Nom : Doemino

Âge :  27 ans

Sexe : Mâle ou Demoiselle c'est pourtant évident !

Race : Halfeline, plus ou moins (Nain donc)

Classe envisagée : Guerrière

Métier envisagé : Calligraphe et Bucheronne

Capacité magique : Spoilers Mode hardcore : Nan, pas joueuse à ce point

"Elle était la calligraphe la plus réputée de tout Baldorheim, si ce n'est la meilleure. Il était à la tête d'une bande de pillards du Nord. Tout deux étaient issus de cultures vouées à s'entre-déchirer. Mais la vie a le don de rapprocher les êtres comme nul ne peu le prévoir. De leur amour naquit un enfant issu de deux mondes, engendré par une l'union impossible de…"

- Bla bla bla, déclara-t-elle en balançant le bouquin familial derrière elle. Des conneries tout ça.

En ayant terminé, Doemino sauta du siège, se rhabilla et claqua la porte des toilettes sèches en l'ouvrant.

- J'ai finit de popo ! Beugla-t-elle fièrement à qui l'entendrait.

La réalité est bien souvent moins poétique que les contes que l'on transmet aux générations futures. Toutefois, ils recèlent parfois une part de vérité.


Les origines de Doemino sont complexes. Sa mère est une halfeline du modeste village de Plac Glilaharie au Nord-Ouest de Baldorheim, du nom de Callie Tunnelly. Jouissant de l'aura protectrice des khazariens, celui-ci est l'un des plus paisibles de la région et sa population hétéroclite. Nains, humains, halfelins, hobgobelins, elaphaures… un voyageur non averti aurait de quoi en être étourdi.

Dotée d'un talent certain, elle eut tôt fait d'ouvrir sa boutique et transmettre ses travaux au-delà de Baldorheim. Plusieurs fois des clans descendirent de la ville pour lui proposer de s'installer avec leurs clans ou entreprises. En particulier une imprimerie pour laquelle elle réalisait de fines enluminures d'ouvrages unique. Un jour même, elle eut la surprise de voir débarquer des elfes venus d'Endorial, tout aussi surpris qu'elle de ne pas tomber sur un congénère en remontant jusqu'à l'origine de ses fines illustrations.

Son quotidien était donc d'encre et de papier, la halfeline ne voyant que rarement la lumière du soleil. Jusqu'au jour où, de voyage en direction de Kastalinn pour présenter ses travaux à la Reine du Nord, sa caravane fut interceptée par une bande de brigands pour le moins atypiques. Les trois mercenaires les accompagnant avaient l'habitude de repousser les sauvageons ou prédateurs sauvages. Mais rien ne les avait préparés à ce qu'une bande de gnomes ne leur tende une embuscade au lever du jour. Il ne fallut pas bien longtemps pour que les voyageurs terminent ligotés les uns aux autres, forcés de regarder les petits êtres se goinfrer de leurs provisions et emporter leurs montures.

Une bonne partie de leurs affaires fut brûlée, y comprit les livres apportés par la halfeline. Ce jusqu'au moment où celui dirigeant la troupe - un gnome blafard dont seul son bonnet bleu permettait de dépasser du lot - ne remarque les dessins soignés qu'il s'apprêtait à jeter au feu. Il ne lui fut pas très difficile d'en identifier l'auteur, seule à sangloter à la vue des fruits de son travail partant en fumée. À la surprise des prisonniers comme des agresseurs, il s'adressa à Callie dans un commun approximatif mais compréhensible. Il reconnaissait évidemment les dessins qu'il avait sous les yeux, sans comprendre toutefois le sens des mots écrits. Mais il s'étonnait de ne voir nulle part de croquis à leur effigie. Pas un seul gnome court sur patte n'était représenté. Et lorsqu'un de ses acolytes tenta de l'interrompre, il récolta un bel œil au beurre noir qui dissuada ses confrères de prendre la parole.

Saisissant sa chance, la halfeline lui expliqua que son peuple n'était et ne serait probablement jamais représenté nulle part. Et pour cause. Qui s'intéresserait à des lutins qui ne construisent pas, n'échangent pas, ne se développent pas et se contentent des miettes laissées par les autres civilisations ?

