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 [Officiel]À propos des petits peuples de la forêt

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Le Livre
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MessageSujet: [Officiel]À propos des petits peuples de la forêt   [Officiel]À propos des petits peuples de la forêt EmptyVen 29 Mai 2020 - 3:45
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À propos des petits peuples de la forêt
Ou étude des farfadets, des korrigans, des mouss'queterres et des fées par le naturaliste Tahi Gah

Vous n'êtes pas sans savoir que les forêts, comme celle de Sylfaën, sont le repère de beaucoup de petites créatures presque insaisissables. J'ai passé ma vie entière à traquer ces espèces que j'appelle le « Petit Peuple » et vais essayer de vous montrer, dans ce modeste ouvrage, qu'ils sont bien plus intéressants que ce qu'on imagine et que leur réputation de simple petites pestes tourmenteuses de voyageurs doit être remise en cause, sacrifiée sur l'autel de la compréhension des espèces !


Les farfadets

Je vais donc commencer très simplement avec les farfadets. Des quatre espèces que je vais traiter ici, ils sont ceux qui m'ont paru les plus faciles à approcher. En effet, ils vivent bien à l'abri dans les troncs creux des arbres centenaires qui leur offrent toute la protection dont ils ont besoin. Et à ce titre, ils n'hésitent donc pas à partir à l'aventure et c'est dans ce contexte que la plupart des voyageurs subissent leurs farces. Mais pourquoi donc ces petits êtres verdoyants mènent-ils la vie dure à ceux qui traversent les bois ? Eh bien c'est tout simplement, et je le dis avec toute l'affection qu'on peut avoir pour une créature terrestre, parce que ce sont de grands enfants, tout simplement. Ils vivent dans une innocence permanente, de l'enfance à l'âge adulte, et la plupart des farfadets n'ont jamais connu de réels dangers. La forêt les protège et, en retour, ils lui vouent un amour filial et l'entretiennent. Ils coupent les branches abîmées, éliminent des parasites un peu trop envahissants comme certains lierres ou champignons et, évidemment, surveillent les créatures de passage dans les bois pour vérifier que leur foyer ne sera pas menacé.

Mais lorsqu'ils sentent qu'un voyageur est respectueux des grands arbres et de la vie qui fleurit partout dans la forêt, ils ne peuvent s'empêcher de lui faire quelques farces, comme dérober ses provisions, le réveiller pendant la nuit, ou le faire tourner en bourrique en chantant de leurs petites voix aiguës. Mais ce n'est pas là la marque de leur fourberie, de leur dangerosité, car ils sont pratiquement inoffensifs, mais simplement leur manière à eux de vous accueillir dans la forêt. S'ils avaient peur de vous ils ne vous approcheraient pas, mais cela signifierait aussi qu'ils vous considèrent comme une menace pour la forêt. Et à ce moment-là je peux vous assurer que les tours des farfadets vous manqueront. C'est l'espèce avec laquelle j'ai établi le plus de contacts car non contents de vous faire quelques plaisanteries ils vous accepteront définitivement après suffisamment de temps passé en leur compagnie. (comptez bien un ou deux ans, ce qui est ridiculement court chez ces créatures qui peuvent vivre des siècles entiers) Et là vous comprendrez tout l'amour que j'ai pour ce peuple. Ils vous suivent partout où vous aller, vous indiquent des sentiers secrets de la forêt, vous mènent jusqu'à des sources providentielles de nourriture ou d'eau dans ces bois qui peuvent parfois être hostiles. En bref, et même s'ils ne parlent pas, ils deviendront des compagnons fidèles, je vous le promets !

Alors si cette lecture doit vous faire changer d'avis sur une espèce, c'est bien sur celle des farfadets et la prochaine fois qu'on vous fera quelque farce dans vos escapades sylvestres, ne grondez pas dans le vide, souriez et sachez apprécier le comité d'accueil de ces petits êtres d'une sagesse insoupçonnée. Ils nous transmettent une leçon de vie que j'estime si importante et si peu enseignée, que l'on peut résumer par cette expression que j'ai entendu dans quelques tribus du désert : Hakuna Matata, « pas de soucis ».


Les korrigans


Ici, nous avons affaire à une espèce plus discrète que les farfadets. Et pourtant, on pourrait croire le contraire en voyant leur stature plus robuste, leurs pattes de boucs et leur manie de jouer de la musique à longueur de soirée, mais ceux qui ont déjà essayés de dormir dans la forêt le savent déjà. Pourquoi se font-ils plus discrets, me demanderez-vous ? Parce qu'ils ont un caractère autrement plus fourbe que leurs cousins à la peau verte. Les korrigans vivent majoritairement dans la cime des arbres, dans de complexes cabanes de branches et de feuilles qu'il est presque impossible de repérer depuis le sol. Ainsi, il est déjà plus rare d'en croiser, puisqu'ils peuvent passer des semaines entières tout là-haut sans poser pied-à-terre, récoltant l'eau de pluie et se nourrissant de tout ce qu'on peut trouver dans les arbres, allant des fruits aux œufs dans les nids ou parfois les oiseaux eux-mêmes.

