Ce petit guide vous sera en outre utile pour discerner les bonnes plantes des mauvaises. Car bien que Sylfaën soit considéré comme une richesse infinie, un territoire merveilleux où tout un sublime écosystème s’épanouit, ne dit-on pas qu’une rose a ses épines ? Gare au dùralassien qui pense que ce qui est naturel est forcément bon pour lui car il aura tôt fait d’être entaillé par des ronces empoisonnées, coincé dans des lianes malicieuses ou même avalé tout entier par une terrible gargoulue !

Bien qu’il ne soit pas encore bien exhaustif, comparé à l’infinité d’êtres peuplant la forêt, le collectif des naturalistes de l’Ouest espère que cet ouvrage vous servira à appréhender la végétation de cette partie du monde. Car derrière le mot « nature » se cache en vérité tout un réseau vivant et complexe, fait de relations entremêlés et d’une diversité rare, pour peu qu’on lui prête attention. L’élaboration de ce texte a donc été motivé non seulement par le désir des naturalistes de transmettre leur passion et leur mise en garde, ainsi qu’une partie des traditions vernaculaires (elfiques, hybrides…), mais aussi par la volonté d’écarter quelques préjugés persistants en la matière.

Nous avons pris soin, et ce, pour plus de clarté, de classer les végétaux en trois parties. En premier lieu vous trouverez les plantes, contenant les fleurs, les succulentes, et enfin les invasives et monstre-plantes. En second lieu, nous présenterons les arbres géants, ainsi que d’autres espèces d’arbres. Et enfin, vous pourrez découvrir un aperçu des végétaux comestibles de Sylfaën.

Légende pour la localisation des espèces :

: Présent dans le centre de la région là où la sylve est la plus dense
: Présent sur le littoral de la mer Agwaë
: Présent dans le Sud de la région, donnant sur le delta Hukutav ou la savane de Tzengah
: Présent dans les marais Hukutav
: Présent dans le Nord de la région donnant sur les Fjords
: Pas de localisation précise ou présent dans tout Sylfaën

"Des fleurs pour dire amour, pour dire peine. Des fleurs pour la joie ou le deuil. Des fleurs pour sentir, des fleurs pour regarder. Des fleurs pour attendrir et charmer. Des fleurs pour décorer, enchanter, ou tout simplement dire bonjour. Vous trouverez des fleurs pour dire tout, et même si vous ne trouvez pas quoi dire, vous trouverez forcément une fleur comme vous."


Sorcières belliqueuses et zéphyriens réactionnaires calmez vos ardeurs, bien que ce nom puisse paraître trompeur, il ne s’agit en aucun cas de l’énucléation d’une créature sacrée ! Le nom donné à cette petite fleur commune vient de sa forme et de ses propriétés, rappelant le petit peuple féerique. Les pétales sont assez petits, mais protègent un pistil particulier. Il ressemble à une sphère jaune et étincelante. Il n’est pas rare de voir des parterres d’œil de fée illuminer les nuits printanières. Dans un usage médicinal, les pétales peuvent être broyés et infusés afin de prévenir des maux de tête. La bille dorée, quant à elle, peut être directement consommée. Sucrée et acidulée, elle est une friandise courante des marchés endoriens. Cette sphère apaiserait l’esprit et rendrait l’âme plus réceptrice aux énergies spirituelles environnantes. De ce fait, cette fleur est l’outil incontournable des chamans et druides de la forêt.


Les bulbovents forment une espèce végétale très rare qui pourrait en surprendre plus d’un. En effet, cette plante a transcendé les limites de sa condition en se détachant de la terre. De la lumière et, comme il n’est pas en mesure d’absorber l’eau engorgée dans les sols, un air chargé en humidité, voilà tout ce dont cet être étrange a besoin pour vivre. De ce fait, on trouve le bulbovent dans les endroits marécageux d’Hukutav et au-dessus de la mer Agwaë. Il se présente sous la forme d’un bulbe dont émane tiges et fleurs colorées flottant en lévitation dans l’air, souvent assez haut, pour garantir une exposition au soleil optimale, ou rasant la mer, lorsqu’il s’agit des bulbovents du littoral.


