Sval et moi avions pris la route pour Stellarae depuis Ishtar il y a de cela trois nuits. Ma rencontre avec Rowtag avait succédé à une légère dispute sur nos boussoles morales à la Digue du Fût, et sitôt rentré je lui avais présenté mes excuses à ce sujet.

Sval, le jeune humain dont je me suis lié d'amitié il y a trois mois à peine, m'a permis de transcender deux-cent ans d'existence, d'acquérir une fouge et une force que jamais ma nature de vampire ne m'aurait permis. Je lui ai dis tout cela, autour de quelques bouteilles de rhum sur la route qui nous mènerais au Désert, et bien plus encore. Je lui ai avoué comment j'étais jusqu'ici terrifié par l'idée de passer d'un simple narrateur à un véritable acteur de mon histoire, marqué par une erreur de mon passé de mercenaire ayant mené à la mort d'une de mes camarades ; mais telle est le propre de nous autres mortels, tendre toujours à dépasser notre statut pour viser au plus haut, s'élever au contact de l'autre. Mon ami Sval m'a permis tout cela, et c'était en tant que nouvel homme, désormais fier d'avoir quitté une existence de vampire confortable, que je prenais la route à ses côtés.

Et quelle route !

Le premier jour, alors que nous marchions le long des sentiers des Terres Désolées du Sud, vers le Nord, nous faisions la connaissance d'un convoi de jeunes marchands Harenniens qui proposaient de nous mener à une auberge située dans un oasis du désert où ils se rendaient eux-mêmes afin d'écouler leurs objets. Ayant du rhum et de l'herbe à offrir, nous étions vivement accueillis et nous liions presque instantanément d'amitié aux charmants personnages. La nuit tombée nous faisions halte à la frontière qui sépare les Terres Désolées du Désert, car une fois la nuit tombée les températures autrefois infernales de la contrée sableuse se muent en un froid polaire par les changements des vents. Nous mangions et buvions, chantions à la lueur du feu avant d'entamer quelques pas de danse, le tout dans un rire général induit par les effets de l'herbe elfique. Une denrée des plus conviviales à partager, disaient les sages de Sylfaën.

Le deuxième jour, nous arrivions à destination, portés par des chevaux robustes que je protégeais de la chaleur grâce à ma magie. Sval, quant à lui, avait décidé de bronzer en caleçon sur le haut de la voiture en dépit de mes avertissements et lorsque nous arrivions à l'auberge de l'oasis "Le Cactus Frivole" il vomissait tripes et repas victime d'une insolation. Nous louions une chambre, habitués à partager notre cabine sur l'Ombre des Côtes de Garzvorgh et ayant pris l'habitude de la compagnie de l'autre, et je le montais tant bien que mal avant de le laisser en compagnie de mon Grimoire chargé de lui mouiller régulièrement le front.
De mon côté, je redescendais à la salle commune et m'enjaillait avec les bardes et ménestrels, Hareniens et étrangers, désirant ardemment connaître chacune des âmes qui croisait ma route afin d'en alimenter mes récits.

Le lendemain c'était la tête légère d'une nuit agréable, mais lourde de gueule de bois, que je m'éveillais. A mes côtés, Sval continuait de maugréer des plaintes aigues bien qu'il semblait sauf, et je riais face à la couleur écarlate de ses membres. J'avais malicieusement envoyé ma Plume d'Oie Dorée le badigeonner de crème afin que lorsqu'il bronze il ne se retrouve avec le dessin d'un phallus entre les omoplates ; mission réussie, il arborait aujourd'hui un énorme pénis dans le dos. Je ne prêtais pas attention à ses jérémiades dramatiques m'intimant ses dernières volontés, car je le savais hors de danger, et lui claquait le dos afin de lui donner une raison de se plaindre avant de monter un plateau de petit-déjeuner. Pain au fromage, miel, eau (beaucoup d'eau), café et viande séchée avalés je redescendais pour me placer au bar un carnet à la main.

Dire que ce petit périple avait été le fruit d'une simple impulsion n'aurait été qu'une demi-vérité, devais-je avouer comme j'apercevais ma plume luire, cependant immobile, brochée à mon col de veste. Lorsque vous faites partie des Pirates, de l'équipage prestigieux du Kalevala qui plus est, il vous faut toujours avoir une idée derrière la tête. A moins, bien entendu, que vous soyez de ceux-là que l'ambition à déserté et dans ce cas j'en suis fort attristé.
Depuis que nous avions commencé à vendre nos substances et contrebandes, Sval avait mis au point un procédé ingénieux permettant de marquer toutes les marchandises en m'observant confectionner les encres de mes ouvrages ; il avait créé un liquide incolore dont ma Plume était recouverte et qui, à proximité de notre matériel se mettait à émettre une brillance magique. Cela permettait de retrouver les voleurs, ou de simplement retrouver tout court ce que nous perdions pendant nos longues fêtes suivies de trous noirs. Imaginez comme il est dur de retrouver un sachet de gâteaux lunaires au milieu d'un champ de bataille de corps endormis et avec une migraine carabinée ?

Récemment, quelqu'un que nous soupçonnions être de mèche avec les tribus gnomiques avait dérobé une quantité non négligeable de pure poudre Speluncienne. La raison de soupçonner un allié des petits moches était que ceux-ci nous avaient contacté un peu plus tôt pour acquérir le lot, mais un investisseur anonyme de Spelunca avait finalement proposé plus et le marché était tombé à l'eau.
La date de l'échange était fixée pour dans une semaine précisément, et je ne désirais pas du tout me retrouver à expliquer à un vampire cocaïnomane que sa came avait été dérobée. Au mieux nous serions tués, au pire nous finirions à servir pour l'éternité ceux qui savaient si bien changer les vivants en goules.

Je tournais la tête, et apercevais une femme aux traits virils franchir la porte de l'auberge en rabattant sa capuche sur la tête. Suspect.
Je lâchais mon carnet, et une pièce d'or sur le comptoir, et décidais de la prendre en filature. La plume brillait plus intensément. Bingo ! Nous avions théoriser que nous trouverions à Stellarae quelqu'un qui sache nous renseigner, mais tomber plus tôt encore sur le fruit de notre voyage était toujours meilleur, et si je pouvais me charger de recouvrer la cargaison sans déranger mon ami malade ce serait tout bénéfice. Il me devrait un sacré paquet de bières.

