Une terre hostile avec de nombreux dangers, dotée d’une faune et d’une flore aussi inconnue que mortelle… Une description qui aurait sans doute rebouté pas mal de monde concernant l’idée de poser le pied sur cette île, mais pas l’Orc. Dranosh était un fier représentant de son peuple, peuple qui d’ailleurs avait une logique assez primitive concernant la notion du danger. Au sein d’une tribu, plus particulièrement celle des Gronarah, les peaux-vertes évaluaient le courage de leur congénère en fonction des dangers qu’ils étaient capables d’affronter. Si l’héritier voulait s’imposer en tant que chef, plus qu’un droit de sang, il allait devoir prouver son courage et sa force en affrontant toute sorte de danger. Quoi de mieux pour prouver sa valeur que de ramener un trophée prélever sur une créature dangereuse et totalement inconnue du peuple d’Harena ? Cela prouverait sans aucun doute sa force, et lui permettrait peut-être d’attirer les faveurs d’une Orque…

- Jamais.

Dranosh n’avait jamais entendu parlé de Wystéria, pas plus qu’il n’avait croisé d’Orc capitaine de navire avant de faire la rencontre de son congénère. La mystérieuse semblait être pleine de promesses. Des ressources, une créature proche d’un dragon (bien qu’il n’avait aucune idée de ce que pouvait être un dragon), tout cela faisait grandement vibrer la fibre aventurière du Gronarah.

L’Orc sentit qu’il avait malgré lui toucher une corde sensible, du moins que le sujet de conversation n’était certainement pas des plus agréables à aborder pour son congénère. Le peau-verte comprenait tout à fait le point de vue du Capitaine, la vie en tribu n’était pas toujours des plus simples, et souvent il ne fallait pas grand-chose pour qu’une vie tranquille se change en chaos sans nom. Lorsque ce fut à son tour de répondre, Dranosh prit le temps de bien réfléchir aux mots qu’il allait employer, car il souhaitait être parfaitement compris. Bien sûr il aurait pu s’exprimer dans sa langue natale, cela aurait grandement facilement l’échange, mais il y avait bon nombre d’hommes autour et cela l’arrangeait que tous puissent entendre et comprendre ce qu’il allait dire.

- Nos tribus être solitaire, pas unies. Nos clans devoir s’unir, un seul peuple, un grand et puissant peuple, respecter pour force, non  pour violence.

Tel était l’avenir qu’il souhaitait pour les siens, un avenir où les clans pourraient  œuvrer main dans la main pour bâtir une nation à l’image de celle des Hommes. La tâche ne serait certainement pas simple, car il connaissait bien son peuple, certains étaient… trop fixés sur les idées du passé et unir les différentes tribus serait sans doute perçu comme une mauvaise idée, mais il avait de l’espoir.

- Ça être Wystéria ?

Finit-il par dire en pointant l’île se dessinant doucement à l’horizon.

- Un jour, nos tribus être unies, un jour nous être peuple fort.

Le Gronarah se battrait pour ce rêve, celui d’une race unie et solidaire, bien loin de l’image actuelle des différents clans qui ne se préoccupait que de leurs affaires. Dranosh espérait voir ce rêve se réaliser avant de devenir un vieil Orc à la peau tannée par le soleil comme l’était son père. Mais avait-il la possibilité d’accomplir pareille prouesse ? Il y avait eu de nombreux grands chefs de clan, et aucun d’entre eux ne semblait s’être lancé dans pareille entreprise. Il pivota légèrement, le regard tourné vers l’île qui se dessinait plus précisément de minute en minute.

Arrêter un navire n’était pas aussi simple que l’aurait pensé l’Orc, en même temps, bien que ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait sur un navire, c’était bien la seule fois où il ne voyait pas en cale comme un animal et qu’il avait la chance d’être sur le pont. Dranosh, conscient de sa stature et du fait qu’il pouvait être gênant en se tenant au milieu du pont recula dans un coin afin de mieux observer l’équipage s’afférer à ce que tous nommé « l’amarrage ».
Il fallait remonter les grandes toiles que l’on nommait « voiles » pour faire perdre de la vitesse au navire, puis manœuvre avec précision pour emmener toute cette masse de bois près des côtes sans qu’elle ne s’échoue pour autant. Le Gronarah était profondément admiratif de toute la maîtrise dont faisait preuve l’équipage et son congénère, heureusement pour lui Dranosh n’avait rien à faire si ce n’est observer et prendre note concernant tout ce qu’il pouvait comprendre. Après environ une heure de manœuvre, le bâtiment s’immobilisa enfin.


