Rencontre du clan Fatoekr

Des lueurs tapissaient les petits monts du clan Fatoekr, luttant contre le froid de l'hiver qui en avait déjà emporté plus d'un. Pendant cette nuit qu'ils savaient déjà bien trop longue, les flammes des campements du Sjidda étaient l'une des seules sources d'espoir et de chaleur. Malgré la rudesse de ce climat, Ehawee s'estimait chanceuse, quelque part, car elle n'avait pas prémédité que sa visite aurait lieu à un moment particulier pour ses hôtes. En effet, le Sjidda était la réunion de toutes les familles, dans le but de braver tout les ans ensemble cette période difficile à passer.

L'elfe assistait, timidement, car elle n'était pas encore une invitée officielle, à quelques moments de convivialité. Elle avait pu voir plusieurs groupes festoyer, combattant ainsi le froid avec l'alcool et la chaleur humaine, tout comme elle avait aperçu quelques rituels qu'elle serait bien en mal de décrypter. Elle ignorait à quelles divinités les Fatoerkars adressaient leurs prières et leurs rites, mais cela ressemblaient à des pratiques chamaniques, voire druidiques, ou les éléments végétales et des restes animales avaient une grande importance. Ehawee pressentait d'ailleurs, du fond de son âme, une énergie particulière qui accompagnait ces gens. Pour l'heure, elle n'en était qu'à son premier jour en leur compagnie et serait incapable de mettre des mots dessus.

À ce propos, elle avait voulu les aider d'une quelconque manière mais la prise de contact semblait plus difficile que prévu. Le clan vivant reclus, ses individus n'avaient pas l'habitude de recevoir des étrangers. Elle ressentait même, pour certains d'entre eux, une sévère méfiance à son encontre. Probablement voyaient-ils d'un mauvais oeil la présence d'une inconnue en pleine saison froide. Ehawee n'était pas inquiète et s'était même attendue à pire que cela. Elle retrouvait Ÿmur, l'homme qui l'avait trouvé plus tôt dans la journée, pour quémander l'hospitalité pour la nuit, lorsqu'un son retentit entre les pins enneigés qui cernaient les monts. Le bruit sourd d'un cor de guerre vrombissait dans l'air.

Les Fatoerkrars étant soudés, ils ne tardèrent pas à propager l'alerte dans le campement géant. L'elfe sylvestre suivit le mouvement, croyant comprendre qu'il y avait eut du grabuge à l'Est, en bas d'une colline. Seulement, rien ne vint à proximité du campement, même après plusieurs minutes.

Quittant petit à petit les lueurs flamboyantes des hauteurs, elle se dirigea dans l'obscurité, avec quelques chasseurs eux aussi téméraires. Là, s'enfonçant de plus en plus dans le bosquet sombre, le petit groupe suivait des traces inquiétantes, éclairé de la seule lumière de leur torches et du clair de lune entre les épines...Des arbres décimés, des éclaboussures pourpres, pouvait-elle scruter dans le noir. Bientôt les bruits vivants du Sjidda lui semblaient si lointains, comme étouffés par les ombres de la nuit elles-mêmes.

Alors c’est toi le guerrier qui est à ma recherche…

Saigo n’avait pas vu tout de suite le visage de Rhaast, mais un sourire amusé s’était dessiné sur le sien. Le vent impardonnable du Grand Nord fouettait sa cape de voyage et malmenait l’épaisse capuche doublée en fourrure, qui masquait son visage. L’Exécuteur se retourna lentement pour aviser le dernier Maître de la Voie.

Tu n’es pas facile à atteindre, Tueur de Géant.

Le stryge noir à qui il s’adressait lui ressemblait un peu. Ils étaient de taille et de musculature similaire, du moins c’est ce que leurs tenues, elles-mêmes quasi-identiques, laissaient deviner. Rhaast arborait également de longs cheveux noirs, attachés en queue de cheval, mais d’où quelques mèches, parfois grisonnantes, s’échappaient pour tomber de chaque côté de son visage. Là où l’aîné se différenciait du Parricide, c’était sur l’absence de barbe, et la couleur de ses yeux. Un regard vairon, l’un d’un bleu perçant, l’autre d’un rouge sanguinaire. Le genre de détail qui garantissait un frisson d’effroi pour le malheureux qui croisait la route du Tueur de Géant.

