Charlotte était assez fier d'avoir réussit a transformer ce quai en opéra et ce bateau en scène. Oh, certes, elle avait put compter sur l'aide bénévole de bien des sculpteurs et charpentiers célèbre de cette ville, mais elle se garderait bien de leur en donner le mérite si ce n'était pour feindre l'humilité.

Là, elle attendait dans la calle, improvisée en loges, que la Chorale des Petits Matelots Ishtariens termine cette première parti, non sans une certaine mélancolie. Il s'agissait là d'une très ancienne berceuse pirate, datant de bien avant la révélation de Sitlantà par Nadsûhydr et que les Roseline se chantaient de mère en fille, plus par habitude que par tradition.


Les projecteurs à énergie bleue s'éteignirent, laissant le temps aux enfants de rejoindre le quai et à Charlotte de monter sur le pont. Le rayon de lumière bleutée dévoila alors une Roseline drapée de blanc et d'or, et dont la richesse des atours pouvait facilement faire enviée de bien nobles dames des cours. Il fallait au moins cela de beauté pour caché la laideur de son coeur. Qui l'a connaissait bien ne pouvait être dupe malgré les airs de petite chose fragile et précieuse qu'elle se donna pour l'occasion.

- Mesdames, messieurs, et autres créatures, je vous remercies de tout mon coeur d'avoir répondu à l'appel. Comme vous le savez à présent, et comme nous l'avaient averti en leurs temps Wynken, Blynken et Nod, sirènes et tritons, que nous connaissons désormais sous le nom d'Abyssaux, sont loin d'être un rêve ou une invention. Malheureusement, à peines ces merveilles nous ont été dévoilé que l'engeance skarnienne, abhorrée de tous, nous l'a enlevée. Puisse cette soirée venir au mieux en aide à ceux qui nous ont autrefois tant fait rêver... Et maintenant, je vous laisse en compagnie de la plus charmante et talentueuse des cantatrices, originaire elle-même de Sitlantà, Marania!

La lumière disparue à nouveau, et Charlotte s'en alla rejoindre sa loge où l'attendait sa fille, Lucie.

- On croirait presque que ça t'préoccupe. Lança cette dernière quand elle vit sa mère arrivée.

La jeune femme savait pertinemment que tout cela était surtout une réponse aux dons du roi Brendan, sa mère ne supportant pas que celui-ci se mêle des affaires maritimes sans même en discuter avec les pirates.

- Plus que tu ne le crois, petite sotte! Allez, tais-toi maintenant et profites du spectacle, avec un peu d'chance, ça t'apprendra l'respect.

HRP:

Garzvorgh avait entendu parler d'une soirée caritative en l'honneur de Sitlantà. Rien que le mot "caritative" lui faisait grincer des dents. Pour lui, charité rimait avec dépense inutile, et assistanat aux mendiants sans le sou. Pour un voleur tel que lui, c'était aux antipodes de ses principes. Néanmoins, le peau-verte avait entendu parler au sein même de ses rangs de cette soirée. Et pour cause, c'était une membre de la faction qui était l'initiatrice de la chose : la capitaine du Ruby.

Charlotte Roseline III avait orchestré avec brio les festivités, faisant de la publicité ci et là, essayant d'attirer un plus grand monde. Si l'orc avait d'abord été circonspect d'une telle initiative, il y voyait finalement une aubaine : la soirée était en l'honneur de la cité sitlantéenne, propriété actuelle de la Congrégation, bien que les alentours soient possédés par les Pirates. Et actuellement, d'un point de vue géopolitique, la faction de l'Ombre des côtes tendait de plus en plus à sympathiser avec les habitants de la ville sous-marine, parce qu'ils étaient désireux d'en reprendre la gestion aux mains de la faction sudiste. Donc, même si le côté caritatif n'allait pas de soi pour Garzvorgh, il pensait pouvoir y briller ; notamment parce que lui et plusieurs de ses camarades avaient effectué moults dons au cours des dernières années.

C'est donc dans cet état d'esprit que l'orc se rendit à la fête. L'aménagement était intéressant, le port et le navire affrété avaient été décorés pour l'occasion et ne ressemblait plus à leur apparence d'origine. Charlotte était sur l'estrade, il pouvait la reconnaître avec sa chevelure rousse et sa tenue brillante. La petite parlait bien, il le reconnaissait. Même s'il ne savait pas si son état d'esprit était similaire au sien, il saluait la prestation : elle savait faire en sorte que le public mette la main à la poche. Car, à peine avait-elle terminé son discours que Garzvorgh vit plusieurs personnes autour de lui s'affairer dans leurs bourses pour dénicher quelques pièces à donner.

Le peau-verte, quant à lui, se rendit aux loges, où il dénicha après plusieurs minutes d'errance la pièce où se trouvait son acolyte.. Qui était en pleine discussion avec ce qui sembla être sa fille, d'après les traits de l'interlocutrice. Il se permit d'entrer seulement lorsque le tout fut terminé.

- C'est un beau discours qui a été tenu ce soir, Charlotte. Même si je ne suis pas friand de ce genre d'événement, j'admets que le cadre a été particulièrement bien sélectionné. Je voulais t'annoncer que le projet m'intéresse. Cela n'est pas la première fois que les Pirates s'affairent à aider Sitlantà. Aussi, je pourrai débuter en donnant une bourse de 500 pièces d'or, à voir ensuite ce qu'en pensera le reste de l'Ombre des côtes.

