Un soleil ardent brûlait ce qui osait se montrer à sa vue. Céleste, pas un nuage n'osait venir le voiler et offrir un bienvenu salut d'ombre et de fraîcheur... Malgré cette tyrannie silencieuse, un convoi avançait tant bien que mal parmi les hautes dunes mouvantes. Les chevaux laissaient s'échapper de leurs naseaux dilatés une fumée humide et même les quelques dromadaires semblaient peiner sous le poids conjugué de leur chargement et de la chaleur.
La vampire abordait une mine des plus moroses. Elle n'avait besoin de satisfaire sa soif ni même ne manquait de sommeil. Seulement cette saleté de soleil lui paraissait de plus en plus antipathique au fil des siècles. Ne pouvait-on imaginer pire cauchemar qu'un ennemi visible et impossible à combattre à la fois ?
Les heures s'écoulaient... lentement.

Une offre d'emploi avait été offerte à Stellarae : bien payés, une caravane marchande recrutait d'urgence deux à trois gardes de convoi le temps du voyage. Elle qui manquait de sous avait immédiatement accepté en oubliant un certain détail... qui était la nature diurne de ses employeurs. Elle avait bien essayé de convaincre le chef des avantages d'un voyage de nuit -cependant cela leur ferait perdre trop de temps. Cet idiot préférait donc s'épuiser au soleil, affronter les créatures du jour autrement plus agaçantes que les petits chasseurs nocturnes afin de rallier au plus vite une ville perdue en plein désert.
Belle idée que cela.
Enfin il avait une vampire sous le coude ainsi d'un gars en armure pour les protéger.

Elle coula un regard vers ledit compagnon : ils ne s'étaient pas encore adressés la parole, pourtant il avait de quoi piquer sa curiosité. Aussi se laissa-t-elle glisser au pied de la charrette et vint se porter à sa hauteur.

"Bonjour, je suis Alrun. J'espère que ce travail en commun sera un plaisir."

Elle lui adressa un demi-sourire, et désigna la charrette qu'elle occupait, vers la fin du convoi.

"Je vais devoir rapidement revenir à mon poste mais... je me demandais, quelle est votre arme ? Cela pourrait être utile à savoir, si un combat survient."

Le soleil était affreusement lourd. Le sable était affreusement mou. Et le convoi, affreusement lent. Tout en marchant péniblement, Sargas sentait la température monter dans son armure. Cette fameuse deuxième peau qui l'avait sauvé tant de fois à la guerre... avait toujours été une horreur à porter quand le soleil frappait la terre des ses rayons brûlant.

Qu'est ce que je fais ici.. Est ce que j'ai réellement besoin de cet argent finalement..

Sargas réfléchit tout en marchant à coté du convoi. Evidemment qu'il avait besoin de cet argent. Il ne pouvait pas se permettre de rester enfermé dans cette crypte qui lui servait de maison plus longtemps. Et pour vivre dans ce monde, il faut de l'argent.

"Bonjour, je suis Alrun. J'espère que ce travail en commun sera un plaisir."

Sargas était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'avais pas vu la femme s'approcher de lui. Au moment d'ouvrir la bouche pour se présenter à son tour, elle enchaîna.

"Je vais devoir rapidement revenir à mon poste mais... je me demandais, quelle est votre arme ? Cela pourrait être utile à savoir, si un combat survient."

Sargas regarda la femme rapidement à travers la fente horizontale de son casque. Elle semblait être autant épuisé que lui de marcher dans le sable sous cette lourde chaleur.

- Je m'appelle Sargas. Enchanté de faire votre connaissance. Et en ce qui concerne mon arme..

L'homme posa sa main gauche sur le manche de Léviathan. L'épée à deux mains était accroché à la ceinture de Sargas. Il la portait normalement dans le dos mais son armure étant en mauvais état depuis sa résurrection, il lui était impossible d'accrocher une sangle. Le fourreau de l'épée dessina de grosse traces dans le sables au fur et à mesure qu'il avançait.

- Je combat avec ce petit bijou. Elle à beau être un peu rouillé, elle est encore capable de trancher un arbre. Donc elle ne devrait pas avoir de mal contre de la chair. Et vous, avec quoi combattez-vous ?