Ces mots eurent un impact conséquent sur le coupe-jarret qui passa une bonne partie de la journée assis à contempler les cendres de son feu qu'il n'avait pas fait alimenter davantage. Lorsque tomba la nuit, la plupart des gnomes s'en était soit rentré dans leurs terriers soit flagornaient paresseusement. Mais pas celui à leur tête qui, après avoir bâillonné les mercenaire trop bavards à son goût, s'adressa de nouveau à la halfeline. Il lui proposa de tous les libérer et leur rendre leurs affaires à condition qu'elle fasse entrer les gnomes dans leurs livres d'histoire. Redoutant d'abord un piège tordu, elle fut d'abord méfiante, avant de réaliser que celui-ci était tout ce qu'il y a de plus sincère. Aussi, malgré les protestations de ses acolytes qui s'empressèrent de déguerpir de peur de représailles, il libéra ses prisonniers. Et lorsque les mercenaires tentèrent de le passer au fil de l'épée, c'est cette fois la halfeline qui s'interposa, leur opposant qu'il avait honoré sa part de leur "contrat". Et qu'elle comptait bien honorer la sienne.

Ainsi c'est accompagnée d'un singulier camarade que la halfeline revint à Plac Glilaharie. Nommé Zook, celui-ci révéla être originaire des bandes gnomes des fjords. Lui et sa bande avaient migré vers l'Est, les voyageurs représentant des cibles bien moins belliqueuses que les nordiens et sauvageons.

Les premières semaines parmi les "grands" comme il les qualifiait ne furent pas faciles pour lui. Méprisé, insulté, étudié comme un animal malfaisant… Zook réalisa à quel point les siens avaient mauvaise réputation. Il réalisa également que, s'il était peiné que les gnomes ne soient pas représentés dans les livres, ils n'étaient qu'une goutte d'eau dans le vaste monde auquel Callie lui permettait d'accéder. Venu pour présenter son peuple, il devint très vite celui posant les questions, véritable éponge assoiffée de connaissances.

Les semaines passèrent. Devinrent des mois. S'étirèrent en années. Progressivement, Zook fut accepté et obtint même un travail en tant que coupeur parmi les bûcherons du village. Un véritable travail. Chose impensable auparavant. Au fil du temps, lui et Callie devinrent de plus en plus proches, jusqu'au jour où leur enfant vint au monde.

Doemino Tunnelly.

L'enfance de la métisse ne fut pas de tout repos. Très vite elle en vint à subir les railleries des autres enfants en raison de ses différences physique. Une taille digne des nains manipulateurs de l'énergie bleue. Des cheveux décolorés. Un mépris total du froid lui permettant de jouer dans la neige lorsque tous les autres enfants tombaient malades.

Ces différences eurent vite fait de forger un caractère bouillonnant à l'halfeline dotée d'une langue acérée. Bien que plus petite que ses congénères, elle parvint finalement à s'imposer sur les enfants de son âge. Pour la plus grande fierté de son père.

Pour fêter ses quinze ans, Zook emmena sa fille à son premier match de Duralaball au stadium de Baldorheim. Dès le coup d'envoi, l'enfant fut perchée sur les épaules de son père à brailler à plein poumons sans vraiment savoir qui elle encourageait. Elle était simplement portée par la foule, vociférant lorsque l'équipe qu'elle s'était choisie encaissait un but ou narguant ses voisins lorsqu'elle marquait. Sans réaliser qu'à la mi-temps les équipes changèrent de côté et qu'elle encourageait désormais l'équipe adverse. Et lorsqu'un voisin orque passablement éméché bouscula le gnome porteur en effectuant une holà, il eut le malheur de renverser le gobelet de chocolat chaud de la supporter en herbe. Dans l'instant, nullement impressionné par la différence de taille flagrante, elle lui sauta au visage et lui laboura le visage de coup de poings et de pieds. Tant et si bien que le peau-verte fût évacué sur une civière et que le duo fut bannit du stadium. Cela ne les empêcha pas toutefois de se glisser à nouveau dans la foule et braver l'interdiction sur leur tête.

