Adiel avait front à la fin de la nuit, à la place de Tamara. Celle-ci avait passé une nuit particulièrement difficile et l'homme le ressentait dans son corps. En début de soirée, la veille, il avait sentit la faim. Cette faim qu'il ne pouvait pas toujours contrôler, celle qu'il laissait volontiers à la jeune femme qui aimait chasser. C'était sans aucun doute ce qu'elle avait fait. Il avait mal à la cheville et avait découvert une éraflure le long de son mollet qui était déjà en train de cicatriser. Quoi qu'il en était, Tamara avait du sortir et avait fait subir à leur corps des exercices physiques dont il n'avait plus tellement l'habitude.

En se regardant dans le miroir, Adiel remarque qu'il a les trait légèrement tiré, et qu'il semble trop fatigué. Il n'aime pas ça. Avec habilité, celle que l'ont acquière à force de pratiquer, il utilise quelques fards et artifices pour maquiller son visage et le rendre lisse, parfait et lumineux. Il sait comment ne pas en abuser. Ensuite, il prend le temps de choisir une tenue. Les siennes sont toujours à mi-chemin entre l'élégance féminine et la praticité.

Il avait prévu de rencontrer ses différents chefs de chantier pour savoir où en était l'extraction de minerais. Il avait ensuite, le projet d'aller rendre une visite de courtoisie auprès de son Père et créateur. Malheureusement, quand il descend dans la salle qu'il avait établit comme son bureau, ses subordonnés n'étaient pas encore là. Mais assez rapidement, alors qu'il lit les derniers courriers reçut, il est interrompu par l'un des gardes.

« Ma Dame ? Vous avez de la visite... »

Adiel esquisse un sourire en relevant les yeux. Tout le monde ici ne connaissait pas sa véritable nature, et il répondait sans aucune réaction au différents appellation : Ma Dame, Monsieur, Lady, Mon Seigneur...

« J'attend effectivement les chefs mineurs, faites les donc entrer.
- Non ce n'est pas...  Il y a une jeune femme  qui souhaite se mettre à votre service. »

Le vampire fronce des sourcils un bref instant avant d'hocher la tête et de rassembler ses papiers pour les ranger soigneusement dans l'un des tiroirs.

« Bien, faite la monter dans le salon. »

Le garde fait claquer ses talons en signe d'obéissance et quitte la pièce. Quelques instants après, à peine, c'est Adiel qui quitte le bureau pour rejoindre le salon, il décide cependant de prendre tout son temps pour que la jeune femme y soit conduite avant son arrivé. Qu'elle puisse prendre ses marques ou satisfaire sa curiosité. Le salon n'était pas grand, ni encombrer, mais il y avait encore quelques riches vestiges du précédent occupant et le nouveau les avait simplement fait dépoussiéré.

En pénétrant enfin dans la pièce, Adiel prend le soin de marcher avec calme, le dos bien droit comme à son habitude.

« Bonjour, alors comme ça vous voulez vous mettre à mon service ? Je suis Adiel Van Cullen, et je dirige cet endroit. »

Il la fixe, sans montrer son intérêt ni même son désintérêt.

Adiel regarde la femme, attendant sa réponse. S'il ne l'étudie pas de haut en bas, c'est parce qu'il ne fera plus tard. Son plaisir à déstabiliser ses nouveaux interlocuteurs se trouve titiller. Il voit qu'elle hésite un peu, qu'elle ne dit pas tout. Sa retenue lui plait.

Il hoche la tête à sa réponse mais celle-ci, assez peu fournis ne lui donne que des questions. D'un geste en direction des fauteuils, il l'invite à s'installer alors que lui même reste debout, à déambuler autour des confortable canapé.

« Ainsi vous souhaitez ma protection financière en échange de vos services d'armes ? C'est bien ça ? Il va falloir m'en dire un peu plus Mademoiselle Sharentil. Je ne suis ni Devin, ni patient. »

C'était à moitié vrai, bien qu'il ne soit effectivement pas médium pour un sous, il avait une certaine patiente qu'il savait mettre à l'épreuve quand cela valait le coup. Est ce que cette humaine valait le coup ?

« Pourquoi aurais-je besoin de vos services ? »

Il ne cesse de marcher, avec élégance, la longue traine de la robe dans son sillage. Il ne regarde pas toujours Cecile, mais elle peut sans doute sentir, tout de même, sa présence et l'attention qu'il lui porte.

Cependant, il sait que si Madhi avait été là, l'offre de cette inconnue aurait rapidement été approuvée. Et ça, il était obligé de le prendre en compte, même s'il n'avait aucune envie de l'indiquer ouvertement.

Adiel voit et comprend pourquoi elle ne s'assoit pas. C'est autant un bon qu'un mauvais point. Elle n'obéit pas, cela lui montre deux choses : qu'elle ne sera pas à la solde de n'importe qui et qu'elle a besoin d'un peu plus qu'une simple rumeur pour accorder sa confiance. En ça, le vampire l'apprécie. Mais le fait qu'elle ne descende pas d'un cran, fait légèrement baisser son aura de puissance, du moins, c'est ce qu'il imagine, et en ça, il n'aime pas.