Dehors, la femme s'apprêtait à enfourcher son cheval. D'un coup de main, j'employais ma télékinésie à la faire chuter et la plaquais fermement au sol. 

- Fuir quelqu'un à qui vous avez dérobé quelque chose n'est jamais très malin si vous comptez vous échapper discrètement. Pensez à créer une diversion la prochaine fois. Où est la came ?

Ma magie la plaquait au sol, et je ne détectais chez elle aucune aptitude qui lui permette de m'échapper, après avoir gigoté comme un ver elle pestait et lâchait d'un ton acerbe.

- C'est bon, ils payent pas si bien que ça les crottes de toute façon. Leur campement se trouve un peu plus loin vers l'Ouest, quand tu aperçois Stellarae, tu peux pas les louper, ils sont petits puants et moches. Fais-toi plaisir.

Je relâchais ma captive, sans néanmoins la prévenir que la prochaine fois qu'elle viendrait piocher dans notre entrepôt Ishtarien sur les docks elle ne reverrait plus jamais ses jolis doigts droits à nouveau. Puis, très satisfait je retournais prendre ma bière et profiter encore un peu de la matinée avant d'entamer mon périple vers le campement des gnomes.

- Une bière et de l'or à qui m'accompagne récupérer une marchandise dans un camp de gnomes plus loin vers Stellaraë à même pas une demi-heure.

Je connaissais l'idiotie de mes ennemis, mais je refusais de les sous-estimer, et quand bien même de la compagnie m'était toujours agréable.

Soren était en route, à l'arrière de sa calèche diriger par un Cocher aux allures de pochtron et en compagnie de quelques autres voyageurs. Notamment un couple et un vieil homme luttant à tous les instants contre la chaleur insupportable du désert. Alors que tous le monde se montrait bien calme et faisait le moins de mouvement possible pour pouvoir supporter la chaleur, Soren était infatigable. Il ne voyait plus le désert depuis les remparts de Stellerae. Il était littéralement dans le désert et le voyait juste à côté de lui. Le premier paysage d'une grande série dans sa grande aventure peut t-on dire. Et puis, la chaleur était forte c'est vrai mais il était habitué. Il aurait naturellement beaucoup plus de mal à gérer un grand froid qu'un grand chaud par exemple. Et puis, il avait déjà naturellement une peau assez sombre. Il ne risquait pas vraiment de bronzer à trop s'exposer au Soleil, mais qu'il ne soit pas immunisé à une bonne insolation.

Cependant, voyager de jour avait des avantages comme des inconvénients. Les inconvénients survinrent assez rapidement au bout d'une petite heure de route seulement lorsque l'homme du couple qui l'accompagnait dans la première partie de son périple se mit à se plaindre au près du Cocher de l'état de sa femme qui semblait vivre difficilement ce voyage sous une température inhumaine. Compréhensible il faut dire. Quoi qu'il en soit après avoir négocier avec le Cocher, celui-ci décida de s'arrêter à une auberge tout près d'un oasis. Un endroit connu des voyageurs du coin, juste de quoi faire une pause avant de repartir de plus belle. Le désert s'étalait encore sur de nombreux lieux, la traversée était loin d'être finie. La calèche changea légèrement de direction pour faire un petit détour vers cet oasis au milieu de cet océan aride donc. Une demi-heure plus tard, la calèche arriva à destination et s'arrêta un moment à l'auberge. Tous le monde prit une petite pause à l'ombre e dans un endroit convivial. Trop peut être, ce dira Soren en apercevant le Cocher s'installer à une table avec ce qui ressemble à des habitués, en ouvrant une bouteille d'un alcool qu'il ne connaissait pas mais qui avait l'air d'être particulièrement fort. Il le savait, l'arrêt durerait plus longtemps que prévu. Qu'à cela ne tienne, le petit voleur s'écarta de son coté en entrant à l'intérieur de l'auberge et en saluant les tenanciers qui l'accueillait chaleureusement à peine le pas de la porte passé.

Il se mit à sourire tout naturellement en voyant l'ambiance chaleureuse de l'endroit. Des amis rigolant à une table, des voyageurs quelconques partageant un bon repas de l'autre. Et puis de la musique. De la musique et quelques personnes assez éméchés pour se mettre à danser tout en faisant au moins autant de bruit que les musiciens par leurs aboiements. Et Soren lui, il adorait s'amuser. Et la musique aussi. Mais surtout s'amuser. Il s'apprêtait à se joindre à une bande d'amis qui semblait malgré tout avoir un petit coup dans le nez, lorsque le bruit d'une personne faisant une chute assez sévère de son canasson l'interpella. Il tourna instinctivement le regard vers l'extérieur de l'auberge en se collant au pas de la porte et passant seulement ses deux petits yeux pour voir clairement ce qu'il pouvait bien se passer dehors.

Et quelle ne fut pas sa surprise, lorsque d'un simple coup d'œil il tomba sur un homme maintenant une femme contre le sol sans même... un seul contact physique. De la magie ? C'était évident, mais Soren n'était pas très coutumier de ce genre de pratique. Bien que cela soit en réalité une utilisation assez "simpliste", ça n'en restait pas moins impressionnant pour les yeux d'un garçon qui n'y connait rien. Donc il resta là, pendant quelques longues secondes à observer la scène et à essayer de décrypter la lointaine conversation que Ziggy et la femme pouvait avoir à ce moment. Il posa d'ailleurs son regard sur l'homme maitrisant une certaine magie de télékinésie, détaillant en silence le personnage, ses habits, ses manières.

- Une bière et de l'or à qui m'accompagne récupérer une marchandise dans un camp de gnomes plus loin vers Stellaraë à même pas une demi-heure.