La soirée s'annonce charmante, en tout cas.

[Garzvorgh offre 500 pièces d'or en passant par le topic des dons]

La nouvelle de la soirée caritative de Charlotte Roseline, 3ème du nom, était parvenue comme toute autre à l'oreille du Roi de Spelunca au travers de son réseau d'espions. Ses agents prenaient toutes les formes et opéraient dans divers cercles, et plusieurs lui narrèrent comment, sans vergogne aucune, la Pirate jouait sur les platebandes de la Congrégation à visage découvert en faisant de la publicité et de la charité pour Sitlantà.

Une manœuvre qui reçu de la part de Sobek Elpoemer Grey un accueil favorable, une certaine appréciation même ; la faction des petites loutres d'eau salée n'était finalement peut-être pas en mort cérébrale et savait opérer politiquement.
Si Styx aurait pu s'indigner de voir ses adversaires convoiter un territoire conquis par sa faction, il n'eut que sourire et approbation envers l'action de Charlotte. Tout d'abord, il haïssait l'eau et les Abyssaux en général. Deuxio, Sitlantà était la lubie d'Axe, en conséquent tout échec de voir ce territoire ôté aux griffes de la Congrégation ne pourrait que nuire à son règne de jeune Ombre. Styx demeurerait quant à lui immaculé et prouverait une fois de plus, sans même le chercher, avoir été assez habile pour ne pas commettre d'erreurs. Enfin, si un conflit éclatait entre ses camarades et les Pirates, il saurait tirer profit de cela... d'une manière ou d'une autre. Agréable soirée en perspective.

Il quittait donc le territoire le soir du gala, habillé de sa plus douce veste en fourrure bleue, et paré d'un collier en saphirs, un masque de soie noire autour des yeux, et se faisait conduire en calèche jusqu'à la ville de dégénérés qu'était Ishtar. Ses yeux s'attardèrent quelques instants sur l'endroit rendu plutôt accueillant, si l'on était né dans la pauvreté bien sûr, et il jetait son dévolu sur une table un peu en retrait du couloir principal qui menait au "Rubis", et s'asseyait.
(On essaya à de multiples reprises de lui offrir des verres, mais bien qu'il en accepta quelques uns il éconduisait prétendants et prétendantes du même regard moqueur. Séduire un Roi demandait plus qu'une odeur de rhum mélangée à de l'eau de parfum bas marché rendue plus écœurante encore par les effluves marines.)

Styx écouta attentivement les dires de la Capitaine, ravi de savoir que les Pirates pouvaient tenir un dialogue cohérent de plus de deux phrases, et répondit à sa phrase finale par un applaudissement courtois et un sourire de circonstance.
Puis il attrapait le bras d'un serveur qui passait par là, doucement mais fermement, et plantait des iris rendues éclatantes par la magie dans les siennes.

- Vas donner ceci à ta Capitaine, jeune mousse et transmets-lui ces exactes paroles : "Le Roi Vampire et l'ensemble des maisons nobles de Spelunca vous soutiennent". Ce bijou doit valoir un bon prix, mais je ne jouis pas de l'expertise des vôtres dans l'art du recèle.

Des Ishtariens qui s'adonnent à la charité? Cylicia devait bien voir ça de ses yeux pour y croire. La chose était pourtant bien vrai, et les pirates semblaient bien emballés d'aidé les pauvres Sitlantéens malgré le constraste avec les barbaries du Dépotoir. Qu'importe, les skarniens dont, d'après Cylicia, l'hérésie était trop grande que pour être contenue, valait bien la peine de quelques efforts malgré tout le travail que ceux de la surface donnaient déjà à notre Chapelaine. Sitlantà, elle-même, était considéré comme innocente dans ces conflits par notre héroïne, du moins jusqu'à preuve du contraire.

Vêtue, comme à son habitude, d'habits austères, la stryge participa à l'action en toute humilité et discrétion. L'organisatrice de l'évènement n'était pas inconnue de Cylicia, cette dernière s'en rendit compte lorsqu'elle apparut sur la scène. Elle avait déjà vue plusieurs fois ce visage jubiler devant le spectacle tordue qu'offrait justement le Dépotoir. Une bourgeoise locale dont la pureté de l'initiative était silencieusement remise en cause par notre héroïne. Enfin, elle était venue ce soir pour aidé et non pour juger. Lorsque son moment fut venu de participer à la quête, elle n'hésita pas à faire un don supplémentaire conséquent, tout en se promettant de faire une misère à cette rouquine à deux visages si l'argent n'arrivait pas dans l'effort de guerre.

Une petite stryge était particulièrement enthousiasmée en cette jolie soirée. Elle n’était pas étrangère aux fêtes bien arrosées et aux chants qui servaient de fond à ces dites faites, mais jamais n’en avait elle fait en dehors de la tour. Alors se voir inviter pour une représentation sur un bateau était des plus inédits pour elle ! Elle n’était jamais montée sur un bateau, ou vu autant de pirates à un même endroit, cela donnait presque le tournis !

Yharnam n’avait pas tout compris des raisons de cette fête, il avait fallu s’y reprendre à deux fois pour qu’elle comprenne bien ce qui était en cause ici. Des pirates donnant bénévolement de l’or ? Non, cela n’était pas simple à envisager vous comprenez bien. Les affaires politiques ne la concernaient pas, peut-être que Fudo serait plus à même de faire le tri dans tout ça et d’en voir les bénéfices pour la tour noire ? Ou voir si c’était une mauvaise idée pour eux.

