Elle peinait!
Dans cette immense fournaise où la moindre chose perdait tout contour, Sylissa errait misérablement, se traînant lamentablement. Sa nature de garou lui permettait de mieux supporter un grand froid, mais pas une grande chaleur!
Et le désert central de Duralas était une vrai plaie pour cela!

Sortant une boussole de sa poche, elle vérifia qu'elle allait toujours dans la bonne direction. Visiblement, elle avait réussi à ne pas s'écarter de son objectif! C'était déjà bien!

La jeune femme passa sa manche sur son front pour en enlever la sueur qui en perlait, et releva la tête. Elle devait se rendre à Stellaraë et ce désert ne l'empêcherai pas d'atteindre son but!

Soudain, il lui sembla entendre des sanglots!
Tournant la tête, elle ne vit rien. Et avec cette chaleur et tout ce sable, son flair ne lui serait d'aucune utilité! Seule son ouïe pouvait la guider! Fermant les yeux, elle se concentra uniquement sur ce qu'elle entendait! Elle avança à taton dans l'espace immense de dune de sable brûlantes, jusqu'au moment ou enfin les pleures furent tout proches!
Elle rouvrit les yeux, et tomba devant une nouvelle dune de sable.
Rapidement, elle la gravit, et après derrière elle un étrange personnage. Sans réfléchir, le voyant malheureux, elle se précipita vers lui, tombant à genoux à ses cotés et le prenant délicatement par les épaules:

_"Hey! Vous allez bien? Vous ètes blessez?"

elle fit quelques pas de cotés afin de retrouver une stabilité toute relative en vu des dunes de sables que le vent modelait à loisir sous ses pieds, et resta un instant la bouche ouverte et les yeux ronds, avant de se mettre à crachoter bêtement en se frottant les yeux!
Et oui, le sable, ça se glisse absolument partout n'est-il pas?
D'une voix balbutiante autant à cause de son récent étouffement qu'à cause des mots désordonnés de l'humaine Sylissa lui répondit:

_"Y a pas de mal..."

Elle se ressaisit rapidement et observa un instant son interlocuteur. N'est-ce pas normalement dans ses moments là que l'on se dit "ok, maintenant on recule en douceur"?
Néanmoins, la loup-garou ne voulait pas réagir ainsi. Le comportement atypique de cet humain l'intriguait et la surprenait au point de lui donner quelques frissons malgré la chaleur étouffante du désert, mais Sylissa pensait que certainement ce curieux personnage bien que n'ayant pas forcément toute sa tête n'était pas forcément méchant.
Juste un peu maladroit semblait-il...
Réalisant qu'il c'était précédemment présenté, la jeune femme décida d'en faire de même:

_"Je m'appelle Sylissa. Je suis heureuse de rencontrer quelqu'un dans le désert!La route est longue jusqu'à Stellaraë..."

Petit silence gêné que seul le vent troubla de son éternel sifflement.
Elle observa l'étrange costume d'Anot's et s'apprêtait à renchérir sur un autre sujet lorsqu'elle aperçu dans le sable derrière l'humain le masque d'Arlequin que ce dernier tenait précédemment à la main. Elle s'approcha et se baissa doucement pour récupérer l'objet, le secoua pour en faire tomber les grain de sable, puis le tendit à son propriétaire:

_"Il me semble que vous avez fait tomber ceci..."

Bien que le personnage semblait étrange, il avait plutôt l'air gentil, et Sylissa était plutôt heureuse finalement qu'il accepte de faire la route avec elle.
Le jeune homme se retourna pour scruter l'immensité du désert, puis demanda après un instant, ne voyant visiblement pas grand chose à part du sable:

-Savez-vous où elle se situe ? Car moi non. Je n’ai plus trop souvenir à quoi ressemble une carte.

Avec son petite sourire désolée, la jeune loup-garou le trouvait plutôt attachant: elle répondit à son sourire, ses yeux mordorés brillant de sa bonne humeur malgré la poussière et le vent du désert qui lui irritait la cornée.

_"Attendez, je vais vous dire ça tout de suite..."

Sur ce, elle sortie sa boussole de sa poche, et la regarda attentivement, plissant les paupières au dessus du cadran de verre. L'aiguille affolée par le mouvement de la jeune femme finit par se calmer et à se tourner gentiment vers le nord. En observant le résultat, Sylissa fit une grimace.

