours est-il qu'en regardant là où se lève le soleil, la direction est correcte, alors il ne va pas la contredire tout de suite. L'elfe n'a aucune envie d'envenimer leur relation naissante alors qu'il a enfin trouvé quelqu'un d'amical. Il récupère le peu d'affaires qu'il a, soit le sac à dos et la gourde, ainsi que sa hache pour couper le bois, et il est déjà prêt, n'ayant pas retiré ses habits la veille. Une lueur de détermination renouvelée brûle dans les prunelles de ses yeux.
Ils font piètre figure, marchant cote à cote, tous les deux recouverts de boue et de vase de la tête aux pieds. Ils font contre mauvaise fortune bon cœur en ce début de journée en tout cas. Il se tient bien droit, histoire d'être digne de la protection et du réconfort qu'il souhaite lui offrir, et ne pas paraître ridicule après seulement une journée dans le marais. La différence de taille entre eux est encore plus frappante du fait de sa tenue, et même si les elfes féminines sont plus petites que les masculins, lui est plus grand que la moyenne de sa race.
Ils marchent depuis un certain temps, devant faire un effort pour libérer leurs bottes de la fange qu'est le sol sur lequel ils évoluent, avançant bien moins vite qu'ils ne le souhaitent. Ellÿra se décide à rompre le silence, parlant du temps avant de se lancer sur une histoire qu'étonnement, il connaît. Il faut dire qu'ayant vécu en solitaire pendant pas mal d'année, il a beaucoup lu également de son côté.
"S'il pleuvait, cela nous retirerait sans doute de la boue qui nous recouvre, ça pourrait être pas si mal."
Bon, il est évident que c'est elle qui a raison, ils n'ont pas besoin de la pluie en plus de leurs soucis actuels, mais une petite note d'humour ne peux pas faire de mal
"J'ai lu cette histoire en effet, elle est magnifique et dramatique à souhait. J'adorerais rencontrer un dragon porte chance, mais j'avoue que les vrais dragons ne sont peut-être pas aussi bienveillant que ceux de cette histoire"
Il termine tout juste sa phrase qu'ils tombent dans la vase jusqu'à la taille, poussant un cri d'étonnement. Du moins pour lui, cela monte plus haut pour sa partenaire plus petite. Distrait par leur conversation, ou mieux dissimulé que d'autres marres au sein du marais, il ne le sait pas, mais les voilà à patauger. Fëanor se remémore quelques animaux, comme les crocodiles, et il ne fait pas le fier, il faut sortir de là la plus vite possible. Il tend la main à Ellÿra.
"Prenez ma main, je vais vous aider en vous tirant. Nous devons sortir de là rapidement, et continuer. Il faut que nous quittions ce marais aujourd'hui, je n'en peux déjà plus alors que je viens d'arriver."
Elle force son admiration sur sa résilience.
"Comment avez vous fait pour tenir aussi longtemps toute seule dans ce lieu ?"
Pour changer les idées, il faut aussi distraire l'imagination qu'ils peuvent avoir en ce moment peu glorieux de leur pérégrination.
"Et si ce n'est pas indiscret, pourquoi avez vous décidé de quitte la foret pour venir ici ?"
Quitte à voyager ensemble, il est temps de faire connaissance.
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Mer 26 Juin 2024 - 23:28 | | | Un vrai dragon…Elle l’observe brièvement du coin de l’œil. Oui…Lui, il a l’allure de ceux qui rencontrent des dragons. Il est grand, il est mystérieux, il a la mine de ces gens qui baroudent à travers le monde et qui ont rencontré les mythes. Que Feanor ait pu croiser une de ces créatures ne la surprendrait pas. Un petit rire du nez lui échappe alors que cette pensée l’assaille.
-Les vrais dragons…De fières créatures parcourant les cieux et tutoyant le monde…Ils n’ont pas d’égaux, à part les oiseaux du ciel qui ne connaissent aucune frontière, murmure-t-elle en levant péniblement son pied gauche pour l’enfoncer plus loin dans la fange.Ils doivent être effrayants. Et magnifiques à la fois. J’aimerais ça, en voir un, un jour prochain…Voir à quoi ressemble la liberté et la puissance incarnés en un seul être vivant…Cela doit valoir une vie de patience, ne croyez-vous pas ?
