L'ancien général du Stolenmark allait avoir un nouveau combat dans l'arène de Baldorheim. Ce combat était annoncé à l'avance comme le dernier, théoriquement, du général pour cette saison. Ce combat avait également été annoncé comme particulièrement difficile. Eldaràn, un Abyssal doublé d'un archer, était un adversaire redoutable et un archer émérite. Il était dit sur cet homme que ses tirs de flèches frisaient la perfection et n'épargnaient jamais leurs cibles. Il arrivait même à en toucher plusieurs d'une seule flèche. Un exploit que l'ancien général n'avait vu pour le moment que chez un seul homme, son ancien colonel de faction, Arkos Minhem qui semblait manier l'arc avec une facilité déconcertante.

Il était également dit que l'Abyssal avait cette faculté de pouvoir invoquer un démon de glace. Une petite créature plus gênante que réellement dangereuse, mais à prendre tout de même en considération. Une légende urbaine courait aussi sur l'animal aquatique, comme quoi que le coup pouvant l'assommer n'était jamais celui auquel on pensait. L'abyssal se relèverait toujours au moins une fois d'un coup devant l'assommer. Il fallait donc frapper fort, très fort et être capable d'encaisser énormément sans tomber. C'est donc sur-armé et sur-protégé que l'ancien général gagna l'arène. Ceci allait sans doute être son combat le plus difficile, mais l'ancien général avait prévu une petite astuce, autorisée par le règlement, mais sans doute non prévue par le combattant. Après être rendu dans l'arène, Greil salut donc l'abyssal. D'abord d'un geste de la main, puis d'une façon plus sonore, mais dans tous les cas avec une empreinte de respect pour ce valeureux adversaire qui va sans doute le défaire.

Greil : Salutation Eldariàn. Avant de commencer, sachez que ceci est un honneur de vous affronter.

 

L'Abyssal ne répondit pas au général, du moins pas oralement. Cependant, celui-ci fit un salut respectueux envers son adversaire avant de prendre position, arc et flèche à la main. Après le coup de départ, Eldariàn fit signe à l'ancien général de se mettre en position de combat, ne voulant pas le prendre au dépourvu. Visiblement, les deux combattants s'estimaient mutuellement et ce fut avec un sourire en direction de l'abyssal que le maître d'arme revêtit son bracelet et fixa calmement son bouclier à son avant-bras avant d'empoigner son épée de bois. D'un signe de tête, l'ancien général indiquait qu'il était prêt. L'abyssal ne lui ferait pas de cadeaux et Greil n'en attendait pas moins de son adversaire. La première flèche fusa et rencontra le bouclier du général en un bruit sec indiquant une certaine puissance dans l'arc les décochant. Avant que Greil ne puisse recentrer son bouclier, un second tir vint toucher l'ancien général dans le bas-ventre. La douleur était réelle malgré que l'armure ait grandement amorti le choc.

Fondant sur son adversaire, Greil sentit un second impact dans son dos ainsi qu'une sensation de gelure. Le démon des glaces était là, mais notre combattant n'avait même pas vu l'abyssal l'invoquer. Cet être est décidément extrêmement rapide. Cela dit Eldariàn devait penser que le général ne serait pas capable d'ignorer la douleur, car c'est avec un regard surpris que l'abyssal vit l'ancien général lui courir dessus sans réagir à l'impact. Trop en retard pour esquiver l'épée, impact su la clavicule de l'homme aquatique fut spectaculaire et extrêmement douloureux au vu de la grimace sur son visage.

Le coup de l'ancien général avait fait mouche et Eldariànn, malgré sa nature abyssale, n'en menait pas large. Cela ne serait qu'une question de temps avant que l'archer ne tombe dans le tourbillon de l'inconscient et Greil n'allait pas porter un nouveau coup à cet abyssal mal en point au risque de le tuer. Le Bracelet Critique avait fait ses preuves et avait montré son efficacité d'une manière spectaculaire. De toute sa mémoire défaillante, l'ancien général ne se rappellerait pas d'avoir déjà tapé aussi fort et aussi précisément de part le passé. Certes quelques coups dignes d'un maître d'arme avaient été portés, mais rien d'aussi spectaculaire.

Cela dit, le démon de glace était toujours vivace et tournait autour du général. Il ne fallut pas longtemps d'ailleurs pour que le petit démon ne vienne défendre son invocateur et n'attaque le général dans un lancé de sa magie gelée donnant une sensation de brûlure par le froid à l'avant-bras du général maniant son bouclier. Pointant l'arme de défense vers le démon de glace et se préparant à tenter un coup de hast de son épée, Greil ne vit pas le coup, ou plutôt le duo de coups venir dans son dos. Deux flèches virent heurter sa lourde armure avec précision et violence, faisant tomber les armes de l'ancien général au sol dans un cri de douleur contenu. Se tournant pour regarder ce qui se passait, Greil pu voir un Eldariàn, les yeux perdus au loin et son arc bandé, prêt à tirer une troisième flèche. Cependant, la conscience avait quitté l'abyssal qui tomba au sol, à la renverse et visiblement assommé par la douleur du coup précédent.

Restait ce maudit démon de glace gravitant autour de l'ancien général et crachant sa magie gelée à tout-va. Esquivant les gouttes de glace, le maître d'armes réussit tout de même à ramasser son épée de bois et à porter un ample coup vertical sur le démon de glace qui disparut dans une explosion de sa magie élémentaire. La créature s'en était allée à ses origines et il ne restait plus dans l'arène que Greil et un Eldariànn assommé. Reprenant son bouclier et le refixant à son avant-bras, Greil s'approchait de l'Abyssal, ne comprenant pas pourquoi le juge ne sifflait pas la fin du combat. Ce fut en voyant le sceau sur le collier de l'abyssal briller que notre ancien général compris pourquoi.

Ainsi, la légende était vraie et Eldariàn se relevait toujours une fois d'un coup devant lui être fatal. L'abyssal avait ouvert les yeux et avait bondit sur l'ancien général, enchaînant deux attaques tandis que son sceau de vitalité cessait de luire. Sous son bouclier instinctivement levé, l'aventurier n'avait pas vu que son sceau de Milicien venait de s'activer, permettant à Eldariàn de ressentir un soupçon de la douleur qu'il inflige à son adversaire. Vu l'état de l'abyssal, ce soupçon devrait être suffisant pour lui faire perdre connaissance.