_"On est pas dans la bonne direction! il vaudrait mieux par là bas maintenant " dit elle en indiquant un point sur sa gauche de son bras. " Nous avons dû nous retourner lorsque nous sommes tombé dans le sable!"

Si la carte qu'elle avait observé à l'auberge était bonne, ils leur suffiraient à présent d'aller à peu prêt tout droit pour arriver à la capitale.
Levant les yeux vers le ciel, se couvrant la vue de sa main, Sylissa soupira en regardant ce soleil trop chaud.
Puis, se tournant de nouveau vers son compagnon de fortune, la jeune femme lui adressa un sourire encourageant, et réajustant son sac de voyage qui pendait en bandoulière sur son coté droit, elle se remit en route.
Pour les remotiver tout les deux à continuer le chemin, la lycan reprit:

_"Aller! Sion marche bien, on atteindra peut être Stellaraë avant la nuit, et on pourra dormir dans un bon lit de plume dans une auberge de la cité!"

La jeune femme se retourna vers lui avec un air désolé, se mordit un instant la lèvre inférieure.

_"Ne dites pas ça, je vous en prie!"

Elle revint sur ses pas et s'approcha de l'humain, puis sorti de sa besace une gourde qu'elle lui tendit:

_"Prenez la mienne, en se rationnant ça devrait suffire! Et puis dans le pire des cas il doit y avoir quelques oasis dans le coin, on pourra reprendre de l'eau et s'y reposer."

Elle réfléchi un instant, se passant la main sur le menton, les yeux baissés.

_"Hmm... D'ailleurs c'est peut être plutôt ce qu'on devrait faire! Qu'en pensez vous?"

Elle lui souri à nouveau et reprit en croisant les bras, son regard mi rassurant mi amusé posé sur lui:

_" Et ne dites pas qu'il vaudrait mieux que je vous laisse ici, je n'ai pas l’intention de laisser une victime au désert!"

Puis, enjouée comme une enfant découvre un nouveau monde, elle lui prit la main doucement et l’entraîna avec elle dans sa marche pour le sortir de ses sombre pensées. Elle ne voulait pas avoir conscience du danger, qu'il vienne du soleil de plomb au dessus d'eux ou de la double personnalité d'Anot's. Elle voulait juste vivre et avancer! Néoléo qu'elle avait rencontré plus tôt et l'avait sortie d'une situation délicate lui avait donné un but, et elle s'entendait bien le mener jusqu'au bout!

Autour d'eux, les bourrasques de vent faisait s'envoler le sable, mais la jeune femme n'en n'avait cure! Il fallait vivre, et résister au assaut du monde!
Elle aurait aimer que son camarade de voyage partage cette idée, elle n'aimait pas voir quelqu'un triste ou malheureux! Elle voulait voir les gens sourire, et bien qu'elle n'est pas vécue grand chose en comparaison avec certain, elle ne souhaitait à personne la torture qu'elle avait subi quelques années plus tôt.
A cette pensée, elle resserra inconsciemment sa main sur celle du jeune humain, un frisson dû aux souvenirs la parcourant des pieds à la tête!

_"Hmm... D'ailleurs c'est peut être plutôt ce qu'on devrait faire! Qu'en pensez vous?
Anot’s ouvrit la bouche, aussitôt coupé par Sylissa qui poursuivit :
_" Et ne dites pas qu'il vaudrait mieux que je vous laisse ici, je n'ai pas l’intention de laisser une victime au désert!"
-Tu peux me tutoyer. Répondit l’humain en souriant. Je ne buverai pas dans ta gourde, car tu es à la fleur de l'âge, je ne sers à rien. Pour moi, la mort est une chose… Pas courante mais… Comment dire, banal. La mort ne me fais pas peur, pour moi que je vive ou je meurs, c’est pareil, personne ne m’attend, beaucoup de personne me déteste même, car à cause de moi, ils ont perdu un membre de leurs famille.
« Si avec ça elle veut rester avec moi, je…. Sais pas ce que je ferai » pensa l’humain
-Je n’ai pas env…
Il n’eut pas le temps de finir de parler, sa compagnon de voyage l’entraina dans une marche un peu accélérer, mais le contact de sa main lui plaisais. Jusqu’à ce qu’il ressentit un frisson émanant d’elle
-Qu’y a-t-il ? Demanda Anot’s
Il ne sentit plus la main de Sylissa dans la sienne, elle les avait croisés entre eux. Anot’s était déçu, il adora la chaleur des mains de l’humaine, il aimait sentir son pouls, il… Était heureux avec elle, d’un coup, la vie lui sembla plus rose, morose encore, mais moins qu’avant…

-Qu’y a-t-il ? lui demanda Anot's, ayant ressenti son frisson.