Avec sa compréhension limitée du monde, la raison de la présence de Yharnam était toute simple : Son amie l’y avait invité. Officieusement, comme ce gala ne fonctionnait très probablement pas sur invitation, mais cela restait important pour une exécutrice de parole de venir là où on l’invite. L’amie en question était l’invitée de marque de cet événement, la chanteuse abyssale Marania, cela pourrait en faire jaser certains de voir la petite femme être invité par une telle célébrité, donc, par considération pour elle, elle avait promis de faire profil bas.

Cela n'inclut pas son maquillage néanmoins. Elle y avait apporté énormément de soin pour qu’il s’accorde à la soirée. En conséquence, des vagues, torrents, tempêtes et lacs arborent ses épaules dénudées par sa robe, son cou, la partie inférieure de son visage ainsi que son décolleté, le tout gravé directement dans sa peau à l’aide d’aiguilles et de lames très fines. Elle s’y était prise à l’avance, pour que ses plaies ne rougissent pas sa peau, et étaient très fière du résultat.

Elle avançait très difficilement, néanmoins, à cause de ses ailes repliées. Elle ne pouvait pas les déployer avec tant de monde, elle causerait des blessures qui la ferait se démarquer, et cela romprait sa promesse, mais elles se coinçaient donc dans le bois à cause de leur nature tranchante. Une bonne partie de sa soirée sera passé sur un tabouret, elle le sentait.

Yharnam : “Elle arrive quand Mare-mare ?”

[Yharnam voit de la lumière, et comme la porte était ouverte, elle est rentrée. Pas de piécettes désolé.]

L'Âme du Vent voguait sur les flots en direction d'Ishtar. Tandis que l'équipage n'était plus très loin du port, la jeune capitaine s'empressa de gagner le nid de pie. Elle saisit alors sa longue vue et regarda au travers. C'est alors qu'elle put distinguer la ville. Il semblait qu'il y avait de l'agitation en ville. Par chance, il devait s'agir d'une fête. Aussi, Kaïna cria à l'attention de Moustique, son navigateur:

"Mous', magne-toi! Y a une fête à Ishtar, faut qu'on arrive avant qu'il n'y ait plus rien à boire!"

Le jeune homme sourit et donna les directives afin que l'équipage arrive le plus rapidement possible à bon port. Une fois arrivés, Kaïna leur donna quartier libre et fila retrouver Greta à la taverne. Elle la salua et l'embrassa puis lui demanda:

"Dis m'man, c'est quoi cette agitation en ville?

-Une soirée caritative pour Sitlantà. C'est la capitaine Roseline qui l'organise.

-Une soirée? Et en plus, Charlotte est ici? Il faut que je file, je suis sûre qu'il y a plein d'alcool et puis, ça fait une éternité que j'ai pas vu Cha! Je t'aime m'man, à plus!

-Moi aussi..." répondit Greta en regardant Kaïna filer à toutes jambes. Elle sourit toutefois. Elle savait que sa fille avait toujours débordé d'énergie et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Ce n'était pas une fille à rester entre quatre murs.

Kaïna s'était mise à parcourir les rues d'Ishtar à la recherche d'un truc à boire. C'est alors qu'elle se remémora le mot caritatif. Bah, malgré cela, on était à Ishtar et l'instigatrice de la soirée était une pirate. Elle trouverait de l'alcool, c'était une évidence. Avant cela, elle tomba sur Dahlia, l'elfe de son équipage et lui demanda ce qu'elle faisait. Celle-ci rappela à la blondinette qu'elle n'avait pas d'attache à Ishtar et que, par conséquent, elle avait décidé de prendre part à la fête. Ainsi, elle se joignit à son amie et elles se mirent à déambuler ensemble. Tandis qu'elles marchaient, Kaïna sourit et dit à sa camarade:

"Il semble y avoir quelques bourses bien remplies, on fait un jeu? Celle qui vole le plus!

-C'est une soirée caritative...

-Justement, on pourra offrir nos gains. Que la meilleure gagne!"

Kaïna ne perdit pas de temps mais, elle s'était un peu emballée. Elle n'avait pas fait attention et l'homme à qui elle avait voulu dérober la bourse l'avait remarquée. Semblant connaître la réputation d'Ishtar ou ayant remarqué que la jeune femme était une Pirate, il se contenta de saisir sa bourse et reprit son chemin. La jeune capitaine maugréa et Dahlia explosa de rire. Elle ajouta alors:

"On dirait bien que tu as perdu! Allez, arrête tes idioties et allons boire un coup!

-Hé, c'est moi la capitaine! Allons boire un coup et oublions mes conneries!"

Les deux amies rirent un bon coup et reprirent leur chemin jusqu'à trouver un endroit où acheter de l'alcool. Kaïna demanda une bouteille de rhum et deux verres de bière. Dahlia demanda alors pourquoi elle avait acheté une bouteille, ce à quoi la blonde répondit que Charlotte était présente et qu'elle ne voulait pas avoir à rebrousser chemin quand elle aurait enfin trouvé son amie.

