Nom : Néhebkaou

Âge : 18

Sexe : Mâle

Race : Naga venimeux

Classe envisagée : Pugiliste

Métier envisagé : Sculpteur

Capacité magique : Boussole Tellurique : Adepte de la méditation, Néhebkaou est capable de se plonger dans un état de transe qui lui permet de ressentir les énergies telluriques et les canaux intangibles à travers lesquels elle se propage. Ce don est censé lui permettre de trouver des endroits chargés d'énergies particulières où la composition de la terre elle-même diffère légèrement et recèle d'ingrédients uniques permettant d'élaborer des pigments colorés spéciaux dont le Naga aura besoin s'il veut remplir sa mission.

Mode hardcore : *Fais un tour sur 360° puis s'en va*

Néhebkaou est un Naga de type venimeux qui n'est plus tout à fait un enfant, mais pas encore un véritable adulte. La face dorsale de son corps est recouverte d'écailles bleutées lisses et brillantes aux reflets quasi-métalliques, typiques des jeunes spécimens de nagas aux mues extrêmement fréquentes. Ses écailles ventrales quand à elles arborent une couleur blanche soutenue semblable à de l'ivoire, et le contraste engendré par des tons si différents lui donnent l'aspect d'une étrange créature aquatique.
Sa musculature n'étant pas totalement développée, son gabarit le rend loin d'être intimidant, et ce malgré son appartenance à une race crainte pour son agressivité et ses prouesses guerrières. S'il se tient presque aussi haut qu'un humain adulte de taille normale, il fait figure d'avorton face aux autres nagas beaucoup plus massifs que lui, en particulier ses cousins constricteurs. Sa silhouette aérienne lui offre néanmoins une allure vive et souple. Son long corps de serpent semble flotter plus qu'il ne rampe, et ses mouvements fluides ont quelque chose d'étrangement hypnotique.

Sa carrure n'ayant rien de particulièrement impressionnant, le naga dispose en revanche d'autres atouts qui, à défaut de faire fuir les être à sang chaud, les appellent au minimum à faire preuve de prudence. Outre ses couleurs vives et disruptives qui dénotent bien souvent un avertissement de la part des reptiles les plus venimeux, il arbore à l'instar des cobras une "coiffe" encadrant sa tête de serpent, capable de plus ou moins s'élargir en fonction de son stress, de la dangerosité perçue d'une situation, ou tout simplement de son désir de faire le coq.
Contrairement à sa stature juvénile, son regard perçant aux yeux ambrés semble étrangement mature, et il n'est nul besoin d'être spécialiste en analyse d'expression faciale reptilienne pour y lire toute la hargne et la résolution qui l'habitent.
Capable de distinguer les individus selon leur signature olfactive, il dispose d'un odorat extrêmement sensible et capte les différentes senteurs en fouettant frénétiquement de sa longue langue bifide l'air environnant. Cette particularité peut s'avérer extrêmement déstabilisante pour quiconque n'est pas habitué à côtoyer des nagas, certaines personnes y voyant à tort une manifestation de contrariété ou d'agacement.

A l'opposé des couleurs naturellement vives de ses yeux et de ses écailles, sa panoplie vestimentaire est d'une extrême austérité. Drapé dans un léger morceau d'étoffe aux tons ocres enveloppant la plus grande partie de son torse humanoïde, couvrant pudiquement l'arrière de sa coiffe et le sommet de sa tête, les seuls éléments complexes de sa tenue consistent en des brassards de bronze décorés de symboles géométriques et d'un ceinturon articulé, finement ouvragé et fait du même alliage, conçu spécialement pour ne point gêner les mouvements ondulatoires propres aux créatures serpentoïdes.

