Suite à ma rencontre avec mon Döppleganger aux abords des plaines d'Arràn, je savais que quelque chose se profilait à l'horizon. L'éclosion de forces obscures est souvent annonciateur d'événements plus troubles encore, et j'avais décidé de m'en remettre aux esprits sages de l'Institut de magie afin d'avoir de plus amples informations sur ce qui se tramait en Dùralas.

Ma traversée des forêts elfiques jusqu'à l'académie des sorciers me permit d'interroger les esprits de l'Immatériel a propos de l'étrange phénomène de la Convergence, et rapidement, je constatais l'effervescence qui régnait dans les contrées des rêves. Les esprits s'agitaient, scandaient des insultes à l'encontre des menaces qui jaillissaient de toute part en ces temps où le voile s'étiolait entre les mondes, et j'observais les interactions entre les prédateurs d'Halloween (serviteurs du Roi Citrouille,
principalement, homoncules désaxés du Hameau, entre autres) et les proies (les défunts, en leur essence, constituaient un repas agréable pour soutenir la présence physique desdites menaces) en toute neutralité. Il n'y avait pas de manichéisme dans les engrenages incompréhensibles des nés de l'éther, j'en étais conscient, mais j'étais intrigué par ce changement soudain dans le paysage onirique de l'Intangible.

Lorsque je m'adressais à l'accueil, une dame m'accueillait, les lèvres en avant en un air dubitatif très propre aux agents bureaucratiques :

- Vous êtes bien aux services d'information pour les étudiants, numéro d'immatricule je vous prie.
- Bonjour Madame, je me nomme Ziggy Zolero et souhaiterais rencontrer quelqu'un qui pourrait me renseigner sur le phénomène de la Convergence.
- Oui d'accord mais je vais devoir prendre le numéro qui figure sur votre notification d'inscription, jeune homme. C'est un service pour les é-tu-diants, comme indiqué sur la plaque.
- Je ne suis pas étudiant ici, je souhaiterais juste... Elle soupirait, levait les yeux au ciel, et je me sentais instantanément comme un moins que rien. Quelle sorcellerie était la sienne ?! Alors qu'elle s'était levée et disparaissait derrière son bureau, je me disais avoir été abandonné. Mais elle revint au bout d'un temps qui me paru interminable avec une pile de paperasse.
- Alors vous allez devoir remplir un formulaire pour admission temporaire, j'aurais besoin de vote NOM en majuscule, ici, votre Prénom ici, date de naissance, sexe, situation, vous avez exercé une profession dans les six derniers mois ? Oui, très bien vous n'avez pas le droit aux bourses alors hein, qu'on soit clair tout de suite. Ensuite, il va me falloir un rapport détaillé sur vos compétences magiques ici, vos antécédents criminels, ici, là vous écrivez, très rapidement hein j'ai ma pause dans... 14 minutes, précises, le master que vous envisagez, et pour finir ici je vais vous demander de rédiger une attestation sur l'honneur que vous n'êtes pas : un sosie maléfique d'une entité depuis longtemps disparue, un ressortissant de contrées externes souhaitant étudier ici (auquel cas on va devoir faire une demande pour étudiant à l'étranger, et ça prend du temps je ne vous le cache pas), et que vous n'avez jamais étudié ici en quelconque circonstance soit une réincarnation que vous subissez aujourd'hui, un cas de clonage qui tourne mal, dans ce cas vous allez devoir demander matricule auprès des autorités du Roi Stellaroi, je vous préviens la législation concernant les doubles esseulés n'est pas tendre et un grand débat anime les intellectuels, tout comme les enseignants pour savoir s'ils ont vraiment une âme... oh ! Nous sommes à présent fermés, revenez demain !

J'avais décroché depuis longtemps lorsqu'un rideau métallique nous sépara brutalement, et je restais là à regarder les bureaux vides avec une incompréhension totale. Ce ne fut que lorsque je me tournais vers les couloirs que j'entendis un murmure m'appeler.


