Un temps d'accalmie semblait être inévitable après les affaires calamiteuses dont nous connaissons les tenants et aboutissants. Peut-être qu'après ces sombres épisodes, Kastalinn avait justement encore plus à coeur de fête la célébration annuelle avec autant d'enthousiasme que la bravoure qui avait été illustrée sur le champs de bataille.

C'était également cette recherche de vie et de légèreté qui avait probablement poussé notre cher djöllfulin à pousser les portes du Logis du Chasseur, taverne réputée de la ville du Nord. L'ambiance était présente et c'était sans doutes avec une certaine nécessité que l'homme au chapeau rejoignit le comptoir pour se commander un verre. Voilà de quoi le faire arrêter de penser à ses retrouvailles avec ses congénères, première raison de sa venue dans cette partie de Dùralas. Plusieurs bardes talentueux et énergiques menaient une musique joviale et entraînante qui envahissait l'espace. Des chasseurs, ravis de voir autant de monde pour l'occasion, racontaient encore plus passionnément les récits de leurs aventures à des enfants kastalinnois tantôt attentifs, tantôt courant dans tout les sens à jouer en se gavant de gourmandises. L'événement était familial et le cambrioleur n'avait pas le coeur à briser cette atmosphère apaisante par ses méfaits en détroussant les quelques bourgeois qui ne craignaient pas de se mêler à la populace pour festoyer. Il devait en revanche admettre que cette arbre gigantesque qui luisait grâce à cette substance magique et coloré n'était pas pour le laisser indifférent, bien qu'il ne comprenait pas tout de l'engouement que l'on pouvait avoir pour Yule, ne connaissant pas cette tradition.

Son visage était à découvert mais son couvre-chef lui permettait d'éviter les regards curieux et de presque paraître humain. S'il avait eu l'accoutrement du nordien de base, soit de la fourrure et des haches, il aurait même pu se faire passer pour un local. Au moins cette apparence lui permettait d'avoir la paix, et c'était tout ce qu'il désirait à cet instant...quoiqu'un peu d'amusement...Tout en buvant sa bière, il glissait son regard ambré sur la foule piaillante et bienheureuse avant de s'installer à un petit coin de table miraculeusement disponible. Il s'amusa alors à modeler des pièces de jeux pour duper les badauds curieux qui faisaient l'erreur de s'intéresser à ses manigances. Jeux de cartes, tours de passe-passe, pile ou face, chaque système avait ses règles, comme ses combines. Porté par le goût de débrouiller les situations grâce à l'esprit -et de duper celui des autres-, il tirait à chaque espièglerie une satisfaction qui lui confirmait que venir ici était une bonne chose. En se faisant quelques bénéfices qui plus est...

-Eh dis-donc toi, tu vas arrêter un peu tes filouteries, mon garçon ? Là, une dame âgée peu commode l'interpella en lui donnant un petit coup de canne sur le poignet. Elle s'installa face à lui, ne lui laissant guère de choix, tandis qu'il était totalement désemparé.
-Mes filou- quoi ? Non, voyons, ce sont des jeux...Ah, fit-il, un peu blasé. Ce n'est peut-être plus de votre âge. La vieille femme lui adressa une mine sévère, prête à lui montrer qu'elle n'était pas née de la dernière pluie.
-Bah voyons t'as pas honte insolent ? Allez, fais-moi donc voir en quoi ça consiste. Las de se faire gronder par celle qui n'était de toute évidence pas sa grand-mère, l'homme soupira mais accepta la proposition. Après tout, si elle voulait jouer, il avait de quoi lui faire travailler les méninges...
-Vous voyez ce dé ? Je le cache là et... Il dissimula l'objet sous un gobelet et expliqua la suite du fonctionnement en simulant l'action de tournoiement avec d'autres gobelets tête à l'envers, mais vide. ...À vous de suivre ! C'est partit ! Il ne lésina pas sur la vitesse d'exécution, tour à tour, les gobelets glissait sur la table en bois dans un bruit qui se mélangeait à l'ambiance environnante. Ses gestes en spirales faisaient disparaître les gobelets dans un tourbillon d'image que des yeux simples n'auraient pas été capable de dissocier tant la rapidité augmentait de plus en plus. Il passa même, par un habile mouvement de la main, le dé sous un autre gobelet, l'air impassible, comme si de rien n'était. Et, pour s'assurer la victoire, il n'eut pas de scrupule à user de son pouvoir d'illusion pour rendre invisible l'objet et le matérialiser à un autre emplacement juste avant d'arrêter les déplacements. Il regarda ensuite la vieillarde, un léger sourire en coin. Tandis qu'elle n'avait pas sourciller un seul instant, elle approcha sa main pour soulever l'un des gobelets...