Cantonné la majeure partie de sa vie au sein du sanctuaire qui l'a vu naître, Néhebkaou aura tendance à se montrer suspicieux des individus à sang chaud trop avenants. Bien qu'il ne ressente aucune animosité particulière envers les autres espèces, il sait -ou tout du moins croit savoir- que sa race n'est pas vraiment appréciée en dehors des frontières des marais, et ne sera donc pas surpris que les bipèdes se montrent froids, distants ou craintifs envers lui. Les façades trop amicales, en revanche, lui paraîtront particulièrement soupçonneuses et éveilleront sa vigilance avec certitude.
Malgré sa vivacité d'esprit, son inexpérience fait que le naga manque cruellement de sagesse. Hormis les prêtresses et ses quelques "soeurs" Bien-nées, il n'a au final que très peu côtoyé la gent féminine et demeure donc très impressionnable par les inconnues. Habitué à la vie en communauté, le serpent n'est pas fait pour mener une existence d'aventurier nomade et la solitude lui pèse énormément. Sans cesse tiraillé entre le désir naïf de se faire de nouveaux compagnons de voyage et la nécessité de ne pas mettre sa mission en péril, il apparait bien malgré lui comme farouche et réservé. Il n'est malgré tout pas infaillible, et l'impétuosité de la jeunesse prend souvent le pas sur la prudence du pérégrin, pour le meilleur comme pour le pire.

Très superstitieux, le moindre phénomène météorologique a le don de devenir un présage et change radicalement son comportement. Les orages, en particulier, le plongent dans des états d'exaltation aussi intenses que soudains et le rendent absolument intenable, ce qui n'est pas sans poser son lot de problèmes dans un contexte urbain civilisé.
Fort de ses convictions et adhérent pleinement au culte du Basilic, tout son être et toutes ses actions gravitent autour du Dieu-Serpent. Persuadé que le retour de sa divinité fait parti d'un cycle naturel et inéluctable, il ne se sent pas l'obligation d'être agressif envers les peuples et les races qui ne partagent pas sa religion. Issus d'un monde agonisant et condamné, il sait bien au contraire que lorsque le temps sera venu, les plus sages et les plus raisonnables d'entre eux accepteront la tutelle des Nagas dans l'édification du monde nouveau dont le Basilic aura été le Héraut.

Bien que cette capacité inhérente à la plupart des nagas pourrait lui épargner de nombreuses déconvenues en terres étrangères, il a toujours refusé et refusera toujours d'user de son don de transformation et de se faire passer pour un bipède dont il ne connait même pas le visage. La forme serpentine est la plus belle et la plus noble de toutes, en avoir honte ou la cacher par fourberie n'est ni plus ni moins qu'un sacrilège.

Le Contexte:

Le naga grandit dans la pyramide de la secte du Sakhatlan, coincée entre l'ombre des marais et la lumière du désert. Enfant, il vivait cloitré comme ses camarades dans les étages supérieurs du temple, sous bonne garde des servants et des acolytes. La première étape de sa vie fut dédiée à l'apprentissage des enseignements rituels et spirituels dispensés par les prêtresses. Il y appris à lire et à écrire, à prier, à méditer. La vie était monotone, bien que confortable. Les jeunes nagas ne manquaient d'absolument rien. Servants et nourrices étaient pour eux aux petits soins et se pliaient en quatre selon la volonté des prêtresses. Ils étaient chargés de les divertir, leur préparaient des festins de roi et leurs racontaient foules d'histoires sur le monde extérieur. Mais les yeux du petit serpent étaient déjà braqués hors des murs. Ses souvenirs d'enfance les plus vivides le voient escalader les parois de l'alcôve qui lui servait de chambre, et dont seule une petite meurtrière située en hauteur permettait de faire rentrer l'air et la lumière. Le cou tendu, écoutant le tumulte provenant de la cour, il regardait les caravanes de chasseurs faire une halte au pied du temple pour troquer leurs marchandises et se renseigner auprès des guetteurs du village sur les mouvements des troupeaux d'animaux peuplant la savane toute proche. Mais plus son âge avançait, et plus l'insouciance allait devenir un luxe pour le naga.