Saigo avait eu bien du mal à mettre la main sur son congénère. Plusieurs semaines plus tôt, il avait franchi les Sombres Montagnes de Kanaan et s’était aventuré dans le Grand Nord, à la recherche du mystérieux Rhaast, le troisième Maître de la Voie. Le gardien de la dernière technique de l’Exécuteur Parfait vivait reclus dans cette région hostile, tapis dans l’ombre car recherché, mort ou vif, par de nombreux clans, de Kastalinn à la Banquise. Pour cause, des années auparavant, le stryge noir avait craché au visage des traditions nordiennes, bafouant un Glima en usant des pouvoirs divins conférés par Mahriser. Après des semaines de recherches infructueuses, Saigo avait emprunté le même chemin, abattant le Champion du Glima d’un seul coup de poing, alors qu’il avait laissé le Dragon Blanc déchaîner son pouvoir à travers lui. Il avait dû fuir l’arène nordienne, abattant d’autres gladiateurs et gardes cherchant à venger l’honneur de leur peuple sur le chemin. Il savait désormais que les portes du Glima ne lui seraient plus jamais ouverte. La nouvelle se répandrait vite, et tôt ou tard, moult clans nordiens se mettraient à sa recherche. Peu importait : une fois son entraînement auprès de Rhaast terminé, Saigo ne comptait pas s’éterniser dans le Grand Nord.

Les deux Exécuteurs se firent face quelques instants, se jaugeant mutuellement, avant de se rapprocher et de se saluer, comme deux frères d’armes. Le Tueur de Géant repris la parole, l’air grave :

Rares sont les Exécuteurs osant s’aventurer sur la Voie. Encore plus rares sont ceux qui maîtrisent l’Incarnation. Je ne suis pas certains d’avoir quoi que ce soit à t’apprendre. Lorsque Mahriser nous confère ses pouvoirs, c’est comme si nous utilisions simultanément les trois techniques de l’Exécuteur Parfait.

Je n’ai pas encore percé tous les mystères du Tueur de Géant. Je ne suis pas capable de l’utiliser séparément de l’Armure Vivante, ou du Zéphyr. J’ai fait tout ce chemin jusqu’à toi pour cette seule raison. M’enseigneras-tu tout ce que tu sais, pour m’aider à avancer sur la Voie ?

Le Tueur de Géant hocha lentement la tête.

C’est la seule raison pour laquelle Mahriser a fait de moi l’un des Maîtres. Si le Dragon Blanc a fait de toi son Héraut, si tu es appelé à être l’un des élus qui maîtrise les trois techniques et s’est montré digne de l’Incarnation… Alors je te transmettrais tout mon savoir.

Les deux Exécuteurs se serrèrent la main. Ils n’avaient nul besoin de préciser que l’entraînement débutait immédiatement. Tout deux avaient passé leurs vies à cela.


Comme l’avait prédit Rhaast, il ne fallut que peu de temps à Saigo pour comprendre tous les rouages du Tueur de Géant. L’utilisation de cette technique n’était pas très différente de celle de l’Armure Vivante. Si cette dernière demandait de concentrer toute sa force en un seul point du corps pour encaisser un coup, le Tueur de Géant réclamait ensuite de propulser toute cette énergie hors du corps, pour accentuer l’impact de chaque coup. Ainsi, les coups de Saigo, portés sans relâche contre les parois de diverses cavernes de la banquise, se faisaient chaque jours plus puissants, provoquants de plus en plus vite l’affaissement des parois rocheuses et la nécessité de rester en mouvement. Les deux stryges noirs n’y voyaient guère d’inconvénients, se sachant tout deux recherchés. Après seulement deux semaines, Rhaast avait fini par confier une nouvelle tâche à Saigo : passer des parois rocheuse à un vrai adversaire.

Et pas un vulgaire loup ou un autre nuisible ridicule du coin, avait précisé le Tueur de Géant. Tu pars à la chasse au troll des glaces. Terrasses-en un grâce à mes enseignements, et quitte donc ces terres hostiles. Je n’aurais rien d’autres à t’enseigner, seule la pratique te permettra d’atteindre la maîtrise optimale de cette technique.