Le bulbovent n’est pas le seul à s’être affranchi des contraintes terrestres. En effet, cette petite fleur assez commune possède elle aussi plusieurs particularités. L’étoile des Fjords tient son nom de sa forme ressemblant à un cristal de glace mais aussi de son origine. Cette espèce a deux phases : l’une où elle reste dans le sol enneigé et les parois glaciales et abruptes des Fjords, et une autre, où elle émigre en se laissant porter par les vents froids qui l’amènent au Nord de Sylfaën. Une fois les premiers arbres rencontrés, elle s’accroche tout simplement à ces derniers sur lesquels elle va s’installer pendant la saison sèche. Ainsi à l’abri du soleil et du manque d’humidité, l’étoile des Fjords passe dans une sorte d’hibernation estivale avant de reprendre son voyage en sens inverse par des courants ascendants. Il n’est pas rare de voir au printemps et à la frontière boréale de la forêt, des nuages de ces petites fleurs tourbillonner jusque dans les contrées elfiques.


Cette fleur est assez rare, du moins autant que la créature qui lui est souvent rattachée. La légende raconte que les renards à neuf queues auraient un lien très particulier avec elles. Il serait même possible que pour chaque individu qui naîtrait, un spécimen de renardelle fleurirait et ne fanerait qu’à la mort de l’animal. Cette légende, exacte ou erronée, est sûrement due aux ressemblances visuelles des deux espèces. La fleur possède neuf pétales allant d’une couleur blanche jusqu’à un puissant orange, caractéristique des renards.


Au sein de l’ancien village des elfes, il existe la légende de l’élémentaire originel qui apparaîtrait une fois par an à cet endroit. Vénéré par certains, ce maître des éléments les aurait créé. La végétation dans et aux abords du village ne serait pas indifférente à ses venues annuelles car à l’approche de ce moment, plusieurs fleurs étranges apparaissent. Immenses, ces plantes appelées noyaux élémentaires possèdent de larges pétales aussi grandes qu’un dùralassien moyen. Chacune possède un élément qui lui est affilié, ce qui affecte également sa composition, sa couleur et sa forme. Une étrange histoire est racontée à propos de ces plantes les rendant menaçantes. Ces fleurs choisissent une personne en particulier -souvent un arcaniste élémentaire de leur élément- et les « gobent » tout simplement en les enlaçant dans leurs enchevêtrements de feuilles si elle s’approche trop. La cible est alors emprisonnée dans la fleur qui referme ses pétales. On dit que l’individu ainsi retenu ne meurt pas mais est projeté dans un tout autre univers. Une victime d’un noyau élémentaire de feu sera alors emportée dans un monde ravagé par les flammes. Il devra alors lutter contre la puissance élémentaire pour survivre et sera relâché quand l’entité jugera l’individu digne de manipuler l’élément. Vieilles histoires d’elfes s’étant trop épanchés de poudre de fée ou puissants organismes reliés aux forces cosmiques ?


Peuplant les rivières qui gorgent la forêt d’eau, les nénuplats sont des cousins des nénuphars en qui ils ressemblent en tout point si ce n’est la forme. En effet, leurs feuilles à la surface ne se terminent pas en cœur comme ces derniers mais se présente en un cercle parfait. Rien, véritablement, ne peut justifier cette perfection, alors certains déclarèrent « Merveille de la nature !», d’autres dirent « Mystères surnaturels ! ». Quoi qu’il en soit, les nénuplats ont la propriété de pouvoir non seulement flotter sur l’eau mais aussi de la repousser. Ainsi, avec un certain équilibre et de l’entraînement, il est tout à fait possible de marcher sur des nénuplats. Encore faut-il ne pas les confondre avec les nénuphars, sinon, plouf ! De cette façon, la course sur nénuplats est un jeu courant pour les enfants de Sylfaën mais aussi une pratique sportive à part entière très appréciée des elfes.