-Tada ! J'ai gagné ! Heh ! heh ! heh ! S'exclama-t-elle en ricanant.Le dé réel se trouvait bien là où elle l'avait pensé...Mais comment ? Avait-elle eu de la chance ? Le cambrioleur fut totalement désarçonné : non seulement elle avait été capable de suivre ses gestes mais en plus son pouvoir d'illusion n'avait pas fonctionné ! Allez ! Soit gentil mon enfant va donc me chercher un chocolat chaud, c'est qu'les temps sont durs ici ! Et puis, tu m'dois bien ça, non ?

Rowtag grimaçait mais s'exécutait, encore perturbé par ce qu'il venait de se produire.

-Tenez...sorcière, fit-il à l'encontre de la vieille femme qui lui adressa alors une expression pleine de victoire. L'homme ne put s'empêcher de lui rendre un sourire tendre.


[Achète un chocolat chaud de Noël à la vieille dame.]

Les architectes du logis des chasseurs de Kastalinn doivent être des hommes et des femmes extrêmement intelligents. C’est ma première visite dans ce bâtiment, j’appréhendais de venir de par son nom, mais c’est un lieu plutôt chaleureux et surtout spacieux. La preuve si besoin, toutes les personnes présentes peuvent tenir debout, que ce soit des probotyres comme moi ou des géants. La joie peut se lire sur les visages, le froid frappe dehors, et le vent hurle avec effroi pendant que les convives (pour la plupart des survivants de la Calamité de l’Est), nous profitons du feu de cheminée et de l’alcool de qualité proposé par les organisateurs.

L’offre du tavernier est certainement alléchante pour les autres races, il y a de la viande à foison. La Gaïade qui nous a suivi après l’extermination de l'Anklög, se remplit d’ailleurs bruyamment l’estomac avec tout ce qui lui passe sous le nez. Pour mes sœurs probotyres, je commande des légumes cuisinés ainsi que des boissons fortes, il faudra bien cela pour remonter complètement le moral des troupes. Le tavernier est plutôt charmant, il me fait une ristourne sur les légumes car les convives ne veulent que de la viande, le reste sera de la marchandise perdue. Une humaine d’un âge très avancé lorgne la scène du coin de l'œil. Elle se pense sans doute discrète, pour autant je l’avais bien repérée dès mon arrivée au comptoir. La vieille toussote et s’approche de moi.

- Vous êtes une bien surprenante créature. La chance est de votre côté aujourd’hui, c’est un bon rabais que vous avez eu là.
- Merci. En effet, cela sera une bonne offre si les quantités sont au rendez-vous.
- 50 pièces d’or d'économie ! C’est beaucoup ! C’est le prix d’un si bon chocolat chaud que le tavernier propose…. Cela fait si longtemps que je n’en ai pas bu…. Et je ne sais pas si je serais encore là l’année prochaine pour pouvoir le goûter à nouveau….

La Dame Ara d’il y a quelques mois, celle qui n’était jamais vraiment sortie de son village, n’aurait rien vu venir du tout. La pauvre vieille n’a pas mis longtemps à se faire comprendre avec ses gros sabots. Même si j’ai changé et que je me montre un peu moins naïve, je ne me vois pas la laisser sur place ainsi. Ma bonté me perdra peut-être ? Je soupire lentement, ressortant les pièces d’or de mes poches.

- Bon, bon, pas la peine d’en rajouter. Je vais vous le commander, Profitez bien, Madame.

Je complète ma commande au tavernier avec le chocolat chaud de la vieille. En effet, je dois bien dire que la chose semble tout à fait alléchante, rien qu’à l’odeur, mais aussi de par son aspect si… chocolaté ! Je retourne retrouver mes amies avec mes plats de légumes et les pichets d’alcool. La Gaïade fait clairement la tronche en voyant que je ramène des carottes, des navets et autres citrouilles, mais elle devrait bien s’en accommoder. D’ici là, nous décidons de passer une excellente soirée, entre rires et souvenirs à partager.

[Dame Ara règle 50 PO pour la vieille Madame et obtient le Chocolat Chaud de Noël !]