Parler des créatures de ce monde, mythiques ou non, la met toujours en verve.
-J’ai lu tant d’histoires…Celles qui évoquent les dragons sont parmi celles que je préfère. Et dans chacune d’elle, il n’y a aucune malveillance de leur part. J’aime à croire qu’ils ne font aucune distinction entre le bien et le mal et que ce sont de pures créatures, vierges de toute influence…
Un autre pas, laborieux, manque de la faire tomber mais elle se rattrape de justesse, replaçant une mèche de cheveux crasseux derrière son oreille effilée…Jusqu’à ce qu’un glissement l’entraîne en même temps que son compagnon dans un creux rempli de boue gluante et collante. S’il échappe plus ou moins à l’emprise angoissante du substrat nauséabond, il n’en va pas de même pour la jeune Elfe qui, elle, est maintenue jusqu’à la poitrine. Par réflexe, elle a eu le temps de lever les bras pour ne pas être tout à fait coincée. Quoi qu’il en soit, là voilà désormais embourbée dans le marais, les bras à moitié levés, cherchant Féanor du regard, passablement honteuse et horrifiée à la fois. Un gros soupir lui échappe.
-En tout cas, s’il se présentait un dragon là de suite, je pense qu’il ne voudrait pas de moi comme casse-croûte.
Elle tente de remuer avant de voir, juste sous ses yeux, une grande main fine et noircie. La main de son compagnon. Un silence s’installe peu à peu, un silence qu’elle ne perturbe pas, du moins pendant les toutes premières secondes. Ses longs cils battent un peu plus vite alors que son regard passe de la main aux yeux de l’Elfe qui vient de lui tendre cette main secourable. Prendre la main d’une personne, c’est en devenir responsable, disait doctement son père. Pourquoi pense-t-elle à cela maintenant ? Elle l’ignore. C’est la première pensée spontanée qui lui soit venue, aussi incongrue soit-elle. Quoiqu’il en soit, après de longues hésitations, elle se range du côté du bon sens et s’empare de la main qu’elle serre avec une force étonnante compte tenu de ses doigts menus.
-Disons que j’ai d’excellentes raisons de rester en vie, j’imagine que cela a joué…, dit-elle alors qu’il la tire péniblement vers lui, vers l’avant afin de l’extraire de cette gangue de boue.
Sa main glisse, elle utilise la deuxième pour garder sa prise et tente par tous les moyens en sa possession de sortir de là jusqu’à ce qu’un dernier effort s’avère concluant. Lors d’un mouvement plus ample de la part de Feanor, Ellyra est enfin extraite du piège en un bruit visqueux et peu ragoutant l’amenant contre le torse de son compagnon.
-Désolée…Je n’avais pas vu la fosse…ça ne se reproduira plus. Hem…Je vous rends votre main et vous remercie, dit-elle en lâchant enfin sa prise et en s’éloignant de lui, rapidement, pour ne pas afficher son début de malaise…Un malaise entretenu par les questions qu’il pose.
Elle trouve une grosse branche décharnée plus loin et s’y agrippe pour se hisser là où le sol est plus stable, non loin d’un buisson. Elle est en piteux état, toute noire depuis son buste jusqu’à ses pieds. Un rapide coup d’œil sur son arme et ses flèches, qui ont souffert de leur séjour forcé dans la boue, lui annonce la couleur des prochaines heures. L’Elfe ferme un instant les yeux, cherchant à apaiser la tension qu’elle tente de dissimuler. Entre la question gênante et la perspective qui s’annonce, que choisir ?
-Il va falloir sortir très vite d’ici. Mon arc est humide. L’empennage de mes flèches est souillé…Il nous faudra vraiment une chance inouïe…
Elle utilise le revers de sa main pour essuyer la boue humide qui se trouve sur sa joue, révélant un peu de peau aussi claire que douce.
-Quant à ma raison d’être ici…, dit-elle en se remettant en marche, songeuse. Le marais ne devait être qu’un passage entre la forêt et…le reste du monde. Je me suis perdue, j’ai été désorientée par les pluies, par mon inexpérience du terrain et par la faim…
Une démangeaison lui fait secouer sa longue chevelure emmêlée avant qu’elle ne se décide à répondre, tout bas.