Cet espèce a été sujet au gigantisme, par volonté de la Nature, et ce, pour le bonheur des pêcheurs du dimanche. Capable de supporter des pressions déjà très élevées sans s’effondrer dans l’eau, le nénuplat géant est doté d’autant plus de prouesses. Il est même possible de s’en servir comme petite embarcation, pour peu que vous n’allez pas trop loin de sa racine. Si vous avez de la chance, vous pourriez même croiser sa fleur : un lotus haut et large de trois mètres pour les plus grands, aux pétales parfaitement symétriques. Véritables merveilles de Sylfaën, ils sont le refuge des fées bienfaisantes et sont un signe de bonne fortune.


Les melpoenas sont des petites fleurs pouvant aller des teintes turquoises jusqu’aux couleurs violettes. Elles représentent l’influence de la Mer Van Hallen sur la partie australe de la région. Une fine couche iridescente recouvre leurs pétales ce qui leur donne des reflets satinés. Elles s’ouvrent au printemps et aiment particulièrement les temps pluvieux. Hormis ces aspects, elles ont la particularité de posséder une odeur très enivrante et attirante. Attention néanmoins car même si ce parfum possède, à faible dose, des propriétés aphrodisiaques, il peut provoquer, à plus forte inhalation, des hallucinations et des maux de tête éprouvants. De plus, cette odeur peut provoquer une dépendance et est considérée comme une drogue pour la plupart des humanoïdes. Il y a d’ailleurs tout un sombre commerce de ces fleurs séchées dont la senteur est facilement récupérable sous diverses formes, comme, par exemple, dans des flacons de pots-pourris.



"Si vous préférez la robustesse, c’est par ici ! Résistantes à la chaleur, elles ne fanent pas ! Résistantes à l’humidité, elles ne pourrissent pas ! Des capacités uniques ! Résistantes même aux animaux, randonneurs et autres piétineurs indésirables, les succulentes sont les meilleurs !"


Cette espèce de cactée carnivore possède deux membranes végétales proéminentes et pourvues de pics qui mesurent environ vingt à trente centimètres de large. Le crocus a la capacité de se déplacer sous terre et de pouvoir s’enraciner et se déraciner un peu partout dans la forêt, afin de se nourrir et de suivre les rayons solaires. Il tient son nom de son célèbre repliement de ses deux membranes, semblable à un mouvement de mâchoire, qu’il effectue pour attraper ses proies. Cette plante s’en prend principalement à des petits rongeurs et est ainsi une ennemie redoutée des Mouss’queterres. Bien qu’il soit trop petit pour chercher à attaquer un humain, le croctus se refermera par défense si on marche dessus, par exemple. Prenez donc garde où vous mettez les pieds, car une fois le clapet serré, il est très difficile de se libérer d’un croctus.


Les afloes lunaires sont des plantes grasses très rigides. Elles sont appréciées des hybrides du fait de leur lien avec la nuit. En effet, ces plantes prennent la forme d’une boule verdâtre, mais quand elles sont exposées aux rayons lunaires, les feuilles épaisses se déploient et laissent apparaître de petites étoiles bleues en leur centre. Certains disent que Magnésie elle-même envoie des messages dans les afloes et que seuls ses adeptes sont capables de les interpréter en contemplant une afloe ouverte. On la trouve un peu partout dans Sylfaën mais plus particulièrement dans les clairières dégagées. Les herboristes utilisent cette plante qu’ils concassent et préparent en baume pour soulager les blessures d’origine magique.


Une légende millénaire parle d’une pierre tombée du ciel, qui aurait atterri en plein cœur de Sylfaën, au fin fond de sa dense végétation, crevant les branches sur son passage. Émanant une forte puissance magnétique et magique, cette pierre aurait changé le cours des entités végétales entourant son point d’impact. Aujourd’hui, aucune trace de cette pierre, mais une nouvelle plante apparut dans la région, comme son héritage : les chronys, surnommées « témoins du temps », de petits et bien étranges spécimens, aux formes géométriques variées. Des études à l’Institut de Magie pourraient bien être menées sur ces mystérieuses plantes, mais quelques rares mages gravitomanciens et chronokinésistes disent ressentir une connexion forte avec elles. Y aurait-il un lien avec les origines de la pierre ? Certains parlent d’un cadeau de Magnésie, d’autres encore évoquent des civilisations extérieures à Dùralas, venues remettre en question les confins de notre monde.