Sans attendre, le Parricide avait remercié son mentor, et avait pris la route. Les Exécuteurs n’étaient pas du genre à s’éterniser après les adieux. Tout deux le savaient, viendrait un jour où ils seraient amenés à se revoir. Pour l’heure, le Héraut de Mahriser devait poursuivre son chemin sur la Voie.

Ses pas le menèrent toujours plus au Nord, dans une forêt dense, au sein d’un creux dans les montagnes. Saigo longeait la paroi rocheuse, d’une part pour se repérer, d’autres part car il ne savait que trop bien où se terraient ses proies. Il cherchait une caverne, une tanière, il traquait le troll sans relâche, ne s’autorisant que rarement le moindre répit. Au vu du froid qui régnait dans le Grand Nord, une nuit de sommeil avait de grandes chances d’être fatale.

Au crépuscule du troisième jour, l’Exécuteur parvint enfin à son but. Dans les profondeurs d’une grotte, un troll de glace, assoupi, l’attendait bien sagement. Il était à sa merci, le stryge aurait simplement pu le tuer dans son sommeil. Mais il n’était pas là pour vaincre sans péril. Alors, avec confiance, Saigo se posta à l’entrée de la caverne et vociféra :

Oï, fils de p***… réveille-toi, c’est l’heure de mourir.

Le troll grogna, s’agitant dans son sommeil avant d’ouvrir un oeil agacé sur le stryge noir. S’en suivi un hurlement qui fit trembler les parois de la grotte. Lentement, le monstre se relevait, le regard injecté de sang, la bave aux lèvres et une sévère envie d’en découdre. Saigo, lui, souriait à pleines dents. Sa cible avait mordu à l’hameçon… ne restait plus qu’à l’emmener dans un terrain plus propice à l’affrontement.

Attendant que le troll se lance à sa poursuite, le stryge noir tourna les talons et s’enfonça dans la forêt. Derrière lui, il entendait le craquement du bois mort. Tout autour de lui, il voyait des arbres s’écrouler, en emporter d’autres dans leur chute. Il savait qu’il devait sortir de la forêt, afin d’éviter que des éléments extérieurs viennent le déranger. Dans une autre vie, il n’aurait sans doute pas pris la peine de prévoir une stratégie. Il aurait compté sur ses dagues et sa force pour s’assurer la victoire. Mais depuis sa résurrection, Saigo avait appris à choisir son moment, et à ne pas accepter le combat autrement que dans ses conditions. L’affrontement se ferait donc sans qu’il ait à esquiver les troncs d’arbres arrachés par le troll.

Ne restait plus qu’à sortir de la forêt…

Dans les ombres de la nuit, les chasseurs tentaient de suivre les pistes. Ehawee jetait un oeil au sol en tentant de décrypter les traces qui s'y trouvaient. De nombreuses empreintes se superposaient, rendant la lecture difficile, mais toutes confirmaient qu'un violent combat avait eu lieu ici. L'un des Fatoerkrars cria en découvrant un corps inerte qu'il reconnaissait comme l'un des leurs. Les autres accoururent, tandis qu'Ehawee regardait la scène. Le corps du malheureux était en si mauvais état qu'il n'était plus possible de discerner son visage, mais les armes et morceaux de vêtements écharpés ne faisant aucun doute sur l'origine de la personne.

Pourtant expérimentés et aux aguets, ils ne vivent rien venir de la créature, qui, à cet instant, était tapie dans le noir. Un craquement, un grognement, et trois secondes suffirent à un troll pour s'abattre sur eux comme une tempête dévastatrice, arrachant un pin sur son passage en l'envoyant valdinguer comme s'il s'agissait d'une vulgaire brindille. L'archère eut à peine le temps de décocher une flèche qu'il avait déjà réduit en morceaux l'un des hommes. Une chose l'empêcha de relâcher la corde de son arc correctement : le bois déraciné percuta violemment sa tête. Un angle malencontreux, non prémédité mais décisif, qui fit la fit sombrer dans l'inconscience dans les cris de plus en plus ténus des nordiens.