Après avoir gagné ce qui semblait être le lieu principal de la soirée, Kaïna vit Charlotte sur scène. Après avoir confié sa bière à Dahlia et lui avoir défendu de la boire, elle se mit à sauter en faisant de grands gestes avec les bras et en criant son nom pour attirer son attention mais, en vain. Dahlia lui fit remarquer qu'elle était un peu loin et qu'en plus de cela, il y avait un géant qui s'était placé devant elle. Maugréant, la capitaine récupéra sa bière et se faufila à travers la foule, entraînant son amie à sa suite.

Lorsqu'elles arrivèrent jusqu'à l'estrade, Charlotte était rentrée à l'intérieur. Tant pis, elles allaient la rejoindre. Le temps qu'elles parviennent jusqu'à la pièce, elles virent un orc y pénétrer. Kaïna l'avait immédiatement reconnu et elle saisit Dahlia par le poignet. Leurs bières étant finies, elle se mit alors à courir. Quand elles arrivèrent devant la pièce, Kaïna entra sans frapper et s'écria:

"Salut Chacha, salut Garzvorgh! Vous allez bien? J'ai ramené du rhum, vous en voulez? Ah et je voulais ramener une donation mais, un sale type me l'a prise...

-Disons plutôt que tu as foncé tête baissée... Attends, tu viens de l'appeler Garz...

-...vorgh. Bah oui, c'est notre Capitaine! Ah oui, c'est vrai, je vais faire les présentations. Chacha, Garz, je vous présente Dahlia, elle fait partie de mon équipage. Dahlia, lui c'est notre Capitaine, le Kalevala Garzvorgh et la femme là-bas, c'est mon amie Charlotte. Elle est capitaine et c'est elle qui organise cette soirée. Ah et la fille là-bas, bah euh... je sais pas qui c'est. Bon, quelqu'un veut du rhum?"

Sur ces mots, elle en versa dans le verre de Dahlia et le sien et attendit de voir si d'autres étaient intéressés.

[Tentative de vol à la tire sur PNJ]

Le membre 'Kaïna Garnet' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Humain' :

C’était une drôle de soirée qui débutait dans un drôle de navire, avec une drôle d’oratrice pour ouvrir les festivités. Marania, la diva abyssale, se tenait dans les coulisses, enfin, si on pouvait bien nommer ce placard ainsi. L’adrénaline du trac montait progressivement pendant qu’elle se préparait. Rien d’anormal, surtout qu’elle n’a pas l’habitude de chanter sérieusement sur la terre ferme. Ce qu’elle allait vivre, c’était un peu comme sa grande première à l’amphithéâtre de Sitlantà, il y a de cela un bon millénaire. La même appréhension de débutante, de nouveauté et la même volonté de divertir le public. Enfin, le programme qu’elle avait prévu n’était pas drôle ni entraînant, au contraire. Il fallait faire pleurer et jouer sur les cordes sensibles pour que l’argent tombe afin d’alimenter l’effort de guerre de Sitlantà.

D’ailleurs, elle ne sait pas quoi penser de tout cela. Même maintenant, à quelques minutes de monter sur la scène improvisée, elle se demande si ce qu’elle fait est juste pour les Sitlanténs et les abyssaux de manière plus générale. La diva n’est pas très intéressée par la politique, son peuple ne s’est pas construit en ce sens de toute façon. Mais elle sait bien que les Pirates, ces navigateurs ayant le contrôle de la surface aquatique, ont tout à gagner en se positionnant comme les bienfaiteurs de la capitale abyssale. La demi-murène avait finalement fait le choix d’accepter et de représenter son peuple lors de cette soirée caritative. Un sou étant un sou, chaque don sera utile pour l’armée Sitlantéenne, et puis, surtout, c’est une bonne promotion pour sa carrière chez les pieds-secs.

Sur cette pensée bien égoïste, la demi-murène se regarde une dernière fois dans le miroir avant d’être appelée pour débuter le spectacle. Une robe mauve à tissu lourd et épais, avec des fils d’or parcourant les coutures, elle se trouve somptueuse, même si le public se dira certainement qu’il est étrange de voir une telle richesse exhibée lors d’une soirée d’appel aux dons. Ses cheveux, bien rangés en chignon, sont surmontés de son habituelle couronne de coraux. Bref, elle était prête et elle montait sur scène.

- Bonsoir, Bonsoir à tous. La diva glisse sur scène en faisant des signes de la main un peu trop agités à son public. Charmante et talentueuse. Eh bien, Capitaine, je serais à la hauteur de vos éloges. Laissant Roseline quitter la scène, elle poursuit. Merci à tous de votre présence. Je vais chanter quelques airs de Sitlantà, en Abysséen, des chants qui pourraient disparaître avec notre culture, si les Skarniens remportent cette horrible guerre. Pour ce premier morceau, je vous invite à vous imaginer en pleine contemplation d’un coucher de soleil après une journée difficile à défendre ce qui vous est cher. Ai-je la force de poursuivre ? Ce crépuscule, est-il la fin ou un nouveau commencement ? Nous verrons cela.

Un petit raclement de la gorge, et les musiciens commencent à jouer. Elle surveille d’un œil sévère un des violonistes qui, selon elle, joue comme une conque bouchée aux algues (selon son expression.). Un début un peu chaotique force une montée en puissance plus grave que prévu dès les premiers vers de ce poème Sitlantéen. Tentant d’équilibrer la suite du morceau avec les musiciens, l’harmonie ne semble pas être une grande réussite pour le moment….

