Le grand auditorium de l’université de Dùralas II est vraiment un endroit somptueux, je ne me lasserai jamais d’y venir. D’immenses baies vitrées nous donnent une vue imprenable sur l’extérieur et les quelques espaces verts de la ville. Formé en amphithéâtre, dans une architecture classique, de nombreuses réunions scientifiques y sont organisées.

Pour ce début de matinée, j’assiste à une conférence sur l’art d’enseigner l’astrophysique. Il s’agit d’une méthodologie sur la pédagogie, plus que sur la physique en elle-même. Je dois être bien en avance sur l’horaire de cette conférence puisqu’il n’y a encore que peu de sièges occupés. Tant mieux pour moi, je vais pouvoir choisir un siège près des grandes baies.

Alors que je dépose mes affaires pour prendre des notes, je me rends compte que j’ai oublié la chose la plus importante et primordiale pour suivre ce genre d'événements sur plusieurs heures. Mon thermos de café. Quelle idiote je fais. Laissant mes carnets, mes livres et enregistreurs, je pars dans les couloirs adjacents à la salle de conférence afin de trouver ne serait-ce qu’un distributeur de café. Sans ça, je crains de tomber dans un sommeil profond, surtout si l’orateur du jour n’est pas dynamique et parle avec monotonie, une véritable plaie du monde scientifique.

L’université est gigantesque et je ne préfère pas m’aventurer trop loin. Heureusement, un petit attroupement de personnes se tient dans un petit hall et je décide d’aller à leur rencontre. Ce sont sans doute des gens qui attendent pour entrer dans l’auditorium et assister à la même conférence que moi.

- Bonjour, je suis navrée de vous couper dans votre conversation. Je cherche une machine à café, vous n’en auriez pas croisé une par hasard ? J’attends le début de la conférence, et j’ai peur de ne pas réussir à tenir le coup sans une bonne dose de caféine.

Une conférence pédagogique avait été organisée, et Fahima, avide de connaissance et désireuse d'en savoir plus, s'y était inscrite avec quelques autres membres du cours enseignants. Elle n'avait pas encore abordé l'astrophysique avec ses élèves, alors c'était l'occasion idéale. Alors que la jeune louve discutait avec ses collègues, une voix l'interrompit.

-  Bonjour, je suis navrée de vous couper dans votre conversation. Je cherche une machine à café, vous n’en auriez pas croisé une par hasard ? J’attends le début de la conférence, et j’ai peur de ne pas réussir à tenir le coup sans une bonne dose de caféine.

Fahima se retourna, car la voix venait de derrière elle. Tiens, une Probotyre. C'était la première fois que la jeune femme en voyait un.

-  Oui venez, je vais vous montrer.

Laissant son groupe, la jeune femme enchaîna plusieurs couloirs avant de déboucher sur la cafétéria. Elle se dirigea vers les machines et en utilisa une pour se prendre un chocolat chaud, tandis que celle qui la suivait prenait son café.

-  Au fait, je suis la Professeure Fahima Kilab. J'enseigne à l'école élémentaire non loin d'ici. Et vous ?

La louve ajouta un peu de lait dans sa boisson, attendant la réponse de l'éléphant.

Que Magnésie soit louée parmi les étoiles ! L’une des protagonistes de la discussion m’indique pouvoir m’amener vers la machine à café la plus proche. Un véritable soulagement puisque cela signifie que j’aurais ma caféine tant espérée, et cela, sans me perdre dans les méandres labyrinthiques des couloirs de l’université. La jeune femme aux lunettes rouges a évidemment tout de suite ma grande sympathie. Tout en marchant, je tente de me repérer dans le grand bâtiment, les amphithéâtres, la bibliothèque… Heureusement, nous trouvons facilement la machine à café. La jeune femme se sert la première avec un chocolat chaud qui a l’air tout à fait réconfortant.

- Ravie de faire votre rencontre Fahima. Je suis la Dame Kuntara, du clan Sharma. Je fais des recherches en astrophysique, un sujet aussi passionnant que vaste, je vous l’assure ! Je travaille au laboratoire de vieux BaldorHeim sur Dùralas I, mais mon activité me force à bouger énormément.

Je sors ma carte de paiement pour faire ma commande de café sur cette machine bien complexe. Il y a des dizaines et des dizaines de sortes de boissons chaudes différentes, dans des tailles tout aussi différentes. Après quelques réflexions, je sélectionne la taille la plus grande avec le café le plus fort. Au moins, avec ça, je ne risque pas de m’endormir.