Ehawee sentait comme des milliers de petites bosses tambouriner sur son corps, ou plutôt rouler tout du long, de ses cuisses jusqu'à sa tête, en passant par ses omoplates endolories. Ses cheveux, eux, flottant, n'étaient plus sur ses épaules, tandis qu'une force l'attirait en bas. La douleur à son crâne l'assommait encore, mais elle émergea petit à petit, retrouvant la neige en premier, ou, plus précisément, le sol neigeux qui gelait déjà son corps. Les bras relevée, à terre, elle réalisa qu'elle faisait face au ciel de la nuit, et qu'elle était tractée par le troll qui l'empognait par la cheville de sa main grumeleuse.

Elle redressa la tête, juste assez pour se rendre compte qu'elle n'était plus dans la forêt, et que du sang perlait de sa tempe. Son esprit voulait replonger dans le coma, mais une pulsion, dans son ventre, lui intimait de se réveiller coûte que coûte. Une crainte certaine lui fit retrouver complètement la conscience après un léger geste de la main instinctif pour prendre son arme. Malheur. Effroi. Son arc n'était plus là !

Par chance, ou peut-être pas, le prédateur n'avait pas remarqué le réveil de sa proie qui faisait mine d'être morte. Mais il semblait que le voyage était terminé, et que d'autres bruits parvenait d'ailleurs.

Malus de terrain Grand Nord : Les statistiques des aventuriers baissent de 10%.

Les aventuriers commencent le combat.

Vitesse des aventuriers : 2393


Saigo : 1942
Vitesse : 889
Dégâts : 1490
Capacités spéciales :

Incarnation de Marisher :  Contre une classe aventurière ou une abomination, les statistiques sont baissées de 10%.

Robe de l'archi-mage :  peut lancer un dé supplémentaire lors de son tour.

Coiffe dùralassienne :  la première attaque réussie sur vous est réduite de 25%.

Un pour tous : A chaque CR, le joueur obtient un marqueur de 20% (25% si CC) cumulable jusqu'à 75%. Il  peut décider à n’importe quel tour d’activer ses marqueurs. Son prochain CR/CC sera alors augmenté du pourcentage de marqueurs stockés.

Dissuasion : évite la prison à coup sûr.

Poing de Ki : À chaque CC, la cible est étourdie et saute son prochain tour. De plus, si le Pugiliste est équipé d'un ceste, il voit ses dégâts de base augmenter de 10% en début de combat. (effectif avant l'activation d'une posture).

La Plume Noire millénaire d'Asmodéa : A chaque attaque réussie, la cible voit la première fois sa vitesse divisée par deux pour le reste du combat. De plus, tous les effets négatifs de l'équipe adverse sont réduits de moitié tant que le détenteur est en vie. [Imblocable]


Ehawee : 2370
Vitesse : 1589
Dégâts : 2522
Capacités spéciales :

Adrénaline : Le joueur gagne (niveau x30) de dégâts en début de combat. (990) [Imblocable]

Mirage : Crée une image rémanente du personnage qui possède 50% de la vitalité (maximum 1000) de son porteur. Elle subira toutes les attaques à l'encontre de son porteur tant qu'elle n'aura pas été dissipée.

Appel de la nature : A chaque attaque réussie, le Zéphyrien choisit une de ces compétences au choix :

Spoiler:

Glace : À chaque Coup Réussi, la cible perd 200 de vitesse).

Arme ensablée : Réduit les dégâts de la cible de 10% (-30% maximum).

Rapidité : Peut lancer une attaque supplémentaire sur Troll des glaces.

Mirage : 1000

Contre

Troll des glaces : 4500
Vitesse : 300
Dégâts : 900
Capacités spéciales :

Pet de glace : Toutes les caractéristiques des adversaires sont réduites de 10% (5% avec la Plume).
Butin : x1 Peau de troll nordique

Troll des glaces : 4500
Vitesse : 300
Dégâts : 900
Capacités spéciales :

Pet de glace : Toutes les caractéristiques des adversaires sont réduites de 10% (5% avec la Plume).
Butin : x1 Peau de troll nordique

La course poursuite entre le stryge et le troll dans la forêt dura longtemps. Bien trop longtemps, tant Saigo ne connaissait pas l'étendue de ces bois ni le moyen le plus rapide de les quitter. Aléatoirement, l'Élu multipliait les acrobaties et esquives pour maintenir l'attention du troll sur lui et surtout, esquiver les arbres qui tombaient à droite et à gauche. Ce con de troll ne faisait pas vraiment attention à son environnement, et rendait la tâche difficile à Saigo, dont les membres engourdis par le froid le rendait moins rapide que ce qu'il aurait souhaité.

