Traité général de chasse
Cet ouvrage n'est pas un essai sur la chasse, sujet bien trop vaste, mais un manuel à l'usage des professionnels souhaitant parfaire leurs connaissances sur les grandes proies du continent Dùralassien.
Il explique comment les trouver, donne des informations sur leur comportement et propose des méthodes de chasse reconnues pour chacune d'entre elles.
Travaillant toujours seule, je m'inspire de mon expérience personnelle et décris des techniques pouvant convenir à une personne ou à un petit groupe. Chasser en communauté est un exercice totalement différent.
Je ne mentionne pas non plus les techniques de chasse chimiques ou magiques que je ne pratique pas et sur lesquelles mon expertise est limitée.
Enfin, comme je le mentionne plus bas, chaque proie se trouve sur le territoire d'un ou de plusieurs peuples qui ont nécessairement développé des méthodes très efficaces pour la chasser. Je ne m'attarde pas à décrire ces techniques régionales qu'il vaut mieux apprendre sur place.
- Axe.SommaireI)
Le sanglierII)
L'aigle des BaldorsIII)
Le crocodileIV)
Le rhinocéros laineuxV)
La wyverneLe sanglier
Voici une bête commune que l'on trouve dans toutes les forêts du continent. Bien que le sanglier soit la proie de prédilection des néophytes, il faut s'en méfier : plus d'un chasseur a été blessé grièvement par ses défenses.
Les plus grandes populations se trouvent à Sylfaën, où leur chasse est tolérée, et dans la forêt de sapins. Pour les trouver, cherchez de la terre fraîchement retournée, des déjections, des empreintes et les chemins qu'ils tracent dans les sous-bois. Ils ne sont pas exactement discrets.
Ce sont des animaux grégaires qui se déplacent dans des hardes pouvant comporter plusieurs dizaines d'individus. Ils sont alertes et peuvent s'enfuir avec une agilité et une vitesse surprenantes s'il perçoivent la présence du chasseur.
Pour avoir une bonne chance d'en approcher, mieux vaut repérer un individu solitaire ou un petit groupe, et prendre garde à masquer son odeur.
Il existe de nombreuses techniques pour chasser le sanglier. La plus répandue consiste à le blesser de loin, puis à le pister soi-même ou à envoyer des chiens après lui. La mise à mort survient lorsqu'il est assez fatigué et perd du terrain.
Il est également assez facile à piéger car facilement appâté.
N'importe quel prédateur de taille moyenne pouvant pister une proie peut être un bon compagnon pour cette chasse.
Les elfes, les humains et les nains disposent des meilleurs connaissances sur la chasse au sanglier : allez trouver vos informations auprès d'eux.
L'aigle des Baldors
L'aigle des Baldors est une proie plus délicate.
La plupart des chasseurs ne peuvent espérer l'atteindre que lorsqu'il descend au niveau du sol, c'est à dire quand il chasse lui-même. Il faut donc repérer ses proies (la plupart du temps des herbivores moyens) sur un terrain dégagé, bien se cacher et attendre qu'il se montre. Cherchez à proximité des falaises.
Désolée pour les mauvais tireurs -dont je fais partie-, mais il n'y a pas de meilleur outil que l'arc pour chasser l'aigle.
Il faut guetter le piqué et profiter du moment où le rapace saisit sa proie pour tirer. Si l'on rate cette fenêtre, son vol ralenti par sa charge offre encore quelques opportunités de le blesser. Il a une constitution solide pour un oiseau et peut survivre à une flèche, plus rarement à deux.
Il est possible d'attirer les aigles des Baldors en disposant une charogne dans un endroit bien visible du ciel, mais il ne faut pas espérer qu'ils s'arrêtent pour manger sur place : leur instinct est de rapporter leur nourriture au nid. Dans ce cas, puisque vous avez la maîtrise du terrain, rien ne vous empêche d'essayer d'user de filets ou de lances pour les intercepter quand ils se poseront près de votre carcasse.
Dans tous les cas, cachez-vous bien, ils ont une excellente vue et craignent les bipèdes.
Si vous souhaitez vous faire aider d'un animal, votre meilleur compagnon sera un gros félin capable de se cacher jusqu'au dernier moment et de bondir rapidement sur sa proie, ou bien une créature volante susceptible de rattraper l'aigle dans les airs.