Par marque de respect, le Gronarah ne fut pas le premier à quitter le navire, et cela malgré la forte envie de fouler cette terre mystérieuse qu’il voulait explorer. Le sable lui rappelait le désert, bien que celui qui était d’une blancheur éclatante, l’air marin était appréciable et rendait l’atmosphère moins étouffante malgré la forte présence du soleil.

- Le bon chasseur se méfier toujours de la proie.

L’Orc malgré ses compétences en matière de chasse savait qu’il fallait toujours se montrer prudent, il avait vu trop de frères trop confiants périr bêtement au cours d’une chasse en pensant leur proie moins dangereuse qu’elle ne l’était vraiment. Chaque animal était naturellement doté d’arme pour se défendre, les buffles avaient leur puissante corne, les requins des sables, leurs dents aussi tranchantes que des rasoirs, les lions leurs griffes acérées… Le chasseur, lui, avait son intelligence. Arc, lance, hache, filet… utilisé par un idiot, tout cela n’avait aucune utilité.

- Wystéria bien différente du désert. Je n’aurais rien cru sans voir avec mes yeux.

L’équipage avait commencé à décharger un peu de matériel sur l’île, sans doute pour dresser un camp au cas où le séjour se prolongerait. Dranosh ne comptait pas affronter l’inconnu sans s’y préparer, il s’approcha d’une des caisses et saisi un harpon. Malgré une pointe à l’usage différent, l’arme pouvait s’utiliser comme une lance et ça, il savait faire.

- Alors, quoi nous chasser ?

Après avoir laissé la faction pirate s'affairer, Dranosh avait finalement rejoint Garzvorgh. Wystéria semblait lui procurer l'effet escompté. De par son expression, l'omichlikinésiste pouvait déterminer que son congénère n'avait jamais vu un tel paysage. Il faut dire que la jungle était un biome introuvable sur le continent, tellement la faune et la flore qui y siégeaient étaient différentes.

Dranosh avait beau être plus bourru que Garzvorgh, il était loin d'être dénué d'esprit. Ses réflexions étaient pertinentes, et le Kalevala était ravi d'avoir un personnage dont le quotient intellectuel dépassait celui d'une huître... Ce n'était pas toujours le cas de ses corsaires. Même s'il ne connaissait pas l'endroit, le guerrier peau-verte savait se méfier des endroits nouveaux. Sa remarque sur les bons chasseurs confirma les pensées du pirate.

Tandis que Dranosh saisissait un harpon trouvé dans la caisse du bivouac Improvisé, Garzvorgh se fit apporter ses armes par Wilsôn, son moussaillon. Le garçon était assez petit, avec une chevelure aussi orangée que l'étaient ses tâches de rousseur. Il avait certes le teint blafard, mais était fidèle à son capitaine depuis plusieurs années maintenant. Aussi, en l'espace de quelques instants, le Kalevala avait son attirail complet : un trident abyssal était fixé dans son dos, vers le milieu et la tête vers le haut, afin de pouvoir facilement s'en saisir. Une arbalète légère pendait désormais à son ceinturon, et il avait glissé une dague dans sa botte droite. Il ne portait certes pas d'armure, mais combinait plusieurs armes pour être à son aise. Garzvorgh préférait jouir d'une liberté de mouvement conséquente, et jouait sur sa rapidité pour esquiver les attaques. Cela marchait... La plupart du temps.

- Qu'allons-nous chasser ? Je ne sais pas vraiment, peut-être qu'un gibier pourrait être de mise pour le repas. Il doit y avoir des mets intéressants sur la plage. Tu as déjà mangé du caïman à la broche ? Un délice... Néanmoins ici c'est un peu au petit bonheur la chance. Alors dans cette direction, les animaux et les plantes seront plus abondants à la lisière de la jungle.

Garzorgh avait pointé du doigt la jungle qui s'étendait devant eux, et qu'ils pourraient atteindre en l'espace d'une dizaine de minutes. Peut-être moins selon leur foulée. Pour accompagner ses dires, il se mit à avancer dans cette direction, le pas assuré.