Elle sourit.
Cela faisait un certain temps que la Fortune ne lui avait permis de fréquenter des personnes de bon parlé et de bonnes manières - quoique certains fussent assez polis. Toutefois, la douceur sous-jacente de ce Sargas lui plaisait bien ! La curiosité aurait bien poussé le vice jusqu'à le dévisager au travers de son casque, enfin si ses propres codes ne l'en dissuadait pas.

"Je combat avec ce petit bijou. Elle à beau être un peu rouillé, elle est encore capable de trancher un arbre. Donc elle ne devrait pas avoir de mal contre de la chair" fit-il d'une voix plus douce que ce que l'on pourrait imaginer à son allure.

La vampire observa l'arme d'un oeil intéressé à défaut d'être expert. Elle n'avait que peu manié de lames de cet acabit, du fait de la force nécessaire pour les mouvoir efficacement -sans compter leur encombrement. Enfin tout néophyte fusse-t-elle, la beauté de l'épée ne lui échappa pas. Elle laissa son regard tarder sur les formes du manche avant de revenir à son interlocuteur.

"Belle lame, dit-elle d'un ton appréciateur.
- Et vous, avec quoi combattez-vous ?
- Hum... De la magie disons."

Comment définir la nature exacte de son "arme" sinon par le terme vague de magie ? Elle choisit donc de faire glisser une carte dissimulée dans sa manche dans sa main. Glace.

"Ces cartes font office de catalyseur de divers sorts, comme ceci"

Elle mit sa main à l'horizontale. Soudain, le papier pulsa une douce lumière bleuté avant de disparaître dans un halo vaporeux.

"Touchez donc"

Alrun ne put dissimuler un sourire soulagé en sentant la fraicheur du nuage froid venir lécher son bras. Malheureusement, ses sorts n'étaient pas infinis et elle ne pouvait donc se permettre de se rafraichir trop souvent non plus...

- Hum... De la magie disons."

Sargas était étonné. Il avait rencontré quelques mages durant son ancienne vie, mais ils étaient souvent en robe et semblaient lents et peu agiles. Mais cette femme du nom d'Alrun avait l'air de tout sauf d'une magicienne. Juste après, elle sortit de sa manche une carte qu'il coyait au début pour une carte à jouer légèrement bleutée.

"Ces cartes font office de catalyseur de divers sorts, comme ceci"

La carte vibra et une lumière bleutée apparu à la place avec un doux halo blanc. Sargas était stupéfait. Quelle est cette magie ? Il n'avait jamais rien vu de tel.

"Touchez donc"

Sargas resta silencieux. Il tendit la main puis hésita. Cette magie était inconnue pour lui, ça pouvait très bien lui exploser à la figure. Mais cette lumière douce et bleutée semblait tellement apaisante. Il se décida enfin et toucha du bout des doigts le halo vaporeux.

- Ah !

Un son de surprise sortit du casque de Sargas quand ses doigts touchèrent le halo. C'était froid. Terriblement froid. Assez froid pour refroidir une bonne partie de son armure et pour remettre son corps de revenant à la bonne température en à peine quelques secondes. Si son corps était encore vivant, il aurait sûrement eu des frissons.

- Désolé, je ne m'attendais pas à ce que ça soit si froid.. Mais c'est très agréable sous cette chaleur !

Secoua sa main pour faire partir l'engourdissement de la glace. Il prit alors sa gourde attaché à sa ceinture.

- Je n'ai pas grand chose à vous proposer en échange.. Je n'ai qu'une gourde d'eau.. Je ne bois jamais d'alcool donc désolé si vous préférez le vin.

La surprise de Sargas l'amusa. C'est vrai que la température pouvait choquer au vu de la chaleur régnante mais le problème de ces cartes était l'impossibilité de paramétrer leur force et leurs caractéristiques. Enfin la vampire fit glisser le halo vers son visage et inspira l'air frais avant qu'il ne disparaisse tout à fait dans un chuintement à peine perceptible.
Elle eut un mouvement évasif ensuite, en réponse à l'excuse et la proposition du bretteur ; cette démonstration n'était rien qui vaille un retour. L'eau était précieuse et elle avait de son coté son propre breuvage -qui n'était certes pas d'eau. Quoiqu'il en soit, elle apprécia les manières de cet homme et l'en remercia d'un sourire.

"Ne vous en embarrassez pas, ce n'était guère grand chose, fit-elle. Il est temps que je regagne ma place -la prudence n'est jamais superflue en ces terres hostiles."