Les nains et les stryges sont leurs meilleurs chasseurs, mais, si vous avez une âme de poète, vous pouvez essayer de vous intéresser aux techniques des géants.
Le crocodile
C'est ma proie préférée, car il est aussi un excellent chasseur.
La première difficulté dans la chasse aux crocodiles se situe dans les terrain où ils évoluent. On les trouve majoritairement dans les zones désertiques et marécageuses. À moins d'être un natif de ces climats ou un aventurier aguerri, on ne peut pas compter sur sa propre agilité dans ces conditions.
La deuxième difficulté, s'ils sont dans l'eau, c'est de les repérer. Souvent, il est impossible de les distinguer de végétaux dépassant de la surface. Comme pour les aigles, une bonne stratégie est de repérer un autre animal buvant sur les rive de l'eau où on soupçonne la présence de crocodiles et d'attendre qu'il soit attaqué. Si l'on peut se le permettre, des outils de détection magique feront gagner beaucoup de temps.
La troisième difficulté, c'est leur peau très dure. Pour la transpercer, il faut une arme très aiguisée, de la force et de la précision. Il est aussi possible d'essayer de les retourner car les écailles de leur ventre sont beaucoup moins solides. À titre personnel, je trouve qu'il est plus aisé et plus efficace de frapper leurs yeux ou, et c'est ce que je recommande, leur gueule ouverte : leur peau est ainsi préservée et se revend plus cher.
Enfin, on peut tenter d'adopter une logique de pêcheur : filets, appât, hameçon de bonne taille et corde solide peuvent être de bons outils, mais il faut prendre ses dispositions pour ne pas être entraîné dans l'eau.
Note : Ce n'est pas un hasard si le crocodile chasse dans l'eau. À moins d'être un naga ou un abyssal, je vous déconseille fortement de l'y rejoindre.
Si vous voulez vous en convaincre, trouvez-en un et observez-le assez longtemps pour le voir attaquer un animal buvant sur la rive. Sa technique est de s'approcher discrètement sous la surface et de jaillir en un éclair pour saisir un membre de sa cible, qu'il entraîne dans l'eau avec lui. Après quoi, il se met à tourner sur lui-même, ce qui a les effets que vous pouvez imaginer sur le membre qu'il a saisi ; si sa proie ne se noie pas, elle se vide de son sang.
Bref, restez sur terre.Si vous souhaitez utiliser un compagnon animal, privilégiez une bête avec une bonne vue qui vous aidera à repérer votre crocodile et se tiendra à l'écart ensuite, comme un oiseau de proie.
Les nagas, les peaux-verte et les humains du désert ont du matériel de grande utilité pour chasser le crocodile ; fournissez-vous après d'eux. Vos flèches et vos couteaux ne vous serviront à rien.
Le rhinocéros laineux
Le plus gros gibier du continent, une proie prestigieuse qui se mérite.
On trouve le rhinocéros laineux dans la Banquise. Voilà notre première problématique : chasser dans une grande étendue blanche brassée par le vent. Une tenue adaptée au décor et un moyen de masquer son odeur sont les premiers prérequis. J'insiste sur ce dernier point, car les rhinocéros laineux ont une vue médiocre mais la compensent avec un très bon odorat.
Leurs traces sont assez faciles à repérer lorsqu'on connaît leur forme : cherchez des pattes épaisses, un pas régulier et la traînée laissée par leurs poils. D'autre part, c'est un gros animal qui a besoin de se nourrir en quantité, repérez tout endroit où pourraient se trouver du lichen, de l'écorce, des feuilles et des racines. Si des rhinocéros laineux sont passés par là, vous le saurez.
C'est un animal qui manque d'agilité mais peut atteindre des pics de vitesse brefs et surprenants (lancé, il est capable de rattraper un cheval au galop : croyez-moi sur parole). Son armure de laine est souvent gelée et il faut abandonner tout espoir de la traverser avec quoi que ce soit d'autre qu'une lance ou une arme technophile ; quant à sa tête, elle est très bien protégée par ses cornes.