- Cette forêt qui englobe tout le centre de l'île s'appelle la Mazonie. Elle est aussi dangereuse qu'elle est étoffée. Félins et insectes géants y ont fait leur résidence principale. On peut facilement s'y perdre, aussi il vaut mieux éviter de s'y enfoncer trop profondément.

Certains de nos hommes s'y sont perdus, c'est pourquoi nous utilisons désormais des boussoles d'exploration pour retrouver notre chemin. Peut-être connais-tu cet instrument ?

Tu as de la famille qui t'attend sur le continent ?

Le peau-verte continua sa progression sur la plage. Bien que le sol était lui aussi fait de sable, la progression n’en restait pas moins différente, avec l’humidité de la mer, le sable était collant et des morceaux s’agglutinèrent petit à petit sur ses bottes. Le sol du désert était différent, à Harena la moindre bourrasque faisait virevolter des grains de sable dans tous les sens et ceux-ci parvenaient toujours à se faufiler entre les différentes couches de vêtement. Lors des tempêtes de sable, le phénomène était amplifié et devenait même dangereux dans les cas extrêmes… des centaines de milliers de petits grains volants capables de vous écorcher sur place. Dranosh n’avait jamais eu le malheur de voir cela de ses propres yeux, mais son père, lui, si. La parole et la sagesse de son père faisaient qu’il n’avait nul besoin de preuve pour croire le vieil Orc.

Dranosh hocha la tête face au mur de végétation qui se dressait devant eux telle une palissade, c’était comme si la jungle elle-même se défendait face aux excursions. Un tel endroit devait être difficile à explorer, et encore plus à cartographier. La mer des dunes aussi était dangereuse, mais dans un tout autre registre.

Le Gronarah observa avec intérêt l’instrument que lui montra son congénère, il agita la tête négativement.

- Ça ne pas connaître. Nous utiliser lumière du ciel, la nuit.

Depuis son enfance Dranosh avait appris à reconnaître les étoiles, qu’il nommait grossièrement « lumière du ciel », car une fois encore il manquait de vocabulaire. Bien entendu pour se repérer aux étoiles, il fallait attendre l’arrivée de l’obscurité, ce qui demandait déjà quelques notions de survie pour tenir jusqu’à la tombée de la nuit. Cette capacité à survivre et à se repérer était le résultat de nombreuses années d’entraînement durant son enfance jusqu’à l’épreuve finale qui symbolisait le passage à l’âge adulte et la capacité d’un Gronarah à survivre seul. Dranosh savait que son peuple n’était pas le seul à utiliser cette méthode, quelques nomades du désert voyageaient aussi de cette manière, préférant progresser de nuit et se reposer à l’abri de leurs tentes le jour.

- Famille oui, frère et père. Si moi ne jamais rentrer, alors frère devenir chef, si moi rentrer, alors moi devenir chef Gronarah.

L’héritier Gronarah repensa malgré lui aux faiblesses dont souffrait son père à son départ, même s’il ne l’avait jamais admis, il imaginait déjà son père avoir rejoint ses illustres ancêtres et le clan diriger par son jeune frère. Gorosh était un brave Orc, un valeureux combattant, fier défenseur des valeurs de la tribu, savoir le clan entre ses mains rassurait Dranosh au plus haut point. C’est avec un certain pincement au cœur qu’il accepta l’idée de ne pas pouvoir dire adieu à son père avant son dernier voyage. Comme pour changer de sujet, Dranosh augmenta son allure, affirmant sa prise sur la hampe du harpon.

- Allons chasser un festin !

Fit-il en s’avançant vers la jungle.

[HS : "l'humidité de la merde" ]

Sans grande surprise, Dranosh répondit par la négative à la question au sujet de la boussole d'exploration. C'était attendu par le peau-verte, qui pensait appartenir à la seule faction utilisant des boussoles... Ou peut-être que certains marins en avaient également usage.

- Ah oui, les étoiles... Garzvorgh lâcha un petit rire avant de reprendre. Dans le désert d'Harena, qui est un endroit au ciel plutôt dégagé, il est effectivement de bon ton d'utiliser les astres pour se repérer. Mais en mer, c'est une autre histoire. Les courants et l'air marin font que l'atmosphère ambiante change facilement. Le temps, si tu préfères, plutôt qu' "atmosphère ambiante". Aussi, lorsque nous sommes sur les flots, les nuages parviennent vite et nous empêchent de voir le ciel. Cet outil, la boussole d'exploration, nous permet de nous guider malgré les nuages.