- C’est bien du chocolat que vous avez pris ? Avez-vous déjà goûté au cacao de Dùralas VI ? Il parait que ça a un goût exquis, et qu’il est incroyablement cher ! Et pour en revenir à la physique, est-ce que vous enseignez un peu d’astrophysique à vos élèves ?

J’attends la réponse de la dénommée Fahima tout en humant la douce odeur du café qui se prépare.

- Ravie de faire votre rencontre Fahima. Je suis la Dame Kuntara, du clan Sharma. Je fais des recherches en astrophysique, un sujet aussi passionnant que vaste, je vous l’assure ! Je travaille au laboratoire de vieux BaldorHeim sur Dùralas I, mais mon activité me force à bouger énormément.

BaldorHeim la Vieille, hein ? Intéressant. Fahima rêvait de visiter la planète d’origine de ses ancêtres. Malheureusement, avec le boulot, c’était beaucoup plus difficile que prévu. Peut-être pendant les vacances, qui sait ?

- Moi je suis née et j’ai grandi ici, mais j’ai des racines venant du désert d’Harena sur Dùralas I. Mon domaine à moi, c’est plus la biologie par contre.

Fahima adorait la biologie. Surtout celle liée à sa race. Après tout, peut-être que c’est elle qui percerait le secret de la maladie et de la métamorphose des thérians ? La femme-éléphant se commanda alors un énorme café extra fort. Et bien, peut-être avait-elle peur de s’endormir pendant la pédagogie. Où s’était juste une fan du café, au choix.

- C’est bien du chocolat que vous avez pris ? Avez-vous déjà goûté au cacao de Dùralas VI ? Il parait que ça a un goût exquis, et qu’il est incroyablement cher ! Et pour en revenir à la physique, est-ce que vous enseignez un peu d’astrophysique à vos élèves ?

- Yep, c’est du chocolat, je ne performe pas sans sucre pour ma part, répondit-elle en riant. Malheureusement non, j’ai pas goûté au cacao sylvestre de Stellaraë C. Disons que 1500 crédits pour un petit sac, c’est décourageant. Mais un jour peut-être, lorsque les prix descendront. Ou pendant un voyage là-bas. Je sais pas.

La louve marqua une pause afin de boire une première gorgée.

- Je n’ai pas commencé cette matière avec mes jeunes élèves. Nous en somme encore sur l’histoire de Stellaraë B. C’est le prochain module que j’ai l’intention d’enseigner, d’où ma venue aujourd’hui. Certains d’entre eux ont vu le peu de connaissances que j’ai sur le domaine l’an dernier, alors j’aimerais leur apprendre quelque chose de nouveau.

- Oh le désert d’Harena ? Du sable et des dunes à perte de vue ! C’est un paysage unique à voir. Ne comptez-vous pas revenir sur la terre de vos ancêtres ?

Fahima m’indique être originaire de Dùralas II, mais que sa famille est initialement basée dans le désert de Dùralas I. Je ne suis pas une spécialiste d’Harena et de ses environs, mais je ne suis pas très surprise d’entendre que des clans ont fait le choix de quitter cette zone sèche pour s’établir sur Dùralas II, plus accueillante et vivante. Les clans Probotyres eurent la même histoire, évoluant et cherchant de nouveaux territoires où s’établir en toute sécurité, loin des dangers et des guerres entre les factions.

- 1500 crédits ?! Par Magnésie ! Ce n’est pas avec mon salaire que je pourrais me payer un tel produit de luxe, et j’imagine que vous n’allez pas me contredire en tant qu’enseignante. En tout cas, le café est bien serré, comme je l’apprécie. Cela va m’aider à cogiter au mieux de mes capacités.

Le café est un encore un peu trop chaud, mais je ne pouvais pas résister à la tentation de le goûter et de prendre une première dose de caféine. Alors que nous marchons pour revenir vers la salle de conférence, Fahima m’explique qu’elle a essayé d’instruire ses élèves avec de l’astrophysique, mais que la tentative n’avait pas été des plus concluantes et que c’est pour cette raison qu’elle se trouvait là aujourd’hui : s’améliorer. Un vœu des plus vertueux et j’approuve ses paroles d’un signe de tête positif.