Heureusement, c'est un animal assez solitaire. Mon conseil est de chercher à toucher les pattes, soit en utilisant un piège caché dans la neige, soit en se rapprochant de l'animal si on est un chasseur assez aguerri. Mieux vaut ensuite le laisser s'enfuir et le suivre en attendant que le saignement et la fatigue fassent leur office. Pour cette raison, je recommande d'amener une monture qui vous évitera de crapahuter vous-même dans la neige, ce qui risquerait de vous faire perdre votre proie.
Les canidés habitués au grand froid seront de bons atouts.
Les djöllfulins et les nordiques sauront vous aiguiller dans la Banquise et vous conseiller sur la chasse de cet animal au physique imposant.
La wyverne
Nous y voilà : la reine des tableaux de chasse.
Les wyvernes, comme on le sait, habitent les sables de Lonnes. On en trouve également quelques-unes dans le Grand Nord. À vous de choisir laquelle de ces destinations excentrées et dangereuses vous convient le mieux. Dans tous les cas, elles nichent dans des parois escarpées.
Vous ne devriez pas avoir de mal à les repérer, mais un signe de leur présence est une bonne quantité d'os de gros animaux au pied de parois abruptes.
C'est en quelque sorte une combinaison de tous les problèmes que nous avons abordés avec les proies précédentes : elles sont grandes, agiles, elles volent, vivent groupe, ont des sens aiguisés et une solide armure d'écailles. De plus, elles sont capables de projeter des piques empoisonnées.
La bonne nouvelle, c'est que nous avons vu des solutions pour chacun de ces problèmes (à part pour les pics ; là je ne peux que vous souhaiter bonne chance).
Attendez que votre wyverne parte en chasse, cela veut dire qu'elle a faim. Pour attirer son attention, il y a trois solutions : la laisser jeter son dévolu sur une proie et intervenir, guetter près d'une carcasse alléchante laissée à un endroit stratégique, ou bien être son propre appât. N'ayez aucun doute sur le fait que vous êtes un repas très alléchant pour elle.
L'idéal est de parvenir à l'attirer dans un endroit arboré où ses déplacements seront gênés.
Ceci fait, il faut veiller à attaquer en priorité les membranes fragiles de ses ailes afin de l'empêcher de s'enfuir par les airs. Ensuite, parvenir à lui faire baisser la tête (avec une corde par exemple) : on cherche à frapper les yeux et la gueule. Son ventre est également un point faible, mais je ne recommande à personne d'essayer de s'aventurer par là.
Pour finir, il faut éviter à tout prix de se retrouver dans son dos : on est vulnérable aux attaques de sa queue, exposé à ses piquants et on ne peut viser que ses écailles les plus solides. Pour les même raisons, attaquer par le dessus ne sert à rien.
Note : La raison pour laquelle je recommande le combat est que tout piège visant à affaiblir une wyverne demanderait des ressources considérables, hors l'animal n'est pas si difficile à tuer quand on sait s'y prendre. Je comprendrais que tout le monde ne partage pas ce goût du risque.Il existe une stratégie alternative pour ceux qui disposent d'armes de tir assez performantes : surprendre une wyverne en vol, viser l'aile, regarder où elle tombe et aller l'achever à son point de chute. Cela fonctionne, mais, dans la plupart des cas, l'animal n'est pas assez diminué pour éviter le combat.
Avantage : la wyverne abîme généralement ses écailles en tombant, ce qui augmente le nombre de ses points faibles.
Si vous souhaitez entraîner un compagnon animal là-dedans, je suggère une bête suffisamment intelligente et courageuse pour vous aider à abaisser la tête de la wyverne au moment opportun.
Bien sûr, les thériantropes de Wystéria sont les plus indiqués pour vous apprendre à chasser les wyvernes, et ils peuvent vous vendre des remèdes pour résister à leur venin. Recherchez l'aide de maîtres et de maîtresses absolus.
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Voici qui conclut ce traité. En guise de conclusion, je tiens à rappeler que toute méthode ne respectant pas le rythme de vie de vos proies ou détruisant leur environnement est absolument contre-productive.
Ces informations vous feront gagner du temps et vous éviteront des déconvenues, mais le plus important s'apprend sur le terrain...Alors à vos flèches, à vos pieux, à vos filets, et bonnes chasses ! Cette œuvre rapporte 2 écailles de wyverne, 1 tibia de wyverne et 1 membrane de wyverne à Axe