Il est des choses que les yeux d'enfant ne peuvent voir, et des choix auxquels ils ne sont jamais confrontés. L'heure du choix était venue, et avec elle, la levée du voile qui avait caché aux yeux des petits nagas la véritable lutte d'influence que se menaient le Temple de l'Eau et le Temple Céleste.
Aujourd'hui jeunes adultes, ils avaient été endurcis après de nombreuses années passées dans un état d'exaltation psychique important, alternant transes profondes, prières effrénées et entrainements intolérables visant à les émanciper de la protection des murs et a leur inculquer le style de combat traditionnel du Sakhatlan. Utilisant des armes faites de bois, d'os et d'ivoire, il consiste à briser les os et blesser les organes sans déchirer ni chair ni peau. Faire couler le sang dans le temple est l'apanage exclusif des prêtresses pour les sacrifices, les armes forgées et tranchantes sont donc interdites au sein du sanctuaire et les contrevenants sont passibles de mort.

Convoqués à la nuit tombée devant Amon-khut, le chef actuel de la partie basse de la pyramide, les initiés désormais adolescents et jeunes adultes devraient choisir où irait leur allégeance.
Le seigneur du Temple de l'Eau était un énorme Naga aux écailles rougeoyantes et à la peau épaisse comme du cuir de crocodile. Glouton invétéré, obèse, il tenait à peine sur le trône de pierre qu'il avait gagné dans sa jeunesse, mais ses bras épais comme des troncs d'arbres et la légende de ses exploits du temps où il n'était encore qu'un simple guerrier suffisaient à réfréner tout idée d'insubordination. Il se voulait comme un "petit père" débonnaire pour ses Bien-nés, mais se montrait en réalité fort cruel envers ses souffre-douleurs choisis arbitrairement, et bien plus encore avec les Nagas de l'extérieur qui ne faisaient pas parti de la caste réunie en ce jour au sein de la pyramide. S'il ne respectait absolument pas les prêtresses, dont il ne considérait le culte que comme un contre-pouvoir basant sa légitimité sur du folklore, il respectait énormément la Tradition, ces ensembles de règles communes aux Bien-nés élaborés il y a des siècles et qui leurs permettaient aujourd'hui de se démarquer de la plèbe hostile et répugnante qui leur servait de peuple.

Tous étaient présents. Les jeunes et les moins jeunes, gardiens et artisans, chasseuses et musiciennes, tous les Bien-nés s'étaient retrouvés ce soir au sein de l'immense salle du trône du Temple de l'Eau qui servait également de salle de réception. Comme lors d'une réunion de (grande) famille, le brouhaha des discussions animées et des rires chaleureux emplissait l'immense salle de pierre éclairée d'innombrables torches murales.

Les retrouvailles enfin terminées, las d'attendre le festin plus longtemps, Amon-khut se redressa sur son trône et ordonna le silence de sa voix tonitruante. L'assemblée se scinda alors en deux groupes plus ou moins égaux répartis de chaque côté de la salle, tandis que la bande d'initiés convoqués pour choisir leur avenir était restée au milieu. Cette petite dizaine de jeunes nagas se retrouvait soudainement écrasée sous les regards intenses de douzaines d'autres, retenant leur respiration comme s'ils craignaient de faire le moindre bruit.
Enfin, le gros chef parla, leur expliqua le fonctionnement des deux Temples et les rôles qu'ils auraient à accomplir dans chacun d'eux.
S'ils choisissaient le Temple de l'Eau, ils pourraient rejoindre leurs égaux Bien-nés, jouir d'une vie de faste et de plaisir entourés de leurs semblables, et imposer leur volonté sur les êtres inférieurs qui auraient été leurs bourreaux si occasion leur en avait été donnée.
S'ils choisissaient le Temple Céleste, ils pourraient devenir de simples acolytes, austères, anonymes et silencieux, ou obéir aux prêtresses qui ne chercheraient probablement qu'à les envoyer mourir sur des chemins hostiles et lointains au nom de la Tradition dans le seul but de tenir les Bien-nés sous leur coupe.