Mais comme elle ne bouge pas, il pourrait presque tourner autour d'elle, la faire un peu plus... stressée. Car même si elle reste droit, Adiel sent une légère tension dans son maintient. Peut-être de la gène ? Un petit sourire s'affiche sur son visage quand il passe hors de sa vue, puis il reprend une contenant bien mesuré pour l'écouter lui répondre.

Il croise même son regard et... elle le soutient. Quelques instants, quelques secondes. Il apprécie cette force... Elle n'avait pas réussis jusqu'alors, et cela plaisait bien à Adiel. Même si sans doute, allait-il devoir se renforcer un peu, s'il devenait si simple de lui tenir un regard aussi longtemps. Sans doute l'emprunte de Madhi...

L'héritage des parents, devoir se reconstruire... se construire tout court finalement, c'est ce qu'il avait fait, c'est ce qu'ils avaient fait, ensemble. Ils avaient eut beaucoup de difficulté, beaucoup d'embuches avant d'être... Adiel ferme les yeux. Il ne marche plus et ses épaules s'enroulent vers l'avant. Les souvenirs amènent les sentiments, et les sentiments font appel à Madhi. Le dos du vampire se voute et il détourne un peu le visage. Celui-ci se crispe un peu, et la main du seigneur s'accroche à un dossier de canapé. Sur son visage, sans doute qu'on peut voir une lutte. Adiel ne veut pas laisser la place, le choix d'avoir ou non une épée à son service doit être décidé par la raison et non par le coeur.

Il se passe certainement quelques minutes avant qu'il ne reprenne une position droite, épaule bien abaissé, port de tête quasi royal. Adiel est là. Il a gagné, mais il prend en compte les revendications du coeur du trio. Il ouvre les yeux, il serre les mâchoire pour ne pas bailler et repose son regard sur Cécile comme si rien ne c'était passé.

« Mademoiselle Sharentil, je n'ai pas de besoin militaire. Rien ne sert de vous mentir. »

Il ménage son public en offrant à la jeune femme une pause dramatique. Puis, il enchaîne.

« Je n'ai pas de besoin, mais j'ai des envies. Et vous pourriez m'être utile. Si je règle vos dettes vous me serrez totalement dévouer, n'est ce pas ? Je n'aurais donc pas besoin d'avoir trop de personnel. »

En effet, s'il n'avait qu'elle et sa totale loyauté, ils pourraient lui faire une confiance aveugle et l'envoyer dans tout le territoire sans craindre une traitrise quelconque ni avoir besoin de la faire surveiller.

« A combien s'élèvent-elles ? »

Adiel ne la quitte pas des yeux, il attend sa réaction. Il ne l'interrompe pas, il l'écoute. Elle ne semble pas déçu par ce qu'il a dit et il en est ravi. Mais, impassible, il hoche seulement brièvement la tête pour lui montrer qu'il a comprit. Cette somme était importante, ce n'était pas énorme, mais tout de même conséquent. Lentement, il reprend ses allées venues au travers la pièce. Il ne regarde plus Cécile, mais son attention est tout de même totalement tournée vers elle.

Il esquisse un léger sourire à sa question en imaginant tout ce qui pouvait bien traverser l'esprit d'une simple humain face à un vampire. Mais il balaye vite cette pensée avant qu'elle ne s'ancre et revient face à elle. Il voit qu'elle attendait une réponse, et sans doute, une bonne réponse. Mais son esprit joueur la fait patienter quelques instant avant d'ouvrir enfin la bouche.

« Elles seront réglées.  »

Il se tourne et lui fait signe de le suivre. Il traverse en silence la porte, puis le couloir sans vérifier qu'elle le suit vraiment. De toute façon, elle n'a pas vraiment le choix. Les couloirs sont plutôt sombre, mais les torches éclairent plutôt bien celui qu'ils empruntent et en quelques instants, peut-être une ou deux minutes maximum, Adiel s'arrête devant une grande porte. Il sort de l'une de ses poche une clef succinctement ouvragé et déverrouille la lourde porte qu'il ouvre immédiatement.

Son bureau est plus petit que le salon, mais aussi plus fournis. Le bureau près de la fenètre est couvert de page, de rouleau et de manuscrit. Celui au centre de la pièce, celui du Maitre des lieux, est plus grand et presque vide. Rangé, propre.

Pour la seconde fois, Adiel lui propose d'un geste de s'installer sur l'un des fauteuils devant son bureau, lui-même en fait le tour pour s'y installer.

« Je n'ai pas dit qu'une épée ne me servira pas. Mais je n'ai pas l'esprit à la guerre. Cependant, mon commerce de minerais est naissant, je ne couvre pas encore de grandes alliances. Et c'est là que vous pourriez m'être utile. »

Il fait une pause sans la quitter des yeux. Il cherche la moindre réaction et croise avec élégance ses doigts avant de reprendre la parole.

« Vous aurez simplement à vous défendre vous même. Vous serez simplement charger de diverses petites choses.  »

Sans doute, plus tard, elle aurait aussi la charge de protéger Madhi quand celui-ci serait là. Mais cette mission était bien trop importante, bien trop délicate pour être abordé maintenant.

« Savez vous lire ? Ecrire ? Avez vous déjà gérer un groupe ? Etant militaire, je me doute que vous savez suivre des ordres, mais est-ce que vous savez en donner ? »

Pour diriger un convois de marchandise et en gérer la sécurité, elle allait devoir savoir tenir et maintenir l'ordre entre les différents acteurs de cette caravane.