Elle ne sentait ni danger ni menace pourtant, elle était déterminée à accomplir sa tâche avec perfection. La légèreté pouvait parfois coûter plus qu'une vie...
La vampire salua donc le guerrier d'un signe de tête avant de rejoindre sa charrette. Elle y retrouva son corbeau de jais, toujours recroquevillé sur lui-même. Il n'aimait pas la chaleur, lui non plus.

Le convoi avança ainsi tout le long du jour, avant que le crépuscule ne vienne annoncer une halte bienvenue. La compagnie s'arrêta entre deux dunes, où un petit oasis permettait aux montures de se désaltérer -et aux voyageurs de faire quelques ablutions. La vampire ne refusa cette opportunité de chasser un peu de cette sueur collante... et bien trop odorante pour son nez fin.
Elle alla ensuite installer son sommaire campement en retrait du feu que les marchands avaient allumé avec négligence, afin de pouvoir déguster d'un repas chaud. Car si le jour le soleil était écrasant, la nuit, la lune faisait ses offices avec zèle et largesses...

Alrun chercha Sargas du regard. Il leur fallait convenir des tours de garde.

"Ne vous en embarrassez pas, ce n'était guère grand chose. Il est temps que je regagne ma place -la prudence n'est jamais superflue en ces terres hostiles."

- Aucun problème.

Sargas versa un peu d'eau dans le fente de son casque pour se désaltérer. Cela pouvait paraître étrange mais il avait toujours fait en sorte de ne jamais enlever son casque en public. Pas qu'il se trouvait repoussant, mais c'est une vieille habitude de guerre. "Expose ton visage et l'ennemi en profitera pour y mettre une flèche." C'est ce que disais son père. Depuis, il enleva son casque seulement pour dormir et manger. Et encore, après avoir vérifié les alentours et/ou fermé sa porte à double tour.

Le groupe continua donc le long voyage jusqu'à ce que la nuit tombe. Une bénédiction pour Sargas. Bien que la magie d'Alrun lui avait fait du bien, la chaleur avait vite reprit le dessus. Ils en profitèrent pour se reposer près d'une oasis.

S'arrêter la nuit pour repartir la journée. Imbécile. On voit bien qu'il ne sait pas ce que c'est de supporter une armure en plein soleil...

Sargas arriva devant l'oasis et regarda l'eau qui semblait à la bonne température. Une envie de s'immerger lui traversa l'esprit. Sans même jeter un coup d’œil au reste du convoi, l'homme s'avança et une fois les pieds dans l'eau, il continua d'avancer. Il sentit l'eau s'infiltrer entre les plaques de son armure. Sargas laissa échapper un léger gémissement de bonheur. Il continua encore un peu et seules cornes du casque dépassaient de l'eau. après quelques secondes, il ressortit, dégoulinant et humide mais heureux.

Après une petite demi-heure, laissant le temps à l'armure de se vider de l'eau, Sargas s'approcha d'Alrun qui semblait chercher quelque chose.

- Il se fait tard. Je peux rester réveiller pour surveiller si tu veux. Je n'ai plus le besoin de dormir de toutes façons.

Sargas sortit d'une ombre qu'elle ne guettait pas, et vint à sa rencontre. Il était comme toujours -du moins depuis qu'elle le connaissait- armuré intégralement. Craignait-il quelque chose ou n'était-ce qu'excessive prudence ? Cela ne la regardait pas tant que cela, cependant, c'était un paramètre à garder en mémoire si tous deux devaient combattre ensemble.

"Il se fait tard. Je peux rester réveiller pour surveiller si tu veux. Je n'ai plus le besoin de dormir de toutes façons."

La vampire inclina la tête à l'écoute de cette dernière phrase, sans relever le tutoiement. Venant de lui, cela ne la gênait pas tant que ça.

"Insomniaque ? s'enquit-elle, bien qu'instinctivement elle savait cela faux. Nous sommes une paire en ce cas..."

Elle observa un instant la lune avant de resserrer les pans de sa cape autour de ses épaules, bien qu'elle déambulait pieds nus. Un sourire vint flotter sur ses lèvres ; la nuit avait toujours cette effet.. euphorisant sur elle. Tout était prétexte à sourire. La lune, et sa quiétude surtout, l'apaisait.

"Faisons la ronde ensemble, si cela te va ?" proposa-t-elle en marchant tranquillement mais le regard vif et attentif.