Suite à ça, il percuta un peu plus le sujet de la conversation des deux personnages juste avant. Une affaire louche comme il en voyait par dizaine à la journée à Stellerae. Une affaire louche, mais un bon moyen de rembourser l'argent dépensé pour la calèche et le début de son voyage. Il n'y a pas de mauvaises opportunités pour un opportunistes, n'est-ce pas ? Elles sont toutes bonnes à prendre si on sait comment les appréhender. Il sortit enfin de sa cachette en sortant à l'extérieur de l'auberge pour se rapprocher de l'homme en question avant de s'adosser à un mur tout près. Son large poncho cachant habilement son equipement et ses biens sur lui.

- De l'or, combien exactement ? Paye moi un bon repas à la place de la bière et je t'accompagne. Je suis chaud.

L'or l'intéressait beaucoup, la bière beaucoup moins. Troqué un bon repas à la place d'une bière ? Ou comment faire des économies facilement. Il n'y a pas de petit bénéfice dans la vie comme il n'y a pas de petites économies n'est-ce pas ? Au fait, c'était quoi le boulot déjà ? Boff ça devait pas être très important, il y a un bon repas et de l'or à la clé.

- Il est convenable pour un jeune garçon de savoir dans quelle quête secondaire il met les pieds. Bien entendu, cela ne tient qu'au fait que ledit gentilhomme n'ait pas déjà trempé dans les magouilles, dans les deux cas ta réponse me convient parfaitement. Nous partagerons tout l'or que l'on trouvera sur... place, si je me fais comprendre. Ziggy Zolero, membre de l'Ombre des Côtes et dramaturge, tout le plaisir est pour moi.

Adossé à mon tour contre le mur, près d'une fontaine pleine de poussière mélangée à une eau autrefois claire, sans doute à cause dus sable aéroporté, je lui décochais un sourire amusé avant de lui tendre la main. Un gamin. Son poncho et son ton assuré ne suffisaient pas à me dissimuler son âge, et l'espace d'un instant, je me disais que je ferais bien de décliner son aide tant n'importe quelle activité impliquant un possible affrontement pouvait tourner au vinaigre et impliquer un tragique destin pour lui. Oh, pas la mort, non, pas contre des gnomes. Mais ce ne serait pas le premier à se briser un genoux, perdre la vision, ou tout simplement une main.

Comme il l'avait laisser entendre par une absence de curiosité concernant le travail que j'avais soumis à la Taverne, preuve d'une certaine accoutumance aux tâches douteuses, je le devinais au mieux voleur, au pire quelque coupe-jarret orphelin. Ce n'était pas si extraordinaire que ça dans un monde certes plein de fées et licornes, mais surtout en proie à la guerre. D'un geste de la tête je l'invitait à me suivre, car dehors le soleil était un disque de plomb, dur et lancinant, et m'installait à une table au plus loin des regards et oreilles du coin.
Puis je clignais de l'oeil à la jolie serveuse en lui commandant des œufs durs, du poulet, et deux pichets d'eau de cactus (une spécialité locale, on va goûter ça).

Avant que n'arrive notre repas, enfin je me forçais surtout à manger pour ne pas laisser le mystérieux garçon le faire seul, je lui lâchais sans le lâcher des yeux:

- Je vais être honnête il s'agit de récupérer une cargaison de contrebande qui nous a été dérobée, à mes associés et moi. On attendra que le soleil se couche pour partir. Est-ce que cela te dérange, petit ?

S'il répondait par la négative j'en serais bien déçu, car il y avait quelque chose chez ce gars qui me rappelait mes débuts, il y a de cela deux siècles, où j'avais arpenté Stellarae en ayant (très capricieusement) fugué de chez moi. La bourgeoisie du clan Zolero m'ayant lassée, j'avais convoité une vie d'aventure et de subversion. Résultat ; j'avais fini dans des cachots jusqu'à ce qu'un mécène assez fou pour croire en moi m'en extirpe.
Donc, si je pouvais aider un petit gus à faire ses premiers pas dans le monde tant mieux. Je demeurais néanmoins tout à fait lucide, sachant que chaque nouveau roublard dans ce territoire pourrait devenir un potentiel concurrent, ou pire, aller aux griffes de la sinistre Congrégation. Enfin bon, je m'en foutais un peu, j'y réfléchirais demain.

- Oh voilà notre collation ! Chouette !

Soren accompagne Ziggy jusqu'à l'intérieur de l'auberge où ils prennent une table à l'écart des regards donc. Malgré sa précédente intervention, il se fera ironiquement un peu plus discret maintenant qu'il avait attiré l'attention du dramaturge. Au final, il ne sait pas du tout à qui il a à faire ni dans quoi il s'embarque exactement. Mais une chose est sûr pour lui, il avait besoin d'argent. Il a toujours besoin d'argent. Et puis, c'était pas non plus son genre de rester cloitrer dans sa chambre à rien faire en attendant que sa calèche reprenne la route. Il comptait bien optimisé son temps, c'était l'objectif.

Néanmoins, le pirate semblait avoir dit quelque chose qui attira immédiatement son attention. La notion de l'Ombre des Côtés. Curieusement, il en avait déjà entendu parler et pour sûr c'était forcément lors de sa rencontre avec Charlotte, une autre pirate qui fut de passage à Stellerae. Comme quoi, c'est en plein milieu du désert qu'il rencontra un autre pirate. Le désert est vaste, mais le monde semble pourtant bien petit. Il venait de se faire au moins une petite idée de quel genre de personne il avait à faire. Il a l'habitude de se montrer méfiant et de n'accorder sa confiance à personne. C'est aussi grâce à cet état d'esprit qu'il est encore en vie aujourd'hui.

Quoi qu'il en soit, il était prêt à tous pour une bourse d'or. Alors, le voilà assit à une table avec un malfrat venu du Sud. Les grands esprits se rencontrent. Au passage, il remerciera la serveuse avec un petit sourire aux lèvres lorsqu'elle s'éloigna avec la commande des deux escrocs. Ne montrant pas spécialement le même intérêt envers elle que Ziggy, honnêtement là tout de suite Soren pensait déjà à son repas généreusement offert par son nouvel associé du moment. Alors, il écouta attentivement ce que celui-ci avait à lui dire :

- Je vais être honnête il s'agit de récupérer une cargaison de contrebande qui nous a été dérobée, à mes associés et moi. On attendra que le soleil se couche pour partir. Est-ce que cela te dérange, petit ?