Dranosh évoqua ensuite sa famille. Un frère et un père l'attendait sur le continent, mais le Kalevala ne fit pas l'affront de demander pour sa mère, car il connaissait certainement la réponse. L'orc aspirait à devenir un chef de tribu, c'était une information intéressante, et le capitaine des Pirates tâcherait d'y revenir par la suite.

Le barbare accentua le pas dans la direction indiquée par l'omichlikinésiste (magicien de fumée). Il semblait déterminé. C'était un trait de caractère appréciable et apprécié lorsque l'on partait en mission. Garzvorgh accéléra donc le pas par mimétisme, et ils avancèrent ainsi à vive allure.

- Alors comme ça tu veux devenir un chef de clan. Tu songes seulement à ta tribu, ou bien tu vois les choses plus grandes ? Je suis curieux...

Le Kalevala allait bifurquer la conversation sur les ambitions de Dranosh. Il en était qu'aux prémices, mais il ne put que poser la première question car il fut arrêté dans sa lancée par un terrible rugissement. Il releva la tête et s'arrêta, sur ses gardes. Devant lui était en train d'arriver une forme bipède, accompagnée d'un grand animal à quatre pattes. A mesure qu'ils approchaient, il arrivait à mieux les discerner. Il s'agissait d'une humanoïde de couleur bleue, arborant une chevelure mi-longue. Elle semblait nue, hormis un pagne qui protégeait son intimité, et un assemblage de coquillages qui protégeait sa poitrine. Sa peau translucide semblait couler sur les sables chauds de Lonnes. Quant à l'animal qui marchait au pas, à sa hauteur, il arborait une grande crinière, qu'il secoua avant de se lécher une babine en s'approchant des deux orcs.

Il s'agissait d'une abyssale et de ce qui semblait être... Un lion géant. Garzvorgh fit la moue, il aurait préféré une créature seule, parce qu'au moins, leurs réflexions étaient limitées. L'abyssale s'arrêta à une dizaine de mètres des aventuriers et prit la parole d'une voix étrange, cristalline.

- O'mai eto'o. Que faites-vous en ces lieux, étrangers ? Ne savez-vous pas que vous foulez les terres de l'arlequine ? Fuyez, ou vous périrez sous la main de Ma'ui. Finit-elle par dire, en apposant le plat de sa main sur son buste.

Le pirate observa rapidement la maigre abyssale de la Muse, mais il porta surtout son attention sur son compagnon poilu. C'était lui la vraie menace. Elle resterait en arrière, à organiser la rencontre, tandis que son félin serait le vrai rempart. Garzvorgh se tourna vers Dranosh.

- Voici donc un danger que j'avais omis : les autochtones. Quand bien même ici il s'agit d'une abyssale -c'est-à-dire une être qui vient de l'eau- elle se considère comme chez elle ici. Nous pouvons essayer d"utiliser la voie de la diplomatie, mais il faudra peut-être se battre contre ce grand félin si la situation venait à dégénérer... Tu dois reconnaître, il y en a aussi dans le désert d'Harena. Que souhaites-tu faire ? Je suivrai ta décision.

A la fois Garzvorgh respecterait ses dires -tant qu'il aurait gain de cause-, à la fois il testait les aptitudes de son congénère. Comment allait-il réagir face à cette rencontre fortuite ? Cela l'interrogeait.

Un outil capable d’aider à se diriger, et cela sans utiliser les étoiles dans le ciel… Jamais l’Orc n’aurait pensé que pareille chose puisse tenir dans une main, même s’il s’agissait d’une main de peau-verte pour le coup. Le Gronarah aurait volontiers demandé comment cela pouvait fonctionner, mais il se ravisa, imaginant que le vocabulaire qu’il maitrisait ne serait pas suffisant pour tout comprendre, sans parler de fait que certaines notions lui échappaient totalement. Dranosh se disait qu’avec un tel instrument se perdre était tout bonnement impossible, ce qui renforça encore sa confiance et son envie d’explorer les lieux.

La question concernant son rôle de chef lui fit légèrement tourner la tête dans la direction de son interlocuteur pour lui répondre.