Un silence flotta un moment, sans qu'il fusse gênant. Les deux étaient inconnus et pourtant la vampire ne se sentait pas la nécessité de combler ce vide : l'un parlerait s'il le souhaitait, et l'autre l'écouterait, simplement. Dans cette nuit au semblant calme, la vampire redécouvrait chaque parcelle de son corps, chaque once de peau et de muscle. L'envie lui brûlait de tout laisser pour courir, de toutes ses forces, vers ce horizon noir...

"Que tu le saches tout de suite. Je suis une vampire."

La pensée avait fusé subitement sans trop de logique. Mais elle ressentait le besoin de le dire clairement -d'autres situations où elle fut prise pour une humaine lui avait tant coûté.
Puis...
Elle le regarda de biais. Tenta de voir l'homme sous l'armure. Peut-être seraient-ils amenés à s'allier pour se battre et dans ce cas, jouer la franchise était de mise. Découvrir un mensonge avait des effets dévastateurs, au même titre que les ignorances, que ce soit en vie ou en temps...
Concession pour concession, elle lui demanda d'une voix douce, où une pointe de curiosité était perceptible.

"Et toi, qui es-tu sous cette armure ?"

"Insomniaque ? Nous sommes une paire en ce cas..."

Sargas sourit sous son casque. De son vivant, il était loin d'être insomniaque. Il se rappelait que lorsqu'il revenait de mission, il pouvait dormir pendant presque trois jour d'affilé. Il pourrait dormir s'il le voulait, mais son corps étant déjà mort, cela ne lui servirait à rien. Il ne ressentait plus la fatigue, ni la douleur. seulement le froid et le chaud.

"Faisons la ronde ensemble, si cela te va ?"

Le guerrier ne répondit pas. Cette question n'avait presque pas besoin de réponse vu qu'ils commencèrent à marcher ensemble. Quelques temps après, Alrun brisa le silence.

"Que tu le saches tout de suite. Je suis une vampire."

Bizarrement, Sargas ne fut même pas étonné par cette révélation. Certes, il ne s'attendait pas à ça, mais ça ne semblait pas lui faire peur. Les vampires s'attaquent aux vivants. Ils aiment le sang. Qu'est ce qu'ils ferraient avec un mort-vivant ? Puis juste avant que Sargas puisse s'expliquer, elle enchaîna encore une fois.

"Et toi, qui es-tu sous cette armure ?"

L'homme en armure ne pu s'empêcher de laisser échapper un léger rire. Cela faisait tellement longtemps qu'on ne lui avait pas posé cette question.

- Il y a longtemps, j'était un grand guerrier. J'ai combattu en tant que général durant la Grande guerre contre les humains et les stryges noirs.

Sargas fit une pause de quelques secondes, et reprit.

- Cette guerre s'est passé il y a environs 220 ans. Je suis mort après avoir décimé une escouade de stryges noirs qui nous avait tendu une embuscade.

L'homme en armure enleva le gant de sa main gauche, laissant apparaître une main puissante, mais maladive. Elle était blanche, presque violette, et l'on pouvait distinctement les veines violettes et noires sur sa main et sur le reste de son avant bras.

- J'ai été.. ressuscité.. par une secte je crois. Je me suis réveillé dans mon tombeau avec les cadavres d'une dizaine de personne autour de moi, la gorge tranchée et une dague à la main.

Il remit son gant et l'ajusta correctement.

Son rire sonnait d'une bien étrange façon. Était-ce de part sa nature -dont Alrun prit connaissance peu après- ou à cause d'une émotion sous-jacente, il avait ce timbre éraillé qui retenait l'attention. Il était plaisant à entendre. Et un brin similaire à une certaine personne...
La vampire marchait le regard fixe au-devant, tournant de temps à autre la tête afin de scruter les alentours en quête de danger. Toutefois la nuit semblait vouloir leur accorder un répit et ne pas convier ses créatures à un grand repas ; ce ne serait pas elle qui s'en plaindrait. Ses pieds foulaient avec légèreté le sol. De quoi pouvaient-ils avoir l'air, eux deux, l'une vive et svelte, l'autre imposant de force ? Un drôle de tandem sans doute.