-J’ai quitté mon foyer…parce qu’il n’était plus un foyer mais une prison. Je suis un perpétuel sujet de honte pour mon père, depuis ma naissance. Je ne parvenais plus à me contrôler…Il fallait que je parte.
Ellyra s’arrête et le regarde, les émeraudes scrutant Féanor intensément.
-J’ai cru qu’il vous avait envoyé pour me retrouver et me ramener. Maintenant je sais que ce n’est pas le cas. Vous êtes…gentil. Pas comme lui.
Aussitôt, elle regarde ailleurs, cherchant un repère avant de sourire doucement, ce qui fait craqueler la boue de son visage.
-C’est par là. Et vous alors ? Racontez-moi…Que faites-vous ici ?, demande-t-elle, toujours tout bas, comme si elle craignait de l’indisposer. |
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 27 Juin 2024 - 12:05 | | | Et bien, il apparaît qu'Ellÿra ait développé une fascination pour les dragons, à l'écouter en parler avant tant de passion. Fëanor en lève la tête vers le ciel, s'attendant à en voir un passer, ses grandes ailes déployées faisant de l'ombre devant la masse de la créature légendaire. Il écoute sa partenaire converser sur le sujet, content de la voir si enjouée après le désespoir qui semble être devenu son quotidien. La voir si joyeuse, sans que ses mots ne soient pas à son encontre et méchant réveil en lui quelque chose qu'il n'a plus connu depuis tellement longtemps qu'il pensait avoir oublié ce sentiment.
"Je ne sais pas si vous avez raison, et vous entendre en parler me donne également envie d'un rencontrer un c'est certain malgré les craintes de me faire dévorer tout cru."
Maintenant qu'ils se retrouvent embourbés tous les deux, il ne peut s'empêcher de rire, un exercice qu'il n'a pas pratiqué depuis bien longtemps non plus, malgré leur situation peu enviable alors qu'elle explique de pas être comestible vu son état.
"Il faut voir, une fois cuite par le souffler infernale d'un dragon, la boue est-elle toujours d'actualité ?"
Une question rhétorique bien entendu, juste pour rester sur une note d'humour, aidant à détendre la situation. Toujours est-il qu'il a présentement la main tendue, et que sans savoir pourquoi, elle ne la prend pas. Il la regarde, voyant ses cils battrent frénétiquement l'espace d'un instant. Fëanor va lui demander la raison, mais il n'en a pas le temps puisqu'enfin elle se saisit sa main. C'est la première fois de sa vie qu'il tient la main d'une femme, mais l'instant ne lui permet pas de savourer le moment. La boue arrivant à la poitrine d'Ellÿra, il est compliqué de la soustraire à l'attraction du marais sur son corps. Elle y met donc les deux mains pendant que lui tire de toute ses forces. Elle fait un bond en avant, la ramenant contre son torse. Surpris par cela, le cœur de Fëanor manque un battement, même si celui-ci ne s'en rend pas compte. Il ressent toutefois un sentiment inconnu qui disparaît presque aussitôt, le moment n'étant pas propice à ce genre de réflexion. L'urgence est de mise, et il faut agir rapidement. D'ailleurs, elle a déjà lâché sa main, se dirigeant vers une branche pour sortir de la fosse. Il la suit et en fait de même, dégoulinant de boue comme ce n'est pas permis.
Ils font un bref état de leurs possessions, malheureusement un arc et des flèches dans la boue, ce n'est clairement pas l'idéal. La pauvre ne pourra pas s'en servir avant bien longtemps, voir plus du tout en ce qui concerne les flèches, et en faire de nouvelles. Pour sa part, sa hache est peut-être un peu émoussée, mais s'il frappe fort, cela fonctionne toujours. Malgré tout, il est en total accord avec sa partenaire sur le fait de quitter cet endroit aussi rapidement que possible. Il y a trop de dangers, et ils ne sont pas du tout organisés pour survivre dans cet environnement.
"Nous sommes deux maintenant, à nous de créer cette chance ensemble, si nous en avons seulement besoin. Nous devons arrêter de subir comme nous le faisons depuis le début. Nous sommes les seuls à décider de notre destin maintenant."