Comment aurais-je pu manquer une telle soirée ? Ma visite d’Ishtar était loin de toucher à sa fin et j’eus l’impression de tomber au bon moment. Un concert, organisé par ni plus ni moins que Charlotte Roselyne, la grande piratesse ! Ayant pour but de rassembler des fonds afin d’aider la ville sous-marine. Bien que ce qui se trouvait sous la surface de l’eau me terrifiait, je me devais d’admettre que la vie y était très développée et si on pouvait les aider d’une quelconque manière sans pour autant s’y rendre, c’était parfait !

J’avais décidé de porter l’une de mes dernières créations et pas des moindres, j’aimais désormais à me faire remarquer dans les soirées mondaines. J’y avais pris goût, fallait dire. Certes la soirée caritative se voulait modeste, mais il n’y avait pas une occasion à manquer pour éblouir les modestes gens, n’est-ce pas ?

Une robe de soie légèrement bleutée, accompagnée de voilages pailletés qui semblaient briller comme un millier d’étoiles dans la nuit éclairée aux chandelles. Ma taille cintrée par un corsage blanc, décoré de complexe de broderie colorée, mettait en valeur mes attributs féminins, sans pour autant en être grossier. Mon jupon asymétrique laissait voir de hautes bottes de cuir blanc dentelé et enfin mon épaisse tignasse blonde était contenue dans un élégant chignon tressé, duquel dépassait un diadème de saphir fin.

D’un pas lent et plein de grâce, une Lune sous l'apparence d'un petit oiseau blanc perché sur l'épaule, je me mouvais entre les donneurs plutôt nombreux sur le navire de Charlotte, le Ruby. J’avais d’abord trouvé cela étrange de nommer un bateau, un amas de bois mort imbriqués les uns aux autres, n’avait pas besoin d’un nom. Comme si j’en avais donné un à ma roulotte… Mais lorsque je fus témoin de l’attachement que les pirates vouaient à leurs embarcations, à l’aura qui s’en dégageaient, je compris. C’était un tout, pas seulement des planches qui flottent sur l’eau.

Je déambulais ainsi un moment, sentant des fragrances tantôt inconnues, tantôt familière, que je pris grand soin d’ignorer… Puis vint le discours de l’hôte de la soirée suivit d’un spectacle des plus ravissant. Je pus sentir de la magie vibrer dans l’air à mesure que la sirène chantait, une mélodie que peu de spectateur pouvait entendre. Quelque chose que seule une oreille telle que la mienne pouvait reconnaître. C’était une virtuose, une magicienne sonore… Mon cœur se gonfla de joie à l’idée de croiser le chemin d’une consœur, je devrais probablement aller lui parler lorsqu'elle aurait finit… Mais quelques fausses notes vinrent déranger mon ouïe fine, cela ne venait pas d’elle mais de l’un de ses musiciens, il n’avait pas l’air de réussir à s’accorder sur la voix déstabilisante de la chanteuse.

Je haussais un sourcil, qui avait déniché un violoniste aussi moyen ? Détournant mes yeux de la scène, je repérais Charlotte qui s’esquivait admirablement bien, je m’avançais alors vers elle, j’espérais bien réussir à m’entretenir avec elle qui avait organisé tout ça.

« Charlotte ! Quel plaisir de vous voir et en si bonne cause qui plus est ! Comment allez-vous depuis la dernière fois ? C’est agréable de pouvoir discuter avec vous sans que la faune locale ne veuille nous dévorer !
Je tenais à vous dire que cette soirée est une franche réussite, où avez-vous trouvé une chanteuse aussi envoûtante ? Si envoûtante que votre violoniste à l’air d’avoir du mal à suivre, si vous voulez mon avis… » Gloussais-je amusé pour finir ma tirade.

Alors que Charlotte s'attendait à voir Marania apparaître sur l'étrange scène navale, c'est une voix bien familière qui apparut de derrière elle et Lucie.

- C'est un beau discours qui a été tenu ce soir, Charlotte.

- Garzvorgh! Asseyez vous donc, je vous en pris... Dit-elle en gardant un point d'honneur à vouvoyer son unique supérieur.

- Bonjour Capitaine... Dit également Lucie souriante qui caressait son ventre arrondi par l'enfant à naître.

La loge était composée de quatre place, dont les deux de devant étaient déjà prises par la famille Roseline, Charlotte et Lucie firent donc l'effort de pivoter légèrement leur siège pour ne point tourner le dos au Capitaine.

- Même si je ne suis pas friand de ce genre d'événement, j'admets que le cadre a été particulièrement bien sélectionné. Je voulais t'annoncer que le projet m'intéresse. Cela n'est pas la première fois que les Pirates s'affairent à aider Sitlantà. Aussi, je pourrai débuter en donnant une bourse de 500 pièces d'or, à voir ensuite ce qu'en pensera le reste de l'Ombre des côtes.

- Je suis bien heureuse de vous l'entendre dire! Et oui, quel succès, je pourrais dès à présent me venter d'avoir sous-tirer de l'argent au plus célèbre des voleurs! Mahaha! Enfin, vous connaissez peut-être déjà ma position là-dessus, Sitlantà est un trésor maritime unique, c'est tout naturel que nous, Pirates...

- M'dame Roseline?... Oh, m'sieur l'Kalevala! Désolé...

Un enfant s'était présenter à la porte, visiblement intimidé, un chiffon à la main.