Enfin, après ce qui lui sembla être une éternité, le stryge parvint à atteindre l'orée de la forêt. Au-delà, les mêmes plaines que partout sur la Banquise : de la neige à perte de vue, pas de relief et une omniprésence de blanc très oppressante pour le stryge noir qu'il était. Mais enfin, le Héraut pouvait s'élever dans les airs à sa guise, déployant ses ailes et planant à hauteur du troll. Ses yeux scrutaient les alentours, à la recherche de trace de magie résiduelle, mais rien ne venait. Il fallait s'y attendre, en des terres aussi reculée, les mages ne venaient pas travailler leurs sortilèges ou se livrer à des joutes magiques.

Malheureusement, cela signifiait aussi, pour Saigo, la perte d'un avantage de vitesse, ne pouvant pas utiliser le Zéphyr pour virevolter autour du troll et l'abattre ainsi. Pire, un élément perturbateur vint s'ajouter à la bataille : un second troll sortait de la forêt en grognant. Le stryge noir laissa échapper un juron. S'il pouvait éventuellement envisager que les deux trolls, par pure stupidité, décident de s'affronter et de le délaisser, ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Il était là pour achever la mission de Rhaast, démontrer sa maîtrise du Tueur de Géant et quitter cette foutue banquise.

Alors, après avoir tergiversé bien trop longtemps, Saigo laissa ses poings s'envelopper d'une brume blanche et se projeta vers le premier troll. Rasant la neige, restant bas pour limiter le temps de réaction de sa cible, le stryge noir porta un premier coup dans les jambes du monstre. Toutefois, il allait devoir réadapter toute sa stratégie, tant l'arrivée du deuxième troll était inattendue.

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'Attaque - Stryge N' :

Relevant la tête, les yeux presque révulsés à cause d'un terrible mal de crâne, Ehawee rassembla les forces qui lui restait. Une énergie, ténue, parcourait un peu mais suffisamment son corps, celle de la persévérance, et faisait frémir ses membres pour les sortir de l'engourdissement du froid. Trembler était une bonne chose, dans ce monde lointain qui voulait vous transformer en statue de glace. Ces frémissements, néanmoins, ne tardèrent pas à attirer l'attention du troll, à mesure que les dents de l'elfe claquèrent les unes contre les autres pour se battre contre la température.

Heureusement, ou pas, un événement attira l'attention de tous : un autre troll faisait irruption, poursuivant un autre combattant probablement perdu dans le Grand Nord. Était-il l'un des Fatoekrars ? Pas assez de temps pour se figurer qu'il s'agissait d'un stryge noir venu ici pour une raison bien particulière...L'elfe profita de cette diversion bienvenue pour surprendre la créature qui l'avait emmener jusque là pour son dîner.

L'archère dégaina son poignard en cristal de sève et le planta promptement sur le poing du troll enserrant sa cheville. Un grognement résonna dans la vallée et jusqu'entre les pins. Une fois libérée de sa prise, elle roula sur le côté pour éviter les représailles. Car le troll, mis en colère, réalisant que son repas lui échappait, s'énerva en aplatissant le sol de sa massue. En sautant sur le côté, Ehawee parvint à éviter de se faire écraser comme une vulgaire semelle, même si ses mouvements restaient lents et incertains.

Elle ressentit ensuite la chaleur de son sang qui bouillonnait dans ses veines, lui redonnant sa vitalité. Dans un élan, l'énergie lui parcourait tout le corps, comme si ce dernier sortait d'une pétrification. Un mouvement rapide la fit courir de deux pas sur le gourdin géant enfoncé dans le sol givré, puis, d'un saut, elle s'élança jusqu'à atterrir sur sa nuque avec sa dague. La lame fichée dedans déversa une fontaine de sang ignoble. La créature géante hurla tout en se secouant, mais Ehawee qui se tenait à son arme, qui ne voulait décidément pas sortir de la bête, resta accrochée.