Pas forcément plus rassurer que ça, il se donne comme devoir de le sembler, afin de garder le moral d'Ellÿra meilleur qu'il ne l'a été depuis tout le temps qu'elle à passé par ici. Il conserve également la flamme intérieure qu'il cultive, s'en servant pour avancer dans les moments difficiles comme celui-ci, et la revanche qu'il souhaite prendre sur les habitants de sa ville.
Enfin, la jeune elfe se décide à lui parler de la raison de sa présence dans le marais. Il l'écoute attentivement, comprenant que tout n'a pas été facile pour elle non plus. Il ne la questionne pas immédiatement, sachant qu'il doit déjà être compliqué de lui dire tout cela alors qu'ils ne se connaissent que depuis la veille. Il entend également les soupçons qu'elle avait à son égard, ce qui explique l'accueil peu chaleureux au début, même si elle a pris comme prétexte la faune locale. Il rougit inconsciemment quand elle dit qu'il est gentil. Est-ce le cas ? Il doit s'avouer ne pas savoir, ayant enfoui nombre de ses sentiments pour s'endurcir, et endurer son calvaire. Au fond de lui, sans doute que ce doit être le cas, du moins tant qu'on ne l'embête pas. Il s'est tellement bagarré avec les jeunes de sa ville, ayant reçu plus de coups qu'il n'en a donné.
Elle le scrute, et il soutient son regard, preuve qu'il l'écoute attentivement, et qu'il est avec elle, du moins c'est ce qu'il souhaite faire passer.
"Pour en arriver à quitter votre foyer, vous avez dû subir bien des tourments. Je ne sais pas si je suis gentil, mais j'essaie de ne pas être méchant."
Il ne va pas lui faire peur en lui disant qu'il réplique si on l'embête de trop. Déjà parce qu'il ne pense pas qu'elle le fera, du moins pas tout de suite, et que ce ne pas le moment. Mais voilà qu'arrive son tour d'être questionné sur les raisons de sa présence dans le marais. Il devait bien s'y attendre. Vu l’honnêteté qu'elle vient d'avoir à son égard, même si elle n'a pas tout dévoilé. S'ils décident de continuer leur chemin ensemble, il sera temps d'approfondir leur relation.
"Comme vous l'avez vu hier, je sais utiliser la magie, et le feu est l'élément qu'il m'est le plus facile de toucher. Lorsque j'étais jeune, j'ai perdu le contrôle, et mis le feu à ma ville. Depuis, on m'a ostracisé, j'ai subi les quolibets quotidiens de la part des jeunes, sans parler des rumeurs à mon encontre et les regards hostiles des adultes. Je n'en peux plus de tout cela alors j'ai décidé de faire mes bagages et de partir."
Il ne parle pas du fait que ses parents sont morts dans l'incendie, il n'en a pas le courage, ou est-ce parce qu'il a peur qu'elle ne le juge aussi, et devienne hostile comme les autres, alors qu'il vient de trouver quelqu'un qui ne le rejette pas ?
"Mais sinon, avez vous une destination en tête ? Comment allez-vous faire pour la suite ?"
Lui-même est parti sur un coup de tête, n'ayant absolument pas réfléchi à toutes ces questions pourtant des plus importantes.
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 27 Juin 2024 - 22:40 | | | La jeune Elfe s’arrête, au beau milieu d’un petit ilot à peu près sec. Il y a des buissons, une essence de bois différente, alors elle s’accroupit et observe les feuilles avec attention, tout en lui répondant de sa voix douce.
-Cela aurait pu être mon foyer si je n’avais pas été…celle que je suis.
Elle se redresse et replace une mèche de cheveux rebelles derrière son oreille et tente un sourire, bien petit, avant de continuer.
-Les plantes de marais s’amenuisent et perdent en vigueur, nous sommes sur le bon chemin, pour autant qu’il en existe un dans tout ceci.