Alors que Sargas s'expliquait, Alrun tentait de se remémorer, sans plus se choquer de la nature de son compagnon. La guerre qu'il évoquait lui paraissait si... proche. Comme si elle n'était survenue que quelques années plutôt. Elle secoua la tête. Le temps se dilatait à ses yeux et elle en perdait la perception au fur des siècles.
L'affrontement entre humains et stryges noirs... Elle avait marqué bien des esprits à l'époque et même les stryges blancs avaient hésité à mouiller leurs ailes. La position des vampires à ce moment avait été ambiguë, car certaines familles soutenaient un camp lorsque les seconds étaient en faveur de l'autre camp. Mais il n'y avait eu aucune alliance. Du moins c'était ce qu'Alrun savait.
Car il y a 220 ans auparavant...
Elle reprenait avec difficulté les rênes de la famille en succession à Altair. Leur condition instable leur interdisait à l'époque de replonger dans la guerre et les jeux de pouvoirs -cela aurait été risquer leur vie au-delà de leur honneur-même. Aussi s'étaient-ils écartés de la scène politique jusqu'à récemment.

La vampire coula un regard vers la main dénudée de Sargas. Un frisson la parcourut. Elle qui était habituée à observer avec envie le cheminement du sang dans le corps faisait face à un réseau veineux sombre. Il lui inspirait... presque de la répulsion. Mais elle ne pouvait détacher ses yeux de cette étrangeté : des morts-vivants, elle en avait vu. Beaucoup. Cependant, qui sachent ainsi faire preuve de raison tout en ayant gardé leurs souvenirs ? C'était la première fois et comme toute chose inconnue, la curiosité vint prendre le dessus sur tout autre sentiment.

"J'ai été.. ressuscité.. par une secte je crois. Je me suis réveillé dans mon tombeau avec les cadavres d'une dizaine de personne autour de moi, la gorge tranchée et une dague à la main."

Elle arrêta de le fixer aussitôt que la peau fut cachée.

"Une expérience..." fit-elle pensivement.

Certes, les essais en magie de toutes sortes étaient monnaie courante mais là, il y avait de quoi s'étonner. Arriver à un tel exploit signifiait une avancée non négligeable de la nécromancie. Alors peut-être que...
Non.
Elle inspira profondément afin de chasser cette once d'espoir traître venue instiller ses pensées. Elle ne le reverrait pas. Ni l'un, ni l'autre.
Fébrile mais soucieuse de ne pas trop le montrer, elle reprit son avancée d'un pas plus vif.

"Autrement, je peux espérer vous faire confiance, à vous sinon votre bras. Un général de guerre... Pourquoi n'avez-vous pas rejoint vos compères humains, si cela n'est pas trop indiscret ?"

Elle sentait que quelque chose clochait. Quoi, elle ne saurait alors le dire, toutefois son instinct l'intimait à en savoir un peu plus sur lui... ne sait-on jamais. Il ne lui paraissait pas désœuvré. On l'avait ressuscité, et loin d'être perdu, il semblait avoir un objectif en tête : qu'est-ce qu'un involontaire revenu à la vie en attendrait encore ?

"Autrement, je peux espérer vous faire confiance, à vous sinon votre bras. Un général de guerre... Pourquoi n'avez-vous pas rejoint vos compères humains, si cela n'est pas trop indiscret ?"

Sargas savait quelle réponse donner. Il savait que cette décision de ne pas rejoindre l'armée -du moins pas en tant que simple guerrier- lui faisait ce sentir léger.

- Je suis libre maintenant. J'ai passé mon ancienne vie à combattre, à obéir à des ordres, à tuer des hommes qui étaient comme moi, de simples soldats, avec sûrement une femme et des enfants, qui s'étaient probablement engagé pour avoir un peu d'argent pour se nourrir.

On pouvait sentir de l’excitation et de la joie dans la voix de Sargas. Comme s'il profitait enfin pleinement de sa "vie"

- Le destin n'agit que sur ceux qui ont une vie à conter. Je peux enfin faire ce qui me semble juste. Et protéger ceux qui ont besoin de l'être.

Les mots de Sargas paraissaient peut être utopique, mais c'est ce qu'il comptait faire. Léviathan ne devrait plus prendre la vie, mais la défendre contre les forces maléfiques ou les personnes qui veulent du mal aux autres.

Elle lui adressa un sourire de connivence, comprenant un peu cette aspiration à la liberté... Son idéal était beau et juste. Peut-être lui enviait-elle un peu cela, mais elle-même ne pouvait s'y résoudre en raison de ses ambitions : être trop prompt à la sympathie pouvait s'avérer fatal pour celui jouant avec la politique. Enfin la vampire ne pouvait qu'apprécier cet homme.