Les servinums sont des plantes succulentes des marais, principalement cultivées par les nagas pour plusieurs raisons. Elles se développent élégamment en forme de spirale de plus en plus haute -jusqu’à trente centimètres- ce qui est un élément esthétique apprécié du peuple naga pour leurs intérieurs, sans compter les petites crêtes qui la parsèment et arborent des couleurs rouges et violettes, contrastant avec son vert principal. Il est également possible de la cueillir et d’en extraire son essence qui octroie des propriétés étonnantes : injectée ou ingérée par les nagas, elle aiguise leurs sens reptiliens mais les empêche de se transformer en humain durant ce temps, injectée ou ingérée par les humains, elle devient un poison qui provoque hallucinations, paralysies ou même, à forte dose, la mort. Les autres races semblent y être indifférente, bien que peu de tests n’aient été effectué pour le vérifier…



"Vous savez, il m’est arrivé de tomber sur un nid de guêpes géantes une fois. Manque de bol, il y avait la reine et elle a rameuté plusieurs d’autres de ses potes cette garce. Voilà de quoi sont faites mes aventures, malheureusement, mais j’vous assure que j’ai jamais eu autant de mal qu’avec les plantes invasives de Sylfaën. J’sais pas comment s’démerdent ces oreilles pointues pour vivre là d’dans mais arracher la centaine de dards que m’avez r'filé les insectes était plus simple que d’me débarrasser d’ces saloperies."


Si vous pensiez que les succulentes étaient celles qui survivaient le mieux, jetez donc un œil à cette plante récalcitrante. Surnommés les « lierres de la folie », les folicaes forment une espèce de plantes invasive et parfois grimpante. Surtout considéré comme nuisible, il se trouve partout en Sylfaën. Il s’agrippe n’importe où, peut survivre à des variations climatiques fortes, s’étendre et se ramifier sur de grandes surfaces : en somme, c’est un fléau à grande échelle. Les folicaes sont si nombreux qu’il était obligatoire de diviser cette espèce en une liste non-exhaustive de ses sous-groupes.


Ces folicaes ne vivent que sur le sol et sont l’espèce la plus présente. Comme ils ne grimpent pas, ils sont surtout gênants pour les racines des arbres qu’ils étouffent et les habitations terrestres. C’est sans doute en grande partie à cause de cette espèce que les endoriens élisent domicile en haut des arbres.


Cette sous-espèce, plus rare, apprécie surtout les parois verticales comme les troncs ou les murs, d’où elle capte un maximum de luminosité. Elle doit son nom à ses fleurs jaunes et éclatantes. Certains herboristes leur attribuent des vertus bénéfiques pour le moral.


Certains folicaes solaires ont subi une transformation un peu partout dans Sylfaën. Après plusieurs recherches menées par les herboristes zéphyriens, il a été révélé que cette transformation était due à l’influence des Spriggans. En effet, les enveloppes viciées, ces monstres d’épines, cristallisent toute la haine éprouvée par ces êtres mystiques à l’égard des destructeurs de la faune et de la flore. Cette haine aurait avec le temps et à force de suppurer, contaminer certaines espèces aux alentours. Les folicaes solaires qui se sont retrouvés affectés par cette énergie négative ont perdu leurs belles fleurs jaunes et ont développé des épines à la place. Ils n’apprécient plus d’être en hauteur et préfèrent se cacher de la lumière dans de denses buissons dans lesquels ils se répandent. Prenez garde aux fourrées, car les pointes des folicaes viciées sont empoisonnées !