Réajustant son paquetage et son carquois, elle contourne la plante et cherche du regard son équivalent, avant de le trouver, là-bas, sur la droite. Elle s’y dirige, entraînant Fëanor dans son sillage. Il est vrai que parler de ce qui l’a amenée ici n’est pas des plus aisé, elle n’a jamais partagé d’amitié, ne connait pas la joie d’avoir un confident, ayant toujours été un sujet de moquerie. En y songeant d’ailleurs, elle trébuche sur une branche pourrie et s’étale de tout son long sur le sol.
-Cela faisait longtemps, murmure-t-elle entre ses dents serrées avant de se relever, comme s’il s’agissait de rien, comme s’il ne s’était rien passé.
Elle grimace un peu en se frottant le coude mais elle l’écoute raconter son histoire, à son tour. Et plus il parle, plus ses yeux s’agrandissent. Lui aussi, alors ? Il aurait vécu la même chose ? Mais alors…En son esprit, c’est l’effervescence. Elle est à côté d’un être qui pratiquement le même vécu qu’elle alors qu’elle a toujours pensé être la seule dans cette situation. Ellÿra ne peut que ressentir une profonde empathie pour son histoire et pour tout ce qu’il a traversé, un éclair de sympathie luit dans son regard, un bref instant, avant qu’elle ne reprenne, d’une voix hésitante :
-Je suis désolée que vous ayez eu à subir tout cela. Personne ne devrait être puni de cette façon pour une impudence…
La jeune Elfe regarde un instant ailleurs, cherchant une autre plante d’un coup d’œil circulaire et bifurque sur la gauche, tout en continuant de parler, mais d’un ton bien moins assuré.
-Vous, au moins, vous utilisez consciemment votre magie. La mienne…Je n’ai jamais réussi à la contrôler…Quand j’ai peur, quand j’ai mal, quand je suis triste, elle se manifeste et cela me terrifie encore plus. Quand je suis submergée…Je peux faire beaucoup de mal. Le froid, le gel, la destruction, c’est là la seule magie que je peux produire.
Elle le regarde à dérobée avant de tousser pour s’éclaircir la voix puis inspire profondément.
-Je n’en ai jamais parlé à personne. Les autres enfants…enfin…J’étais toujours seule. Un peu comme vous, je présume…, dit-elle dans un souffle, ne voulant pas surinterpréter les propos de son compagnon. Quant à ma destination…Je n’en ai aucune. Mon premier souhait était de quitter la forêt. C’est chose faite. Maintenant…Je ne sais pas où aller, ni quoi faire, je ne…Je…
Elle cherche un instant ses mots, hésitante, mal à l’aise, indécise puis murmure, tout bas :
-Je n’ai jamais quitté la forêt, je suis malhabile et il m’arrive toujours des catastrophes…J’ignore à quel métier cela pourrait correspondre mais j’ai très envie de m’en sortir, d’aller de l’avant et de découvrir le monde. Le monde…Il ne peut pas être pire que la forêt…Alors peut-être ai-je une chance quelque part, d’être accueillie, respectée, mais pour que j’y arrive…il va falloir que je m’améliore sur tant de points…Le premier étant de marcher sans tomber…
Elle sourit timidement tout en se frottant le coude.
-Si j’ai survécu si longtemps dans le marais, c’est parce que je suis toute seule depuis mes premiers souvenirs. J’ai passé beaucoup de temps en forêt à regarder, observer, les animaux, les cycles de la nature, le ciel, les étoiles, les plantes…Un très long entrainement pour un résultat peu probant…Je suis toujours Ellÿra qui tombe au sol comme un âne qui ne retient jamais sa leçon.
Un silence.