- D’abord chef Gronarah, ensuite…

Ensuite, quoi ? Tout restait encore à faire. Dranosh avait de l’ambition, la volonté de bien faire et d’unir son peuple, mais pour cela il fallait accomplir beaucoup. Être un simple chef ne suffirait pas, les tous ses frères Gronarah pourraient le suivre, mais pouvait-il en dire autant d’autres tribus ? Impossible. Les clans étaient indépendants, mais aussi très différents. Chaque tribu possédait sa propre culture, sa propre vision du monde. Devait-il forcer les siens à s’accoutumer à la culture des autres, ou bien l’inverse ? Si Dranosh n’avait aucune envie d’utiliser la force pour convaincre, le respect était primordial, avant de vouloir unir les clans principaux, il allait devoir se montrer suffisamment sage pour prendre sous sa protection des tribus plus petites afin de les aider à se développer plus facilement.

- Ça compliqué. Orc être vaste peuple, tribus différentes. Pour unir clans, être grand chef, il faut, sage et respecté, comme ancêtres.  Ça être encore loin.

Dranosh avait conscience de sa position, il était peut-être un Orc respecté au sein de son clan, mais un illustre inconnu pour toutes les autres tribus. Alors qu’il se posait maintes questions sur son avenir, le peau-verte releva la tête et fut arrêtée par une voix féminine.
La silhouette à la peau bleutée se tenait à quelques mètres devant eux, accompagnée par un animal que l’Orc avait déjà pu chasser il y a longtemps dans le désert. Au premier coup d’œil on comprenait très vite que ce n’était pas la silhouette bleutée qui représentait un danger, quoiqu’il valait mieux s’en méfier, Dranosh ne comptait pas sous-estimer un adversaire.

- Omé eto… ? Quoi dire ?

Fit-il en posant son regard sur son camarade. Même s’il ne parlait pas avec exactitude la langue commune, Dranosh comprenait qu’ils n’étaient pas les bienvenus.

- Pourquoi fuir ? Pas moyen de parler, pour juste demander un passage ?  Ou autre route qui appartenir à personne ?

Comme l’Orc tenait une arme en main, il décida de la poser au sol, personne n’allait attaquer une personne non armée, si ? Difficile à prédire, mais en tout cas il déposa son harpon et leva les deux mains en signe d’apaisement.

- Parler ami ? Juste parler, pas se battre.

Lancer de lame.

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'Dé - Arlequin' :

Les joueurs débutent le tour/combat.

Vitesse des joueurs : 1671

Dranosh : 2265
Vitesse : 239
Dégâts : 1569 (-108/t)
Capacités spéciales : Aura du berserker : les dégâts augmentent de 50% (765) en cas d'E.C.
Kama : CC augmentés de 25%.

Garzvorgh : 2737
Aura exaltée : 200
Vitesse : 1432
Dégâts : 1627 (-108/t)
Capacités spéciales : Voleur : reçoit le double d'or en fin de combat normal.
Fourberie pirate : Copie un bonus adverse au choix [Imblocable] - Ne peut pas copier une capacité notée comme "Imblocable/passive", ni la capacité d'annulation de l'ensorceleur.
Boussole d'exploration : +25% (684) de vitalité en cas de CC.
Pickpocket : A chaque Coup Critique, le voleur vole et absorbe 20% de la vitalité du plus puissant adversaire encore vivant.
Björgh :

Spoiler:

Rapidité : Peut taper 2x lion géant, sournoiserie.



Vitesse des ennemis : 2000

Arlequine maudite : 2130
Vitesse : 1500
Dégâts : 515
Capacités spéciales : Decktarash : : Les ennemis perdent 108 dégâts / tour.
Deck d'invocation: Invoque 1 sournoiserie (100/100/120) T1, 2 T2, 3 T3, 74 T4.
Tarot du Soleil Levant : : La valeur des Coups Critiques de l'équipe est augmentée de 50%.
Piège : Si l'adversaire fait un Échec Critique contre l'arlequin ou l'une de ses invocations, il subit 33% de ses propres dégâts.
Rapidité : Peut taper 2x Dranosh.

Lion géant : 500
Vitesse : 400
Dégâts : 200

Sournoiserie A : 100
Vitesse : 100
Dégâts : 120

- Pourquoi fuir ? Pas moyen de parler, pour juste demander un passage ? Ou autre route qui appartenir à personne ?