Désespéré, je décidais de me fier à la voix désincarnée, et gravissais des escaliers, enjambais les couloirs, jusqu'à arriver dans une bibliothèque sombre et poussiéreuse où un étrange être lisait un grimoire presque plus grand que lui, le dos voûté. Lorsqu'il m'aperçut, un sourire carnassier ornait son visage tentaculaire, et un frisson me parcouru. Allons allons, Ziggy, rien de mal ne peut t'arriver, les Mages de l'académie sont pour la plupart du bon côté. Pour la plupart...

- Zigggggyyyyy Zoleeeeero... Bienvenuuuuu..... Tu ssssouhaites en ssssavoir plussss aaaaa proooopos de la Convergeeeence.... Et moi je veux en saaaaavoir plusssss sur le Veilleuuuuur... Un Marché convenaaaable !
- Vous ne m'inspirez nullement confiance, mais allons-y. Marché conclu. Euh dîtes monsieur... ?
- Monssssssieur Chercheuuuur Paaaaathaaaacelceeeee.
- Ok. Monsieur Chercheur Pâte à Sel, j'ai trouvé cette Citrouille ici et une autre ici depuis elles me murmurent inlassablement de les ramener là. Donc voilà, je les pose, et je m'éloigne de vous. Je reviens vers vous dès que j'ai plus de matière à vos recherches. Ne le prenez pas mal, vous me foutez un peu les jetons...
- Ouiiiiiiii.... vaaaaaasss et rappooooooorte moiiiii le Sssssaaaaavoir.

Le temps de la convergence était venu, et aux cotés de nombreux duralasien Neivin avait participer a "l'arène" organiser par ce mystérieux personnage qu'est le veilleur. Nul ne sait qui il est vraiment, et alors que le katzmann fit une brève pause suite a sa cuisante défaite, il tomba sur un objet bien étrange. Au premier abord, on aurait dit une simple citrouille, immobile et ne tentant d'attaquer personnes contrairement a certains monstres en arborant une en ces temps troublé. Toutefois, ce cucurbitacée donnait une sensation étrange, comme si elle était vivante sans l’être réellement. N'ayant jamais entendu parler de ce cas précis issu de la convergence, le magicien pensa qu'il serait intéressant de le ramenée a l’académie, peut-être qu'un professeur ou tungstène en saurait quelque chose. Appelant son peryton, il décida donc de rentrer en vitesse a l'institut.

Désolé, je ne sais pas
Très intéressant spécimen, mais je ne saurais dire ce que c'est exactement
Liée a la convergence sans aucun doute, mais je n'en sait pas plus
Je suis occupée sortez de mon bureau, allez plutôt voir a la bibliothèque, vous savez, l'endroit ou les connaissances sont stocké?

Sur cette dernière réponse sèche du professeur de potions, le magicien sortit du bureau en refermant la porte derrière lui, de nouveau bredouilles. Il avait fait le tour de l'établissement, demandant aux divers professeurs et a quelques élèves curieux des renseignement, en vain. Tungstène, le directeur qui connaissait sans aucun doute la réponse a ces questions était de plus absent, surement a cause de la convergence. C'est sans grande conviction qu'il écouta les conseils de son professeur et se rendit a la bibliothèque, espérant que quelques ouvrages lui permettrait de faire la lumière sur cette étrange objet. La porte de la librairie passé, Neivin eu un hoquet de surprise. Devant lui se trouvait une créature tentaculaire avec des yeux dans la bouche, celle-ci était pencher sur un livre, entouré par une multitude d'autres. Ayant entendu la porte s’ouvrir, celle-ci se retourna vers lui, avant de se lever brusquement.

Oui le fraaaaagment, c'est ce que je cherchaiiiiiiiis. Ou l'aaaaaavez vous trouver?
Et bien je... l'ai trouvée par ici, j'ai cru ressentir qu'une autre se trouvait par la depuis que je porte cette citrouille. Je ne savait pas que vous... faisiez partie de l’académie, mais j'espère que vous pourrez éclairer ma lanterne.
Cette citrouille est un fraaaaagment du veilleur, desormaaaaaais mes recherches vont pouvoir aaaaavancer oui. J'espère que vous aaaallez m'aaaaassister dans ma tache?
Bien sur, si on peut en apprendre plus sur le veilleur, cela pourrait mener a des decouvertes majeur, surtout qu'a chaque convergence celui-ci sème le chaos. Que doit-je faire monsieur...
Paaaathaaaacelce, je dois mener quelques études aaaaaprofondis, il faudraaaaaa patienter un instaaaaaaaant.