Malgré ce nom fantaisiste, la gargoulue est un fléau à n’en point douter et est classée dans la catégorie de ce que l’on appelle les « monstre-plantes ». Ayant élu domicile dans les marais Hukutav, ces gigantesques végétaux sont d’énorme réservoir en suspens dans la fange. Dissimulée juste en dessous de la surface de l’eau, cette créature attend que ses proies marchent ou glissent dans son réservoir rempli de boue et d’une substance visqueuse et acide. S’embourbant peu à peu, les victimes se retrouvent bloquées et ne peuvent plus rien faire à part attendre que leurs corps se fassent inéluctablement digérés par la plante. Possédant une longévité hors normes -environ trois cents ans- les gargoulues sont néanmoins, et heureusement, très peu nombreuses.


Les mandragores sont considérées comme des monstre-plantes du fait de leur condition à mi-chemin entre humanoïde et végétal. Elles se présentent sous la forme d’une plante aux feuilles rayées, sous lesquelles est enfouie la racine qui ressemble à une silhouette anthropomorphe. Elle pourrait, selon certaines conditions, se mouvoir pour s’enraciner dans un meilleur environnement et alterne ainsi d’endroit selon les saisons, l’état des arbres et d’autres facteurs. C’est une plante très recherchée pour ses propriétés curatives hors du commun. Manger la racine et les feuilles d’une mandragore peut remettre sur pied en un clin d’œil même quelqu’un qui a subi de graves blessures. Néanmoins, nombreux sont ses cueilleurs qui ont passé un sale quart d’heure. La mandragore possède une sorte de mécanisme de défense, dit du hurlement, pouvant vous rendre fou si ce n’est simplement vous déchirer les tympans. Préparez des bouchons ! Il fallait bien une anguille sous roche, ou, comme on dit en Sylfaën, un ver dans les épinards !

"Ceux qui arrivent à ressentir les flux traversant les arbres ne peuvent que les respecter. Ce sont les ancêtres de la vie, ils font partie des êtres les plus vénérables qui puissent exister et certains sont millénaires. Là, maintenant, tu peux percevoir l'entièreté de l'énergie circulant dans sa sève, de ses plus hautes cimes et de la plus fine de ses feuilles, jusqu'à ses racines immenses enfouies dans des cavités souterraines regorgeant elles aussi de vie. En parcourant mentalement ses chemins d'écorces, tu tomberas sur quelque chose de beaucoup plus vaste encore. L'être végétal devant lequel tu te tiens est relié à tous ses congénères. Sylfaën forme un réseau complexe, gigantesque et qui dépasse l'entendement humain. Étends ta perception jusqu'aux arbres d'à côté, puis augmente encore ta vision, tu te rendras vite compte que leur énergie est infinie et que ce que tu pourras toucher du doigt n'aura pour seule limite que tes propres capacités."


Chaque arbre, qu’ils soient feuillus ou conifères, peut trouver sa version géante dans cette forêt surnaturelle. On peut les apercevoir dès qu’on s’approche un peu de la frontière de la région, ils bordent alors l’horizon en une masse végétale, et confirment ainsi la certitude des voyageurs qu’ils sont bel et bien arrivés à Sylfaën. On ne sait pas grand-chose de ces gigantesques êtres datant de la Genèse. Fruits de conditions climatiques exceptionnelles pour certains, obtenues grâce au grand remodèlement du monde par les dragons, d’autres affirment qu’ils s’agiraient de la substance physique de la divinité matricielle de la « nature », cette fameuse entité, dont les théologiens se bataillent encore la définition, que les elfes protègent tant et auquel chaque être vivant serait relié. On ne compte plus les récits elfiques présentant les grands arbres comme les gardiens de l’équilibre et l’incarnation même de cette divinité.

Bien qu’aucune étude réelle n’ait démontré qu’ils s’agissaient bien là du « corps » d’une entité cosmique, les observations qui ont été faites sur les géants communs nous apprennent que ces histoires ont un fond de vérité et qu’il y a vraisemblablement un fonctionnement des êtres végétaux en réseau d’énergie. Certains académiciens ont tenté plusieurs expériences, dont certaines dans le dos de la Garde Zéphyr. L’une, par exemple, était d’isoler un arbre géant en déforestant une petite partie autour de ce dernier en plus de délier ses racines souterraines des autres. Ils se sont bien vite rendu compte que le spécimen était bien plus vulnérable lorsqu’il était solitaire, confirmant l’hypothèse que les arbres de Sylfaën sont reliés les uns aux autres et qu’ils se transmettent des particules d’éther et des nutriments pour soutenir les plus fragiles.