L'ire du troll s'accentua, il agrippa l'intruse parasite de sa main libre, voulant la dégager de la tout en la comprimant de son énorme poing. Il fallait réagir vite, mais cette stupide dague ne voulait pas bouger. Alors, étant tout proche de son visage, l'elfe attrapa une de ses flèches restée à son carquois et, dans un geste instinctif, la planta dans l'orbite du monstre, tout en projetant de sa force spirituelle dans un éclat de lumière dorée. La pointe d'énergie mystique devait avoir atteint la cervelle de cette masse immense, puisque cette dernière s'effondra lourdement à terre, provoquant un tremblement bruyant.

Il fallut de nombreuses secondes à Ehawee pour reprendre son souffle et retourner sur terre, faisant face à son prédateur vaincu. Couverte de sang de la tête au pied, elle entendit néanmoins les bruits d'un affrontement non loin.

[Élimine le deuxième troll, je laisse le premier à Saigo]

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'Attaque - Elfe' :

Les aventuriers du Grand Nord CONTRE Le duo de troll des glaces affamés

Malgré l'arrivée inattendue du second troll, le sourire de Saigo ne faisait que s'agrandir. Ce serait un défi à la hauteur de son entraînement avec Rhaast. Le stryge noir n'avait pas passé des semaines à traquer le Tueur de Géant pour se retrouver apeurer face à ces deux mastodontes au QI à un chiffre. Il se battrait jusqu'à la fin. Malgré le froid, malgré le désavantage du terrain. C'était ce qu'il faisait de mieux.

Sa première attaque, au niveau du genou du troll, ne suffit pas à déstabiliser ce dernier. L'Exécuteur jura, il avait raté son coup. Avec le Tueur de Géant, la rotule aurait dû imploser sous la puissance de l'assaut. La riposte arriva tout aussi vite. Trop vite pour le Parricide, qui ne put bloquer que partiellement, tout en ajoutant à la manœuvre un battement d'aile pour bondir hors de portée de la lourde massue. Il fut touché et virevolta quelques instants dans les airs, mais retrouva bien vite ses esprits.

Sa chance tournait également. Le second troll n'était pas venu seul, et son invité semblait assez peu enclin à accepter son sort de futur repas. Avec une agilité impressionnante et une efficacité digne des meilleurs éléments de la Tour, la silhouette se défit de l'emprise du troll et parvint à l'abattre dans un hurlement rauque et une grande quantité de sang.

Je fais bien pâle figure à côté, il serait temps de se battre sérieusement. Marmonna Saigo dans sa barbe.

Alors il accepta l'appel de Mahriser. Les écailles fines prirent forme sur ses avant-bras, ses yeux se révulsèrent, ses muscles se gonflèrent, les runes sur son corps se mirent à briller. Saigo laissait son Dieu s'incarner en lui pour lui prêter main forte. Quelques instants plus tard, le troll s'écrasait lourdement dans la neige, mort, le corps perforé en plusieurs endroits par les poings du Héraut.

Ce dernier, retrouvant sa forme "normale", se dirigea vers l'inconnue couverte de sang.

Ta technique est impressionnante. De quel clan fais-tu partie ? Si vous avez d'autres guerriers de ta trempe, les rencontrer seraient intéressants pour moi.

Finalement, peut-être que son séjour dans le Grand Nord allait durer un peu plus longtemps.

[J'utilise le marqueur à 40% sur le 2e CR pour assurer le kill]

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'Attaque - Stryge N' :

@Saigo et @Ehawee remportent 27 points d'expérience, 22 pièces d'or, x2 peaux de troll nordique.

Le RP peut continuer.

Ehawee se tenait dans le froid, témointe de l'affrontement qui se tenait juste à côté d'elle. Peut-être aurait-elle pu venir en aide, mais il ne s'agissait pas de l'un de ces combats dans lequel on était autorisé à intervenir...ni, de toutes manières, un combat qui allait durer très longtemps. En effet, l'elfe, auparavant affairée à vérifier que son agresseur était bel et bien mort pour de bon, ne pouvait manquer la force décuplée que déployait soudainement ce stryge inattendu.