-ça doit vous paraître un peu idiot, n’est-ce pas…et un peu dangereux aussi de cheminer en ma compagnie. |
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Jeu 4 Juil 2024 - 14:08 | | | Quand la pauvre Ellÿra tombe lourdement au sol, Fëanor se précipite pour l'aider à se relever, mais elle est déjà sur ses pieds, faisant comme s'il ne s'était rien passé, que c'est une routine pour elle. Il lui a raconté une fraction de son histoire et il l'écoute, prêt à entendre les critiques qu'il a toujours subis de ceux qui savent ce qu'il a fait. Il écarquille soudain les yeux, alors qu'elle s'excuse pour ce qu'il a subi. Dans quel monde une personne qu'il ne connaît pas est désolée pour lui après avoir entendu qu'il a mis le feu à sa ville. L'elfe ne sait comment réagir, il sent les larmes qui montent à ses yeux, alors que pour la première fois de sa vie, quelqu'un le plaint. Fëanor doit lutter pour ne pas fondre en pleurs, un sentiment qu'il n'a jusque-là jamais ressenti l'envahissant. Un soulagement ? Une charge si lourde et qui pèse sur ses épaules depuis si longtemps qu'il a oublié qu'elle existe et qui retomberait ? Heureusement, il parvient à se contenir, bien que ce soit très compliqué, et que ses yeux se sont tout de même humidifiés sans qu'il ne puisse rien. Il a tellement l'habitude de refouler ses émotions, cela l'aide à cet instant présent. Il renifle tout de même et réprime un hoquet.
À son tour, il entend sa partenaire s'apitoyer, comprenant que même si leurs parcours ont dû être différents, ils ont subi des brimades similaires. Elle est maladroite et ne sait pas contrôler sa magie ? Lui-même, n'a-t-il pas aussi perdu le contrôle lorsqu'il a mis le feu aux habitations ? Il apprend également qu'elle est partie sur un coup de tête, comme lui, sans avoir rien préparé du tout. Elle est perdue, tout comme lui, mais pire, car cela fait un certain temps qu'elle tourne dans le marais. Elle en a subi des choses, devant sans doute être au bord de la rupture, à moins qu'elle ne soit beaucoup plus forte que lui. Fëanor ne sait pas s'il aurait tenu aussi longtemps dans ce milieu hostile.
Il brûle d'envie de faire quelque chose maintenant que le silence s'est installé, et qu'Ellÿra pense qu'il trouve dangereux de voyager avec elle. Sans préparation, instinctivement, prit d'une soudaine envie de faire ce geste, il s'avance, et il la prend dans ses bras, la serrant aussi fort (sans l'étouffer bien entendu) contre son torse, et il lui murmure dans l'oreille des mots rien que pour eux deux.
Il a un besoin irrépressible de la protéger alors qu'elle est en train de devenir son rayon de soleil, sa bouffée d'oxygène dans ce monde qui l'étouffe jusqu'à présent. Quelqu'un comme lui, avec les mêmes désirs et besoins. Il la serre encore et encore, sans plus parler, laissant le silence s'installer, et que ses mots s'imprègnent pour sa partenaire. Il espère ardemment qu'elle ne va pas refuser son offre, le fait d'avoir trouvé quelqu'un et de ne plus être seul étant curieusement tellement apaisant.
Dernière édition par Fëanor le Mer 17 Juil 2024 - 8:02, édité 1 fois |
| | | Ellÿra KelfarenNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Mer 10 Juil 2024 - 21:33 | | | Ellyra avait lu des histoires, des contes et des légendes, comme le font pratiquement tous les Elfes pourvus d’une solide éducation. Ses histoires préférées sont celles qui évoquent les dragons, ces fières créatures qui ne craignent rien ni personne, mais…il y avait aussi ces romances douces, ces vers chantant l’amour d’un Elfe pour sa Dame, des mots toujours simples et réconfortants, porteurs d’un espoir auquel elle n’a jamais réellement cru. Et pourtant, ce cœur de jeune fille s’était ému à la lecture de ces histoires pleines de douceurs, de moments dignes, d’envolées lyriques qui la laissaient toujours mi-rêveuse, mi-envieuse, le livre posé sur sa poitrine tout en songeant à ces héros d’un autre âge dont on célébrait sur quelques pages de vélin la tendre histoire d’amour.
Point de brutalité, point d’ignominie, point de gestes honteux…Juste la caresse d’un revers de main sur une joue tiède, un regard luisant comme un ciel d’été…Des paroles et des promesses enivrantes…La pureté d’un amour sans faille, enveloppé de promesses et d’échanges heureux…Lorsqu’elle lisait pareilles romances, elle songeait inévitablement à ses parents, se demandant sans cesse ce qui a bien pu pousser sa propre mère à trouver quelque attrait au visage si dur et inflexible de son père. Il n’y avait personne de moins romantique que lui, selon elle. Bien sûr, ces histoires sont absolument tout ce qu’elle connait de ses comparses masculins, aucun d’entre eux ne s’étant réellement donné la peine de chercher à la connaître malgré ses diverses tentatives pour se faire un ou deux amis. Aucun d’entre eux ne voulait se risquer à côtoyer cette catastrophe ambulante, rudoyée par son père en public sans la moindre pitié.