Elle tourna un instant la tête vers lui, gênée, puis secoua la tête et souris de nouveau, poursuivant sa marche, répondant:

_"Ce n'est rien, juste un souvenir"

Elle espérait en tout cas que ces noires années n'étaient, en effets, plus que des souvenirs.
Doucement, elle dégagea sa main de celle d'Anot's, la ramenant contre elle. Elle marchait devant, la tête légèrement basse, autant à cause du soleil que de ses pensées.
Elle se souvenait encore...Encore de tout....

Des flashs apparurent dans ses têtes:

Du sang, partout autour d'elle. Son sang. Elle sentait sa respiration rauque et sa cage thoracique lui faisait mal à chaque souffle. Elle pleurait... Que lui voulait-il? Qu'avait-elle fait?
Les coups pleuvaient, et pas que! Les os cassés, les ongles qu'il lui arrachaient...

La nausée la prit soudain à la gorge, et au bout de quelques pas, Sylissa tomba à genoux dans le sable, les deux bras en avant pour se soutenir. Elle respirait avec difficulté!
C'était cette maudite chaleur du désert qui lui faisait ressasser ces malheur et la rendait malade à présent!
La jeune femme commençait à suffoquer, à paniquer de ce manque d'air. Sous son poids ses bras tremblaient!

Il fallait qu'elle se calme! Elle devait se calmer! C'était vitale! Elle en avait conscience mais n'y parvenait pas.

La tête lui, tournait, elle avait beaucoup de mal à réfléchir, ou même à comprendre ce qui se passait sous ses yeux. Elle sentit quelques chose dans son dos sans comprendre de quoi il s'agissait.
Puis il lui semblait que le sol tremblait.
Sylissa émit un petit gémissement, inquiète, ne sachant ce qu'il se passait!
Elle sentit soudain plus légère, et sa joue frottait contre quelque chose de doux. Elle mit du temps à comprendre qu'il s'agissait du vêtement d'Anot's, et encore plus de temps à réaliser qu'il la portait.
Elle s'inquiéta: sous cette chaleur, comment allait-il tenir ce rythme?
La jeune femme le voyait en contre jour, presque noir en contraste avec ce ciel trop lumineux. Néanmoins il devina ses lèvres bouger:

-Tien bon, sois on vit, sois tu meurs, et je ne te le permets pas.

Elle eut un petit sourire en l'entendant, cligna des yeux un instant, et répondit malgré sa voix étouffée par sa respiration rauque:

_"Il faudra bien que je vive pour que tu t'aperçoives que tu comptes aux yeux de quelqu'un au moins..."

Elle lui souriait encore, ses yeux jaunes posés sur lui.

Sylissa avait du s'assoupir un instant, car lorsqu'elle rouvrit les yeux, n'ayant même pas eu conscience de les avoir fermés, elle était allongée sur un sable tiède, et il y avait de l'ombre au dessus d'elle. Où était-elle? Elle n'avait plus de nausée, et respirait à présent convenablement. Lorsqu'elle voulu se redresser sur les coudes, elle sentit quelque chose à nouveau contre sa joue: à nouveau le tissus du costume de jeune homme.
Etonnée, elle fouilla du regard l'espace environnant.

_"Tu... Tu as réussi à trouver une oasis?"

Elle se redressa complètement sur les coudes, et regarda Anot's dans les yeux.

_"Sans toi... Sans toi je serais morte! Je ... merci beaucoup!"

-Avec moi tu peux mourir aussi tu sais ?lui répliqua-t-il du tac au tac, ce qui la fit frissonner un peu.