Par quel maléfice faisait-il usage d'une telle puissance...D'une puissance si...mystique ? Quelques coups de poings dont la décoche dépassait l'entendement suffire à mettre au tapis la bête en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Fouillant dans sa tête : sortilèges, magies, incantations...L'elfe fut prise d'un spasme de lucidité. Elle sentait, au plus profond de son être, quelque chose que ses capteurs énergétiques avaient déjà ressenti auparavant...Ce quelque chose, cet indicible était sans aucuns doutes l'oeuvre d'une entité qui la dépassait. Une entité divine.

Ces pensées, pour l'instant à l'état de simples observations confuses, ne faisait qu'augmenter la méfiance d'Ehawee vis-à-vis de l'inconnu.

Il l'approcha. Méfiance. Confusion. Il la pensait nordienne.

Réflexion faite : quoi de plus logique, ici. Et, ses oreilles pointues étaient dissimulées dans les couches d'écharpes et capuches, ou tout simplement par la nuit.

- Toi aussi..., admit-elle en réponse à sa "technique impressionnante". Je ne suis pas d'ici. Et toi, tu n'es décidément pas un Fatoekrar.

Mais qui était ce type ? Ne pouvait-elle cesser de se demander. Encore un fou, comme elle. Car il faut bien avouer être un peu allumé pour s'aventurer dans le Grand Nord et ses milles dangers lorsque l'on est pas natif. Celui là semblait être dans une sorte de périple initiatique des arts martiaux. Elle l'était pour des motifs plus...spirituels. Dans tout les cas, Dùralas ne manquait pas de taré.

- Que fais-tu dans ces terres ? demanda-t-elle ensuite, sur la défensive. Ce n'était pas non plus qu'elle tenait à discuter avec cet homme: l'archère avait de nombreuses choses en tête en ce moment, comme retrouver son arc perdu un peu plus loin. Ou encore, aller retrouver le clan Fatoekr pour leur faire part de ce carnage, et de la perte de nombreux des leurs...Accessoirement soigner ses blessures et nettoyer tout ce sang immonde sur elle. Simplement, elle devait déjà un minimum éclaircir cette rencontre avant tout ça, ne serait-ce que pour savoir si ce stryge noir n'allait pas devenir son prochain ennemi à la seconde où elle allait tourner les talons.

Saigo avait beau être chaudement habillé, il sentait tout de même le froid s’infiltrer dans tout son être. Inspectant rapidement l’épais manteau et les bas renforcé qu’il portait, il ne lui fallut que quelques secondes pour remarquer quelques accrocs. Sans nul doute le résultat de la longue course-poursuite avec le troll des glaces dans la forêt, puis l’affrontement qui avait duré bien trop longtemps au goût de l’Exécuteur. Sans nul doute que la température, bien plus basse que ce que le Héraut avait jamais connu, avait joué un rôle. Ça et le fait qu’il était bien plus vêtu qu’à son habitude, pour lutter contre le froid. Le manteau avait entravé ses mouvements, les bas renforcés l’avaient alourdi. Autant de raison qui achevèrent de convaincre le stryge noir que son entraînement dans le Grand Nord n’était pas encore terminé. Pas tant que ces vêtements trop épais ne représenteraient plus le moindre désavantage pour son style de combat.

En face de lui, la jeune femme, elle-même emmitouflée sous de nombreuses écharpes, restait méfiante. À raison, songeait Saigo. Dans ces terres hostiles, une mauvaise rencontre était bien vite arrivée. Quand bien même ils avaient été alliés de circonstances, chacun éliminant un troll, rien ne garantissait que les deux inconnus combattaient dans le même camp. Elle-même se révélait être une aventurière venue braver les secrets du Grand Nord.

« Fatoekrar, répéta Saigo en peinant à aligner ces syllabes barbares. Non, je connais pas en effet ».

Contrairement à la jeune femme, il était plus facile de deviner que le Parricide était un étranger dans la région. Ses ailes, bien que repliées, étaient difficiles à rater. Quant au clan le plus proche, il ne faisait pas partie de ceux dont il avait déjà croisé la route. L’Exécuteur n’avait pas vraiment pris la peine de se renseigner sur les peuples qui parcouraient les plaines glacées de la Banquise. Il était venu chercher Rhaast, le Tueur de Géant. Les autochtones ne l’intéressaient pas, ou alors seulement pour lui fournir des informations.