A force, l’idée même de vivre un « moment » comme ceux qu’elle a pu connaître à travers ses héros est devenue une douce utopie, quelque chose rangé dans le fond d’un vieux tiroir et dont elle a oublié l’existence.
Alors, quand il l’attire contre lui, il y a d’abord la surprise, sincère, réticente, soulignée par deux grands yeux effarés. Un instant de pur questionnement…
-Que…mais ?, pense-t-elle, tétanisée, les bras le long du corps.
Puis il y a ces paroles, murmurées comme un secret à son oreille. Penaude, gênée, les deux oreilles quelque peu abaissées, elle écoute.
« Nous » « Ensemble » « Revanche » « Tu »
Les grands yeux effarés se plissent peu à peu, fixés sur un horizon de brume fétide. Alors…c’est « ça », une étreinte, une vraie ? Il est bien plus grand qu’elle ne l’est et, la tête ainsi posée sur son torse, elle perçoit les battements puissants d’un cœur qui semble lancé au galop. Malgré l’odeur incroyablement répugnante qu’il dégage, à moins que ce ne soit la sienne, elle ne trouve pas cela désagréable. Il y a une chaleur, quelque chose de doux et de vibrant dans cet instant qu’ils partagent. Cette promesse de vie meilleure et de revanche sur ceux qui lui ont fait tant de mal résonne à ses oreilles comme un baume, la plus douce des musiques.
Il lui semble devenir cette dame en longue tunique d’argent sous un chêne millénaire, tenant la main d’un guerrier à l’allure héroïque, celle qui illustrait ce livre qu’elle aimait tant.
-Je…
Comment réagir ? Que dire ? Comment faire ? Il n’y a pas de manuel pour cela, il n’y a rien qui dicte la bonne façon de répondre…Elle est intimidée et gênée au-delà de toute expression et se sent encore plus gauche et idiote qu’à l’accoutumée. Il lui faut pourtant répondre.
-J’en dis que c’est une excellente idée ? bredouille-t-elle, timidement.
Un peu à la manière de ces personne qui ne savent interagir avec les autres, qui ignorent les bases mêmes de toute interaction sociale, elle relève une main et tapote amicalement le dos de Féanor en murmurant :
-Là…Là…
Pourtant, elle sent que ce n’est pas la chose à faire, ni à dire, mais elle ne sait pas quoi dire d’autre et son trouble est d’autant plus grand qu’elle ne peut s’empêcher à cette Dame elfique et son héroïque compagnon. Le visage de Féanor se superpose à ce héros d’un autre âge et soudain…
-M…Mince…Je…Attends…
Sous la main qui tapote le dos du grand Elfe aux cheveux sombres, une mince plaque de givre se répand, gelant les quelques mèches de cheveux noirs qui se trouvaient non loin. Sous les pieds d’Ellyra, le sol humide s’est figé en magnifiques arabesques bleutées…
-Pardon, souffle-t-elle en reculant d’un pas, en détournant le regard, rangeant ses mains dans les poches boueuses de son pantalon. Ne fais pas ça sans me prévenir…s’il te plaît, dit-elle encore plus bas en s’obstinant à ne pas le regarder. C’est dangereux…
Elle finit par tousser et par rapidement essuyer ses yeux d’un revers de la main avant de sourire un peu et de le regarder enfin tout en réajustant son arme sur dos et son sac en bandoulière.