Après le combat contre la calamité de l'est, les deux faunes avaient cherché un endroit où se remettre de leurs émotions. Bien sûr, la citadelle naine était toute prête à les accueillir le temps qu'il faudrait, mais ils n'y étaient pas vraiment à l'aise, et elle leur rappelait trop les derniers événements. Non, il fallait qu'ils s'éloignent... Ils avaient un temps songé à gagner le village djöllfulin, où on leur avait toujours fait un excellent accueil, mais ils avaient réalisé qu'ils cherchaient un lieu un peu moins confidentiel, un peu plus anonyme aussi : parmi les diables cornus, ils étaient toujours les invités, et s'ils n'avaient absolument rien à redire à l'hospitalité du lieu, ils avaient envie de se fondre un peu plus dans la masse. Puis ils avaient entendu parler d'une grande fête hivernale, dans une taverne de Kastalinn. Pourquoi pas ?

Une fois arrivée à la capitale du nord, ils n'avaient eu aucune difficulté à trouver ce "logis du chasseur", une vaste taverne parée pour l'occasion d'un de ces arbres typiques des lieux, certainement imprégné de magie car aucune aiguille ne gisait au sol, et illuminé de lumières  élémentaires de toutes les couleurs. L'effet faisait à la fois très authentique et très festif, ce qui rasséréna le cœur du couple de semi-béliers, et leur permit de se reposer sereinement durant les quelques jours qui les séparaient encore de celui où la fête proprement dite se tiendrait. Ils en profitèrent pour flâner dans la ville enneigée sans vraiment de but, ce qui, finalement, ne leur était pas vraiment arrivé depuis qu'ils avaient commencé leurs voyages : ils avaient toujours été à la recherche de ceci ou cela, sans passer plus de temps que nécessaire à chaque escale.

De retour d'une de ces promenades, alors que la température de l'extérieur les avait bien revigorés, mais aussi rafraîchis, Arhiann, qui avait repéré l'une des spécialités proposées par la taverne, avait entraîné son compagnon à une table, en commandant deux chocolats chauds.
" Il faut absolument que tu goûtes ça ! C'est fait avec des sortes de graines qui viennent de Wystéria, et je ne pensais pas qu'il y en aurait ici... Tu verras, le goût est vraiment unique, et moi, j'ai adoré ! "
Plus bas, elle avait ajouté :
" Bon, le prix est vraiment élevé, mais peut-être que c'est compliqué de faire venir ce 'chocolat' jusqu'ici. "

Puis, alors que Manydh goûtait, et appréciait cette boisson nouvelle pour lui, la blonde était restée songeuse, sans toucher à sa part.
" C'est délicieux ! Tu devrais boire le tien, avant que ça refroidisse. "
L'air lointain, sa compagne avait fini par se lever, décidée.
" Est-ce que tu voudrais bien m'en laisser un fond, juste pour que je me remette en mémoire la saveur ? J'ai un peu honte de nous payer quelque chose d'aussi luxueux, alors que tant de pauvres gens n'ont même pas de quoi manger à leur faim. "
" Comme tu veux, mais... qu'est-ce que tu vas faire ? "
questionna-t-il, intrigué, alors qu'Arhiann prenait son bol et se tournait vers la porte extérieure. Elle se contenta de lui signaler qu'elle n'en avait que pour un instant, et sortit, le récipient à la main.

Non loin de la taverne, elle avait remarqué une vieille femme, emmitouflée dans des vêtement miteux, qui tendait la main pour quelques piécettes. Consciente que c'était bien peu, elle lui offrit néanmoins la boisson réconfortante, et eut la satisfaction de voir ses joues ridées reprendre un peu de couleurs. Puis, coupant court aux chaleureux remerciements de la mendiante, elle retourna auprès de son chamane, qui lui avait laissé une bonne lampée de chocolat, dont elle savoura tout particulièrement la singulière saveur. Après lui avoir expliqué ce qu'elle venait de faire, elle conclut, non sans une certaine auto-dérision :
" Je me suis donné bonne conscience, c'est tout. "

Cécile était libre, du moins, elle était moins entravée qu'avant. Volontairement mise au service d'Adiel van Cullen, elle avait pu commencer sa nouvelle vie et s'était même permise - une fois la permission obtenue - de repartir sur les lieux de son enfance, là où avait eu lieu l'incendie qui avait ruiné sa vie et pris celle de ses parents. Situé à la lisière du désert et des Plaines d'Aran, le village était toujours là.