« Je suis venu trouver quelqu’un qui pouvait m’aider à devenir plus fort. ajouta l’Élu sobrement. Les conditions de cette région forgent les meilleurs guerriers. C’est ce à quoi j’aspire. »

Il n’y avait aucune autre ambition derrière sa venue dans le Grand Nord. Pas d’agenda politique, pas de volonté de perturber l’ordre établi. Seule sa quête de puissance l’animait, comme cela avait toujours été le cas pour Saigo à travers ses différentes vies. La mort elle-même avait échoué à l’arrêter. Il avait toujours été prêt à tous les sacrifices pour surpasser ses limites et n’avait jamais eu peur de se faire des ennemis en chemin. Sans doute que plusieurs guerriers, redoutables, avaient lancé leurs clans à ses trousses en ce moment même. Il n’était plus vraiment le bienvenu dans les campements depuis qu’il avait bafoué un Glima quelques semaines plus tôt.

« Quel genre de clan sont les Fatoekrar ? » demanda finalement l’Exécuteur.

Il était encore incertain sur la suite à donner à son voyage par-delà les montagnes de Kanaan. Mais une chose était certaine : ses ressources s’amenuisaient et s’il décidait de reprendre le chemin de la civilisation et des températures plus clémentes, il lui faudrait se fournir en nourriture et en eau quelque part. Le stryge noir pouvait survivre avec très peu, il avait appris à le faire très jeune. Mais il n’était pas un surhomme. Toutefois, avant d’envisager d’aller dialoguer avec ce fameux clan, il devait savoir s’il risquait un quelconque affrontement.

L'archère, sur le qui-vive, songeait à leur victoire face aux trolls. La situation avait été bien étrange, à y repenser. L'homme ailé était-il une victime de circonstance, comme elle, ou un instigateur de la furie des trolls ?

Elle écoutait avec attention l'inconnu. Ses motivations étaient claires, et il avait raison de venir au Grand Nord. Seuls les plus braves parvenaient à subsister ici. Mais dans quel but cherchait-il à s'endurcir de la sorte ? On cherche à s'endurcir pour se défendre, ou...attaquer. Devenir plus fort pour devenir plus fort était-il un but en soi ? Elle lâcha un soupire.

- C'est une quête sans fin, répondit l'elfe, un brin ironique.

Ensuite, le combattant demanda des renseignements sur le clan Fatoekr. Sûrement était-il un peu égaré, tout comme elle l'avait été à plusieurs reprises depuis son voyage dans le Grand Nord. L'avantage était qu'elle était extérieure à ces terres, avantage qui pouvait très bien se retourner contre elle en fonction des intentions du stryge.

- Le clan Fatoekr...Je ne les connais encore que très peu. Ils ont l'air coupés des autres. Ils vivent simplement...nomades. Certains diraient "primitifs".

Ehawee éprouvait déjà une certaine affection pour les Fatoekrars, du fait de leur proximité avec la nature. Et puis, n'étant pas du tout issue de la noblesse elfique, elle avait beaucoup de respect pour les personnes humbles qui se contentaient de peu. Mais la situation à l'instant était plus que problématique.

- Le troll qui m'a attaqué, reprit l'archère, a massacré plusieurs Fatoekrars. Je dois revenir à leur campement pour leur annoncer, s'ils ne l'ont pas déjà découvert...Mais j'ai bien peur qu'ils se méfient de toi, surtout après ce qu'il vient de se passer...Vois-tu, vivre reclus rend méfiant...

Elle fit une pause car sa cheville lui faisait atrocement mal après tout ce temps à être empoignée par la créature. Ehawee se souvenait qu'il avait été simple pour elle de sympathiser avec un membre de ce clan, mais que de nombreux Fatoekrars la regardaient d'un mauvais oeil. Avait-elle eu de la chance ? Ce peuple était-il au courant de l'image néfaste des stryges noirs ? Rejetteraient-ils l'étranger s'il souhaitait faire une pause dans leur clan ? Les réponses à ces questions, elle ne les possédait pas.

Elle se redressait et partit en direction du premier lieu d'affrontement, là où elle pourrait récupérer son arc et revenir au campement.

- D'ailleurs, dit-elle en passant. Je m'appelle Ehawee. Tu peux toujours me suivre si t'es perdu, mais je ne te garantis rien.