- Qu'y'a-t-il mon enfant? N'ait crainte.

- Le Roi Vampire et... Et l'ensemble des maisons de Spu.. Spelunca vous soutiennent...

Charlotte croisa le regard de Garzvorgh, sachant qu'il savait, puis celui de Lucie. L'intrigue était à son comble. L'enfant dévoila alors ce que cachait son chiffon. Un superbe collier de saphirs dont la valeur était difficilement estimable. Un autre échange de regard se passa dans la loge et Charlotte finit par accepter le présent.

- Merci mon bonhomme, vient ici...

Elle ajusta alors la coiffe du jeune homme, et essuya un peu de crasse sur son visage à la manière d'une mère, sous les yeux exaspérés de Lucie, avant de le laisser filer avec une pièce d'or. Tout de suite après cela, le visage de la matriarche se fit plus sérieux et elle demanda directement à Garzvrogh ce qu'il en était.

- Sobek... Dit-elle comme pour confirmer la pensée de tous. Bien que cela ne me regarde pas... Auriez-vous mmmh... Pris des dispositions concernant cette affaire?...

HRP Garz:

Le Grand Capitaine aurait été dans son bon droit de garder ces informations secrètes, mais la scène était trop étrange pour que Charlotte ne lui pose pas directement la question. Tout en est-il que sa réponse allait grandement influencé le choix de la matriarche sur l'utilisation de ce présent.


Quelques instants plus tard, ce fut au tour de Kaïna et son alcoolyte de faire irruption dans la loge familiale. Décidément, il fallait croire que Kerol avait déjà finit son baril de rhum et était en train de dormir près de la porte. Lucie, quant à elle, ne put s'empêcher de glousser devant cette irruption très peu distinguée qui avait probablement dut irrité sa mère au plus au point. Mais cette dernière n'en laissa transparaitre qu'un mouvement de paupière subtile dut à la nervosité. Elle laissa d'ailleurs le Kalevala s'exprimer avant de répondre elle-même, par soumission et pour se laisser quelques secondes de répit. Concernant l'alcool, Charlotte refusa car elle voulait garder l'esprit aussi claire que possible pour le reste de la soirée, Lucie également au vue de son état.

- Enchantée Dahlia... La jeune femme que vous voyez ici n'est autre que mon... Mes trésors les plus précieux.

Lucie tiqua, ne sachant pour qui exactement était ce lapsus.

- Ma chère fille Lucie, qui porte actuellement notre petite Joséphine à venir... Voilà longtemps que je voulais vous présenter, cela tombe bien! Lucie, soit une gentille fille et accompagne Kaïna et son amie aux loges PVI (Pirate Vraiment Important), il doit rester de la place là-bas si vous trois êtes ici, ainsi vous pourrez enfin faire connaissance.

La matriarche se leva pour aider sa fille à en faire de même.

- Enchantée Kaïna, Dahlia, mère m'a beaucoup parler de vous. Fit-elle comme on lui avait appris.

Les trois femmes en chemin croisèrent tout d'abord Kerol, l'homme-requin, endormit sur son tonneau de rhum comme si il s'agissait d'une charmante demoiselle. Lucie lui donna un coup de pied qui n'eut aucun effet avant de s'intéresser à cette jeune femme.

- J'ai entendu dire que vous êtes déjà devenue capitaine à votre âge, voilà qui est impressionnant! Comment vous-y êtes vous pris exactement? Ce n'est pas un milieu très facile pour les jeunes femmes telles que nous...

Lucie, qui voyait les méfaits de sa génitrice partout, s'était déjà imaginer que la Charlotte avait dut participer de près ou de loin à l'ascension de cette jeune femme pas beaucoup plus âgée qu'elle. Et, bien qu'elle se mettait le doigt dans l'oeil, on ne peut la blâmer pour la paranoïa qui avait infusé en elle depuis sa plus tendre enfance et qui l'avait mené à l'assassinat de sa grand-mère.

HRP Kaïna:

- Où en étions nous... Fit-elle à voix basse pour ne pas déranger l'auditoire, le spectacle ayant commencé.

Mais, pour le grand damne de Charlotte qui ne souhaitait que continuer à avancer ses pions, une autre personne fit encore son apparition dans la loge.

- Charlotte !

- Que le Kraken emporte... Oh, Holy, c'est bien vous?! Je ne vous avait pas reconnu sans la boue, mahaha!...

- Quel plaisir de vous voir et en si bonne cause qui plus est ! Comment allez-vous depuis la dernière fois ? C’est agréable de pouvoir discuter avec vous sans que la faune locale ne veuille nous dévorer !

- A qui le dites-vous, mahaha! Et tout va bien pour la vieille Roseline, n'ayez craintes! Répondit-elle, se souvenant d'un très désagréable séjour dans l'estomac d'un Seigneur des Marais.

Voilà qui tombait plutôt bien, en réalité, pour les plans de la matriarche qui voyait en l'engeance Zéphyriennes de bien probables alliés.

- Je tenais à vous dire que cette soirée est une franche réussite, où avez-vous trouvé une chanteuse aussi envoûtante ? Si envoûtante que votre violoniste à l’air d’avoir du mal à suivre, si vous voulez mon avis…

Le compliment fut fort appréciée, particulièrement fait devant le Kalevala.

