Nom : Rowtag

Âge : 52 (environ 25 ans en équivalent humain)

Sexe : Homme

Race : Djöllfulin, disciple d'Urgaal'Mar

Classe envisagée : Voleur

Métier envisagé : Forgeron d'arme

Capacité magique : Rowtag est illusionniste : il peut créer des illusions visuelles et sonores voire olfactives. Elles n’ont aucun impact réel, bien évidemment, mais elles permettent de duper facilement ou de flanquer une sacrée frousse ! Rowtag peut orienter son pouvoir sur une personne en particulier ou le rendre perceptible pour tout le monde. Avec de l’entraînement, il sera capable d’en créer des plus vastes et des plus réalistes. Plus la cible a une affinité avec la magie, et particulièrement la magie du vide des ensorceleurs, plus elle est en mesure de discerner le stratagème. Après, cela dépend de chacun : un virtuose pourra facilement se rendre compte si un bruit est illusoire, un thérianthrope une odeur etc…

Mode hardcore : Non, pas pour le moment.

Une ombre filait dans les rues endormies, la face camouflée. A première vue, l’individu paraissait être tout à fait humain et se fondrait parfaitement aux soirées costumées des messires de la cour stellaroïse. Habillé d’un costume sombre mais élégant, un haut-de-forme couvrait sa tête et un masque le cachait, ne laissant entrevoir que deux iris jaunes de la partie supérieure de son visage. En regardant de plus près, on pouvait voir que quelque chose clochait avec sa peau. D’abord d’un beige terne, son teint se révélait peu à peu être rose et grisâtre. Il suffisait de lui ôter son couvre-chef pour se rendre compte de la supercherie ! Deux cornes rouges d’environs sept centimètres ornaient son crâne par delà une longue chevelure raide d’un brun foncé souvent attachée par un noeud dans son dos.

L’homme ne se montrait sous ce jour que pendant certaines nuits, afin de profiter des insouciances qui apparaissaient sous le règne de Magnésie. Si vous l’avez croisé à la belle étoile en pleine cité, peut-être avez vous entendu son fameux rire résonner dans les rues : un son clair et portant, sans être excessivement grave, égalant les voix des plus grands comédiens dùralassiens.  

Ce personnage était peut-être énigmatique durant ses escapades nocturnes, mais il n’en était rien la plupart du reste du temps. Dans ces moments, il ne portait rien d’extraordinaire : des vêtements en toile ou en cuir. C’était un djöllfulin dépassant presque le mètre quatre-vingt-cinq au corps élancé à la manière des elfes. Une fine musculature parcourait son anatomie sans que cela ne soit proéminent. De petites marques cisaillaient son dos, ses épaules et d’autres parties de son corps : les traces d’un passé qu’il effaçait parfois par enchantement…mais jamais définitivement.


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« Mais qui était donc ce fou ayant sauté du haut du toit pour me subtiliser ma bourse ? » pourrait se surprendre de dire un marchand benêt stellarois. Peut-être le fou en question était-il bien fou, ou peut-être que certains événements l’ont amenés à considérer les choses autrement. Peut-être même était-ce les deux ? Seul Kar’Magûl saurait y voir clair dans ce chaos psychique. Quoiqu’il en soit, Rowtag était quelqu’un que l’on pouvait qualifier de « volage ». Ce qui lui importait le plus désormais était de s’amuser et il se trouvait que transgresser les règles était une formidable source d’adrénaline.

Ne se donnant pas vraiment de limites pour jouir de ce qu’il considérait comme divertissant, il n’était pas non plus totalement dépourvu de morale. La cruauté s’avérant être bien plus ennuyante que la désinvolture, l’homme masqué préférait ainsi éviter de faire couler le sang inutilement. Par ailleurs, il détestait la bourgeoisie et la politique : l’argent et le pouvoir étaient pour lui les deux plus grandes illusions de la société.

Si l’espièglerie et la fourberie sont les maîtres mots de son mode de vie, le djöllfulin avait toujours à coeur d’apprendre de nouvelles choses. Curieux, joueur et opportuniste, il n’était pas rare de le voir suivre le flot fluctuant des événements et des découvertes. Ainsi, et contrairement à ce qui pouvait paraître être, il ne gardait pas toujours le contrôle sur les choses.

Enfin, Rowtag avait été avant toute cette histoire d’enlèvement, un être empli de douceur et de patience. Ces traits naturels faisaient encore partie de lui, bien qu’il les dissimulait sous une attitude extravertie et c’était bien là sa plus grande mascarade.


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Après le traumatisme du Grand Exil, où Rowtag n’était encore qu’enfant, sa famille s’installa comme beaucoup de djöllfulin aux pieds des montagnes de Kanaan. Là-bas son peuple put se reconstruire petit à petit, en essayant de guérir des lourds dégâts subis lors du cataclysme. Le garçon lui ne gardait que très peu de souvenir de tout ces évènements, mais ils resteraient ancrés jusqu’à la fin de sa vie dans une partie de son inconscient inaccessible ou presque.

Pour lui qui avait vécu la plupart du temps au nouveau refuge, ce foyer était surtout synonyme d’amusement et de découverte. Fort de ses deux amis, Leyun’ar et Tshavaë, le trio d’adolescent ne cessaient de vagabonder à droite et à gauche selon leur curiosité et leur envie. Ils étaient si proches qu’ils se considéraient comme frères et soeurs. Leurs familles étaient toutes très pieuses envers les trois divinités, mais au bout d’un certain temps, la soif de connaissances qui les animait les orientait vers les arcanes  mystiques et le dieu de l’érudition Kar’Magûl. Ainsi, tous avait une affinité pour la magie sans pour autant être encore spécialisé dans un domaine en particulier. Les trois djöllfulins grandissaient peu à peu et passaient leurs premières années de jeunes adultes à expérimenter tout types de sortilèges.