Soren eut une petite réaction, comme s'il haussait légèrement les sourcils et laissait s'échapper un petit "tchip" de sa bouche à la notion du mot "petit" avant de secouer négativement la tête et de répondre avec une certaine assurance improvisée :

- Soren. Appelle-moi Soren. Alors, comme ça t'es un pirate ? Un pirate qui fait de la magie en plus. C'est deux fois plus cool. Tu viens de Ishtar ? Tu connais d'autres pirates ? Faut être sacrément perché pour venir se perdre dans ce désert merdique de son plein gré. Ou alors cette cargaison est sacrément importante, hein ? Non, ça ne me dérange pas tant que je touche quelque chose d'intéressant. Je suis partant pour aller la récupérer. Et qui est en possession de la cargaison actuellement ? A qui on a à faire ?

Soren dans toute sa splendeur, enchaînant les questions sans laisser le temps à son interlocuteur de répondre. Il lève finalement les yeux vers la serveuse apportant certainement leur dernier repas avant que les choses sérieuses ne commencent. Il ne se fera pas prier et commença à entamer son repas avec autant de manière que l'on peut en attendre de la part d'un gamin qui a toujours vécu dans la rue. Sautant sur la nourriture à peine déposer sur la table et visiblement il ne comptait pas laisser de reste. Après s'être salit un peu les mains, il leva de nouveau le regard vers Ziggy avant de s'adresser à lui avec la moitié de la bouche pleine.

- Merci pour le repas, t'es plutôt cool comme gars. Au fait, c'est quoi un dramaturge ?

Le dénommé Soren n'aimait pas qu'on fasse allusion à son jeune âge, constatais-je alors que j'allais reprendre mon appellation, mais celui-ci avait déjà enchaîné avec un torrent de questions plus agité que les Mers Maudites. Je me ravisais donc, et le regardais en pinçant légèrement les lèvres, au bord de l'éclat de rire. Je luttais contre ce qui embrasait mes joues, grattait ma gorge, innocent fou rire face à autant d'entrain, et plissais les yeux en une mine amusée.

Le silence retombait momentanément lorsque notre encas était servi, et à nouveau le comportement de Soren m'amusait beaucoup, mes parents l'auraient surement repris pour des raisons aussi diverses que variées, mais personnellement j'aimais les caractères n'obéissant qu'à leurs appétits, et en cela le jeune garçon excellait.

- Merci pour le repas, t'es plutôt cool comme gars. Au fait, c'est quoi un dramaturge ?

Il faudrait que je lui explique que considérer un homme par rapport à ce qu'il a à lui offrir pouvait s'avérer un écueil potentiellement dangereux. J'ai connu des assassins experts en l'empoisonnement qui auraient soudoyé la serveuse au préalable juste pour le détrousser de ses maigres possessions, ou des pirates qui l'auraient gavé jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable de bouger pour les mêmes desseins. Ah, l'innocence de la jeunesse.

D'un sourire, je buvais une rasade d'eau, cueillait un œuf que je salais doucement, et le gobait tout entier, puis lui répondais :

- Par où commencer, Soren ? Je suis en effet un pirate d'Ishtar, ma famille est de là-bas. Je te rejoins sur ton opinion concernant ce Désert, il est trop dense et peu accueillant des races non habituées à ses conditions pour être intéressant en temps normal bien que somptueux. La cargaison nous a été volée par des gnomes, enfin par l'un de leur agent que tu m'as vu... questionner... dehors. Il est important que nous récupérions cette cargaison car elle a déjà été achetée et doit être livrée dans les délais, tous les Pirates ne sont pas de fieffés forbans dont l'opportunisme prime, certains d'entre nous aiment à véhiculer une image de professionnalisme et d'efficacité. Notre équipage se spécialise dans la contrebande rapide, discrète, et garantie.

J'essayais de me rappeler chacune de ses questions, et malgré mon habitude des mots et syntaxes élaborées, je dois avouer que je peinais à me souvenir de toutes les interrogations.

- Un dramaturge c'est un escroc qui vend des histoires en plusieurs tomes afin d'en tirer le plus de profit et l'amour d'un public. Bon, et qu'est-ce qui amène un jeune humain aussi... curieux... dans ces contrées alors ?

Je lui clignais de l'oeil à la description de mes activités littéraires, et posais mon verre sur la table afin de me servir un nouveau jus de cactus. C'était vachement bon ce truc là. Je notais tout de même son aspect général et son amour de l'or, il grandirait en un bandit formidable à n'en point douter. Tant qu'il se garderait de périr sous ses impulsions fougueuses, cela va sans dire. "La curiosité a tué le chat" dit le dicton d'Ishtar.

- Tu vends des histoires ? Et il y a des gens qui achètent ? Oh les cons. ça rapporte bien ? Moi aussi je veux être dramaturge. J'suis super fort pour raconter des histoires ! Qu'est-ce qui m'amène dans le désert ? La richesse et l'aventure, héhé !

Dit-il, bafouillant à moitié puisqu'il tente visiblement de parler et de manger en même temps. Deux choses pas vraiment compatible évidemment. Après avoir croqué à pleines dents dans un morceau de blanc de poulet qui attendait sagement dans son assiette, il reprit :

- J'viens de Stellerae moi. Stellerae c'est chez moi. Enfin c'était quoi. Il fait chaud, trop d'après les gens mais moi je trouve pas. Tu trouves toi ? J'sais pas. Et puis les filles sont sacrément mignonnes par chez moi, ça ouais ! Mais j'en ai eu marre, alors je suis parti. C'est la première fois que je m'éloigne autant de la ville. J'ai envie de voyager et de voir le monde. Quitter la misère des bas fonds par mes propres moyens. J'ai entendu pleins d'histoires sur le monde, maintenant je veux tous voir de mes propres yeux ! Et puis devenir riche aussi, vivre confortablement. Comme le roi ! Tu vois ? Le roi de Stellerae, tu l'as déjà vu ? Moi non plus. Il vient jamais dans les bas fonds de la ville, ça non. Bien trop sale pour son altesse ! Enfin bref, on dit qu'il est riche ! Logique, c'est un roi non ?