Les peaux-vertes, qui étaient en discussion autour du sujet d'une rébellion orque, avaient été interrompus par une étrange peau-bleue, accompagnée de son lion géant. Elle adoptait une posture agressive. Garzvorgh nota que Dranosh tentait la voie diplomatique. Il avait à ce titre posé plusieurs questions pertinentes, décidant même de poser son arme au sol et de mettre ses mains en évidence. Le pirate, quant à lui, conservait ses équipements, parce qu'il sentait l'entourloupe.

- Je m'interroge sur l'efficacité de la diplomatie étant donné sa posture, finalement...

Et la réaction ne se fit pas attendre. L'abyssale projeta une carte, telle une flèche, qui fusa en direction du pirate. Ce dernier l'esquiva de peu, et la laissa s'échouer quelques mètres plus loin, se plantant de manière droite dans le sable.

- Disparaissez, déguerpissez. Mon lion, avec moi !

- Je confirme qu'elle en appelle aux armes.

Lâcha le Kalevala de manière rhétorique. Tandis qu'il se saisissait de son trident abyssal qui était au préalable fixé dans son dos, il voyait la femme sortir un attirail complet de cartes aux couleurs translucides. Elle posa une première carte au sol... L'instant d'après une petite créature vilaine en émergeait, comme invoquée par la carte.

- De la magie arlequine. Nous avions un manieur de cartes dans nos rangs, chez les Pirates, mais ses cartes étaient différentes... Vigilance en tout cas, Dranosh, parce que ces cartes sont empruntes d'une magie spéciale. Elles peuvent te blesser, t'empoisonner, te foudroyer... Mieux vaut les esquiver.

Le lion et la sournoiserie invoquée couraient déjà en direction des deux Dùralassiens. Pensant qu'il fallait toucher au cœur du problème, Garzvorgh projeta son trident -tel un javelot- en direction de l'abyssale... S'il faisait mouche, elle serait grièvement blessée.

[Attaque arlequine maudite]

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'Attaque - Peau verte' :

La diplomatie n'avait jamais vraiment été une technique Orc. Dranosh était loin d'être le plus patient des membres de sa tribu, et avec les derniers évènements il était bien malgré lui devenu plus taciturne. Il ne faisait plus confiance aussi facilement que par le passé, encore plus lorsqu'il se retrouvait face à quelqu'un ou quelque chose se rapprochant de la race des Hommes. Là, malgré la menace, Dranosh avait fait le choix de tendre l'autre joue, de ne pas faire de généralité concernant les rencontres et d'accepter que tout le monde n'était pas mauvais.

Sa déception fut grande lorsque la femme bleue ordonna à son lion de passer à l'attaque. Une fois encore cela lui prouva que même lorsqu'il avait l'intelligence d'agir de manière pacifique, il finissait toujours par devoir régler ça d'une manière plus brutale. La méfiance de son congénère fut un atout, car celui-ci put attaquer en premier et ainsi permettre à Dranosh de récupérer l'arme qu'il avait bêtement posée au sol en signe de paix et d'apaisement des tensions. Malgré sa stature l'Orc roula sur le sol, technique qu'il avait apprise durant son séjour en arène. Il récupéra son arme et redressa sur un genou et jeta l'arme en direction de leur attaquante.

Le harpon, bien que moins bien étudié pour être lancé qu'une véritable lance fila dans les airs et atteignit la bleutée en pleine poitrine. L'impact l'envoya directement au sol sans qu'elle. C'était un beau tir et Dranosh lui-même n'aurait pas cru que le coup toucherait au but. Mais, il fallait bien avouer que cela n'était pas très malin. Il n'avait plus d'arme et le dernier adversaire s'annonçait difficile à vaincre à main nue, même pour un Orc.

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'Attaque - Peau verte' :

Lion attaque à 200 sur Garzvorgh.



Les joueurs débutent le tour/combat.

Vitesse des joueurs : 1671

Dranosh : 2265
Vitesse : 239
Dégâts : 1569 (-108/t)
Capacités spéciales : Aura du berserker : les dégâts augmentent de 50% (765) en cas d'E.C.
Kama : CC augmentés de 25%.

Garzvorgh : 2737
Aura exaltée : 0
Vitesse : 1432
Dégâts : 1627 (-108/t)
Capacités spéciales : Voleur : reçoit le double d'or en fin de combat normal.
Fourberie pirate : Copie un bonus adverse au choix [Imblocable] - Ne peut pas copier une capacité notée comme "Imblocable/passive", ni la capacité d'annulation de l'ensorceleur.
Boussole d'exploration : +25% (684) de vitalité en cas de CC.
Pickpocket : A chaque Coup Critique, le voleur vole et absorbe 20% de la vitalité du plus puissant adversaire encore vivant.
Björgh :

Spoiler:

Rapidité : Peut taper 2x lion géant, sournoiserie.