- Comment pouvez-vous prétendre de telles choses ? Vous êtes la risée du monde scientifique ! Taisez-vous au lieu de dire des inepties !
- Ah oui Professeur Pochette Surprise ? Réglons ça à l’ancienne !

Ce soudain conflit explose dans le petit hall attenant à la salle de conférence. La joute oppose deux éminents scientifiques réputés pour leur rivalité tenace. Je connais bien l’un d’entre eux, le Professeur Kor, un Nain acariâtre. Je dépose mon café en lieu sûr avant de me presser pour calmer les protagonistes.

- Oh le désert d’Harena ? Du sable et des dunes à perte de vue ! C’est un paysage unique à voir. Ne comptez-vous pas revenir sur la terre de vos ancêtres ?

Du sable à perte de vue ? Et pourquoi donc irait-elle vivre là ? Si ses ancêtres avaient quitté l’endroit, c’était forcément pour une bonne raison. Et puis, la jeune femme aimait bien sa petite vie tranquille à Stellaraë B. Elle avait deux emplois stables qui la comblait amplement. Fahima adorait enseigner aux enfants, et son labo du week-end était bien fourni pour ses recherches. Elle ne trouverait sûrement pas mieux du jour au lendemain.

- Je sais pas, je ne pense pas. J’ai déjà ma vie ici. Mais peut-être un jour en voyage, qui sait ? Je suis pas fan du sable, ça rentre partout et c’est difficile à nettoyer ensuite. Surtout dans une fourrure épaisse, finit-elle, une grimace de dégoût sur le visage.

C’est alors que la Probotyre revint sur le prix du cacao de luxe.

- 1500 crédits ?! Par Magnésie ! Ce n’est pas avec mon salaire que je pourrais me payer un tel produit de luxe, et j’imagine que vous n’allez pas me contredire en tant qu’enseignante. En tout cas, le café est bien serré, comme je l’apprécie. Cela va m’aider à cogiter au mieux de mes capacités.

- Ce n’est pas plus avec mon salaire d’enseignante et chercheuse que je vais me payer un tel luxe également. Mon appartement me prends déjà la moitié de ce que je gagne, bien que je ne le changerait pas, j’y suis trop bien installé. Et t’en mieux si le café est à votre goût.

Alors que les deux femmes revenaient sur leurs pas pour prendre place à l’auditorium, elles furent coupées dans leur discussion par un conflit soudain entre deux scientifiques.

- Comment pouvez-vous prétendre de telles choses ? Vous êtes la risée du monde scientifique ! Taisez-vous au lieu de dire des inepties !
- Ah oui Professeur Pochette Surprise ? Réglons ça à l’ancienne !

La discussion opposait deux scientifiques réputés pour un tenace conflit, qui semblait exister depuis quelques années : le Professeur Kor, un nain acariâtre, et le Professeur Linwë, un Haut-Elfe ambitieux et égocentrique. Fahima soupira. Voyant Kuntara déposer son café en lieu sur, la louve fit de même avec sa boisson et vint aider sa nouvelle amie.

Dame Kuntara :
Niveau et expérience : 20 (0 expérience)
Vitalité : 1020
Vitesse : 239
Dégâts : 586
Capacités spéciales : Annule un bonus par adversaire présent dans le combat. Il n'est pas possible d'annuler un bonus allié, qu'il soit positif ou négatif. Cela ne fonctionne pas face aux capacités dites "passives/imblocables".

Fahima :
Niveau et expérience : 21 (130 expérience)
Vitalité : 890
Vitesse : 435
Dégâts : 506
Capacités spéciales : Professeur - Attaque avec le Dé-Mage



Professeur Linwë :
Vitalité : 500
Vitesse : 500
Dégâts : 200

Professeur Kor :
Vitalité : 500
Vitesse : 500
Dégâts : 200



Les professeurs débutent le combat, attaque à 200 Dame Kuntara et le second à 200 sur Fahima.

La tension est palpable autour des deux protagonistes qui veulent s’affronter physiquement. Ce n’est pas digne du monde scientifique tel que je le perçois, si nous avons des différends, en particulier sur nos recherches, nous devons les résoudre par l’argumentation et la discussion. Les duels sont bons pour les règlements de compte personnels, mais la science ne peut pas se permettre une telle bassesse archaïque. Ainsi, voulant éviter de faire honte à mes collègues, je me précipite vers eux afin de les séparer.