Dùralas traversait une période agitée, pleine de changement. Le monde était à ce moment de l'année où tout paraissait en remodelage, comme lorsque dans notre sommeil, notre cerveau fait le tri entre les informations reçues dans la journée, nous faisant voir par la même occasion des images qui nous semblent insensées sous forme de songe. La Convergence pouvait être assimilée à un tel phénomène...à la différence que ses mirages eux pouvaient avoir des répercussions désastreuses.

L'amie des esprits avait tout de suite ressenti l'influence des ombres du Veilleur et s'y était préparée, comme à chaque année, à y faire face. Enfin, y faire face étaient de bien grands mots, l'on ne pouvait véritablement y faire face, l'objectif était surtout de s'en préserver. Elle ne tenterait pas, par exemple, des communions trop importantes avec le monde des esprits, si agité qu'il était en cette période. De la même manière, s'essayer à des manipulations nouvelles ou trop ambitieuses étaient impossibles pendant plusieurs semaines au risque de se confronter aux forces dévoratrices de la Convergence. Ainsi, et en temps normal, la femme aurait attendu bien sagement la fin de ce bouiboui spirituel qui marquait la fin d'un cycle pour un autre. Mais comme dit, un cycle s'était produit, et elle n'était déjà plus la même qu'aux temps du précédent. La garde sylvestre prenait de plus en plus d'assurance dans la défense de Sylfaën et son lien spirituel se développait chaque jours. En voyant les ravages causés par le Veilleur autant sur certaines entités intangibles que tangibles, elle ne pouvait pas restée immobile. Cette créature, elle avait déjà entendu parlé de lui, notamment par l'esprit d'écorce, son ami de toujours, mais elle ne savait pas réellement comment le considérer. La nature poursuivait un rythme perpétuel, mais avait-il réellement besoin d'être aussi dévastateur ? La mort faisait partie de la vie, néanmoins, était-il nécessaire qu'il la précipite à ce point ?

En quête de réponse, l'elfe était décidée à vérifier si ce prétendu gardien de la Convergence n'était pas plus une menace pour l'équilibre du monde. Animée par cette détermination, elle se plongea, malgré les risques que pouvait encourir son âme, dans les contrées fantomatiques et impalpables. Après plusieurs sinueux voyages elle fut en mesure de repérer des artefacts dégageant une énergie destructrice similaire à celle du Veilleur. L'un représentait un visage d'orc et l'autre était le portrait d'un nordien. Ehawee ignorait totalement ce que ces derniers pouvaient bien signifier alors elle dut se rendre à la raison : elle ne pouvait pas mener cette quête seule et elle avait besoin de l'aide d'une personne s'y connaissant tout particulièrement. Son chemin l'emmena donc à l'Institut de magie de Sylfaën, où elle supputait que des magiciens se risquaient sûrement à des études des phénomènes de la Convergence. Elle gardait une certaine méfiance vis-à-vis d'eux car elle savait -les kratiens notamment- que les mages pouvaient être avides de puissance plus qu'autre chose. Suite à quelques investigations au sein de la guilde de Tungstène, l'elfe s'adressa à celui qui semblait être le plus impliqué dans les recherches sur le Veilleur. Elle darda ses deux pupilles aussi affûtées que ses flèches sur ce fameux "chercheur" et alla droit au but en lui dévoilant ses deux trouvailles.

-Il va falloir me fournir plusieurs explications...

A peine descendus de wywerne à Endorial, que les deux faunes s'étaient remis en route, cette fois pour un chemin plus court, et plus familier : ils se rendaient simplement à l'Institut de Magie. Arhiann n'y avait pas remis les sabots depuis une éternité, lui semblait-il, tandis que Manydh fréquentait encore les lieux de temps à autre. Une fois que les végétaux gardant l'entrée leur eurent livré passage, ce fut donc lui qui la précéda dans les couloirs de pierre et les escaliers montant ou descendant, jusqu'à ce concentré de savoir magique, où il avait passé bien des heures, que constituait la bibliothèque. Ils durent encore chercher entre les étagères, et s'enfoncer parmi les rayonnages, avant de dénicher le personnage qu'ils étaient venus voir. Cependant, une fois qu'ils l'aperçurent, ils n'eurent plus le moindre doute : le chercheur Pathacelse présentait vraiment une allure singulière.