Vitesse des ennemis : 400

Arlequine maudite : 0
Vitesse : 1500
Dégâts : 515
Capacités spéciales : Decktarash : : Les ennemis perdent 108 dégâts / tour.
Deck d'invocation: Invoque 1 sournoiserie (100/100/120) T1, 2 T2, 3 T3, 74 T4.
Tarot du Soleil Levant : : La valeur des Coups Critiques de l'équipe est augmentée de 50%.
Piège : Si l'adversaire fait un Échec Critique contre l'arlequin ou l'une de ses invocations, il subit 33% de ses propres dégâts.
Rapidité : Peut taper 2x Dranosh.

Lion géant : 500
Vitesse : 400
Dégâts : 200

- Pfuiii, sacré lancer...

Garzvorgh était estomaqué par la puissance de l'impact. La lance qu'il avait projetée avait touché l'Abyssale maudite mais ne l'avait pas mise hors d'état de nuire. Dans une rage irascible, la manieuse de cartes s'était relevée et avait repris ses activités, en pointant du doigt Garzvorgh. Il serait la cible de ses invocations. Mais, pendant le court laps de temps où il jeta un oeil sur son comparse Dranosh, il put voir son action rapide.

Le barbare s'était abaissé de manière très rapide, surtout pour sa stature, avant de saisir le harpon qu'il avait posé au préalable au sol. Lui qui avait voulu jouer la diplomatie se retrouvait à devoir en finir avec cette femme folle. Voyant que son lion et elle avançaient dans leur direction, il n'hésita pas et balança son javelot sur l'arlequine qui tomba sous l'impact du coup. Il faut dire que l'arme avait littéralement fusé pour venir l'empaler au niveau du plexus solaire. Du sang coulait de sa plaie, elle était certainement morte sur le coup.

Mais ce n'était pas le moment de se relâcher. Voyant que le lion était encore en état de réagir, Garzvorgh dégaina l'arbalète qui pendait sur son bas-côté. Il n'eut pas le temps d'en faire plus car déjà le fauve fonçait sur lui.

- Oh non.

Le peau-verte bascula en arrière, son dos tombant sur les grains des sables de Lonne. Il avait saisi son arme des deux mains, et à l'horizontale. Pourquoi ? Parce que le lion qui venait de bondir sur lui essayait de lui croquer le visage de son immense gueule et que le seul rempart entre les crocs acérés et la tête de Garzvorgh était le manche de cette arbalète. Le lion essayait de le saisir en décochant ses grosses griffes noires mais n'y parvenait pas.

Finalement, avec un coup de jambe bien placé, le Kalevala réussit à se dépêtrer de son assaillant en le déséquilibrant, et en le faisant basculer sur le côté. Le lion, surpris par la technique, mit quelques secondes pour réagir et entreprit de se redresser afin de bondir à nouveau sur le pirate. Sauf que cette fois, l'omichlikinésiste fut plus rapide. Pouvant enfin armer un carreau, il chargea l'arbalète, visa le lion qui voulait lui sauter dessus, et tira. Le carreau partit dans un bruit sourd, suivi d'un son de corde détendue. Un *TCHONG* sonore retentit, le lion rugit, et s'écroula. Mortellement blessé, ou simplement inanimé ?

Le peau-verte ne savait pas. Mais il avait gagné cette fois-ci, car la sournoiserie de l'arlequine venait de disparaître dans un volute de fumée bleue.

- Rien de cassé ?, demanda le Kalevala à Dranosh pendant qu'il était en train de se dépoussiérer.

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'Attaque - Peau verte' :

Les joueurs gagnent 22 points d'expérience, 17 pièces d'or (34 pour Garzvorgh), et 1 fiole d'eau élémentaire + 1 fiole de sable élémentaire + 1 indice secret (le même que celui donné par le Barde Maudit).

Le RP peut continuer.