À vrai dire, le seul contexte dans lequel vous pouvez croiser un korrigan, c'est parce que celui-ci veut que vous le voyiez. Et dans ce cas, gare à vos affaires ! Ce sont les experts du détournement d'attention et de la tromperie ! Et vous avez à peine le temps de vous retourner que vous voyez déjà votre sac remonter le tronc d'un arbre dans les mains d'un de ces êtres poilus. Vous pouvez le déceler dans ces quelques lignes, mais j'ai beaucoup moins d'amour pour les korrigans que pour les farfadets. Eux sont réellement sournois de nature et n'ont pas pour but de vous faire des farces, mais de vous dérober vos possessions pour les entasser dans leurs cabanes à tout jamais ! Comment je connais si bien leur mode de vie, me demanderez-vous ? Eh bien c'est parce que, et à la manière des farfadets, il n'est pas impossible que vous gagniez petit à petit leur confiance, ou du moins leur curiosité, si vous restez suffisamment de temps sur leur territoire sans mettre le bazar. C'est ainsi que j'ai eu plus d'une fois affaire à des korrigans qui se qualifiaient eux-mêmes de "gentils". Car oui, ces créatures parlent ! Mieux, ils vivent dans une société hiérarchisée ! Chaque petite tribu de korrigan est sous les ordres d'un chef, qu'ils appellent le « Bigbos » et c'est lui qui prend la première part de nourriture en plus d'être exempté de tout travail, comme la cueillette ou la construction des cabanes. Ce sont donc souvent de superbes musiciens puisqu'ils consacrent l'intégralité de leur journée à jouer des mélodies sur des instruments qu'ils fabriquent eux-mêmes ou dérobent aux voyageurs.

Malheureusement, c'est tout ce que j'ai réussi à obtenir comme informations des différents korrigans "gentils" que j'ai pu croiser, car ils restent très discrets malgré tout et, de plus, ont l'effrayante passion des anecdotes. La conversation d'un korrigan se compose en très grande majorité de trivias dispensables sur l'inconfort de sa paillasse de feuilles ou sur les boutons qui lui grattent le dos. Je vous préviens donc, chers lecteurs, si vous avez pour projet de vous faire l'ami d'un korrigan, ménagez votre patience car elle vous sera très utile pour supporter ce qu'ils ont à raconter, car ils peuvent se montrer extrêmement bavards ! Pour résumer, je ne vais pas chercher, contrairement aux farfadets, à vous faire changer d'avis au sujet de ce peuple. Ils sont réellement fourbes et voleurs et n'éveilleront en vous que peu de sympathie.


Les mouss'queterres


Voilà un cas particulier puisque s'il y a bien une espèce du petit peuple de la forêt que l'on connaît bien et réciproquement, c'est bien les mouss'queterres. Lors de vos escapades sylvestres, c'est l'espèce que vous avez le plus de chances de croiser en chair et en os. En effet, étant équipés à la manière des humains, avec vêtements, arcs et coutelas, ces petits rongeurs n'ont pas la culture du secret et de la fourberie que peuvent avoir les korrigans. C'est un véritable peuple forestier qui n'hésitera pas à aller au contact de l'aventurier qu'ils jugent digne d'être approché afin de sympathiser. Ne sautez pas trop de joie non plus, ils détestent les cortèges trop bruyants ou nombreux donc si vous voulez vraiment avoir le plus de chances de faire leur connaissance voyagez en petits groupes et restez calmes, vous ne le regretterez pas.

Car ce sont là de bien charmantes créatures. Je ne les ai pas côtoyées plus que cela durant ces années passées à Sylfaën, car je leur ai rapidement fait comprendre que j'étais là dans un but d'étude et que je cherchais à étoffer notre compréhension des peuples méconnus de la forêt, ce qui n'est pas le cas des mouss'queterres qu'il est plus aisé de croiser. Mais cet ouvrage ayant une volonté de parler des petits peuples sylvestres au sens large, je me dois de faire un bref rappel de comment se comportent les mouss'queterres.

Nous l'avons donc vu, ce sont de petits rongeurs qui ont acquis la capacité de parler notre langage et qui ont adopté notre équipement pour se vêtir, se protéger et s'armer. Il est donc évident qu'ils ont une extraordinaire capacité de mimétisme. Ils reproduisent absolument tout ce qui leur paraît utile et qu'ils peuvent fabriquer. Donc si vous voulez un conseil pour devenir l'ami d'une petite tribu de mouss'queterres alors ramenez des équipements insolites, de la nourriture exotique, des choses que l'on ne trouve pas facilement dans leur environnement et qui attisera à coup sûr leur curiosité. Ensuite, essayez d'entamer la conversation et parlez de la méthode de fabrication de certains tissus ou de certaines armes qui semblent éveiller leur intérêt. La plupart du temps, il ne leur sera pas impossible de concevoir quelque chose de proche avec les ressources dont ils disposent. Ce sont également de généreuses créatures qui n'hésiteront pas à vous offrir de charmants, bien que minuscules, présents s'ils estiment que vous avez suffisamment bien nourri leur soif de connaissance sur notre matériel.  