"C'est un chemin ardu que tu as choisi d'emprunter... Comment peux-tu être sûr de la justesse de tes actes ? Ce qui te paraîtra être bon pourrait au final se montrer trompeur... Et rien en ce monde n'est tout à fait blanc ou tout à fait noir. C'est un monde gris dans lequel nous vivons."

Elle discutait spontanément -et de ce fait, il était possible que son interlocuteur perçoive la subjectivité de ces propos... Ces réflexions, elle les avaient eue aussi, dans sa quête d'idéal et de morale. Au final, chacun devait faire des concessions afin de parvenir à ses objectifs.

"Enfin j'admire ton ambition, Sargas."

La conversation se poursuivit le long de la nuit, sans perturbation, jusqu'à ce que la vampire ne décide de le laisser achever seul la ronde : elle alla voler quelques heures de sommeil pendant que le camp s'éveillait doucement à l'aube à peine levée.
Si la nuit fut calme, le désert décida de jouer d'eux au matin. Un vent particulièrement fort et chaud balayait sans interruption les dunes, gênant la progression du convoi. Le sable s’immisçait dans la moindre interstice et venait gratter désagréablement la peau sous le tissu...
L'humeur de la vampire était bien bas.

"Espérons ne pas faire de mauvaises rencontre en chemin" avait-elle glissé sombrement à Sargas avant de se mettre en route.

Chaleur. Sable. Vent.
Combattre dans ces conditions serait des plus... ardu.

Cette vampire avait juste, mais Sargas avait bien compris que la notion de bien et de mal est une notion floue. Heureusement et malheureusement à la fois, Dùralas est un monde dangereux ou le mal prends des formes souvent significatives. Bandits sans scrupules prêts à commettre les pires atrocités, Démons de l'ancien temps, Animaux sanguinaires...

- J'en ai bien conscience. Tous les êtres vivants de ce monde forment un équilibre entre le bien et le mal. Mais l'équilibre est loin d'être respecté. Le fait d'avoir été ressusciter en est la preuve. Même les mort ne peuvent plus trouver la paix.

La conversation dura quelques temps, puis Alrun décida de dormir un peu. Pendant le reste de la nuit, Sargas scruta l'horizon comme le ferait un aigle à l’affût de la moindre proie. Pendant quelques instant, il avait cru entendre l'écho d'un combat, de quelques explosions et un loup qui hurla à la lune, mais c'était beaucoup trop loin pour pouvoir réellement s'en inquiéter.

Le reste du groupe s'était à peine réveillé que le vent se leva, transportant avec lui le sable qui venait fouetter les vêtements et le visage de tout le monde, sans oublier la chaleur qui était aussi écrasante que la veille.

"Espérons ne pas faire de mauvaises rencontre en chemin"

Alrun avait la mine basse. On aurait dit qu'elle aurait pu éventrer n'importe qui se mettrait en travers de son chemin. Sargas quand à lui était comme d'habitude, il avança, regardait devant lui et fixa les alentours de temps en temps.

Après quelques heures, le vent s'était calmé et le groupe pouvait avancer un peu plus rapidement. Mais la température augmentait d'heure en heure. Plus vite ils seront arrivées au village de Lodyss, mieux ce sera. De plus, Sargas pourra continuer sa route vers Ishtar vu que c'est à peine à quatre heures de marche du village.

Soudain, Sargas entendit un bruit. Le genre de bruit qui ne s'oublie pas. Il se retourna rapidement et vit au loin deux nageoires dans le sable qui fonçaient vers le convoi. Il avait passé son enfance à Stellaraë, donc il savait que ce genre de monstre n'était pas très dangereux, mais que s'ils attaquent à plusieurs, les dégâts pouvaient être important. Sargas sortit Léviathan de son fourreau.

- Requins des Sables !! Mettez-vous à l'abri !

Heureusement, le convoi s'était arrêté près d'un rocher juste avant une dune. Le reste du groupe se cachèrent derrière tandis que Sargas s'approcha d'Alrun.

- Tu en as déjà battu ?

Les ennemis commencent.

---

Vitesse joueurs : 333

Alrun : 518
Vitesse: 284
Dégâts: 227
Bonus : Deck Vitalesque (+30 vie/tour) | Deck coloré (-15 ts stats/tour)

Sargas : 261
Vitesse: 49
Dégâts: 125

---

Vitesse ennemis : 400

Requin des sables A: 400
Vitesse: 200
Dégâts: 80

Requin des sables B: 400
Vitesse: 200
Dégâts: 80

Requin des sables A attaque Alrun.
Requin des sables B attaque Sargas.