L'Orc se redressa en marmonnant dans sa langue natale. C'était bien la dernière fois qu'on le prendrait à s'essayer à la diplomatie, à vouloir agir en bonne âme, il avait bien failli lui laisser sa peau. Alors qu'il s'apprêtait à sauter sur le lion dans l'espoir de le déséquilibrer, son camarade peau-verte parvint à s'en sortir en solitaire. Dranosh avait manqué de réactivité et cela ne lui plaisait pas, encore plus lors d'une situation de combat.

- ça aller. Toi ? Sale magie.

Continua de maugréer l'Orc, pourquoi cette femelle bleutée les avait-elle attaqués alors qu'ils avaient tous deux montré des attentions pacifiques, sur lui qui était allé jusqu'à déposer son arme au sol comme le dernier des idiots. Le Gronarah s'approcha du corps sans vie de l'abyssal et retira son arme dans un craquement osseux particulièrement dégoûtant. L'idée de cracher sur la dépouille lui traversa l'esprit, mais il avait encore un trop grand respect pour les morts (même s'ils étaient ennemis) pour faire ce genre de chose.

- Beaucoup comme elle ici ?

Dranosh ne savait pas s'il allait devoir se battre à chaque buisson franchi, où s'il allait être possible ne progressait tranquillement sans crainte de devoir combattre. Non pas que l'Orc craignait de combattre, bien sûr que non, mais il n'était pas venu sur cette île inconnue pour enrayer sa population, il était surtout venu, motivé par l'envie de découvrir le vaste monde qui était bien différent du désert qu'il avait toujours connu. Heureusement son partenaire connaissait l'endroit de ses dangers, ce qui était un grand avantage, en solitaire Dranosh avait bien moins de chance de survivre à la faune et la flore.

- Toi beaucoup venir ici ? Explorer, chasser ?

Peut-être même piller ? Le Gronarah n'avait pas vraiment la notion de la piraterie, ni même de tout ce que cela pouvait représenter. Pour lui, son congénère était un meneur d'hommes, capitaine d'un édifice capable d'avancer sur cette étendue bleutée indomptable et aussi dangereuse que la mer des dunes. Ce qu'il aimait moins, c'était les humains présents dans les rangs de sa suite, suite à ses mauvaises expériences avec ce peuple Dranosh s'était fait naturellement plus méfiant à leurs égards et c'était difficile de lui reprocher cela.

Donc son interlocuteur était lui aussi un utilisateur de magie. Dranosh ne répondit rien, lui n’était clairement pas un utilisateur de magie et n’était même pas certain d’entre elles capable, et puis… comment est-ce qu’on utilisait la magie ? S’agissait-il d’un don que seuls certains êtres étaient capables de maitriser, ou est-ce que l’on pouvait apprendre comme il avait appris à chasser ? La question fusa dans son esprit, mais il ne la posa pas à voix pour autant. Le Gronarah avait presque honte des questions qui l’assaillaient, en vérité il éprouvait une certaine admiration pour son interlocuteur. Le peau-verte était capitaine d’une création capable de traverser la grande mer bleue, il dirigeait ses hommes, il avait vu et explorer le vaste monde.

Qu’est-ce que le Gronarah avait accompli lui ? À peine était-il sortie de son désert qu’il a fini dans une cage, puis traité comme un animal… force était de constater pour lui qu’il n’était pas aussi doué que son congénère.

- Entendu parler humain oui, mais moi jamais commercer ça, moi aussi être marchandises rares pour humain.

Avait-il fini par répondre de manière peut-être plus dure qu’il ne l’aurait vraiment voulu. Un bon esclave était une marchandise tout aussi rare que quelques cailloux brillants dont l’orc ignorait totalement la véritable valeur marchande. Même s’il ne l’avait certainement pas avoué, Dranosh aurait bien aimé pouvoir retourner à Ishtar pour mettre la main sur son ancien « maître ». Le peau-verte avait un compte à régler avec lui et le reste de sa bande de vauriens, et cela n’allait pas se passer dans un élan de pacifisme.
L’Orc mis de côté ses pulsions vengeresses en écoutant attention son camarade peau-verte.

- Un maître ? Mage ou guerrier ?

Au vu de sa rencontre avec l’abyssal, l’Orc n’était pas vraiment enclin à faire confiance à un mage autre que son interlocuteur, d’une certaine manière il faisait un peu d’élitisme racial, jugeant qu’il était plus facile d’avoir confiance en les siens qu’en une autre espèce, jusqu’à présent il avait enchainé les mauvaises rencontres.

- Si toi connaître le chemin, je suivre.