Les espoirs du général pour ce combat avaient été comblés. La jeune musicienne avait pu reprendre sa musique et le contrôle de la brume bleu. Aussi, lorsque l'ancien général entendit les premières notes de musique s'échapper
de l'instrument à corde de la demoiselle, celui-ci ne put réprimer un sourire. Malgré sa paralysie temporaire, il y avait encore une chance pour eux de remporter le combat grâce à la puissance de la virtuose, puissance dont elle ne semblait même pas avoir conscience. Ou qu'il soit, l'abyssal devait sans doute subir le même sort que le général. Celui-ci devait sans doute être entravé par les pouvoirs de la virtuose et Greil savait que cet entravement ne serait que temporaire. Stratège, le maître d'armes cherchait l'abyssal des yeux. Une fois qu'ils ne seront plus entravés, tout ne sera qu'une question de vitesse entre le moment ou le général attaquerait l'abyssal et le moment ou l'abyssal utilisera son instrument pour contre-attaquer.

Greil savait qu'il n'était pas à son avantage dans cette situation. Son adversaire est fluide et agile et notre combattant est en armure lourde et embourbée, pleine de sable et de boue. Le maître d'armes ne sera jamais plus rapide qu'un abyssal au milieu d'une tempête, mais il se devait quand même d'essayer, pour la victoire. Ce fut plus ou moins à ce moment-là qu'une brume bleue vint entourer le général du Stolenmark, une brume bleue que Greil connaissait bien, pour l'avoir déjà subit par le passé. L'hymne à la joie, un hymne que la jeune thérianthrope avait déjà utilisé sur lui de par le passé. Celle-ci avait pour effet d'augmenter temporairement la force de frappe du général, mais également sa vitesse, la doublant presque. Ce ne fut pas un petit sourire discret qui s'échappa du visage de l'ancien général, mais un grand sourire ayant quelque chose de carnassier. Avec un tel coup de boots, il y avait désormais une chance que le général, lourdement équipé, réussisse à prendre de vitesse son adversaire.

Cet avant-dernier combat avant la grande finale, cette rixe en équipe, était nettement plus spectaculaire que prévue. Les virtuoses avaient transformé l'arène, offrant un spectacle de sons et de lumières à son public et l'archère et le maître d'armes n'y avaient, finalement, que le rôle de figurants. Peut-être qu'un des deux figurants mettrait un point final à cette affaire.

La brume bleue faiblissait, petit à petit, tout comme l'effet paralysant inclut dans l'orage de cette tempête-tueuse. Le souci est que la tempête ne semblait pas se désamplifier tandis que la brume bleu s'évaporait, indiquant tacitement que l'endurance de la virtuose touchait à sa fin. Espérant être plus rapide que l'Abyssal, le maître d'arme avait foncer vers son adversaire au pas de course, sitôt ses fonction motrices retrouvées et espérant le prendre de vitesse. Malheureusement pour notre homme, Greil ne fut pas assez rapide et ce fut un éclair de la tempête-tueuse qui l'arrêta alors que le maître d'armes allait porter son dernier coup à l'abyssal. Ces quelques secondes pendant lesquelles Greil était paralysé, juste à portée de sa cible, allait être décisif pour son adversaire.

Si l'abyssal réussirait à profiter de ce laps de temps, il pourrait user de sa magie pour maintenir l'ancien général paralysé et attaquer à sa guise. Ceci marquerait la fin du combat pour la thérianthrope et le début d'une série d'assauts dont l'ancien général allait être victime. Malheureusement, cet assaut, raté à une seconde prêt, venait de supprimer l'avance qu'avait l'équipe de Greil et Holy et il venait de donner un avantage considérable à l'abyssal qui n'avait plus qu'a jouer confortablement de son instrument tout en maintenant le général paralysé pour gagner son match, ou au moins avoir deux ou trois coups d'avance. Greil allait devoir serrer les dents.

L'abyssal semblait jouer de sa litanie, visiblement fatiguée, devant l'ancien général paralysé par un éclair de la tempête tueuse agissant juste sous son nez. Les nouvelles ondes d'eau percutèrent assez faiblement le général qui se rendit vite compte que la cible de cette attaque n'était tout simplement pas lui. Tournant la tête et son regard vers sa partenaire de combat, Greil ne put que crier son nom et ronger son frein tandis qu'il voyait son alliée tomber sous les coups portées par les ondes d'eau. Greil ne pouvait ronger contenir sa colère et serrer le poing devant son impuissance, mais dès que celui-ci pourra bouger, le général risque fortement de s'attaquer un peu plus violemment que prévu à l'abyssal en face de lui.