Amon-khut savait choisir ses mots. Son verbe était venin, capable de s'immiscer dans les esprits les plus honnêtes, empoisonnant jusqu'aux coeurs les plus innocents. Néhebkaou avait de la chance : le sien ne l'était plus vraiment.
Son âme avait déjà été dévorée de longue date par l'Ambition qui l'avait vu naitre sous ses auspices. Son destin avait été tracé lorsqu'il vint au monde touché par le Ciel, et sa seule obsession désormais était de détrôner ce seigneur du Sang égoïste et bedonnant pour redonner au Sakhatlan ses lettres de noblesses et ramener le Culte à sa juste place dans un sanctuaire corrompu qui ne recueillait plus aujourd'hui que festins orgiaques et simulacres de justice.
Un par un, les initiés s'approchaient du trône pour prêter allégeance au chef du Temple de l'Eau, et chaque fois la foule hurlait et acclamait les nouveaux-venus en les enjoignant de les rejoindre.
Néhebkaou avait ressassé des années durant son acte d'accusation, et maintenant qu'il se tenait dans la grand salle de la pyramide, il lui semblait avoir tout oublié. Sans grande conviction, il ouvrit la bouche et attendit quelques instants qui, s'ils étaient sans importance pour les convives, lui semblèrent durer une éternité.

"-Amon-khut, seigneur du Temple de l'Eau, parjure du Mandat du Sang qui t'as été confié, je viens aujourd'hui t'accuser de trahison envers le Sakhatlan et d'hérésie envers le Dieu-Serpent. Ton seul règne a iniquement dilapidé l'héritage de plusieurs générations de nos ancêtres Bien-nés et a porté l'apostasie au coeur même de nos temples. Je demande, avec cette assemblée pour témoin et mon âme pour gage, à ce que soit honorée la Tradition, que ton titre soit remis  à la bonne volonté du destin, et que tu offres ta bénédiction à ton successeur dans l'attente de l'accomplissement du Mandat du Ciel !"

C'était sorti tout seul, sans qu'il n'ai pu s'empêcher de laisser sa colère transparaître dans sa voix légèrement tremblante.
Un silence pesant s'écrasa brutalement sur la pyramide entière durant plusieurs secondes qui parrurent abominablement longues, jusqu'à ce qu'enfin un rugissement vint déchirer l'air de la grand-salle. Amon-khut ne put s'empêcher de laisser échapper un profond et sincère éclat de rire. Ce n'était pas du freluquet qui le fixait méchamment qu'il riait. Il s'amusait simplement de ce que le spectacle auquel il venait d'assister pourrait figurer sur l'une de ces fresques épiques gravées sur les murs et les obélisques de la pyramide. Tous ces seigneurs, ces savants, ces combattants, aujourd'hui momifiés, enterrés, oubliés, s'étaient autrefois trouvés à leur place et avaient vécu des moments similaires avec leurs propres adversaires. Et Amon-khut se demandait si leurs propres histoires avaient parues à leurs protagonistes au moins aussi ridicules alors qu'elles se déroulaient.

Le fils du Sang contre le fils du Ciel.
Le Guerrier face au Zélote.
Celui qui avait tout et celui qui n'était rien.

Il y avait quelque chose d'homérique dans cette confrontation, cette matière qui fait les légendes, et Amon-khut l'appréciait.
Bien sûr, il pourrait refuser, se lever de son trône et briser l'importun en deux parties égales d'une seule main. Mais en faisant cela, il ne ferait que montrer à toute l'assemblée qu'il y avait de la vérité dans les mots de l'avorton, et que lui-même doutait de sa légitimité au point de tuer un Bien-né pour le faire taire. Surtout, bafouer l'une des plus anciennes coutumes de leur caste alors que lui-même en appellait constamment au respect de la Tradition ferait de lui un hypocrite. Il n'avait d'autre choix que d'accepter.
Mais il était aussi joueur, et c'était la première fois depuis le début de son règne que quiconque lui tenait tête. Le fait que la rébellion vienne d'un initié qui avait encore ses crochets de lait rendait la situation d'autant plus insensée et extraordinaire.
Amon-khut se leva lourdement de son trône et vint planter son sceptre juste devant lui d'une force qui sembla faire trembler la pyramide jusque dans ses fondations.