Suite à cet événement, Zook prit toutefois sur lui d'enseigner à la métisse à se battre proprement, celle-ci ayant de toute évidence le sang chaud. C'est toutefois quelque chose qu'il fit à l'écart du village, soucieux de se protéger des regards indiscrets - et ne pas être accueillit par le rouleau à pâtisserie de Callie à leur retour. Il avait pu, durant ses quelques années de banditisme, perfectionner ses techniques de combat. Notamment contre des ennemis mesurant plus de cinq pommes de haut. Le gnome possédait plus d'un tour dans son sac comme le découvrit sa fille. Creuser des chausses-trappes pour tendre une embuscade, écraser des orteils d'un coup de gourdin bien placé, fracasser un tibia, trancher un jarret… Doemino ne mit pas très longtemps à assimiler ces astuces de court sur pattes.

Cependant, lors d'une de ces leçons de bagarre qu'ils dissimulaient en séances de coupe bûcheronne, Zook présenta quelque chose de nouveau à l'adolescente. Lui adressant un sourire espiègle, il mit en évidence le pendentif nacré qu'elle l'avait toujours vu porter au cou. Un artefact transmit par un chaman lorsque lui-même n'était qu'un jeune gnome, représentant plusieurs flocons fusionnant en une pointe tombant vers le sol. Jusqu'à ce jour, Doemino ne s'y était jamais réellement intéressée. Néanmoins, lorsque Zook détailla les origines de l'objet, il s'engagea sur une rivière profonde d'un pas désinvolte. Avant que la métisse ne puisse réagir, le malheureux allant être emporté, elle eut la surprise… de le voir marcher sur la surface.

Hébétée, elle se mit à genoux, examinant la surface de l'eau se couvrant de givre sous les pieds de son paternel, empêchant celui-ci de s'enfoncer et risquer la noyade. Le pendentif, comme il le lui expliqua, était imprégné de la magie gnome des fjords. Son porteur se trouvait ainsi doté de quelques facultés ayant pour but d'imiter celles de la Reine du Nord traumatisant les gnomes kastalinnois depuis son arrivée. Le résultat n'était que l'ombre de la puissance de la cryomancienne. Néanmoins, cela n'en restait pas moins un atout dans sa manche qu'il tendit à sa fille, tout sourire, en revenant sur la terre ferme. Lui-même avait passé le temps de vaguenauder à l'aventure. Désormais, le pendentif serait plus utile à Doemino qu'à lui. Toutefois, l'averti-t-il, il s'agissait d'un pouvoir secret. Comme tout secret, celui-ci demeurait puissant tant qu'il n'était pas révélé au monde : quiconque aurait connaissance de son existence ou son origine serait à même de le contrer, voire le subtiliser. Raison pour laquelle la halfeline n'en apprenait l'existence qu'aussi tard. Callie elle-même ignorait les capacités conférées par l'objet, ce que son père souhaitait voir continuer.

Les semaines passèrent. Tous les jours ou presque, elle continuait avec son père à aller "couper du bois" en forêt. Personne ne réalisa qu'ils n'emportaient plus de hache avec eux. Apprenant à se servir de son pendentif, Doemino eut tôt fait de parvenir à geler la surface d'une mare. Immobiliser les pieds de son paternel dans une gangue glacée. Projeter une boule-de-neige sur un oiseau alors qu'ils se trouvaient en plein été. Trancher les troncs de petits arbres à l'aide de haches entièrement faites de glace solidifiée.

Quelques années de plus passèrent. Doemino regardait désormais son père de haut, le dépassant d'une demi-pomme sans toutefois atteindre le mètre dix de sa mère. Elle s'efforçait de lier coupe de bois et dessin à l'encre comme sa mère, mais lentement son regard se tournait vers les patrouilles khazariennes allant et venant. Et bien vite, elle réclama à intégrer les rangs des soldats protégeant la région. Forte de son caractère et de son médaillon secret, elle ne doutait pas pouvoir briller parmi eux. Aussi, le retour à la réalité pour la gnome fut douloureux.

"Retourne jouer avec les autres gosses, minus"

Dans les quelques secondes qui suivirent, le sergent ayant osé lui infliger ce camouflet se vit délesté de sa masse. Le hurlement de surprise et de douleur qu'il poussa quand elle lui brisa le genou laissa les autres soldats stupéfaits. Assez longtemps pour que Doemino ne lui saute au visage et ne l'insulte copieusement, accrochée à son col. Il fallut deux personnes pour la faire lâcher prise et une troisième pour parvenir à l'immobiliser. Au lendemain de sa performance, en guise de châtiment, elle fut affectée aux patrouilles militaires du Nord-Est du territoire, ce qui lui convint parfaitement.