Elle le vit se lever pour aller prendre de l'eau au point centrale de l'oasis, ainsi il lui tournait le dos.
La jeune femme soupira et se leva, époussetant ses vêtements pleins de sable, puis tourna elle aussi le dos au jeune homme.
Sylissa se dirigea vers les palmiers qui fournissait l'ombre du lieu, et les examina. Certain semblait donner des fruits, ce qui sembla la rassurer.
Elle repensa à la phrase d'Anot's. "Avec moi tu peux mourrir aussi tu sais?"
Oui, effectivement, elle le savait. Elle avait deviné le coté sombre de l'humain dès qu'elle avait entamé la discussion avec lui, et elle se souvenait de cet éclat lui du couteau dans sa main... Néanmoins il l'avait ranger, néanmoins Sylissa avait vu qu'il n'était pas que ça!

*C'est son masque qui dicte ce qu'il est* songea-t-elle en repensant au peinture du masque.

Alors qu'elle allait s'attaquer à un tronc d'arbre pour monter jusqu'à son fait, la voix surprise d'Anot's l’interpella:

-Je compte à tes yeux ? Moi qui ai voulu te tuer ? Je compte à tes yeux ?

Elle s'arrêta dans son geste et tourna sa petite tête rousse dans sa direction, ses yeux fauves posés sur lui.
Sans un mot, elle l'observait. Sans un mot elle semblait le questionner du regard.
Sans un mot elle allongea pas après pas pour venir jusqu'à lui, et se pencha sur lui, son visage à quelque centimètres du sien. Son regard mordoré était plongé dans celui d'Anot's qu'elle fixait sans ciller, et ses cheveux roux tombaient en mèches désordonnées sur les épaule du jeune humain.
Enfin Sylissa répondit:

_"Tu as peut être essayer de me tuer, mais en attendant tu as réussi à me sauver! Est ce que tu l'as prit en compte, cela?"

La jeune femme écarta son visage de celui de son interlocuteur, et vint se mettre à genoux devant l'onde claire, mis sa main en cuvette dans l'eau, puis la ramena à elle.

_" Tu es comme ce désert Anot's! Le désert porte la chaleur et la sable qui tue, mais aussi des lieux comme cette oasis, qui sauve des être comme moi! Personne n'ai complètement mauvais, et personne n'est complètement bon!"

Elle bu délicatement l'eau dans sa main, puis porta son regard sur Anot's, un sourire doux sur les lèvres.

-Justement, je suis les deux. Répondit-il. Cela va au grès de mes humeurs. Mais je n’ai pas de juste milieu, sois je peux rigoler hystériquement. Sois je peux assassiner quelqu’un sans avoir aucun remord.

Sur ce, le jeune homme l'avait poussé dans l'eau, et dans un petit cri, la jeune femme se retrouva trempée de la tête au pied, complètement immergée.
Lorsque la lycan sorti la tête de l'eau pour reprendre sa respiration, ses long cheveux flamboyant dégoulinaient d'eau, comme tout le reste de son corps d'ailleurs, et elle du écarter les mèches coller à son visage pour voir à nouveau devant elle.

_"Anot's!" S'écria-t-elle, le fixant furieusement

Puis soudain la fureur se transforma en un sourire absolument diabolique!
Sylissa s'approcha de lui, puis, d'un geste brusque, se blotti dans ses bras, passant ses bras autour de lui... Pour pouvoir mieux l’entraîner avec elle dans l'eau!

*Certes Anot's, tu es l'ange et le démon, mais Anot's, au moins tu n'es pas que le démon...*

Ils jouèrent tout deux un moment dans l'eau, se coulant mutuellement et s'éclaboussant! Sylissa riait, elle se sentait incroyablement légère, il lui semblait remonter des années en arrière, lorsqu'elle était petite louve, et qu'elle s'en allait jouer dans la forêt avec les animaux. Pendant de nombreuses années, Mélissandre et les animaux furent ses seuls amis, ses seuls contacts!
Jouer avec un humain, c'était la première fois pour elle! C'était nouveau, comme cet étrange sentiments qui gonflait dans sa poitrine.

Lorsqu'ils sortir tout d'eux pour se sécher au soleil, Anot's s'allongea au sol et s'endormit presque aussitôt. Un doux sourire flottait sur ses lèvres fines.
La jeune femme s'approcha de lui, l'observant, curieuse et attendri. Il était beau lorsqu'il dormait ainsi, lorsqu'il était calme et apaisé. Elle passa un doigt le long de la joue du jeune humain, caressant doucement sa peau lisse.
Puis elle se retira, le laissant dormir.
Il avait dû user beaucoup de ses force pour la transporter à bout de bras dans le désert, il avait besoin de dormir!