Aussi est-il important de noter la fonction architecturale qu’ont ces piliers sylvestres. Servant de logement à la plupart des habitations d’Endorial, ils évitent à ses locataires de se voir infestés par les plantes et monstres proliférant au sol. Même avec des maisons creusées à même dans l’écorce, l’arbre ne s’en verra pas plus vulnérable du fait de l’impressionnante redistribution énergétique abordée plus tôt, et une cabane ou deux ne sont sûrement pas suffisantes pour affaiblir ces énormes troncs pouvant parfois atteindre jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de diamètre. Les arbres ne servent pas uniquement d’habitation pour les elfes et autres habitants de Sylfaën. Ils sont la structure de toute la région et interagissent avec la plupart des espèces animales et végétales la peuplant.

Plus surprenants, les géants communs, qui couvrent une grande partie du ciel de Sylfaën, sans pour autant obstruer toute lumière, sont aussi de très bons points de vue et leurs branches peuvent aussi faire office de chemin. Il semble que ces arbres ne soient pas uniquement dotés du gigantisme, mais aussi d’une croissance inextinguible, faisant abstraction des obstacles, se courbant parfois à l’horizontale pour profiter du maximum de lumière, et jusqu’à se contorsionner dans des arabesques impossibles. Il semble que cette règle ne s’applique d’ailleurs pas qu’aux arbres géants et certaines zones sont ainsi tout bonnement impraticables tant la végétation s’en est emparée.





"Il existe une contrée, où des hommes vivent dans la nature. Au cœur de la forêt, ils vivent comme les arbres qui les abritent. Ils ne se nourrissent que par des ressources qui arrivent sous leurs pieds et ne s’abreuvent que par temps de pluies, tandis que la lumière du soleil les fait vivre. On raconte que dans cette contrée, ces hommes ont la peau faite d’écorce, que leur cœur ne pompe pas du sang, mais de la sève et qu’ils sont les gardiens sylvestres."


Cet arbre grand et fin arbore une couleur terne, proche du gris, comme son cousin le bouleau. Ses feuilles sont cependant d’un orange flamboyant qui étonne les explorateurs la première fois qu’ils découvrent Sylfaën. Plusieurs études ont démontré que cet arbre possédait des facultés aussi surprenantes que la teinte de son feuillage. Après un feu de forêts, les cendres du cèdrier nourrissent de manière extraordinaire le terreau fertile qui reconstitue la forêt, en excitant les particules d’énergies et les échanges des petits organismes. Certaines légendes disent que ce sont dans les branches de cet arbre que les petits phénix se sont développés avant d’être les créatures de légendes qu’ils sont maintenant, mais c’est probablement faux…


Les lignuxs sont des arbres semble-t-il normaux aux premiers abords : ils possèdent un tronc et un habit semblables à ceux des saules pleureurs. La particularité de cette espèce qui se fond, la plupart de l’année, parmi les autres arbres, c’est que lors de chaque solstice, des orbes lumineuses apparaissent dans leurs branches. Ces orbes sont en fait leurs graines qui, au lendemain matin, tombent et se répandent dans les sols. Cet événement fait état de plusieurs croyances et cérémonies religieuses chez les hybrides concernant les influences des astres et de Magnésie sur les végétaux. Voir ces orbes durant le solstice d’été serait un signe de bonne fortune, là où, pour le solstice d’hiver, ce serait un mauvais présage. Du côté des elfes, les solstices étant des jours de fête, les lignuxs éclos sont bien perçus : ils sont le signe que le cycle cosmique perdure.