Désabusés, ses parents virent donc leur fille unique partir avec les militaires... et revenir plus heureuse jamais. Contre toute attente, elle parvint à s'épanouir durant ces voyages. Les missions défilèrent rapidement et l'endurcirent au fil des jours. A l'écouter, elle vivait une expérience incroyable. Gobelins, wargs, perracks ou encore élémentaires peuplaient ses récits enjoués. Toutefois, lorsqu'elle se vanta d'avoir écrasé le crâne d'un troll avec ses compagnons lors de son dernier voyage, Zook commença à douter de sa sincérité. Ce qu'il cessa aussitôt après avoir consulté son supérieur. Mi-fier mi-effrayé par sa recrue miniature, il confirma qu'elle avait en effet joué un rôle majeur lors d'une altercation avec un troll. Mais il n'osa pas entrer dans les détails. Tout ce qu'il consentit à révéler était que la fille devenue jeune femme n'avait pas mit longtemps à gagner le respect des autres guerriers prompt à se moquer d'elle. Qu'il ne serait pas nécessaire de lui faire le moindre traitement de faveur.

En seulement quelques années, la fille du bandit et de la calligraphe s'était taillé une réputation parmi les soldats du coin. Que se soit par ses faits d'arme, sa langue acérée ou son incapacité à tenir l'alcool. Néanmoins certaines choses n'avaient pas changé : elle restait exclue du stadium de Baldorheim, ayant déclenché une énième rixe après qu'un vendeur à la sauvette ait refusé d'encaisser ses paris en la prenant pour une enfant - ce que son billet d'entrée affirmait qu'elle était.

Doemino a désormais payé sa dette pour avoir mutilé un officier et peut donc revenir à Plac Glilaharie à sa guise. Et voir les autres enfants de sa génération qui sont pour la plupart restés. Certains d'entre eux avaient même fondés de nouveaux foyers au village et étaient de jeunes parents. A l'un d'eux, une bonne décennie auparavant, la halfeline avait confié des sentiments aujourd'hui envoilé. Mais à l'époque, lorsqu'il lui avait demandé s'il s'agissait d'une plaisanterie, elle avait préféré éclater de rire plutôt que reconnaître avoir été sincère.

Voir ses amis bâtir de nouvelles vies éveilla en elle des sentiments qu'elle n'aurait pas crû éprouver un jour. Préférant noyer sa peine dans le travail et l'alcool, Doemino s'efforca de ne pas trop songer à cela. Ni à ce que pourrait lui réserver l'avenir. Il lui était plus facile d'afficher une assurance feinte derrière un grand sourire que reconnaître ouvertement ses peines.

Il faut savoir que les gnomes ne sont pas dotés d'une longévité similaire à celle des nains. Pas même à celle des humains. Ces dernières années, les cheveux déjà blancs de Zook ont commencés à se clairsemer sur son front et de multiples rides viennent creuser ses traits. Très tôt, il a expliqué à la petite fille qu'il disparaîtrait bien avant sa maman. Pas avant encore une bonne décennie certes, mais il souhaitait qu'elle comprenne ce qu'il lui arrivait, ne pas lui cacher la différence raciale entre Callie et lui. Cela a d'ailleurs conduit la famille à de longues réflexions sur le sort de Doemino : quelle serait son espérance de vie approximative ? Vivrait-elle plusieurs siècles ou bien la halfeline verrait-elle leur enfant vieillir prématurément et décéder avant elle ?

Zook est de plus en plus confiant que la tragédie de cette hypothèse cas ne se produira pas. En effet, Doemino montre tout les signes d'une période juvénile prolongée typique des elfes comme des nains. Or le gnome n'était agé que de dix ans lorsqu'il a attaqué le convoi de la calligraphe il y a bien longtemps, ce qui selon ses standards corresponds à un adulte. Tout laisse donc penser que Doemino vivra encore de longues décennies.