Il posa son coude sur la table et sa tête sur sa paume de main ouverte qui la tenait simplement. Il affichait une mine songeuse tout en racontant un peu tout ce qui lui passait par la tête en l'instant. Soren était bavard, mais ça Ziggy l'avait sûrement bien compris. Mais un bavard qui a un minimum d'expérience dans le sous-monde du crime et des petits délits. Notre petit voleur sait généralement quand sortir sa langue et quand la garder soigneusement dans sa bouche avant de dire une connerie.

- Hm. Je devrais peut-être essayé de cambrioler le roi maintenant que j'y pense. Il a de l'argent lui non ? Pourquoi personne n'a jamais essayé ? Tss. Moi j'serais le premier à le faire.

Il acquiesce, réfléchissant sérieusement à sa petite idée suicidaire avant de relativement vite passer à autre chose, heureusement d'ailleurs. Quoi que. Et pourquoi pas ? Audacieux est un mot qui représente aussi très bien Soren. Peut être un peu trop pour son propre bien. Mais le coffre fort du Roi attendra au moins quelques temps avant d'être sérieusement menacer.

- Bref. Je suis parti de Stellerae il y a peu, avec le pochtron là-bas qui me sert de cocher. Je voyage vers le Sud. Vers Ishtar plus précisément. Pour être riche. Et voir la mer ! T'as déjà vu la mer ?! J'ai attendu des années de la voir, j'ai trop hâte ! Mais j'ai attendu encore plus longtemps pour devenir riche. Donc c'est ça le plan. Devenir riche. Ouais, ça c'est un bon plan. Et j'ai déjà rencontré des collègues à toi à Stellerae. Des pirates de passages visiblement qui m'ont longuement parler de Ishtar et de... perspectives de richesse. Ni une ni deux, j'étais déjà prêt à partir ! D'ailleurs, qu'est-ce que vous avez tous à vous perdre au milieu du désert, vous les pirates ? Il vous manque une case à Ishtar.

Je restais à examiner un moment mon interlocuteur à la fin d'une nouvelle rafale auditive, cette fois bien plus dense et inquisitrice que la dernière. En y réfléchissant, il serait plutôt sociologique d'attribuer ses manière à ses origines; de toute évidence la vie de bandit des bas-quartiers de Soren l'avaient accoutumé à un rythme rapide, à la manière des larcins éclair aux échoppes, mais tout de même, viser le Roi lui-même ne manquait pas d'air.
J'appréciais un homme ambitieux, tant que cela ne relevait pas de la folie, comme ici. D'ailleurs, comme la serveuse passait de nouveau mais cette fois en direction d'une autre tablée, elle gloussait à l'entendre parler de cambrioler la Couronne. Je lui rendais son sourire, accompagné d'un clin d'œil et demeurait plutôt content à la voir rougir de la sorte.

Tandis qu'il enchaînait sa troisième tirade, et que j'en profitais pour me servir cette fois un alcool qui permettrait à mes tympans de suivre la danse endiablée que Soren entamait avec mon ouïe -pas que cela me dérange, Dùralas manquait cruellement de cette fougue naïve- j'étais ramené à l'écouter avec le plus grand sérieux lorsqu'il évoquait mes "collègues".

- Oh ! Qui as-tu donc croisé ? Le nain aux airs absents et fatigués, ou Charlotte et son équipage ? Peut-être était-ce même Kidd, Le Kidd, on ne le voit plus très souvent. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne chose qu'un homme sache ce qu'il désire. Les rois meurent, les épées rouillent, mais l'or est éternel.

Venant d'un fils de Chevalier et d'une artiste réputée, son manoir et ses terres en attestaient, je concevait après coup l'ironie de mes paroles, mais me décidait à lui répondre avant qu'il n'entame une nouvelle série de questions qui aurait raison de mon suivi de la conversation.

- Comme je te l'ai expliqué, il s'agit avant tout de retrouver la cargaison dérobée en ce qui nous concerne. Bien entendu, cartographier Dùralas est également un excellent moyen d'établir des routes alternatives pour la contrebande, surtout aussi proche du cœur de la civilisation humaine et loin de notre ville d'Ishtar. Cela pourrait faire toute la différence entre les équipages prospères et ceux voués à l'échec. Le crime est un art, au même titre que la littérature ou la poésie, et il se doit d'être travaillé. Ha la mer, oui, je la connais depuis petit, ayant été élevé à Ishtar. Il n'y a pas de maîtresse plus belle et psychotique; certains jours il semblerait que l'on regarde une immensité poétique, toute de saphirs et cristal, le suivant, elle gronde et fracasse quiconque tenterait de l'explorer... Vraiment, tu ne seras pas déçu du paysage côtier. Le Sud est la plus belle région de ce pays.

Puis je concluais, en terminant mon verre de bière.

- Alors, Soren, comment t'y prendrais-tu pour dérober un kilo de poudre Speluncienne dans un campement ennemi ?

Soren finira son repas avec une rapidité déconcertante, aussi rapide que tout ce qu'il fait dans la vie de tous les jours d'ailleurs. La fougue de la jeunesse et d'un garçon qui n'a jamais eu le temps de se reposer sur ses acquis. Et tout aussi rapidement, il emboitera de nouveau la conversation avec Ziggy :

- Ouais ! Charlotte et son équipage ! Enfin surtout Charlotte à vrai dire. Une rencontre un peu par hasard  qui aurait pu mal tourner d'ailleurs ! Pour elle évidemment, héhé. J'ai vaguement aperçu une partie de son équipage mais sans plus. J'ai vu l'homme poisson ! Tu le crois ça ? Un homme poisson, un vrai ! J'avais jamais vu d'hybride comme lui avant, surtout pas à Stellerae. Tu t'entends bien avec Charlotte ? Moi je la trouve cool. Du coup je compte aller la voir une fois à Ishtar. Il y a moyen de s'en mettre plein les poches surtout. L'or est éternel, comme tu dis !