- Merci, le bouche à oreille m'aura fait parvenir une idée de son talent jusqu'à la terre ferme, mais m'est avis qu'elle n'aura pas besoin de beaucoup plus de publicité pour se faire un nom parmi nous! Vous excuserez le violoniste, l'alcool du Sud a tendance à rendre la patte de certains de nos musiciens tremblotante pour le malheur de notre ouïe...

Persuadée que la jeune femme n'avait pas compris en quelle compagnie elle se présentait, il faut dire que Garzvorgh n'était pas du genre à imité les facéties de la noblesse terrienne, elle enchaîna :

- Mais laissez-moi vous présenter, Garzvorgh, dit le Kalevala, seigneur des mers et vainqueur à présent de bien des batailles... Voici Holy, une Zéphyrienne qui, a l'aide de ses camarades, m'a sauvé d'un bien mauvais pas du côté des marais Hukutav. Je peux sans exagéré dire que je lui doit ce nouvel oeil, fit elle en tapotant son opercule, et cette vie ci.

Etat des dons:

- Non, noooooooooooon, noooooooooooooooon. Je recommence. Lalalalala, accelerando maintenaaaaaaaaaant. lalalalaaaaaaaaaaa.

Cette soirée tournait à la catastrophe musicale pour Marania. La musique n’est pas la même sur la terre ferme, l'acoustique est si différente qu’elle a du mal à entendre certaines notes des musiciens. En revanche, le violoniste qu’elle avait déjà dans son viseur, était irrécupérable, outre certains passages ratés sur les notes, il ne suivait pas le rythme approprié et accusait toujours un retard sur les partitions, ce qui faisait dissonance dans tout le récital de la Diva. C’était une cause perdue. Il fallait sonner l’entracte, dans le contraire, elle allait finir par lui faire manger son violon mal accordé.

- Chers amis, chers pirates et chers bienfaiteurs, c'est désormais l’heure de la pause. Quelques musiciens vont rester là pour vous jouer des morceaux un peu plus entraînants et festifs, alors profitez-en, dansez et surtout amusez-vous bien.

Dans un grand sourire de façade, la Diva glisse pour quitter la petite scène du navire, agrippant le “musicien” (si on peut l’appeler ainsi) de ses doigts crochus et le traîne avec elle. Une fois la scène derrière eux, la face de la chanteuse change du tout au tout pour montrer un visage bien moins sympathique et amusant. On ne plaisante pas avec la musique et on ne la ridiculise pas de la sorte. Menaçant d’énucléer l’homme s'il ne quittait pas le navire sur le champ, Marania se surprend à être aussi tempétueuse. Néanmoins, la vue du musicien fuyant le navire à grandes enjambées lui donne une grande satisfaction, il a vraiment cru qu’elle était dangereuse. La chanteuse comprend que sa morphologie de murène lui donnr certes un certain désavantage esthétique sur les canons de beauté des pieds-secs, mais l’avantage sur le mystère et l’exotisme de ce dont elle est capable en tant qu’abyssale neutre. Cela change tout, malgré sa magie naissante et encore faible, son pouvoir d’intimidation est quant à lui bel et bien existant. En définitive, merci la queue de murène et les écailles. C’est en se retournant qu’elle constate que toute cette scène se déroulait juste devant la loge de l’organisatrice. En voilà, une belle surprise.

- Oh, mais c’est donc ici que les grands de ce monde se retrouvent ! J’arrive !

Aucune gène dans le fait d’entrer dans la loge sans recevoir d’invitation de la part de sa propriétaire. Marania compte bien entrer dans ce petit conciliabule en présence de la Capitaine Roseline et de ses acolytes. Elle tend la main en signe de salutations à la mode humaine, se présente cordialement à tous et esquisse de grands sourires lorsqu’elle explique que c’est bien elle, la vedette de cette soirée. Bref, elle en fait des tonnes sans aucune nuance ni retenue, mais le contraire ne serait pas dans son caractère. Une fois les présentations terminées, elle se retrouve face à un orc qui surplombe l’assemblée. Pour cause, c’est apparemment lui le grand pirate en chef, au-dessus de la Capitaine Roseline. Pas du tout intimidée pour autant, la diva s’ose même à discuter sur le plan politique.

- Est-ce que les Pirates vont venir aider Sitlantà après cette magnifique soirée ? Notre ville sous-marine est dotée de connaissances ancestrales et de richesses insoupçonnées. Je pense pouvoir affirmer que des échanges fructueux pourraient découler d’une telle assistance à notre cause. Et profiter aux Pirates, évidemment.  

Enfin elle était là ! L’Abyssale à la voix de sirène et unique raison de la venue de Yharnam à cette soirée rempli de crochet et de cache-oeil ! Elle n’était venu que parce qu’elle l’avait invité, mais aussi parce que la stryge noire voulait écouter son ami bien, bien plus âgé chanter ! Bien qu’au début elle pensait qu’elle était comédienne, et non une diva. Il fallait dire qu’elle avait agi de manière très théâtrale lors de leur rencontre, cela avait faussé la piste !

Enfin la patience de l’exécutrice allait être récompensée, pensait-elle, mais que nenni. Est-ce que c’était fait exprès ce violon qui partait en couille ? Elle n’était pas aller à énormément de récital, mais cela faisait particulièrement mal aux oreilles, et pas le genre de douleur qui l’excitait ! Yharnam n’arrivait même pas à se concentrer sur son amie avec ce détail si enrageant ! C’était comme regarder un tableau qui était légèrement penché sur le côté, sauf que là il dégringolait carrément du mur.