Entre arbre et plante géante, les wassaës défient un peu les catégories que nous avons instauré ici. En effet, son tronc ne se sépare pas en des branches mais en plusieurs membranes végétales, un peu à la manière de certaines succulentes. Ces membranes abritent en réalité un énorme réservoir d’eau. Pouvant atteindre plusieurs mètres de hauteurs, les wassaës sont assez rares et sont surtout présentes dans les zones plus chaudes et sèches. Elles sont aussi pourvues d’un mécanisme étonnant : dès que des flammes les touchent suffisamment longtemps et intensément, les membranes se déploient, relâchant leur contenu. Des trombes d’eau sont alors projetées dans toutes les directions. Il leur faut ensuite plusieurs semaines pour reformer le réservoir, véritable système anti-incendie. Elles sont ainsi considérées comme des entités protectrices reliées à la divinité matricielle des elfes. En outre, comme ces végétaux usent de la magie de l’eau, elles sont étudiées à cet effet par les hydromanciens.



Cette catégorie assez rare découle surtout d’une vieille légende elfique. En effet, dans la croyance commune, l’âme des elfes, comme n’importe quelles âmes, après la mort, est projetée dans les flux de l’Immatériel avant d’être reconduite vers la réincarnation. Néanmoins, on ne sait pas réellement par quel enchantement cela est dû, mais certains esprits d’elfes resteraient sur place, et transformeraient l’enveloppe physique de l’individu, alors plus apte à survivre, en une enveloppe physique bien plus rigide : un arbre. Ce processus s’appelle la Sylvatisation, puisqu’il ne s’agit pas d’une réincarnation, mais bien d’une seconde vie pour l’individu. Ce phénomène extrêmement rare ne concernerait que les plus puissantes et vieilles âmes elfiques. Ainsi si vous voyez un elfe en train de prier devant un arbre ressemblant étrangement à une silhouette, c’est qu’il rend sûrement hommage à un ancêtre sylvatisé.



Cette espèce d’arbres possède des striures sur son écorce qui sont en forme de rosaces. On dit de cet arbre que chaque rosace représente la vie d’une créature et qu’en fonction des courbes, nous pouvons définir les chemins de vies de cet être. Cette pratique, qui ressemble à la lecture des lignes de la main, s’appelle la rosamancie. Certains chamans sont capables de rosamancie, et cela, grâce à la détection de l’empreinte spirituelle des entités permettant de relier la rosace à son être vivant.

"Qu’ils soient à feuille, à grain, à bulbe, en racine… Rond, carré, filiforme ou tourbillonnant… Vert, rouge, bleu, turquoise ou luminescent… Les fruits et légumes sont gorgés de plein de bonnes choses et il y en a pour tous les goûts !"




Cultivés dans la partie Sud de la région, ces navets rouges prennent une forme de losange qui n’est pas sans apporter une touche d’excentricité aux potagers de Sylfaën. Contrairement à ses cousins violets et blancs, le navet rubis possède un goût très fort, voir même plutôt épicé. Ainsi, c’est un ingrédient de base pour assaisonner les plats et l’allié précieux des cuisiniers.

Cette espèce de chou a été décrétée comme un légume-arbre, c'est-à-dire que les chou-troncs sont si gigantesques qu’ils ne peuvent plus être considérés comme des légumes classiques à proprement parler. Pouvant atteindre une hauteur de plusieurs mètres, les chou-troncs ont un diamètre moyen d’un mètre. Ils se présentent en forme allongée, d’où émanent leurs feuilles rigides. Ils sont couramment cultivés aux alentours d’Endorial et dans le nord de Sylfaën. Il est possible de prélever des feuilles de choux indéfiniment sans jamais devoir abattre l’arbre. Cela est très pratique, d’autant que la feuille de chou est un ingrédient très présent dans l’alimentation des peuples de Sylfaën, mais aussi pour des usages médicinaux. Par exemple, en infusion, celle du chou-tronc dissipe les nausées et renforce la vivacité du corps et de l'esprit.


Présente principalement dans les endroits les plus froids de Sylfaën, cette autre espèce de chou (il en existe tellement qu’il faudrait faire un ouvrage exclusivement sur les choux…) possède la particularité d’être aussi blanc que neige. Aussi durs et résistants que leurs cousins précédemment décrits, ils ont une saveur légèrement aillée et sont appréciés des quelques habitants du Nord qui commercent avec les elfes.