Soren ne faisait pas trop attention aux quelques regards que pouvaient s'échanger Ziggy et la serveuse. Peut-être encore un peu naïf de ce côté-là. Il n'avait pas non plus peur que ses paroles atteignent le Roi en personne et puis quoi encore ? C'est pas comme si les inepties d'un garçon somme tout banal pouvait l'intéressé de toute façon. Quoi qu'il en soit, il continua de discuter assez librement avec son nouvel associé jusqu'à que celui-ci attire rapidement son intention en lui parlant un peu plus de la mer dont il a tant rêvé. Comme à chaque fois, ses yeux s'illuminaient et il arrêta subitement de parler. Assez rare pour être souligné. Préférant écouter sagement, dévorant chaque détail. D'un ton plus calme et posé, il ajoutera simplement cette petite phrase à la place d'un long monologue :

- T'as sacrément de la chance d'être né dans le Sud. J'aurais aimé naître à Ishtar moi.

Il se mit à réfléchir. Perdu dans ses songes. A tous et rien en réalité. A Stellerae, Ishtar et la mer. Sa traversée dans le désert et globalement la route qu'il empruntera pour avancer dans la vie à partir de maintenant.

- Alors, Soren, comment t'y prendrais-tu pour dérober un kilo de poudre Speluncienne dans un campement ennemi ?

Réveiller et ramener sur terre par Ziggy, il lève le regard vers lui en affichant un petit rictus en coin de ses lèvres. Réfléchissant quelques instants à la question avant de répondre une nouvelle fois.

- C'est simple, on entre discrètement, on prend ce qu'on a à prendre et on se casse sans se faire repérer. Un jeu d'enfants, j'ai l'habitude. On sera déjà loin avant qu'ils se rendent compte de quoi que ce soit. Ils sont pas très futés de toutes façons. Et si on se fait repérer, bah plan B façon Soren !

Il avait depuis quelques secondes glisser discrètement sa main sous son poncho. Il y dégainera une belle dague de bonne manufacture qu'il plantera dans un coin de la table en bois.

- La bagarre ! C'était stylé hein ? J'ai toujours voulu faire ça. Dit-il en essayant de retenir un petit rire amusé.

Si l'évocation d'un possible casse dans les coffres du Roi Stellaroi avait pu me faire sourire gentiment, comme lorsque votre chaton casse un bibelot en réalisant ses premières acrobaties, la dague avec laquelle Soren jouait tout d'un coup me fit porter une main devant ma bouche tandis que je l'observais avec deux yeux ronds.

Fut un temps où j'étais un mercenaire, un magicien au service d'un groupe de coupe-jarrets glorifiés, mais il me semblait à présent que cette temporalité là, celle du passé, s'inscrivait dans un registre de l'ordre du révolu.
Mes maîtres en matières de criminalité et autres entourloupes m'avaient toujours appris que bien que ce monde là, ces organisations souterraines de contrebande, narcotrafic et meurtres, sont communément acceptées dans la réalité des choses ; aucune société n'existe sans projeter assez d'ombres pour y permettre d'exister à divers individus plus ou moins louches, néanmoins, il est assez imprudent de révéler un objet tranchant dans quelque lieu public qu'il soit. Car si l'on reconnait l'existence forcée de ce monde de banditisme, on tolère moins son expression directe dans le quotidien. Les gens sont bien vite gênés par un énergumène qui exhibe sa marchandise volée. Ou sa dague, en l'occurrence.

Rapidement, je regagnais un sourire compatissant et lui intimait, comme la serveuse qui quelques minutes auparavant semblait prête à m'épouser de ses yeux d'azure avait à présent des ongles et des becs dans l'expression face à mon bien insensé convive :

- Veux-tu bien ranger ça ? Nous demeurons sur les terres de Sa Majesté, et je crois que les forces des Gardiens patrouillent un peu partout ici, ce n'est pas vraiment l'heure ni l'endroit pour jouer avec ce couteau. Aussi beau soit-il ; tu auras bientôt l'opportunité d'en faire un usage justifié.

Puis je terminais mon jus de cactus, en réfléchissant à la suite des opérations :

- Tu as donc rencontré Charlotte. Vous vous ressemblez tous les deux, un nouvel âge de la piraterie semble être sur le point de se lever, voyons donc ce qu'il vaut. Dans les écuries, dehors, se trouvent deux juments, l'une est à moi, l'autre à la femme que tu as vu dehors avec moi et je le la lui ai gentiment emprunté en punition pour le vol qu'elle a commis. Termine ton repas, et mettons en route, le crépuscule sera l'heure idéale, le jour est trop chaud en Harena et la nuit bien trop froide.

Je lui lançais un sourire poli et décrochait ma Plume d'Oie Dorée de mon col pour inscrire rapidement une glyphe sur le banc, à mes côtés, des inscriptions qui émirent une légère lueur mon Livre de Guthemberg émergeait. Je m'en saisissais et lui ordonnait :

- Guthemberg, voici Soren, c'est un jeune homme ami de Charlotte, te souviens-tu d'elle ? Sois gentil, il nous accompagnera récupérer la cargaison que nous avons perdue.
- Ohohoh Charloooootte... un vrai bonhomme ! Bah dis donc, c'est un puit sans fin c'tenfant terrible, il bouffe comme une mule affamée... t'es sur qu'on a pas perdu de l'argent avec ce festin ??? Hohoho j'rigole Soren, moi c'est Guthemberg, j'suis le bouquin magique de ce zigoto, il s'rait rien sans moi.

Sans même y faire attention j'avais soupiré et fermé les yeux devant la nonchalance de mon objet magique. N'avait-il rien appris des bonnes manières à me fréquenter depuis deux centenaires ?
Il m'arrachait néanmoins un petit rire, car il fallait reconnaître qu'il avait un certain comique de situation.

Guthemberg et moi-même suivions le jeune Soren, et je notais avec joie son entrain à partir au combat. La célérité et l'aplomb étaient deux qualités fort appréciables chez les brigands, et bien que j'en manquais, je savais l'apprécier chez autrui.