Yharnam : “HOY TU PEUX PAS RÉGLER TON TRUC ?!!”

C’était peu claire à qui elle criait, ses mains ne servant pas de mégaphone pour mieux orienter ses reproches, mais il était clair que les musiciens étaient visés. Yharnam n’était même pas sûr qu’elle avait été entendu, mais tant pis, elle avait essayé, puis c’était l’interlude de toutes manières. C’était reparti pour attendre, et elle n’en était pas jouasse !

Pestant et croisant les bras, elle remarquait quelques secondes - minutes - après que ses ailes furent percutés par un homme. Cela ne serait-il pas l’un des musiciens ? Il avait un violon en tout cas. Il devait partir de là, pensait Yharnam en regardant la direction contraire à la sienne, mais elle interrompit bien vite ses réflexions.

Yharnam : “ Mare-mare !”

Elle ne l’avait pas entendu, alors elle devait vite la rejoindre ! Malgré l’handicape que ses immenses ailes représentaient, ce n’était qu’une affaire d’une minute pour que la stryge noire se retrouve devant les loges vip. Il n’y avait pas de garde devant ces choses là ? Peut-être qu’ils avaient les mains pleines à gérer le boucan qu’avait causé Yharnam en gueulant, que la stryge avait de la chance, ou que le dragon blanc avait offert sa protection à sa fidèle suivante. Dans tous les cas, elle s'empressa d’entrer et de sauter sur l’abyssale.

Yharnam : “Mariana !! Tu vas bien ? Pas trop déçue que ton début soit catastrophique ? C’est toi qui a dégagé le violoniste ? Tu vas chanter à nouveau hein ? hein ?”

Un tout petit peu excitée la jeune stryge en effet, et elle avait du souffle à revendre pour enchaîner ses questions, avant de remarquer qu’elle n’était pas seule dans la loge.

Yharnam : “Oh, j’interromps quelque chose ? Désolé désolé ! Je vais pas rester longtemps !”

La loge de la Capitaine était désormais remplie de beau monde. Tout en discourant avec l’Orc le plus puissant de la pièce, Marania se rafraîchissait à l’aide d’un éventail en corail. La proximité des corps, pour certains déjà alcoolisés, réchauffait un peu trop l’air de la petite pièce pour celle qui était habituée aux eaux froides de Sitlantà. La situation semblait encore s’empirer lorsque son ancienne comparse de voyage à Endorial fit irruption sans prévenir. La fameuse Yharnam semblait avoir que faire des mondanités, elle se précipita sur la chanteuse qui n’avait pas le temps d’esquiver cette personnalité un peu trop encombrante pour la situation. Il fallait ruser pour se sortir de ce mauvais pas et surtout éviter toute mauvaise impression face à cette clique politique.

- Oui, oui… Yharnam, que diriez-vous d’aller chercher cet horrible musicien qui m’accompagnait sur scène ? Il mérite un châtiment dont vous seule avez le talent… C’est cela, à plus tard, oui, donnez moi des nouvelles…

La stryge noire semblait apprécier l’idée, trucider quelqu’un étant tout à fait dans ses cordes. Notre diplomate abyssale avait réussi son opération d’éloignement et pouvait reprendre sa conversation avec l’Orc. De quoi parlait-il déjà ? Les Pirates. Sitlantà. La Diva Abyssale. La Congrégation de l’Ombre. Elle refaisait le puzzle à grande vitesse pour rebondir et poursuivre des tractations dont elle ne maîtrisait pas toute l’envergure.

- Oui, c’est un titre qui me fut donné, il y a des centaines d’années. J’aime à croire que je ne fais pas mon millénaire passé de trois cents ans… Notre longévité est un atout considérable, c’est certain. Elle laissa passer un léger moment de flottement qu’elle percevait comme une certaine forme de respect, mais il en était peut-être toute autre chose. De Sitlantà, c’est bien cela ! La fière ville Abyssale ! J’espère que vous nous ferez l’honneur de votre présence, je suis certaine que vous aimeriez découvrir les talents et les beautés abyssales…

Il fallait excuser la virtuose qui aimait sa ville par-dessus tout, et avait un véritable sentiment d’identification avec Sitlantà. Elle en faisait beaucoup trop dans son argumentation, mais elle voyait les choses ainsi, une ville fière, forte, parfaite, si ce n’était de ses exécrables Skarniens et autres laides créatures océaniques.

- La Congrégation ? Oui, ils sont présents, j’imagine. On ne peut pas dire que cette occupation change beaucoup de choses en notre faveur. Un changement d’alliance ne devrait pas être très difficile à mettre en place, si c’est bien une chose dont nous pouvons parler ce soir. J’imagine qu’il serait bénéfique pour vous d’avoir le contrôle de la surface de la mer et une forme de présence également dans les abysses, n’est-ce pas ?

Encore une fois, les tractations politiques échappent à Marania qui se méfiait des mots qu’elle avait utilisés en parlant de la Congrégation. On ne sait jamais, quelqu’un de mal attentionné était peut-être à portée d’oreilles. Toujours souriante, la chanteuse attendait avec patience les réponses de son interlocuteur. Elle espérait sincèrement avoir utilisé les mots que celui-ci avait besoin d’entendre pour capter son attention.