-Alors, on y va ? Sortons de cet enfer et prouvons que nous ne sommes pas les monstres qu’ils auraient bien voulu que nous soyons. Nous ne sommes plus très loin d’en sortir, alors…allons-y ! |
| | | FëanorHabitant(e) connu(e)
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| Sujet: Re: Rencontre en lisière [PW Ellÿra] Ven 12 Juil 2024 - 16:02 | | | Fäenor aimerait que cet instant ne s'arrête jamais. Cette sensation qu'il a oubliée tellement cela fait longtemps qu'il ne l'a pas ressenti lui fait un bien fou. Serrer quelqu'un dans ses bras, sentir sa chaleur contre lui, malgré la boue qu'il ignore, ce sentiment d'avoir une personne à protéger, même s'il ne la connaît pas, de se sentir écouté, la reconnaissance, autant de choses qu'il n'a plus vécu, des souvenirs qu'il a perdu. Aucun quolibet, ni insulte, pas de cri à son encontre, ou de tentative de la frapper en groupe ou encore de lui faire un croche-pied alors qu'il passe près de quelqu'un. C'est tellement apaisant qu'il la serre encore et toujours contre lui. Il a fermé les yeux pour profiter de ce moment autant qu'il le peut, ne se rendant pas compte de la réticence d'Ellÿra au début.
Enfin, elle approuve sa demande, apportant une certaine chaleur dans son ventre. Il s'agit de la joie d'être accepté lui fait éprouver une infinie gratitude pour l'elfe qui n'a pourtant rien fait d'autre que de dire oui pour voyager ensemble. Et puis elle lui tapote le dos, comme si c'était un enfant
*Mais, que fait elle ? Elle me prend pour un enfant ?*
La manière dont elle le materne devrait normalement l'agacer, et il ne sait d'ailleurs pas trop comment réagir, et pourtant, sans comprendre pourquoi, ses yeux se mettent à briller, laissant apparaître des larmes qu'il retient comme il peut, ayant bien du mal à résister à ce déferlement de gentillesse. Quelle chance d'être tombé sur elle.
Tout cela ne dure qu'un temps avant que Fëanor ne ressente un froid soudain apparaître, venant de son dos. Il lui faut un certain temps avant de comprendre, au moment où Ellÿra recule d'un pas en s'excusant. Elle vient de perdre le contrôle, et vu le sol qui est givré, ce doit être pareil dans son dos. Il se maudit à cet instant de ne pas savoir invoquer le feu à partir de rien, d'autant qu'il n'y a aucune flamme à proximité lui permettant de la manipuler. Enfin, ce n'est pas grave, elle l'a prévenu et il a accepté le risque. Il fait un signe d'apaisement à son encontre.
"Aucun souci, ne stresse pas pour si peu. Tu sais quoi, je vais tout faire pour maîtriser ma magie de feu le plus rapidement possible, et ainsi, je pourrais contrer ta magie que tu ne souhaites pas. Comme ça, tu n'auras plus d'inquiétude à te faire. Nous apprendrons ensemble, avançant main dans la main sur le chemin de la connaissance."
Il est sincère, ses yeux d'un bleu intense plongés dans ceux d'émeraude de sa nouvelle compagnon d'aventure. Le sourire qu'elle fait, bien que dissimulé par la boue, est un baume pour le cœur. il est maintenant temps de faire écho à l’enthousiasme qui semble soudain déborder de l'être d'Ellÿra, ce qui est une bonne chose alors qu'ils s’apprêtent à affronter nombre d'épreuves.
"Bien parlé, mettons-nous en route et sortons de cet endroit aussi vite que possible."
Au lieu de lui tendre la main, il lui prend cette fois, sans lui demander, et instinctivement. Il ne sait pas que pour elle, cela veut dire devenir responsable de cette personne, et il s'en moque. Il est content malgré leur situation préoccupante, et son seul but maintenant est de quitter le marais, ne désirant pas passer une nouvelle nuit en cet environnement.
Ils marchent durant un temps interminable puisant dans leurs ressources cachées, ne s'arrêtant que pour de brèves pauses où ils boivent, ou plutôt se mouillent les lèvres, de peur de manquer d'eau. Et ils finissent par voir la végétation changer, tout d'abord de manière subtile avant que les arbustes ne deviennent de plus en gros, et haut. Enfin, une forêt se trouve devant eux, et les arbres font leur apparition, pas ceux décharnés et tout tordus du marais, mais bien une véritable forêt tout ce qu'il y a de plus réel. Ils ont réussi, c'est merveilleux.
"Regarde" cri t'il à Ellÿra "voilà la fin du marais, c'est certain, nous avons réussi, nous avons franchi ce lieu infernal." |
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