Du haut de ses vingt-sept ans, Doemino mesure une pomme de plus que son paternel, soit soixante-dix centimètres de haut. Elle frôle le mètre lorsqu'elle lève les bras au-dessus de sa tête (en sautant). Ses deux oreilles légèrement pointues sont percées de multiples bijoux métalliques qu'elle affectionne énormément. En revanche, ormis l'amulette de son père, elle ne porte aucune autre forme d'ornement. Elle possède quelques tâches brunes sur son nez menu et ses pommettes, rapellant les tâches de rousseurs de sa mère et appuyant l'apparence espiègle de cette chipie. Cependant, là où les cheveux de Callie sont auburn, ceux de Doemino sont totalement décolorés comme ceux du gnome. Elle coupe elle-même ces derniers en carré, ce qui peut parfois prendre du temps et nécessiter de curieuses contorsions en raison de ses petits bras. Néanmoins, il n'est pas rare de la voir affublée d'un bonnet à pompon lui tombant aux chevilles ou les remontant sur son crâne en deux impressionnantes couettes rajoutant une bonne pomme à sa taille. Enfin, ses yeux sont bleu clair, ayant quelques reflets rappelant l'éclat de la glace. Un observateur attentif pourrait aussi remarquer qu'elle possède une unique incisive supérieure taillée en pointe tout contre sa canine : encore enfant et souhaitant imiter son paternel aux dents aiguisées, elle avait commencé à se les limer avant que ses pleurs de douleur n'alertent ses parents.

Ses membres sont très courts, mais robustes. Plus d'un idiot a déjà pu s'en rendre compte lorsqu'elle a encaissé des coups sans broncher avant de lui abîmer tibia ou genou. Il arrive en raison de ce problème de taille qu'elle doive s'habiller avec des habits d'enfants, devoir se procurer des vêtements sur-mesure n'étant pas donné. Malheureusement, cette alternative se fait de moins en moins confortable depuis plusieurs années, sa poitrine féminine gagnant en volume sur le tard et déformant les tuniques d'enfants non taillées pour ces attributs… En ce qui concerne ses pièces d'armure, Doemino met un point d'honneur à les faire fabriquer à sa taille, une à la fois. Elle possède déjà ses gantelets, son plastron et ses épaulières. Un casque à la Dovakhin fait parti de ses projets. Toutefois, elle hésite encore quant à la nature des cuissardes à se procurer et si ou non elle devrait se procurer des bottes renforcées. En effet, de par son héritage d'halfeline, la métisse n'éprouve aucun inconfort à évoluer pieds nu dans la neige ou les rochers. Toutefois, si porter des semelles renforcées peut lui permettre de grignoter quelques centimètres en plus de pouvoir écraser les orteils de nigauds plus grands qu'elle…

Question armement, la jeune guerrière possède un stylet aux allures d'épée courte entre ses mains. C'est en famille qu'ils se sont rendus à une armurerie de Baldorheim l'acheter pour ses dix ans, bien qu'elle n'ai pas eu tout de suite le droit de la manipuler. Néanmoins, mieux vaut ne pas donner à la gnomette de raison de s'en servir : pour avoir passé beaucoup de temps dans l'atelier de sa mère, elle a eut tout son temps d'étudier des documents anatomiques divers et variés. Elle sait parfaitement que sectionner un jarret ou une artère au niveau du mollet terrassera le plus grand des adversaires en quelques minutes…

Enfin, Doemino porte au cou l'amulette de son père. C'est pour elle une fierté qu'elle conserve précieusement, autant pour les pouvoirs qu'elle lui confère que pour le lien avec son ascendance paternelle qu'elle incarne. Représentant plusieurs flocons superposés fusionnant pour former une pointe, le colifichet blanc semble fait de nacre, mais Zook lui-même ne saurait affirmer avec certitude le matériau exact. Cependant, au toucher, l'objet est en permanence froid, même pour la gnome qui le conserve entre deux vêtements plutôt que passer la journée à grelotter.

Doemino n'a pas sa langue dans sa poche. Jouant volontiers de l'auto-dérision, elle n'hésite pas à se fourrer dans des situations embarrassante et sera généralement la première à en rire. Toutefois la petite métisse présente deux tabous : ne jamais la qualifier de minus ou la confondre avec une enfant. Le cas échéant, elle ne répondra pas des genoux des personnes ayant osé l'insulter de façon aussi éhontée. Pourtant, il s'agit bien de la même Halfeline qui n'hésite pas à mentir sur son âge et se faire passer pour une enfant lorsque cela l'arrange, notamment pour obtenir des billets de Duralaball à tarif réduit…

La fille de Zook et Callie n'a aucune patience si l'objet de son attention ne parvient pas à la captiver totalement. Et elle est prompte à le manifester pour passer à autre chose, vivant dans l'instant pour croquer la vie à pleines dents.