Encore une fois, tout ce que je dis ici n'est un secret pour personne, mais il n'est pas impossible que vous traversiez dix fois l'an la forêt de Sylfaën sans forcément croiser l'une de ses créatures. Sachez être patients, calmes et tendez bien l'oreille, car ils ne sont pas des plus faciles à entendre du fait de leur petite taille.


Les fées

Ici, chers amis, nous nous attaquons à des créatures que peu de gens peuvent affirmer avoir croisé dans leur vie. Votre humble serviteur lui-même, malgré des décennies à arpenter ces bois, ne peut pas vous assurer en avoir croisé plus de cinq fois en tout et pour tout. Et pour cause, ce sont des créatures que je n'ai pas vraiment cherché à croiser plus que cela, et je vous invite à en faire de même. Les fées sont de ces espèces qui sont à la fois très sages, très puissantes, mais aussi très menacées. La poussière de fée est activement recherchée par bon nombre d'aventuriers peu scrupuleux. Elle aurait, dit-on, des vertus magiques et je ne vais pas nier qu'avec la puissance que peuvent déployer les fées, ce soit une véritable information.

En effet, les fées sont des êtres qu'il est presque impossible de voir tant elles se déplacent rapidement entre les arbres. Tout au plus, si vous avez de l'oreille et de la patience, pourrez-vous entendre le son caractéristique de leur passage, qui sonne comme de minuscules clochettes qu'on ferait tinter avec virtuosité. Et sachez apprécier les bonnes choses et vous contenter de cette musique, car les fées ont une vaste sagesse que l'on ne soupçonne pas et ont notamment appris à se méfier des aventuriers. Elles ne vous feront aucun mal tant que vous n'escompter pas les capturer. Je vais vous raconter une anecdote qui m'est arrivée récemment de surcroît, et j'espère qu'en l'entendant vous rebrousserez chemin la prochaine fois que des braconniers vous proposeront de partir à la chasse aux fées.

Midi venait à peine de passer et je m'occupais, comme à mon habitude, d'arpenter Sylfaën à la recherche de quelques traces de farfadets ou d'autres curieuses créatures. Mais c'est un bruit tonitruant qui m'alerta, venant de l'est. Très vite, je me mis à courir, malgré la vieillesse de mes jambes, et tombai sur une clairière ombragée. Là, un combat faisait rage, ou semblait faire rage. Un groupe d'hommes robustes, comprenant un nain et un peau-verte tout de même, agitaient un filet dans tous les sens pour tenter d'attraper quelque chose que je ne vis pas au premier abord. Ce n'est que parce que ces sagouins hurlaient « La fée ! La fée ! » que je compris la nature de leur cible. Mais, ni une ni deux, ce n'était plus la fée qui attira leur attention, mais bien des bruits de sabots venant des buissons tout proche. D'un coup, une demi-douzaine de sangliers se ruèrent sur les aventuriers tandis que des racines épaisses poussèrent à une vitesse terrifiante sous leurs pieds. Ils furent rapidement incapables de s'enfuir et furent chargés par les animaux sauvages qui les réduisirent probablement en miette. Je dis probablement car, ne souhaitant pas connaître le même sort, je me suis enfui.

Mais voilà, chers lecteurs, si vous souhaitez un jour vous lancer dans la capture de ces créatures séculaires, réfléchissez-y à deux fois. Elles sont l'émanation la plus pure du pouvoir de la forêt et vous le feront savoir ! Et puis vous ne retirerez que plus de sagesse à tenter de comprendre la vie qui se cache tout autour de vous lorsque vous pénétrerez dans d'anciens bois, plutôt que de tenter de faire fortune en en capturant sa fragile beauté dans vos filets pour la revendre.


Voici donc la synthèse de mes recherches au sujet de ce que j'ai intitulé les "petits peuples" de la forêt. Car c'est bien ce que j'ai voulu montrer dans cet ouvrage. Ce ne sont pas des nuisances, des bêtes, des diablotins maléfiques, mais des peuples qui ont des usages et des cultures certes primitives, mais qui existent et qui méritent que l'on s'y penche. Au fil des années, j'ai développé une immense affection pour toutes les espèces que j'ai mentionné ici, même les korrigans ou les si mystérieuses fées. Et j'espère que mon humble contribution parviendra, chez certains d'entre vous, chers lecteurs, à vous transmettre la passion et l'amour que j'ai nourri pour ces peuples tout au long de ces années.



Cette œuvre rapporte 60 points d'expérience, 80 pièces d'or et 1 minerai d'adamantium à Oskar Gretter
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