Pendant qu'il se reposait, elle décida de préparer leur affaires pour repartir. Tout d'abord, elle grimpa dans les palmier où les fruits pendaient, juteux, et en décrocha ainsi plusieurs. Grâce à la science des plantes que sa tutrice lui avait enseigner, elle reconnaissait les fruits comestibles des fruit toxique.
Puis elle s'occupa de rafistoler la gourde percée de son compagnon, en cousant quelques points sur la gourde. Elle étanchabilisa l'objet en mettant un peu de résine dessus. En durcissant, cette dernière permettrait de garder l'eau à l'intérieur de la gourde.

Enfin, lorsqu'elle eut fait tout ce qu'elle pensait utile, elle vint s'asseoir à coté de Anot's! Ce dernier dormais toujours. Elle le regarda de ses yeux ambrés, puis tourna son regard vers sa main, qu'elle tenait devant elle. Ses griffes de loup-garou sortir de sa chair. De longues griffes noires et tranchante.

-"Moi aussi je suis un monstre à ma manière..." murmura-t-elle à elle même.

Quel humain voudrai d'une lycan?
Elle rangea ses griffes, puis, comme l'humain dormait toujours, doucement, hésitante, elle vint s'allonger à coté de lui. Les secondes s'écoulaient, elle s'approcha un peu plus..
Au bout de quelques minutes, Sylissa se retrouvait dans ses bras, blottie contre sa poitrine. Sa joue frottait contre la poitrine d'Anot's, et elle se sentit bercée par les battements de son coeur. Ses paupières se fermèrent doucement...

Dès qu'il c'était penché sur elle Sylissa avait reprit conscience, et lorsque le jeune humain se redressa après avoir laisser un baiser sur sa joue, la lycan ouvrit les yeux d'un coup!
De grands yeux ronds et ambrés qui le fixaient avec une certaine tristesse.
Elle avait les yeux plongés dans les siens, et, très délicatement, elle avait prit la main d'Anot's et l'avait retiré de sa joue. Elle garda un moment cette main dans la sienne avant de la rendre doucement à son propriétaire.
Puis la jeune femme soupira, , baissa le regard, et, évitant Anot's d'un mouvement fluide, se redressa rapidement et lui tourna le dos, se serrant elle même dans ses propres bras.

_"Je crois que... tu n'as pas encore saisie ma vraie nature!" souffla-t-elle dans un murmure.

Elle cessa de s'entraver elle même, et, toujours en lui présentant son dos et sa crinière de feu, la jeune loup-garou reprit:

_"... Autrement, je ne pense pas que tu m'aurais aussi bien acceptée... ni même..."

elle posa un doigt timide sur sa joue, là où l'humain avait laissé un baiser aussi tendre que passionné, puis secoua la tête, prête à reprendre la parole, lorsque soudain son nez frissonna, et quelque chose dans le sable l’interpella!
Cette odeur... cette trace étrange au sol comme si on avait balayé... Elle avait marcher en plein dans cette trace sans pourtant avoir beaucoup marcher de l'endroit où elle c'était couché.
Elle se retourna vers son compagnon, inquiète, et scruta méticuleusement le sol. Elle suivit la trace jusqu'aux vêtement que l'humain avait chiffonné en boule pour lui mettre derrière la tête.
Ses pupilles rétrécirent d'un coup, elle tendit un bras vers Anot's bien qu'elle fut trop loin de lui pour le toucher.

_"Tu recules... doucement!"

elle vit un mouvement devant elle, la femme/louve se campa sur ses jambes, prête à bondir!

_"RECULE!" lui hurla-t-elle.

Au même moment le serpent du désert, une grosse vipère couleur beige, qui s'était caché sous les vêtements d'Anot's cherchant de l'ombre,( elle avait dû confortablement s'installer sous la tête de Sylissa et dans les vêtements en deux en trois mouvements,et tant que les jeunes gens ne bougeaient pas, ça allait. Mais ils avaient bouger!), bondit sur l'humain.

Trop vite pour qu'un humain normal puisse l'esquiver.
Beaucoup trop vite pour qu'un humain normal l'attrape au vol.