Son regard morose balayait les étendues de sable. Du sable, du sable, du sable... Et ce foutu soleil qui s'obstinait à s'orgueillir de son trône céleste. La vampire ne devait pas être bien plaisante à voir.
Ses pensées vagabondaient, tout en restant attentives aux alentours. Elle avait hâte que s'achève ce voyage... Non pas qu'elle fusse pressée - ses affaires à Spelunca furent rapidement réglées une fois les terres désolées traversées en drôle de compagnie. Mais décidément Harena lui restait antipathique.

Un cri la fit descendre en hâte de son perchoir ; elle n'avait pas aperçu les requins fondre sur eux, son regard se perdant du coté opposé. Elle n'alla pas tout de suite rejoindre Sargas : les ennemis n'arriveraient pas immédiatement et la protection du convoi était pour le moment primordial. Aussi Alrun aida-t-elle les marchands à se cacher derrière un rocher imposant, eux, leurs montures et l'ensemble des charrettes. Si certains protestaient, la vampire réussit à la convaincre en insistant sur le nombre d'ennemis. Elle et Sargas maîtriseraient ces requins, mais la possibilité que l'un passe entre eux était à considérer, au vu de leur impressionnante vitesse.

Ceci fait, Alrun piocha dans les pans de sa robe deux jeux de cartes. Utiliser ses sorts de feu seraient une folie - ils décèderaient par la chaleur avant les requins des sables... De l'eau et du vent, cela suffirait amplement, tout en améliorant un peu leurs conditions de combat. Ce ne serait pas un luxe inutile.

"Tu en as déjà battu ?
- Oui, mais jamais aisément, fit la vampire. Ils sont rapides..."

Elle observa Sargas et son imposante armure d'un air songeur.

"Ce ne sera pas une partie de plaisir."

Un râle lui indiqua la proximité des requins des sables. Ils étaient deux. Seulement deux...? C'était étrange, pour ces bêtes se déplaçant le plus souvent à trois ou quatre. Il leur faudrait être prudents. La vampire adressa un dernier sourire d'encouragement à son allié et d'un appui puissant, le projeta en direction des adversaires. Plus le combat aurait lieu loin du rocher, plus les dégâts collatéraux diminueraient.

Arrivée à moins de dix mètres de ses ennemis, Alrun s'arrêta violemment afin de lancer avec violence une première carte. Celle-ci profita de la propulsion pour gagner un peu plus de vitesse et rencontrer le requin de tête quelques secondes plus tard. Une gerbe d'eau explosa, bientôt gelée par l'effet d'une seconde carte.
Tss.
Le requin avait promptement évité l'attaque et la vampire eut tout juste le temps de ne pas percuter la créature hostile. Toutefois, elle ne fut pas assez rapide. Une nageoire la poussa en arrière, avant qu'un autre ennemi ne lui plante ses crocs dans l'avant-bras. Son visage se crispa de douleur. Etait-ce un os qu'elle avait entendu craquer ?
Saleté !
Enfin l'animal devenu proche, l'opportunité de lui asséner un bon coup s'offrait enfin à elle : Alrun le frappa d'une nouvelle paire de cartes s'imbibant d'un halo bleu vif...

Le membre 'Alrun' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Vampire' :

Alrun n'était pas au meilleur de sa forme sous cette chaleur et elle avait raison sur un point : ils sont très rapides. Le moindre faut mouvement pourrait être fatal. Mais bizarrement, les requins des sables sont minimum trois.. Ce n'était pas normal. Quoi qu'il en soit, il fallait réagir vite. Tandis que la vampire s'élança, Sargas commença à courir, son épée dans la main droite, le bras gauche plié comme s'il portait un bouclier invisible.

On va enfin pouvoir s'amuser !

Le deuxième requin sortit du sable, et agilement, commença lui aussi à courir sur ses deux pattes arrière. Ces monstres étaient plus similaire à des lézards géant qu'à des requins. Le requin donna un premier coup de tête dans le plastron de Sargas, mais il s’assomma à moitié. Malgré tout, le guerrier avait aussi bien ressentit le coup. Il était beaucoup moins endurant qu'avant. Le requin et Sargas se relevèrent chacun de leur côté. Le requin se tourna violemment, dans le but de projeter le guerrier d'un coup de queue. Il leva son épée au même moment. Son but était simple. Trancher la queue de l'animal juste avant que le coup ne l'envoie se faire écraser contre une dune.