Les chou-bakas sont une espèce dérivée présente notamment à Hukutav. Ces légumes verts ont la particularité de posséder des poils aussi long que leurs feuilles et qui leur servent à retenir l’humidité déjà bien présente dans les marais. Ils ne sont pas comestibles car ils sont aussi le refuge de multiples insectes. Aussi des légendes terrifiantes les relieraient aux yétis, en qui ils pourraient se transformer lors de période de Convergence !


Les corns flaques sont des légumes jaunes. Ils apparaissent comme des grains de maïs, à la différence qu’ils poussent par terre, et qu’ils sont donc bien plus résistants. Il faut les cuire plus longtemps pour pouvoir les consommer et leur goût est plus prononcé que leurs cousins céréales. Certains habitants du littoral de la mer Agwaë ont pris l’habitude de les griller puis de les manger croustillants ou trempés dans du lait animal. Quelle coutume bien étrange !


Ces légumes énormes sont des sortes de grosses citrouilles vertes qui poussent dans la terre. Elles sont si grosses qu’elles ne peuvent pas être portées par une seule personne. Elles sont néanmoins savoureuses, nourrissantes et très résistantes aux chocs et à la température. Les radrezas sont également à l’origine du très célèbre dicton « Mange avant d’être mangé. ». En effet, après une certaine période une fois cueillie, une radreza mute si elle n’est pas encore découpée ou consommée. Sa chair prend une teinte rosie et se transforme en gencives desquelles ses graines en deviennent les crocs ! Elle va alors chercher à se venger d’avoir été délogée en dévorant le premier venu. Attention donc si vous voyez l’un de ces cucurbitacées détachées du sol.





Fruits adorés des farfadets, les agapes sont des sortes de petites pommes bleus qui poussent sur des arbres en hauteurs. Elles sont une ressource commune et répandue dans toute la région, et même dans le monde pour ses divers usages. L’agape est surtout consommée et connaît un grand succès pour son goût sucré et légèrement amer à la fois. Elle est également commercialisée pour la peinture, grâce aux pigments bleus qu’elle permet d’obtenir.


Semblables à des framboises, les moëbis poussent dans des buissons aux feuilles noires et sont de couleurs rouge et violet. Ces fruits sont très sucrés et appréciés en cuisine et en alchimie. Ils sont utilisés pour apporter force et énergie et pour purifier le système vasculaire. Cependant, il y a un bémol : en abuser provoque la moëbatose, une maladie qui rend l’individu temporairement rouge et très impulsif !


Les Mouss’Queterres aiment les topazes, et les noisettes ambrées ! Plus grosse et dorée que sa cousine classique, la noisette ambrée n’est trouvable que dans les forêts de Sylfaën. Elle connaît un certain succès pour son arôme intense et généreux et parfume de nombreux plats et desserts. Elle est un ingrédient indispensable dans la recette de la bière Dragonne Ambrée.


Les perles de sang sont des baies sauvages que l’on trouve principalement dans la partie orientale de Sylfaën, du côté d’Hukutav et de la savane. Elles se présentent dans des arbustes, sous la forme de petits ballons rouges et légèrement translucides, protégeant un liquide sirupeux. Ce dernier aurait, selon les dires, une saveur identique au sang. À voir avec les vampires à quel point il peut imiter la substance vitale…


Sur les branches du weeweeyer poussent les weewees, des fruits à coque comestibles et verts, entre la noisette et le gland. Très communs, ils font partie de la recette du célèbre et excessivement nutritif pain elfique. Parfois, des cristaux verts poussent sur le tronc du weeweeyer : ce sont en fait des réserves de sève qui finissent par se cristalliser avec le temps.


Les belenos sont d’étranges agrumes issus d’un arbuste tout aussi étrange : une plante géante aux différents types de feuilles. Ils poussent surtout dans des endroits très ensoleillés. Leur goût riche les rend très appréciés mais la récolte peut-être dangereuse : les pointes des feuilles suppurent du poison. C’est donc un met rare et délicat, qui possède également d’étonnantes propriétés curatives en herboristerie.