Mais Sylissa n'était pas humaine!

Elle avait bondit presque avant le serpent, et sa chevelure rousse était devenu une fourrure gris cendré.
En moins d'une seconde, il n'y avait à présent plus de serpent devant Anot's!...Ni de Sylissa!

Devant le jeune humain, un loup superbe de pelage, bien que plutôt petit! Normal, c'était une louve!
La louve se retourna vers lui, la tête du serpent dans sa gueule, et le reste du corps remuant frénétiquement au bout.
Devant lui, elle se métamorphosa de nouveau, les poils se résorbant, ses membres grandissant, son museau redevant visage.
La jeune femme avait toujours le serpent dans la bouche. D'une main, elle attrapa fermement la queue du serpent, puis, d'un coup sec de la mâchoire, elle sectionna net la tête de l'animal, et recracha tête!
D'un geste las elle envoya promener le reste du corps du serpent, ses yeux jaunes posés sur Anot's.

Lorsqu'elle sortait d'une chasse ou d'un combat (bien que cela fusse assez rare), Sylissa était beaucoup beaucoup plus sauvage, plus louve que femme!

_"On part tout de suite!" fit-elle d'une voix rauque.

Elle évita de ce poser la question de ce qu'il pensait d'elle à présent, et très vite elle porta son regard sur autre chose, ne voulant pas lire la peur, ou la colère dans les yeux d'Anot's.
Elle était né louve, elle restait louve!

Anot’s avait maintenant un peu peur de Sylissa, ils s’étaient remis en marche direction Starlaë. Personne ne disait quoi que ce soit.
« Pourquoi ne m’a-t-elle rien dis ? » pensai Anot’s dans son for intérieur. « Pourquoi m’a-t-elle caché la vérité alors que je lui ai montré la mienne »
Son costume s’était assombri. Le mensonge, il ne le supportait pas. Il avait beau en vouloir à la lycan, il le lui pardonnait. En réalité il s’en voulait de ne pas avoir su la protéger correctement. Il était un incapable.
« Incapable » Ce mot résonnait dans sa tête, c’était le dernier mot qu’avait sorti le corrompu qui avait massacré sa famille. L’humeur d’Anot’s s’assombrit, son costume devint noir, il tira son masque de sa poche et le plaça sur son visage, tira un couteau et cria en direction de Sylissa mais surtout au monde entier :
-JE SUIS UN INCAPABLE !!!!!!!
Il dirigea le couteau vers l’ex louve, prépara le lancer, elle ne bougeait pas, il tira. Le couteau siffla, passa très près du visage de l’humaine et tua un scorpion qui allait empoisonner cette dernière. Anot’s pris le couteau, découpa sa victime pour extraire le venin et vint le boire.
-Me voilà maman, me voilà papa, me voilà ma famille, hurla-t-il à tue-tête.
Et il se mit à courir comme un forcené tout droit, sans savoir où il allait.


[HRP]Tu as le droit de le laisser comme ça, tu fais comme tu veux, mais j'ai l'impression qu'Anot's s’apitoie un peu trop sur son sort ^^

Depuis qu'ils avaient reprit la route,aucun mots n'avaient été échangé, aucun regards ne c'étaient retrouvé. Il y avait de la peur dans l'air!
Et cette peur, Sylissa la méprisait!
De temps à autre, elle portait un regard à la fois triste et rancunier sur le jeune humain, mais elle s'évertuait à n'en laisser rien paraître!
Certes elle ne lui avait rien dit, mais et alors? Il ne lui était jamais apparut qu'elle avait été dangereuse pour qui que ce soit, à par éventuellement les lapins et les souris qui se nichaient entre les racines des arbres dans la forêt où elle avait grandit. Et puis ses yeux n'étaient-il pas une marque suffisante de son appartenance à la race des loup-garou?
Elle en voulait à Anot's d'être comme beaucoup trop d'autre humain, elle lui en voulait à cause de ses préjugés, et surtout elle lui en voulait de la faire se sentir coupable d'être ce qu'elle est alors que la jeune femme était(normalement) si intègre à sa condition de lycan!
Néanmoins elle voyait le costume de son ami s' assombrir, et elle allait le rejoindre, lui qui marchait devant, lorsque ce dernier ce retourna soudain en hurlant, envoyant vers elle un couteau.