Sur place, elle avait pu s'entretenir avec des habitants dont certain gardaient un souvenir d'elle. La forge, elle, n'était plus là. A la place se tenait une nouvelle maison d'habitation, et Cécile ne cherchait pas à savoir qui habitait là. Elle avait les larmes aux yeux, et se dit que c'était une mauvaise idée après tout.... elle allait repartir, mais a ce moment, un des habitants lui indiqua qu'une fête se tenait dans la cité de Kastalinn, non loin d'ici, au Logis du Chasseur, pour la fête de Noël

Noël... Cécile se souvenait de très bons moments avec ses parents, certes simples, mais avec une réelle affection et des échanges de cadeaux basiques mais symboliquement forts. Cette fois ou, par exemple, son père lui avait fabriqué un casque en modèle réduit et qu'elle avait donc joué au chevalier, au grand dam de sa mère qui tentait de l'amadouer avec diverses poupées.

Les larmes laissèrent place à un petit sourire nostalgique, et Cécile se mit en route pour Kastalinn.


Une fois dans la cité, elle constata que les festivités étaient massivement suivies : Le Logis du Chasseur était quasiment totalement occupé, et pourtant, on ne refusait pas de monde. Cécile put entrer sans problème et se joindre aux autres convives. Cependant, elle parlait peu - pas plus que nécessaire, en vérité, et semblait toujours un peu perdue dans sa nostalgie. Préférant toujours se déplacer que de rester sur place, elle changeait souvent de table, jusqu'à ce qu'elle percute une vielle dame alors qu'elle était encore perdue dans ses pensées.
Ses réflexes suffirent cependant à la rattraper avant qu'elle ne chute au sol, mais la jeune humaine était confuse.

"Oh ! J..je suis désolée. Vous allez bien ?"

"Ahh....les jeunes de nos jours... plus aucun respect pour les ainés..."

La vielle dame semblait pester par principe, quelque chose qu'elle aurait pu faire en maintes autres occasions, et cependant... sa manière de fixer Cécile montrait qu'elle pensait à moitié ce qu'elle disait, et s'en amusait de l'autre.

"Enfin ! Puisque tu es là, peux tu me faire une faveur ? J'aurais bien envie de ce chocolat chaud de Noël, mais il est fort cher et je ne peux me le permettre..."

" Ah...? Euh... eh bien je vais voir. "

Plutôt ennuyée, Cécile cherchait à se faire pardonner, mais... eh bien, le choc de découvrir que ce fameux "chocolat de noël" coutait CINQUANTE pièces fut suffisant pour la refroidir : pas étonnant que la vieille dame ne pouvait se le payer. Cécile elle-même y verserait une bonne partie de ses économies ! Tout ça pour être "bu" ? Mais qu'avait-il de spécial ??

Elle hésitait alors à payer. Pour se faire pardonner et faire une bonne action. Et pour montrer que ça y est, elle pouvait ne plus faire aussi attention à son argent qu'avant...

D'autre part, elle était tendue, la peur de se faire rattraper par une quelconque dette et de ne jamais en sortir... elle se sentait un peu défaillir.

Au bout d'une bonne quinzaine de minutes d'intense réflexion et de conflit intérieur durant lequel les gens alentours ne voyaient qu'une jeune fille adossée contre un mur en pleine réflexion, les yeux fermés, elle prit la décision d'acheter le chocolat et de l'amener à la vieille femme.

" Tenez... et joyeux Noel. Encore désolée pour tout à l'heure..."

"Merci ma petite... joyeux Noël."

La vieille dame semblait contente... et il sembla même à Cécile qu'elle lui avait fait un clin d’œil ? De plus en plus surprenant. Elle était... étrange.
Peut être n'était-ce que son imagination, mais la jeune fille avait désormais le cœur léger... et le bourse bien plus vide.

@Rowtag - @Tamel Alona - @Dame Ara - @Arhiann - @Cécile Sharentil ont participé au RP et remportent donc : Chocolat chaud de Noël : Votre Échec Critique touche quand même votre cible à hauteur de 75% de vos dégâts (n'influence pas les bonus/malus liés aux ECs).

Et pour avoir aidé la vieille dame, les joueurs perdent 50 PO mais la vieille dame leur offre par missive privée un indice concernant la Mission 6 de Kothemba.

Que la nouvelle année vous soit bénéfique !