"-Soit. Prends ma bénédiction, initié, et retourne vers tes maitresses. Dès à présent, je remet mes titres et mon honneur à la volonté du destin. Tu as fait le choix de marcher dans mes pas, ce qui est louable. Sache néanmoins que folie n'est pas courage, et que tu ne reviendras pas de ton entreprise. N'oublie pas également que selon la Tradition que tu as invoqué contre moi, tu seras considéré à partir du lever du soleil comme un usurpateur, et tu seras traité comme tel dès lors que tu remettras les pieds au Sakhatlan sans la preuve de ton triomphe. Maintenant, va, et meurs de la façon qui te semblera la meilleure."

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas entendu sa voix solennelle. Il était satisfait de voir qu'elle résonnait toujours aussi puissamment contre les pierres de la pyramide.
Alors que les oreilles de toute l'assemblée bourdonnaient encore du timbre rugissant de leur chef, Néhebkaou se retira dans un silence complet, et personne n'osait même le regarder tandis qu'il quittait la grand salle.

Selon les instructions d'Amon-khut, il se rendit immédiatement dans les étages supérieurs de la pyramide. La déclaration du roi résonnait encore dans sa tête, et il en venait à se demander s'il ne s'était pas montré un peu trop ambitieux de se faire un ennemi si puissant alors qu'il n'était lui même qu'un bien petit Naga dans un désert immense et terrifiant. Le doute et le remord commençaient à assaillir son âme. Chaque instant menaçait de le voir tressaillir, et chacun de ses pas lui semblait être celui d'un condamné à mort s'approchant inexorablement de son billot.
Enfin, il atteignit la haute terrasse située au sommet de la pyramide. L'air frais de la nuit s'engouffrant dans ses poumons lui fit un bien fou. Alors qu'il prenait une longue inspiration, il remarqua subitement la présence de la Grande Prêtresse de Sakhatlan, et la surprise faillit le faire s'étouffer. Ils étaient seuls. L'austérité de l'accueil du Temple Céleste contrastait nettement avec l'ambiance tapageuse qui régnait dans les étages inférieurs du Temple de l'Eau. Malgré la pénombre, la Prêtresse dû deviner la mine défaite de son disciple car elle lui offrit un sourire sincère et radieux qui redonna du baume au coeur du jeune serpent.
Ils parlèrent des heures durant, de tout, de rien, de l'avenir, des doutes et des craintes de l'initié. La prêtresse le rassura longuement, et lui rappela que sa cause était juste. Qu'il était né pour l'accomplir, et qu'il n'en serait pas autrement. Puis elle sortit sa dague sacrificielle, la tendit à Néhebkaou, et lui ordonna de faire le serment de silence qui entourerait sa quête jusqu'à ce que la mort l'en délivre. Le naga saisit l'instrument délicat, s'entailla la main et la tendit à la Prêtresse qui recueillit une goutte de son sang avec la manche de sa belle toge. Ils étaient désormais liés par le secret.
La Prêtresse lui expliqua en long et en large la première partie de sa mission, le moyen de détecter les puissants courants d'énergies telluriques qu'il devrait suivre, et lui confia les petites bourses de cuir qui recevront chacune la poignée de terre nécessaire à produire du pigment.
Alors que l'aube commençait déjà à poindre à l'horizon, le naga rassemblait ses affaires et s'apprêtait à quitter la terrasse lorsque la Prêtresse lui déposa un baiser sur le front.

Deux jours plus tard, alors qu'il serait déjà loin de la pyramide et loin du Sakhatlan, ce baiser hanterait encore ses pensées.

Néhebkaou ne rêve que d'une chose : sauver le Sakhatlan d'un chef qu'il estime indigne, et lui rendre pleinement son rôle d'enclave spirituelle en briguant le Mandat du Ciel qui lui sera nécessaire pour régner. Mais pour devenir pharaon à la place de pharaon, il lui faudra prendre part à un rituel complexe nécessitant de nombreux ingrédients éparpillés aux quatres coins de Duralas, et il n'a jamais eu la fibre voyageuse. Alors il espère au moins ne pas se perdre en cours de route.