Greil : Holy !

 
L'abyssal disait avoir venger Ehawee, une archère que l'ancien général avait déjà affronter par le passé et tout deux regardaient celle-ci se faire emmener par les soigneurs qui vinrent rapidement emmener la thérianthrope également pour les soigner toutes deux en même temps. Cependant, l'ancien général était encore immobilisé et l'abyssal avait le temps de préparer une nouvelle attaque. La tempête tueuse semblait baisser d'intensité en apparence, mais l'ancien général la sentait toujours bien frapper contre lui, il ne fallu que peu de temps à Greil pour que celui-ci réalise que ce Zayn ne venait que de diminuer les effets de style avec sa musique, pour les spectateurs, mais la force de celle-ci était pourtant toujours aussi intense contre le maître d'armes. La harpe de l'abyssal change de ton, de notes et d'intensité et c'est bien trop rapidement que l'ancien général retrouve sa motricité, mais Greil a également l'esprit brouillé et rouge comme celui d'un taureau devant lequel on agite un morceau de tissu.

Le son de la harpe, la musique jouée par l'abyssal est la raison de cette furie visiblement. Similaire à un chant de baleines, un cri sourd et long dans les oreilles, l'ancien général tombait à genoux, se tenant la tête et hurlant pour couvrir le bruit de la harpe, en vain. Cette douleur le paralysait tandis que l'homme subissait les assauts ondulants de l'eau manipulée par le virtuose. Peu de dégâts comparés à la résistance innée de Greil, mais si notre homme ne pouvait pas contre-attaquer, Greil finirait tôt ou tard par sombrer dans cette eau qui ne cesse de monter au cœur de cette arène.

Ce ne fut qu'après plusieurs minutes de ce délirium intense que notre homme retrouvait enfin ses fonctions cognitives, doucement, mais sûrement. Greil était toujours à genoux au sol et se relevait, découvrant de l'eau jusque dans ses genoux, transformant l'arène en une espèce de plage artificielle et sans soleil. Les spectateurs criaient et pariaient, captivés par le combat en face d'eux tandis que le général reprenait la conscience d'un homme, ayant quelques pulsations au niveau des tempes et un terrible mal de crâne persistant.

L'abyssal semblait agile dans cet environnement, sautant et courant dans l'eau pour se placer hors de portée. Contrairement au général, Zayn semblait en pleine forme et prêt à esquiver mais Greil avait réussi à reprendre une conscience fluide et préparait sa contre-attaque avec soin. Ce fut après quelques notes que notre homme réalisa que la tempête tueuse était toujours présente et qu'un éclair le frappa de nouveau, le paralysant encore une fois. Ainsi, la stratégie de l'adversaire était de le paralyser jusqu'à ce qu'il tombe ? Greil allait devoir jouer d'endurance et risque fort d'y rester. Ce fut après quelques notes que l'ancien général compris que son endurance allait être mise à rude épreuve, son armure ne le protégeant plus. Cette petite comptine, cette aria elfique, venait de neutraliser les pouvoirs de son armure lourde.

Ce fut en serrant les dents que notre homme dut subir les multiples assauts de l'abyssal, paralysé et sans défenses, en attendant de pouvoir bouger. L'orange de la tempête tueuse s'intensifiait, le prochain éclair allait de nouveau frapper, empêchant le général de bouger mais Greil avait le temps pour un seul et unique assaut avant que Zayn ne recommence son cycle de paralysies jusqu'à la fin du combat. Ce fut d'ailleurs une petite phrase qui fut lancée à l'attention de l'ancien général de la part de l'abyssal. Phrase à laquelle le général répondait gentillement, malgré un regard noir causé par la mise hors combat de la thérianthrope.

Zayn : C'est entre moi et vous, messire, préparez-vous pour un requiem aquatique ou bien emportez-moi.

Greil : Alors, que le meilleur gagne.

Fondant sur son adversaire visiblement préparé à combattre et à esquiver, Greil réussi, contre toute attente, à heurter son adversaire d'un magnifique coup de poing en plein visage. Le jeune Zayn aurait dû être assommé, si ses litanies ne l'avaient pas soigné, mais actuellement, il devait ne pas en mener très large quand il se relèvera. L'eau au cœur de l'arène commençait à se lever, protégeant l'abyssal et empêchant l'ancien général d'approcher convenablement pour attaquer. Zayn, s'il se relevait, allait pouvoir contre-attaquer plusieurs fois avant une attaque possible du général.