Il sembla à Sylissa qu'elle n'avait jamais vu une lame de couteau d'aussi près!
Néanmoins le poignard vint se ficher derrière elle, dans le corps d'un scorpion.

Par la suite Anot's...
Anot's, elle n'arrivait même plus à avoir ce qu'il faisait!
Tout se passait très vite, et surtout c'était tellement et incroyablement illogique que la jeune femme abandonna très vite l'idée de comprendre. Elle essaya par moment de tenter de l'arrêter, mais l'humain courrait dans tout les sens comme un fou en prononçant des paroles qui n'avaient rien à faire dans ce contexte désertique!

_"Wow! Hey! Anot's!" tenta de l'appeler la jeune lycan.

Mais peine perdue, elle voyait à présent son ami courir vers rien d'autre que du sable, sans aucune raison apparente!

Elle perdit patiente!
Plissant les yeux, Sylissa commença à courir. Et bien que le sable la freinait beaucoup, la louve courrait beaucoup plus vite que le jeune humain!
Et lorsqu'elle fut juste derrière lui, elle attrapa fermement le col de son costume, et le fit tomber à terre.
La jeune femme l'entrava en s'asseyant de tout son poids sur lui, et en lui retenant les bras d'une seule main au dessus de la tête. Penchée sur lui, ses yeux jaunes le dévorait du regard, terriblement inquiétant dans sa colère!
D'une voix basse mais nerveuse et pleine de tension elle s'adressa à lui:

_"Ok, alors tu vas commencer par te calmer parce que là ça dépasse la folie hein? "

Il lui parut qu'il avait du mal à l'écouter à cause de la folie qui grandissait dans sa tête.
Aussi le hurlement qu'elle produisit eu pour effet de lui accorder toute son attention!

_"Est ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu viens de partir dans ton délire? Si c'est à cause de tout à l'heure, excuse moi mais normalement c'est pas toi qui est censé te mettre en position de victime! Et honnêtement, c'est très vexant ce que tu fais depuis tout à l'heure!"

La jeune femme se tut un instant, haletant au dessus de lui, essayant de contenir sa colère.
Elle reprit plus calmement, mais toujours plus ou moins sur le ton de la fille vexée pas contente ( ce qui était vrai):

_"Alors maintenant tu respires, tu arrêtes de dire que tu es incapable parce que tu ne l'ai pas encore, mais à force de te le répéter ça va venir, et tu te reprends en main bon sang!"

Sylissa soupira très largement, puis, doucement, commença à le libérer. Elle prit la précaution, auparavant de le désarmer.

Se redressant au dessus de lui, elle l'attrapa par l'épaule pour le remettre debout, et le regarda à nouveau dans les yeux.
Son regard était à présent nettement plus doux, et beaucoup plus tendre, bien qu'une pointe de regret peut être pointait dans ses iris mordorés.
Posant une main amicale sur son épaule, elle lui dit simplement:

_"Ecoute, Je sais que tu as dû vivre des choses affreuses pour que cela t'affecte autant! Mais nous ne sommes pas les seuls à avoir un lourd passés. Dans les bas-fonds des villes, des les recoins des grottes, dans les villages, les hameaux, sur tout le continent ils y a des gens pauvres, malheureux, battus, seuls, malades... Personne ne les connait! Mais ils vivent encore, et ils avancent encore sur le chemin qu'ils se sont choisi! Pourquoi? Comment? Ils laissent le passé où est le passé! Ils ont fait le choix d'avancer! Ils ont arrêter de s’apitoyer sur eux même!"

La lycan s'écarta de lui, ses yeux toujours dans les siens:

_"Oublie ce que tu es, deviens ce que tu veux..."

Elle lui fit un sourire triste, puis s'en retourna et ramassa les affaires qu'elle avait laisser derrière elle.

_"C'est ma devise!Lorsque tu auras réellement comprit ces mots, peut être que tu pourras t'aider toi même..."

Sylissa se retourna sur les paroles de son compagnon de route, et constat comme lui que bientôt l'astre d'or se fondrait sur la ligne d'horizon pour céder la place à l'astre lunaire.
Se mordillant la lèvre pour réfléchir, la lycan soupira:

_"Je crois qu'on ne va pas avoir le choix, on n'arrivera pas à atteindre la ville avant la tombée de la nuit. On va devoir monter un campement avec... Pas grand chose et un terrain pas top!"