Après s'être assurés de son identité et de ses recherches actuelles - ils auraient tout aussi bien pu arriver trop tard - les deux faunes se présentèrent brièvement, puis en vinrent à la raison de leur présence.
" Nous avons collecté quelques... restes qui devraient vous intéresser, "
commença Arhiann en fourrageant dans son bagage. Elle en tira un premier paquet, muni d'une étiquette sur laquelle était griffonné le mot "Hukutav".
" Celui-ci vient de notre première rencontre, dans les marais. On n'a pas vraiment pu voir quoi que ce soit de... l'esprit auquel il appartenait. Mais ils a prononcé quelques mots en... partant. "
Ayant tendu son butin au chercheur, elle se tourna vers son compagnon, qui dépliait un morceau de papier. Les faunes s'étaient mis d'accord pour préserver un maximum d'indice, les paroles des spectres comprises, et le chamane s'était chargé de les retranscrire pour éviter toute déformation.
" On n'a pas tout compris non plus, mais ça commençait par 'comment a-t' et ça se terminait par 'pu me faire ça'. Un fantôme pas vraiment apaisé. "

" Nous avons ensuite été dans les terres désolées du sud. Là-bas, c'était un spectre de personne du commun, un humain, ou peut-être un elfe. "
Un deuxième petit colis, identifié par les deux mots "terres désolées", rejoignit le premier.
" Il avait l'air plutôt... désorienté. Et voici ses mots : 'cet ordre oppressant doit disparaître'. Nous n'en savons malheureusement pas plus. "

" Ensuite, en prenant la direction du nord, nous sommes tombés sur des éléments plus volumineux. Ceci au grand campement des orcs... "
La blonde déposa devant elle une citrouille sculptée à la ressemblance d'une tête de peau-verte, tandis que son ami ajoutait une seconde cucurbitacée, représentant elle un guerrier du nord.
" Et celle-là se trouvait à Kastalinn. "

" Notre dernier élément vient des sombres montagnes de Kanaan, d'un esprit qui avait manifestement appartenu à un soldat. "
Le troisième paquet ne comportait aucun mot permettant de le distinguer, et pour cause, les faunes n'avaient pas pris le temps pour cela. Les deux précédentes récoltes d'ectoplasmes étant déjà identifiées, ils avaient jugé raisonnable de s'en passer, sans pour autant risquer de mélanger les uns et les autres.
" Il semblait furieux... plein d'agressivité. Et il a parlé de servir... 'Je sers, comme j'ai toujours servi et comme je servirai à jamais', "
termina de citer le brun, avec l'aide de ses notes.

" Nous avons aussi eu la visite de créatures de la Convergence sur les deux premières rencontres, une fois le spectre disparu. Des humanoïdes à tête de citrouille, qui avaient l'air de vouloir nous empêcher de récupérer ces éléments. Nous étions avec un humain, ces deux fois. A Kanaan par contre, aucun d'eux ne s'est montré, mais nous n'étions que tous les deux. Est-ce que vous pensez que tout cela pourra aider vos recherches ? "
acheva-t-elle avec espoir, en englobant d'un ample signe du bras, les différents objets collectés aux quatre coins - ou presque - de Dùralas.

Interloquée par les dires du chercheur de l'institut tungstenienne, l'elfe s'était mise en route, il y a de cela quelques mois, dans une série d'itinéraires en quête d'une quelconque trace du Veilleur. Les fragments apportés précédemment n'eurent en effet point éveillé de possible champs d'interprétation, Ehawee était de nouveau rendue à elle-même. Ce n'était pas bien grave, pour l'heure, car elle s'était attelée avec ferveur à poursuivre les pistes qui étaient remontées jusqu'à elle soit par les rumeurs des tavernes, soit par les échos mystiques qu'elle recevait lors de ses communions avec les esprits.