- Professeur Kor, ça suffit ! Si vous voulez vous énerver sur quelque chose, terminez donc votre étude sur l’inflation cosmologique, ça nous aidera tous !
- Dame Kuntara, ne vous mêlez pas de cette affaire ! Poussez-vous !

Le Nain me bouscule et tente de me déséquilibrer pour passer derrière moi. De l’autre côté, je constate que Fahima a essayé, elle aussi, d’arrêter cet affrontement en calmant l’elfe. Vite, je dois rattraper le Professeur Kor avant qu’il nous ridiculise tous avec cette violence vulgaire et déshonorante ! Invoquant un miroir cosmique, je le fais apparaître juste devant le Nain qui fulmine de rage en se retrouvant bloqué au milieu du petit hall. Il ne peut pas le franchir, ce qui devrait nous faire gagner suffisamment de temps. C’était sans compter sur la hargne naine et ses compétences magiques. Grâce à un petit objet accroché à sa ceinture, le Professeur Kor aspire mon miroir cosmique et le fait disparaître petit à petit. Par Magnésie, il va falloir que je trouve une autre idée si je veux être d’un quelconque secours à Fahima !

Le membre 'Dame Ara' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Hybride' :

Fahima adopta aussitôt sa forme de louve, beaucoup plus massive et forte que sa forme humaine. S'approchant du Professeur Linwë afin de l'immobilisé, celui-ci commança par se débattre, donnant ainsi un coup sur le museau de la louve. Reculant de quelques pas sur le coup, son nez entre les pattes, il fallut quelques instants à Fahima pour reprendre l'assaut et immobiliser pour de bon l'Elfe entre ses bras velus.

- Messieurs, je crois que cette discution à assez durée. Ne me forcez pas à user de plus de force.

Linwë suffocait presque dans les bras de la louve, mais cette dernière connaissait sa force sous sa forme animal, et s'assurait donc de ne pas le tuer par inadvertance. Ce n'était pas le moment d'empirer la situation.

Le membre 'Eyara Kilab' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Thérian.' :

Dame Kuntara et Fahima remportent le combat ! Elles gagnent 25 d'XP (20 pour un combat PVE + 5 points car les ennemis commençaient le combat) + 15 crédits !

Eh bien, moi qui avais eu beaucoup de mal à appréhender le Professeur Kor, il semblerait que Fahima ait réglé le problème toute seule. Apparaissant sous une surprenante forme de louve, elle saisit l’elfe de sa poigne et ne lui laisse pas l’opportunité de se libérer. Le Nain, sans doute effrayé par cette grande louve, décide de battre en retraite comme si de rien n’était. Il ne fait même pas un petit commentaire, rien du tout ! Il disparaît dans la salle de conférence, sa barbe entre les jambes. L’elfe ne moufte pas plus et une fois libérée des griffes de Fahima prend également la poudre d’escampette. Un problème vite réglé par deux professionnelles !

- Vous êtes très impressionnante Fahima ! Vous avez fait fermer la bouche du Professeur Linwë, c’est presque un haut fait scientifique !

Je rigole en félicitant Fahima de sa prouesse physique. Les autres scientifiques qui se trouvaient dans le hall se dispersent, vaquant tous à leur occupation en attendant le début de la conférence. Je peux aller tranquillement chercher mon café que j’avais déposé afin qu’il soit en sécurité. Reprenant ma discussion avec la thérianthrope, je la questionne sur le sujet du jour.

- “Les portails interstellaires : passerelles vers les confins de l’univers”. Qu’en pensez-vous ma chère Fahima ? C’est un sujet très intéressant, et avoir des outils pédagogiques pour l’expliquer devrait vous être très utile. Lorsque cela deviendra un peu pointu, n’hésitez pas à noter vos questions, je pourrais sans doute y répondre après quelques recherches.

L’entraide est toujours la bienvenue dans le monde scientifique, et créer une relation professionnelle avec une professeure telle que Fahima me serait forcément bénéfique !

Tandis que Fahima libérait l’Elfe de son emprise, elle remarqua le nain se diriger vers la salle de conférence, la barbe entre les jambes. Linwë le suivit rapidement. La louve reprit alors sa forme humaine. Elle s’assura que les deux scientifiques ne reprennent pas l’envie de se battre avant de reporter son regard sur la Probotyre.