Le membre 'Sargas' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Humain' :

Les ennemis continuent.

---

Vitesse joueurs : 333

Alrun : 468
Vitesse: 284
Dégâts: 227
Bonus : Deck Vitalesque (+30 vie/tour) | Deck coloré (-15 ts stats/tour)

Sargas : 181
Vitesse: 49
Dégâts: 125

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Vitesse ennemis : 370

Requin des sables A: 158
Vitesse: 185
Dégâts: 65

Requin des sables B: 385
Vitesse: 185
Dégâts: 65

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Requin A attaque Alrun
Requin B attaque Sargas

Alrun laissa transparaître un large sourire en voyant l'animal pris dans son étau de glace. Le contact était brûlant mais paradoxalement agréable : la fraîcheur avait l'avantage de repousser la fatigue du combat. Elle dégagea sa main, et s'éloigna de son adversaire d'un saut en arrière.
Un regard au derrière lui apprit que Sargas s'occupait du second adversaire, ou enfin essayait... La vampire s'inquiéta en le voyant valdinguer plus loin, d'un puissant coup de queue. Elle devait finir rapidement avec son propre requin, afin d'aller épauler son allié. Qu'il arrive à se mouvoir sous cette chaleur et ce poids avait déjà quelques apparences proches du miracle...

Distraite, elle évita de nouveau un peu trop tard l'attaque du requin : une nageoire percuta sa première blessure sanguinolente alors qu'il se dégageait de son entrave gelée. Alrun ne se permit aucun répit et serrant les dents, elle riposta aussitôt d'une nouvelle carte, dorée cette fois.
De l'eau imprégnait encore la créature... conjugué à de l'électricité, cela devrait suffire à le rendre inconscient -pour peu qu'elle le touchât.

Le membre 'Alrun' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Vampire' :

L'épée tomba le plus vite possible sur la queue de l'animal, mais pas assez vite. Juste avant que la lame touche la peau du requin, Sargas prit le coup et tomba quelques mètres plus loin.

- Mon premier combat depuis que je suis en vie, et je rate mon premier coup. C'est tellement pathétique...

Tout en se relevant, Sargas ne put s'empêcher de lâcher un rire pour se moquer de lui même.

- Allez requin de malheur, ce n'est que le début !

Sargas se mit en garde. Le requin fonça, tête baissé pour assommer encore une fois le guerrier. Au dernier moment, Sargas réussi à stopper l'assaut du requin en bloquant la tête avec sa lame. Il projeta la lame vers le haut, emmena la tête en même temps, laissant le ventre accessible pour une nouvelle attaque. Sargas ajusta Léviathan et visa le ventre du montre avec la pointe de sa lame.

Le membre 'Sargas' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Humain' :

Les ennemis continuent.

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Vitesse joueurs : 333

Alrun : 383
Vitesse: 284
Dégâts: 227
Bonus : Deck Vitalesque (+30 vie/tour) | Deck coloré (-15 ts stats/tour)

Sargas : 66
Vitesse: 49
Dégâts: 125

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Vitesse ennemis : 155

Requin des sables A: 158
Vitesse: 170
Dégâts: 50

Requin des sables B: 182
Vitesse: 170
Dégâts: 50

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Requin A attaque Alrun
Requin B attaque Sargas

Elle avait bêtement oublié un certain facteur.
Le sable.
Avant que sa carte n'ait pu toucher le requin, celui-ci avait replongé ce qui lui avait sauvé la vie -pour le moment. Car Alrun comptait bien le garder pour dîner.

Elle restait là, à attendre qu'il revienne à la surface... Où apparaîtra-il ? D'où surgirait-il ? D'où attaquerait-il ?
Un grondement lui indiqua sa proximité. Il vint d'en dessous, et sauta, la gueule béante prête à la croquer. La vampire esquiva le fort de l'impact mais la queue réussit à la projeter au sol. Des cartes lui échappèrent. Elle grimaça en se réceptionnant sur son bras meurtrit mais eu le réflexe de répliquer aussitôt.

Un autre sort électrique.
Lui comme elle étaient blessés : que son ennemi soit touché une dernière fois et le combat prendrait fin !