La jeune femme se gratta l'arrière du crâne comme si cela l'aidait à moins réfléchir, ce qui la rendait terriblement mignonne, à la façon d'une petite gamine ennuyée d'un problème bénin. Elle releva la tête, cherchant du regard quelque chose. Soudain, ses yeux se plissèrent, et elle fit quelques pas dans cette direction...
De loin, elle devinait quelques gros rocher orangé et de maigre arbres sans feuilles.
Sans doute le désert de sable laissait-il place part endroit à un désert de rocaille. Il y avait certainement plus de sales petites bestioles comme des scorpions ou des vipères du désert, néanmoins la femme/loup préférait un endroit stable où il y aurait moins de risque d'être ensevelit par une tempête de sable.

Pointant du doigt la direction de ce banc de roche inespérée, Sylissa s'exclama:

_"Marchons un peu par là bas, je crois y déceler un meilleur terrain!"

Et d'un pas sûr, elle se dirigea vers l'endroit indiqué.
La marche ne dura que quelques minutes, mais elle fut silencieuse, Sylissa ne désirait pas parler maintenant.
Elle était encore vexée parce le comportement d'Anot's à son égard, et ne comprenait pas ça réaction. Bien que le jeune homme se soit montrer assez doux après sa crise de folie passagère, le fait qu'il lui "pardonne" d'avoir omis qu'elle était loup-garou la désolait un peu plus.
Elle n'était pas un danger, et la remarque de son ami la re-plongeait dans les différente situation où les rares humains qu'elle avait croisé dans sa jeune vie l'avait considéré comme...Un animal sauvage!
Pour elle, le fait de lui dire qu'elle était lycan revenait au même que si Anot's lui avait confié qu'il était humain!
A ses yeux, ça n'avait pas d'utilité! Pas de sens!
Cela la rongeait malgré elle, et elle ne pu s'empêcher de redouter légèrement son arrivée dans la capitale humaine. Comment serait-elle traitée par l'ethnie majoritaire de la ville?

Arrivée sur les lieux, Sylissa observa de ses yeux de loup l'espace et l'environnement. Cela lui semblait parfait!
Elle voyait déjà parfaitement comment ce gros rocher visiblement bien stable servirai de pan de mur pour un abris provisoire, et comment elle pourrait tirer profit de ses arbres mort avant même d'avoir réellement vécu!

La jeune femme se retourna d'un seul coup vers Anot's :

_"Ici je peux faire quelque chose qui nous protégera assez du froid et des animaux sauvage. Mais j'aurais besoin que tu fasse un feu assez rapidement si tu pouvais. On va bientôt manquer de clarté, et de chaleur par la même occasion!"

Puis elle se mit directement à son travail de construction d'un bivouac, délaissant Anot's un moment. La situation exigeait qu'elle fasse au plus vite, bien que ce ne soit pas le réel motif de cette fuite par l'occupation!
A dire vrai, la jeune femme n'osait plus vraiment croisé le regard de son compagnon, ne voulant y lire un quelconque reproche.Elle ne voulait pas douter d'avantage d'elle même!
Se dirigeant vers les arbrisseaux secs, elle en cassa de longue branches assez épaisse, puis revint vers son gros rocher avec un beau fagot de bois sous le bras.
Elle disposa le tout comme si elle faisait un toit contre la roche rouge, puis, à l'aide de ficelle et de longs morceau de tissus qu'elle avait dans son sac, elle commença un savant tricotage sur ses étranges mailles de bois, jusqu'à obtenir quelque chose qui ni la pluie ni le sable ne pourrait transpercer!
Enfin, Sylissa alla chercher de l'herbe sèche qui, bien que rare, poussait en touffe par endroit, et en fit une mince paillasse au sol. Elle y glissa une grande couverture par dessus, et referma les deux cotés de l'abris par des bouts de tissus qu restaient de son toit. Elle cala habilement le tout avec des pierres et des branchages, et enterra d'une dizaine de centimètre les branches supportant ce "toit".

Le soleil venait de disparaître seulement, mais déjà les températures accablantes de la journée baissaient à vue d’œil, et, malgré sa nature résistante au froid, la jeune louve se couvrit bientôt d'une petite chair de poule qui lui donna un frisson.