- Vous êtes très impressionnante Fahima ! Vous avez fait fermer la bouche du Professeur Linwë, c’est presque un haut fait scientifique !

- Ah, bah, euh, merci du compliment je présume ?

La lycanthrope n’aimait visiblement pas parler d’elle-même. L’éléphant rigola, de ses prouesses ou de la situation, Fahima ne saurait dire. Les autres invités à la conférence finirent par se disperser, certains allant prendre place dans la salle de conférence tandis que d’autres imitaient le duo en allant se chercher des boissons chaudes. D’ailleurs, Kuntara reprit son café. La Professeure fit de même et en prit aussitôt une gorgée. Heureusement, il était encore chaud. La Probotyre relança la discussion.

- “Les portails interstellaires : passerelles vers les confins de l’univers”. Qu’en pensez-vous ma chère Fahima ? C’est un sujet très intéressant, et avoir des outils pédagogiques pour l’expliquer devrait vous être très utile. Lorsque cela deviendra un peu pointu, n’hésitez pas à noter vos questions, je pourrais sans doute y répondre après quelques recherches.

- Fort probablement que j’aurais des questions, oui. Le sujet du jour n’est pas l’exobiologie, qui est le seul domaine d’astrophysique que je comprends un tant soit peu. Donc ouais, c’est un tout nouveau sujet pour moi aujourd’hui. J’espère simplement que ce ne sera pas trop poussé pour mes élèves. Après tout, ils n’ont qu’entre sept et douze ans. Mais je crois qu’il va bientôt être temps de prendre place, l’heure du début de la conférence approche.

Fahima commença alors à diriger ses pas vers la grande salle, se doutant que l’éléphant la suivrait.

Fahima s’avance vers la salle de conférence afin de prendre une place dans la grande salle. La suivant, je décide de m’installer à côté d’elle, histoire d’être certaine de pouvoir tenir ma promesse de répondre à toutes les questions qu’elle pourrait avoir durant l’exposé. Déposant mon café et mes quelques affaires, je prend place en veillant bien à allumer mon enregistreur micro, un outil qui me permet d’enregistrer tout ce qui est dit et de le retranscrire automatiquement en prise de note. Un atout formidable lorsque les animateurs parlent trop rapidement. D’ailleurs, la conférence commence, et la directrice de l’université annonce la visite surprise d’un éminent scientifique pour ouvrir les débats. Par Magnésie, c’est le Professeur Dragan Zharov.

- Vous devez le connaître. Le Professeur Zharov est un astrophysicien éminent et controversé. Il est connu pour ses travaux novateurs dans le domaine des portails interstellaires et a acquis une solide renommée pour ses théories audacieuses. Cependant, on ne peut pas dire qu’il soit très éthique, ni qu’il porte beaucoup de considération envers les formes de vie natives des planètes que nous avons récemment découvertes.

Voilà un choix très particulier pour cette conférence qui se voulait être sérieuse et pédagogique. Le Professeur Zharov va certainement faire semblant de ne pas me reconnaître, comme à son habitude lorsque nous avons la désagréable malchance de nous croiser l’un et l’autre. Il commence son intervention avec toute sa verve téméraire et en présentant ses expérimentations et ses propositions pour l’avenir. Il joue au provocateur intellectuel, poussant les limites de la science et de l’éthique. D’ailleurs, il propose de débattre, entre nous, sur un projet farfelu qui serait secret : créer un portail vers une région peu connue de notre univers. Il énonce le sujet.

- Imaginons que cette zone soit peuplée d’une vie extraterrestre et qu’elle soit pacifiste. Doit-on ouvrir un portail vers cette région inconnue sans consulter ni informer la civilisation qui y réside ? Devons nous saisir l’opportunité, extraordinaire pour l’humanité, de partager des connaissances et des avancées technologiques avec cette civilisation ? Ou au contraire, faudrait-il ne surtout pas ouvrir de portail sans leur consentement, puisque cela pourrait être perçu comme une violation de la souveraineté de cette civilisation ? Perturbant ainsi leur mode de vie, entraînant peut-être des tensions ou des conflits, voire d’exposer leur société à des dangers inconnus venant d’ailleurs. Qui veut se lancer sur le sujet ? Ah, je reconnais un visage connu, Dame Kuntara. Qu’en pensez-vous, ainsi que votre voisine à vos côtés ?