Mais lors d’une collecte d’ingrédient alchimique un peu trop éloignée du village, tout bascula pour les trois protagonistes…


« Je ne me souvenais pas de ce qui s’était passé exactement. A vrai dire, tout avait du se passer très vite puisque je me suis retrouver là, dans la cellule, après avoir perdu connaissance. Il y avait Leyun’ar…Tshavaë était là elle aussi. Notre geôlier n’était pas très bavard.

Il nous a dit:

Cette histoire nous paraissait insensée. Ensemble, nous essayions de comprendre ce qui venait de se produire. Oui, ensemble, nous allions trouver une solution.

Après plusieurs jours d’isolement, nous sommes arrivés à la conclusion que nous étions réellement faits prisonniers. Nous ne connaissions pas encore les raisons, mais la panique commençait à s’emparer de chacun d’entre nous. Le pire dans tout cela était que notre magie ne fonctionnait plus. Nous nous sommes alors mis à prier les dieux tout-puissants. Ils ne nous répondaient pas… « Peut-être faut-il être patient, prions sans relâche et bientôt le golem viendra écraser par la force de ses poings l’injustice dont nous sommes victimes, bientôt le rusé viendra nous guider habilement hors de ces murs maudits et bientôt le savant viendra nous emplir de sa sagesse pour ne pas que nous perdons la face. » pensions-nous. Alors nous continuions pendant un moment qui s’étalait sur plusieurs semaines qui nous paraissaient être des mois.

Au bout de tout ce temps, où nos questions ne trouvaient de réponses ni dans notre foi, ni auprès de nos tortionnaires, plusieurs individus étaient entrés dans la cellule. Ils nous observaient, nous examinaient dans les moindres détails. Enchaînés et affaiblis par la malnutrition, nous n’étions pas en mesure de nous débattre. Le groupe commença alors à discuter d’un prix.

J'ai entendu:

A ce moment-là, mes amis d’enfance et moi échangions un regard lorsque nous réalisions avec effroi la nature de notre enlèvement. Je réalisais que c’était sûrement la dernière fois que nous nous retrouvions ensemble…Les individus prirent Tshavaë avec eux et je n’ose encore imaginer ce qu’il est advenu d’elle.

Les semaines défilaient encore et encore et notre amie avait laissé un vide dans la cellule qui occupaient sans cesses nos pensées. Leyun’ar et moi étions devenus deux êtres livides dans l’incapacité d’encaisser ce qui venait de se passer. Nous ne priions pratiquement plus. Nous commencions tout deux à perdre espoir.

Le temps était devenu quelque chose d’inexistant. Il y avait juste ces quatre murs, ces chaînes, la bouffe, le froid, l’odeur d’excrément, les suppliques de mon ami qu’il marmonnait encore et mes pensées qui me tailladaient l’esprit. La torture la plus douloureuse venait de moi. Un jour, Leyun’ar fut emmené lui aussi. Tant mieux, il commençait à me casser les oreilles avec ses stupides prières, pensais-je.

Je lui ai dit:

La raison me quittait comme mes amis l’avaient fait. Mon esprit déraillait comme ma magie l’avait fait. Mon âme se mourrait comme ma foi l’avait fait. Les dieux, ceux qui nous avaient aidé à braver les dangers du Grand Exil, nous avaient abandonnés ici, moi et mes amis. Je sanglotais seul dans ma cellule sans trouver la moindre raison d’espérer, la tête contre le sol. Un pied nu apparut devant mes yeux, je me redressai et la vision que j’eus devant moi me laissa sans voix. L’avatar d’Urgaal’Mar me faisait face. Je pus voir sa tête diabolique qui me toisait en silence. A plat ventre je le suppliai de toutes mes forces d’obtenir de l’aide. D’un geste lent, il posa sa main crochue sur moi.

J'ai entendu:

L’image devant moi disparu aussitôt et je fus en proie au doute. Etait-ce réel ? Etait-ce ma folie qui me faisait vivre une illusion ? Avais-je perdu totalement la raison ? Je sais désormais que ce n’était rien de tout cela. Urgaal’Mar a entendu ma détresse. L’ironie a décidé que je trouverais ma rédemption auprès du dieu le plus fourbe ! Ce n’était que très peu perceptible au début, mais je sentais au fil des jours que mon lien rompu avec ma magie se rétablissait peu à peu. Je me rendais compte également que c’était de toutes autres facultés qui m’habitaient. Ma connexion avec Urgaal’Mar n’avait jamais été aussi grande et elle m’octroyait un nouveau pan des arcanes que je n’avais pas exploré jusqu’alors. Il me fallut développer mes capacités encore inconnues en cachette pendant quelques temps…Mais après un moment, je fus en mesure de les utiliser afin de m’extraire de cet enfer ! »

Ah…Si seulement Rowtag avait écrit ces lignes, cela lui aurait permit de parler de tout ces événements…Cela lui aurait permit de digérer ce qu’il s’était passé. Mais le pauvre ne le ferait pas. Ce serait bien trop dur d’affronter le passé en face. Et, moi, simple témoin du Destin, je ne suis que là pour vous conter ce qu’il est advenu de lui.


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