Guthemberg, visiblement flatté par l'attention que lui portait Soren, entreprenait de lui raconter son vécu dès l'instant où nous quittions la table jusqu'à ce que j'enfourchais ma jument.

- Ohohoh enfin un ami de Zerolero qui reconnait les belles choses quand il les voit. C'est vrai, c'est vrai, je suis un livre magique, mais n'ais crainte jeune humain je me considère comme ton égal ! J'en ai vu des choses, des monstres, des quêtes épiques, et même... il chuchotait Ziggy en train de faire ca...

Les yeux exorbités et la mine rougeoyante je me retournais promptement pour le refermer d'une main et le boucler à l'aide de sa chaîne en or de l'autre. Ma plume, jusque là sagement brochée à ma veste, émit un semblant de rire. Au moins elle ne parlait jamais pour ne rien dire. Non mais franchement, vous animez un objet, le supportez pendant des siècles, et il raconte au premier venu qu'il vous observe aux latrines !?
La mine renfrognée, j'indiquais à Soren de me suivre comme j'entamais le trot. Très vite à vive allure, les dunes et les... dunes, en fait, il y a pas vraiment autre chose en Harena, défilaient sous nous yeux comme on approchait du campement.

Au bout d'une bonne heure de route, j'apercevais quelques petites tentes et un feu de camp allumé. Le temps de sonder les lieux à l'aide d'un sortilège d'amplification visuelle, je détectais les laiderons miniature qui m'avaient subtiliser la coke.

Descendant de ma monture, je lui glissais ma gourde dans la bouche avant de l'attacher à un poteau rocheux que j'érigeais à l'aide de télékinésie. Puis je me tournais vers mon plus récent allié pour l'inviter à faire de même.
J'allais demander à Soren une approche furtive et une dérobade éclair, lorsque je vis dans leur campement des chiens à la mine maladive, usée, et à la corpulence anguleuse. En cages, les bêtes aboyaient péniblement pour leur pitance, et mon sang ne fit qu'un tour.

- Les enfoirés sont aussi des braconniers... changement de plan, le Stellarois. On entre, on tabasse chacun de ces tristes sires jusqu'à ce qu'ils oublient leur identité et on ouvre la cage des chiens en partant. S'ils ont affamé leurs bêtes ils trouveront châtiment à se trouver inconscient auprès de molosses, s'ils échappent à la mort ils auront perdu tout revenu et crédit auprès de leurs employeurs. Que du bénéf. T'es prêt ?

J'étais d'habitude un pacifiste, mais un pacifiste qui gère mal sa colère en est un mauvais.

Vitesse joueurs : 900

Ziggy Zolero : 1915
aura : 200
Vitesse : 337
Dégâts : 598
*Boucle d'oreille gauche de Sire Ümmen : Les personnages ennemis de sexe masculin perdent tous 20%/stats au début du combat ; pour les monstres, sont concernés ceux qui ont un nom de genre masculin
*Ensorceleur : Annule une capacité par adversaire
*Livre de Guthemberg

• Tour 1 : Bouclier : Octroie une aura exaltée de 200.
  
• Tour 2 :Protection : Immunise de tout malus pendant ce tour uniquement, comprenant le contre des ensorceleurs.
  
• Tour 3 : Tir des arcanes : Envoie un projectile magique sur tous les ennemis, leur infligeant 10% de leur vie maximale. Détruit instantanément les invocations à moins de 500 de vitalité.
  
• Tour 4 : Soin : Octroie une régénération de 20% de la vie maximale.
  
• Tour 5 : Racine : Diminue de 10% la vitesse maximale des ennemis.
  
• Tour 6 : Retour au tour 1.
  

*Rapidité : Peut lancer 2 dés contre les Gnomes

Soreno : 1470
Vitesse : 563
Dégâts : 527
*Rapidité : Peut lancer 2 dés contre les Gnomes



Vitesse des affreux Gnomes : 720

Roi Gnome : 1080
Vitesse : 360
Dégâts : 450
*Soigneur : Chef de bande : Invoque au moins un gnome sorcier et 2 gnomes par adversaire. Un ensorceleur peur bloquer l'arrivée de deux gnomes (4 avec la spé). De plus, chaque gnome (sauf le sorcier) gagne 50 de dégâts / tour tant que le roi est en vie. [Annulation d'un Gnome et d'un Gnome Sorcier]
*Butin : Une bourse de 10 x le niveau du joueur (maximum 140po) OU Lance cristallisée (220, v-72) OU Faux terne (290, v-94) OU Rug'bis Masse (386, v-125).

Gnome Sorcier : 450
Vitesse : 225
Dégâts : 450
*Sorcier : Le gnome sorcier utilise le dé mage, mais divise ses effets par 2 (or coup réussi).
*Butin : Une bourse de 5 x le niveau du joueur (maximum 80po) OU Une gemme magique (Topaze, Lapis-Lazuli, Opale, Émeraude, Rubis, Saphir).

Gnome : 45
Vitesse : 45
Dégâts : 23

Gnome : 45
Vitesse : 45
Dégâts : 23

Gnome : 45
Vitesse : 45
Dégâts : 23

Le membre 'Ziggy Zolero' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Humain' :

Le membre 'Soren' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Humain' :

Roi Gnome attaque Ziggy et lui brise son aura.
Gnomes A et B attaquent Ziggy à 46 dégâts.
Sorcier Gnome et Gnome C attaquent Soren à 473 dégâts.




Vitesse joueurs : 900

Ziggy Zolero : 1869
aura : 0
Vitesse : 337
Dégâts : 598
*Boucle d'oreille gauche de Sire Ümmen : Les personnages ennemis de sexe masculin perdent tous 20%/stats au début du combat ; pour les monstres, sont concernés ceux qui ont un nom de genre masculin
*Ensorceleur : Annule une capacité par adversaire
*Livre de Guthemberg

• Tour 1 : Bouclier : Octroie une aura exaltée de 200.
  
• Tour 2 : Protection : Immunise de tout malus pendant ce tour uniquement, comprenant le contre des ensorceleurs.
  