Néanmoins, derrière la bouille enfantine, les rires et sourires, se cache une personne tiraillée par l'avenir et comme le passé. Et excepté son reflet, elle ne se confie à personne. C'est une solitude qui lui pèse, plus accablante que de se savoir seule de son genre.

Doemino est une halfeline qui adore les animaux, n'hésitant pas à s'arrêter au milieu de la rue pour papouiller un félin errant en le surnommant affectueusement "Chatchat". Mais cela ne s'arrête pas là. "Loulou" le renard curieux, "Poupoule" le galinacé qui aimerait pondre en paix ou "Nounours" la peluche dont elle niera catégoriquement l'existence sont des noms courants. Pour le plus grand désarroi des intéressés, ces pseudonymes s'étendent également aux êtres pensants. Imaginez un instant être appelé "Minette", "Nagaga", "Pluplume" ou "Vavache" par une adulte haute comme trois pommes et détestant qu'on la confonde avec une enfant…

Les gobelins-revenants du Nord de font plus pressants jours après jours. Or il n'est pas question qu'ils progressent d'un orteil supplémentaire en direction de son village natal. Raison pour laquelle la halfeline se porte régulièrement volontaire pour les patrouilles. Petite ou femme, il n'est pas question qu'elle reste bras croisés si une menace pèse sur ceux qu'elle aime. De plus, les perracks étant des adversaires d'approximativement la même taille qu'elle, cela anime chez la gnome un féroce instinct de compétition. Doemino s'est juré qu'aucun macchabée vert n'aurait jamais l'ascendant sur elle.

Toutefois l'avenir que trace la gnomette n'est pas dicté que par la guerre. Marchant dans les traces de ses parents, elle s'exerce avec un certain succès de suivre la voie de Callie, noircissant d'encre plus de pages qu'elle ne saurait en compter. Un défi qu'elle aimerait relever et auquel sa mère n'a jamais osé se confronter serait d'intégrer l'académie de magie afin de fournir aux initiés des vélins de qualité. Et puis, qui sait. La calligraphe de Plac Glilaharie est dénuée de faculté magique. Mais le sang des gnomes qui coule dans les veines de Doemino et s'exprime par le biais de son amulette pourrait cacher un don que Zook lui-même n'imagine pas.

En parlant du gnome, celui-ci n'est plus tout jeune pour quelqu'un de son espèce. Doemino s'est résolue depuis longtemps à le voir disparaître prématurément. Cela ne veut pas dire que, derrière ses belles paroles, elle n'appréhende pas son départ. Aussi elle s'efforce de passer autant de temps que possible avec lui, savourant chaque instant partagé. Elle voudrait qu'il l'emmène visiter les fjords où lui a grandit et qu'il lui a tant décrit. Découvrir cette autre partie de son héritage.

Étant à sa connaissance un être unique et n'ayant que peu de succès auprès de la gent masculine, une angoisse affreuse ronge la métisse depuis des années. Avec de telles différences physiques et son caractère de cochon, parviendra-t-elle un jour à ravir le cœur d'un homme ? Et si, par le plus grand des miracles elle y parvenait, serait-elle seulement capable de devenir mère, biologiquement parlant ? Il s'agit de questions auxquelles personne n'a de réponses et Doemino est terrifiée à l'idée d'en trouver. Ce qu'elle n'a jamais révélé à qui que se soit.

Enfin et pour terminer sur une note plus réjouissante, Doemino souhaiterait transformer l'une de ses passions en réalité. Passer de spectatrice à joueuse. Descendre dans l'enceinte du grand stadium de Baldorheim et prendre la balle. Jouer dans une équipe de Duralaball. Au rôle de passeur, celui de gardien n'étant de toute évidence pas fait pour elle… Toutefois, un tel rêve sous-entendrait qu'elle puisse à nouveau entrer légalement dans le complexe sportif : elle a à nouveau été bannie pour une année complète après avoir passé à tabac un autre spectateur l'ayant qualifié de gamine…