Progressant ainsi petit à petit, elle fut en mesure de rencontrer un premier reliquat, présentant vraisemblablement la signature énergétique de l'entité de la Convergence. L'archère fut tout d'abord impressionnée de voir que le spectre était dotée d'une énergie si chaotique, en perpétuelle dislocation/reconstruction. Cela dit, ce n'était peut-être pas si surprenant car, bien que le Veilleur était là pour garder un équilibre, il ne s'agissait en aucuns cas d'un équilibre stable. La créature présentait donc une forte propension à détruire son environnement et la femme ne put que sentir son énergie vitale être grignotée peu à peu à l'approche du spécimen. Il lui fallut une certaine volonté afin que son âme ne se fasse pas engloutir mais au final, elle put gérer la présence de cet esprit sans trop de séquelles, récupérant au passage un fragment visqueux, seul trace qu'il laissa derrière lui avant de s'évaporer. Ce fragment, et les quelques mots qu'il prononça qui résonnaient encore dans sa tête.

Cela n'était sûrement pas suffisant mais constituait déjà une pièce qui était sûrement déjà exploitable par le chercheur Pathacelse. Ehawee continua son chemin, aussi car le spectre interpellé plus tôt lui avait fait parvenir quelques informations spirituelles qu'elle avait su décrypter. Les ondes immatérielles désignaient un autre endroit de Dùralas qui n'était ni plus ni moins que les sombres montagnes de Kanaan, aussi la brune s'y rendit le plus tôt possible sans prendre de détours. Une fois arrivée à destination, elle appréhenda, conformément à ses soupçons, un second reliquat, dotée d'une étrange armure cette fois-ci. Ce dernier semblait bien plus hargneux puisqu'il proliférait sa haine par tout les moyens: hurlant à tue-tête, frappant le moindre objet passant à portée de main et surtout, projetant une quantité importante d'énergie spirituelle autour de lui. Là-encore, Ehawee reconnut la signature du Veilleur, mais elle ne fut pas à la hauteur du soldat éthéré. Pliant de plus en plus sous les vagues impressionnantes et immatérielles, ce qui la précipité dans la défaite fut tout autant les petites citrouilles maudites qui avaient envahies les lieux de l'affrontement, probablement une des conséquences de la période magique et chaotique qu'était la Convergence. Cela faisait en effet partie des risques que de mener une telle enquête sur les énergies spirituelles en pleine période de crise, elle ne pouvait pas s'attendre à ce genre d'apparition, et peut-être même eut-elle de la chance que d'être revenue entière, âme comprise.

Suite à cet échec, la créature sylvestre décida qu'elle ferait mieux de ne pas entreprendre d'autres recherches aussi risquées pour le moment. Peut-être n'était-elle tout simplement pas encore prête pour toucher à des cordes du monde aussi sensibles ? Elle n'entravait pas tout et avait besoin de réponses, et, au moins, son excursion dans les montagnes n'avait pas été vaine puisqu'elle eut entendu quelques mots du soldat avant de quitter définitivement la zone de l'affrontement...Cela lui avait aussi permit de réaliser qu'il y avait des choses qui n'étaient pas à sa portée actuellement, elle n'était ni une experte, ni tout bonnement ensorceleuse. L'heure était donc venue de rendre compte à l'Institut de Magie et espérer, cette fois-ci, obtenir quelques réponses sur toute cette histoire.

La femme rencontra donc à nouveau cet étrange chercheur et lui exposa les faits de ce qui s'était produit dans les Terres désolées et dans les Montagnes sombres de Kanaan, en rapporta à chaque fois les termes utilisés par les différents reliquats spectraux. Elle ajouta à cela la substance inconnue qui était apparue après l'évaporation de l'un d'entre eux. Ehawee espérait enfin savoir de quoi il en relevait même si elle ne se faisait pas trop d'illusions. Derrière son désir de ne pas avoir effectuer cette aventure en vain, elle souhaitait surtout être sûre que le Veilleur n'entreprenait pas de vils méfaits, qu'ils portaient atteinte à des humanoïdes ou à des entités spirituelles.