• Tour 3 : Tir des arcanes : Envoie un projectile magique sur tous les ennemis, leur infligeant 10% de leur vie maximale. Détruit instantanément les invocations à moins de 500 de vitalité.
  
• Tour 4 : Soin : Octroie une régénération de 20% de la vie maximale.
  
• Tour 5 : Racine : Diminue de 10% la vitesse maximale des ennemis.
  
• Tour 6 : Retour au tour 1.
  

*Rapidité : Peut lancer 2 dés contre les Gnomes

Soreno : 997
Vitesse : 563
Dégâts : 527
*Rapidité : Peut lancer 2 dés contre les Gnomes



Vitesse des affreux Gnomes : 720

Roi Gnome : 1080
Vitesse : 360
Dégâts : 450
*Soigneur : Chef de bande : Invoque au moins un gnome sorcier et 2 gnomes par adversaire. Un ensorceleur peur bloquer l'arrivée de deux gnomes (4 avec la spé). De plus, chaque gnome (sauf le sorcier) gagne 50 de dégâts / tour tant que le roi est en vie. [Annulation d'un Gnome et d'un Gnome Sorcier]
*Butin : Une bourse de 10 x le niveau du joueur (maximum 140po) OU Lance cristallisée (220, v-72) OU Faux terne (290, v-94) OU Rug'bis Masse (386, v-125).

Gnome Sorcier : 450
Vitesse : 225
Dégâts : 450
*Sorcier : Le gnome sorcier utilise le dé mage, mais divise ses effets par 2 (or coup réussi).
*Butin : Une bourse de 5 x le niveau du joueur (maximum 80po) OU Une gemme magique (Topaze, Lapis-Lazuli, Opale, Émeraude, Rubis, Saphir).

Gnome : 45
Vitesse : 45
Dégâts : 73 (+50/tour)

Gnome : 45
Vitesse : 45
Dégâts : 73 (+50/tour)

Gnome : 45
Vitesse : 45
Dégâts : 73 (+50/tour)

Notre offensive avait, il fallait être honnête, été une véritable catastrophe ; je n'étais pas un guerrier, et Soren semblait trop jeune pour être rompu aux arts et finesses du combat. Un duo qui avait manifesté toute son inexpérience, et comme je voyais courir tout autour de moi les laiderons qui avaient subtilisé ma came et qui de surcroît me lançaient de temps à autre de petits coups de surin -dont l'un failli m'arracher une testicule- je soupirais ; peut-être qu'embaucher un mercenaire serait plus pertinent la prochaine fois, il ne désirait pas mettre en danger qui que ce soit.
Ouille ! Un nouveau coup de surin dans son mollet ! Et ça les faisait rire en plus !
MAIS MERDE ILS ALLAIENT ARRÊTER ?

Mu par sa colère, son livre s'était déplié et ricana malicieusement :

- Ohohoh ! On devrait peut-être riposter avant de finir en viande hachée non ? Quoiqu'il y aurait une certaine ironie à voir un écrivain terrassé par des créatures illettrées... Ohohoh !

Il tourna la tête vers Soren, plus préoccupé par sa situation que par les traits d'esprits de Guthemberg, et ce qu'il vit le mis hors de lui.

- Lâchez-le !

Ses yeux avaient viré à la couleur propre à sa transe Immatérielle. Il sentit le pouvoir affluer dans ses veines, les Esprits l'entouraient et ceux tombés aux mains des Gnomes le pressaient de les venger, alors il leva la main vers le groupe qui encerclait le voleur et relâchait une violente onde de choc télékinétique de celui qui semblait être le mage du groupe.

Le membre 'Ziggy Zolero' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Humain' :

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'Attaque - Humain' :

Hélas au dernier moment, un gnome s'interpose et se sacrifie pour son roi.

Roi Gnome attaque Soren à 450.
Gnomes B et C attaquent Ziggy à 73 dégâts chacun, soit 146.




Ziggy inflige des dégâts avec son tir des arcanes : 120 pour le Roi Gnome et tue les petits gnomes invoqués.

Vitesse joueurs : 900

Ziggy Zolero : 1723
aura : 0
Vitesse : 337
Dégâts : 598
*Boucle d'oreille gauche de Sire Ümmen : Les personnages ennemis de sexe masculin perdent tous 20%/stats au début du combat ; pour les monstres, sont concernés ceux qui ont un nom de genre masculin
*Ensorceleur : Annule une capacité par adversaire
*Livre de Guthemberg

• Tour 1 : Bouclier : Octroie une aura exaltée de 200.
  
• Tour 2 : Protection : Immunise de tout malus pendant ce tour uniquement, comprenant le contre des ensorceleurs.
  
• Tour 3 : Tir des arcanes : Envoie un projectile magique sur tous les ennemis, leur infligeant 10% de leur vie maximale. Détruit instantanément les invocations à moins de 500 de vitalité.
  
• Tour 4 : Soin : Octroie une régénération de 20% de la vie maximale.
  
• Tour 5 : Racine : Diminue de 10% la vitesse maximale des ennemis.
  
• Tour 6 : Retour au tour 1.
  

*Rapidité : Peut lancer 2 dés contre les Gnomes

Soreno : 547
Vitesse : 563
Dégâts : 527
*Rapidité : Peut lancer 2 dés contre les Gnomes



Vitesse des affreux Gnomes : 360

Roi Gnome : 960
Vitesse : 360
Dégâts : 450
*Chef de bande : Invoque au moins un gnome sorcier et 2 gnomes par adversaire. Un ensorceleur peur bloquer l'arrivée de deux gnomes (4 avec la spé). De plus, chaque gnome (sauf le sorcier) gagne 50 de dégâts / tour tant que le roi est en vie. [Annulation d'un Gnome et d'un Gnome Sorcier]
*Butin : Une bourse de 10 x le niveau du joueur (maximum 140po) OU Lance cristallisée (220, v-72) OU Faux terne (290, v-94) OU Rug'bis Masse (386, v-125).

*Butin : Une bourse de 5 x le niveau du joueur (maximum 80po) OU Une gemme magique (Topaze, Lapis-Lazuli, Opale, Émeraude, Rubis, Saphir).